TW:

25 mai 2015 Cette date restera gravée dans sa mémoire pour le restant de tes jours. Cette journée qui devait être la plus belle de sa vie, celle qu’elle avait pris la peine de planifier à la minute près, devint la pire journée de son existence. Ça faisait une heure que Theo était supposé être devant l’autel à attendre qu’elle descende l’allée derrière Rose, au bras de son père dans sa flamboyante robe blanche. Elle avait tenté de l’appeler de nombreuses fois, lui avait envoyé de nombreux sms et elle n’avait obtenu aucune réponse. Ses parents et ses témoins ne savaient pas où il se trouvait. Elle avait dépassé le stade de la colère, elle était maintenant inquiète. Elle se demandait s’il ne lui était pas arrivé un accident sur la route ou quelque chose dans ce genre lorsqu’elle reçut enfin un texto de l’homme de sa vie. Je ne peux pas faire ça. Désolé. Bonne vie. Elle tenta de l’appeler dans l’espoir qu’il ne lui dise que c’était une blague de mauvais goût, que ce n’était pas à elle qu’il voulait envoyer ce sms, mais ses appels restèrent sans réponse. Elle ne fut pas capable de mettre le pied à l’extérieur de la voiture, envoya Rose avertir les invités que tout était annulé et se fit reconduire à l’hôtel où elle pleura tous les larmes de son corps dans les bras de sa cousine. La douleur qu’elle ressentait dans sa poitrine était pire que tout ce qu’elle avait déjà ressentie.

1 juillet 2015 Elle n’avait pas le choix d'emménager dans cet appartement qu’elle avait choisi avec Theo. La douleur était encore épouvantable et c’était encore pire lorsqu’elle regardait les murs de son nouveau chez elle, mais ils avaient signé un bail et elle n’avait pas été en mesure de l’annuler. La seule chose qui l’apaisait un tant soit peu était qu’elle se rapprochait de Rose puisqu’elle habitait maintenant Fall River. Elle devait refaire sa vie, se trouver de nouveaux amis, de nouveaux repères et ce ne serait pas choses faciles puisqu’elle n’avait qu’une envie et c’était de se rouler en boule dans un coin et continuer à pleurer comme elle le faisait depuis plus d’un mois.

8 août 2021 Ce gala promettait d’être une bonne soirée. Jane avait magasiner sa robe de soirée dans une boutique de New York lorsqu’elle était allée rendre visite à ses parents le mois d’avant et elle était tombée en amour avec la coupe ajusté, le dos ouvert jusqu’au creu de ses reins et le tissu noir pailleté. Elle avait payé l’équivalent d’une semaine de salaire, mais elle ne se voyait pas arriver habillé autrement. Le tapis rouge s’était déroulé parfaitement, sourire aux lèvres, elle s’était dirigée vers l’intérieur de la salle et avait entrepris de parler aux gens qu’elle connaissait, à se présenter à ceux qu’elle ne connaissait pas. Puis, alors qu’elle était en pleine discussion avec une femme qui faisait elle aussi des podcast sur internet, elle se fit bousculer par un homme qu’elle ne connaissait pas et fut asperger de champagne. ”C’est si difficile de regarder où tu marches ?!” Plus l’homme essayait de s’excuser, plus elle était froide et même méchante. Elle n’en avait rien à faire qu’il soit désolé. Sa robe était ruinée et elle devait passer la soirée avec cette tâche sur la poitrine. Elle était hors d’elle.

15 mars 2024 L’ironie de la vie était qu’elle travaillait maintenant depuis quelques années avec Camden, l’homme qui avait taché sa fabuleuse robe noire il y a quelques années. Si elle s’était appliquée pendant plusieurs années à rendre la co-animation de leur émission de radio difficile, elle avait appris à l’apprécier de plus en plus. Jane étant Jane, elle ne pouvait pas s’empêcher de le charrier, d’avoir une opinion contraire que pour son propre plaisir. Elle avait déjà avoué à Rose qu’elle le trouvait mignon lorsqu’il tentait de contenir sa colère en onde. Ils sont maintenant devenus de bons amis même s’ils se faisaient souvent la gueule. De beaux moments, ils en avaient autant que de moins bons et même si elle ne l'avouera jamais, Jane ne se voit plus sans Camden. Il fait partie de son quotidien, il est la constance dans sa vie qui est loin d’être routinière.