Tu ne pouvais être que ravis d’être avec Charles, d’ailleurs, tu ne voyais pas d’autres personnes pour aller au cinéma. Éventuellement ta meilleure amie, mais quand tu repenses à votre dernière sortie, tu t’étais ravisé de l’inviter aujourd’hui. Elle était tout ton contraire, celle qui aime se montrer, qui aime crier et danser dans la rue, tout ce que tu détestes, tu aimes ton petit cocon et être au calme. Charles pour ça, te ressembler énormément et c’est aussi pour ça que tu appréciais sa compagnie, et pas parce que tu avais déjà imaginé être en couple avec lui. C’était au tout début que tu t’étais imaginé ça, il était ton genre, et il venait de débarquer avec un lourd passé, assez mystérieux le garçon. Et puis ça t’était passé quand tu avais su qu’il était en couple, mais tu avais appris à le connaître et tu l’aimais bien ce garçon. Depuis, vous vous retrouvez souvent et tu aimes être avec lui, en tant qu’amie bien sûr, tu ne voudrais pas être un sujet de discorde, loin de là. Charles n’était pas contrariant, tu aurais pu choisir n’importe quoi, ça ne le dérangeait pas, ce qui te faisait bien rire, d’ailleurs sa remarque te faisait sourire. « Je ne t’aurai pas fait supporter ça, je suis pas méchante quand même ! » Même si tu es fan de l’univers Disney, tu n’aurais pas fait subir ça au jeune homme, le pauvre. Et de toute façon, tu crois te souvenir qu’il aimait bien l’univers Marvel, parce que tu l’écoutes quand il parle, même si parfois, il en doute parce que tu es souvent tête en l’air, mais tu sais aussi écouter. Alors que vous avancez dans la salle, tu prends le soin de bien choisir la place, en prenant compte de Charles qui ne voulait pas être trop devant, ce qui t’arrangeait puisque tu détestais ça. Le cinéma, c’était avant tout un certain confort et le choix de la place était primordiale. Tu trouves rapidement deux places et vas t’installer là-bas. Charles est satisfait, tant mieux. Vous étiez tranquille et personne à côtés pour vous déranger. Tu jettes un rapide coup d’œil à la salle, il y avait pas mal de monde qui arrivait encore. Les bandes annonces ne devraient plus tarder à commencer. Tu retires ta veste pour te mettre à l’aise, tu la glisses derrière toi, même si bien souvent, pendant un film au cinéma, la clim est bien trop forte et tu es obligé de remettre ta veste, de quoi bien t’énerver en somme, mais tu n’as pas le choix. Tu as déjà attrapé froid avec leur clim, et avec tous tes cours en ce moment, pas question de tomber malade. 

Tu éteins ton portable, et par la même occasion, tu tentes d’observer Charles avec son téléphone. Après tout, il était tout de même en pleine sortie cinéma avec une fille, alors peut-être que ça ne plairait pas à sa copine... Et quelque part, tu culpabilisais un peu, parce que cette même fille a déjà eu des vues sur lui et parce qu’à sa place, ça ne te plairait pas. Mais ça te surprend de ressentir ça alors qu’au fond, Charles n’est ni plus ni moins, un ami. «  Je t’ai même pas demandé comment tu allais au fait ? » Tu parles doucement pour ne déranger personne, même si les pubs ne sont pas très intéressantes, tu sais que certaines personnes n’aiment pas entendre autre chose que ce qui passe à l’écran.  Tu le voyais assez souvent pour savoir que ça avait l’air d’aller, mais tu ne prenais jamais le temps de lui demander. Tu sais juste que sa situation est plus ou moins compliqué, mais tu n'as jamais voulu l'embêter avec ça. 

Tu prenais le temps d’éteindre ton portable, souriant en voyant un message de ton frère qui te faisait de passer un bon moment. Tu étais certaine qu’il te demanderait comment ça s’était passé. Sa curiosité finira par le perdre. Mais tu étais pareil avec lui, peut-être même pire que lui. Tu es allée le chercher une fois à son travail et tu connais assez ton frère pour savoir que cette fille compte pour ton frère et tu n’hésites pas à le charrier là-dessus, après tout, ça lui apprendra à en faire de même. Bien que te concernant, il n’y avait pas à être charrié, tu connais tes sentiments, et tu connais surtout ceux de Charles pour sa copine, ça suffisait à garder tes idées pour toi. Bien que plus le temps passait, plus tu te sentais bizarre à ses côtés, tu sais aussi que ce n’est pas bien, que tu n’as pas le droit. Et puis ce n’était pas possible. Tu rigoles légèrement à sa remarque sur les bandes-annonces. Il n’y avait que toi pour aimer ça, même si tu te faisais du mal en les regardant, parce que su les cinq bande annonces qu’il y avait, tu n’allais voir qu’un film à chaque fois, alors que quatre d’entre eux t’intéressent. Il faut faire les bons choix Joana. « Évidemment que j’étais sérieuse, il faut bien que je sache quel sera mon prochain film ! » tu aimes pouvoir voir la qualité d’un film via sa bande-annonce, bien que plus d’une fois, tu as été déçu du fait de voir quasiment tout le film dès la bande-annonce, mais ça n’est arrivé que deux fois. Tu profites des pubs pour lui demander comment il allait, même si vous parlez régulièrement, tu ne prenais jamais le temps de vraiment lui parler. Vous avez beau être amis depuis longtemps, on ne connaît jamais vraiment bien la personne. Tu connais sa relation avec sa grand-mère et d’ailleurs, tu la trouves vraiment mignonne, sa remarque te fait sourire, décidément, tu n’étais pas la seule à qui on reprochait d’être un peu trop dans les bouquins. Et puis, il fait cette remarque, qui en temps normal ne t’aurait pas plus interpellé que cela, et c’est pour cette raison que tu te poses davantage de question sur toi et ce que tu peux ressentir. Tu n’aimes pas, tu n’aimes pas ne pas contrôler une situation et là, tu sentais que tu perdais pied quand Charles était avec toi, alors que jusqu’à maintenant, il n’y avait aucune ambiguïté, n’est-ce pas ?

Tu as du mal à cerner cette phrase, parce qu’au fond, elle te rendait heureuse, mais en même temps, tu étais gêné et tu ne devrais pas, pas vrai ? Tu as envie de lui demander, tu as envie de savoir si sa copine faisait toujours partie de sa vie. Et puis, après tout, vous étiez amis non ? C’est normal de se poser la question entre amis. Mais en disant ça, ça voulait dire beaucoup de choses, tu avais peur qu’il prenne ça pour de la curiosité mal placée., alors tu te contentes de sourire bêtement et de répondre le plus simplement possible. « Quoi, tu passes trop de temps sur tes cours ? Quelle idée ! » tu rigoles, vous étiez pareil sur ce point, vous passiez un peu trop de temps dans les bouquins et un peu moins à sortir profiter. « Tu n’as pas à te plaindre ? Attends, la journée n’est pas finie. » Taquine, et heureuse d’avoir trouvé une façon de répondre à ça, tu plonges ta main dans le pop-corn pour en manger deux-trois. Tu tends le pot à Charles. « La même chose que toi, mes parents se plaignent de me voir la tête dans les bouquins. Il faut pourtant voir mes heures au foyer et à l’hôpital, pas étonnant qu'ils s’inquiètent que je sois encore seule. J’ignorais qu’il y avait un âge requis pour se mettre en couple d'ailleurs. Toi, tu n’as pas ce problème au moins. » De quoi la joué très maligne sur ce coup-là. Et puis, tu ne mentais pas, depuis que tu leur avais présenté ton premier copain, tu n’avais eu personne d’autres. Manque de temps, manque d’intérêt et surtout, tu ne voyais personne qui te correspondait, puisque le seul qui te ressemblait et avec qui l’alchimie était plutôt forte était déjà pris.

Tu as passé énormément de temps avec Charles depuis que vous vous connaissiez. D’abord camarade de classes pour devenir binôme lors de travaux en commun, tu avais dès lors vu ce que tout le monde ne voyait pas. Outre le côté sportif qui se faisait harceler par toutes les filles autour de lui, lui paraissait mature et réfléchit, contrairement aux autres garçons de son âge. C’est ce côté-là qui a plu à Joana, en tout bien, tout honneur, évidemment. Elle savait qu’il avait sa copine, Hannah. Copine qu’elle connaissait d’une amie à elle qui était tout bonnement la cousine de ladite Hannah. Alors forcément, dès lors qu’un garçon est en couple, Joana ne cherche pas à aller plus loin, elle ne fera jamais ça. Mais sortir entre amis, ça, elle le peut. Et avec les années, Charles et elle sont devenues très proches, à vrai dire, il ne se passe pas un jour sans que Jo n’envoie pas un message à Charles si elle ne le voit pas en cours. Et même quand ils ne font que de se croiser, taquine, elle a toujours un petit mot à lui envoyer. Elle ne voyait personne d'autre à convier pour cette sortie cinéma, mais si au début, elle a commencé à culpabiliser vis-à-vis de sa copine, mais au fond, elle ne faisait rien de mal, mais si elle s’était déjà imaginé plus, elle respecte trop Charles pour ça. Et puis, ce n’était pas le moment pour elle, à vrai dire, ça ne le sera jamais tant qu’il n’y aura pas le bon. Et ça, elle n’était pas certaine de le trouver un jour.

Le cinéma, c'était une de ses nombreuses passions, cinéphile sur les bords, elle avait chez elle, une collection inimaginable de films et c’est sans compter sur ceux qu’elle a visionnés de nombreuses fois, son record est de 58 fois avec le film seul au monde. « c’est aussi ce que je fais, ça va de soi. » tu souris, ravis qu’il te connaisse bien, tu ne pensais pas d’ailleurs. « je te dirais que ça dépend du film. Dans le genre films d’action, je suis assez d’accord pour ne lire que le synopsis, sinon, on voit l’intégralité du film dans là-bas, c’est lourd. » Tu aimais parler de film, si ça ne tenait qu’à toi, tu lui ferais une dissertation complète sur le cinéma, mais calme toi Joana, vous êtes ici pour vous détendre. Outre le fait que vous vous entendez bien, c’est vrai que tu ne prenais pas forcément le temps de lui parler vraiment, de votre vie, à vrai dire, tu ne te confies que très rarement, tu es assez fermé sur ce point, tout comme lui d’ailleurs. Tu ne connais pas forcément son vécu. De ton côté, tout ce que les gens savent à ton sujet, c’est que tu as été adopté, oh, tu ne l’as jamais crié sur tous les toits, mais les Newell sont connus pour être une famille d’accueil et il ne fallait pas être aveugle pour voir que tu ne ressemblais à aucun des enfants biologiques des Newell. Quoique, tu aies toujours pris Lizzie pour modèle parce qu’elle avait ce côté grande sœur que tu voyais en elle avec sa chevelure semblable à la tienne. Mais à part ça, tu étais un livre fermé. « ça aide quand même pas mal d'avoir la tête de première de la classe. » tu rigoles en sachant que oui, Charles était un très bon élève, tu le voyais très bien, tu l’observes régulièrement quand vous travaillez à la bibliothèque ensemble.

Tu esquisses un sourire victorieux à sa remarque, c’était plutôt flatteur et à vrai dire, tu pensais la même chose pour lui, c’est bien pour ça que tu étais là avec lui aujourd’hui. Tu penses avoir fait une légère gaffe, et compte tenu de sa réponse, il semblerait que tu as même raté un épisode dans la vie de Charles. Un épisode qui changeait beaucoup de choses. Et quelque part, ça te faisait quelque chose. Quelque chose que tu n’aurais jamais soupçonné. Tu l’écoutes et hoches la tête. Vraisemblablement, il n’était plus avec Hannah, c’est là que tu dis que ça faisait bien longtemps que tu n’avais pas pris de nouvelles de ta copine, bien que même si tu l’aies fait, tu n’es pas du genre à commérer sur la vie des autres, alors quand bien, tu lui avais parlé, tu n’aurais pas forcément su qu’ils n’étaient plus ensemble. « Oh... je pensais que tu... » oh la gaffe. « Oui, j’imagine bien... tu sais, je suis là si tu as besoin. Je peux être une bonne amie autrement qu’en parlant bouquins et cinéma » tu ris tout doucement, et tu étais sincère. La lumière s’était adoucie et la première bande-annonce était lancée. « Chouette, ça commence ! Je te préviens, je suis capable de pleurer même dans une bande-annonce » et c’est un gros problème. Ta sensibilité te tuera un jour.

Quand ton frère t’avait proposé de sortir la tête de tes bouquins pour aller t’aérer l’esprit, tu avais trouvé l’idée bonne, même si tes bouquins te procurent le même plaisir que de sortir, mais finalement, le fait de te retrouver avec Charles t’avait fait plus de bien que ce que tu aies pu imaginer. C’est vrai que faire une sortie cinéma avec un garçon en couple, ce n’était pas ce que tu préférais, mais il fallait avouer que tu adorais la compagnie de Charles. Et puis, il n’y avait rien de méchant dans cette sortie, juste deux amis profitant d’une bonne séance de cinéma pour se retrouver. Uriah avait eu raison de te faire sortir, mais tu étais bien trop têtu pour lui avouer et d’ailleurs, tu prendras un malin plaisir à lui dire que tu aurais préféré lire tes bouquins plutôt que de sortir.

Tu étais sortie avec Charles tellement de fois que tu ne les comptais plus. Bien qu’il s’agisse bien souvent de sortie à la bibliothèque ou divers endroits pour réviser, il était tout de même rare de vous voir sortir autre part. Vous étiez comme ça vous deux et tu n’allais pas t’en plaindre, Charles, il ne cherchait pas à te changer ou à t’imposer quelque chose que tu n’aimais pas, c’est ça que tu aimais bien chez lui, c’est une des raisons pour laquelle tu avais déjà envié sa copine. Une seule fois. Tu n’es pas comme ça Joana, et puis, c’était il y a longtemps, ça ne comptait plus. Avec ta fratrie, tu ne parlais pas beaucoup cinéma, ils n’étaient pas spécialement fans de cet univers, alors forcément, pouvoir en parler avec quelqu’un, qui plus est, Charles, rendait votre relation encore plus spéciale qu’elle ne l’était déjà. « Il faut bien avouer que si la bande-annonce était toute plate, tu n’irais même pas jeter un coup d’œil au film.. sauf si vraiment le synopsis est un truc de dingue ! » tu fais en sorte de regarder les deux, la bande-annonce et le synopsis, tu ne veux surtout pas être déçu devant une projection. « J’espère que tu t’attends pas à avoir un peu de calme dans ce film, tu risques d’être déçu » tu ris légèrement, ce n’était pas le genre de films avec des moments calmes, du moins, ce sont les avis qu’on t’avait dit. « Et tu en es la preuve vivante, monsieur Chamberlain, je m’incline. » Qui aurait cru que le garçon populaire était quelque peu intello. Les stéréotypes de notre société font que ces deux-là n’allaient pas ensemble.

Commérer, c’est un truc de famille, tu le fais avec tes frères et sœurs, tu aimes dégoter les petits potins chez Uriah ou encore Lizzie, en revanche, il ne te viendrait pas à l’esprit de commérer sur tes amis, loin de là. Tu restes loin des « on dit » et histoires sur les personnes que tu connais. Alors quand Charles expliqua à demi-mot qu’il n’était plus avec Hannah, ça ne t’étonnait pas tant que ça, tu aurais pu le savoir, mais ça ne te regardait pas. Tu aurais pu le deviner tant sa façon d’agir était révélatrice. Mais tu n’avais pas envie de lui demander, tu n’avais pas envie de faire la fille qui s’immisçait dans sa vie. Tu avais eu l’impression de faire une légère gaffe, même si, il fallait bien te l’avouer, ça ne te faisait ni chaud, ni froid, Hannah n’était pas le genre de filles pour Charles, ils étaient beaucoup trop différents l’un de l’autre. « Auprès de moi ? » ce que tu avais appréhendé arriva. Non seulement, tu avais gaffé, mais en plus, il semblerait que ce soit de ta faute alors que tu n’avais rien fait pour. « j’pensais pas faire cet effet-là » tu es gênée, de toute évidence, il n’a pas l’air plus triste que ça de voir son histoire terminée, alors à quoi bon épiloguer là-dessus. Mais tu n’étais pas prête à entendre la suite, même si tu rêvais d’avoir ce genre de déclaration et tout ce qui allait avec, tu n’avais pas pensé qu’elle se ferait ici, au côté de Charles. Tu te mentirais à toi-même si tu disais que ça ne te faisait rien et que tu n’avais jamais pensé avoir quelqu’un comme lui, mais il avait une copine, il était en couple et sûrement heureux. Manifestement, non. Sa façon de te regarder avait changé, ou peut-être ne l’avait tu jamais remarqué. Mais tu ne pouvais pas dire que ça ne te faisait rien. Mais tu as aussi une fâcheuse habitude à éviter les situations quand tu ne les avais pas sous contrôle, ce qui était bel et bien en train de se produire. Tu n’as pas le temps de réagir que les lumières s’adoucissent, laissant place au début des bandes-annonces. « Tu espères quoi de moi ? » tu es peut-être naïve au fond, tu ne comprends pas toujours ce qu’il se passe tout juste sous tes yeux, tu te fais souvent des films, ce qui n’était pas bien étonnant pour quelqu’un qui en était fan, mais la vie était loin de ressembler à tes films, tu étais dans la réalité Joana.

Joana, tu sais quand les choses sont différentes, tu sens quand une situation t'échappe, et cette sortie au cinéma, tu sentais qu'elle était différente de toutes les sorties que tu avais pu faire avec Charles. Il faut dire que vous n'aviez que très peu fait de sortie rien que tous les deux, il y avait toujours du monde autour de vous ou alors, il s'agissait de révision à la bibliothèque, mais ce n'était jamais des sorties dans un endroit comme le cinéma. Pourtant, tu voulais y aller avec Charles, même si tu avais hésité longuement par rapport à sa copine, parce qu'au fond, si tu étais à la place d'Hannah, ça ne te plairait pas. D'autant plus que tu avais déjà eu des vues sur Charles au début. Et bien que tu as laissé cette idée de côté parce que tu respectes trop bien son couple, Charles ne te laissait pas indifférente. De tous les garçons à qui tu parlais, Charles était celui qui ressemblait le plus à ce qui te plaisait chez un homme. Mais de toute façon, il n'était pas question de ça, vous étiez amis, rien de plus. Il y avait Hannah, et tu n'allais certainement pas te mettre au milieu. 

Tu étais dans ton élément, le cinéma, c'était ta grande passion. Tu te souviens des soirées films avec ta fratrie, tu adores ça, et tu peux regarder cent fois le même film, s'il est excellent, ça ne te pose aucun problème de le revoir. Vous débattez sur les bandes-annonces, ce que tu adores voir quand tu venais au cinéma, bien moins que de regarder le film en lui-même bien sûr, mais tu aimes bien savoir ce qui t'attendait pour les prochaines séances. Tu tiques un peu à sa réplique, la curiosité pouvait être un très vilain défaut et tu en avais déjà fais les frais. Un film de deux heures où ta curiosité t'avais donné envie d'aller plus loin dans ton analyse et où.. tu t'étais endormi. Horrible. " Super ! j'te préviens, il y a aura le débrief à la fin. " D'aussi loin que tu te souvenais, tu as toujours aimé le cinéma, mais tu te souviens aussi qu'avec Charles, c'était milles fois mieux qu'avec n'importe qui.

Tu rentres dans un sujet qui ne te mettait pas très à l'aise, parce que ça ne te regardait pas, et tu te sentais aussi très bête d'avoir ouvert un sujet que finalement, tu ne connaissais pas. Tu ne parlais plus trop à la cousine d'Hannah, qui était ton ami. Le temps, fait que vous avez toutes les deux fait votre chemin et vous vous parlez de temps en temps sur les réseaux. Enfin, quand tu apprends que finalement la cousine, qui était censée être ton ami n'approuvait pas que tu passes du temps avec Charles alors que tu n'as jamais rien fait de mal, tu ne trouvais ça pas plus mal de ne plus trop lui parler. Tu étais très loin d'être le genre de filles à problèmes, encore moins le genre de filles à être la cause de ruptures. " Je pensais vraiment que..enfin, que ça fonctionnait bien." Non c’est faux. Tu sais que les relations à distances ne tenaient jamais bons, Charles en était la preuve. Il ne parlait jamais d'elle, et pendant un moment, vous passiez beaucoup de temps ensemble alors le fait qu'il ne parle jamais d'elle aurait dû te mettre la puce à l'oreille. Qu'est-ce que ça aurait changé après tout ? Tu n'aurais jamais rien tenté, il était totalement ton genre, que ce soit physiquement qu'au niveau du caractère, mais toi, Joana, tu n'étais pas comme les filles qui semblaient l'intéresser. « au moins, ça ne posera plus de problèmes qu’on se voient. » ça t’énerves quand même énormément de savoir qu’une de tes amis racontait des choses à la copine de Charles, alors peut-être que oui, tu es contente de savoir Charles seul, mais tu vois surtout qu’il a l’air mieux comme ça. Tu pourrais lui avouer maintenant qu’au début, il t’intéressait et que tu avais trouvé un peu bête les relations à distance, mais encore une fois, ça ne te regardait pas, et tu ne le connaissais pas assez pour te permettre ce genre de commentaires. Joana, tu n’es pas la plus futée, tu es tellement dans ton monde que tu ne vois pas ce qu’il se passe sous tes yeux. Quand il te dit que c’était un soulagement plutôt qu’autre chose, tu ne peux pas dire que ça te fait plaisir, mais tu ressens un petit quelque chose. Tu ne peux pas t’empêcher de sourire à cette phrase, et heureusement que les lumières étaient déjà faibles, tu ne veux pas lui montrer que c’est aussi un soulagement pour toi. 

Tu ne comprends pas bien ce qu’il veut te dire, ou du moins, tu ne veux pas le comprendre. Parce que ça te fait peur aussi. Jusqu’à maintenant, tu étais resté en retrait par respect mais tu n’as jamais nié ressentir de l’attirance envers lui. Tu étais bien loin de t’imaginer que lui attendait ça depuis bien longtemps, tu ne vois pas toutes ces choses-là. Quand il pose sa main sur ton bras, un frisson te parcourt ton corps. Les lumières sont éteintes mais la luminosité de l’écran te permet de le regarder. Et tu le voyais, plus comme Charles, le garçon en couple. Tu baisses la tête, impossible de savoir ce que tout ça signifiait, toi et l'amour Jo, c'est quelque chose qui te dépasse totalement. Tu rêves d'une belle histoire avec un garçon qui te comprends et t'aime pour ce que tu es. Mais, peut-être était-tu trop occupé à rêver et il faut dire que tu n'y comprenais pas grand chose non plus. Le seul couple qui fonctionnait autour de toi était tes parents adoptifs. Pour le reste, tu n'as jamais connu de relations qui avaient bien fonctionné. Alors que le bruit de la première annonce se faisait entendre, tu entendais la voix de ton frère te dire de sortir la tête de tes bouquins et de faire autre chose. " plus que ça.. " tu tentes. Et si tu te plantes, c'est que vraiment, tu n'étais pas faites pour ça et que tes bouquins étaient tes seuls alliés.

S’il y a bien que tu détestes, c’était être au centre des discussions, tu détestes qu’on puisse parler de toi, que de soit en bien ou en mal d’ailleurs. Tu évites tout conflit parce que tu ne sais pas les gérer, tu aimes bien trop la vie pour te prendre la tête pour des choses futiles. Alors forcément, quand Charles t’explique que ta copine s’était empressée d’aller raconter des choses à Hannah, ça ne te plait pas. D’autant plus alors qu’il n’y avait rien à dire. Jusqu’à maintenant et bien que Charles ne te rende pas si indifférente que ça, tu as toujours respecté son couple et tu es toujours restée correcte. Quoique, ton entêtement à voir les choses évidentes te mette le doute sur Charles, après tout, tu es bien trop naïve pour voir l’évidence sous tes yeux. Enfin, tu l’aurais remarqué depuis longtemps s’il y avait quelque chose, non ? De ce qu’il te racontait, ça faisait déjà un moment que son couple n’en était plus un, peut-être même depuis son arrivée en ville d’ailleurs. Tu oublies rapidement ta culpabilité quant à sa rupture avec sa copine. Tu ne peux t’empêcher de sourire quand il te raconte que son couple n’était en rien un couple rempli d’amour, loin de la même. Toi qui t'étais toujours imaginé qu’il vivait une belle histoire d’amour et enviait à plusieurs reprises Hannah. Il n’y avait rien à envier vraisemblablement. « Alors toutes ces filles qui se battaient pour être avec toi et qui ont eu le cœur brisé en apprenant que tu étais en couple, tu aurais pu ne pas leur briser le cœur ? » tu fais mine d’être outré, ça te fait doucement rire, parce qu’il fallait vraiment voir à son arrivée toutes les filles qui voulaient apprendre à le connaître, c’était des hystériques. Tu ne comprenais pas qu’on puisse se mettre dans ses états pour un garçon. Toi, tu étais plutôt du genre à laisser faire les choses. Ça ne t’a pas très bien réussi jusqu’à maintenant, mais tu en es satisfaite, tu t’es toujours dit que ton prochain copain serait le bon. Tu avais même gardé en tête l’idée d’être avec Charles. Tu essayes de cacher tant bien que mal ta satisfaction, parce que même si tu as toujours respecté son couple, le fait de savoir qu’il était maintenant libre te laisser songer à ce que tu désirais au plus profond de toi. Et vue ce qu’il disait, ça te laissait vaguement entendre que tu n’étais pas seule à avoir ce sentiment. Mais est-ce que tu pouvais te permettre de t’imaginer une telle chose ? Tu ne sais pas. « Tant mieux. Ça m’aurait embêté de devoir arrêter de te parler. » et tu es sincère, tu aimes particulièrement passer du temps avec lui.

Est-ce que tu avais bien compris ces dernières minutes entre Charles et toi ? Est-ce que tu ne faisais pas fausse route ? Tu en doutes le temps d’une seconde, mais quand il passe sa main sur ton visage, c’est là que tu prends conscience que depuis tout ce temps, il était là. Et ton cœur qui battait la chamade te prouvait que ce que tu ressentais pour lui ces dernières semaines était bel et bien réel et que tu cherchais juste à les dissimuler. Tu ne réponds pas, tu glisses juste timidement tes lèvres contre les siennes.

En invitant Charles à un cinéma, tu étais loin de t’imaginer de la tournure de l’après-midi. D’abord parce que pour toi, Charles était toujours en couple. Et même si tu avais déjà posé les yeux sur lui, plus qu’en tant qu’un simple amie, tu avais mis un point d’honneur à respecter son couple et ce, même s’il restait assez effacé par rapport à ça. Mais ça ne te regardait pas et tant qu’il ne t’en parlait pas, tu restais à ta place, c’est tout ce que tu pouvais faire. Mais les choses avaient bien changé, pour ton plus grand bonheur. Parce que si tu aimais bien une chose Jo, c’est les histoires d’amour qui commencent bien et tu en rêvais. Mais ça en restait là, tu rêvais tout simplement. Tu ne te laissais pas de temps pour ça, à quoi bon.

Mais alors que les langues se délits et que les vérités tombent, tu étais loin de te doutais que Charles n’était plus en couple avec sa copine. Même si c’est quelque chose qui était à prévoir. Il ne t’en avait jamais parlé, il n’en avait pas eu besoin, ta copine en avait parlé quand il avait débarqué. Elle avait mis rapidement les points sur les i sur le petit nouveau qui a une copine qui l’attend alors, elle avait rapidement éloigné les filles qui tournaient autour de lui. Et toi, qui est devenu très proche de lui avec le temps n’a jamais osé aborder le sujet, comme deux bons amis qui se respectent. Tu tentes de rigoler un peu de la situation, parce que même si tu jubiles, tu ne le montres pas. Tu te contentes de parler des autres filles, comme à ton habitude. Tu ne te doutes pas que le cœur de Charles est pris, et non pas par d’autres filles, mais bien toi. Mais ton manque de confiance en toi sur ce sujet, et ta naïveté à ne rien voir à ce qui t’entoure, t’empêchent de voir ce qui est sous tes yeux. Et oui, si les filles de votre lycée avaient pu s’arracher les cheveux pour avoir une place au côté de Charles pendant les cours, elles l’auraient fait. En vous voyant amis d’ailleurs, certaines étaient venues te demander des infos sur le beau brun. « Vraiment. » Tu lèves les yeux au ciel, faisant mine d’être désespéré. « le tombeur de ces dames, et sans rien faire. » Et c’est vrai.

Tu restes distante, parce qu’au fond, ses sous-entendus, tu fais mine de ne pas les comprendre parce qu’en même temps, ça te parait tellement abstrait. Ça te paraissait tellement fou ce qui se passait actuellement. Quelque chose que tu avais imaginé que trop bien, avoir Charles rien que pour toi. Est-ce que c’était réellement en train de se passer ? Tu ne le jurerais pas. Mais vos dires en viennent tous les deux à la même conclusion. Ce sentiment était partagé, et tu es as peu près sûr que ça ne date pas d’aujourd’hui. Tu te sens même bête de ne pas avoir essayé de parler avec lui, parce que si ça avait été le cas, alors tu aurais su. Mais cette fois, tu prends ton courage à deux mains et tu te lances, tu poses timidement tes lèvres sur les siennes, d’abord pour savoir si tu avais bien compris le message. Quand il répond à ton baiser, tu ne saurais décrire ce qui se passe chez toi. Une explosion de bonheur à l’intérieur de toi. Jusqu’à maintenant, tu avais senti ce bien-être autour de toi quand tu étais avec Charles, mais ce n’était rien comparé à ce que tu pouvais ressentir à cet instant. Des papillons dans le ventre, comme ils disent tous. Et alors que le film commence, tu dois bien avouer que tu n’arrives pas à te mettre dedans, repensant à ce baiser. D’ailleurs, tu te blottis contre Charles, jetant un coup d’œil de temps à temps vers lui, le sourire aux lèvres. Le film se termine, tu ne veux pas quitter ton siège, tu as bien trop peur de briser la petite bulle dans laquelle tu t’étais installé avec Charles, mais quand tu sens sa main attraper la tienne, c’est avec un soupire de soulagement que tu le suis hors de la salle. Tu n’hésites pas une seule seconde quand il te propose de rester avec lui l’après-midi. «  Oui ! » que tu réponds, instantanément. « j’ai un debrief à faire sur la séance. » tu ris légèrement, même si pour une fois, le film ne t’a pas tant plus que ça. Tu avais la tête bien trop ailleurs pour apprécier le film. " Je connais un endroit sympa pas loin d'ici, le grand parc, si tu veux. " si tu t'écoutais, tu passerais tes journées dans ce parc, tu apprécies le calme qu'offre cet endroit. Rapidement, tu t'arrêtes lui faisant alors face. Un sourire au coin des lèvres et tu l'embrasses. " Je voulais juste m'assurer que c'était réel. " Tu souris et reprends le droit chemin.