Le froid s'installe doucement à Fall River et il devient de plus en plus appréciable pour Noan de travailler. Il n'aime pas particulièrement être couvert de plusieurs couche de vêtement, mais il aime la tranquillité que les lieux apporte à cette période de l'année. Bien sûre, pour les fêtes de fin d'année, les gens viennent quand même à la réserve pour camper, se rapprocher autour du feu. Pas toujours maîtriser, d'ailleurs, et c'est pour ça que Noan est là. Eviter l'incendie à tout prix et préserver l'endroit. La tâche est plus facile qu'en été où les risques d'incendies avec la chaleur sont plus grands, et où les déchets affluent. En hiver, les gens semblent plus propre, peut-être parce qu'un sac de plus à porter permet au corps de chauffer plus vite, ou alors c'est l'été qui fait que les gens ne supporte pas de s'encombrer.

Il est de garde avec Miles. Les choses sont très tendues entre eux, plus qu'elles ne l'ont été lorsque Noan et Adèle ont rompu et que Miles a commencé à sortir avec elle. Il sait très bien qu'il a mis le bazar dans la vie de celui qui est son ami. Ou qui était, il ne sait plus trop bien, ni ne sait jusqu'où Miles est au courant des derniers événement. La rupture de Miles et Adèle a plongé le garçon dans un état particulier que Noan tente de fuir à tout prix. C'est alors sans surprise qu'ils se sont organisé sans un mot pour ne pas être au même endroit que l'autre, Miles resté au "QG", et Noan sur le terrain, la seule organisation qui ne change pas trop leurs habitudes et ne rend pas plus gênant leur silence et la situation.

En avançant dans les bois vers leur lisière, il regrette quand même cette décision. Le froid semble traverser les couches de vêtement et rend difficile son avancée vers l'entrée de la réserve. Pour autant, il s'arrête lorsqu'il voit quelqu'un avancer vers lui. « Bonjour, je peux vous aider ? »

Prendre l'air, loin de Miles, Noah ne demande rien de plus. Son amie le fatigue beaucoup et il voudrait parfois pouvoir disparaître ou enlever cette rivalité entre eux. Mais laisser Adèle de côté n'est pas dans ses prérogatives ni ses plans. Noan est donc heureux de pouvoir faire autre chose que d'attendre dans le silence que l'un d'eux se décide à dire quelque chose sans qu'une guerre explose. Mais le froid demeure et le ferait presque greloter. Il a neigé, un peu, et certains flocons ont tenu grâce aux températures si basses qu'elles en feraient frissonner un ours polaire.

Dehors, il remarque vite ce randonneur, qualité donnée à chaque humain hors gardes qui s'aventure par ici. Le garde s'approche normalement, comme on le lui a appris dans ses formations. Ne pas effrayer le randonneur, c'est la première chose à mettre en places. De drôles d'histoire ont circuler dans les formations pour expliquer le pourquoi. Invraisemblables mais les formateurs l'ont juré, vrai.

Noan se retint de rire. Gentil n'était pas vraiment l'adjectif avec lequel le qualifiait ses collègues. Préférant un sourire, il répondit. « C'est mon métier. D'accord. Vous êtes venu souvent ? » Noan estime vite qu'il vaut mieux savoir s'il connaît bien les lieux avant de lui faire des suggestion ou lui répéter des règles de sécurité qu'il connaît déjà. « Je suis garde forestier, mon travail est là pour préserver la réserve des dangers en tous genres. La nettoyer s'il le faut, faire du rappel de règles aux randonneurs ou les aider. C'est un métier qui vous parle ? »

Trop de questions dans sa tête se pose depuis qu'il sait la rupture entre Miles et Adèle officielle, mais voir son ami, ou du moins celui qui l'a été, au travail n'aide pas Noan à se concentrer, surtout quand on sait les sentiments de Noan pour cette ex commune, qui n'aurait pas due être celle de Noan, et donc jamais la copine de Miles. Mais c'est lui qui a merder, personne d'autre. Faire un tour l'empêches de ressasser. Au lieu de quoi, il se concentre sur ce randonneur dont la conversation est très distrayante. « Je ne sais pas si l'équipe des gardes est formée pour répondre à vos question, mais ne vous privez pas, on ne sais jamais. »

Noan sourit et acquiesce. L'homme face à lui n'est pas le seul à ne pas forcément connaître la réserve. Beaucoup de gens en ville sont nouveaux et la découvrent par hasard, tandis que les natifs de la ville connaissent au moins son nom. « Vous ne seriez pas le seul. » Il secoues la tête avec un sourire sur le visage. « Non, les dangers pour la réserve ne sont pas que vous vous perdiez, même si nous sommes aussi là pour ça. C'est plutôt les incendies, la pollution. Pour les randonneurs, ce sont des mesures de sécurité, surtout pour la faune sauvage. Ne pas se risquer devant les animaux, mais ne pas non plus déranger leurs habitude. Vous voyez ce que je veux dire ? »

Noan lui sourit. Pas sûr des raisons qui le font s'excuser, il a conscience que ce qu'il a dit peut paraître bête, vu par ses collègues. Parce qu'ils peuvent répondre à beaucoup de questions, c'est vrai, mais même Noan, qui voit pourtant sur quoi il est capable de répondre, a tendance à pensé que certaines questions sont trop pointues. Alors que peut-être que non.« Comme je vous disais, ne vous privez jamais, nous n'avons pas tous les mêmes degrés de connaissance. » Et avec un talkie, Noan et son incertitude sur les siennes peut toujours les récupérer auprès de ses collègues. De préférence pas Miles qui se prendrait trop au jeu de l'embêter avec par la suite.

Il secoues la tête. « Arrêter, non. Les gardes sont surtout là pour la prévention. Les quelques rares incendies que nous avons eu, ce sont les pompiers qui sont intervenus. » Il ne se voit pas trop avec une lance à eau en train de stopper un incendie alors qu'ils ne sont pas formés à ça. « On a les base sur les départs de feu avec des extincteurs et autres, mais de vraies incendies c'est trop compliqués. Mais oui, la prévention aide beaucoup. Je crois que depuis que je travaille là on a eu que deux vrais feux. »

Ca ne lui déplaît pas, à Noan, de devoir répondre à ces questions. De toute façon, même s'il n'est pas sûrs de pouvoir répondre à toutes celles de l'homme face à lui, les interactions avec les visiteurs font partie du travail et ça ne lui pose jamais de souci.« La plupart du temps, oui, mais ça nous arrive d'agir. Bien sûr, que sur des choses mineures. On peut intervenir sur un départ de feu, sur une détérioration volontaire, sur une agression, mais jamais au dela. Notre job est aussi de contacter les autorités compétentes en fonction du challenge face à nous. » Il n'as pas tort, mais Noan hausse les épaules. « Parfois le soleil se charge des incendies mieux que les êtres humains. C'est vrai que c'est trop, mais on ne peut parfois pas y échapper. » Ce que Noan ne dit pas c'est que les deux fois mentionnées ont des causes différentes. La première était naturelle, la seconde était humaine, en effet. « Ce n'est pas possible et ce n'est pas légal non plus. C'est nuire à la faune, à la flore et aux visiteurs de l'endroit. Oui, c'est beaucoup de travails de vigilance, mais on est plusieurs et on tourne toujours, ça aide. »