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Sujet: I'd never let a bad thing happen to you (max)   I'd never let a bad thing happen to you (max) EmptySam 25 Mar 2023 - 16:53
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«  Je rêve que nous sommes des papillons ayant à vivre que trois jours d’été, avec vous ces trois jours seraient plus plaisants que cinquante années d’une vie ordinaire. »

Je me mouche bruyamment, les yeux larmoyants. Les films d’amour me font toujours cet effet là, Penelope se moquait souvent de moi à ce propos. Impossible de m’emmener voir Titanic sans emporter une boîte de mouchoirs. Trop romantique, trop pleureuse, pas tout à fait l’image de l’homme hyper masculin des films de super héros quand j’ai toujours préféré coudre des doudous aux filles plutôt que regarder les matchs de football à la télévision.
D’ailleurs je n’aime pas la bière.
Raison pour laquelle j’ai opté pour du vin rouge pour ce soir, avec modération, évidemment. Sur mes genoux, Mac Fluffy Bottom ronronne dans toute sa splendeur orangée et ébouriffée et ma main libre vient trouver place dans son pelage coloré. Le temps passe si vite, il me semble qu’hier encore il n’était qu’un chaton.
Il me semble qu’hier, Jessamy et Max n’étaient que des enfants. La maison est étrangement calme sans elles, avant goût de ce qui me tombera dessus lorsqu’elles décideront de prendre leur propre appartement. Je ne serais plus qu’un vieux croulant à chat. Posant mon verre sur la table, j’attrape Mac Fluffy Bottom pour le serrer contre mon coeur malgré ses protestations miaulesques :

« Qu’est-ce qu’on va devenir mon vieux Fluffy ? »

Sous l’oeil du dieu Saturne, les jours s’écoulent trop rapidement et en un clin d’oeil, les filles sont devenues de précieux jeunes femmes indépendantes. En être absolument fier n’ôte pas le poids de leur absence. Ni de celle de leur mère par ailleurs, quand je me trouve seul avec Mac Fluffy Bottom devant Bright Star. Pourquoi j’ai choisi de le regarder alors que Max n’est pas là ? C’était totalement inconscient.
Il n’y a qu’elle pour me redonner le sourire avec ce genre de films, et je jette un coup d’oeil à ma montre en me demandant si elle va bientôt rentrer ou si elle devra me ramasser à la petite cuillère dans quelques heures.

Les minutes défilent, Chronos dans mon ombre, et mon cœur pèse une tonne dans ma poitrine. Bien sûr, je ne m’attendais pas à une fin joyeuse, s’agissant de Keats, mais… non, vraiment, je ne sais pas à quoi je pensais. Et quand John Keats s’éteint, j’ai bien du mal à retenir mes larmes.
C’est tout juste si j’entends la porte d’entrée s’ouvrir.

« C’est toi, Max ? »

Mettant le film sur pause, j’abandonne Mac Fluffy Bottom sur le canapé en me mouchant à nouveau, avant de me diriger vers l’entrée où Maxine se tient. Je ne lui laisse même pas l’occasion d’en placer une avant de la prendre dans mes bras. Que ce soit le film ou la solitude qui m’ait touché, je ne me sens calmé qu’en la serrant contre moi. Pas encore arrivé, le moment où Max prendra son envol et refusera les câlins paternels. Peut-être bien que je suis un peu trop envahissant, mais les filles ont l’habitude quand ça fait vingt ans qu’elles me supportent tous les jours.
J’explique finalement :

« J’ai regardé le film le plus triste au monde. Bright Star, tu connais ? »

Je m’éloigne d’elle, les mains posées sur ses épaules pour la regarder dans les yeux, ceux-là même qu’elle a hérité de Penelope, et j’ajoute, sérieux :

« Il meurt à la fin. Ne le regarde pas. »

Tous les films d’amour qui finissent avec l’un ou l’autre mourant est normalement un non-non dans mes carnets, mais mon amour de John Keats devait bien me perdre un jour. Je n’ai jamais été très doué pour dire non, et si on devait m’accuser de rejeter ma faute sur les autres, je dirais que c’est Mac Fluffy Bottom qui me l’a suggéré.
Le voilà d’ailleurs qui approche, venant se frotter à nos jambes, me ramenant à la réalité, celle où les personnes les plus précieuses vivent.
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Sujet: Re: I'd never let a bad thing happen to you (max)   I'd never let a bad thing happen to you (max) EmptyMer 29 Mar 2023 - 10:32

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feat. Daddy Lion

Le dernier sac poubelle jeté dans la benne, je me frottai les mains avec un soupire satisfait. Encore une journée de travail terminée. Il me tardait de rentrer à la maison. J’adorais le dîner, j’adorais mes collègues, l’ambiance, les clients, mais je crois que j’aimais plus mon chez moi avec mon père, ma soeur et mon chat. Ainsi, je me changeais en deuxième vitesse pour sauter au volant de la voiture en direction de la maison avec la musique à fond. Je me demandais ce que faisait papa, j’étais presque sûre qu’il était en train de déprimer tout seul, dans le canapé avec Mac Fluffy Bottom. Jess n’était pas là ce soir, il me semble qu’elle était chez des amis ou quelque chose du genre et moi et bien… j’avais fait la fermeture du dîner alors je rentrais tard.

Quelques minutes plus tard, j’entrai dans la maison familiale, sans prendre la peine de frapper. En même temps, c’est chez moi, personne ne frappe à la porte de sa propre maison, si ? Puis j’ai les clefs, donc même si c’était fermé… A peine rentrée, je posais mes affaires dans l’entrée pour enlever mes chaussures quand j’entendis la voix de mon père raisonné, je ne pris pas la peine de répondre tout de suite, occupée à suspendre ma veste au porte manteau. Je n’avais même pas fait un pas qu’un papa sauvage était apparu pour me serrer dans ses bras. Sans hésiter une seconde, je lui rendis son étreinte, en le serrant contre moi, tout sourire.

- Bonsoir papa, t’as passé une bonne soirée ?

Vu l’étreinte et la vitesse à laquelle il avait débarqué, je me doutais de la réponse, mais sait-on jamais ! C’est en m’éloignant un peu de lui que je pu remarquer ses yeux gonflés et rougis par les larmes. Ca expliquait le bruit du mouchoir avant qu’il me prenne dans ses bras.

- Hm, de nom, c’est une tragédie romantique, non ?


La seconde réplique de papa me donna ma réponse. J’avais envie de sourire et de rire même, mais je me retins. A la place, j’affichai un air compatissant :

- Oh papa ! Qu’est-ce qu’on avait dit ? Pas de film triste si Max n’est pas là ! Han ! Est-ce que ça veut qu’on peut…

Cette fois, c’était trop, je ne pouvais pas me retenir de sourire, sautillant sur place, j’attrapais l’épaule de mon père  pour le forcer à se baisser un peu que je puisse lui souffler à l’oreille :

- Manger de la glace ?


N’est-ce pas là le remède à tous les maux ? Je libérais mon père de mon étreinte et attrapais le sac en plastique que j’avais laissé par terre à mon arrivée et repris :

- En plus j’ai plein de biscuits à mettre dedans ! Je peux te faire une spéciale Max ! T’es dis quoi ? Oh ! Mais il faut que je te raconte ce qui m’est arrivé en chemin ! Va t’installer dans le canapé, je te ramène tout ça !

J’allais récupérer mon sac quand ma main tomba sur Mac Fluffy Bottom qui s’était joint à la fête. A la place, j’attrapai le chat pour lui faire un gros câlin.

- Ooh mais oui mon Fluffy-Floof ! Je t’ai pas oublié ! Tu t’es bien occupé de papa ?! Tu mérites plein de bisous aussi !

J’accordai immédiatement sa récompense au matou en l’embrassant sur la tête à plein reprises avant de lui rendre sa liberté. Cette fois-ci je récupérais mon sac pour sautiller en direction de la cuisine.

- Allez ! Deux spéciales Max ! On the way !

Il faut croire que, malgré la journée de travail, j’avais retrouvé toute mon énergie. J’étais en train de chanter et de danser tout en sortant le matériel nécessaire pour la composition de deux bols de glace bien trop remplis pour que cela puisse être raisonnable. Trop de sucre avant de dormir était une idée terrible. Mais c’est pour papa qu’on faisait ça, il avait besoin d’un bon gros remontant.


Dernière édition par Maxine Lovelace le Mar 2 Mai 2023 - 16:29, édité 2 fois
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Sujet: Re: I'd never let a bad thing happen to you (max)   I'd never let a bad thing happen to you (max) EmptyMar 2 Mai 2023 - 12:44
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Malgré mes efforts pour faire de notre maison un havre de paix et un cocon, je me demande parfois si Penelope manque beaucoup aux filles. Max ne l’a même jamais connue, et même si la famille et moi ne manquons pas de faire honneur à sa mémoire, je me demande si ce manque pourra un jour être comblé. Je sais que pour moi, et malgré tout l’amour que je porte à mes filles, il y a comme un manque, même après toutes ces années.
Parce que j’avais imaginé vieillir à ses côtés, pleurer à ses côtés, élever nos enfants à ses côtés. Et le trou est là quand je me retourne pour ne trouver que du vide à mes côtés.
Peut-être bien pour ça que tous ces films d’amour qui finissent mal me foutent au fond du trou. Je ne me suis pourtant jamais vu comme masochiste…
Faudrait-il que je me renseigne sur le sujet ?

Heureusement, l’arrivée de Max ralentit toutes mes pensées, me plonge dans un état de confort rassurant et elle n’a pas dépassé le pas de la porte que déjà, j’ai les bras autour d’elle. Elle emporte avec elle tout le froid du dehors. Elle est trop peu couverte pour ça, j’aurais dû lui sortir une écharpe.

- C’est très tragique, oui. Et très romantique.

Je laisse échapper un temps de silence avant de répondre, sérieusement :

- Je crois que les romances dramatiques ne sont pas pour moi.

Qui l’aurait cru ???
Probablement tous les gens qui me connaissent un minimum. Il faut dire que le tragique et moi, c’est une histoire d’amour pleine de revanches et d’actions qui me laissent dépaysé. Le cinéma de nos jours n’a plus rien du comique qu’il avait dans les années 90 et 2000. Et Max est bien placée pour le savoir puisque c’est elle qui me récupère après chaque film, dans un état ou dans l’autre. N’allez pas croire que c’est de bonté de coeur que je lui inflige ce spectacle, mais j’ai avec mes filles une relation de confiance absolue. Je sais pouvoir compter sur elles, et elles savent pouvoir compter sur moi, surtout quand ça veut dire qu’on va manger de la glace.

- Je crois que c’est le moment idéal pour manger de la glace.

De toute façon, il n’y a que ça, des moments idéaux pour manger de la glace, et qui serai-je pour refuser ???

- Une spéciale Max, il n’y a que ça pour me remonter le moral !

Est-ce que je me la joue un peu dramatique ? Sans doute un peu, mais il est vrai que la spéciale Max n’a pas d’égale et que je confierai sans aucune peur le soin de me remonter à Max. Et voilà son énergie qui éclate, vient illuminer la maison de toute sa chaleur et ma poitrine se gonfle de fierté, d’amour.
Mac Fluffy Bottom et moi nous rejoignons le salon après notre dose de câlins et venons retrouver nos places dans le canapé : le chat sur mes jambes et moi enfoncé dans un coin. Mes doigts se perdent dans la fourrure rousse du matou tandis que j’écoute ma fille chanter sans douter qu’elle soit en train de danser en même temps. Rien que l’image me fait sourire et je me sens d’autant plus calme et apaisé :

- Dis moi comment s’est passée ta soirée !

Je veux tous les détails, souhaite tout savoir. Pas par volonté de contrôle, juste parce que la vie de Maxine m’intéresse. Elle sait de toute façon très bien que je n’interférerais pas sans bonne raison. Tant que ma fille est heureuse, c’est tout ce qui compte à mes yeux.
La voilà qui revient et le sourire revient trouver mes lèvres quand la fierté déborde. Maxine est superbe. Elle ressemble énormément à sa mère, oui, mais elle est en tout point différente, un véritable soleil partout où elle entre. Je ne pourrais pas être plus fier d’elle.
Je tends les bras vers elle :

- Qu’est-ce que tu dirais qu’on mette le film de mariage de ta mère et moi ?

Ce n’est pas vraiment une question, quand c’est plutôt une tradition de remettre les images après un bon film de pleureur, juste pour se rappeler de qui on aimait, de qui on aime, et de tout cet amour qui nous lie les uns aux autres, même ceux qui ont disparu.


Dernière édition par Lion Lovelace le Ven 26 Mai 2023 - 16:28, édité 1 fois
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Sujet: Re: I'd never let a bad thing happen to you (max)   I'd never let a bad thing happen to you (max) EmptyMar 2 Mai 2023 - 16:30

I’d never let a bad thing happen to you
feat. Daddy Lion

Un jour peut-être, je réussirai à convaincre mon père d’arrêter de regarder des tragédie romantique en mon absence. Malheureusement, je ne pouvais pas être avec lui H24. J’avais tenté de missionner Mac Fluffy Bottom sur l’affaire, mais il faisait un très mauvais agent. Tout ce qu’il faisait c’était s’asseoir sur les genoux de papa pour se laisser caresser en ronronnant. Ce n’était pourtant pas pour peine d’avoir essayé de lui apprendre le fonctionnement de la télécommande. Des heures et des heures d'apprentissage pendant de longues années… Tout ça pour qu’il n’en fasse aucun usage, je vous jure. Il est vrai, qu’il aurait peut-être été plus logique et raisonné de missionner Jessy sur l’affaire. Cependant, elle n’était pas tout le temps là non plus, ce qui compliquait les choses.

Heureusement, j’étais arrivée attends pour faire un gros câlin à mon papounet d’amour et bien sûr, lui préparer une bonne glace. Surtout que j’avais plein de choses à lui raconter !

- Hm, ne me fait pas croire, papa, que tu viens de le découvrir. On sait très bien tous les deux que ça fait des années que les tragédies romantiques ne sont pas pour toi ! Elles te font toujours pleurer autant. Mais en même temps, c’est de bons films, ce serait bête de s’en priver… Bon, d’accord, tu peux regarder des films romantiques, il faut juste t’assurer que Jess ou moi sommes pas loin ! Parce que Mac Fluffy Bottom est un peu nul pour remonter le moral…


Ce n’était pas si vrai, Fluffy-flouf était un très bon chat et très doux. Plus d’une fois ces beaux poils roux m’avaient servi de mouchoir. Et c’était toujours agréable d’avoir sa petite bouille ronronnant à serrer contre soi dans les mauvais moments. Mais, il n’était pas capable de préparer des glaces convenables. Ca aussi j’avais essayé de lui apprendre, mais il n’arrivait même pas à ouvrir le congélateur. Lorsque papa accepta une Spéciale Max, je levai les bras au ciel en criant de joie et d’excitation. Décidément, j’étais trop contente d’être rentrée à la maison, cette soirée allait être géniale. Immédiatement, je me mis à l’oeuvre dans la cuisine.

Quelques courtes minutes plus tard, je revins avec une coupe de glace dans chaque main. C’était à ce demander comment j’avais réussi à faire tenir le tout. Il y avait une quantité indécente de glace, mais surtout de crème chantilly et évidemment, des biscuits plantés dedans. Le tout saupoudré de paillettes et de petites étoiles en sucre. Je posais les coupes sur la table basse avant de repartir en courant vers la cuisine. En une demi-seconde j’étais de retour dans le salon avec des cuillères que je plantais dans les glaces, mais aussi la bombe de chantilly et une tonne de paquets de biscuits en tout genre. Je me laissais alors tomber dans le canapé, assise en tailleur, j’attaquais immédiatement ma glace joyeusement.

- Oh ! C’était super ! J’ai fait le service avec Hector et Alina ! On a bien rigolé. On a pas eu grand monde non plus. Quelques habitués, c’était tranquille. Oh ! Mais il faut que je te raconte ce qui m’est arrivée sur la route en rentrant.

Je pris une pause, le temps d’enfourner quelques cuillères de glace dans ma bouche avant de reprendre :

- Alors, j’étais en voiture et là, j’étais au feu, tu sais à l’intersection, pas loin de chez Polly, tu sais, elle était ma super copine en CE2 ? Bref, j’étais là et là… Il y a un chien qui est passé au passage piéton et il s’est arrêté juste sous mes phares pour me regarde. J’ai attendu un peu, mais il y a aucun maître qui est apparu derrière, alors je suis descendu pour aller le voir. Il avait un collier, il s’appelait Pachou et il y avait un numéro. Alors j’ai appelé le numéro et une petite mamie à décroché, elle était super gentille ! Et aussi super contente, parce que ça faisait plusieurs jours que Pachou avait disparu ! Donc j’ai mis Pachou dans la voiture et je l’ai reconduit chez sa maîtresse. C’était trop mignon, elle était tellement contente qu’elle a pleuré et elle voulait me donner de l’argent ! Mais j’ai rien fait d’incroyable, alors je lui ai dit non merci. Elle a quand même tenu à m’offrir quelque chose, elle a disparu un instant puis elle m’a dit un sac dans les bras et…. Tadaaa !

Dans un geste théâtral, je désignais les tas de paquets de biscuits sur la table. Il y avait vraiment de tout, des cookies, des barquettes à l’abricot, des gaufrettes et même des pastilles à la menthe. Je n’avais pas vraiment fait attention au contenu du sac avant de le voir étalé sur la table.

- Oh oui ! Maintenant le film de votre mariage ! On a le parfait festin pour ça ! Oh attend ! Est-ce qu’on ferai pas un selfie à envoyer à Jess ? Elle va être jalouse ! Prends ta glace dans la main et Fluffy aussi ! Il faut qu’il soit dessus ! Attends…

Je sortis mon téléphone de ma poche. Le portable dans une main, ma coupe dans l’autre, je tendis le bras pour cadrer au mieux notre selfie où je fis mon plus beau sourire. J’envoyais la photo à ma soeur avant de poser le téléphone sur la table et taper joyeusement dans mes mains :

- Le film ! Le film ! Le film !


J’adorais regarder ce film. De mon avis, il n’y avait pas plus belle histoire d’amour. Si je ne devais regarder d’un film romantique jusqu’à la fin de mes jours, je voudrais que ce soit celui-là. Je n’avais jamais eu la chance de connaître ma mère, mais à travers ses images et les anecdotes de papa, j’avais l’impression que oui. Et puis, mon père était toujours tellement content de le regarder. Je me demandais si ce n’était pas dur pour lui… Mais c’est lui qui avait proposé et c’est toujours lui qui le proposait après avoir regardé un film triste. Quand le film fut lancé, dès les premières secondes, je lâchais un soupire :

- Han… Tu étais si jeune ! Olalah… Vous êtes tellement beaux…

Il ne s’agissait pas d’une romance d’Hollywood, c’était tour à tour les différents membres de la famille qui tenaient la caméra. Beaucoup des plans tremblaient, le cadrage était parfois douteux. Mais ce film était parfait. J’aurais tellement aimé être là.
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Sujet: Re: I'd never let a bad thing happen to you (max)   I'd never let a bad thing happen to you (max) EmptyVen 26 Mai 2023 - 18:50
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Si je pouvais parler une dernière fois à Penelope, je lui parlerais de nos filles, d’à quel point elles sont devenues deux femmes formidables et combien je suis fier d’être leur père. Elles sont, sans l’ombre d’un doute, ce que j’ai fait de mieux dans cette vie et c’est presque avec orgueil que je les vois avancer et évoluer, avec l’envie de brandir une bannière « C’EST MES FILLES ! ». Oui, si l’au-delà existe, j’espère que Penelope nous regarde, qu’elle rit avec nous, et que, comme moi, son cœur est gonflé par l’amour et la fierté.

On pourrait croire qu’avec toutes ces années passées à apprendre à les connaître, à les aiguiller doucement sur la bonne voie, à retenir le nom de toutes leurs copines et de leurs professeurs, je pourrais être un peu blasé, fatigué même, mais il n’en est rien et les filles ne me laissent pas le temps de m’ennuyer. Il y a toujours quelque chose de nouveau, un truc pour me garder l’esprit vif et actif, et même si on se connaît par cœur, elles m’étonneront toujours. Preuve en est que Max tire en plein dans le pot et j’affiche un sourire mi-désolé mi-coupable quand oui, je suis obligé de reconnaître que je savais bien que les films tragiques ont tendance à me foutre le cafard. Que j’y suis allé gaiement dans un élan masochiste.
Loin de me laisser dégonflé -quoi qu’un peu quand même-, je lance, pour changer de sujet :

« Comment ??? Mais Mac Fluffy Bottom est le premier chat à être psy ! »

Puis lançant un regard au matou, je continue :

« Ne l’écoute pas mon vieux, elle n’a pas encore écouté tes discours. »

Comme pour me donner raison, le chat miaule de sa voix rocailleuse et je hoche la tête comme si tout ça était prévu. Pas besoin d’être dupe cependant, quand Mac Fluffy Bottom est un chat qui aime parler, surtout pour ne rien dire. Il fait partie de ces félins qui se lèvent à l’aurore pour s’installer devant la fenêtre et miauler pendant deux heures en regardant les oiseaux.
Le jour où on inventera quelque chose pour traduire le miaou, je sais que MFB ne s’arrêtera plus jamais.

Une fois réunis sur le canapé, je caresse la tête du matou et tâche de ne pas me laisser distraire par mes pensées. Max ne tarde pas à nous rejoindre avec deux coupes de glace que je ne peux que qualifier d’indécentes. Je sais qu’avec ma physiologie, ça va me retomber sur les hanches et qu’avec autant de sucre, je vais veiller jusqu’à deux heures du mat’ mais je suis prêt à accepter le sacrifice si ça me permet de passer un bon moment avec ma fille. Celle-ci nous rejoint sur le canapé et j’attrape ma coupe en faisant de mon mieux pour ne pas faire tomber ni glace ni biscuits sur le tapis. Dieu sait que cette cochonnerie est un calvaire à laver. Si j’avais pu m’en débarrasser, voilà longtemps que ce serait fait, mais il s’agit d’un cadeau des parents de Penelope et je sais qu’ils le remarqueraient tout de suite à leur prochaine visite. Et je me vois mal leur expliquer que le tapis a pris la glace et dans quelles circonstances. J’ai beau les adorer, je sais qu’ils ont quelques critiques sur ma façon d’éduquer les filles.
Je ne suis pas sûr que les immenses montagnes de crème glacée juste avant d’aller se coucher fassent partie de leur philosophie…
L’oreille tendue, je saisis un biscuit, tentant de mon mieux de mettre la glace hors d’atteinte de Mac Fluffy Bottom. Ce qui ne m’empêche pas d’entendre qu’il est arrivé quelque chose à Max sur la route et de suite, toute mon attention est tournée vers elle.

« Polly… Polly…Celle qui a vomi dans ton sac d’école ? »

Détail inoffensif sur lequel je m’attarde sans le vouloir, quand je me demande si c’était Polly ou Amanda. Je les ai toujours confondues.
Je lève un sourcil curieux en écoutant la suite et croque dans mon biscuit sans l’interrompre cette fois. Max a toujours eu la main avec les animaux. Je suis presque sûr qu’elle est la préférée de Mac Fluffy Bottom.  Je jette un regard aux paquets de gâteaux étalés sur la table et murmure :

« Je me demandais où tu avais dégotté tout ça… »

J’enfourne une cuillerée de glace avant d’ajouter :

« Pachou a dû être bien content de t’avoir trouvé sur sa route ! »

Je me retiens de lui dire que tout ce qu’elle fait est incroyable, en tout cas à mes yeux et visiblement aux yeux de la grand-mère.  À la place, je lance, distraitement :

« Il faudra qu’on aille la voir un de ces quatre, je suis sûr que ça lui ferait plaisir d’avoir de la compagnie. »

C’est vrai que je projette un peu l’image de ma mère sur cette mamie qui n’a rien demandé à personne, mais il est trop tard pour reprendre ma proposition et je me contente de passer au sujet suivant, beaucoup plus important, à savoir le selfie pour Jessamy.
J’attrape Mac Fluffy Bottom d’une main, et ma glace de l’autre avant de fixer l’objectif avec ma tête à selfie. Autant dire ma tête de vieux qui ne sait pas trop s’il doit sourire ou si ça va mal passer sur la photo. Johnny se fout tout le temps de moi à ce sujet. Que voulez-vous, tout le monde ne peut pas être photogénique. Entre mes dents souriantes, je demande :

« Ca y est ? Tu as pris la photo ? »

Ce n’est qu’une fois que Max me dit oui que je lâche MFB et détends mon visage. Je pose ma glace le temps de nous mettre le film de mariage à l’écran, puis reprends ma place (et ma glace).
Je ne sais qui de Max ou de moi soupire le premier. Revoir Penelope, si jeune et radieuse, cela me rend toujours nostalgique. Elle est splendide dans sa robe de mariée, et moi j’ai l’air d’un benêt très amoureux. Le sourire qui se dessine sur mon visage est un peu triste malgré tout.
Penelope me manque énormément. Surtout maintenant que les filles ont commencé à prendre leur envol et que je reste dans cette maison qui devait nous voir vieillir tous les deux. Il n’y a désormais plus que le chat pour partager certains instants du quotidien.

« Ta mère était tellement nerveuse avant le mariage, tu l’aurais vue la semaine précédente… elle a astiqué toute la maison de fond en comble à trois heures du matin parce qu’elle n’arrivait pas à dormir ! »

Un petit rire m’échappe à ce souvenir et j’enfourne une cuillère de glace avant de reprendre :

« J’ai bien essayé de l’aider mais elle m’a chassé avec son balai… Alors à la place, j’ai cuisiné des lasagnes en attendant. Je me suis dit qu’elle aurait faim quand elle aurait fini. »

Et j’avais raison. Je connaissais Penelope mieux que personne, et Penelope me connaissait mieux que personne. Je ne crois pas au destin et pourtant, je n’ai jamais douté du fait que Penelope était mon âme sœur.
Je change de sujet, pointe de ma cuillère un gros homme à moitié chauve :

« Voilà Oncle Ernie ! Je ne sais pas si tu te souviens de lui, mais c’est lui qui t’a emmené faire du cheval pour la première fois. »

Je n’avais à l’époque pas les moyens de payer pour ce genre de choses, mais toute la famille, que ce soit la mienne ou celle de Penelope, s’était concertée pour m’aider à offrir aux filles la meilleure enfance dont elles aient pu rêver.
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Sujet: Re: I'd never let a bad thing happen to you (max)   I'd never let a bad thing happen to you (max) EmptyVen 2 Juin 2023 - 21:16

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Un chat psychologue ? On aura tout entendu, ce pauvre vieux père n’était pas en manque d’imagination pour trouver des excuses à ses soirées avec Mac Fluffy Bottom. Je levai les yeux au ciel, sans perdre mon sourire pour autant. Il est vrai que j’aurais été capable d’avoir le même discours si les situations avaient été inversées. Comme on dit : “les chiens ne font pas des chats”. En cela, il était difficile de se tromper, je ressemblais trop à mon père sur bien des aspects pour pouvoir le renier. Heureusement, ce n’était pas dans mes plans. J’avais le meilleur papa du monde, jamais je ne l’échangerai ni l’abandonnerai.

- Alalah… Mon pauvre papa, il était vraiment temps que je rentre. Désolé mac fluffy, je ne remet pas en doute tes qualités, mais je pense que tu es meilleur pour écouter que donner des conseils. Surtout si tu entends des voix, papa, dis-le moi hein ! Jean d’Arc aussi entendait des voix et ça s’est pas très bien fini pour elle.

Je fis une petite grimace pour illustrer mon propos avant de retrouver mon sourire. Là dessus, je me mis sur la pointe des pieds pour faire un bisous sur la joue de mon père et m’enfuis vers la cuisine, avec un autre plan en tête. Je n’étais peut-être pas meilleure psychologue que Mac Fluffy Bottom, mais je pense que je faisais les meilleures coupes de glace remonte-morale de l’univers. En toute modestie bien sûr. Je ne perdis pas beaucoup de temps dans la cuisine et une fois dans le canapé, je me lançais dans la narration de mes grandes aventures du jour. Papa était toujours très attentif à nos histoires. Que ce soit les miennes ou celles de Jess. Il était patient, ne coupait pas la parole, sauf pour demander des précisions sur le récit. Peut-être qu’il n’en avait rien à faire de ma journée, mais c’était agréable de se sentir écouté. Quand je vous dis que mon papa c’est le meilleur.

- Oui ! Cette Polly là ! La meilleure amie de Amanda Loth !

Quelle mémoire ! Cette histoire de vomi dans le sac s’était passée quand j’étais en primaire et il s’en souvenait. Un papa en or, je vous dis. Mais c’est peut-être aussi parce qu’il était un adepte de la littérature et donc habitué aux romans avec beaucoup de personnages et beaucoup d’intrigues entremêlées à la Game of Thrones. Je repris alors le récit de mes aventure, en hochant fièrement la tête. J’étais contente d’avoir fait la rencontre de Pachou et de sa maîtresse.

- Oh oui ! On pourrait apporter quelques biscuits pour Pachou et aller le promener ensemble Madame Strot est d’accord !

Sur le papier, cela semblait être une idée géniale. Je m’imaginais déjà avec papa, madame Strot et Pachou à faire le tour du quartier. Cependant, ce serait sans doute une mauvaise idée de me laisser seule promener le chien. Pas que je ne réussisse pas à m’en sortir, mais parce que j’aurais tendance à vouloir faire toute la balade en courant ou en roller et le pauvre petit toutou avec ses petites papattes aurait du mal à tenir la cadence. Dans l’immédiat, cette idée m’était vraiment venue à l’esprit et ne me semblait pas si mauvaise. Non ! Je suis pas une tueuse de chien, je vous assure, j’aime juste courir et n’imaginais pas que Pachou aurait du mal à tenir la cadence.

Toutefois, il s’agissait de plans pour plus tard. Que je risquais fortement d’avoir oublié demain d’ailleurs. J’avais un esprit qui allait trop vite, j’avais des milliers d’idées à la seconde et du coup, j’oubliais sans cesse plein de choses. Heureusement papa serait là pour me le rappeler, comme il était toujours là pour me dire où j’avais laissé mes affaires ou les tâches que je lui avais promis de faire. Parce que si je ne notais pas tout, vous pouvez être sûr que je vais oublier.

- Oui ! C’est bien ! Et c’est envoyer ! Haha, regarde comme on est beaux !


Je montrai l’écran de téléphone à papa pour qu’il soit témoin de notre magnifique selfie. Il faisait toujours une tête trop marrante sur les photos. Quasiment toujours la même en plus. Avec Jess on s’amusait beaucoup à comparer les selfies qu’on faisait avec papa, on avait pour projet un jours de faire un powerpoint où on analyserait ces expressions rigolotes. Sans être méchant non plus ! Il était bien question d’ajouter aussi des photos débiles que ma soeur et moi faisions ou prenions de l’une de l’autre. Le but était de faire un diaporama rigolo à défaut d’avoir des vidéos comme celle du mariage de papa et maman.

Les yeux rivés sur l’écran, j’étais soudainement silencieuse et particulièrement attentive à ce qu’il se passait à la télé, mais aussi à ce que racontait papa. Je m’imaginais maman en pleine frénésie à essayer de récupérer le moindre recoin et chasser papa avec un balai. J’aurais tellement aimé être là. Les lasagnes de mon père étaient les meilleures, je n’avais pas de doute que maman aie été bien contente de les manger après tout ce travail acharné. J’aimais voir papa raconter ses histoires, il avait cette lueur dans les yeux qu’il n’avait pas quand il parlait d’autre chose. Sans être une experte en la matière, je pense que c’était une lueur d’amour, je pense que c’est ça que d’être amoureux, même si la lueur de papa avait une petite teinte de tristesse.

- Hm, j’ai bien peur de mieux me souvenir du poney que de l’Oncle Ernie. Tu as toujours des nouvelles de lui ? Il travaille toujours au centre équestre ?

Si je n’étais pas très douée pour garder le contact avec la famille éloignée, je savais que papa essayait de prendre des nouvelles ou au moins d’en avoir par le biais de mamie. Je me souvenais que c’était un super souvenir. J’avais adoré cette journée. Après ça, j’étais devenue un fan de chevaux et Jess aussi d’ailleurs. Mon cartable pour aller à l’école avait un motif de chevaux au galop, mes cahiers étaient recouverts de stickers. J’avais regardé Spirit, l’étalon des plaines au moins un milliard de fois. Comment oublier cette période ?

- Oooh ! C’est mamie ! Haha, il n’y a qu’elle pour être aussi préoccupée par l’alignement parfait des couverts à chaque table. Elle devait être stressée aussi non ? Je suis sûr qu’elle a dû faire tout le ménage chez elle aussi la nuit d’avant !

De ce que j’en savais, toute la famille s’était énormément investie dans cet événement. Ce n’était pas un grand mariage prestigieux, mais tout le monde avait mis la main à la pâte pour en faire une journée extraordinaire. Je crois que ce que j’aimais le plus à propos de notre famille.

- Il faudrait qu’on refasse une fête comme ça un jour, avec tout le monde. Une grande réunion de famille. Oh ! On pourrait faire un pique-nique géant cet été ! Comme ça chacun ramènera un petit truc à manger et on partagerai tous ensemble !

Est-ce que je vous avais dit que j’adorais organiser des événements ? Mes collègues en avaient marre, à chaque anniversaire, à chaque fête, je voulais marquer le coup et organiser quelque chose. Même si ce n’était que faire un gâteau ou mettre un peu de musique et pousser quelques tables pour faire une piste de danse dans le diner. Il ne se passait pas une journée sans que je tente d’y apporter quelque chose de nouveau, une petite surprise, un peu d’ambiance et de bonne humeur.
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Sujet: Re: I'd never let a bad thing happen to you (max)   I'd never let a bad thing happen to you (max) EmptyLun 7 Aoû 2023 - 17:55
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Même lorsque les filles étaient enfants et chaotiques, la maison a toujours été un havre de paix et de tendresse. Un endroit où je me suis assuré qu’elles seraient toujours en sécurité, protégées, aimées. Même si Penelope n’est plus là, sa présence est partout dans la maison : dans les photos de mariage et de vacances accrochées aux murs, dans les rideaux bleus de notre chambre qu’elle avait choisi après moult réflexions, dans l’aménagement des meubles du salon qui, depuis tout ce temps, n’ont pas changés si ce n’est pour le canapé qu’on a fini par remplacer après qu’il ait commencé à sentir la déglingue.
Tout, dans cette maison est un hommage à la vie que Penelope a mené, et cela va jusqu’à moi. J’ai toujours été un gamin timide et maladroit, mais avec elle, j’avais l’impression de pouvoir tout faire, d’être capable de tout. J’ai appris à me connaître à travers ses yeux, je me suis affirmé, j’ai pris confiance et nous nous sommes soutenus mutuellement dans les moments compliqués de nos existences. Et aujourd’hui, je retrouve dans les yeux de Maxine la même malice intelligente que Penelope portait dans ses prunelles brunes.

Les filles lui ressemblent tellement. Et même si leur mère n’a pu assister qu’à quelques moments de leur vie, j’espère qu’elles n’oublieront jamais la femme formidable qui leur a donné vie. Dieu sait que je ne laisserais mourir sa mémoire pour rien au monde.
Alors quand Maxine rabroue ma théorie du chat psychologue, je ne peux m’empêcher de rire, tout simplement parce que c’est exactement quelque chose que sa mère aurait sorti en cette situation. Je sais que les gens disent que les filles me ressemblent énormément et c’est sans doute vrai. Mais à mes yeux, il y a en elles davantage de leur mère que l’on veut bien le croire.
Je lève les mains en signe de paix :

« Ok, ok, ne m’envoie pas à l’asile tout de suite, je te promets que si le chat se met à me parler, tu seras la première au courant ! »

Ce serait quand même incroyable.
Laissant Max à ses préparatifs culinaires, Mac Fluffy Bottom et moi nous rejoignons le salon, où Maxine ne tarde pas à se joindre à nous. Et comme ça, la soirée est parfaite, il ne manque plus que Jessamy et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. En attendant, j’écoute avec attention Max me raconter sa journée, hochant la tête aux moments importants, une cuillerée de glace dans la bouche. Je vois bien qu’elle est fière d’elle et la satisfaction me réchauffe le coeur. Max est vraiment une fille bien. Je ne sais pas qui a fait son éducation, mais il a fait un travail fabuleux. Une fille qui aide les gens, qui a le coeur gros comme une maison, positive et optimiste, toujours gentille et pleine d’énergie, drôle par dessus le marché. Oui, il n’y a pas à dire, il y a de quoi être fier.

« Je suis sûr que ça fera très plaisir à Madame Strot de te revoir et qu’elle sera ravie qu’on promène Pachou. »

Ainsi dit, je viens ébouriffer les cheveux de ma fille de ma main libre, un grand sourire aux lèvres. Je ne doute pas un instant de ce que je viens de dire. Je sais, avec la plus grande certitude, que Madame Strot sera heureuse de revoir Max, il n’y a qu’à voir tous les gâteaux qu’elle lui a offert. C’est une invitation à revenir.
Le sujet passe et Max et moi faisons un selfie pour sa mère. Selfie qui ne manque pas de me faire râler de gêne ensuite quand je me cache les yeux pour ne plus avoir à le voir et je grogne :

« Je fais vraiment cette tête là ??? On dirait que j’ai avalé un piment trop fort pour moi... »

Chose qui est impossible car j’adore tout ce qui est pimenté. Mais il faut croire que les selfies sont autant ma faiblesse que le piment pour certains. Je devrais arrêter de prendre des selfies, même si je sais bien que c’est tout bonnement impossible avec les filles. Prendre des selfies avec moi est bizarrement un drôle de passe-temps qu’elles ont développé.
Je ne comprendrais jamais les jeunes. J’ai déjà du mal à suivre tous ces nouveaux réseaux sociaux, tous plus compliqués les uns que les autres. Si bien que je me cantonne à Facebook, là au moins les gens que je connais n’ont aucun mal à me retrouver. C’est à ça que je pense quand Max me demande si j’ai encore des nouvelles de l’oncle Ernie.

« Évidemment ! C’est le frère de ta mère après tout, on a toujours été proche lui et moi. Il a quitté le centre équestre il y a quelques années, des problèmes d’hernie discale… Je crois qu’il travaille dans une petite boutique d’antiquités maintenant. On devrait aller le voir un de ces quatre, je pense que ça lui ferait vraiment plaisir de vous revoir, Jess et toi. »

J’ai toujours été proche des frères et sœurs de Penelope, ils étaient aussi un peu les miens puisqu’on vivait les uns à côté des autres durant notre enfance. Et même après la mort de Penelope, sa famille a été d’un grand soutien, venant nous aider à chaque occasion qui se présentait sans demander rien d’autre que de passer du temps avec nous.
Les images à la télévision se pose sur ma mère et la remarque de Max ne manque pas de me faire rire :

« Tu ne fais pas si bien dire… elle a été là à toutes les épreuves du mariage, c’est même elle qui a accompagné ta mère pour faire les retouches sur sa robe de mariée quand ton autre grand-mère a eu un empêchement. Je crois qu’elle était encore plus stressée que nous. Il fallait que tout soit parfait… »

C’est avec tendresse que je revois ces images et je reprends, un peu plus bas :

« Pour ta mère et moi, que ce soit parfait, ça n’était pas vraiment l’important. Je crois qu’on l’aurait jugé parfait dans tous les cas. Je n’avais d’yeux que pour elle, et elle pour moi. Et il n’y avait pas plus belle preuve d’amour que de nous tenir là, à glisser les alliances à nos doigts. À partir de ce moment-là, je n’ai plus pu entendre quoi que ce soit de ce qu’on me disait, je n’entendais plus que la voix de Penelope. Je ne voyais plus qu’elle… »

Qui aurait cru qu’elle nous quitterait si tôt après le mariage… Quelques années seulement, les années de partage, l’entrée de Jess dans notre vie, l’achat de la maison et toutes ces nouveautés que l’on intégrait à notre cocon pour en faire une forteresse moelleuse et sécuritaire.
Ne voulant pas plomber la soirée, je me focus sur la proposition de Max :

« C’est une excellente idée ! Tes grands-parents ne manqueront pas de venir, mais il faudra qu’on prévoit à l’avance pour tes oncles et tantes et tes cousins, qu’ils aient le temps de voir venir et de s’organiser… Je peux me charger de les prévenir si tu veux, j’ai la majorité d’entre eux dans mes contacts facebook. Par contre je compte sur toi pour organiser le reste de l’événement ! »

Là dessus, je n’ai aucun doute qu’elle fera un travail incroyable. Quand Max s’investit dans quelque chose, elle s’y investit à fond et c’est toujours une magnifique réussite. Un éclat blanc réattire mon attention vers la télévision et mon sourire s’estompe un peu, s’empreint d’une certaine tristesse :

« Regarde, c’est ta mère… Elle était toujours belle, mais ce jour-là… elle était somptueuse. »

Je n’ai jamais vu de femme plus belle que Penelope. Tout son charme était renforcé par une personnalité et un coeur en or. Penelope était la générosité et la joie personnifiée. Elle ne laissait jamais personne indifférent. Le regard fixé sur l’écran et le visage souriant de ma femme, une vague d’amour et de nostalgie me noie, et j’efface une larme rapide au coin de l’oeil. Ça me fait toujours cet effet là.
Je détourne mon attention vers Maxine, le regarde empreint de tendresse :

« Toi et Jess vous lui ressemblez beaucoup. Elle serait incroyablement fière de vous. »
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Sujet: Re: I'd never let a bad thing happen to you (max)   I'd never let a bad thing happen to you (max) EmptyMar 22 Aoû 2023 - 19:45

I’d never let a bad thing happen to you
feat. Daddy Lion

Une sérieuse conversation avec Jess allait s’imposer. Nous avions pour devoir de veiller sur notre petit papounet d’amour. Faire attention à ce qu’il n’entendent pas des voix étranges venant du chat. Ou alors c’était de Mac Fluffy Bottom dont il fallait se méfier ! Notre félin aurait des talents de télépathe qu’il nous avait cachés ? Hm, le vilain petit. J’étais déterminé à mener l’enquête ! Tu ne t’en sortira pas comme ça bébé poilu ! Moi qui pensais que nous pouvions nous faire confiance tous les deux. Et voilà que je devais percer à jour ce secret ! Bon, calmons-nous un peu. Papa n’avait pas affirmé non plus qu’il avait entendu distinctement la voix de Mac Fluffy dans sa tête non plus.

- J’espère bien que je serais la première au courant ! Après toute ces années de confiances mutuelle ! Il ne pourrait pas me cacher ça à moi hein ! Tu n’oserais pas me faire mon Fluffy-flouf ?

Le félin ne semblait pas s’émouvoir de ma mine boudeuse. Je savais qu’il préférai papa,... Ils devaient partager le même amour pour les romances tragiques. Malheureusement, Mac Fluffy Bottom n’avait pas le droit à une glace Spéciale Max pour le réconfort. Il allait devoir se contenter d’une tonne de papouilles, bien que je le suspecte de ne pas être aussi attristé par les tragédies romantiques que ne l’était son maître. En même temps, nous lui avions enlevé tout espoir de fonder une famille le jour de sa castration. Papa dirait sûrement que ça ne l’empêcherai pas de tomber amoureux ! Mais quand on passe la plupart de son temps à dormir et à regarder des films dans le canapé, c’est sûr qu’on ne trouvera jamais l’amour.

D’ailleurs en parlant d’amour, c’était dommage que Mme Strot soit si vieille. Trente ans de moins et j’aurais peut-être pu la présenter à papa, comme ça, Pachou aurait aussi rejoint la famille ! J’avais toujours voulu avoir un chien. De toute façon, non, je ne pouvais pas caser papa avec Mme Strot, même si elle avait été de son âge. Pendant des années j’avais espérer que Némésis devienne ma nouvelle maman. Mais à présent, j’avais… Nous avions un meilleur plan avec Anya ! Et je préférai largement l’avoir elle comme sœur plutôt que Pachou. Enfin, c’était un plan d’une grande envergure, je ne pouvais pas l’aborder tout de suite avec papa. Chaque chose en son temps.

- J’en doute pas une seconde ! Par contre, si on fait ça, Mme Strot va nous enterrer sous les paquets de biscuits je pense ! Dans un mois on va promener Pachou en roulant !

Oui oui, en roulant et pas en courant, vous m’avez bien entendue. De toute façon, je ne suis pas sûr que le cardiaque du petit chien tienne un marathon. Rouler n’était guère plus prudent remarque… Les montées seraient compliquées et il y avait un risque d’écraser Pachou à la première pente ou de le perdre d’une façon ou d’une autre. Oh, il ne valait mieux pas penser à tous ces malheurs ! Je ris volontiers à la tête de papa sur notre super selfie et la description qu’il en faisait :

- Haha mais nooon elle est très bien ta tête ! C’est trop mignon !

Je n’osais pas rajouter qu’il avait quasiment toujours la même expression sur les photo et que c’était devenu une sorte de running gag avec Jess à force. J’avais tellement hâte de faire ce powerpoint. Ca allait être trop drôle. En attendant, je ne voulais pas que papa se sente mal et c’est vrai qu’il était mignon sur ce selfie ! Hors de question que mon père aie une mauvaise opinion de lui-même, c’était le plus beau de tous ! Peu importe la tête qu’il faisait sur les photos et ceux qui disaient le contraire étaient des haters ! Même quand il était jeune… Olalah, tu m’étonnes que maman aie craqué. Ils étaient si beaux ensemble. Vraiment fait l’un pour l’autre. Je crois que je pourrais regarder tous les films romantiques du monde, aucun ne vaudrait jamais le mariage de mes parents.

Sans perdre mon sourire, j’écoutais attentivement mon père. Je me demandais comment il réussissait à garder contact avec tout le monde. Certes, c’était le frère de maman. Mais j’avais déjà du mal à répondre à mes propres meilleurs amis, alors qu’on se voyait quasiment tous les jours, alors penser à envoyer des messages à des personnes qui étaient loin… Pas que je les aime moins, mais j’imagine que de ne pas être proche me faisait oublier leur existence par moment. C’est assez triste à dire, malheureusement, je n’y pouvais rien, je faisais déjà des efforts pour ne pas zapper sans cesse de répondre à mes proches les plus proches. Par exemple, Anya savait que si je ne lui répondais pas en quelques heures, il valait mieux, soit me harceler de messages, soit m’appeler directement.

- Oh ! C’est dommage pour les chevaux, mais la santé avant tout ! Et c’est intéressant aussi les antiquités ! Ça me ferait super plaisir de le voir aussi !

Est-ce que ça se ferait un jour ? Si on comptait sur moi pour organiser la rencontre, il y avait peu de chances. J’étais un peu trop dispersée, à moins de me mettre sérieusement sur le projet et d’y travailler tous les jours, mais là, j’allais sûrement oublier cette proposition avant la fin de la soirée. Un esprit trop encombré par trop de choses à la fois, je n’ai pas toujours le contrôle sur ce que j’allais garder en tête. Heureusement, j’avais une famille géniale sur qui je pouvais toujours compter. Si j’oubliais l’oncle Ernie, papa se chargerait de me le rappeler, j’en étais sûre. Ou il suffirait d’en parler à mamie, parce qu’elle, pour le coup, j’avais l’impression qu’elle n’oubliait jamais rien. Une vraie super-héroïne. Je l’imaginais tellement courir dans tous les sens pour le mariage de son fils adoré. Elle serait sûrement à nouveau dans cet état si Jess ou moi se mariait.

Quand je vous dit que l’histoire entre papa et maman était parfaite. Comment pouvait-on pouvait rivaliser en entendant un récit pareil ? Cet amour était si pur, si beau. Le genre qui redonne de l’espoir à une époque où on a l’impression que tout et tout le monde est si superficiel. Grâce à mes parents, je savais que les médias avaient tort, l’amour n’était pas mort. Il suffisait de trouver la bonne personne. Peut-être que je me berçais d’illusion, mais j’avais envie de croire au coup de foudre et aux âmes-soeurs. Bien sûr, il était possible aussi de donner un petit coup de pouce au destin si besoin.

- Parce que ce qui compte au final, c’est d’être ensemble et de profiter de l’instant présent…

Je vins me blottir un instant contre papa à la fois pour le réconforter, mais aussi, comme je venais de le dire, pour profiter de l’instant présent, d’être ensemble. Je regardais les images du mariage avec un sourire en me demandant s’il était possible d’être nostalgique d’une époque à laquelle on avait jamais vécu. Tout de suite, il me semblait que oui. Il faut dire, nous étions bien placés dans la famille pour savoir à quel point la vie pouvait être éphémère et donc qu’il était important de profiter de chaque instant. On ne sait jamais ce que demain nous réserve. Mais toute cette conversation était un peu déprimante, alors, quitte à parler de la famille, autant faire en sorte de resserrer les liens et justement, célébrer la vie et l’amour !

- Oh oui ! Compte sur moi ! Évidemment, ce serait pas pour tout de suite, mais peut-être l’été prochain ! Ca pourrait être génial de faire ça dehors ! Une sorte de grand pique-nique ou de repas à partager ! On pourrait organiser des petits jeux pour se rapprocher et tout ça !

Mon cerveau était déjà en mode planning intensif. Il me fallait résister à l’envie de prendre mon téléphone et créer un nouveau tableau pinterest pour établir un peu l’aesthetic, le mood, de l’événement. J’avais déjà organisé des soirées pour le diner et même avec mes amis. Papa savait qu’il pouvait compter sur moi. Les projets de grand envergure comme ça, c’était mon domaine. Pendant ce temps, la vidéo continuait de tourner. Je dois avouer que je n’étais plus si attentive et n’avait pas remarqué la tristesse qui gagnait mon papounet à mes côtés. Maman était somptueuse. C’était le mot exacte. Je serrais à nouveau mon père dans mes bras :

- Merci papa, ça me touche beaucoup. Je n’en doute pas une seconde qu’elle est fière de toi aussi et tout ce que tu as fait pour nous.

Il était un père incroyable, il fallait le dire. Pour un homme qui avait élevé seul ses deux filles, il avait de quoi être fier. Tout du moins, je n’avais pas l’impression qu’il avait fait du mauvais travail. Jess et moi avions eu une enfance heureuse et nous étions des adultes presque responsables à présent ! Je restais un instant dans les bras de mon père avant de me lever soudainement du canapé.

- Ce qui est une raison de plus pour ne pas se laisser abattre mon papou ! Maman ne serait pas contente de te voir à pleurer dans le canapé et envisager d’engager un chat comme psy !

C’était très théâtral ce qui était en train de se passer. Je le sentais venir. Le discours épique était en train de monter dans mes cordes vocales, il était impossible de l’arrêter à présent :

- Ca fait trop longtemps qu’on regarde ce film papa ! Elle était somptueuse et il n’en existera jamais deux comme elle, mais le monde ne s’est pas arrêté de tourner et on se doit de continuer d’être heureux pour elle ! Toujours !

Il était un peu nul ce discours en fait. Il faut dire, je n’avais rien écrit à l’avance, c’était une totale impro et on ne peut pas dire que ce soit un de mes domaines de prédilection. Je levai un point victorieux avant de lancer :

- Allez ! Haut les coeurs papounet !

Puis je me jetais dans le canapé en riant, parce que c’était vraiment ridicule comme discours. Je tentai même d’aller chatouiller mon père pour le faire sourire à nouveau. Je n’étais pas très douée pour réconforter quelqu’un, mais pour motiver les troupes et faire rire mon entourage, il me semblait que je n’étais pas trop mauvaise. Lorsque l’euphorie fut un peu retomnbée, assise en tailleur sur le canapé pour faire face à papa, je repris le plus sérieusement du monde :

- Mais dis moi papa. Toi qui est un grand amateur de romance. Je sais que c’était dur après maman. Mais en vingt ans… Il n’y a jamais eu personne ? Pas un seul coup de cœur ? Pas une seule hésitation ?

Ce n’était pas la première fois qu’on évoquait le sujet, mais ce soir, j’étais déterminée à avoir une réponse honnête. Pas d’esquive aujourd’hui mon papou. Maintenant qu’Anya m’avait annoncé que son père envisageait de déménager à Fall River, il fallait que je fasse un état des lieux et prépare le terrain.
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Sujet: Re: I'd never let a bad thing happen to you (max)   I'd never let a bad thing happen to you (max) EmptyLun 11 Sep 2023 - 18:34
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Je me demande parfois ce que je ferais, si je n’avais pas le chat pour me tenir compagnie quand les filles sont de sortie. C’est déjà assez triste comme ça qu’un vieil homme veuf regarde son film de mariage en boucle, mais c’est encore pire quand il le fait seul et sans chat. Au moins quand Mac Fluffy Bottom est avec moi, j’ai l’impression qu’on regarde à deux, et même s’il ne fait aucun doute que le chat juge mes choix de visionnage et de lecture, son jugement silencieux me réconforte. Me rappelle que même si j’ai perdu ma compagne, je ne suis pas seul. Il y a le chat, bien sûr, mais surtout Jess et Max, sans parler de leurs grands-parents et oncles et tantes. La remarque de Max ne manque d’ailleurs pas de me faire sourire avec tendresse :

« Mac Fluffy Bottom serait bien incapable de te cacher quoi que ce soit, tu n’es pas sa meilleure amie pour rien. »

Certains vous diront que le chat me préfère moi, mais j’ose avancer que c’est seulement parce que je passe trop de temps à la maison avec lui. Fluffy a grandi avec les filles et ils ont fait les quatre cent coups ensemble, sans que jamais Mac Fluffy Bottom ne sorte les griffes, malgré le côté un peu impulsif et impétueux de Max. Disons que je les ai vu, Anya et elle, faire des danses avec le chat sans que celui-ci ne daigne oser lever la patte pour leur dire qu’il en a assez. Pas même quand Max a rejoué la fameuse scène du Roi Lion en levant le pauvre félin au dessus de sa tête, à bout de bras.
Une vraie crème, vraiment.
Mais il faut dire aussi, que de mon point de vue très objectif de papa, il est impossible de ne pas aimer Max.

Preuve en est la petite vieille et son Pachou sur qui Max a de toute évidence fait grande impression. Je ris doucement :

« Ce serait bien la première fois que je te vois te plaindre de biscuits ! Qui êtes vous et qu’avez-vous fait de ma fille chérie ?? »

La conversation ne tarde pas à prendre une tangente alors que nous prenons un selfie, splendide en ce qui concerne Max, complètement ridicule en ce qui me concerne. Il faut dire aussi que je n’ai jamais été très photogénique, c’était déjà un problème quand j’étais jeune, mais ça l’est devenu de plus en plus avec l’avancée des technologies. Quand ils ont sorti un appareil suffisamment petit pour tenir dans une poche et capable de tirer des photos digne d’un photographe, j’étais condamné à voir ma tête d’idiot en grand format. D’autant plus que ça a l’air de beaucoup amuser les filles.
Ma foi, si ça peut les faire sourire, je peux bien oublier un peu ma dignité !

De fil en aiguille, et de personne en personne passant devant la caméra, Max et moi échangeons les dernières nouvelles de la famille. Enfin… dernières… ça fait quand même un moment qu’Ernie a quitté le centre équestre. Mais il est vrai aussi que ces dernières années, nous n’avons pas eu trop le temps de tous nous réunir comme on le faisait lorsque les filles étaient jeunes. Tout le monde vieillit et évolue, les jeunes ont pris leur envol et pour nous autres, parents vieillissant, eh bien il y a d’autres priorités que le repas de famille annuel. Il est peut-être temps de remettre la tradition au goût du jour et d’organiser ça.
J’accueille Maxine contre moi, passe un bras autour de ses épaules dans un câlin affectueux tandis qu’une vague d’amour et de tendresse me submerge. Ces moments passés avec Maxine, devant le film de mariage, ont toujours été des moments précieux pour moi. Peut-être car je sais que je ne suis pas le seul à souffrir de l’absence de Penelope, et qu’au fond, c’est un peu ma manière à moi de donner des souvenirs d’elle à notre fille. J’ose à peine imaginer ce qu’elle doit ressentir, quand elles n’ont pas même pu se rencontrer. Quand pour la fête des mères, Maxine et Jess se trouvaient désemparées, ou pire encore lors des sorties mère-fille et tout ce qu’elles n’ont pas pu vivre avec Penelope.

« C’est exactement ça. »

Profiter de l’instant présent, profiter des gens tant qu’ils sont là, un motto auquel je me suis borné depuis des années, bien décidé à croquer la vie à pleines dents, à faire de nouveaux souvenirs avec les personnes que j’aime. Et ça commence par organiser un de ces repas de famille fabuleux dont ma mère a le secret, un secret qu’elle a de toute évidence partagé avec ma fille quand elle est devenue une organisatrice hors paire. Déjà, Maxine est lancée sur le débat et je vois bien aux étoiles dans ses yeux qu’elle s’enflamme. Un sourire au coin des lèvres et loin de vouloir éteindre la flamme, j’ajoute :

« Pense à appeler ta grand-mère, si elle apprend que tu organises un repas et que tu ne lui as pas demandé de l’aide pour la nourriture, elle va sans doute tous nous déshériter. »

Ma mère a toujours été comme ça. Elle a toujours eu le besoin de nourrir les siens plus et plus encore. Je sais qu’elle tient ça de ses propres parents et du partage qui s’est toujours fait dans la famille, c’est une source de fierté pour elle. Elle a d’ailleurs bien tenté de s’immiscer dans les repas que Penelope organisait parfois, et même si Penelope n’en disait rien de peur de la vexer, je savais que ça lui tapait un peu sur le système. À moi aussi d’ailleurs, mais on aurait plus vite fait d’apprendre à un chien de compter jusqu’à cent.
Non, pour notre bien mental à tous, et surtout empêcher ma mère de râler auprès de ma belle-mère pendant tout le repas, il vaut mieux que Max lui laisse une petite part dans la concoction du repas. Juste pour apaiser les esprits. C’était ce qu’on faisait en tout cas, Pen et moi.
La voici d’ailleurs à l’écran et c’est un peu mon coeur qui part en vrille, quand l’émotion me tord un peu l’estomac. Maxine se serre contre moi et instinctivement, je referme les bras autour d’elle pour lui faire un câlin et déposer un baiser sur le haut de sa tête :

« Merci Maxine. »

J’ignore si Penelope est fière de moi, de là où elle est, mais j’ose l’espérer. J’ai toujours conduit la barque et élevé nos filles de la manière dont on en avait parlé, j’ai tâché de faire au mieux et, de mon point de vue, je crois que je m’en suis bien tiré. Force est de constater que j’ai deux filles incroyables !
Je n’ai pas le temps de m’appesantir sur la question quand Max se lève soudainement sous mon regard surpris. Sans que j’ai pu prononcer un mot, ma fille se lance dans un discours motivateur et ma langueur et ma nostalgie me quittent quand un sourire franc vient se dessiner sur mes lèvres. Ce n’est pas Maxine pour rien. S’il est vrai que Penelope était unique, Jess et Max le sont tout autant.
Je n’ai même pas le temps d’acquiescer que Max se jette sur moi pour me chatouiller et je tente de lui échapper en riant :

« D’accord, d’accord ! Je m’avoue vaincu Max, tu as gagné ! »

Ce n’est que lorsqu’elle me relâche que je peux essuyer une larme de rire au coin de mon œil et reprendre un peu mon souffle. Je reprends peu à peu mon calme, sous le regard dédaigneux de Mac Fluffy Bottom qui a fui le canapé quand la bataille a commencé.
Lâcheur.
C’est là que la discussion prend un tournant auquel je ne m’attendais pas et je manque de m’étouffer avec ma glace en entendant les questions de Maxine. Il me faut bien deux-trois secondes de toux intense avant de réussir à lever les yeux vers Max, désemparé par ses interrogations.
Je bredouille :

« Euh… eh bien… »

Dire qu’elle m’a pris au dépourvu est un euphémisme. Comment est-ce que je suis sensé répondre à ça ? Est-ce que je devrais lui parler de Johan ? Dans toute l’innocence qu’a eu notre rencontre, est-ce que c’est assez important pour être noté ? On peut bien appeler ça un coup de coeur pourtant.
Je détourne le regard et pose ma glace sur la table basse, réfléchissant sérieusement à la réponse que je pourrais donner :

« Je n’ai pas vraiment pris le temps de penser à la romance pendant ces vingt ans, ce qui m’importait c’était de vous savoir heureuses et en sécurité, Jess et toi… »

Je passe une main sur ma nuque, un peu mal à l’aise en sentant que je rougis un peu. Je ne suis pas sûr d’être encore prêt à admettre que je suis moins hétéro que ce que je pensais être. Je m’éclaircis la gorge :

« Je n’ai pas vraiment pris le temps de me poser des questions… Tu sais dans les livres tout est facile, et les rencontres se font littéralement à tous les coins de rue… Mais pour quelqu’un de mon âge, avec des enfants, c’est compliqué… Je n’ai pas envie de vous imposer quelqu’un à Jess et toi, et je ne suis pas sûr que rencontrer quelqu’un se fasse aisément… »

Je repose les yeux sur Maxine, demandant sincèrement :

« Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ? Tu penses qu’il est temps que je me mette à chercher ? »

Il est certain que je n’ai pas envie de passer le restant de mes jours seul, mais qui aurait envie d’un quarantenaire veuf avec des enfants, sans trop d’ambition ? On ne peut pas dire que je vende vraiment du rêve.
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Sujet: Re: I'd never let a bad thing happen to you (max)   I'd never let a bad thing happen to you (max) EmptyMar 6 Fév 2024 - 21:31

I’d never let a bad thing happen to you
feat. Daddy Lion

Il est vrai que j’étais la meilleure amie de Mac Fluffy Bottom. Il était un peu comme le petit-frère que j’ai toujours voulu avoir. En plus poilu et en moins bavard. Le pauvre, je lui en avais fait voir de toutes les couleurs et il était possible que je continue de l’embêter dès que l’occasion se présentait. C’est ce que font les grandes-sœurs non ? Jess ne ratait jamais une occasion de me taquiner ! Il faut dire que je lui rendais bien aussi. On s’ennuyait rarement à la maison. J’échangeai un regard complice avec Mac Fluffy Bottom. Aucune idée de ce qui se passait dans ta petite tête poilue, j’aimais tout de même imaginer qu’il approuvait les dires de papa. Je conclus la conversation par un sourire satisfait avant de raconter mes aventures du soir avec Mme Strot et Pachou.

Comment mon propre père osait-il assumer que j’étais incapable d’être raisonnable quand il s’agissait de biscuits ? Certes, il n’avait pas totalement tort. Il n’avait pas totalement raison non plus ! Il n’y a pas que les biscuits dans la vie, il y a aussi les bonbons, les glaces, les pâtisseries, les smoothies… Tant de sucre sous différentes formes. La vie est trop courte pour se nourrir que de biscuits.

- Papa ! Voyons ! Je ne peux pas vivre que de biscuits ! Quitte à ne plus pouvoir enfiler mes patins, laissez-moi me gaver de toutes les sucreries possible et imaginable que ce monde a à offrir !

Je levai les bras au ciel comme pour l’implorer d’exaucer ma prière. Existait-il un dieu favorable à la consommation de sucre ? Ou était-ce une création diabolique pour détourner les pauvres humains d’une vie saine ? De mon avis, le sucre n’avait rien de mauvais. Comme beaucoup de choses, c’est l’excès qui n’est pas bon. Mais je ne vais pas me lancer à faire des leçons. J’étais nulle pour être raisonnable. On se souviendra de mon amour pour les slushies. Je ne m’étais nourrie quasiment que de ça pendant des semaines, une véritable obsession. Heureusement, j’avais un papa et une grande-sœur pour veiller à ce que je varie un peu mon alimentation entre deux slushies. Puis ça m’était passé, comme ça du jour au lendemain.

Il ne fut pas question de débattre sur mon amour du sucre toute la soirée. J’étais contente d’entendre des nouvelles de membres de la famille qu'on n'avait pas vus depuis des années. Blottie contre mon père, le projet d’une grande réunion était déjà en train de se tisser dans mon esprit. Il faudrait que je prenne des notes de tout ça pour ne pas oublier les étapes importantes et évidemment, appeler ma grand-mère en faisait partie. Je hochai la tête, décidée :

- Olalah, je ne voudrais pas prendre le risque ! Ou pire encore ! Elle me priverai de tamales !

J’étais bien plus soucieuse à l’idée de ne plus manger les délicieux tamales de mamie, plutôt que l’héritage. N’importe quelle personne censée serait d’ailleurs de mon avis. Tout serait bien plus triste sans tamales et sans la cuisine de mamie en général. Quoique, peut-être pas aussi triste que le visage de papa quand il revoit des images de maman. Je laisse passer quelques secondes avant que Super-Max ne passe à l’attaque. Pas question de laisser le papounet dans un tel état ! Et je ne connais pas de meilleure technique qu’un bon câlin et quelques chatouilles pour le voir retrouver le sourire. Je ne relâchai mon adversaire que lorsqu’il s’avoua vaincu, des larmes de rire au coin des yeux.

J’étais tout de même soucieuse du bonheur de mon petit papa. Il passait son temps à tout faire pour moi, pour Jess, pour la famille et son travail, mais il ne prenait jamais le temps de penser à lui. Les seuls moments qu’il s’accordait c’était pour se plonger dans des lectures ou des films romantiques. Si ce n’était pas un signe qu’il lui manquait quelque chose… Je n’ai jamais été première de la classe, mais je pense pouvoir me vanter de connaître mon papa ! D’autant que c’était loin d’être un problème récent, cela faisait des années qu’il était ainsi, à faire passer le bonheur des autres avant le sien. Mais maintenant que Jess et moi étions grandes, il pouvait se permettre de relâcher la pression et penser à lui avant, il n’avait plus d’excuses !

Il était donc grand temps de mettre les pieds dans le plat. Ma question prit papa au dépourvu. C’était assez amusant de le voir comme ça. Mais je ne voulais pas me moquer, pour une fois, je restais calme et me retins de faire des commentaires à chacune de ses hésitations. Lorsqu’il eu fini, je réagis :

- Il est même grand temps papa ! Je peux t’assurer qu’avec Jess on est plus qu’heureuses et on veut que tu le sois aussi ! Et comme on est toutes les deux assez grandes pour nous occuper de nous-même ! Donc, t’as pas de soucis à te faire là-dessus, au contraire, profite !

Je laissais mes paroles faire leur chemin dans l’esprit de papa pendant quelques secondes avant de céder. Vous vous doutiez bien que j’avais une idée derrière la tête :

- Puis il ne s’agit pas de te jeter dans le grand bain sans brassard… Tu vois Anya ? Je t’avais déjà parlé de ses parents qui ont divorcé et tout ?

Le question ne se posait même pas, je savais que je lui en avais déjà parlé. Quand Anya était là, on avait même déjà montré des photos de Rowan à papa.

- Et bien figure-toi que le père d’Anya, Rowan, a emménagé récemment à Fall River ! Et tu sais… Il est beau, riche, célibataire… Il ne connaît personne en ville, alors je me disais que… Anya m’a donné son numéro, tu pourrais lui envoyer un petit message ?

C’était le moment de sortir mon sourire le plus angélique et mon regard de chaton le plus mignon. J’étais presque sûr que papa allait me dire non. Si le plan A ne fonctionnait pas, j’avais un plan B. Ne vous inquiétez pas, Super-Max pense à tout !
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