Sujet: Home of the free, the sick and depraved, So why the fuck are you looking at me ? feat. Johnny Mar 16 Jan 2024 - 20:54
Home of the free, the sick and depraved, So why the fuck are you looking at me ? feat. @Johnny Teller
On était tranquilles chez moi, à mater un film dans le salon dans les bras l'un de l'autre. Il ne devait être pas loin de 16 h 30 quand Astoria a reçu un SMS sur son téléphone « secret » lui demandant de venir rapidement au Groov pour régler « un truc », elle ne m'en dit jamais trop pour éviter de m’impliquer, et à vrai dire, je n'en ai pas spécialement envie. Comme elle avait aucune idée de combien de temps ça va durer, mais qu'elle ne pense pas que ça durera trois plombes, je lui ai proposé de l’emmener et de l'attendre en buvant une bière.
Elle n'était pas trop ok avec l'idée au début, mais je lui ai proposé qu'on aille manger au resto après avant de rentrer, du coup elle a dit oui. C'est très con, mais moi ça me rassure de ne pas être trop loin, la nuit tombe vite, et je n'ai pas envie de la savoir toute seule aussi loin. Et puis aussi... on a encore du mal à se voir régulièrement entre ses cours, ma boutique et les répétitions des Scarlet, surtout qu'on n'en a pas encore parlé ouvertement à tout le monde... donc j'ai envie de profiter de chaque moment ou on arrive à se retrouver, comme cet après-midi par exemple.
Une fois sur le parking, elle m'embrasse rapidement et nous sortons du van, elle entre dans le bar juste avant moi. Il n'y a pas trop de monde, en même temps il est encore tôt, ça explique peut-être le peu d'affluence. Jelly me dit qu'elle va faire en sorte que ça ne soit pas long, je lui réponds que peu importe le temps que ça vas prendre, je l'attends là. Elle sourit et se faufile derrière le comptoir en saluant du monde, j'entends quelques noms que j'ai vaguement entendus et au bout de quelques minutes je crois même reconnaître le rire de Raylee... ça me fait toujours aussi bizarre de me dire qu'elle aussi, c'est une Serpent.
Pendant ce temps, je regarde un peu la déco, je n'avais encore jamais foutu les pieds dans ce bar, ce n'est pas si mal. Enfin si on oublie sa fonction cachée de repaire de gangster, qui me met peut-être un peu mal à l'aise, je ne vais pas le cacher, mais si on ne le sait pas, bah, c'est un bar assez chaleureux en fait. Rapidement je trouve la carte, et me prends une pinte de bière brune. Je ressors ensuite avec ma consommation, bien décidé à aller me griller une clope en attendant. Je m'installe à une table sur laquelle trône un cendrier et sort de quoi rouler ma cigarette.
A peine le temps de commencer à enrouler la feuille autour de mon tabac, que la porte s'ouvre en grand, laissant sortir un homme, qui s'installe à la table d'à côté. Je ne lui prête pas vraiment attention et sort mon briquet pour tenter d'allumer ma clope, tenter oui. Et merde ! Mon briquet refuse catégoriquement de fonctionner. Et voilà, ma poisse a encore frappé. Mon briquet est juste mort, en fait. Bon pour la poubelle. J'allais me faire une raison, me dire que tant pis, c'est le karma, quand j'ai senti un regard assez lourd sur moi.
Je relève donc les yeux vers cet homme qui est assis par très loin, une cigarette à la bouche. Il est plus vieux que moi, la cinquantaine je dirais et son visage me rappelle fortement quelqu'un... Après je n'ai pas une mémoire à toute épreuve et des gens j'en croise plein tous les jours, si ça trouve on s'est juste déjà croisés vite fait. Il me fixe, mais il n'a pas l'air mal intentionné, je ne suis jamais venu ici, peut être juste que ce n'est pas habituel ? Ou alors lui aussi, c'est un serpent et je lui parais louche ?
Je décide de ne pas y prêter plus attention que ça, et retourne à mes poches, priant pour trouver un autre briquet dans une de mes poches. Ou alors... je pourrais lui demander, non ? Il fume, il a forcément un briquet !
- Salut ! Désolé, je peux vous emprunter votre feu ? Le mien vient de rendre sa dernière flamme.
Il me tend de quoi allumer ma clope avec une petite phrase cinglante qui me fait sourire, je remarque qu'il détaille ma tronche, comme s'il cherchait dans sa mémoire. OH ! Mais... il n'était pas prof dans mon lycée, lui ? Attends... je crois que je l'ai eu en physique-chimie ! Oh merde alors... ça fait quoi, 17 ou 18 ans ? Putain c'est quoi son nom déjà, il était cool comme prof en plus ! Je ne pense pas qu'il me reconnaisse, il a dû en voir passer des élèves.
Soit effectivement je lui rappelle quelque chose, soit je l'ai mal jugé et c'est comme ces petites mamie qui change de trottoir parce que « un homme avec des tatouages partout, des piercings et du fard à paupière noire... C'est forcément le diable »... dans le doute, je tente.
- Dites, vous me rappelez quelqu'un... vous n'étiez pas prof au lycée de Fall River entre 2005 et 2007 ?
Ouais je suis quasiment certain d'avoir visé juste, mais alors c'était quoi son nom bon sang...
C’est à se demander ce que ce gang serait sans moi. Les p’tits jeunes là, toujours à se la ramener et à penser qu’ils sont prêts, qu’ils font tout mieux que tout le monde. Résultat des courses, c’est qui qui vient réparer les pots cassés ? C’est tonton Johnny, évidemment. Ils avaient bien de la chance que je sois à la retraite avec un emploi du temps flexible. Apparemment il y avait une couille dans une livraison pour les Serpents. Il fallait que je vienne au Groov d’urgence pour régler ça. Putain, mais dans quel genre de plan cul j’allais tomber encore.
On ne m’avait pas donné plus d’info que ça par message. Mais en arrivant au Groov, je sentais l’odeur de merde avant même d’avoir passé les portes du bar. Heureusement, j’étais connu ici et toujours bien accueilli. Je n’eus pas de mal à retrouver mes poulains. A ce stade, c’était plus des poussins égarés, on va pas se le cacher. Putain et c’est ça l’avenir des Cries quoi. C’est déprimant, depuis le temps que je le dis, ce gang est en roue libre, il faudrait vraiment que quelqu’un rectifie le tir. C’est pas pour peine de l’avoir répété. Si les Cries étaient pas ma famille, ça ferait longtemps que je me serais cassé pour rejoindre, je sais pas… Les Iotas peut-être ou les Hellhounds… Ce serait plus probable pour ces dernier d’ailleurs, mais j’aimais bien la hargne des Iotas.
Ce ne serait pas aujourd’hui que je changerai de logo sur ma veste. Au final, cette histoire avec les Serpents était juste un problème de communication et de calculs. Rien de très compliqué à régler. Tout du moins pas pour les Cries, ça foutait plus la merde du côté des Serpents, mais c’était leur problème, nous, on avait réglé notre part du problème. J’avais renvoyé les jeunots chez eux. Ils en avaient assez fait comme ça. De mon côté, je me fis offrir un pinte par un vieil ami. Après quelques minutes de discussion, je sorti avec mon verre pour me poser et prendre l’air. J’avais besoin de me purifier l’esprit et de m’empoisonner les poumons. Assis à une table, je m’allumai une cigarette. Putain, j’suis trop vieux pour ce genre de conneries.
Dehors, il y avait un jeune qui se roulait une clope, je ne lui prêtai pas trop attention, mais mon regard vint se poser à nouveau sur lui. Putain, je l’avais déjà vu quelque part. Mais où ? S’il était ici, c’était sûrement un Serpent. A sa tête, il aurait pu être un de mes élèves aussi. Bordel, est-ce qu’il y a un seul de mes élèves qui n’avait pas mal tourné ? J’essayais de ne pas trop le regarder, histoire de pas passer pour un vieux louche. Mais ça me saoulait de pas réussir à l’identifier clairement. Le jeune dû remarquer que je l’observais, il s’approcha pour me demander si j’avais du feu.
- T’as pas intérêt de te barrer avec.
J’appuyais sur un bouton à ma boucle de ceinture qui fit sauter le briquet intégré, je l’attrapai et le tandis au gamin. Cette fois, je ne me privais pas pour l’observer. C’est certain je l’avais déjà vu. C’est pas beau de vieillir, c’est moi qui vous l’dit. Il y eu un bon silence avant que le jeune ne le brise.
- Oh putain, je savais que ta tête me disait quelque chose.
Il avait les date précises en tête et tout, bonne mémoire ce gamin.
- Ouais, j’étais prof de physique-chimie. Par contre, ça fait trop longtemps, j’arrive pas à te remettre… C’est quoi ton nom ?
Je n’aimais pas, ne pas me rappeler de la sorte. Mais bon, avec tous les élèves que j’avais eu dans ma classe, je ne pouvais pas me rappeler de tout le monde. Et je doutais qu’au lycée mon interlocuteur soit aussi tatoué et percé. Le temps changeait bien des choses.
Sujet: Re: Home of the free, the sick and depraved, So why the fuck are you looking at me ? feat. Johnny Mar 23 Avr 2024 - 18:42
Home of the free, the sick and depraved, So why the fuck are you looking at me ? feat. @Johnny Teller
Le type décroche son zippo de sa boucle de ceinture d'un geste, le rattrape au vol et me le tend. Ouah, mais c'est ultra stylé ! Bon un peu beauf sur les bords, peut-être, on va pas se mentir, mais bon sang je trouve ça génial ! Est-ce que ça passe si je demande ça à Zepp pour Noël ? Ouaiiiiiii Zepp il va trouver ça trop drôle lui aussi, c'est certain ! Je reviens à moi quand il me dit que je n'ai pas intérêt de me barrer avec.
- Pas d'inquiétude, je vous le rends. Je dois avoir d'autres briquets chez moi, et je n'ai pas la ceinture pour le ranger comme ça ! C'est super stylé !
J'allume ma clope et tire une bouffée de fumée dessus avec de lui rendre son zippo sans oublier de le remercier. Je lui souris, amusé par sa réaction de vieux bourrus, il a l'air d'avoir pas mal baroudé comme ça, et pourtant j'ai vraiment l'impression de le connaître mis dans un tout autre contexte... si ça se trouve mon intuition est bonne et il était bien prof dans mon bahut ? Même si là tout de suite je ne vous cache pas que j'ai du mal à l'imaginer debout devant une classe remplie d'élèves, à écrire sur un tableau, bah, c'est étrangement dans ce contexte-là que son visage me paraît le plus familier. J'ai plutôt une bonne mémoire d'habitude, donc j'ai tendance à me faire confiance... alors je saute le pas et lui demande s'il n'était pas prof au lycée sur les années ou j'y étais.
BINGO, c'est bien ça ! Mais oui, en physique, chimie ! Je me souviens maintenant ! Monsieur Teller ! C'est pour ça que son regard sévère me rappelle quelque-chose, j'ai cassé tellement de matériel pendant ces années là que j’étais allé en acheter avec ma petite paie de l'époque pour me faire pardonner, ma mère ne savait plus où se mettre en réunion... enfin, quand elle arrivait à venir, ce n'était pas si fréquent que ça. Je l'aimais beaucoup ce prof, même si sa matière n'était pas vraiment ma favorite, il n'a jamais jugé les élèves de sa classe pour peu qu'ils y mettent un peu du leur, et c'est un des rares à ne jamais avoir reproché à ma mère son "manque d'implication" dans ma scolarité, autant dire sa maladie quoi. Ouah ! Ça remonte vraiment tout ça. Le professeur semble penser la même chose puisqu'il me demanda mon nom.
- Mais oui ! Je me souviens bien de vous, Monsieur Teller c'est ça ? Je vous ai eu pendant mes trois années de lycée. Jim... Enfin Jeremiah, Morgenstern, j’étais souvent dans le fond de la classe et je ne compte même plus le nombre de Bécher que je vous ai cassés... Désolé encore pour ça, d’ailleurs !
Je ris un peu, une main pour remettre mes cheveux en arrière, c'est vrai qu'à l'époque les profs utilisaient mon prénom en cours et n'en avaient rien à faire que je n'aime pas l'utiliser, alors Jim ça ne va sans doute rien lui dire. Je ris un peu jaune en me rappelant tout ça. Ce n'est pas mon prénom qui a dû le plus marquer l'équipe pédagogique... Plutôt mon côté casse-cou, c'est vrai que j'étais déjà d'une maladresse effroyable à l'époque. Déjà grand d'un bon maître soixante-quinze à quatorze ans, j'avais pas mal de soucis de proprioception. C'est un miracle que je n'ai jamais rien fait cramer dans le bahut. J’étais passé maître dans l'art de casser des objets, resté enfermé dans des salles parce que j'avais claqué la porte un peu trop fort ou encore pour me casser la figure dans les escaliers. Je n’ai jamais compris comment j'ai fait pour survivre en un seul morceau à ma scolarité... surtout qu'on ne peut pas dire que j'y avais beaucoup d'amis.
En tout cas, c'est une bonne surprise, je ne m'attendais vraiment pas à croiser un ancien prof dans ces circonstances là, alors je tire la chaise face à lui et m'installe ici pendant qu'il semble me remettre.
- Qu'est-ce que vous devenez-vous ? Vous enseignez toujours ?
Ma question peut sembler un peu conne, mais en même temps on ne se connaît pas réellement alors autant prendre un peu de nouvelles par le seul biais que je connaisse de sa personne. Je n'arrive pas vraiment à lui donner d'âge, on sent qu'il a de la bouteille, mais peut-être qu'il est encore en activité ? Je prends une bonne gorgée de bière en attendant sa réponse, avant de reprendre une bouffée de nicotine, prenant attention à ne pas la lui cracher au visage.
Ah ! J’aime bien ce petit. Même s’il fait la même taille que moi, c’est un gamin. Son regard qui s’illumine face à mon briquet, je peux pas dire que ça me rend pas fier comme un pou. Si vous saviez le nombre de jeunots chez les Cries qui se fout de la gueule de mon zippo. Mais hey ! Moi au moins, je passe pas mon temps à courir après. Puis, il a raison, c’est stylé, en plus d’être pratique. Que demande le peuple ? Je hoche la tête, satisfait.
- Merci. C’est un pote qui fait ça, je te passerai son numéro si tu veux.
Ouais et en plus, c’est un pote. Il faut dire, j’ai passé ma vie dans les rues de Fall River. Cette ville, je la connais comme ma poche. Je peux pas me vanter de connaître chacun de ses habitants, mais j’en connais un bon nombre quoi. Surtout parmi les commerçants et les gangsters. Puis il y a toujours un pote qui connait un pote qui en connait un autre. Fall River est une petite ville. Pour preuve, je peux pas faire deux pas sans tomber sur un ancien élève. Et le grand dadet à mes côtés là, il en faisait partie. Ça me rajeunit pas tout ça. Si je me rappelle bien, c’était déjà une grande perche au lycée. Il aurait pu faire du basket. Mais vu son style et vu le pub où il traîne, je doute qu’il ai fait carrière dans le sport.
Oh putain et maintenant qu’il en parlait… Ouais, je me souviens bien de lui. Il m’avait coûté cher en matériel celui-là. A croire qu’il était né avec du savon sur les mains. Je vous assure de toute ma carrière, j’ai jamais vu un gosse aussi maladroit. J’suis presque étonné de constater qu’il a encore tous ses doigts et tous ses membres à l’heure actuelle.
- Comment j’ai pu oublier ça ? C’est pas beau de vieillir, c’est moi qui t’le dis ! Mais t’inquiètes pas gamin, c’est de l’histoire ancienne. Puis bon, on pouvait bien faire racker un peu ce vieux dirlo à défaut de réussir à lui enlever son balai coincé dans l’cul là.
Ouais, peut-être que je l’ai toujours un peu de travers qu’on m’ai forcé à prendre une retraite anticipé. Je sais que j’avais merdé. Mais on aurait pu juste étouffer l’affaire, mais cette tête de con là, ce béni-oui-oui de directeur, qui préférai lécher les bottes des parents d’élèves. J’sais pas entre coincés du cul ils devaient se reconnaître et essayer de se soutenir avec leur pet à l’odeur de balais… Histoire de se chier un peu moins dessus en permanence. Qu’est-ce que je déteste ce genre de personne, je vous jure. Je pourrais râler des heures à ce sujet, me lancez pas.
- Oh non ! J’ai pris ma retraite, il y a quelques années maintenant ! Ce bon vieux Johnny à raccroché le tablier !
C’est pas totalement vrai, je sais. Mais c’est plus simple à dire comme ça. Après si Jim veut les détails, je peux lui dire qu’on m’a poussé vers la porte pour éviter les embrouilles. J’ai plus rien à cacher ! Puis vu l’endroit où on est je pense que Jim doit bien se douter que j’ai jamais été un ange. Et apparemment lui non plus ? Qui l’eut cru. Entre lui et la gamine Talis, j’vais finir par croire que j’ai poussé tous mes élèves dans la criminalité. Tout autre prof aurait vu ça comme un échec, perso, ça me fait plutôt rire. Comme quoi, leur système, c’est bien de la merde en boîte.
- Non maintenant je profite, je m’occupe de mon jardin, de Mama Johnny et des Cries. J’te jure avec ces gamins, j’ai parfois l’impression de pas avoir quitté le lycée.
En parlant de Mama Johnny, je la désigne du menton à Jim avant de soupirer en repensant à mes Cries. Je te jure, cette honte qu’ils m’avaient fichu aujourd’hui. Ce gang c’est vraiment plus ce que c’était. Mais bon, on fait avec. D’ailleurs jpeux pas m’empêcher de demander :
- Et toi ? Qu’est-ce que tu fous ici ? J’espère que c’est pas à toi que les Serpents font couper leur dope !
Je me met à rire grassement. Je m’en fou s’il le prend mal, c’est drôle, parce qu’il était super maladroit en étant gamin et je veux pas imaginer la cata que ce serait s’il a toujours ses deux mains gauches. Quoique, s’il est là, c’est bien qu’il doit savoir faire quelque chose sans péter la moitié de ce qui l’entoure au passage.