T'en peux plus de voir ton frère et meilleur ami dans cet état. Il refuse chaque aide que tu lui proposes et ça commence sérieusement à te gonfler à tel point que vous vous êtes pris la tête. Vos disputes sont franchement très rares et heureusement parce que elles pètent bien en metant le monde en feu et à sang. Cependant, quand tu as l'appel d'Uriah demandant ton aide pour organiser une "intervention" et lui secouer les puces avec la participation de tous tes frères et sœurs, ca t'a fait sourire. Parce que bon, un peu de soutien ne fait pas de mal, t'as déjà pas mal de problemes de ton côté comme le fait que tu ais appris il y a peu la grossesse de Sally et particulièrement le fait qu'elle ait été dans la voiture qui avait servie d'arme meurtrière envers ta femme et du coup, porter ton frère à bout de bras tout seul, t'y arrive plus. Vous voilà donc dans ce vieux canapé dans le garage, après avoir déposé ton fils et ta fille auprès de tes parents, à jouer à de vieux jeux vidéo comme quand vous étiez plus jeunes. Tu te rappelles le nombre d'heures que vous avez passé dans ce garage entre les jeux, les conneries, les disputes aussi. Cest vrai qu'étant les ainés de cette famille, Uriah, Kace et toi, vous en avez passé des moments ensemble, bons comme mauvais. En repensant à tout ça, tu t'aperçois que l'une de tes sœurs, Wendy est arrivée. Le ventre bien rond, tu lui fait un clin d'œil. La famille s'agrandit encore. Va falloir louer une salle bientôt pour les repas du dimanche. Tu profites donc de la question d'Uriah pour te tourner vers ta sœur. Tu pensais nous le cacher combien de temps ? lui demandes tu sur un ton provocateur mais doux en même temps. A vrai dire, t'avais pas trop envie d'adresser la parole à Kacian malgré le fait que tu seras toujours là pour lui, la preuve en est en ce moment mais tout de même, il t'a trop mis les nerfs la dernière fois que vous vous êtes vu.

Tu fais la gueule, assis sur le canapé du garage, Kace. D’un parce que tu t’es vue "forcer la main" pour venir, mais aussi parce que tu essayes de cacher les tremblements imminents qui approchent chaque seconde que tu restes loin de la bouteille. Tu détestes cet état d’âme que tu t’es toi-même créé en retrouvant les bras de ton pire démon du passé. Tu sais, tu le sens, cette petite distance que tu as causée entre toi et Sky… Même avec Uriah, bien que vous vous preniez la tête assez souvent, il y avait les non-dits entre tes deux frères présents que tu crains comme si ta vie en dépendait.
Alors, tu te concentres sur le jeu vidéo, regardant la télé sans vraiment regarder la télé. Cependant, tu tournes la tête pour observer qui entrait dans ce petit havre de paix pour les Newell, ce n’est nulle autre que Wendy, ta petite sœur… Que tu ne manques pas d’observer son petit bedon qui prend de l’ampleur. Mais tu ne fais aucune remarque, tu lui souris seulement alors que tu commences à bouger nerveusement la jambe. Tu détestes le silence, mais tu ne sais pas non plus quoi dire, après tout, tu ne voulais t’apporter le regard noir de Skyler encore une fois ou risquer de partir un engualde sanglant entre vous deux. Vous êtes trop pareil pour que ce soit autrement, n’est-ce pas, Kace ? De toute façon, tu ne lui en veux pas… Après tout, ton comportement ne gagnerait pas ce prix Nobel !

Refusant encore et encore son aide, tu l’as sûrement frustré, mener à bout. Mais tu es têtue, Kace… Tellement têtue que tu as et que tu repousses tout le monde encore et encore… Pourtant, tu as revu Mikki, il y a l’une de ces soirées où le barman n’a jamais pu rejoindre l’un de tes frères. Tu ne voulais pas te l’avouer, mais elle te manque ta fiancée… Pourquoi laisses-tu autant ta fierté ou ton orgueil gagné ?

Tu soupires à tes pensées alors que Skyler se met à parler. Il demande quand Wendy comptait vous dire pour le petit bout grandissant dans son ventre. Au moins, voilà un sujet plus joyeux que ton addiction. Tu es curieux toi aussi, malgré que tu restes toujours autant silencieux, préférant les laisser discuter…

Depuis quelques semaines, tu vivais à cent à l’heure, ne prenant plus le temps de passer du temps avec ta famille. Pour cause, tu étais plongé dans tes cours ainsi que ton stage que tu ne raterais pour rien au monde, ton avenir était bien trop important à tes yeux. Toutefois, tu en avais laissé ta famille, gardant un œil sur ce qu’il se passait via votre groupe what’s app et tu avais aussi le droit tous les soirs à ta mère qui te faisait un petit récap sur les dernières nouveautés. Mais cette fois, tu avais bien sentie que c’était plus grave que d’habitude et même si tu estimais que tes frères pouvaient régler ça par eux-mêmes, tu comptais bien passer au garage pour voir ce qui se tramait. Pour que Uriah prenne les choses en main, c’est qu’il s’inquiétait énormément pour Kace, même si selon toi, ce n’était pas la meilleure des solutions, connaissant ton frère, il allait avoir une sainte horreur qu’on lui force la main et tu ne pouvais pas le blâmer pour ça.

En arrivant au garage, le silence pesait dans la pièce, chose très rare dans votre famille où les crie et les rires étaient aux rendez-vous habituellement. " Salut tout le monde. " Tu jettes un coup d’œil à Uriah, plongé dans son jeu, d’ailleurs, tu ne comprends pas vraiment de prime abord. Ils sont là, tous, présents, mais à la fois absents. Tu te diriges vers Wendy que tu embrasses, ravis de voir son ventre pousser bien comme il faut. Elle était plus en forme que la dernière fois où vous avez parlé. Tu te tournes rapidement vers la personne concernée par cette intervention, Kace. Tu sens bien qu'il n'est plus lui même et ça, depuis bien longtemps maintenant. Tu n'étais pas aussi proche de lui que pouvaient l'être tes autres frères et soeurs mais tu aimerais pouvoir faire en sorte qu'il soit mieux. Alors tu te contentes d'attendre que l'un de tes frères parle, ils étaient le mieux placé pour le faire après tout.

Toujours silencieux, tu regardes tes frères et sœurs arriver l’un après l’autre. Mais tu sens ton cœur s’arrêter lorsque tu vois Mikki entrer… Alors, d’un bon, tu t’lèves, Kace. Tu t’lèves parce que tu sens qu’un truc cloche là… Mikki ne serait pas là si cette discussion qu’Uriah et Skyler voulaient faire n’était pas avec toi… Contre toi. Alors, tu recules légèrement dans l’fond pendant qu’ils font la conversation avec Wendy, qui apparemment, attend un mini Newell.
T’es prêt à prendre la fuite, Kace. Prêt à disparaître en un éclair à la moindre attaque. Après tout, t’es bon pour ça hein, fuir. « Bon… C’quoi tout ça là ? » te rappelant soudainement les paroles qu’Uriah à employées avant que Sky ne question Wendy à propos du bébé… Puis Zeppelin arrive en même temps qu’Joanna.
Tu t’sens soudainement coincé, Kace… Comme un animal en cage pour finalement décider qu’il est temps qu’tu vas fumer. « Vous savez quoi, faite la conversation seule, hein… Vous n’avez pas besoin d’moi ! »
Mikki, ta chère Mikki… Ta douce moitié, ton amour, ta vie… La mère de ta fille. Tu l’aimes à en mourir, tu serais, non… T’étais prêt à tout avant ton accident. Avant de t’laisser sombrer au lieu de te ramener vers la lumière. Les mots du docteur résonnent constamment dans ta tête, mêmes choses pour ce trauma qui ne cesse de t’empoisonner tes pensées. C’est comme si t’étais pris dans le même loop tous les jours, tous les soirs. Toujours les mêmes images et les mêmes mots…

Alors, oui, tu te rends à l’extérieur pour te prendre une cigarette, non sans avoir jeté un regard noir à tes grands frères qui avaient visiblement orchestré le tout. Puis tu sors du garage par la porte du côté, la claquant dans un bruit sonore. À l’extérieur, tu t’allumes une cigarette pour essayer de te calmer. Pour essayer de comprendre ce combat constant qui se fait dans ta tête… Une part de toi veut les écouter, veut savoir ce qu’ils veulent dire et l’autre partie veut tout simplement retourner s’enfermer dans la chambre d’hôtel où tu vis depuis ta sortie d’l’hôpital… « Ils font chier… » Qu’tu soupires à toi-même.

Ca sentait le coup fourré et pourtant : tu avais répondu présent à l’appel de tes grands-frères, lorsqu’ils avaient émis l’idée de cette intervention auprès de Kace. Aucune intention de le braquer. En fait, c’était le contraire. T’avais peur pour lui. Comme il avait eu peur lorsque quelques années plus tôt, t’avais sérieusement merdé. Tu le revoyais encore là, devant toi à te demander des explications alors que tu venais de planquer ta came derrière un buisson. De là à dire que tu prenais ton frère pour un imbécile à ce moment là, il n’y avait qu’un pas, que tu ne te serais jamais permis de franchir : tu essayais simplement de sauver ta peau.

Aujourd’hui, c’était à ton tour de le soutenir. De faire partie de cette piqûre de rappel, sans doute pas agréable mais nécessaire, à ramener les gens qu’on aime sur Terre. T’avais fait de ton mieux mais comme toujours, t’étais à la bourre. Cette fois contre ton gré : ton train avait mis mille ans. Putain, tout était contre toi. D’abord, il y avait cette permission, que t’avais galéré à avoir, à cause de celle que t’avais déjà eue pour te rendre au mariage de ton meilleur pote. Et maintenant… Le train en faisait des siennes ? Au secours ! T’avais envoyé un message à Uriah pour prévenir de ton périple et tu arrivais enfin. Quarante-cinq minutes de retard, clairement, t’étais dans ta moyenne habituelle… eh merde. à croire que c’était ta destinée d’exaspérer les autres en les faisant poireauter. Une fois là, tu saluais la compagnie et fronçais les sourcils : « il est où Kace ?! » t’étais tu exclamé, avant d’attraper une cigarette pour aller la fumer à l’extérieur ; où se trouvait d’ailleurs probablement ton frère… quelques mots échangés avec ta famille, tu t’eclipsais enfin pour allumer ta clope et saluer ton frère et… Mikhaila ?! Oh merde . Alors là, c’était officiel : ça sentait l’intervention à plein nez, même Kace devait avoir compris. Tu saluais la blondinette d’un signe de tête avant de lancer, posant doucement ta main sur l’épaule de ton frère « Tout à fait d’accord. Ils font chier. T’as du feu s’il te plait ? »

T’as envie d’tout casser, envie d’les envoyer promener… Parce qu’il ne comprend pas. Oh, t’as deviné c’qu’ils préparent. Surtout en ayant entendu les parolent d’Uriah et Skyler. Ça t’a résonné dans la tête lorsque t’as vu Mikki arrivé.
Frustré, agacé… Surtout un brin dégouté, t’es sorti du garage — t’as fui. Fuir, c’est tout ce que t’es bon à faire depuis un an. Fuir tes responsabilités, fuir la réalité… Et là avec tous c’monde, ça ta fait peur, puisque tu sais c’que ça veut dire. Ils veulent intervenir.
Hmm… Tu aimerais pouvoir leur donner la chance de les écouter, mais c’est trop tôt pour toi, trop tôt pour essayer d'arrêter de consommer… Mais, ce n’est pas la première fois qu’tu t’retrouves dans cette situation, n’est-ce pas ? Puisque l’alcool est une ancienne dépendance qu’tu n’as pas sue, résister. Un vice que t’as pas su évité, puisque t’as repoussé tout le monde qui a voulu t’aider… Tu t’es même pris la tête avec Sky il y a quelques semaines. Lui, qui est rarement agacé !
Alors, ouais… tu t’es levé et t’as sorti en claquant la porte. T’avais besoin de fumer, besoin de calmer ta tête qui n’pense qu’à une seule chose en ce moment et c’est ta flasque dans la voiture… Parce que t’as essayé de rester sobre pour être présent. Après, celui qui t’a contacté a demandé de l’être. Oh, ce n’est pas sans soupirer que t’as répondu que t’allais faire l’effort, hein, Kascian ? Pourtant, tu regrettes de l’être… Puisque tu ressens les effets du manque qui prend possession de ton corps petit à petit.
Les mains tremblantes, tu t’es allumé une cigarette, crachant ta frustration avec des paroles qui auraient pu en blesser plus d’un, s’ils t’avaient entendu… La réalité, c’est qu’deux personnes ont entendu tes paroles. Mikki, qui t’a interpellé en prononçant ton prénom et Ulysse, ton p’tit frère, même s’il a été de passage, il sera toujours ton p’tit frère. Tu t’es tournée vers eux, sortant ton briquet d’tes poches pour allumer la cigarette d’Ulysse.
— Personne n’comprend… Et j’crois pas que vous allez comprendre non plus.
Qu’tu dis à l’égard des deux individus avec toi. Malheureusement, t’es quelqu’un de têtu et orgueilleux… Ce ne sera pas facile pour toi d’avouer qu’tu merdes en c’moment. Faut pas te demander non plus d’avouer qu’t’as un problème, même si tu le sais que t’as un problème.

T’étais arrivé en pleine guerre mondiale. Ambiance qui te rappelait ta famille biologique, que t’avais fui pour te retrouver chez les Newell – à vrai dire, on ne t’avait pas vraiment laissé le choix. Tu grimaçais en voyant Kace claquer la porte, saluait rapidement la compagnie avant de débarquer. Tu ne savais pas vraiment quoi dire. Ca te rappelait furieusement cette fois où il t’avait choppé à dealer : t’avais merdé, aujourd’hui, c’était lui, qui merdait. Chacun son tour, un partout la balle au centre. Tu hésitais, le laissant pester et tirais sur ta cigarette en le remerciant de l’avoir allumée et tu lançais d’un air bienveillant « j’crois pas qu’ils veuillent se la jouer tribunal. T’es notre frère. On a peur pour toi. Y’a d’autres façons de le montrer, j’en convient : celle là est un peu… brutale. Mais écoutes au moins ce qu’ils ont à te dire ? Peut-être que c’est pas si mauvais ? P’t-être même que tu pourrais être surpris, qui sait ? » tu ne faisais que des suppositions. T’étais au courant de l’intervention, mais tu ne savais pas vraiment à quoi t’attendre, n’ayant jamais vraiment pris part à l’une d’entre elles… ou de loin. Tu n’aimais pas les confrontations. Du moins pas de la sorte : à la place de Kace, t’aurais clairement pris ça comme un piège. Couteau dans le dos, aussi bienveillant était il. Tu tapotais doucement le dos de ton frère d’un geste amical et lançais « allez. C’est qu’un mauvais moment à passer. On aura qu’a aller boire un verre et oublier cette merde, après. » tu lui adressais un clin d’oeil et haussais les épaules « p’t-être bien que … moi j’pourrais comprendre, si tu m’expliques ? Après tout… t’es bien placé pour savoir que j’ai souvent merdé, non ? » sourire bienveillant, tu soufflais la fumée de ta cigarette, tentant de rester le plus calme possible : loin de toi l’envie de mettre le feu aux poudres même si tu avais l’impression que du côté de Kace, le mal était fait.