en toute discrétion
ft. @Mazikeen Chamberlain
Les rues sont calmes. Davantage que ne le prédit le speaker de la radio. Tu n'es pas le genre à sortir sans faire attention. Tes grands parents te font suffisamment la morale depuis la vague de criminalité qui s'est infiltré dans cet endroit où ils ont vécu toute leur vie. Eux, ils ont vu la ville à son apogée, ils ont assisté à sa descente aux enfers. Enfin, c'est ce que tu crois. Quand ils racontent leur folle jeunesse, tu n'as pas l'impression qu'ils aient vécu dans ce pétrin dans lequel tous les habitants sont fourrés. Bien sûr, désormais, tu sors en étant sur tes gardes. Tu n'as pas envie qu'il t'arrive quelque chose. Mazikeen s'en voudraient énormément si sa cavale te menait à un incident. Et tu n'as pas envie de faire subir une perte à ta famille. Une fois de plus. Il y a ceux qui ont perdu ta mère. Ceux qui ont perdu ton père. Oh non, il n'est pas mort. Mais parfois tu te dis que la prison c'est pire encore qu'un décès. Tu as peur qu'il ait changé. Il a refusé tes parloirs avant que vous ne preniez, Maze et toi, la direction de Washington. Il n'a jamais répondu à tes lettres. Et tu as lâché l'affaire il y a plusieurs années déjà.

Tes bras sont chargés. Tu sors à peine du supermarché du coin. Si un policier venait à te tracer, tu as juste l'air d'avoir fait des courses dans un magasin un peu éloigné de la maison de tes grands parents. Mais si tu es véritablement suivi, ce ne devrait pas être une surprise pour quiconque. Depuis que Mazikeen et toi êtes de retour à Fall River, tu agis de manière aléatoire, tu te promènes dans des quartiers où tu n'es pas supposé te retrouver seul. Pour écarter les doutes. Tu sais très bien que tu ne pourras pas le faire indéfiniment et que les chances d'être filé sont terriblement faibles. Mais tu ne peux t'empêcher d'être près de ta tante. Après tout, c'est elle qui t'a élevé la moitié de ta vie. Ce n'est pas une accusation stupide qui te fera t'éloigner d'elle.

Ta couverture est crédible, ou presque. Tu es quelques fois allé dans un centre de sans abris non loin du motel où loge Maze. La seule différence, c'est que cette fois, tu ne fais pas de détour. Tu y vas directement. Tu vérifies juste que tu n'es pas suivi. Bien sûr, tu n'as pas l’œil professionnel, tu ne peux pas être certain que personne ne se cache aux alentours, mais tu refuses de laisser la paranoïa te gagner. Tu sais que c'est comme ça que tu te feras repérer quand tu rejoins ta tante adorée. Tu tapes à la porte de sa chambre après avoir monté les quelques marches qui te séparaient de l'étage. Tu n'espères qu'une seule chose, c'est qu'elle t'ouvrira vite. Tes grands parents savent très bien où tu te trouves, ils sont complices au même titre que toi. Mais tu sais aussi que tu ne peux pas t'absenter des heures sans éveiller les soupçons de leurs voisins. L'histoire semble avoir non seulement fait le tour du lycée mais du quartier également. Et puis, tu n'es peut-être pas effrayé, mais tu n'es pas pour autant rassuré, vu le quartier, avec tout ce qu'il se passe en ville ces derniers temps.

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Voilà quelques jours déjà que tu n’as pas mis le nez dehors. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre et toute la ville sait désormais que tu es une criminelle recherchée. Présomption d’innocence hein ? Tu es encore plus sur tes gardes que d’habitude maintenant que tu sens chaque regard insistant sur toi. Tu sais aussi que ta maison familiale est toujours sur écoute. Ils n’attendent que ça, un faux pas de ta part. Tu ne peux pas trop en vouloir à ceux qui te cherchent. Tu les connais presque tous, personnellement en plus de ça, puisqu'ils sont tes collègues. Ils ne font que suivre les ordres et ils ne connaissent pas la vérité. Ta vérité. Tu pensais avoir enfin trouvé le fin de mot de toute une histoire, mais tu as à peine eu le temps de fermer le dossier que c’est toi qui étais devenue la nouvelle proie et cible de toute une partie du pays. Retourner à Fall River avait été l’une des meilleures décisions à prendre dans cette situation. C’est une petite ville où il est facile de se faire discret. Et tu connais cette ville comme ta poche, ils ne peuvent pas te battre sur ce point. Tu n’es qu’un agent du FBI et pas une experte en fuite pour autant. Raison pour laquelle tu redoubles d’attention et ne prends pas de risques inutiles.

C’est justement ce qui explique pourquoi tu n’es pas sortie de ta chambre d’hôtel depuis quelques jours. Ce qui peut être court pour certains est une éternité pour toi. Tu es prête à exploser tellement, tu ne supportes plus d’être entre quatre murs. Ta folie est allée jusqu’à te pousser à penser une fois ou deux, à te rendre. Au moins, tout serait terminé et tu n’aurais plus besoin de mettre les gens que tu aimes en danger. À commencer par Charles. Tu l’as amené en ville avec toi pour le mettre lui aussi en sécurité. Tu sais que tes parents vont prendre soin de lui. Tu préfères le savoir mis sur écoute et surveillé d’ici, non loin de toi, que de le savoir seul à Washington ou même avec Ezra. Tu ne sais plus trop quoi penser à son sujet, alors encore une fois, tu ne veux pas prendre de risques. Charles peut être le meilleur moyen de te faire revenir puisque tu es prête à tout pour lui. Si biologiquement, il est le fils de ton frère et donc, ton neveu, il n’empêche que tu le considères comme ton propre enfant, ton propre fils aujourd’hui. Il est la prunelle de tes yeux et rien ne compte plus que lui. Pas même ta liberté. Tu essaies de t’éloigner au maximum de lui, pour son propre bien. Pour qu’il ait également un semblant de vie normale. Tu ne veux pas qu’il grandisse trop vite ou qu’il s’inquiète sur ta situation.

Quelqu’un frappe à ta porte, tu sursautes. Perdue dans tes pensées, tu ne t’y attends pas. Avant d’ouvrir la porte, tu vérifies bien l’identité de la personne de l’autre côté. « Charles ? Qu’est-ce tu fais là ? On était d’accord pour ne pas savoir pendant quelque temps ». Maintenant que tout le monde savait, tu ne veux pas prendre le risque qu’il lui arrive quelque chose. S’il se fait attraper à tes côtés, tu sais qu’il sera considéré comme ton complice et qu’il sera jugé aussi sévèrement que toi. C’est tout, sauf ce que tu désires pour son avenir. C’est pourquoi tu as décidé qu’il ne devait pas te rendre visite. Tu sors la tête de la chambre pour vérifier qu’il n’y ait personne dans le couloir avant de faire entrer le jeune homme dans ta chambre. Tu fermes directement la porte derrière lui, en fermant à clé. Tu es prête à lui faire tout un sermon et le renvoyer de suite pour qu’il puisse rentrer, mais aucun mot ne sort de ta bouche. Tu te précipites vers lui pour le prendre dans tes bras. « Comment tu vas ? Tout se passe bien au lycée ? ». Quelques jours seulement que tu n’as pas vu son visage et pourtant, tu as l’impression que ça fait une éternité. Tu culpabilises de ne pas lui offrir une meilleure vie et surtout, de ne pas en faire partie comme une mère devrait l’être, alors qu’il a déjà perdu la sienne une fois.

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ft. @Mazikeen Chamberlain
Tu sais très bien que tu ne devrais pas te trouver ici. En fait, il y a déjà un milliard de raisons pour lesquelles tu devrais rester à l'écart ou chez toi, même. À commencer par les nouvelles qui passent à la télévision et à la radio. Tu ne devrais pas être rassuré d'aller jusqu'au motel où loge Mazikeen. Mais être loin d'elle, ce n'est pas chose aisée. Déjà que tu te fais bourrer le crâne chaque journée à entendre que c'est une fugitive, coupable et tout ça. Toi, tu n'y comprends rien, mais si, comme elle l'affirme, Maze est innocente, où sont toutes les preuves de sa culpabilité ? Alors tu restes tête basse, sans jamais répliquer, et ce n'est pas simple pour toi. Quelque part, c'est aussi pour ça que tu as eu besoin de voir ta tante. Pour démêler le vrai du faux, parce que ta vérité s'ébranle face à tout ce que tu entends.

Tu ne t'es pas trompé sur un point : Maze n'est pas forcément ravie de te savoir prendre tous ces risques. Après tout, vous aviez décidé que tu n'allais pas la voir, ce n'est pas pour rien. Mais tu ne peux pas rester loin d'elle trop longtemps. Après tout, elle a été ton repère pendant près de dix ans, la voir disparaître subitement à cause d'une erreur judiciaire, ça te rend complètement malade. Tu plisses les yeux, une moue embêtée collée à ton visage. Non, elle a raison, tu ne devrais pas être ici. Alors, comme excuse à tout cela, tu lui tends les sacs de provisions que tu as fait pour elle.

- Rassure-toi, j'ai fait des tours inutiles dans la ville au cas où on me suive. Et j'ai prévu mon coup il y a plusieurs semaines en me rendant au centre à côté du motel. Tu attends qu'elle prenne les sacs que tu lui tends. J'ai pensé que tu avais davantage besoin de ça plutôt que des chips du distributeur, aussi. En la voyant faire, en la voyant vérifier que personne ne t'avait suivi, tu roules des yeux et tu lui affirmes, aussi peu fort que précédemment : Rassure-toi, personne ne m'a suivi jusqu'ici. J'ai vérifié trois fois avant de m'arrêter devant ta porte. Tu la serres dans tes bras quand elle se précipite pour t'enlacer. Ca te fait du bien son contact. L'espace d'un instant, tu n'as plus l'impression d'avoir perdu toutes les personnes qui t'ont vu grandir mais surtout qui t'ont aidé à grandir. Tu hausses les épaules. C'est un peu compliqué. Je suis le neveu slash fils de l'évadée, tu sais. Mais ça va, sinon, tout roule. Et toi ?

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En le voyant, tu as peur. Peur d’avoir tout gâché. En prenant la responsabilité du jeune garçon, tu as promis à ton frère de prendre soin de lui et de tout faire pour qu’il soit heureux. Tu as l’impression d’avoir échoué. Au lieu de vivre ses plus belles années en étant insouciant comme un jeune de son âge, il couvrait tes arrières et se cachait dans une petite ville américaine en s’inquiétant pour des choses qui ne devaient pas le concerner. Tu t’en veux de ne pas avoir pu lui offrir une meilleure vie. Tu sais qu’il a eu beaucoup de mal à accepter l’abandon de son père et tu t’es promis en l’adoptant que tu allais lui donner tout ce que tu pouvais pour qu’il n’y pense pas trop ou même qu’il oublie toute cette histoire. Peut-être qu’il ne pensait plus à son père aujourd’hui, mais il n’était pas serein dans sa vie pour autant. Il devait en plus devoir faire avec un parent recherché pour les mauvaises raisons. Ça ne t’empêche pas d’être fière de lui pour autant. Tu ne le lui as jamais dit, mais ça t’avait particulièrement touchée qu’il t’ait suivi sans poser la moindre question. Et lorsqu’il a su toute l’histoire, il n’a jamais douté de ta parole une seule fois. Tu n’avais clairement pas été parfaite dans ta manière de faire avec lui au quotidien, mais personne ne pouvait critiquer ou remettre en doute la manière dont tu l’avais élevé. Ezra et toi aviez fait de votre mieux pour qu’il se sente accueilli et aimé auprès de vous. Et tu voyais bien aujourd’hui que ça portait ses fruits puisqu’il était toujours aussi loyal.

Mais ça te rend triste quand même. Savoir qu’il a dû user de tout un stratagème pour venir ici. Il est intelligent, c’était une évidence. Mais ce n’est pas ce qu’il est censé faire à son âge. « Tu ferais un très bon agent dis donc ». Bien évidemment, tu le dis sur le ton de l’humour, parce que même si tu vas respecter les choix professionnels de Charles, tu espères quand même au fond qu’il ne suive pas tes traces. Tu sais aujourd’hui que c’est un métier beaucoup plus dangereux qu’on ne pourrait le penser, quelque chose qui peut se retourner contre soi à tout moment. « Merci beaucoup, tu es un ange ». Tu ne peux t’empêcher de glousser légèrement en le voyant rouler des yeux, preuve qu’encore une fois Charles avait bien grandi et qu’il était devenu un bel adolescent. Tu ne peux nier non plus que le voir te fait un bien fou. Votre relation s’est consolidée à tel point qu’il est devenu ton foyer et ta maison. Tu ne veux pas rester éloigné de lui, mais tu ne peux pas prendre de risque non plus. Ses paroles tombent comme une gifle. « Je suis tellement désolée, Charles ». Tu ne sais pas vraiment quoi lui dire de plus puisque tu n’as aucune excuse. Il est dans cette situation par ta faute et tu sais que son quotidien est devenu difficile à cause de cette histoire.

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ft. @Mazikeen Chamberlain
Tu imagines très bien ce qui peut se passer dans la tête de ta tante adorée. En fait, c'est même comme si tu le savais à l'avance. Te voir ici, ça ne devait pas être évident. Dans la famille Wilson, il y avait déjà un criminel et tu sais très bien que la plus grande peur de Mazikeen, c'est que tu la prennes comme telle et que tu regrettes ta vie comme elle est. Bien sûr que non, ta vie est parfaite comme elle est, même avec ses désagréments et si tu n'as jamais pensé ton père coupable de quoi que ce soit, acceptant de l'entendre clamer son innocence, tu sais aussi que Mazikeen n'aurait jamais détourné des fonds après avoir accepté ta garde et de t'avoir tout simplement adopté. Tout comme ton père, tu sais très bien qu'elle ne t'aurait jamais mis en danger, même si la situation le nécessitait. Elle aurait préféré te mettre à l'écart et tu vois à sa tête que, cette fois-ci aussi, c'est valable. Elle a l'air autant heureuse qu'inquiète de te voir ici. Aussi, tu ne tardes pas à la rassurer du mieux possible. Et tu le regrettes presque aussitôt, parce que son visage reste crispé en t'entendant dire tout ce que tu as fait pour être certain de ne pas t'avoir suivi. Toi, ce qui t'étonne, c'est que les flics du coin ne sont vraiment pas très intelligents : en sachant que tu es allé faire du bénévolat non loin de ce motel, aucun n'est allé jusqu'ici pour chercher une trace de ta tante. Alors, oui, les duper est d'une simplicité si déconcertante que Maze ne devrait réellement pas s'en inquiéter.

- J'ai appris de la meilleure, tu sais. Tu lui fais un clin d'oeil. Tu n'as rien appris du tout, mais tu essaies toujours d'agir comme elle l'aurait fait, à savoir avec prudence quelle que soit la situation. Et pour le coup, c'est le plus important tu en as bien conscience. Il faut croire qu'on m'a bien élevé ! Tu lui souris. Ca fait deux compliments rien que pour elle. Parce que tu as beau avoir eu tes parents jusqu'à tes dix ans environ, c'est elle qui s'est payée ta crise d'adolescence et ta pseudo rébellion quand ça n'allait pas à Washington. En d'autres termes, c'est elle qui s'est payée le pire de ta personnalité. Mais non, tatie, ne le sois pas ! Au moins, je suis populaire sans rien avoir à faire, c'est drôle. Ton sourire est grand. C'est juste dommage que ça ne te rende pas populaire auprès de la seule personne pour qui ça t'est important. Une certaine Juliet de qui tu n'es pas foutu de décrocher le regard.

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Jamais tu n’aurais imaginé que ta vie prendrait un tournant pareil. Après l’histoire de ton frère, tu pensais que tu allais enfin vivre une vie paisible. Davantage lorsque tu as réussi à aller mieux après ton obsession pour un dossier en particulier. Sujet toujours sensible à tes yeux, voire totalement tabou, il faut beaucoup de courage pour que quelqu’un ose l’ouvrir devant toi. Tu ne pouvais pas te permettre de te relâcher malgré tout, ayant un enfant, mineur qui plu est, à ta charge. Ezra et Charles étaient d’ailleurs ceux qui te stabilisaient et te permettaient de garder les pieds sur terre. Sans eux, tu aurais déjà perdu la tête, si ce n’est pire. « J’ai hâte qu’on rentre à la maison ». Peu importe qu’il s’agissait de retourner à Washington ou de rester vivre à Fall River, tu avais besoin de stabilité, encore plus pour Charles. Tu ne savais pas encore ce qu’il en était de ta relation avec ton époux, mais une fois que cette histoire ce sera tassée, tout ce que tu voulais, c’était de te poser enfin dans ta vie.

Tu ricanais légèrement à la remarque de ton fils adoptif et neveu. Il avait toujours ce don pour dédramatiser les choses. Ce petit avait beaucoup d'avenir, tu n’en doutais pas. Il était déjà tellement mature et responsable pour son âge que tu avais parfois du mal à te dire qu’il était le fils de ton frère. Il ne tenait clairement pas lui, heureusement pour tout le monde. « Dis-moi tout, est-ce que les grands-parents vont bien… Malgré tout ce qu’il se passe ? ». Tes parents. Jamais tu ne pourrais les remercier assez de tout ce qu’ils font pour toi. Indéniablement de ton côté, ils n’ont pas posé plus de questions non plus. Ils avaient une foi inébranlable en toi parce qu’ils te connaissaient et qu’ils savaient qu’ils pouvaient te faire confiance. Ils t’avaient élevé, tu ne pouvais pas faire ces choses qu’ils criaient partout en te recherchant. Si seulement Ezra avait fait de même… Ton cœur se serrait doucement, mais tu tentais de ne rien montrer. À cet instant, tu ne savais même pas qu’il était en ville à te chercher comme un fou. « Est-ce qu’ils sont toujours dans le coin, à vous embêter ? ». Tu n’avais pas besoin d’en dire plus pour que Charles comprenne que tu parlais de ceux qui te cherchaient. Étant donné que tu travaillais dans le même domaine, tu connaissais la procédure et les démarches à entreprendre pour chercher un fugitif et tu savais également à quel point, ils pouvaient être insistants et brutales.

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ft. @Mazikeen Chamberlain
Tu ne peux nier que la partie "Wilson" de votre famille n'est pas des plus chanceuses, toi le premier qui n'as que peu de souvenirs de ta mère et qui a aussi peu connu ton père pour n'être que rarement, presque jamais allé le voir au parloir de la prison municipale. Et tu aimerais pouvoir balayer tous ces problèmes. Oh, non, pas pour toi. Parce que toi, tu te fiches royalement de ce que ça peut avoir comme conséquence sur toi : ce qui importe c'est ta tante. Tes principes ne sont peut-être pas dans l'ordre, mais Maze c'est ta tante, ta meilleure amie et ta deuxième maman, celle qui t'a nourri, logé et aimé toutes ces années quand tu n'as plus eu l'occasion d'avoir une maman pour te chérir. Alors les conséquences sur toi, tu les gères en essayant de trouver des solutions pour la première visée : ton repère, Mazikeen.

Tu l'enlaces une nouvelle fois.

- Moi aussi, j'ai hâte. T'essaies de garder le moral et le sourire, d'être réconfortant, mais savoir qu'on la recherche alors que Maze est l'une des personnes les plus fiables, sincères et honnêtes que tu connaisses, ça te fait du mal et tu en perdrais presque tes repères. Tu hausses les épaules quand il s'agit de tes grands parents. Ils essaient d'être là et se préoccupent tellement que tu ne manques rien que tu as du mal à prendre du recul et à leur poser la question : et quand tu y arrives, ils semblent l'éviter ou détourner la conversation suffisamment subtilement pour que tu ne le remarques pas forcément. Tout va bien, même si je crois qu'ils ne comprennent pas trop la situation ou du moins à la croire... D'autant plus quand le FBI essaie de leur faire avaler le rôle de méchant qu'ils veulent te faire porter. Et eux aussi, ils ont hâte que tout se règle. Tu leur manques beaucoup, tu sais. Non, ils n'ont pas besoin de te le dire pour que tu le vois dans leurs yeux dès que tu parles d'elle, dès que tu regardes des photos, ou encore des vidéos. Ils ont déjà perdu une fille, en quelque sorte, quand ta mère est morte, ils ont perdu leur fils quand ton père est parti en prison et perdre leur dernier enfant sur un malentendu ça paraît si injuste même pour deux adorables personnes comme eux qui essaient toujours de voir le positif.

Tu acquiesces. Bien sûr, qu'ils sont toujours là. Comme des vautours, ils attendent qu'on les mène à leur proie. Mais tu es plus intelligent qu'eux, Charles, et tu es certain que tu pourras les mener en bateau jusqu'à ce que la vérité éclate. Et tu as hâte que ce soit le cas, par ailleurs. Oui. Tu marques une pause. Cette vérité te fait froid dans le dos. T'as été le fils du taulard, le fils de celui qui a tué sa femme - alors que ton père n'a jamais levé la main sur ta mère et que le souvenir que tu as d'eux ensemble ne ressemble en rien à l'enfer que tu as pu lire dans les journaux ou qu'on t'a laissé écouter tant d'années dans les cours de récréations. Mais le neveu/fils d'une femme recherchée par la police pour haute trahison, tu ne l'accepteras jamais. Parce que tu connais Maze. Tu sais qu'elle est incapable de déroger aux règles qu'elle a apprises à l'école de police. Alors savoir qu'elle est recherchée pour quelque chose qu'elle n'aurait jamais fait, sachant que ça t'aurait compliqué la vie à ton âge, ça ne te plaît pas. Et la stupidité des autorités t'effare. Tu lèves les yeux vers Maze. Tu... Tu as eu des nouvelles d'Ezra ? Ta question est sans doute bête. Mais ton oncle n'a pas répondu à un seul de tes SMS depuis que tu as quitté Washington avec Maze.

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crédit/ tumblr ✰ w/@Charles Chamberlain

Après tous les efforts que tu as fait pour en arriver là, tu n’arrivais pas à croire que tu te retrouvais aujourd’hui à te cacher comme une souris dans cette chambre d’hôtel miteuse. Pire encore, jamais tu n’aurais imaginé mettre les personnes que tu aimes dans une telle situation. Malgré tout, tu savais que tu allais pouvoir mettre la lumière sur tous ces questionnements à ton encontre. Tu ne pouvais pas oublier le visage de celui qui tentait de t’enterrer. S’il avait pour le moment, les moyens de te faire tomber pour quelque chose que tu n’avais pas fait, tu avais également des éléments entre les mains pour le pointer du doigt. Tu te reposais sur Rose pour cela, encore quelques jours et tu savais qu’elle allait réussir à avoir accès à tes anciens dossiers. Même la sécurité du FBI ne pouvait pas résister longtemps devant la féroce Rose et ses doigts de fée.

Tu profites du contact de Charles pour en garder un doux souvenir plus longtemps. Tu ne voulais pas le mettre en danger ou risquer de lui causer davantage de problèmes, il ne fallait pas qu’il te retrouve trop souvent. « Ils me manquent énormément aussi. Mais ce n’est qu’une question de temps avant que tout soit réglé, j’ai trouvé une solution ». Tu étais persuadée que les éléments que tu avais rassemblés dans un de tes dossiers étaient la clé de cette affaire. Mais maintenant que tu étais une fugitive aux yeux de l’Amérique entière, il était évident que tu ne pouvais plus avoir accès ni à ton bureau, ni à ton ordinateur et encore moins à tes dossiers. C’était la raison pour laquelle tu avais besoin de Rose et de son talent à faire tomber tous les murs informatiques. « On va pouvoir enfin retrouver une vie normale, je vais tout faire pour en tout cas, c’est promis ». Tu étais optimiste parce que tu avais confiance en ton amie, mais surtout, ton sens de la justice te poussait à croire que les méchants n’étaient jamais ceux qui gagnaient. C’était une vision assez enfantine de la chose, mais ton expérience personnelle dans le métier t’avait donné assez d’exemples pour y croire. De plus, tu ne pouvais pas te permettre de rester les bras croisés en attendant qu’ils t’attrapent, tu avais trop de responsabilités pour tout abandonner maintenant. C’était la course contre la montre et tu avais une chance sur deux de t’en sortir. L’issue de cette histoire était claire : soit Rose allait réussir à craquer la sécurité du FBI pour retrouver ton dossier - dans l’espoir qu’il n’avait pas été supprimé entre temps d’ailleurs - soit ils te retrouvaient avant et c’en était terminé. « Il faut juste encore tenir le coup pendant quelques jours ». Tu avais totalement conscience de ce que tu lui faisais endurer, mais tu n’avais aucune autre possibilité pour le moment. Une chose était sûre, une fois toute cette histoire terminée, tu allais prendre du temps avec Charles et passer un maximum de temps avec lui dans la mesure du possible. Tu avais si peur de le perdre que tu n’en dormais pas la nuit. Imaginer finir derrière les barreaux pour le reste de ta vie te nouer l’estomac, mais l’hypothèse de laisser ton neveu derrière toi alors qu’il avait vécu déjà tant d'abandons était une sensation bien pire.

Cette même sensation te laissait un goût amer lorsque le jeune homme te confirmait qu’ils étaient toujours là, à leur tourner autour, prêts à se jeter sur eux à la moindre faute de leur part. Tu savais pertinemment pourquoi ils faisaient ça, c’était à cause de lui, la source de toute cette histoire. Les pauvres agents à ta recherche ne savaient même pas qu’ils travaillaient pour un corrompu qui s’était allié aux criminels. Ils n’avaient pas la moindre idée de tout ce qu’il se passait en réalité. Il avait tellement prévu son coup à l’avance que le moindre détail avait été calculé. Si tu ne te connaissais pas, toi-même, tu aurais cru à toutes ses fausses déclarations. Il avait même réussi à montrer des fausses preuves qui te pointaient du doigt férocement. Tu savais pertinemment qu’il n’avait pas fait tout cela seul, il avait sans aucun doute un soutien solide derrière lui. Si seulement tu avais pu avoir la même chose… C’était ce que tu disais lorsque Charles avait évoqué Ezra. Ton cœur avait manqué un battement et tu n’avais pas pu t'empêcher de soupirer longuement. « Non. Mais c’est bien mieux comme ça, je t’assure ». Tu n’avais parlé à personne de l’entrevue corsée entre ton époux et toi lorsque tu étais retenue en cellule. Ce n'était pas nécessaire de mêler Charles à ses histoires entre vous et tu ne voulais pas influencer le jeune homme alors qu’il s’entendait si bien avec lui. Ce n’était certes pas évident de lui expliquer pourquoi il n’était pas présent à leurs côtés, mais l’ignorance était la meilleure solution pour le moment. « Ils doivent sûrement le surveiller davantage à Washington, c’est préférable qu’il n’entre pas en contact avec nous pour le moment ». Tu n’étais pas fière de lui mentir à ce sujet, mais encore une fois, c’était dans l’intérêt de ton neveu. Tu n’allais pas lui laisser une inquiétude supplémentaire sur les épaules et il n’avait pas besoin de se questionner à ce propos, ce n’était que des histoires de grands après tout non ?

en toute discrétion
ft. @"Mazikeen Chamberlain"
Tu aimerais tellement pouvoir dire que tout va bien, rassurer Maze du mieux possible. Tu l'entendrais certainement te rire au nez en t'assurant que ce n'est pas ton rôle. Mais tu t'en sens comme l'obligation... Parce que sans tout ça tu as la sensation de la lâcher. Comme tu as l'impression qu'Ezra l'a lâchée et ça te fout le moral à zéro. Parce que tu l'aimes ton oncle. Et tu n'as aucune envie de lui reprocher quoi que ce soit, et surtout pas ça. Mais les faits sont les faits et ça ne changera probablement pas de si tôt. Et comme les mots te font défaut, tu te contentes de la serrer dans tes bras, en espérant que toutes les bondes ondes que tu as rassemblées ces derniers jours se transmettent à elle, même si elles ne sont pas si nombreuses que ça, finalement.

- Une solution ? Tu ne peux pas dissimuler le brin d'inquiétude dans ta voix. Parce que tu connais un peu les rouages de la justice dans ce pays où plus ça va, plus cette même justice te fait douter. Et en même temps, un brin d'espoir naît sous cette couche d'inquiétude, parce que tu as envie de pouvoir profiter de ta tante comme tu l'entends sans avoir à te cacher ni à la cacher. J'ai hâte. lui souffles-tu, très heureux de l'entendre dire une telle chose. Oui, tu veux que la vie redevienne comme avant. Et pourtant, tu as envie de lui dire que tu ne tiendras pas le coup, parce que la vie sans elle, c'est trop dur. Après ta mère, puis ton père, c'est elle et tu as peur de la perdre de la même façon que tes parents. Tu t'y refuses mais l'angoisse reste là malgré tout et tu n'y peux strictement rien.

Et puis tu lui poses des questions sur ton oncle. Parce qu'après elle, c'est votre famille qui semble sur le point d'exploser. Et encore une fois, perdre à nouveau ta famille après en avoir retrouvé une plus unie que jamais... tu n'en es pas capable et tu n'es pas certain d'en avoir la force non plus. Tu soupires.

- Ils le surveillent... donc il ne viendra pas à Fall River à son tour ? Tu as beau adorer Washington, Fall River c'est la ville qui t'a vu naître et y retourner après tant d'années loin de tout ça, c'est un peu comme retrouver ta vie d'avant... Et oui, ça te fait plaisir. Tu es ici chez toi et c'est tout ce qui importe en ce moment. Alors si Ezra pouvait faire tout le chemin depuis Washington... oui, tu en serais ravi. Et peut-être que ton oncle prendra cela en considération.

De nouveau, tu serres tes bras autour de ta tante, posant ta tête sur son épaule.

- J'ai vraiment hâte que tout ça soit fini et que les gens acceptent ce qu'on sait déjà, nous : tu es innocente.

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crédit/ tumblr ✰ w/@Charles Chamberlain

« Rien que tu n’aies besoin de savoir, mais une solution oui » que tu répondais à l’interrogation de ton neveu. Tu te rendais parfaitement compte d’à quel point il devait être frustré. Tu ne cesses de répondre à ses questions qu’à moitié, et ce, quand tu t’autorisais à lui en donner une. Tu te mettais à sa place et imaginais les inquiétudes qu’il devait avoir. Tu voudrais le rassurer, tout lui dire pour le conforter dans l’idée que vous alliez vous en sortir, mais tu ne pouvais pas. Tu devais penser à toutes les éventualités possibles et imaginables, dont l’hypothèse où vous vous faisiez arrêter tous les deux. Malgré sa minorité, Charles serait interrogé plus d’une fois, jusqu’à devoir témoigner contre toi. Tu sais très bien comment ces choses-là fonctionnent. Tu sais à quel point il serait aisé de mettre la pression sur l’adolescent, il était encore si jeune. Et tu sais qu’ils seraient capables de lui mettre la pression en utilisant son père. Il était hors de question pour toi de le mettre dans une telle situation, alors tu continuais de lui cacher les informations capitales, pour le protéger. « Je sais que cette situation est loin d’être idéale pour toi et qu’il y a beaucoup de choses que je ne te dis pas, je fais ça pour ta sécurité, fais moi juste confiance ». Tu ne doutais pas du tout que ce fût déjà le cas, mais tu insistais pour le lui rappeler une nouvelle fois. Charles était un adolescent intelligent, tu savais qu’il allait comprendre et ne pas poser davantage de questions. Heureusement d’ailleurs, tu te voyais mal lui expliquer que tu voulais cracker le système informatique du FBI. Il n’avait pas besoin de connaître toutes ces informations de toute façon.

Tu étais impatiente que cette histoire soit terminée et de retrouver une vie plus ou moins normale. Assez en tout cas pour offrir une jeunesse digne de ce nom à ton neveu qui était celui qui souffrait sûrement le plus de cette situation. Tu savais tout ce qu’il avait vécu et il était hors de question que tu lui infliges quelque chose de similaire. « Je… Je ne sais pas ». Trop hésitante, tes propres inquiétudes pouvaient se lire dans le son de ta voix tremblante. Pensez à Ezra te brisait le cœur, comme si ses paroles venaient à peine d’être prononcées. Son regard rempli de doutes ne quitte pas tes pensées et ça t’arrache le myocarde d’y repenser. Tu ne pouvais pas changer ce qu’il s’était passé et tu ne voulais même pas imaginer la prochaine fois que vous alliez vous recroiser. Tu ne savais pas du tout comment tu allais réagir et ça te faisait peur. Pensait-il toujours que tu étais coupable ? Était-il à ta recherche pour te livrer aux véritables coupables ? Tu ne savais pas et ça te rongeait, raison pour laquelle tu avais enfermé toutes tes pensées à propos de ton époux dans un coin de ta tête et que tu faisais de ton mieux pour ne pas ouvrir cette porte empoisonnée. Tu profitais du contact de ton neveu et tu caressais ses cheveux délicatement d’une main en déposant un baiser sur sa tête. Charles était tout ce qui t’importait aujourd’hui, la seule raison pour laquelle tu te battais. L’entendre de vive voix acclamer ton innocence te réchauffait le cœur. « Et moi donc, on a encore tellement de choses à faire, à vivre… Je vais tout faire pour que cette histoire se termine au plus vite, c’est promis » que tu réponds au jeune homme d’une voix douce et pleine d’espoirs. Il était hors de question que ces salauds gagnent la partie, c’était mal te connaître.

en toute discrétion
ft. @Mazikeen Chamberlain
On ne va pas se mentir, tu aimerais en savoir plus. Ta curiosité est poussée au vif. Après tout, tu rêves de ce moment où tu pourras de nouveau serrer ta tante en public et ne plus être la paria de chaque endroit où tu vas, celui inexorablement liée à cette traîtresse à son pays, celle qui déchaîne tant de conversations que tu entends s'arrêter sur ton passage et qui, tristement, commencent quand tu es dans les parages. Mais ta tante te redonne l'espoir avec cette "solution" si mystérieuse qu'elle s'en refuse à t'en donner les tenants et les aboutissants. Tu as envie de savoir, oui, mais tu ne la forceras pas à t'en dire plus. Car tu as l'étrange sensation que tu fais mieux de ne pas le savoir, légalement parlant.

- D'accord, je vois. Non, tu ne vois pas, mais tes suspicions se doutent, oui. Ton soupir s'échappe de tes lèvres plus vite et plus fort que tu ne t'y es attendu. Parce que, oui, la situation est frustrante, agaçante et tu ne sais pas réagir autrement non plus. Je te fais confiance, Maze. Comme toujours. Mais même la confiance que tu as en elle ne t'empêche pas d'être inquiet de cette situation et de ses solutions. Et puis, depuis qu'elle est ta gardienne, Mazikeen t'a toujours protégé envers et contre tout, tu sais donc que ça ne va pas changer du jour au lendemain.

Et il n'y a pas que Mazikeen qui manque cruellement à la partie normale de ta vie. Elle est là, oui, mais qu'à travers des ruses et autres arrangements. Ezra aussi manque. Il n'est peut-être que ton oncle, mais il a accepté la procédure d'adoption pour que tu portes son nom et te détache de l'image de ton père. Même si tu ne l'as jamais cru coupable de ce dont on l'accuse, tu as souffert de l'opinion publique et, même si tu souffres de nouveau de celle-ci, tu te dis que tu n'es pas seul. Sauf qu'Ezra ne répond pas à tes messages et tu n'oses pas l'appeler pour autant. Tu baisses les yeux avec tristesse devant la réponse de Mazikeen. D'accord... Tu te résignes. En même temps, que faire d'autre ? Ravi des paroles de ta tante, tu te blottis encore plus contre elle. Oui, que tout ça se termine, par pitié. Je t'aime fort, Maze. Comme un remerciement à ses paroles. C'est tout ce dont tu as besoin.

≈ ≈ ≈
{ all the lights couldn't put out the dark
runnin' through my heart. lights up
and they know who you are
do you know who you are? }
crédit/ tumblr ✰ w/@Charles Chamberlain

Tu n’es pas dupe, tu sais qu’il a aussi beaucoup de mal à vivre dans cette situation et tu t’en veux énormément de l’avoir traîné là-dedans. Mais que pouvais-tu faire de mieux ? Charles avait déjà vécu tellement de choses qu’il n’aurait pas dû vivre et ça t’arrache le cœur de savoir qu’une fois encore, il devait faire preuve de patience et de force face à une nouvelle épreuve. Ce n’était pas ça que tu voulais pour lui, pas après la disparition de ton frère de vos vies. Tu serres les dents rien qu’en pensant à lui, encore aujourd’hui, il avait le don de te mettre dans tous tes états. Parce que tu ne comprends pas et ça te ronge de l’intérieur. T’es comme ça, Maze. T’as besoin que tout soit logique dans ta tête pour accepter une situation, ce à quoi tu n’as pas eu droit avec l’emprisonnement de ton aîné. Mais une chose après l’autre, pour le moment, tu devais te concentrer sur celui que tu considères comme ton fils. Et tu sais à son soupir qu’il a des difficultés, même s’il ne souhaite pas te les montrer, sûrement pour ne pas t’inquiéter davantage. Tu lui souris tendrement en ébouriffant ses cheveux d’une main assurée. « C’est bientôt fini, je t’assure, il faut juste qu’on tienne encore un peu ».

Et tu y crois sincèrement, tu approches de ton but même si c’est lentement. Tu sais que tu n’as rien à voir avec cette histoire, que tu es innocente et que la vérité gagnera toujours. C’est d’ailleurs pour cela que tu es devenu un agent et que tu te levais chaque matin. La vérité, cette chose abstraite dont tu as besoin pour reprendre une vie normale avec Charles et… Ezra ? Ton rythme cardiaque augmente à nouveau, comme si penser à son nom te mettait dans un état de panique. Tu ne sais plus quoi dire ou penser à son sujet, mais encore une fois, tu préfères préserver Charles de tout cela. Il vivait déjà tellement de choses, ajouter ta dispute conjugale digne presque d’une trahison à tes yeux ne devait pas être une pensée de plus dans sa tête. Puis, tu ne voulais pas influencer l’image qu’il avait de ton mari, lui qui n’avait déjà pas eu de modèle paternel assez longtemps dans sa vie. Alors tu serres d’autant plus ton étreinte autour de ton trésor et tu caresses ses cheveux délicatement, comme le ferait une mère à son enfant. « Moi aussi je t’aime Charles, on va s’en sortir, je te le promets ».

en toute discrétion
ft. @Mazikeen Chamberlain
Peu importe ce qu'il adviendra de tout ça, tu es certain que Maze sera disculpée. Parce que tu la connais ta tante et tu sais que plus droite que ça, il n'y a pas. Alors, forcément, tout ce que tu attends, c'est cette bonne nouvelle qui peine tant à venir. Mais tu es certain qu'avec le temps elle viendra et tu ne crains pas réellement pour le futur, même si tu espères que ce dénouement surviendra plus vite que ça : tu n'en peux plus d'attendre. Mais tu restes l'air de rien, parce que tu n'as pas envie d'inquiéter plus que ça ta tante.

- D'accord. Ça va le faire, Maze.

Votre étreinte dure suffisamment longtemps pour t'apporter tout le contact de ta tante dont tu as besoin. Elle est comme une mère pour toi et sans elle, tu es perdu. Parce que tu n'as plus ta mère. Et ton père s'est évaporisé dans la nature après sa sortie de prison - car il est sorti. Maze est un parent important dans ta vie et elle seule sait te rassurer comme une mère le ferait. À côté de ça, tes grands parents ont des devoirs à faire pour le réconfort, très clairement, même s'ils font du mieux qu'ils le peuvent.

- Je repasserai, c'est promis, d'accord ?

Mais l'heure passe et tu dois partir : tu as du travail à faire et tu sais qu'au plus long tu seras à l'intérieur à proximité de là où se cache Mazikeen, au plus tu lui fais prendre le risque d'être découverte. Après un dernier regard et un dernier sourire, tu passes la porte de sa chambre pour reprendre ta vie au coin de la rue, le plus naturellement possible pour les potentiels observateurs de celle-ci.