▎ the good, the bad, and the dirtyPersevérante méfiante créative indécise joyeuse colérique attentionnée bordélique
Appliquée dans son travail pas sûre d'elle rêveuse ne redonne pas facilement de chancesElle a toujours aimé les animaux. Aussi a-t-elle pris un beagle en refuge, avec lequel elle s'éclate: lui faire des couronnes de fleurs ? sa passion.
Elle est la plus jeune de sa famille. Elle a toujours été mise à l'écart des affaires de celle-ci et ce n'est pas pour lui déplaire: elle sait les affaires de son père. Elle sait aussi qu'il ne vaut mieux pas tourner autour de trop près pour sa propre sécurité: moins elle en sait ? mieux elle se porte.
Ces affaires, si juteuses, étaient surtout douteuses, si bien qu'il a passé quelques années à l'ombre. Pour pallier à l'absence, elle s'est mise à dessiner, d'abord par ennui, puis par passion.
Elle a une cicatrice en forme de croissant de lune sur la hanche, seul vestige de l'un de ses coups de colère, bagarre ayant mal tourné, plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Elle avait 16 ans. Aujourd'hui, elle est toujours aussi sanguine mais se contrôle bien plus.
Elle a du mal à dire ce qu'elle a sur le coeur, aussi, il lui arrive d'exploser sans raison, du moins en apparence... La réalité est souvent toute autre.
Elle ne sort jamais sans sa boite d'aquarelles et son carnet de croquis dans son sac à mains
Elle prépare une bande dessinée dans laquelle elle cherche à représenter le bordel émotionnel dans lequel elle s'est enfermée trop longtemps.
▎ going to make this place your home« Mademoiselle Rivers, suivez moi s’il vous plait. »
J’ai levé mon nez emmitouflé dans mon écharpe pour mieux faire face à mon interlocutrice. L’hiver était rude, plus glacial encore que ce que j’aurais jamais pu imaginer. D’un hochement de tête, je resserrais mon emprise sur mon sac à mains : chaque fois, c’était la même rengaine. Dernière taffe sur ma cigarette que j’écrasais quasiment instantanément dans le cendrier, j’ai suivi l’agent, silencieuse. Des flics, j’en avais croisé des centaines, dans ma vie. Pas vraiment une enfant de coeur, il m’est arrivé plus d’une fois de finir en cellule de dégrisement ou en garde à vue pour une bagarre dans un bar. Si vous vous attendiez à une jeune femme délicate et de bonne famille, passez votre chemin. Chez moi, on a toujours appris à se débrouiller seuls. Notre mère nous élevait la majeure partie du temps seule. Parfois, notre père nous rendait visite, lorsqu’il se tenait à carreau là-bas, pendant quelques mois. Là-bas. C’est drôle, mais je n’ai jamais réussi à le dire : prison ce mot qui faisait peur, si bien qu’on les a vus, les faux amis, tourner le dos progressivement à ma mère, d’abord, puis à nous : faut dire qu’un daron derrière les barreaux, c’est pas ce qui fait rêver la maman du petit Timéo, en primaire. Interdiction de le côtoyer, premier amour parti en éclat, j’ai bien vite compris que la vie était une connasse.
« Asseyez-vous. Vous savez pourquoi on vous a convoquée ? ». Sortie de mes pensées, j’ai hoché la tête : si je savais pourquoi ? Bien sûr que je le savais. A chaque fois c'était la même chose, le suspens n'existait plus, depuis le temps. Sans un mot, j'ai soupiré, m'installant un peu plus profondément dans mon siège, comme une gamine de dix-sept ans prête à se faire expulser du bahut: cette scène vibrait de réalisme tant je l'avais vécue; j'avais beau ne plus y être depuis belle lurette, elle me faisait toujours autant trembler. J'ai pas répondu. Bras croisés sur ma poitrine, j'ai attendu qu'elle brise le silence. « Votre père est suspecté d'avoir braqué une supérette dans la nuit de vendredi à samedi. Il affirme avoir été avec vous. Vous confirmez ?» Merde. Alors celle là, je l'avais pas vue venir. Et pourtant, c'était assez prévisible, lorsqu'on connaissait l'oiseau. J'ai rien montré. Dans mon silence, je cherchais à gagner du temps. Je jouais la montre, et surtout, je pesais le pour et le contre. D'un côté, il fallait qu'il paye, il n'apprendrait jamais de ses erreurs. Mais de l'autre, je ne parvenais pas à m'y résoudre: trahir la famille ? plutôt crever. Trahir mon père ...?
Tout à coup, l'idée m'était moins insupportable.
J'ai secoué la tête.
« non... je travaillais ce soir là. Mon employeur peut en attester. Mes collègues, aussi. »
Et voilà. C'était fait. Je venais, pour la première fois de mon existence de prendre le risque de dire la vérité. Pas que je sois menteuse, en temps normal. En fait, c'était pas quelque chose que j'appréciais; moi, j'ai toujours été franche, souvent trop, ce qui m'a d'ailleurs valu quelques problèmes. Est-ce que je me suis laissée faire pour autant ? Nan. La victimisation ne fait pas partie de mon vocabulaire. J'ai toujours voulu me débrouiller seule.
« Très bien. Je vais prendre votre déposition. Je tiens avant toute chose à vous rappeler les conséquences qu'un faux témoignage pourrait av... »
Je levais les yeux et coupais l'agent dans son élan « Excusez-moi ? j'aurais compris ce rappel, si j'avais couvert mon père. Mais là... je viens de vous dire qu'il avait menti. Quel aurait été mon intérêt à faire ça si ce n'était pas la vérité ? J'suis en train de détruire ma famille une fois de plus, vous pensez que ça me fait rire ?! »
La voix tremblante, je tentais de contrôler ta colère et l'agacement trahi par le ton que j'avais employé sans pourtant me résigner à l'insulte: il n'aurait plus manqué que l'outrage à agent. Cependant, j'avais visiblement fait mouche: caquet rabattu: Janelle 1 - Flic 0. Elle secoua la tête et s'excusa, avant de commencer: « Très bien. Pouvez-vous décliner votre identité ? »
Nerveuse, je rongeais l'ongle de mon index et m'exécutais : « Ch... Janelle Rivers. C'est le nom sur mon extrait de naissance. Mais tout le monde m'appelle Cherry. Janelle, c'est la fille de Jax Rivers. Je ne veux pas être affiliée à tout ça. Ce business, c'est mon père et mes frères. Pas moi. J'ai rien à voir avec tout ça. » bras croisés sur la poitrine, je repris ma rongée d'ongle là où je l'avais laissée: putain, comme j'étais mal à l'aise… et comme j'aurais voulu me casser d'ici, hurler, retrouver mon imbécile de père pour lui retourner la claque de sa vie - ça lui remettrait peut-être les idées en tête, avec un peu de chance. Mais à la place de tout ça, j'étais là, impuissante, dans ce bureau mal aéré et puant, à crever de chaud malgré le froid dehors: la tempête avait fait des dégâts, c'était un fait, et malgré tout, il avait pu filer. Ca m'exaspérait.
« Très bien. Pouvez-vous décliner l'identité de vos frères ? combien sont-ils ? » J'ai secoué la tête, un air de défi sur le visage « S'il vous plait. Je suis là pour le braquage d'hier. Vous me posez des questions sur mon père. Son emploi du temps. Vous voulez savoir qui sont mes frères ? faites votre boulot. Vous savez très bien après qui vous courrez. » Voix calme, posée mais ferme, j'étais moi même surprise de ma capacité à prendre sur moi. L'air de rien , je continuais d'analyser la policière face à moi qui visiblement n'avait pas apprécié ma réponse. Coup de grâce que j'allais lui donner « Oh, et... Avant que vous me suspectiez de quoi que ce soit: j'suis serveuse. Je galère, mais je gagne ma vie honnêtement. » j'ai fouillé dans mon sac et lui tendais la carte de mon patron « Vérifiez. » elle s'est empressée d'appeler. Bien évidemment, j'avais ma conscience pour moi, elle perdait du temps. Tout comme pour la suite de cet interrogatoire qui n'avait rien donné, d'ailleurs. Elle avait fini par me lâcher.
Je ne sais pas comment ils ont su. Pourtant, quelques heures après ce contre-temps, mon téléphone n'a eu de cesse de sonner: mes frères, ma mère, les sous-fifres de mon père... tous voulaient me faire la peau. Il était temps que Janelle disparaisse pour de bon. Cherry. Cherry, c'était moi en mieux. Cherry n'avait pas une famille de psychopathes et surtout, ils ne connaissaient pas Cherry. C'était tout bénef'. J'ai fait mes sacs, quitté mon appart, pour ma propre sécurité. Et j'ai filé. J'ai pris une chambre dans le premier motel, le temps de trouver un nouvel appartement où poser mes valises. Rester en ville ? sans doute du suicide. Mais je ne pouvais pas me résigner à faire les choses autrement.
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