C’est un jour off. Je ne travaille pas aujourd’hui, alors avec Georgia nous avons décidé d’aller faire la fête. Georgia est une collègue qui est devenue amie depuis le temps que nous nous fréquentons. Je ne connais pas les plans de Clyde pour la soirée mais je ne pose pas la question. Je ne la pose jamais. Je lui fais suffisamment confiance, il ne transgressera pas nos règles et moi non plus. Je serai rentrée avant la fin de la nuit, pour m’endormir contre lui. C’est comme cela que nous fonctionnons. Peut être que ce soir, j’aurai un amant. Peut être qu’il aura une maîtresse. Mais c’est ensemble que nous vivons. Demain matin, nous prendrons notre café en nous racontons nos folles aventures de la soirée. Quand je termine de me préparer, debout devant le miroir en pied de notre chambre, je me dis à quel point j’aime ma vie. Pour rien au monde, je ne voudrais qu’elle change. Mes mains lissent un pli imaginaire sur la petite robe noire que j’arbore. Elle a des manches longues et elle est fermée devant, mais très décolletée dans le dos. J’y ajoute des talons hauts et une touche de rouge à lèvres. Mes cheveux en queue de cheval bien haute et me voilà partie. J’embrasse mon petit ami avant de filer retrouver Georgia dans le bar que nous avons convenu.
La soirée se passe bien. Je bois, je danse, je ris. J’envoie quelques SMS à Clyde, pour qu’il sache que tout va bien. Je dois toujours rester joignable et je n’y déroge jamais. Je ne répond pas dans la seconde parce que j’ai autre chose à faire. Mais je répond toujours. Un énième cocktail et je fais la rencontre d’un type mignon. Il dit s’appeler Peter, ou quelque chose comme ça. J’en sais même rien, je suis un peu pompette et il y a du bruit. Il danse avec moi, je danse avec lui. De fil en aiguille, nous nous rapprochons et il m’embrasse. Ou c’est moi, je ne sais pas. Toujours est il que, quelques heures plus tard, je m’étire dans ses draps. Je me rassois, le radio réveil indique 02h53. Il est grand temps que je rentre. Je ne laisse pas mon numéro, je ne compte pas rappeler non plus. Clyde est la seule constante de ma vie, les autres ne font que passer. Alors, j’enfile ma robe et sans vraiment dire au revoir, je file à la porte pour retrouver mon logis.
Un bras me barre le chemin. Il tourne la clé dans la serrure et l’éclat dans son regard est un peu flippant. « T’es pressée ? » Il demande en souriant à demi. « C’était chouette, vraiment. Mais j’aimerais rentrer maintenant. Est-ce que tu... » J’avance ma main mais il m’attrape par le poignet pour m’attirer à lui. « On a toute la nuit… Tu vas où ? » Je n’en ai plus très envie alors je résiste comme je peux. Il est un peu ivre, si moi j’ai dessaoulé. Il m’entraîne de nouveau dans la chambre, me subtilisant mon sac au passage. Putain, fais chier… Mon imagination carbure. Comment je vais bien pouvoir me tirer de là ? Nous sommes de retour dans la chambre et Peter sombre dans un demi-sommeil alcoolisé. Mais à chaque fois que je bouge, il m’attrape. Si bien qu’une marque rouge finit par apparaître sur mon poignet. Sur le radio réveil, je vois les heures défiler. Dehors, le soleil se pointe et moi je ne suis pas là où je devrais être. C’est à Clyde que je pense. Au fait qu’il doive s’inquiéter, ou pire. Qu’il pense que j’ai volontairement bafoué une de nos règles.
Peter ronfle et moi, j’ai les yeux grands ouverts. Je cherche encore un moyen de me sortir de là avant qu’il ne se réveille complètement. Je bouge et cette fois, il ne m’attrape pas. Je contourne le lit pour attraper mon sac et je découvre mon téléphone sans batterie. Iris, bordel ! Plusieurs fois, on me la dit pourtant. Ne jamais partir avec un appareil déchargé. La porte est verrouillée et je ne sais pas où est la clé. Merde et merde ! Je l’entend s’agiter, je file dans la première pièce à droite. C’est une salle de bain avec une petite fenêtre. Je m’enferme avant de me ruer sur l’ouverture. Je l’ouvre et je m’y glisse, pour retomber sur la passerelle d’un escalier de secours. Au passage, je m’écorche la main. Je ne sais même pas quelle heure il est, je peine à reconnaître le quartier. Je fonce, pieds nus et mes chaussures en mains, pour entrer dans le premier café que je vois. Le Scotties Pub. Le barman me regarde d’un drôle d’air, il faut dire que j’ai une main en sang et la plante des pieds noire d’avoir marché sur le bitume. « Je peux avoir un café ? Et un chargeur, s’il vous plait. » L’homme me dévisage, et pose une tasse fumante devant moi. « Vous allez bien ? Vous voulez qu’on appelle quelqu’un ? » Oui, je veux mon petit ami. Je veux que Clyde vienne me chercher. « Juste un chargeur. » Je redemande, d’une petite voix. Une fois qu’il m’en a dégoté un je me trouve une place au fond, au calme et loin des regards.
Cela prends quelques minutes avant que mon téléphone soit suffisamment chargé pour être rallumé. Il indique 07h03. J’ai disparu toute la nuit. Cela sonne de partout quand les notifications des messages que Clyde et Georgia m’ont envoyés arrivent enfin. J’ouvre le dernier SMS de CC et j’envoie simplement ma localisation avec quatre petits mots « Bébé, vient me chercher. » J’ai mal au crâne mais je crois que c’est le contre coup de ma nuit. Je ne préfère même pas y penser. Je ne touche pas au café qui refroidit dans la tasse, mon estomac est noué mais je ne voulais pas juste réclamer un chargeur. J’attrape une serviette du porte serviette et je la presse contre la plaie sur ma paume. Un frisson me secoue. Qui sait ce qui aurait pu m’arriver ?
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Clyde Creekman
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Je ne me suis jamais posé la question de ce qui arriverait si un jour, j’apprenais que Iris avait transgressé une de nos règles. Sans doute que je ne serais pas être virulent, sachant le fait que moi, cela m’est arrivé une et unique fois. J’essaierai surtout de comprendre pourquoi, et ce qu’il s’est passé pour qu’elle en arrive à une telle décision. Avait-elle rencontré quelqu’un qui finalement lui convenait plus qu’a moi ? S’était-elle perdue quelque part sans trouver de chargeur quelque part pour brancher son téléphone ? Y avait-il un enjeu professionnel derrière tout cela ? En fonction des circonstances alors, j’aviserai. Je tenais énormément à ma petite-amie, et qui n’avait jamais fait d’erreur ? Je saurai probablement pardonner, et je voulais d’ailleurs, que cela se passe comme ça. Heureusement, cela ne s’était encore jamais présenté, et ma confiance en Iris était toujours pleinement intacte.
Pourtant, cette nuit, la question me turlupine. Vers minuit, je me suis allongé dans notre lit après lui avoir envoyé un message pour savoir si elle rentrait bientôt et force est de constater que, plusieurs heures plus tard, non seulement Iris n’est toujours pas là mais en plus, elle n’a pas répondu. Alors j’ai insisté. Pas beaucoup, parce que je ne veux pas lui mettre la pression et être oppressant si elle passe du bon temps avec un autre, même si moi j’ai passé une soirée calme en solitaire à regarder une émission de télévision. Seulement quelques SMS et un message vocal, lui demandant si elle allait bien et dans lequel j’exprimais un début d’inquiétude. Après, j’avais quand même tenté de dormir. Elle finirait bien par arriver, et je sentirai l’enfoncement du matelas lorsqu’elle s’allongerai, puis la chaleur de son corps lorsqu’elle se collerai à moi. Evidemment, je n’ai pas fermé l’oeil, me tournant et me retournant les yeux levés vers le ciel, à consulter ponctuellement les chiffres du réveil mécanique avançant petit à petit. Trop perturbé pour dormir, je me suis levé pour regarder par la fenêtre, puis pour faire le tour de l’appartement en essayant de trouver quelque chose à faire pour passer le temps. J’avais tenté quelques mots croisés mais sans succès. Pas une seule fois en tout cas je n’avais songé à une quelconque vengeance qui aurait consisté à appeler une conquête pour aller passer la nuit chez elle. Non, vraiment, un retard, c’était bien Iris, mais jamais elle n’avait été absente toute une nuit.
J’ai quand même du m’assoupir un moment, me réveillant en sursaut quand je crû entendre la porte d’entrer claquer. Malheureusement, c’était un faux espoir, et il était bientôt six heures. Je retentais une nouvelle fois de l’appeler mais je basculais immédiatement sous répondeur. Soit elle avait éteint le téléphone, soit elle n’avait plus de batterie. Je voulais croire en la seconde option mais un instant, un très bref instant, j’eus peur que ce soit la première. Comme je lui faisais confiance, je ne l’avais pas questionnée sur ce qu’elle faisait ce soir et peut être que finalement, j’aurai dû. Je posais le téléphone d’un mouvement rageur sur la table basse avant de m’effondrer tête entre les mains dans le canapé. Je restais longtemps comme cela a ruminer lorsque j’entendis enfin le bruit du message arrivant dans la messagerie. Je me précipitais pour le lire et mon sang ne fit qu’un tour. C’était elle, et le ton du SMS ne laissait pas de place au doute. Immédiatement je sautais sur ma veste en cuir, activait le GPS avant de lui envoyer comme réponse rassurante : « J’arrive tout de suite, bébé ». Je descendis quatre à quatre les escaliers et enfourchait la moto, manquant démarrer avant d’avoir mis mon casque. Je filais ensuite à travers la ville, direction l’adresse du Scotties Pub. Je ne connaissais pas cet endroit, n’y étant jamais allé.
Lorsque j’arrivais à destination, apercevant ma chère et tendre à travers la vitre, je me précipitais vers elle, et me penchant de toute ma hauteur, je l’attrapais entre mes bras pour la serrer contre moi, alors qu’elle était encore assise. « Je suis là, c’est bon » murmurais-je la bouche contre ses cheveux. Je me décollais et apercevais sa paume rougie. Fronçant les sourcils, je pris délicatement sa main pour regarder. « Mais ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Ou est-ce que tu étais ? ». Pas besoin de rajouter que je m’étais fait un sang d’encre, cela se constatait facilement dans mon attitude. Je récupérais la serviette et la mouillais pour de nouveau éponger le sang de l’écorchure. Heureusement, ce n’était pas une blessure méchante, mais cela ne ressemblait pas juste à une main ayant ripé sur le sol à l’occasion d’une chute.
Je n’avais jamais envisagé l’hypothèse de faire une mauvaise rencontre. Cela ne m’a même jamais effleuré l’esprit avant cette nuit. Quand je voyais ce genre de faits divers à la télévision, je ne me disais jamais que je pourrai être la prochaine. Mais qui pense à cela, hein ? Pas moi, qui suis d’un optimisme à toute épreuve. Pas moi, qui voue une confiance presque aveugle dans le genre Humain. Les Hommes ne peuvent pas être mauvais sans raison, cela n’est pas concevable dans le monde dans lequel je vis. Pourtant, je suis une jolie fille plutôt pas farouche qui plus est. J’aime m’amuser et je bois jusqu’à en être pompette. Jamais ivre, cela dit. Une cible de choix, donc. Et là, ça m’est arrivé. Je suis tombée sur le mauvais type. Celui un peu bizarre, qui ne supporte pas que je puisse m’en aller. Qui ne supportera pas non plus que je ne le rappelle pas. Mais ça, il est hors de question. Les règles que nous avons édictées avec Clyde sont l’équilibre même de notre fonctionnement. Il est hors de question que je les transgresse. Et comme il n’y a aucun secret entre nous, mon petit ami sera bien vite mis au courant de l’existence de ce Peter.
Clyde… Il doit s’inquiéter. Je ne suis pas rentrée et cela ne m’arrive jamais. Jamais. En général, pour trois heures du matin, quatre heures grand maximum, je suis rentrée. Je me glisse dans le lit et je me serre contre lui. En réalité, j’espère qu’il s’inquiète et qu’il ne s’imagine pas tout un tas de choses qui ne seraient pas réelles. Je sais qu’il a confiance en moi pour ne pas penser que j’ai transgressé volontairement une de nos règles mais je ne peux m’empêcher d’envisager cette éventualité. Mon téléphone met quelques minutes à recharger maintenant que je l’ai branché et elles me paraissent interminables. En plus, je met du sang un peu partout avec ma main écorchée. Quand je lève la serviette et que je regarde la plaie, ma bouche se tord en une grimace. Cela ne semble pas très grave mais ce n’est pas très joli. C’est un moindre mal cela dit, en comparaison avec ce qui aurait pu m’arriver si je ne m’étais pas enfuie par la fenêtre des toilettes. Quand mon téléphone se remet enfin en route, j’envoie un sms à Clyde, sans en dire de trop pour ne pas l’alarmer tout de suite mais suffisamment équivoque pour qu’il comprenne l’urgence de la situation. Il me répond rapidement et je souffle. Sauvée, il arrive.
Là encore, les minutes sont longues. La ville est grande et j’ignore où se situe notre appartement par rapport à ce café. Je pourrai m’occuper l’esprit en cherchant l’itinéraire sur Maps mais je ne me sens pas capable de faire autre chose que de plaquer la serviette contre la paume de ma main. Je sursaute puis me ratatine dès que quelqu’un entre dans le café mais ce n’est rien d’autres que les habitués qui viennent chercher leur boisson chaude avant de se rendre au travail. Je tend le cou quand je reconnais le bruit du moteur de la moto de Clyde et ce n’est que lorsque je vois sa silhouette massive entrer dans l’établissement que je me sens pleinement rassurée. Il se penche pour me serrer contre lui et c’est à ce moment là que je me met à pleurer. Je sanglote tandis qu’il prends le relais pour éponger le liquide vermillon qui s’écoule de mon écorchure. Toute la peur et la tension de cette nuit retombent d’un coup et il me faut quelques secondes pour que je puisse formuler une phrase correcte. « J’ai… j’ai… rencontré un mec dans un bar. Il avait l’air gentil et mignon… Il m’a proposé, enfin tu sais... » Même si nous savons pertinemment que l’autre va voir ailleurs, et que nous sommes en phase avec ça, nous ne parlons jamais de nos conquêtes entre nous. Alors là, c’est un peu étrange. « On est allés chez lui, on a fait ce qu’on avait à faire et quand j’ai voulu partir, il... » Je relève la tête quand j’entends la sonnette tinter.
Instinctivement, mes muscles se raidissent et je fais comme je peux pour me cacher derrière Clyde. L’expression de mon visage trahit encore la trouille que j’ai eue cette nuit. « C’est lui. » De la tête, je désigne le dénommé Peter qui est accoudé au bar. Je ne sais pas s’il est là parce qu’il me cherche ou parce que comme tout le monde, il est venu chercher son gobelet avant d’aller au travail. « Je voulais rentrer, je te jure… Mais il m’a enfermée. » Je termine, d’une toute toute petite voix, à l’intention de mon petit ami. Ma chaise racle le carrelage alors que je me rapproche encore plus, cachant mon visage dans les plis de sa veste en cuir. Il s’en dégage une odeur rassurante qui m’apaise presque instantanément.
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Clyde Creekman
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Le fait d’être en couple libre amène à connaitre intimement beaucoup d’autres personnes. De part mon physique, je ne m’étais jamais senti en insécurité avec quelqu’un, et si cela avait été le cas, je pense que j’aurai tout de même su réagir. Certaines conquêtes par exemple m’avaient proposé des pilules afin de pimenter notre soirée, mais j’avais refusé à chaque fois. Non seulement je menais un train de vie sain mais en plus, je voulais rester maitre de mes émotions et de la situation. Personne n’aurai de plus l’idée de venir droguer mon verre. Tout au plus, quelqu’un pourrait décider de s’attaquer à mes cheveux durant la nuit, mais cela ne s’était encore jamais produit. Bien entendu, je me doute que c’est avant tout parce que je suis un homme plutôt que je sois Clyde en lui-même, mais Iris est tout aussi alerte que moi sur la question et elle n’est pas femme à se laisser berner, malgré son coté un peu fofolle qui lui aura déjà causé quelques déconvenues. Dans le choix de ses partenaires, je pense qu’elle fait ainsi encore plus attention que moi.
Malheureusement, il arrive parfois d’une fois. Ce n’était pas ma première inquiétude en ne la voyant pas rentrer de la nuit mais maintenant que je la retrouve, un peu perdue dans ce café si loin de la maison, je comprends que cette absence est loin d’être volontaire. En même temps, je n’avais pas totalement perdu confiance en elle : la possibilité d’une mauvaise rencontre n’était jamais à exclure et en plus, il lui arrivait souvent d’oublier de charger son téléphone, bien qu’elle sache qu’une des règles était de rester toujours joignable, au cas ou. Ni elle ni moi n’abusions de cette injonction de couple et jusqu’alors, nous n’avions eu que peu de problèmes. Quand je la sens se lâcher contre mon épaule, et que ses larmes s’insinuent sous mon t-shirt, je resserre un peu mes bras, instinctivement. Voilà que j’ai peur maintenant, alors que c’est justement le moment ou elle doit se sentir le plus en sécurité. Je nettoie ensuite sa main en la laissant s’expliquer, et elle n’a pas besoin de finir sa phrase pour que j’en connaisse déjà la fin. Mon sang bouillonne dans mes veines, et je dois serrer un peu trop son poignet. Cependant je ne dis rien, continuant d’effacer les traces rougies au creux de sa paume. Je ne lui en veux pas. Je ne vais pas lui crier de faire plus attention la dernière fois, ni qu’elle a eu beaucoup de chance de s’en sortir vivante et que cet homme n’ai pas cherché à l’attacher au lit ou à l’enfermer dans son placard le temps d’aller chercher des couteaux dans la cuisine. Iris n’a en aucun cas à se sentir coupable. Même d’avoir oublié son téléphone, je le lui pardonne.
La porte du café s’ouvre une nouvelle fois et il n’en faut pas plus à ma petite-amie pour pâlir et se mettre à trembler. Je tourne le regard dans la direction qu’elle m’indique et je ne remarque qu’un dos. Un dos banal d’un gars banal avec une coupe de cheveux banale. « Tu veux que j’aille le voir ? » je lui demande, même si intérieurement, ma décision est prise. Je ne veux pas faire une esclandre à l’intérieur de l’établissement, mais foutre la frousse à cet individu était tout à fait dans mes cordes. En plus, quand elle me dit qu’il l’a enfermé, j’en déduis que sa blessure fait suite à son échappée sauvage. Non seulement il a touché à son intégrité mais en plus, elle s’est fait mal à cause de lui. Bien qu’Iris essaye de se fondre avec moi, je n’ai pas grand chose à faire pour la repousser et me lever pour avancer d’un pas sûr vers l’homme qui vient de récupérer son café et qui s’apprête à ressortir. Il ne semble même pas atteint par ce qu’il a fait dans la nuit. Il marche dans l’optique de vivre une journée normale, sans ce soucier qu’il a agressé ma petite-amie et que cette dernière est fortement atteinte. Je ne peux décemment pas laisser passer cela. Je l’arrête sur le parking en le forçant à se tourner vers moi et avec un regard furieux, je lui demande des explications. Il s’insurge, alors je le saisis par le col pour le rapprocher de moi et réitérer ma demande. Mes cheveux sont empli d’électricité statique, ça me ferait presque passer pour un fou, et je crois que c’est l’idée qui lui passe par la tête. Il bégaye, mais redit qu’il ne sait pas de quoi je parle.
Je ne reviens à l’intérieur qu’après l’avoir prévenu que si j’entendais à nouveau parler de lui, il finirait avec son appareil reproducteur coincé dans le pot d’échappement de ma cylindrée, et je rejoins Iris qui se fait toujours toute petite sur sa chaise derrière sa table. Je m’assied à coté d’elle en passant un bras autour de ses épaules pour qu’elle revienne tout contre moi. « Je lui ai donné une bonne leçon. Mais est-ce que… bébé, est-ce que tu t’es sentie forcée à faire des choses avec lui ? Est-ce que tu veux qu’on aille porter plainte ensemble ? ». Je lui embrasse la racine des cheveux avec douceur. Tout ce qu’elle voudra, c’est elle qui décidera. Et ensuite, nous rentrerons ensemble et je me plierai en quatre pour lui faire oublier le souvenir de cette terrible nuit.
Maman me dit toujours que je ne pense à rien, que je ne fais attention à rien. Depuis toute petite, je suis comme cela. Je ne vois les problèmes que quand je leur fais face, avant ils glissent sur moi comme la pluie sur le parapluie. C’est ce qu’il m’est arrivé cette nuit. Je ne pensais pas que Peter pourrait être violent, je ne pensais pas qu’un jour un de mes amants pourrait s’en prendre à moi physiquement parlant. Certains m’ont déjà fait la tronche parce que je n’ai pas rappelé ou parce que je n’ai pas donné mon numéro de téléphone. C’est une de nos règles avec Clyde, qui régissent le fonctionnement de notre couple atypique. Et pour rien au monde, je n’en changerai. Même après cette nuit, je n’en changerai pas. Clyde et le couple, nous. Voilà ce qui doit rester ma priorité. Ce n’est pas ce con qui me fera changer d’avis. Changer de mode de vie. Je l’aime presque autant que je n’aime mon petit ami. Il a rendu ce mode de vie possible, en acceptant mon tempérament infidèle et nous en avons fait ce qui nous caractérise. Je m’en fiche que maman ne l’aime pas ou que je ne connaisse pas ses parents, même après cinq ans de relation. Ce n’est pas important.
Dans ce café, je suis terrorisée. Assise sur ma chaise, ma main valide pressant sa jumelle blessée. Je crois que je ne vais pas pouvoir travailler pendant quelques jours, le temps que la coupure se résorbe. Je n’aurai pas assez de force dans les doigts pour les portés et je ne voudrais pas mettre du sang sur les beaux costumes de scène de C.C. Je suis ratatinée sur ma chaise jusqu’à ce qu’il arrive, après un temps qui m’est apparu tellement long alors qu’il ne lui a pas fallu une demi-heure pour débarquer. Je me suis détendue à l’instant même où j’ai entendu sa moto dans la rue, je pourrais la reconnaître d’entre mille. Je suis à deux doigts de m’effondrer quand il me demande ce qu’il s’est passé, après être arrivé à mon niveau. Je raconte sans raconter, dans les grandes lignes, parce que je n’ai pas envie qu’il sache par le menu ce que j’ai fais avec Peter. Nous savons que l’autre va voir ailleurs, mais ce n’est pas pour autant que nous avons envie de connaître tous les détails. Et quand je relève la tête, je le vois qui entre dans le café. Moi je me cache, derrière la carrure imposante d’un Clyde qui propose déjà d’aller le voir. « Je… Non, ce n’est pas la peine. Clyde... » Mais c’est vain, il se lève déjà. Il est sur le type en deux grandes enjambées et moi, je cache mon visage sur les bras que j’ai croisé sur la table.
Quand j’ai appelé mon petit ami, c’était pour qu’il vienne me chercher pas pour qu’il se batte avec mon coup d’un soir. Je ne sais même pas si, en cinq ans, je l’ai déjà vu se battre. Je ne crois pas. J’entends sa voix qui tonne depuis ma place et je rentre un peu plus la tête dans les épaules. Je ne comprend pas les mots qu’il prononce, je ne suis pas sûre d’en avoir envie. Je veux juste qu’il me ramène à la maison. Le carillon de la porte sonne quand Clyde entre de nouveau dans l’établissement. Je redresse juste un peu le visage dans un air qui doit être bien pathétique pour le regarder s’approcher. Il passe un bras autour de moi et il m’attire un peu plus à lui. Je cale ma joue dans le creux de son épaule. Mon bras valide passe autour de son torse et je suis presque à me hisser sur ses genoux. Sa question me fait frissonner. Je n’avais pas pensé à cela non plus. « Rien… Rien je te jure. » Je ne sais pas ce qu’il me fait le plus peur à cet instant. L’hypothèse que ce type aurait pu faire bien plus que m’enfermer ou bien que Clyde ne me croit pas. « Je ne sais pas. Tu crois que je devrais ? » Je me rend compte de la stupidité de ma question au moment où je la pose. Bien sur que je devrais, il est interdit de retenir quelqu’un contre son gré. Les flics risquent de me répondre que c’est ma faute, que je l’ai suivi consciemment, que je suis une grande fille. Et c’est sa parole contre la mienne. « Tu vas t’attirer des ennuis s’il raconte ce qu’il s’est passé sur ce parking. » Je me frotte le nez parce qu’il coule et parce qu’il me pique. Je crois que je suis épuisée, surtout.
Je frissonne et c’est uniquement à ce moment que je remarque que je suis encore pieds nus. Mes escarpins gisent lamentablement à côté de ma chaise. Je les fixe d’un œil morne. Ils partiront à la poubelle une fois que je serai rentrée, comme cette robe qui est pourtant magnifique. « J’avais peur que tu crois que j’ai délibérément enfreint une de règles. C’est à ça que j’ai pensé, toute la nuit. Pas à ce qu’il pourrait me faire ou non mais à ce qui était en train de te traverser l’esprit. » Il m’a embrassée les cheveux et cela m’a rassurée. Je dois faire de la peine à voir, avec mes cernes et la plante de mes pieds toute noire. Clyde est là, peu importe le reste.
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Je ne suis pas un homme violent, je ne l’ai jamais été, et il ne faut pas avoir fait maths sup pour comprendre pourquoi. Iris n’a probablement pas non plus besoin d’un homme pour la défendre, d’ailleurs, elle a réussi à s’extirper de cette situation toute seule, ce qui a probablement nécessité une bonne dose de courage et de vivacité d’esprit. Néanmoins, lorsque je vois son air effrayé et sa façon de se faire toute petite derrière cette table pour ne pas être repérée, mon sang ne fait qu’un tour. Ce n’est pas pour autant que je vais aller tabasser ce gars à grands coups de machette. Non seulement je n’ai pas de machette mais en plus, élever la voix suffit. Je laisse ma petite-amie à sa table pour sortir aller trouver celui qui a cherché à la séquestrer chez lui contre son gré et lui expliquer ma façon de penser. Quand il me voit arriver, j’ai l’impression qu’il va se pisser dans le froc, encore plus lorsque je m’arrête à coté de lui et que le toise de toute ma hauteur, les bras croisés contre ma poitrine. Ah, c’est sur que contre quelqu’un d’un autre gabarit, il fait moins le malin. Il a de la chance que Iris n’ai pas réussi à m’appeler de chez lui, sinon j’aurai cassé sa porte d’entrée et retourné son appartement. Quoiqu’il en soit, il ne faut pas longtemps pour que le type se mette à bredouiller et lorsque j’estime qu’il a compris la leçon, je retourne à l’intérieur auprès de ma bien-aimée.
Les quelques clients présents à l’intérieur n’ont pas raté grand chose de l’altercation, mais personne ne moufte, le barman non plus vu que tout s’est passé à l’extérieur et qu’il n’y a eu aucun dégât. Moi je ne m’inquiète que de la santé et du bien être d’Iris, et je sais qu’elle sera rassurée contre moi alors je la prend d’office entre les bras. J’aimerai bien qu’elle m’explique, sans pour autant forcément entrer dans les détails, ce qui s’est passé. Je ne lui en voudrait pas, je ne cesserai pas de l’aimer parce qu’elle aurait pu faire des choses qu’elle n’aurait pas eu envie de faire, je veux juste pouvoir être sûr qu’elle va aller au devant de cette histoire et si cela passe par aller plainte à la police, alors je l’accompagnerai sur le champ, même si le commissariat n’est pas encore ouvert. Je suis rassuré quand elle dit qu’elle n’a pas subi ce genre de choses, mais ça ne suffit pas vraiment pour m’apaiser. « C’est ton choix, mais moi je trouve qu’il ne faut pas laisser passer ce genre de comportement » je réponds avec un mélange de fermeté et de douceur. Je ne supporte pas les hommes qui agissent de la sorte, et je trouve que c’est important de les dénoncer à la communauté. Pas sur les réseaux ou en se faisant justice soi même, mais en passant par les voies légales. Néanmoins, je ne suis pas une femme et je n’aurai probablement aucune difficulté à être cru si je dénonçais quelque chose. Il suffirait à un policier d’apprendre qu’Iris était stripteaseuse pour qu’il estime qu’elle l’avait bien cherché.
J’ai un léger rire quand elle s’inquiète pour moi. Je me décale pour pouvoir la regarder avec tendresse. « Crois-moi bébé, il ne dira rien du tout ». Il aurait trop peur que je mette mes menaces à exécution, d’autant plus qu’Iris n’avait qu’a me donner son adresse pour que j’aille lui rendre une petite visite de courtoisie. De l’avoir relâchée, je vois qu’elle frissonne un peu. Je devrais aller lui acheter une boisson chaude puis la ramener. Ce n’est pas très prudent qu’elle monte sur la moto dans cette tenue, mais proposer de la laisser là le temps d’aller chercher des affaires me semble inconcevable. Pour l’instant, nous avons d’autres soucis. Je la dévisage avec gravité lorsqu’elle s’’exprime sur les règles de notre couple et je me mordille la lèvre inférieure en repensant à mes idées de la nuit. « Ça m’a traversé l’esprit un instant oui… Mais ce n’est pas important, j’ai confiance en toi, et ce n’est pas ta faute ce qui est arrivé ». Je lui presse le genou pour lui montrer mon soutien. J’ai eu peur de beaucoup de choses mais ce qui m’importe maintenant c’est qu’elle soit saine et sauve avec moi. Maintenant, il ne restait plus qu’a trouver comment rentrer, en passant par le poste si elle le souhaitait. « Attends moi deux secondes » la prévenais-je en lui offrant un sourire rassurant avant de me lever. Je commandais un thé noir auprès du barman avant de lui demander s’il n’avait pas quelques vêtements de rechange à me prêter, que je lui rendrais dès que possible. Il ramena de derrière son comptoir un jean délavé, qui serait bien trop grand pour la taille fine d’Iris, ainsi qu’un t-shirt à l’effigie des Stones et je les apportait à ma petite-amie. « Tu devrais aller te changer, tu ne vas pas rentrer en robe sur la moto ». Je lui passerai ma propre chemise, et je roulerai très doucement pour notre sécurité à tous les deux. Elle serai obligée de garder ses hauts talons, par contre.
Je n’aime pas l’idée que Clyde se sente obligé d’aller toucher deux mots de toute cette affaire au mec de cette nuit. Je n’aime pas l’idée qu’il se rende violent par ma faute. Ce n’est pas du tout ce qu’il est. En dépit de sa carrure impressionnante, il est un homme doux qui n’a jamais un mot plus haut que l’autre et c’est pour cela que je l’aime autant. Ses bras suffisent à me rassurer et il a un timbre de voix qui m’apaise. J’aurai préféré qu’il reste collé à moi jusqu’à ce que nous rentrions. De là où je suis, comme les quelques clients présents dans le café, j’assiste à la scène. Le dénommé Peter n’en mène pas large face à la largeur d’épaule de Clyde. Ce n’est pas moi et mon mètre soixante debout les bras levés. Je n’ai jamais eu besoin de quiconque pour prendre ma défense cela dit et je ne pensais pas que cela arriverait un jour. Il faut dire que je ne pense jamais aux conséquences et je ne pensais pas aux risques inhérents à notre mode de vie, jusqu’à cette nuit. Je ne dois cependant pas laisser mes doutes et ma peur remettre en cause tout ce que nous avons construit jusqu’ici et cette vie que nous aimons tant, tous les deux.
Instinctivement, quand il revient à ma table, il me prend dans ses bras. Il sait comment je fonctionne et que c’est comme cela que je me calmerai. Il a raison en m’incitant à aller porter plainte. Peut-être que cela n’aboutira pas à grand-chose, parce que je n’ai pas été physiquement abusée, mais il me semble que retenir quelqu’un contre son plein gré consiste en un délit. J’essaie de lui expliquer ce qu’il s’est passé cette nuit et comment je me suis blessée en passant par la fenêtre de la salle de bain. Je tâcherai désormais d’avoir toujours mon téléphone chargé en espérant ne plus jamais tomber sur un type de ce genre. « Tu as raison… Mais pas tout de suite, j’aimerais pouvoir rentrer à la maison avant… » J’aimerais dormir un peu et surtout, prendre une douche. J’ai l’impression que l’odeur de ce Peter est partout sur moi. Elle me pollue et m’empêche de penser correctement. Tout ce dont je suis capable de faire c’est me ratatiner contre Clyde en espérant que les évènements de la nuit n’aient pas eu lieu. Je ne suis encore pas d’attaque pour affronter les questions que me poseront les forces de l’ordre et la fatale remise en cause de la manière dont nous vivons. J’ai peur aussi que Peter se rebiffe et accuse Clyde de l’avoir agressé. Je ne veux pas qu’il lui arrive quoi que ce soit parce que j’ai été imprudente. Il me rassure en riant un peu et je dois dire que cela me déride. La commissure de mes lèvres se retrousse un peu.
Mes yeux s’écarquillent quand, après lui avoir dit que j’avais eu peur qu’il s’imagine que j’ai enfreint délibérément une règle, il me répond que cela lui a effleuré l’esprit. Je ne peux pas empêcher mes larmes d’inonder mes joues bien qu’il m’annonce me faire confiance. « Jamais je ne ferai ça. » Ma voix est faible, tremblotante et j’essuie mes joues du revers d’une de mes mains. Je hoche la tête quand il me demande d’attendre, après avoir pressé mon genou. Le contact de ses doigts sur ma peau nue est doux et rassurant. J’ai l’air pitoyable et je le sais. J’ai capté quelques regards posés sur moi et sur mon petit ami. Je n’ose à peine imaginer ce qu’ils doivent penser de tout ça. J’inspire et je souffle pour reprendre contenance jusqu’au moment où CC revient, les bras chargés d’habits de rechange. Il est vrai que je n’aurai jamais pu grimper sur la moto avec ma robe. Sans un mot, j’attrape les vêtements et je m’éclipse jusqu’aux sanitaires. Là, j’évite de regarder mon reflet dans le miroir. Je me déshabille en vitesse. J’enfile le jean, on pourrait en rentrer deux comme moi dedans. J’utilise mes épingles à cheveux pour pincer la taille et le faire tenir. Le tee shirt aussi est bien trop grand alors je le noue pour le rendre un peu plus seyant. Dans un autre contexte, ce look un peu grunge m’aurait plu. Je nettoie rapidement la plante de mes pieds pour enfiler de nouveau mes chaussures et refait un pansement un peu plus propre pour ma main. On va dire que je suis prête à partir.
Quand je reviens dans la salle, je fourre ma robe dans mon sac et je place celui-ci sur mon épaule. « Me voilà. » J’écarte les bras et je tourne un peu sur moi-même pour montrer le résultat à Clyde. J’étais bien plus jolie dans une robe à ma taille mais cela fera largement l’affaire jusqu’à la maison. Nous remercions, payons et saluons le barman avant de sortir de l’établissement. Malgré mes protestations, il me prête sa chemise pour le trajet durant lequel je reste collée à lui. La joue contre son dos bien que je porte mon casque et mes bras noués autour de sa taille. Cela me parait long mais c’est parce que nous roulons à l’allure d’un escargot.
Finalement, mon petit ami gare son bolide devant notre immeuble. Je suis soulagée de voir ce lieu familier, soulagée de savoir que je serai bientôt à l’abri de tout danger. Je le suis dans les escaliers et, restant un instant sur le palier, je savoure l’odeur si rassurante de notre appartement. Il est petit, plein de poutres et de plantes en tous genres mais c’est chez nous. « Je vais prendre une douche. » J’annonce après quelques secondes et je prends la direction de la salle de bains. J’y reste longuement, je me frotte jusqu’à faire rougir ma peau naturellement blanche et n’en sort que lorsque l’eau est froide. J’ai revêtu un short en molleton gris et un débardeur assorti. Dans ma main, j’ai une trousse de secours avec de quoi soigner correctement ma coupure. « Tu crois que je pourrai travailler avec ça ? » Je demande, en me laissant tomber sur le canapé, paume vers le ciel.
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Clyde Creekman
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Je suis vraiment attristé de voir Iris comme ça, sans sa jovialité naturelle. Cette mésaventure l'a vraiment frappée, je crois que c'est en partie pour ça que j'estime bien qu'elle aille porter plainte, ne serait-ce que pour avancer. Malgré tout, c'est probablement un peu trop tôt, elle n'a dû sortir de chez ce type qu'il y a deux ou trois heures, et elle préfererait surement oublier. Je ne peux la forcer à rien, juste lui donner mon avis mais sans la brusquer, et c'est ce que je fais. Elle semble approuver, mais comme je le pressentais, elle préfère rentrer pour l'instant. Tant mieux, je suis là pour la ramener, et pour m'assurer qu'il ne lui arrive rien, y compris que ce type l'attende au coin de la rue pour lui demander pourquoi elle s'est barrée comme ça. Je ne regrette absolument pas de lui en avoir touché deux mots, même si je me doute bien qu'il pourrait recommencer à tout moment, avec une autre fille un peu paumée et qui n'aurait pas autant de chance qu'Iris. Voilà bien une deuxième raison qui expliquait mon envie que cette dernière aille raconter à la police ce qui s'était passé. En attendant, je la rassure, parce que malgré tout ce qui est arrivé, elle s'inquiète aussi pour moi. Mais j'ai bien vu dans le regard du gars qu'il préférait décamper loin et ne plus jamais avoir affaire à moi. Bon débarras !
Elle se remet à pleurer et j'ai bien conscience que j'ai fait une bourde en disant quelque chose qui ne fallait pas. Ce n'était peut être pas le moment d'être honnête, mais j'ai toujours dit les choses à Iris, et j'ai tout de suite tenu à la rassurer en réaffirmant que j'avais confiance en elle, et que si cette pensée m'avait traversé l'esprit, je l'avais rapidement mise de coté. "Je sais bien, je suis désolé" dis-je, penaud, en passant une de mes grandes mains le long de sa joue pour effacer des larmes. Jusqu'a présent, elle a toujours respecté nos règles, et j'ai pourtant conscience qu'elle est plus du genre à oublier de charger son téléphone qu'a délibérément ignorer mes appels. Peut être était-ce de la naïveté, de penser que rien ne pouvait lui arriver. Et pourtant, coucher avec des inconnus pouvait avoir son lot de pénibilités, j'aurai pu savoir que cela pouvait arriver un jour, mais il n'était pas question de vivre dans la peur permanente. D'ailleurs, je ne voulais pas que ma petite amie garde de telles angoisses en elle. Il y aurait peut être une pause, un moment ou elle rentrerait directement le soir après le show sans se dégoter un plan cul dans la salle, et si elle me le demandait, je ferai en sorte de rester avec elle le plus souvent possible. Nous étions un couple avant tout, nous nous aimions et nous soutenions. Si elle allait mal, je n'allais pas me carapater tous les soirs pour aller retrouver des filles sans prise de tête ! Par contre, égoïstement, j'espérais que cela n'aurait pas trop d'incidence sur le coté professionnel.
Je lui rapportais quelques affaires empruntées au type du bar, et le temps qu'elle aille se changer, je commandais moi même un café, en m'asseyant à la table qu'elle venait de quitter. Quant elle revient, bien que la tenue ne lui aille pas du tout et ne la mette pas forcément en valeur, je la trouve toujours aussi belle. Sur le trajet, je fais attention, mais nous arrivons sans problème à l'appartement. "Tu veux que je te prépare quelque chose pendant que tu y es ?" demandais-je avant qu'elle parte à la douche. Dans la chambre, je lui sortis un de ses ensembles préféré pour rester à la maison, afin qu'elle puisse s'habiller directement à la sortie de la salle de bains, et allait me poser sur le canapé. Bien que je n'ai quasiment pas dormi, je ne voulais pas fermer un oeil avant qu'elle ne soit sortie et qu'elle ne soit venue se pelotenner contre moi. D'abord, elle tient à me montrer sa main. Je ne suis pas expert, mais la coupure a beau être impressionnante, je ne pense pas que cela soit trop grave. "Je ne sais pas, tu as très mal ?". Je la pris pour la serrer, voir si elle pouvait supporter une poigne. "On pourra répéter quelques enchainements à la maison, et si ça ne vient pas, on préviendra le boss" suggérais-je en la lui rendant. Je l'aidais à soigner sa paume à l'aide des produits de la trousse, et nouait une bande protectrice autour de sa main pour maintenir le tout. "Mais d'abord, j'ai juste envie qu'on ne fasse rien, tous les deux". Je l'entourais de mes bras, la laissant poser sa joue contre mon épaule. Nous n'étions pas de service avant ce soir, cela nous laissait le temps de faire quelques étirements dans l'après-midi. Je basculais ensuite en arrière sur le canapé, la laissant prendre une place la plus confortable possible sur mon torse, et fermais les yeux tout en lui caressant les cheveux d'une main. Ce n'est pas pour autant que je fis la sieste. Je voyais Iris, seule, debout et à moitié nue dans une pièce, ses yeux effrayés regardant de tout coté, comme si elle cherchait de l'aide. Cela me rendait malade et je la serrai un peu plus fort.
Le reflet que me renvoie le miroir de ce bar est à des années-lumières de ce que je suis habituellement. Mes joues semblent avoir perdu leurs fossettes naturelles, celles qui se creusent que je souris. Et je souris souvent. Mes yeux sont humides et rouges parce que je viens de passer presque une heure à pleurer, ce qui n’a pas dû m’arriver au cours des cinq dernières années. J’en avais presque oublié la sensation chaude des larmes qui roulent sur ma peau, leur goût salé quand elles contournent mes lèvres. La dernière fois que je me suis effondrée de la sorte c’est au moment de la seule vraie dispute que nous avons eue, Clyde et moi. La seule qui aurait pu nous faire rompre mais qui n’y est pas parvenue. Ensemble, je sais que nous sommes invincibles. Il a rappliqué en quatrième vitesse quand j’ai appelé. Je porte ma main à mon visage, j’ai encore le souvenir de sa paume essuyant une larme. Je n’ai plus de raison de pleurer, plus de raison d’avoir peur. Il ne peut rien m’arriver du moment qu’il est avec moi. C’est un peu plus rassurée que je sors de ma cachette pour le retrouver. Il me conduit à sa moto, il y a toujours un casque pour moi. Il conduit d’une alluré modérée et je me serre contre lui autant que faire se peut. Nous arrivons à l’appartement sans la moindre embûche.
A peine arrivée chez nous, je fonce à la salle de bain. J’ai besoin de prendre une douche. J’ai besoin de me débarrasser de l’odeur de l’appartement de Peter, de son parfum. J’ai l’impression qu’il me suit depuis que je me suis échappée de chez lui. Clyde me pose une question mais la porte se ferme derrière moi avant que j’ai pu y répondre. Je l’entrebâille doucement et y passe juste ma tête. « Je veux bien mon thé préféré. » C’est un thé aux saveurs de pomme et de cannelle dont j’ai toujours une boite dans la cuisine. Il n’aura pas de mal à trouver, il me connaît bien. J’enlève les vêtements qui m’ont été prêtés par le barman et je me glisse sous le filet d’eau. Je ne sais pas combien de temps je reste la dessous. Longtemps. Jusqu’à ce que cela devienne tiède, signe que le ballon d’eau se vide dangereusement. Je ne sais pas si Clyde oserait me disputer à ce propos après ma mésaventure d’aujourd’hui. Peut être aurais-je droit à une petite réflexion quand même. Ma peau a pris la couleur d’une écrevisse, je le remarque quand je m’emballe dans une serviette pour aller jusqu’à notre chambre et m’habiller. Pas que je veuille cacher ma nudité mais pour éviter que l’eau ne goutte partout. Je n’ai pas envie de me cacher, je n’ai rien fait de honteux ni de répréhensible moi. Et je me cacherais encore moins de C.C. C’est le seul regard qui compte vraiment.
Dans la chambre, je remarque qu’il a sorti l’ensemble que je porte pour rester à la maison. Je reste un instant à l’observer, soigneusement plié sur le lit. Je n’ai jamais eu de petit-ami si prévenant. Je l’enfile avant d’enfin le retrouver au rez de chaussée. Il est à moitié somnolent dans le canapé. La nuit a certainement été longue pour lui aussi. Il m’a attendue, toute la nuit, probablement assis là où il est installé présentement. Probablement en usant le tapis en faisant les cent pas. Je viens m’installer à ses côtés, une trousse à pharmacie dans ma main valide. Je lui présente ma blessure et ses grands doigts se saisissent de ma main. Il serre et je grimace. J’ai mal mais c’est supportable. Je scrute le moindre de ses gestes quand il me soigne. « Très mal, non. Après je ne sais pas si ma main aura suffisamment de force pour faire tout les enchaînements. » Et pour une fois, je dois l’avouer, j’aimerais que nous n’ayons pas à partir. Je suis crevée, j’ai besoin de calme et retrouver Clyde. « Oui, bonne idée… » Le boss va certainement râler de devoir me remplacer au pied levé mais il vaut mieux cela qu’un show gâché par une chute. On poussera les meubles et on essaiera pour voir ce que cela donne. Je ferai de mon mieux même si ce soir, après le travail, je rentrerai directement à la maison. Je ne veux pas imposer à Clyde une soirée si sage alors s’il veut sortir, malgré mon inquiétude, je ne m’y opposerai pas. Peut être qu’il a quelque chose de prévu.
Il m’attire à lui, annonçant que pour le moment il ne veut juste rien faire. Le programme me plait. Je suis épuisée. La nuit blanche et la peur m’ont complètement vidée. Je me laisse aller, joue contre son épaule. Je sais que sous le tee shirt se trouve l’iris qu’il s’est faite tatouer pour moi. Cela me réconforte de l’avoir dans ma vie, au moins autant que les bras qu’il a passé autour de moi. Il s’allonge en m’entraînant avec lui. Encore une fois, je me laisse faire, me pelotonnant contre son torse. Sa main dans mes cheveux commence à me faire somnoler alors je redresse la tête. « Je t’aime, tu sais ? » Ma voix est déjà à moitié endormie et est à peine audible. Cela dit nous sommes seuls ici et il n’y a aucun bruit. Je repose ma joue contre lui et je m’endors quasiment instantanément. Quand je me réveille, d’un sommeil agité malgré la présence de Clyde contre moi, le jour est bien installé. L’horloge accrochée au mur annonce qu’il est presque quatorze heures. Je réprime un bâillement avant de m’extirper de l’étreinte réconfortante pour me mettre assise. J’ai du mal à émerger, il faut encore que j’aille porter plainte. Puis s’entraîner. Tout ce que j’aimerais c’est rester au lit avec mon petit-ami toute la journée. « Tu as dormi ? » Je lui demande, dans un sourire approchant ma main pour la passer dans ses cheveux. Cela va être compliqué de danser s’il est crevé. Je suis si désolée de lui causer autant de soucis.
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Clyde Creekman
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Il y a la chaleur de notre foyer. L’endroit paisible ou nous nous retrouvrons tous les deux, blottis sur le canapé, après que je lui ai préparé le thé qu’elle m’ait demandé avant de filer à la douche. Je ne suis pas dupe, je sais très bien pourquoi elle y va et éprouve la nécessité d’y aller. Il n’y a pas seulement le fait de porter l’odeur d’un autre sur elle, c’est qu’il ne faut pas qu’elle reste sur sa peau trop longtemps et qu’elle l’imprègne pour ne pas qu’elle lui rappelle de mauvais souvenirs ultérieurement. Je reste sur ma vision des choses : il est important qu’elle aille dénoncer ce type à la police. Je ne vais pas la forcer à le faire si elle n’en a pas envie, mais je trouve qu’il faut empêcher des hommes comme ça de nuire aux autres. Iris a eu de la chance, mais la prochaine ? Et puis, il y avait peut être déja d’autres plaintes en cours. Je réfléchissais à cela avant qu’elle ne me rejoigne, accompagnée de la trousse à pharmacie de la salle de bain. Je ne suis pas un expert, mais il arrive que nous ayons besoin de savoir faire deux ou trois choses après le show : les stripteaseuses avaient les mains rougies par les glissades autour d’une barre, ceux qui avaient des numéros avec du feu pouvaient parfois se brûler, et personne n’était à l’abri d’une chute, même si ces dernières étaient extremement rares. De plus, j’ai eu l’habitude de me soigner seul, quand je n’avais personne qui pouvait le faire.
Je commence à m’occuper de la blessure, et nous nous interrogeons sur ses capacités à utiliser sa main les jours suivants. “On peut toujours modifier deux ou trois trucs au numéro pour que tu prennes plus appui sur l’autre main”. J’essayais de ne pas imaginer en même temps pour ne pas me déconcentrer de ma tâche. A défaut des portés, elle pouvait en tout cas faire son numéro féminin qui ne nécessitait pas de porter des choses ou de faire des figures complexes. Je suggère de nous entrainer avant ce soir, chose que nous faisons régulièrement, blessés ou non, et elle me répond sur un ton que je ne connais que trop bien. Elle pense au fait qu’il va peut être falloir que le patron la remplace pour ne pas annuler son numéro fétiche, ce qui m’ennuie également. Elle voudrait peut être que je reste avec elle ce soir et que je prévienne que je ne viendrais pas non plus, mais c’est un coup à foutre une ambiance électrique au taff ou à décevoir les clients qui ont payé leur place à un prix conséquence. Ceci dit, une fois que j’ai fini de lui nettoyer la main et d’en prendre soin, j’arrêter de penser à ce qui pourra arriver ce soir et je m’allonge en l’attirant avec moi. Ce n’est pas aussi confortable que le lit, ne serait-ce que parce que je suis trop grand pour pouvoir m’y mettre entièrement sans plier les jambes, mais je n’ai plus la force d’y aller. D’ailleurs, avec la nuit que nous avons passé, nous ne tardons pas à nous mettre à somnoler après un dernier “je t’aime” commun.
Je ne sais pas exactement quelle heure il est quand, plus tard, j’entrouve les yeux alors que j’entortille machinalement quelques mèches de ses cheveux autour de mes doigts. Pas encore assez tard pour devoir se préparer, en atteste le grand soleil qui perce encore à la fenêtre. “Juste un peu” je répond à Iris en m’étirant alors qu’un baillement me fait ouvrir grand la bouche. Ce n’est rien, je vais tenir le coup, ce ne sera ni la première ni la dernière fois que j’ai des nuits un peu hâchées. Si nous avons établi comme règle de toujours dormir ensemble, au début de notre couple nous passions beaucoup de soirées à danser, à parler, à rire et à faire l’amour que nous n’en dormions presque pas. Je m’assois moi aussi sur le canapé. “J’ai surtout très faim” dis-je en étirant mes muscles une seconde fois. “Ca te dit des burgers healthy ? Il y a plein de tomates au frigo” je lui suggère en lui adressant un regard interrogateur avant de me lever pour me diriger vers la cuisine. Je sors tous les ingrédients nécessaires pour le menu, en même temps qu’une casserole pour y faire griller les steaks. Lorsque tout est fin prêt, j’en mets un dans deux assiettes et j’en apporte une à Iris. On peut bien s’autoriser à grignoter dans le canapé non ? Devant un programme télé. Du moment que nous n’en mettons pas partout et pour cela, je préfère prévoir les produits ménagers à proximité. “Tu as réfléchi à ce que tu voulais faire ?” je lui demande à propos de son hésitation à aller porter plainte. Ce n’était pas urgent, si elle préférait s’entrainer d’abord je n’y voyais personnellement aucun inconvénient. Nous avions pour cela une petite salle aménagée dans le studio qui nous permettait de répéter nos mouvements sans déranger les voisins avec le bruit de la sono. La pièce était agrémentée de grands miroirs et il y avait même une barre pour les étirements de danse classique de ma petite amie. Un peu comme un petit studio de danse à domicile en quelque sorte.
Je suis contente d’être rentrée. J’aime notre appartement. Il est petit et parfois, on se cogne dans les meubles ou dans les poutres. Mais c’est notre chez nous. Notre foyer. Le nid que nous nous sommes construit et qui nous appartient. Personne ne vient jamais chez nous pour cette raison. Nous n’avons pas de famille ici. Clyde ne parle jamais de la sienne et je préfère tenir la mienne éloignée. Une de nos règles stipule qu’aucun de nos plans culs ne doit franchir le seuil de ce logement et je trouve cela très bien. Si je m’en fiche qu’il aille coucher ailleurs, comme il s’en fiche que je le fasse, ce n’est pas pour autant que j’ai envie de le retrouver avec une autre fille dans notre lit ou sur notre canapé. Et là, sous l’eau chaude de la douche, je me rend compte combien cet appartement compte pour moi. Il est l’endroit où je me sens le plus en sécurité, surtout quand Clyde y est lui aussi. C’est l’endroit où je me sens bien, à l’aise. Où je suis moi. Iris.
Quand je sors de l’eau, ma main me picote et me rappelle à la réalité. Avant d’être là, j’étais chez Peter qui a essayé de me séquestrer. Le mot me fait peur et justifie à lui seul que j’aille porter plainte. J’ai son nom et son adresse, je pense que je vais y aller. Il le faut. Pas seulement pour moi mais aussi pour toutes celles d’avant et toutes celles d’après. Des femmes comme moi qu’il a du essayer de plier à sa propre volonté. Peut être que cela a marché pour certaines. Je me sèche, passe l’ensemble en molleton que j’adore quand il s’agit de rester à l’appartement et descend retrouver mon petit-ami qui m’attend avec le thé. J’ai de la chance de l’avoir, il est d’un soutien sans faille. Surtout dans un moment comme celui là. Je m’assois à ses côtés, lui tend la trousse de premiers soins d’une main et attrape la tasse dans l’autre. Je dois faire bien attention à ne pas me brûler, il ne manquerait plus que ça. « Je ne sais pas, bébé… J’ai pas envie de modifier le numéro à la dernière minute. On doit donner aux gens ce pour quoi ils ont payé. » Le boss ne serait pas content. Comme il ne sera pas content de devoir me remplacer par ma doublure au pied levé. Je ne sais pas tellement sur quel pied danser. J’ai surtout besoin de sommeil pour pouvoir continuer de réfléchir correctement. Clyde a terminé de me soigner, il m’attire à lui et nous commençons à somnoler, avant de véritablement sombrer.
Une caresse dans mes cheveux me réveille, il est… Je ne sais pas. Il est plus tard. Le milieu de l’après midi peut être. Je me redresse et, dans un bâillement, CC me dit avoir un peu dormi. J’espère que cela ira. « On peut rester à la maison demain. Qu’est-ce que tu en dit ? » Un peu de repos ne nous fera pas de mal, bien que nous ne soyons pas de trop gros dormeurs, ni l’un ni l’autre. Je me cale dans le dossier du canapé et l’idée de manger des burgers avec les tomates bien juteuses du frigo me donne l’eau à la bouche. « Avec plaisir ! Je veux un supplément tomate, s’il te plait. » J’allume la télé et je cherche quelque chose pour accompagner notre repas. Je n’ai pas bougé et j’espère qu’il va comprendre que je souhaite manger là. Promis je ferai attention aux miettes. J’arrête mon choix sur une sitcom courte, plutôt drôle, avec des rires pré-enregistrés. Ce n’est pas la meilleure chose que j’ai vue mais cela à le mérite de ne pas me faire réfléchir. Une assiette est déposée devant moi et j’allais mordre dans mon sandwich quand la question de Clyde me coupe dans mon élan. La question est grave et légitime. « Je vais y aller. » Je baisse un peu la tête parce que je n’avais pas envie de repenser à cela. J’aurais aimé avoir le temps de manger mais c’est mon petit ami qui a raison, il faut battre le fer le temps qu’il est encore chaud. « Je ne dois pas penser qu’à moi. Je me dis qu’il y a du en avoir d’autres avant et qu’il y en aura peut être après. » Je réprime un frisson. Qui sait ce qu’il a pu leur faire, à ces filles ?
Je mange, étrangement silencieuse. Je me demande ce que les policiers vont me poser comme question. Est-ce qu’ils vont remettre en cause mon mode de vie ? Mes choix ? Me dire que je suis imprudente de suivre des inconnus comme cela, que finalement je l’ai bien cherché ? J’envisage toujours le pire mais je suis sûre que c’est ce que ma mère dirait, si elle le savait. Mais elle le saura jamais. Si elle remarque ma cicatrice, je dirai que je me suis blessée avec un couteau à pain. Je ne laisse pas une miette du burger, et n’en ai pas mis partout non plus. « On s’entraîne d’abord ? Et on ira au commissariat en allant au travail ? » Je me lève et l’aide à débarrasser. Faire la vaisselle d’une main se révèle plus compliqué que prévu mais je m’en sors. Puis je prends la direction de notre petit studio. Je lance la musique et je m’étire, attendant qu’il vienne me rejoindre. Les premiers pas sont laborieux et je réprime une grimace à chaque fois qu’il touche ma main.
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Clyde Creekman
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Nous sommes des artistes. Nous avons un numéro bien rodé, qu’il a fallu inventer, répéter, modifier aussi parfois pour satisfaire aux exigences du public. Eux, c’est tout ce qui les intéresse : que la prestation soit belle et sexy, que les corps huilés et nus brillent de sueur, que l’alchimie entre les partenaires rendent la chose extrèmement intéressante à voir. Nous n’avons pas ce problème avec Iris, nous nous connaissons depuis longtemps et nous complétons à merveille. Les choses auraient pu être différentes si nous n’avions pas décidé de nous mettre en couple et que nous étions restés des amis ou de simples partenaires. La vie avait fait qu’on avait décidé de mêler les notres, et même si rien n’avait été signé officiellement, si nous acceptions que l’autre aille voir ailleurs aussi souvent qu’il le désire, je l’accompagnerais dans les pires moments de sa vie. Si ce dernier en faisait partie, alors je serai le soutien et l’épaule sur laquelle elle pourrait pleurer sans crainte d’être jugée. A aucun moment je n’ai pensé que c’était sa faute. Si j’ai eu des doutes pendant la nuit de ne pas la voir revenir, je lui ai exposé clairement en m’excusant. On peut faire des erreurs, mais se faire enfermer par un malade mental ne rend pas Iris coupable de quoi que ce soit, encore moins d’avoir assumé sa libido et d’avoir fait confiance à la mauvaise personne.
Je comprends donc pourquoi elle s’inquiète. On est dans le show bizz, on doit faire sensation tout le temps, sous peine d’être relégués aux numéros secondaires que le public oublie à la minute ou ils quittent le club. Mais cela ne vaut pas le coup de se blesser ou de se faire mal. Si c’était le cas à cause de notre prestation, et bien j’avertirai le patron que ma petite-amie doit être remplacée. Si elle m’en fait elle même la demande, je m’effacerai également pour laisser ma place à Ricky ou n’importe lequel de mes collègues autant compétent. Comme ce n’est pas le moment, je ne réponds rien et me contente de la laisser s’apaiser sur moi en la caressant du bout des doigts, jusqu’a ce que je tombe à mon tour, ignorant dès lors si son sommeil sera paisible ou ponctué de cauchemars ou elle se reverra chez ce type, essayant par tous les moyens de se débarasser de lui. Demain, c’est un jour de repos, alors il n’y a aucun problème pour moi à ce qu’on ne fasse rien. Peut être un petit tour en moto, pour prendre un peu l’air, mais c’est tout. Aujourd’hui par contre, il faut que l’on voit si on peut assurer ou non. “Demain, bien sûr. En attendant, je te prépare ton supplément tomate” j’acquiesce en me levant prestement du canapé direction la cuisine. Je reviens avec les deux burgers en lui poussant son assiette devant elle. La télévision est allumée, mais je suis trop préoccupé pour la regarder. “Je pense que c’est la meilleure solution. Même pour toi. Après, on essaiera d’oublier tout ça et de laisser la justice se faire”. Je ne sais pas si c’est la meilleure formulation, mais elle comprendra.
J’accepte de travailler maintenant et de lui laisser un peu de répit avant de faire une chose aussi contraignante et stressante qu’aller porter plainte au commissariat. Ceux qui la recevront ont intérêt à bien faire les choses et à la prendre au sérieux, je ne voudrais pas avoir à gonfler des muscles en leur expliquant qu’Iris n’est pas une menteuse. Elle a l’adresse et les coordonnées du type. En y repensant, je n’aurai surement pas dû aller l’impressioner sur le parking du café mais je ne regrette pas de l’avoir fait. Je n ‘aurai pas pu laisser les choses aller ainsi sans réagir. Nous commençons nos entrainements en douceur, mais cela s’avère compliqué. Ma petite-amie serre les dents mais elle ne dit rien, elle souffre en silence. Si elle veut se produire ce soir, il faudra qu’elle se compose un masque qui ne laisse rien voir de sa douleur, et ce n’est pas quelque chose de particulièrement facile je parie. J’essaie de faire du mieux que je peux, surtout dans les phases ou je n’ai pas à tenir sa main, mais à vrai dire, c’est surtout elle qui doit la poser sur moi. “Heureusement que c’est moi qui te retire des vêtements” dis-je avec un sourire amusé alors que je la maintiens contre moi avec une main glissée dans son cou. Je pose ma tête deux secondes contre son front, ce n’est pas dans le numéro mais j’aime me sentir connecté à elle dans ces moments qui n’appartient qu’a nous dans l’intimité de notre pièce et pas devant un public.
Tout en prenant nos précautions, nous arrivons à la posture finale, celle ou elle est à califourchon sur moi et qu’on s’étreint sensuellement avant de laisser rouler au sol. Le regard levé vers le plafond, je cherche ses doigts, ceux qui ne sont pas abimés. “Alors, comment tu le sens ? Tu va y arriver ?”. Si ce n’est pas le cas, elle sait que ce n’est pas grave et que je ne lui en voudrais pas. Je parie que le patron sera compatissant lui aussi, ce n’est pas un forçat du travail et il accepte les petits retards. Ca le fera peut être chier de la remplacer, parce que le numéro ne sera jamais aussi bon, mais si Iris ne le sent pas, il n’est pas question de l’y forcer.
Show must go on. Quoi qu'il se passe. Les clients s'en fichent de la manière dont je vis. Ils s'en fichent que j'aille m'envoyer en l'air avec le premier venu, en dépit du fait que je sois en couple. Ce n'est pas leur problème que Clyde soit d'accord avec ça. Et encore moins que je me sois retrouvée enfermée dans l'appartement d'un fou furieux. Peut être qu'ils penseront que je l'ai bien cherché. Peut être qu'ils auront raison, dans le fond. Je l'ai bien cherché. Je n'ai pas fait attention, j'ai fais confiance à la mauvaise personne et voilà. Je devrais voir chaque personne comme une menace potentielle. Mais ce n'est pas comme ça que je fonctionne. J'aime croire aux gens. J'aime voir le bon en eux. Poser sur eux un regard bienveillant, surtout quand j'ai envie de les mettre dans mon lit. Alors ce soir, les clients ne verront pas la blessure à ma main parce qu'ils ne voudront pas la voir. Ils ont payé pour un show et Iris la danseuse doit le leur offrir. Peu importe que mon côté bisounours m'ait conduite dans un traquenard.
Je suis heureuse quand Clyde accepte de ne pas sortir demain. Nous allons rester ici, tout les deux, dans une journée cocooning bien venue après cette journée de folie. Le temps avance et nous devons encore manger, répéter et aller porter plainte. Le tout avant d'aller travailler. Cela m'épuise déjà. "Merci." Le supplément tomate sera également le bienvenu. Je commence à avoir sérieusement faim. Au fond de moi, je n'ai pas spécialement envie d'aller me perdre dans les méandres du commissariat. J'ai pas envie de leur raconter mon mode de vie qu'ils jugeront sans doute. Mais je ne dois pas penser qu'à moi. "Tu viendras avec moi hein ?" Je n'ai pas la force d'y aller seule. Je veux pouvoir compter sur lui comme je l'ai toujours fait. Nous couchons peut être à droite et à gauche mais c'est ensemble que nous sommes. Les autres ne comptent pas au delà des limites d'un lit. Oublier... J'espère que je pourrai oublier. J'espère que cet incident t sera comme les loyers, perdus au fond de ma mémoire.
Après notre repas et notre vaisselle, nous nous rendons dans notre salle d'entraînement. Nous avons préféré installer notre chambre dans la mezzanine pour avoir notre espace de travail. Les premiers enchaînements ne sont pas bien compliqués mais je grimace tout de même. J'ai mal, je dois tenir bon. Clyde fait du mieux qu'il peut pour ne pas me brusquer. A vrai dire c'est surtout moi qui doit utiliser ma main pour le caresser de la manière la plus sensuelle possible. Et laisser une trace de sang sur sa chemise blanche n'a rien de sensuel ou de sexy. C'est creepy et c'est pas encore Halloween. Il me maintient contre lui, son front contre le mien. Il blague, je ferme un instant les yeux. "Les traces sanguinolentes ne sont pas très sexy." J'apprécie le contact de ses doigts dans mon cou. Et si la journée ne s'annonçait pas si serrée en timing, je lui aurais proposé de me les enlever maintenant mes vêtements.
Nous finissons notre chorégraphie. Comme je peux, j'assure les portés et les figures. Jusqu'au moment où je me retrouve allongée sur mon parquet, serrant les doigts de Clyde entre les miens. "Je ne sais pas il faudra bien. Je n'ai pas le choix, n'est ce pas ?" Je me tourne vers lui, je l'observe quelques secondes avant de me mettre assise. "Tu crois que ça va être long de porter plainte ? Imagine qu'on arrive en retard..." Je baisse la tête. Je crois que c'est une excuse pour me dérober. Je dois le faire, je sais que c'est ce qu'il doit être fait. Mais je ne sais pas si j'en ai le courage.
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Clyde Creekman
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Je veux être présent pour elle bien sûr. Surtout dans un tel moment, qui demande beaucoup de courage et d’être soutenu. D’ailleurs, si elle ressent le besoin d’être collée à moi deux jours, deux semaines ou deux mois, alors je n’allais pas me défiler non plus. J’étais amoureux d’Iris, et je pouvais mettre en pause mon activité sexuelle extérieure pour me consacrer pleinement à elle et à son bien être, je n’allais pas en mourir. Plutôt qu’une réponse franche, je lui caresse doucement les cheveux, plongeant un regard plein d’amour sur elle. Je sais que cela suffira, qu’il n’y a pas toujours besoin de mots pour faire comprendre un message. Afin de lui faire penser à autre chose, une fois que nous avons fini notre repas, nous passons donc dans la pièce d’a coté pour peaufiner notre numéro et s’assurer qu’elle pourra tenir le coup. Nous évoluons le plus en douceur possible, mais le moindre geste garde quelque chose d’électrique et de sensuel, ce quelque chose que je ne partage avec aucune de mes autres partenaires. Iris fait de son mieux, elle m’accompagne et je l’accompagne en retour dans notre ballet de danse. Sa main lui fait mal, je ne sais pas si c’est parce que je suis proche d’elle que je le vois ou si à l’autre bout de la salle les plus mal assis s’en rendront compte. A mon avis, pas forcément. En tout les cas, cela ne nous empêche pas de réaliser l’enchainement choisi, ponctué de quelques moments romantiques comme mon front posé contre le sien.
Le bandage est assez bien fait pour éviter les traces de sang mais il faut en effet être prudent parce qu’elle ne pourra pas le porter sur scène. Il est possible d’envisager une alternative j’imagine mais je ne suis pas spécialisé dans ce genre de choses et il est trop tard pour consulter un médecin ou une infirmière, de même pour aller aux urgences. “Je suis sûr qu’il n’y aura aucune trace” je dis pour la rassurer parce qu’après tout, c’est vrai, elle n’a pas la main rouge. Nous continuons jusqu’au final, et étendus par terre, je lui demande ses impressions. Je sens sa volonté dans ses paroles et dans son ton, Iris est une battante qui ne se laisse pas avoir par la moindre difficulté. Elle a déja effectué des prestations alors qu’elle était malade et tout s’est toujours bien passé même si c’est quelque chose qu’on préfère éviter de reproduire. “Bien sûr que si tu as le choix” je réfute en me mettant assis à mon tour. Je joue avec le bout de ses doigts histoire de maintenir le contact physique entre nous. “Si vraiment tu ne le sens pas, pour quelque raison que ce soit, tu ne le fais pas, on trouvera bien une excuse pour le boss. Je trouve que tu t’es très bien débrouillée sur l’enchainement, mais avec les barres tu sais bien que c’est une autre histoire…”. Parce que le spectacle ne se limite pas à notre numéro en duo. Nous sommes polyvalents.
Elle me fait une nouvelle fois part de ses doutes. En vérité, je ne sais pas quoi lui répondre, non seulement je n’ai jamais porté plainte de ma vie, et en plus, cela dépend souvent de la fréquentation du commissariat aussi, impossible de savoir sans être allé faire un tour. “Je te propose de nous refaire une petite séance et d’y aller ensuite. S’il y a trop de monde et qu’on a l’impression d’attendre trop longtemps et bien on reviendra le lendemain”. Elle sait que je n’apprécie pas être en retard, elle essaye probablement de se défiler en me prenant à partie mais il vaut mieux que les choses soient faites le plus tôt possible tant qu’elle les a en tête assez fidèlement pour pouvoir les retranscrire. Je me lève et me poste derrière elle pour l’attraper sous les aisselles et la relever afin d’éviter d’avoir à lui tirer la main. Il n’y a en réalité pas vraiment besoin de beaucoup d’essais car c’est un numéro que l’on maitrise, et je ne tiens pas non plus à la pousser trop dans ses retranchements au cas ou cela raviverait sa blessure. Quand nous avons fini nous sortons de la pièce pour prendre nos affaires. Il y a de quoi se doucher au club alors c’est mieux de prendre le taureau par les cornes dès maintenant. Installés sur la moto, direction le commissariat, nous ne parlons pas. Je trouve une place juste devant et je l’embrasse tendrement pour lui donner du courage afin de passer les portes de l’établissement. Il y a quelques personnes, mais elle est prise en charge très rapidement à l’accueil. Un pas derrière, en soutien indéfectible, je laisse la possibilité à ma petite-amie de s’exprimer sur ce qui lui est arrivé.
Son soutien est important. C'est le plus important qui soit. Clyde est mon monde. Cela peut paraître étrange dis comme cela mais c'est ce que je ressens. Il est le seul entourage dont j'ai besoin. Pour lui, j'ai presque coupé les ponts avec mes parents. Pour lui et la vie que nous menons. Celle qui me rend heureuse malgré les défauts qu'elle peut avoir. Malgré hier. Je n'en changerai pour rien au monde. Rien du tout. Tant pis alors, si je dois danser avec une main coupée et me battre avec le fantôme de Peter qui va me hanter pendant un petit moment. Je fais de mon mieux pour répéter les pas et les portés. J'essaie de ne pas grimacer. Ce n'est pas grave si Clyde le voit mais le public lui, ne doit pas être au courant. Le spectacle aura lieu. Son front contre le mien finit de me rassurer. Il est là, tout ira bien. Je souris quand il me rassure pour le sang. Trop tard maintenant pour aller consulter de toute façon.
Après notre entraînement, je me retrouve allongée sur le parquet à côté de lui. Nos doigts ne se quittent pas, j'ai besoin de sa présence aujourd'hui plus que jamais. Quand j'ai débarqué dans son appartement il.y a cinq ans, rien ne pouvait laisser présager une issue pareille. Nous étions simplement collègues puis nous sommes devenus amis et puis finalement l'évidence s'est Imposé. Peu importe qu'on nous couchons ailleurs. Nous dormons ensemble. C'est important, comme détails. Assise j'exprime mes doutes. Le fait de ne pas avoir le choix. Nous avons toujours le choix. Il faut l'assumer c'est tout. La subtilité est là. Assumer Et la, je ne suis pas certaine d'y arriver. "Peut être que je peux me contenter de nos numéros ensemble et me faire remplacer sur le reste." C'est un bon complément il me semble. Assurer le minimum pour que le spectacle ne soit pas une déception. Au moins ce soir. "Je ne pourrais pas les barres. J'ai aucune force dans la main." C'est bien d'être lucide. C'est mieux que de m'étaler de tout mon long en plein show. Je baisse la tête, c'est de ma faute tout ça. Si j'avais fait attention...
J'accepte la proposition de Clyde. Il a compris que j'essaie de me défiler alors il a émis une contre proposition. Nous nous entraînons encore, histoire que je me change les idées puis nous enfourchons sa moto direction le commissariat. Nous avons pris nos affaires pour nous changer au club. Une fois dans le commissariat, je songe plusieurs fois à rebrousser chemin mais je garde le cap. La présence de Clyde derrière moi m'aide à tenir. Je souris faiblement quand c'est à mon tour.
Je suis reçue par une femme qui m'écoute. Elle ne me juge pas. Elle ne me contredit pas. Elle est neutre. Elle prend ma déposition, m'informant que Peter fait déjà l'objet d'une plainte pour des faits similaires. Je déglutis et quand j'en ai fini, je cours presque pour me réfugier dans les bras de Clyde. Je me rend compte qu'il aurait réellement pu m'arriver des bricoles et que je l'ai échappé belle. "Je ne suis pas la première." Cette pensée me tord l'estomac si violemment que j'ai presque envie de vomir. Je sens le hamburger danser dangeusement dans mon estomac et je voudrais rentrer à la maison. Rentrer et me reposer. Ne plus penser. Mais trop tard maintenant. Je ne peux plus faire marche arrière. "Ca va, je fais pas trop peur à voir ?" J'essuie mes yeux d'un revers de la manche avant de grimper de nouveaux sur la moto. J'ai hâte d'être au calme et de ne rien faire d'autre qu'oublier. Mais avant tout cela, je dois danser.