( running up that hill )
feat  @Eamon Qent

Jusque là, l’éviter avait été plus simple qu’elle ne l’avait cru possible. La police et les pompiers avaient souvent tendance à se retrouver sur les mêmes lieux, surtout dans une ville où la grande majorité des crimes sont en rapport avec les gangs. Et pourtant, si elle l’avait parfois aperçu quelque part, il lui avait été simple de se cacher. Bien sûr, c’était toujours avec la boule au ventre qu’elle se rendait sur les lieux d’un crime nécessitant l’intervention d’une équipe de la caserne. Incendies, agressions… Elle devait avoir une bonne étoile, car jusqu’ici, ce n’était jamais le groupe d’Eamon qui avait dû gérer cela. Le hasard avait l’air d’être de son côté. Mais pour combien de temps ? Son nom était revenu si souvent dans les conversations et dans les différents dossiers qu’elle n’avait pas pu totalement l’éviter. Cela ne faisait que quelques jours qu’elle était en poste quand elle avait appris qu’il était chef de brigade. A partir de là, son cœur s’était à la fois serré et emballé à chaque fois que quelqu’un l’avait mentionné. Si quelqu’un avait remarqué le léger soulagement qu’elle avait ressenti à chaque fois qu’elle était arrivée sur une scène de crime où il n’était pas, personne ne lui avait rien dit. De toute façon, à part un ou deux collègues de longue date - en poste avant son départ - personne n’était au courant de son histoire avec Eamon. Et ceux au courant s'étaient bien gardés de faire des commentaires.

Elle est tranquillement assise à son bureau, les yeux volant d’une information à l’autre sur un dossier retord pour lequel les pistes allés dans tous les sens, quand son chef débarque dans son bureau : “Un incendie s’est déclaré à l’université, ramène toi !” Elle attrape sa veste sans répondre et le suit dans la voiture. L’adrénaline afflue dans son sang à vitesse grand V et en même temps, le mot incendie fait sonner tous les signaux d'alarme dans sa tête. Est-ce le grand moment ? Elle fait son possible pour sortir Eamon de sa tête… mais est-ce bien possible quand elle l’a encore autant dans la peau ? Elle ressent une drôle de sensation, comme si ça la piqué sous son épiderme mais que ses ongles n’étaient pas suffisants pour la soulager, même en se grattant jusqu’au sang. Pourtant d’habitude, ce genre d’intervention, c’est ce qui l’excite le plus. Son cerveau, pourtant en ébullition face aux différentes théories qui fusent dans tous les sens, n’arrête pas de lui imposer le visage d’Eamon quand elle lui a dit qu’elle s’en aller. Heureusement, quand elle se retrouve face aux flammes qui lèchent les murs de l’université, celui-ci lui lâche enfin la grappe quelques secondes. Une équipe est déjà en place et une rapide analyse de celle-ci lui permet de se rendre compte qu’il n’est pas là. Alors ces neurones se remettent en place et s’activent enfin sur autre chose que l'obsession qui la dévore. L’équipe d’intervention en place les briefs rapidement : l’une des salles utilisées pour les travaux pratiques de chimie a explosé. Il n’est pas difficile de comprendre que si on leur a demandé d’être présent, c’est sans doute parce que même si cette explosion est accidentelle, elle peut avoir un lien avec une de leur affaire en cours.

Des sirènes se font entendre et un second camion de pompier se gare proche du premier. Son chef, occupé lui fait signe que c’est à elle d’aller expliquer la situation. Elle grimace, parce qu’elle ne s’est pas encore retourné mais qu’elle a senti l’air se charger d’électricité alors, elle sait. Elle entend sa voix, et tout à coup, son cœur fait un looping - ce traître ! Mais son ton est froid et les flammes qui sortent encore des fenêtres ne suffisent plus à la réchauffer. Mais après tout, à quoi s’attendait-elle ? À ce qu’il saute de joie et la prenne dans ses bras en la faisant tourner dans les airs ? Elle n’est pourtant pas complètement stupide. Et puis, ils sont tous les deux en service, ce n’est pas le moment de jouer carte sur table et de mettre en évidence le fait qu’ils se connaissent depuis longtemps. Elle se convint donc qu’il n’est pas froid, mais professionnel. “Salut.” répond-t-elle sur un ton égal, presque surprise que sa voix ne chevrote pas. Elle avait oublié leur différence de taille, alors elle relève le visage avec sa main en visière pour se protéger du soleil. “On attend que vos collègues aient totalement maîtrisé le feu pour envoyer la scientifique, mais ça sent la synthétisation qui a mal tourné à plein nez.” En le vouvoyant, elle essaye de mettre une distance entre eux. Cependant, elle ne peut s’en empêcher, ses yeux le détaille de haut en bas et Dieu sait qu’elle a beau en porter un elle-même, le voir en uniforme lui donne des papillons dans le ventre. La sensation sous sa peau revient de plus belle, et elle doit serrer et desserrer plusieurs fois les poings pour tenter de passer outre. “Ils les recrutent au berceau apparemment maintenant.” commente-t-elle, histoire de faire la conversation. C’est débile, ça a toujours été le cas. Plus ils sont jeunes… plus leur esprit est facilement manipulable.

( running up that hill )
feat  @Eamon Qent

Elle savait qu’elle aurait dû se mordre la langue et éviter ce commentaire idiot. La réponse d’Eamon ne se fait pas attendre et elle est encore plus piquante que ce qu’elle croyait. Pourquoi cherche-t-elle à discuter avec quelqu’un qui, clairement, préférerait être en train d’affronter les flammes plutôt que de parler avec elle ? D’ailleurs, si elle s’écoutait, elle enfilerait une veste et irait elle-même éteindre le feu juste pour ne pas avoir cette conversation. “C’est sur que TOI, tu sais de quoi tu parles.” marmonne-t-elle entre ses dents, abandonnant le vouvoiement au passage. Ils ne se sont pas adressé la parole depuis sept ans, et il aura fallu approximativement 49 secondes pour qu’elle commence à être désagréable. Elle essaye de se convaincre que c’est lui qui a commencé, comme s’ils avaient douze ans et que se chamailler alors qu’ils sont dans une situation dangereuse est la plus logique des réponses dans ce cas précis. Il faut dire, que ça a toujours été dans son caractère que d’aller directement à la confrontation. Elle a depuis longtemps perdu le compte du nombre de fois où elle a préféré lui rentrer dedans plutôt que d’essayer d’avoir une discussion posée. Elle se rappelle que c’est aussi pour ça qu’elle est partie : parce qu’il a toujours préféré affronter le danger seul plutôt que de la laisser être dans les parages pour protéger ses arrières. Comme si elle n’était pas la raison même du pourquoi il se mettait en danger. Mais elle préfère ne pas aller dans cette direction, le risque que des souvenirs plus plaisants que ceux-là l'assaillent est bien trop grand. La chaleur des flammes est un rappel suffisant des nuits qu’ils ont passées l’un contre l’autre.

Il semblerait néanmoins qu’il soit trop tard. Elle serre les dents, la tête pleine d’images d’eux. Sa bouche contre le point sensible dans sa nuque, qui chauffe actuellement à cause des flammes. Ses doigts, glissés entre les siens qui lui réchauffent les paumes alors que son pouce caresse tendrement le dos de sa main. Si elle était intelligente, elle tournerait les talons maintenant, le laissant sur cette remarque et ce souvenir qui est aussi un rappel du début de leur histoire. Mais son corps refuse de bouger, ses yeux n’arrivent pas à se détacher de son visage en s’attardant continuellement sur ses lèvres. C’est dingue, d’avoir autant envie de l’attraper par le col pour les embrasser. Pourtant, elle a pesé le pour et le contre longtemps avant de revenir. Elle aurait dû savoir qu’elle n’était pas guérie de lui. Ses ongles s’enfoncent dans les paumes de ses mains, traçant des petites marques en forme de croissant de lune qui l’encre dans la réalité. Elle doit trouver un moyen pour résister aux pulsions soudaines qui pourraient lui faire faire n’importe quoi. Alors, elle choisit l’attaque. “M’enfin, je suis quand même rentrée depuis neuf mois tu sais.” Le sous-entendu est là, tel un éléphant entre eux. Je suis là depuis autant de temps, et je n’ai pas cherché à te voir. La vérité ? Bien sûr qu’elle l’a fuit, qu’elle s’est même cachée dès qu’elle a eu ne serait-ce que l’impression de l’apercevoir. Mais est-ce qu’il est obligé de le savoir ? Il est plus simple pour elle, pour lui, pour eux - un eux qui n’existe pas - qu’il pense qu’elle n’a juste pas chercher à entrer en contact avec lui. Qu’elle n’a pas ressenti, à chaque seconde depuis qu’elle a remit les pieds à Fall River, l’envie de débarquer chez lui pour s’excuser de l’avoir fait souffrir et essayer d’obtenir son pardon. Elle ne le mérite pas, elle le sait, alors pourquoi tenter de l’obtenir ? Il n’a pas essayé de la voir non plus. Une partie d’elle voudrait qu’il ait tourné la page : ça serait bien plus simple. Mais ce qu’elle lit dans ses yeux évoque plutôt la haine. Et tout le monde sait que le contraire de l’amour, ce n’est pas la haine : c’est l’indifférence.

( running up that hill )
feat  @Eamon Qent

Alors qu’il renvoie le même ton qu’elle a utilisé, Echo se rend compte de quelque chose : elle a poussé trop loin, elle le sait. Et tout à coup, elle s’en veut d’avoir été mauvaise avec lui. Si elle espère qu’il lui pardonne, ou au moins, qu’il ne la déteste plus, elle s’y prend comme un pied. Elle n’a aucune raison de le haïr, alors qu’il en a une très bonne. C’est elle qui l’a fuit. Qui a fui devant ce qu’elle ressentait et ce qu’elle aurait pu abandonner pour lui. C’est elle, qui va devoir mettre en sourdine sa personnalité électrique et passionnée pour espérer retrouver quelque chose avec lui. Parce qu’au final, c’est ce qu’elle souhaite : son pardon d’abord et avant tout. Elle ne peut pas espérer plus que ça, quand bien même son estomac se tord à l’idée de ne jamais retrouver son amour. Elle ne le mérite plus. L’a-t-elle même un jour mérité alors qu’il a tout fait pour elle ?

“Eamon, attend !” crie-t-elle presque, en faisant quelques pas rapides à sa suite et en attrapant son bras. Elle laisse sa main glisser le long de ce dernier pour attraper ses doigts. Ce premier contact physique en sept ans, envoie une décharge électrique dans tout son corps. Mais c’est une décharge agréable, une de celles qui vous ancre dans le monde réel et vous rappelle pourquoi vous êtes vivant. Elle attend que le reste de son équipe se soit éloigné, leur jetant des coups d'œil pour leur faire comprendre que ce qui va se dire ne les concerne pas, qu’ils font mieux de déguerpir et de leur laisser un peu d’intimité. Tant pis pour la subtilité et le besoin de cacher ses secrets. S’ils n’ont pas besoin de tout savoir, ils comprennent assez bien le message qu’envoie ses yeux. Elle se rend compte qu’elle tient toujours sa main et la lâche soudainement, même si ça lui fait mal parce qu’elle a presque l’impression de s’être brûlée en se rendant compte à quel point elle voudrait la tenir toute la vie. “Je n’aurais pas dû dire ça.” dit-elle, penaude tout à coup. Il ne mérite pas qu’elle soit désagréable avec lui. S’il mérite quoi que ce soit, c’est qu’elle rampe, qu’elle s’excuse à genoux d’avoir été une telle idiote pour le repousser. Elle n’ira sans doute pas jusque-là, même s’il le lui demande parce qu’elle est quand même un peu trop fière pour en arriver là et que s’il ne le sait pas, c’est qu’il ne l’a connait pas bien.

Elle a beau s’être rendue compte depuis longtemps qu’elle lui a laissé son cœur entre les mains en partant de Fall River, se rendre compte qu’il a présent tout le pouvoir sur ce qu’il peut advenir d’eux lui donne une horrible sensation de vertige. Elle ne peut rien faire, ce n’est pas elle qui va mener la danse et c’est quelque chose à laquelle elle ne s’était pas préparée. “Excuse-moi, je n’aurais pas dû dire ça, c’était petit et mesquin.” dit-elle, en le regardant droit dans les yeux. Il l’a connait assez pour savoir que ces mots sont sincères, car elle n’est pas vraiment du genre à s’excuser pour sa personnalité en temps normal. Au contraire, elle est plutôt du genre “Tu m’aimes comme je suis, ou tant pis”. Elle se mordille la lèvre en penchant légèrement la tête sur le côté, comme le faisait quand elle avait besoin de lui demander quelque chose qu’elle n’était pas certaine d’obtenir, espérant qu’il va accepter ses excuses et se radoucir également. Ce n’est pas jouer franc-jeu que de se servir de vieille tactique comme ça, mais elle n’a pas vraiment le choix. “Tu viendrais avec moi à l’intérieur s’il te plait ? Ton expertise sur le sujet m’intéresse… toujours.” demande-t-elle doucement, en chuchotant presque le dernier mot.

( running up that hill )
feat  @Eamon Qent

Bon, elle n’espérait pas qu’il se calme juste parce qu’elle a lui a fait les yeux doux et qu’elle s’est excusé mais tout de même, elle est un peu blessée de se faire rejeter ainsi. Elle le mérite pourtant, mais il lui est assez difficile de mettre son égo totalement de côté. D’autant plus pour lui demander de l’aide pour quoi que ce soit alors qu’elle cherche toujours à prouver qu’elle peut se débrouiller elle-même. Elle n’a pas vraiment besoin de son aide à l’intérieur d’ailleurs… Mais elle voulait qu’il vienne l’aider parce que maintenant qu’ils se sont enfin adresser la parole et qu’elle n’a pas fui en courant : elle n’a plus envie qu’il s’en aille. Elle veut qu’il reste encore, même si son cœur bat à tout rompre dans sa poitrine et qu’elle a la paume des mains moites d’avoir tenu la sienne pendant quelques secondes. Il a toujours eu cet effet extrêmement troublant sur elle, cet effet qui l’a faisait dérailler et rechercher sans cesse sa compagnie alors qu’elle n’était de base, là que pour le surveiller. Elle se revoit l’accoster sous tous les prétextes, même si c’était pour l’entendre se moquer d’elle et de ses intentions. Même quand on essayait de lui faire comprendre que si elle était tant sur son dos, ce n’était pas seulement parce qu’elle le soupçonnait de quelque chose mais bien parce qu’elle ressentait quelque chose. Même s’il avait quitté les Iotas, il lui était trop difficile d’admettre qu’elle puisse ressentir quelque chose pour quelqu’un avec un passé - ou un présent, comme elle essayait de le prouver - criminel. Même si ce n’était qu’une attirance certaine au début et que peu à peu, ses sentiments se sont imposés à elle de manière si claire qu’il lui a été impossible de lutter contre eux.

“Je comprends.” répond-t-elle, tout de même très déçue, même si elle essaye de ne pas le faire ressentir dans ses paroles. Elle ne va pas non plus le supplier, elle a ses limites. Et puis, la vérité c’est qu’elle n’est pas bien sûr qu’elle ait le droit de l’embarquer avec lui sur ce que son équipe considère maintenant comme une scène de crime. Les flammes ont cessé et pourtant, elle n’arrive pas à tourner les talons, à aller faire son travail alors que c’est d’habitude la seule chose qui lui donne ne serait-ce qu’envie de sortir de son lit le matin. Eamon est là, et tout à coup, tout lui semble bien moins important que de passer quelques instants de plus avec lui. Alors qu’elle le fuit depuis neuf mois - ou sept ans peut-être ? Il lui fait encore tourner la tête, aspirer à autre chose que d’être la meilleure et la plus efficace dans son travail. Elle s’approche alors qu’il a reculé, envahissant son espace comme elle a toujours aimé le faire, comme un aimant qui ne peut s’empêcher de s’approcher d’un autre. “Mon chef est là-bas.” dit-elle, en désignant l’homme qui se tient dos à eux et qui regarde également le bâtiment. Un des membres de l’équipe d’Eamon est déjà en train de discuter avec lui puisque son chef à lui s’attarde à rester avec elle. Il est si proche qu’elle peut sentir le parfum de son après-rasage malgré l’odeur de brûlé autour d’eux et elle doit se contenir pour ne pas le toucher à nouveau. “Oui, c’est sans doute un accident...” Pourtant, est-ce que cela doit rester impuni ? Elle sait que non. Alors pourquoi est-ce qu’elle ne court pas vers les lieux pour être la première à trouver des indices ? Pourquoi elle se contente de discuter avec lui comme s’il n’y avait pas plus important à faire ? Et pourquoi cela ne l'effraie-elle pas plus que ça qu’il puisse avoir tant d'effets sur elle ? “Merci pour ces infos. Je… Je vais y aller maintenant alors.” dit-elle, ses yeux toujours plongés dans les siens. Et pourtant, elle ne bouge pas d’un pouce.

( running up that hill )
feat  @Eamon Qent

C’est idiot. Ce n’est pas en restant planté là que les choses vont changer, que miraculeusement, Eamon va lui pardonner. Et pourtant, elle ne peut se détacher de lui. Elle continue de le fixer, les souvenirs dansant sous son crâne. Elle s’en veut de l’avoir évité pendant aussi longtemps. Car elle aurait eu toutes les occasions du monde de chercher à se faire pardonner. C’était un comportement immature, elle le sait, mais dès le moment où elle a franchi la porte de son appartement en lui promettant de ne jamais revenir sept ans plus tôt, elle a su qu’il n’y aurait pas de retour en arrière. Que l’abandonner ainsi, c’était tiré un trait sur eux pour toujours. Elle l’a fuit, parce qu’elle sait qu’elle n’obtiendra jamais son pardon. Dans son esprit, pour obtenir quelque chose, il faut le mériter. Et elle s’est d'habitude, toujours battue pour obtenir ce qu’elle pensait mériter. Mais le pardon d’Eamon ? Elle ne le mérite pas, alors elle n’est pas certaine d’avoir la force de se battre pour l’avoir. Aussi, elle sait qu’elle ne pourra jamais être juste amie avec lui sans espérer plus. Sans ressentir le besoin de retrouver ce qu’ils avaient avant qu’elle ne fiche tout en l’air pour un poste qui ne lui a apporté de la joie que lorsque sa vie était en danger.

“Je… Oui, j’y vais.” Ses pieds lui donnent l’impression d’être vissés au sol. Comme si elle avait des boulets aux chevilles ou que ces chaussures étaient enfoncés dans du ciment. Et il ne bouge pas non plus. Ils restent ainsi encore quelques secondes à se fixer. Elle a les mots au bord des lèvres. Des excuses qui n’ont pas de sens ici et maintenant et qu’elle voudrait néanmoins lui présenter. Est-ce son cœur qu’elle entend se briser alors qu’il fait le premier pas pour se détourner d’elle ? Elle comprend que ce n’est pas le moment… et son cerveau ajoute que ça ne le sera sans doute jamais. Elle n’a pas le droit de lui en vouloir d’être le premier à partir puisque dans l’absolu, elle est celle qui s'est enfuie la première quand elle a eu l’impression que ses sentiments étaient trop forts. Alors quand il prononce son nom, les petits morceaux de son corps stoppent leur chute, retenus par un fil invisible. “Oui ?” demande-t-elle, la voix un peu trop pleine d’espoir. Il pourrait lui demander n’importe quoi. De la chose la plus personnelle, à simplement lui ordonner de ne plus jamais lui adresser la parole - ce qu’elle ferait, à contre-coeur bien sûr, mais il peut tout obtenir d’elle.