16 mai 2024.

Laly et toi avez préparé ton anniversaire sans grande difficulté. Quatre jours avant, elle t'avait embarqué au supermarché sans la moindre difficulté, t'intimant qu'il fallait bien que tu choisisses de quoi faire ton gâteau. Depuis gamins, votre rituel c'est de faire vos gâteaux vous-mêmes, de préparer tout ça ensemble. Petits, c'était avec les nourrices. Désormais, c'est votre moyen de garder le contact l'un avec l'autre et ça te suffit ainsi. Parce que tu ferais n'importe quoi pour ta petite soeur, même peindre avec un pinceau de la taille d'un de ses pinceaux de maquillage tout un appartement si ça la rendait heureuse et si ça vous permettait de passer votre temps ensemble.

Ce matin-là, tu t'es donc réveillé tôt, profitant d'avoir laissé Laly dormir à l'appartement. Vous n'habitez pas très loin l'un de l'autre, mais ça fait partie de vos rituels d'anniversaire. T'as commencé à te faire couler un café et as préparé un petit déjeuner digne de ce nom. Quand elle s'est levée, tu lui as souri et montré tes efforts pour le petit déjeuner. Bien sûr c'est ton anniversaire et pas le sien, mais ça importe si peu. Tu lui as ensuite proposé, quand vous avez eu fini, de commencer à faire votre gâteau. Toi, t'aimes pas particulièrement la pâtisserie, sauf quand il s'agit de la manger, et la mauvaise grâce que tu y mets se ressent généralement dans le résultat, exception faite des jours où il s'agit d'en faire pour ta petite sœur, même si ça ne garantit pas le résultat pour autant.

- On s'y met ? D'ailleurs, comme tu n'as pas vu le thème de ce gâteau, je pense que ça va te plaire. Tu vois à son visage qu'elle est inquiète de cette information. Et à raison. Parce que tu trolles toujours complètement gratuitement. Et, non, elle n'est pas prête.

@Laly Qent

16 mai 2024.

Laly était toujours heureuse lorsqu'il s'agissait de passer du temps avec son grand frère. Petite, elle avait très rapidement appris à marcher pour le suivre, voire même le poursuivre. Il ne l'avait jamais rejeté, la sachant en sécurité avec lui alors qu'ils avaient été très rapidement abandonné dans les bras de différentes nourrices tandis qu'ils s'acharnaient à parfaire leurs carrières. Laly n'en avait pas autant souffert que Eamon car elle n'avait pas ce rôle redoutable de grand frère où il avait été très rapidement rendu responsable de sa petite soeur. Alors que la petite fille n'avait eu que pour responsabilité de soigner ses petites poupées. Toujours est-il qu'il avait été un excellent grand frère, à mettre en place des routines, des rituels et surtout, la sécurité. Pourtant Laly savait que son grand frère avait commis des erreurs, surement pour s'émanciper, faire ses propres choix, jouer avec l'adrénaline qu'il n'avait pas en jouant les nounous par interim. Cette lubbie d'affronter le danger et de le cotoyer nuit et jour ne lui était pas forcément passé mais à but différent. Désormais, il bravait le feu et le danger comme jamais et était très bon dans ce qu'il faisait. Laly était fière de son frère même si une fine rancoeur gravitait malgré tout.

Elle était chez lui, rituel oblige, surtout pour l'anniversaire de ce dernier.

La jeune femme se demandait se qu'il se passerait s'il venait à se mettre en ménage. Allait-il lui intimer de changer certaines choses ? Allait-il imposer la présence de sa soeur pour continuer ce qui leur tenait à coeur ? Laly ne se mettait jamais en position inverse. Avec ces différentes relations qui tournaient en rond ou qui finissaient mal, elle ne s'imaginait pas en arriver là. Alors qu'Eamon, aussi beau qu'intelligent, aussi fort que courageux, elle feignait l'indifférence mais elle ne doutait pas qu'un jour, son coeur battrait pour une femme et réduirait à néan leur vie à tous les deux.

Fort heureusementm elle se réveillait avec une odeur de petit déjeuner dans les narines. Un petit sourire naquit sur ses lèvres, Eamon avait fait le petit déjeuner alors que c'était l'homme du jour. Elle gardait une certaine réserve, son frère au fourneaux, cela allait devenir interressant. La jeune femme n'était pas un cordon bleu mais lorsqu'elle s'y mettait, étape par étape, cela ressemblait à quelque chose de mangeable tandis qu'eamon avait même la facilité à râter le plat le plus simple qui existait : Les pâtes. Laly enfila son bas de pyjamas en quittant peu à peu son sommeil et remit son t-shirt en place. En arrivant dans la cuisine, elle avait relevé ses cheveux avec une grosse pince. Lorsqu'il lui sourit, Laly sentait toujours bien, il était vivant bien là avec elle alors elle lui avait retourné. Jamais trop bavarde le matin, elle avait tout simplement grignotait et bu son café dans une sérenité certaine.

Ils étaient grand maintenant alors il était d'usage de préparer leur gâteau d'anniversaire respectif. L'annonce qui lui fit n'avait pas du tout rassuré la bibliothécaire qui fit une grimace évoquant ouvertement son ressentiment à ce sujet : « L'extincteur est à jour, j'espère ? » s'amusa t-elle, plissant le nez comme pour taquiner le quarantenaire. Il était dans les soldats du feu mais il était capable de faire le tour de l'appartement de Laly pour s'assurer que tout était aux normes en cas d'incendie mais de relativiser lorsque cela le concernait. Il avait toujours été ainsi, il ne se passait que très rarement en premier, c'était flagrant rien qu'aujourd'hui où c'était son jour, il avait encore pris les choses en mains. Laly avait une idée en tête cela dit et de son côté, elle avait fait les choses : « J'espère que tu es prêt cela dit, après le gâteau, je t'emmène quelque part. » Elle avait plus de trente ans maintenant, elle pouvait prendre les rennes et relâcher la pression constante que son frère maintenait lorsqu'ils étaient tous les deux. Aussi, elle mit tout son coeur pour ne pas le regarder à ce moment-là, son frère n'aimait pas les surprises mais pour aujourd'hui, il n'avait rien à dire. C'était, à coup sûr, son cadeau d'anniversaire et comme Eamon adorait l'adrénaline, il allait être servi. « Il sera à quoi ce gâteau merveilleux dont tu m'en as caché le fond et la forme ? » Le taquiner était devenu une sorte de jeu sans fin mais elle l'aimait plus que tout. « C'est parti ! » Elle se lava les mains et attendit les directives du brun, prête à devenir la parfaite commise.
@Eamon Qent