ILIAN ⊹ i swear i lived

Des idées à la con ? t'en as à la pelle. T'as beau avoir la parfaite tête du petit ange qui ne sort jamais de dinguerie et savoir être très sérieux, tu sais aussi déconner à bien des niveaux. Sans doute aussi que le fait d'être enfin avec Joanna a changé beaucoup de choses, pour toi, il faut le dire. Si la jeune femme est encore plus sérieuse que toi, encore plus capable de se faire traiter de "pas drôle" voire pire de "coincée" (avec des compléments de noms pas très glorieux), lorsque vous êtes tous les deux, vous trouvez une légèreté que vous ne connaissez que peu. Surtout elle. Sauf que tu n'es pas avec Jo, là tout de suite. Tu as rejoint Ilian et tu as pris la voiture de ta grand mère direction l'extérieur de la ville.

Ilian, c'est devenu ton pote. Après une première rencontre houleuse où tu l'as confondu avec un autre type de votre entourage - vous en riez encore quelques fois, surtout parce que le fauteuil roulant dans lequel ton pote est resté ne t'a même pas paru être l'indice le plus évident sur son identité ou, en l'occurrence, sa non identité - vous êtes devenus potes. Faut dire que t'es complètement le genre à reconnaître tes erreurs et à les assumer. Même si tu aurais préféré ne pas faire monter la vinaigrette tant pour lui que pour toi, c'est un fait.

Le ronron du moteur de la voiture vieillissante de ta grand-mère fait office de conversation entre vous quand finalement, tu romps le silence, alors que tu embrayes littéralement la vitesse supérieur de la voiture.

- Du coup, tu me disais, avec ton frère, les choses se sont vraiment améliorées finalement ?

@Ilian Chase

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Dernièrement, Ilian passait moins de temps avec ses "potes", ceux qu'on pouvait qualifier de mauvaises influences, ceux avec qui il trainait quand il se droguait. Ça aussi, il ne le faisait plus, en tout cas pas depuis une conversation qui l'avait chamboulé et fait comprendre que ses actions, en plus de l'avoir mis dans un fauteuil roulant, avait des conséquences. Et puis, il faut dire qu'ils ont grandi les bougres, avancés dans la vie, eux. Pendant que lui était coincé dans ce fichu fauteuil depuis ses 17 ans et qu'il n'avait pas l'ombre d'une histoire d'amour à l'horizon, heureusement, en dehors de sa famille et de ses potes, il y avait Charles, qu'il mettait dans une catégorie à part. Ils s'étaient rencontrés dans des circonstances assez drôles, même si sur le coup, ça n'a vraiment pas été le cas. Le plus important, c'est qu'il avait un ami.

Il l'avait embarqué avec lui dans sa voiture, et ils roulaient vers une destination complétement inconnue, Ilian n'avait même pas encore posé la question, il profitait simplement du bon temps, fredonnant la musique que Charles avait mise, tout en regardant la route pour essayer de deviner où est-ce qu'elle va mener. Le suspense était donc à son comble.

- Oui, ça va mieux entre nous, en tout cas, j'en ai l'impression. Depuis mon accident, il a mis de l'eau dans son vin, il fait des efforts... Il essaie de faire au mieux. Même si j'ai toujours un peu l'impression qu'il se sent coupable alors que je voudrais juste qu'il me voit comme son frère. Mais au-delà de mes complexes, oui, ça va beaucoup mieux. Et toi, alors ? Comment ça va, dans ta vie ?

Hasarda-t-il, car il se rendait compte qu'il connaissait trop peu la vie de Charles, en dehors de la personne avec laquelle il l'avait confondu, mais il ne connaissait pas sa famille ou ses amis.

- D'ailleurs, j'ai fait des progrès dans ma rééducation, je vais peut-être pouvoir remarcher finalement, ce serait cool.

L'idée de partir le temps d'un ou deux jours, voire quelque heures, en dehors de la ville te trotte dans la tête depuis un petit moment, à vrai dire. En d'autres circonstances, tu l'aurais fait simplement, en proposant à Joanna. Mais, de temps en temps, même si tu as parfois l'impression de ne pas passer assez de temps avec elle, tu as conscience que tu as aussi envie de passer du temps avec tes amis. C'est peut-être pour ça qu'Ilian n'a pas vraiment eu le choix. Mais tant pis, il n'avait pas l'air plus embêté que ça par cette vérité. Toi non plus, d'ailleurs, il faut dire.

Le silence entre vous brisé, tu attends sa réponse, qui te fait sourire. Toi qui es enfant unique, tu n'aurais pas aimé passer une vie entière à bouder ton frère ou ta soeur si tu en avais eu, quelle qu'en soit la raison, même si ce n'est pas vraiment de ton fait, ce que t'as l'impression être le cas entre Ilian et son frère. Enfin, pour le peu que t'as compris, tu t'es refusé à poser trop de questions envahissantes, préférant en apprendre sur lui au fur et à mesure.

- Tu penses que parce qu'il se sent coupable il ne te voit pas comme ton frère ? Cette idée te paraît étrange. Tu l'as vu avec tes potes desquels tu es super proche : dans certaines circonstances, la culpabilité ne t'a jamais empêché de toujours les considérés comme tes "bros", tes frérots, autrement dit - ce sobriquet ridicule pour la simple et bonne raison qu'il ne s'agit, à ton grand damne, que d'un état d'esprit. Tu hausses les épaules. Moi ça va, les choses se passent plutôt bien avec Joana. Les choses sont simples - elles l'ont toujours été, mais elles le sont encore plus depuis qu'on est ensemble - et c'est assez fou de dire qu'on s'est compliqué la vie à penser qu'on ne s'intéressait pas l'un l'autre. Mais pas grand chose, sinon. Je crois que la dernière fois tu avais déjà su que ma tante avait été innocentée ? Tu ne mentionnes pas ton père. Tu t'y refuses. De toute façon, depuis qu'il est sorti de prison, tu n'as pas eu de nouvelles, pas besoin de quoi que ce soit mentionné à son sujet.

De justesse tu t'empêches de freiner sous le coup de la surprise. Ce serait dommage de massacrer ses efforts et d'avoir un accident qui vous coûterait beaucoup à tous les deux.

- Mais non ?! C'est super ! Le kiné t'a dit quoi ?

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