{owen} et ceux qui dansaient furent considérés comme fous par ceux qui ne pouvaient entendre la musique.
Ava Bellini
- Autumn leaves -
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▎ Multi-comptes : ivy clarke
▎ Points récoltés : 10
▎ Your age : trente-et-un étés, soleils si doux et apaisés d'une petite ville.
▎ Your preference : hétérosexuelle, embrigadée dans les préceptes religieux qui sont ceux de sa mère, mais surtout dans la tradition "suprême" selon laquelle seul une personne du sexe opposée pourrait siéger à ses côtés dans un mariage.
▎ Job/Studies : organisatrice d'événements : mariages, baptêmes, vacances, réceptions, cérémonies et bien d'autres dans une boîte d'événementiel qui connaît son essor ces derniers mois.
mon fils laissé, comme tous les matins, chez sa nounou, j'avais mis en idée le fait de retrouver Owen. l'idée n'était pas bonne, mais j'avais l'envie de recoller les morceaux, peu m'importait les regards que Nova lui avait toujours porté et la façon dont elle m'en avait parlé, me mettant ainsi au courant de son retour en ville. voir s'il restait quelque chose entre lui et moi, me mettre en compétition avec ma meilleure amie s'il le fallait, mais ne pas laisser passer ma chance, sans même réaliser que je pouvais la perdre ainsi.
j'avais déjà spotté les lieux où trouver Owen et je profitais d'avoir la matinée pour moi pour mettre en place mon "plan séduction", sans même envisager qu'il puisse échouer. véritable stalkeuse, j'avais observé ma montre, en attendant que la tranche horaire où il était susceptible de passer se refermait de plus en plus, sur place, un café à emporter dans la main. certains me diraient manipulatrice, j'aime à penser que je suis une femme organisée.
quand il passe enfin la porte du lieu, je fais mine d'entamer mon chemin vers la sortie. mon meilleur jeu d'actrice en poche, je feignis la surprise. « si ça ce n'est pas une surprise ! salut Owen. » peut-être légèrement surjoué, mais on pouvait mettre ça sur le compte d'une vraie surprise, alors j'en joue sans honte. je n'espérais qu'une chose, qu'il ne m'envoie pas paître, sans quoi ma matinée serait clairement écourtée, et je n'étais pas prête à voir le regard railleur d'Eric, l'assistant qu'on m'avait collé aux bottes, en me voyant arriver beaucoup trop tôt. sans doute que j'ai toujours l'air d'avoir quelque chose derrière la tête, même pour une demi-journée posée.
La période était loin d’être simple. Owen était en plein dans l’écriture de son troisième et dernier tome de sa série de roman très inspirés de sa vie personnelle. Et il n’en connaissait pas encore la fin. Par dessus, il avait commencé a développé des sentiments pour Nova alors qu’il avait toujours été amoureux d’Ava. Il se sentait comme un traître, alors qu’Ava ne lui avait jamais mené la vie simple et qu’ils étaient séparés depuis des années maintenant. S’il avait la fâcheuse tendance à se faire des nœuds au cerveau, il fallait reconnaître que la situation est loin d’être aisée.
Owen était un homme d’habitudes. Il y avait quelque chose de rassurant à se rendre dans les mêmes endroits, des lieu qu’il connaissait et où on le connaissait. Il prenait toujours son café au même endroit que ce soit sur place ou à emporter. Avoir ses habitudes bien ancrées le rendaient prévisible, et facile à trouver pourvu qu’on connaisse un peu les lieux qu’il aimait fréquenter. Alors qu’il venait de passer la porte du café, une voix bien connue le tira de ses rêveries matinales : Ava. Il posa des yeux surpris sur son ex, il ne s’était pas attendu à tomber sur elle. « Salut », répondit-il simplement, ne trouvant rien d’autre à dire dans son étonnement. Son regard tomba sur le gobelet de café à emporter de son interlocutrice. « Je savais pas que tu venais prendre ton café ici... », reprit-il. Ils ne s’étaient pas vus depuis longtemps et il y avait certainement des choses autrement plus importantes à dire mais il n’avait rien trouvé d’autre sur le moment. Pour un écrivain, il n’était décidément pas très inspiré. Cela dit, il venait souvent dans ce café et il n’avait jamais vu Ava ici, la ville n’était pas grande pourtant.
️ Gasmask
Ava Bellini
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bon, d’accord, ce n’est pas idéal comme comportement de ma part de jouer les étonnées et de le piéger de la sorte, mais mon espoir de pouvoir remettre ça et de rattraper le temps perdu avec Owen me scie la tête. plutôt, je me scie la tête avec, espérant pouvoir reprendre le contrôle de ma vie que je pense m’avoir échappé. spoiler alert, il ne m’a jamais échappé mais je suis bien trop focalisée sur la possibilité de retrouver Owen pour l’admettre.
visiblement mon jeu d’actrice semble porter ses fruits puisque sa surprise est réelle et ne semble pas comporter quoi que ce soit d’autre. mes yeux suivent les siens et observent bêtement mon café à emporter. j'aurais trouvé ça suspicieux à sa place, mais je ne vois pas en quoi dans l’immédiat. alors je lui adresse mon meilleur sourire et espère pouvoir réaliser cette exploit digne des meilleurs oscars et césars de la comédie. « oh, ce n’est le cas. je passais dans le coin et je me suis dit que j’allais délester mon assistant aujourd’hui. » bien que j’aime à le penser, Eric n’est pas mon assistant en particulier, même s’il est mon binôme sur de nombreux projets dernièrement. je fais mine de continuer ma surprise. « mais… parce que tu viens beaucoup dans ce café ? »
HJ »:
pardon pour le retard, je pensais avoir posté mes rp
On avait beau ne pas avoir été très avenant avec Owen, l’écrivain n’en demeurait pas moins un homme positif, qui croyait en l’homme et en sa bonté. Cela faisait de lui un homme aisément manipulable mais il n’avait jamais pu se résoudre à imaginer que l’être humain était naturellement pétri de mauvaises intentions. Il ne chercha donc pas ce qu’Ava pouvait avoir derrière la tête en la croisant de manière imprévue à la sortie de son café favori. Sa réponse l’informa qu’elle n’avait pas pour habitude de fréquenter les lieux, il crut plutôt à un heureux hasard qu’à une manipulation quelconque. « Oui je viens souvent par ici, leur café est plus corsé que le jus de chaussette que l’on sert dans ce genre d’endroit et c’est rarement bondé. Tu as un assistant maintenant ? On dirait que quelqu’un a pris l’ascenseur social en marche » , répondit-il en relevant les yeux, un petit sourire aux coins des lèvres. Ava avait toujours été de ces femmes qui savaient ce qu’elles voulaient. Owen admirait ça chez elle, lui pour qui faire un choix avait toujours été très compliqué. Ava ne s’embarrassait pas d’hésitations et de doute, elle fonçait et elle faisait toujours valoir son avis, c’était ce qui avait sans doute contribué à faire d’elle une entrepreneuse à succès. Souvent, Owen l’enviait d’être si peu sujette aux doutes et aux angoisses. « Écoute j’ai un peu de temps devant moi alors si ça te dit...on peut s’asseoir un moment », reprit-il en désignant du menton une table libre à côté d’eux.
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tout le temps de notre relation, c'est ce que j'avais aimé le plus chez Owen, et sans doute encore ce que je serai capable d'aimer encore plus. malgré toutes les disputes, les désaccords et les bas que nous avions traversé, il n'avait que rarement mis en cause mes propos, n'avait jamais cherché à savoir ce qu'il pouvait me passer par la tête tant qu'il n'avait pas de preuve évidente que j'avais agi dans mon seul intérêt. alors qu'il ne se pose pas la question de savoir si tout ça est vrai ou non, visiblement, je lui souris. « ne connaissant pas, je n'avais pas vu les choses ainsi, mais si ce ne sont que des avantages tu fais bien ! » moi ? j'ai juste noté l'adresse comme l'une où il se trouve habituellement, c'est tout. un léger ricanement m'échappe. Eric n'est pas vraiment mon assistant, mais en ce moment c'est moi qu'il assiste, oui. « c'est un des assistants de la boîte et je dois me le coltiner sur certains projets en ce moment. je ne sais pas si j'ai pris l'ascenseur social volontairement, mais on va dire qu'il ne m'a pas laissée m'arrêter au bon étage. » la modestie n'a jamais fait partie de mes qualités non plus. cela dit, avec Enzo dans ma vie, je ne pensais pas avoir autant de responsabilités aussi vite, même si je me suis battue pour ma place, quitte à en écraser au passage.
satisfaite de sa proposition, je ne le cache pas vraiment non plus et mon sourire le démontre. je ne peux peut-être pas dire être arrivée à mes objectifs, mais je suis sur la bonne voie, j'en suis certaine. alors je hoche la tête avant de regarder ma montre, plus par convention que par réelle utilité. « bien entendu. je n'ai pas de rendez-vous avant une bonne heure, je pense. » je m'avance vers la table qu'il a montré et m'assois avec lui. mes yeux se posent sur les siens et j'enchaîne. « alors comme ça tu ... tu as tes habitudes ici ? c'est assez incroyable qu'on ne se soit pas recroisés avant ! » mais quelle actrice, quelle actrice !
Le moins qu’on puisse dire, c’était qu’Owen n’était pas suspicieux. S’il avait du mal à accorder sa confiance, une fois que celle-ci était acquise il ne la remettait pas en question, à moins de se retrouver face à un flagrant délit de trahison ou a une preuve irréfutable de celle-ci. Cela dissimulait sans doute une peur de d’être blessé, de perdre quelqu’un et peut être celle plus égotique de reconnaître s’être trompé sur quelqu’un. S’ils avaient eu leur lots de disputes, leur hauts et leur bas Ava et lui, cela ne faisait pas d’elle une mauvaise personne, il avait plutôt tendance à croire que les torts étaient partagés. Il lui proposa donc de s’installer un moment à une table, si elle en avait le temps et elle accepta. Ils s’installèrent et sans attendre, la jeune femme relança la conversation. « Tu connais mon amour déraisonnable pour le café, quand je ne vide pas les thermos de chez Bronté Publishing, je viens ici, l’ambiance est chaleureuse et à force les baristas connaissent mes habitudes », répondit-il. « Et toi alors, comment ça va ? Enzo se porte bien ? », reprit-il en portant le café à ses lèvres. Cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus, les banalités étaient certes un peu superficielles, mais elle avaient le mérite de permettre une reprise de contact en douceur.
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à mes yeux, Owen resterait toujours la définition même de l’acceptation et de la tolérance. avec tout ce que je lui avais fait subir dans les débuts de notre relation, le fait qu’il m’accueille aujourd’hui avec un grand sourire et me propose de m’asseoir à ses côtés suffisait à définir cette partie de lui. le problème, c’est que c’est cette même partie de lui qui nourrit mes faux espoirs et qui me donne l’intime conviction que je suis sur la bonne voie alors que je fonce réellement droit dans le mur. blesser Nova, obtenir ce que je veux, détruire ma plus belle amitié et potentiellement mettre en péril la potentielle relation que je pourrais avoir avec Owen, tout ce qu’il y a de plus amicale, mais rien de plus. seulement, ouvrir mes yeux et regarder un peu autour de moi ça ne fait pas partie de mon arc déjà très petit de qualités.
« Brontë Publishing ! c'est vrai, tu travailles avec Nova, c’est ça? » comme si je l’ignorais réellement. c'est un peu comme ça, sans que ma meilleure amie ne me le dise vraiment, que j’ai su où le trouver. l'hypocrisie, ça c’est une de mes meilleures qualités ! dommage que ça n’en soit pas une. je regarde autour de moi et lui offre un sourire. « c’est vrai que c’est plutôt plaisant. » mon sourire s’agrandit à la mention de mon petit garçon. Enzo représente bien des choses, mon monde serait plus fade que jamais sans lui même si je ne parle que peu de lui en général, sauf aux quelques uns qui connaissent son existence et l’ont déjà croisé. « plutôt, oui. en ce moment, il essaie d’obtenir de Nova et moi que nous lui achetions un poney. il rêve de grandes embarquées, et je blâme totalement Nova de lui lire des histoires d’aventures le soir au coucher. »
Les liens entre Ava et Owen s’étaient distendus depuis quelques années. S’ils étaient sortis ensemble pendant le lycées et le temps de leurs études, ils avaient construit leur vie d’adulte séparément. Elle n’avait donc pas suivi le succès fulgurant qu’avait connu l’écrivain à la parution du premier tome de son roman. Le deuxième avait suscité le même engouement, l’écrivain en était actuellement à l’écriture du troisième et dernier tome de sa trilogie et il connaissait des difficultés dans la conclusion. Il avait longtemps tût ses difficultés, par honte, mais il avait fini par en parler à Nova. « Oui c’est ça, Bronte est mon éditeur depuis mon premier roman, et Nova m’accompagne depuis le départ ». La jeune femme avait toujours cru en lui et en son talent d’écrivain, ses conseils précieux distillés au fil de la relecture de ses écrits avait permis au jeune homme d’être plus précis mais également plus juste et plus impactant émotionnellement dans son écriture. Owen reprit une gorgée de café et laissa passer quelques secondes avant de demander des nouvelles du fils d’Ava. A vrai dire, il avait été surpris lorsqu’il avait apprit que la jeune femme était maman. Elle avait toujours été éprise de liberté et il ne s’était jamais permis de le lui demander mais il doutait qu’Enzo ait été prévu au programme. Quoi qu’il en soit elle rayonnait lorsqu’elle parlait de son fils. « C’est un petit Indiana Jones alors… ou un futur écrivain. Après tout, l’écriture ça commence par l’imagination et le rêve. », répondit-il en souriant mi sérieux, mi amusé. Il laissa de nouveau passer quelques secondes avant de reprendre sur un ton plus posé. « La maternité te va bien, Ava », affirma t-il avec douceur et sincérité.
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Pour être honnête, je n'ai aucun besoin qu'Owen me confirme ce que je sais déjà. Nova est ma meilleure amie et nous nous disons tous. Enfin presque. Elle me dit tout, je suis davantage le genre cachottière, mais c'est mon caractère, on ne change pas facilement, il faut dire. mais l'entendre de la bouche d'Owen, c'est différent que de celle de Nova, qui essaie du mieux qu'elle le peut de dissimuler l'intérêt qu'elle a pour mon ex. mais je ne suis pas aveugle, je sais bien qu'il l'a toujours intéressée. pour être honnête, c'est peut-être la première chose qui m'a attirée chez lui ; le fait que ma meilleure amie le trouve à son goût. je ne suis pas le genre à désirer tout ce qu'elle veut, mais Owen a été l'exception ; il me le fallait avant elle.
mes yeux se lèvent automatiquement au ciel à la mention d'Enzo comme petit aventurier ou futur écrivain. mais c'est sans compter le sourire qui étire le bas de mon visage pendant que je le fais. ça ne me dérangerait pas, après tout. "tata Nova" fait bien son travail, il faut dire et lui lire des histoires qui le font rêver et stimulent son imagination ne me dérange pas, mais je suis étrangement protectrice quand il s'agit de mon fils, pas seulement possessive, comme on s'y attendrait de ma part. « Tant que son imagination cesse de ruiner mon porte-monnaie, il peut être ce qu'il veut. » Mais en vérité, pour mon petit prince, je pourrais me ruiner toute seule. Mes yeux trouvent du réconfort au sol et j'essaie de ne pas ni sourire ni rougir. Après tout ce n'est pas mon caractère que d'agir ainsi, mais je suis toujours touchée quand on me fait des compliments liés à mon fils. au prix d'un gros effort, je finis par relever les yeux et retrouver mon flegme habituel, sans cesser de sourire. je hoche la tête pour accepter le compliment. « merci Owen, ça me touche beaucoup. »
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