1. Dans la famille Newell, on a une devise “Quand on aime, on ne compte pas.” Le jugement des autres aurait pu être un frein à cette devise, mais ce ne fut jamais le cas. Une fois l’accréditation famille d’accueil obtenue, la maison ne cessa de s’emplir et de se vider de nouvelles têtes à choyer. Echo se rappelle de son enfance comme d’un joyeux chaos de rire, de dispute sans conséquence et de spectacle pour ravir les yeux de leurs parents. Les enfants adoptés n’ont jamais été moins ses frères et sœurs que sa famille biologique. Si les affinités ne se choisissent pas forcément, il n’y eut jamais de cas où elle a détesté l’un d’entre eux.

2. Ses parents non plus, ne firent jamais de préférence pour qui que ce soit. Elle n’eut jamais raison sous prétexte qu’elle était une fille biologique. Son avis fut approuvé si, et seulement si, il était le meilleur. C’est sans doute à cause de cela que son sens de la justice et son besoin de la faire respecter fut si tôt un aspect général et important de sa personnalité. Sa situation familiale lui donna également une volonté à toute épreuve pour toujours défendre plus faible qu’elle. Ses parents ne lui reprochèrent jamais d’être convoquée parce qu’elle s’était battue pour la défense des plus opprimés. De la primaire au lycée, Echo fut la justicière des harcelés et des laissés-pour-compte.

3. Pourtant loin d’être une cancre, on ne peut pas dire qu’Echo ait une passion dévorante pour les études. C’est pourquoi, lorsqu’à la fin de ses études au lycée, elle décide de s’inscrire à l'académie de police, cela ne surprend que peu de monde. Si quelques professeurs tentent de l’encourager à plutôt poursuivre des études, ses parents n’en font rien, conscient qu’une fois que leur fille a pris une décision, il est quasiment impossible de la faire dévier de son projet. Ils la mettent en garde néanmoins, son genre (féminin) et sa taille (1m57) risquent d’être des obstacles importants dans la façon dont les autres vont la percevoir. Cependant, ils la savent assez pugnace et tenace pour donner dix fois plus que les autres pour réussir si cela est nécessaire.

4. Sans surprise, à l’académie, elle hérite du surnom de “demi-portion” et ses collègues masculins s’en donnent à cœur joie quand il s’agit de la mettre dans une situation délicate. Mais la jeune femme refuse de se plaindre et encaisse chaque critique et chaque remarque sans sourciller. Et puis, quand les résultats tombent, il est encore plus simple d’oublier la misogynie et les critiques de ces idiots. Sans être la meilleure de sa promo, elle s’en sort avec un très bon classement. Mais c’est surtout sa force de caractère et son sens aigu de la justice qui la distingue des autres. Echo, ce qu’elle veut, c’est faire les choses bien et pour ça, elle n’a pas besoin qu’une bande de crétins la respectent ou la craignent.

5. En trois ans, elle devient un élément important du commissariat et gravit les échelons grâce à son sérieux et son investissement. Toujours prête à donner un coup de main, elle devient avant tout un soutien psychologique important pour le reste de l’équipe qui sait que sa bonne humeur sera toujours un phare dans la tempête. Dans le plus grand secret, une unité d’élite (encore non officielle) est mise en place en ville. Évidemment, le chef de sa brigade la recommande vivement au chef du groupe. Outre le fait qu’elle est une très bonne enquêtrice, il sait que son sens aigu de la justice sera un atout pour l’unité.

6. Et encore une fois, on aura eu raison de lui faire confiance. Echo s'investit corps et âme dans sa mission. C’est d’ailleurs comme ça qu’elle fait la connaissance d’Eamon. Son nom revient à plusieurs reprises dans un dossier qu’on lui a attribué et elle a besoin de connaître le fin mot de l’histoire. Pour elle, Iotas un jour, Iotas toujours, et sous ses airs angéliques, elle ne peut s’empêcher de penser qu’il y a forcément quelque chose qui cloche chez lui. On ne quitte pas un gang sans les conséquences qui vont avec. Alors forcément, Echo devient une vraie sangsue. L’homme ne peut faire un pas sans qu’elle débarque pour lui demander des comptes. S’il lui rit au nez la plupart du temps, Echo commence à trouver cela amusant aussi. Et puis, ça serait mentir que de dire que son cœur ne bat pas un petit peu la chamade à chaque fois qu’elle le voit. Mais il est hors de question qu’elle craque, jamais elle ne tombera amoureuse d’un criminel, qu’il le soit encore ou non.

7. Et puis un jour, cette amoureuse du risque et de l’adrénaline… prend le risque de trop. Celui qui aurait pu lui coûter la vie. Heureusement, si Eamon n’échappe que très rarement à sa surveillance… Il semblerait que la réciproque soit vraie. Sans lui, elle n’est pas certaine qu’elle serait encore là pour raconter cette histoire. Tel son preux chevalier qui apparaît au meilleur moment pour un plot twist digne d’une scène de film, Eamon l’extirpe in extremis d’une situation catastrophique. Alors quand la pression et l’adrénaline retombent, ils craquent. Elle peut encore rejouer la scène dans sa tête seconde par seconde. Il n’aurait manqué que la pluie pour être dans une vraie rom-com. À cet instant, il n’y a que le baiser qu’ils partagent après des semaines à s’être tourné autour, qui peut calmer les tremblements de son corps. Elle se rappelle de l’impression de fondre dans ses bras. De la chaleur qui monte dans le creux de son ventre. D’avoir pensé “Et puis merde !” en accrochant ses bras autour de son cou. Un instant magique imprimé au fer rouge dans ses souvenirs.

8. Au début, les choses se passent à merveille entre eux. Ils ne se font pas de belles promesses de s’aimer toute la vie, ils prennent les choses au jour le jour. Pourtant, elle sent bien qu’elle est amoureuse de lui et qu’il met son monde sans dessus dessous. Et puis, quoi de plus romantique pour elle qu’Eamon, prêt à l’aider dans sa carrière en reprenant contact avec le gang pour devenir son indic’ personnel ? Ensemble, ils vivent pendant un temps, une vie à mille à l’heure. Ils vont fouiner partout, se mettent en danger en se jurant de ne pas recommencer le lendemain. Leurs familles respectives commencent même à se faire un peu de soucis pour eux quand ils s’aventurent un peu trop près du terrain de jeu des Iotas. Alors quand Eamon lui annonce qu’il arrête, les doutes assaillent Echo. Est-ce qu’elle l’aime ou est-ce l’aventure qu’il lui fait vivre dont elle est tombée amoureuse ? Sans ça, elle s’ennuie. Elle tourne en rond tel un lion en cage. Alors forcément, quand le FBI lui propose un poste à New-York, dans une autre unité, elle n’hésite pas. L’appel du danger est plus fort que ce qu’elle ressent pour lui. Sans crier gare, elle met un terme à leur relation et s’envole pour la ville du crime, lui promettant de disparaître, pour ne jamais revenir.

9. Et elle n’aura pas menti. Pendant plusieurs années, Echo va quasiment disparaître des radars pour la plupart des habitants de Fall River. Les membres de sa famille lui rendront bien évidemment visite, mais elle ne remettra pas les pieds en ville. Absorbée par sa carrière, par les missions, par le danger, l’adrénaline à chaque fois qu’elle monte dans un 4x4 blindé, sept années passeront en un clin d'œil. La OCVC (Organized Crime and Violent Crime Section) lui apporte toute l’adrénaline qu’elle recherchait. Elle lui donne tout son temps, toute son énergie et toute sa passion. Si bien, qu’elle n’en dispose plus, pour elle, ni pour personne d’autre. Sa vie personnelle passe au second plan. De temps à autre, elle trouve bien quelques bras pour se détendre, mais y investir son cœur ? Pourquoi faire ? Et puis, elle sait que celui-ci appartiendra toujours à un autre. Elle est peut-être partie, mais elle lui a laissé cet organe entre les mains.

10. Si elle revient à Fall River, c’est parce qu’on lui fait comprendre que ses nouvelles compétences vont être bien utiles à l'unité des renseignements criminels qui a été mis en place en ville. Et puis, sa famille lui manque. Sept ans à ne les voir qu’à Noël et pour leurs anniversaires commencent à lui peser. Elle qui se pensait sans attache entrevoit un futur solitaire qui l’effraie. Mais comment revenir sans avoir à affronter ce qu’elle a laissé ici ?