Sujet: ANOTHER DAY IN HELL | FLASH BACK FT - RAYLEE THOMPSON Ven 12 Avr 2024 - 11:56
Raylee Thompson aime ce message
Taylor & Raylee
Relieve the bitter days I once wore
T'arrives d'un pas plus qu'hasardeux devant la porte de l'immeuble où crèche Raylee. Tu cognes plusieurs fois sur la porte, le cerveau trop proche d'être en bouilli et trop endolori pour trouver une fichue sonnette. Même que la réalité te rattrape et tu gerbes sur ce qi devait autrefois être un paillasson. Un mélange de sang, de bile et de suc gastrique. Pis tes jambes se dérobent sous ton poids et tu te vautres au même endroit. Rire désespéré tu cherche maladroitement une clope dans ton manteau pour finir le tableau. Trop occupé à foutre sur la gueule de ces sales mioches t'avais oublié que t'était complétement torché. Tu valais pas mieux que tout ces déchets de l'humanité qui en arrivaient à se chier dessus par manque de respect pour eux même. D'un coup tu te mets à gueuler au milieu de la rue. Encore un truc de mec bourré. « RAYLEEEEEEEE, ouvre putain ! Le silence étrange de la nuit te répond alors toi tu rigoles encore comme un con en tirant sur ta clope comme un forcené. Puis t'ajoutes : "PAS GRAVE ! Je vais crever sur ton PUTAIN DE PAILLASSON. Puis demain vous serez bloqué chez vous... Comme ça j'emmerderais bien tout le monde... C'EST LOURD UN CADAVRE RAY ! EN PLUS CA SCHLINGUE ! Sûr que je ferais un cadavre bien puant... AU FAIT ! JE SUIS DESOLE RAY, j'ai gerbé... JE DISAIS J'AI GERBE ! Ils m'ont frappé dans le bide... pas ma faute. Au alors c'est ce mauvais bourbon..."
Pouah, cette journée de folie ! Je suis crevée. Déjà j'ai dû aller aux aurores au Groov pour une livraison de matos, bon, je ne vais pas me plaindre, j'ai de nouveaux anti-douleurs, un bon stock pour une fois, et j'ai pu récupérer pas mal de strippes, de fils et d'aiguilles, ainsi que des antiseptiques et tout ce qui est nécessaire pour les petits bobos du quotidien. J'ai ramené la majeure partie du stock chez moi, bien à l’abri dans un coffre. Oui parce que croyez le ou non, mais y' a encore des crétins qui vont se servir sans me demander l'autorisation et après ils viennent chouiner que la plaie s'est infectée et gnagnagna... bande d'incapables ! Du coup, je dois tout recommencer et gaspiller des denrées que je galère à me procurer... alors je ne laisse plus que le strict minimum sur place et réapprovisionne au fur et mesure. Je ne pouvais pas me douter que ça me serait utile aussi rapidement...
J'ai enchaîné les rdv tout le reste de ma journée, plusieurs petits tatouages et quelques retouches, rien de bien folichon, mais ça fait rentrer de l'argent alors je ne vais pas m'en plaindre. Comme à mon habitude, je suis rentrée à pied, par le parc pour faire courir un peu Storm, même s'il a eu son lot de copains pour la journée. Pas mal de clients ont pris l'habitude de lui ramener des jouets ou des friandises, pour son plus grand bonheur. Mon dernier client de la journée qui était venu pour son bras, a amené sa fille avec lui, mon chien a donc pu jouer avec cette pitchoune haute comme trois pommes, mais d'une gentillesse incroyable, ils ont passé deux heures à rire, courir et jouer dans l’accueil du salon sous le regard attendri de mon patron. Et j'ai fini cette journée par une séance jambe à la salle. Ça fait un bien de fous, mais là, je n'ai qu'une hâte, c'est de prendre une bonne douche, me glisser dans mon pyjama et me foutre devant une série. Après tout, il est déjà tard et je suis certaine que la plupart de mes voisins sont déjà couchés
Mon frangin n'est pas à la maison ce soir, je vais pouvoir en profiter pour me reposer et me faire un soin de la peau tien ! Ni une ni deux je saute sous la douche, enfile un pantalon large en pilou noir et une brassière de sport. Je plaque mes cheveux en arrière avec un vieux bandana violet et viens appliquer mon masque à l'argile avant d'aller me vautrer comme une merde dans mon canapé, télécommande et bière à la main. Je reste comme ça, devant une émission sur les tueurs en série comme il en passe des dizaines après minuit, pendant une bonne demi heure avant d'aller nettoyer mon visage.
Depuis ma salle de bains, j'entends des coups contre une porte et des cris, des hurlements même... ro encore un crétin complètement bourré... ils font chier, ils vont encore réveiller tout le quartier... J'ouvre donc la fenêtre en grand après m'être essuyé le visage dans ma serviette et hurle à mon tour.
- MAIS IL VA LA FERMER, SA GUEULE !
Un de mes voisins a sans doute eu la même idée que moi puisque j’entends un de mes voisins me remercié. Fière de moi j'allais refermer ma fenêtre quand l'ivrogne reprit de plus belle, me criant d'ouvrir la porte... mais attends... je connais la voix de cet ivrogne ! Oh, merde ! Taylor ! Mais qu'est-ce que tu branles ici... Ni une ni deux je cours en bas de mon immeuble, dévalant les marches deux à deux malgré les courbatures qui me tirent les cuisses et ouvre en grand la porte d'entrée... contre laquelle ce bon vieux Taylor était appuyé, le faisant se vautrer de tout son long sur le sol, à mes pieds... Bordel dans quel état il s'est mis... Je m'accroupis à ses côtés et regarde brièvement son état... c'est moche. Pour ne pas laisser transparaître mon inquiétude je réponds à ses mots que j'ai entendus à travers le hall et jette sa cigarette encore allumée par la porte.
- Nan, mais t'es sérieux ? J'ai autre chose à foutre que de nettoyer tes conneries, crois-moi que c'est toi qui vas t'en occuper demain, gueule de bois ou pas.
Je procède à quelques vérifications rapides de son état physique avant de le bouger. Bon, déjà, il n'y a pas de plaies perforantes et je n'ai pas l'impression que ses jambes ou bras soient cassés. Mais il a dû manger quelques mauvais coups au vu de la teinte violacée que commence à prendre certaines zones de son visage, sans parler des coupures... Il a du mal à respirer, outre son taux d'alcoolémie qui semble battre des records, ça ne m'étonnerait qu'il ait des côtes fissurées ou même cassées... le voilà dans de beaux draps... et moi aussi. Bon, allez, visiblement, j'ai du boulot. J'essaie de le relever pour qu'il n'ait pas trop à forcer, mais c'est qu'il est lourd ce bougre !
- Aller mon vieux secoue-toi un peu la couenne, t'as de la chance l’ascenseur a été réparé... on va aller chez moi que je regarde un peu tout ça ok ? Je te demande juste un petit effort avant que je m'occupe de ton cas.
Je l'appuie sur mon dos et me redresse pour le traîner jusqu'à la porte du monte-charge qui nous permettra d'atteindre ma salle de bains, parce que le premier truc dont il a besoin, c'est d'une bonne douche. Et d'un lavage de dents peut être aussi... ou d'une nuit en dégrisement au choix, parce que je crois que s'il souffle sur une bougie il se transforme en lance flamme. Une fois chez moi, je ne cherche pas à tergiverser... je l'assieds dans la douche et allume l'eau froide, à fond sous ces protestations...
- J'en ai rien à foutre que ça soit froid ! Il est hors de question que tu me salisses mon canapé ! Alors tu vas me faire le plaisir de virer tes fringues dégueulasses et de dégriser fissa !Je soupire. Ne bouge pas, je vais te chercher des fringues propres... avec un peu de chance, tu rentreras dans ceux de Kyle.
Je quitte la salle de bain et prends ma tête dans mes mains... Je ne l'ai jamais vu dans cet état. Lui qui toujours si fort et fier, il n'est plus le même depuis la mort de son fils... dans n'importe quelles autres circonstances je l'aurais envoyé chier et aurait pris un malin plaisir à en rajouter une couche... mais là... je n'ai pas la force. Il y a d'abord eu Heath il y a trois ans… Je sais qu'il s'était pris d'affection pour lui, tout comme les autres membres des Scarlet Zombies. Heath était cool, on ne s'est pas beaucoup croisés, mais j'ai eu la chance de l'encrer une ou deux fois, et de le croiser quand Jim venait au salon... Et maintenant, c'est Beckett qui s’en va, de la même manière que le bassiste... Bien entendu, ça nous a tous collé un sacré choc chez les serpents. On a fait tout ce qu'on a pu pour ne pas laisser son père sombrer... sans réellement réussir malheureusement.
J'ai connu Beckett quand il était tout gosse, on passait pas mal de mal de temps ensemble quand on traînait tous les deux au Groov, alors même si Taylor a décidé d'en faire qu'à sa tête... je crois que je n'arriverais pas à lui en vouloir réellement. Aller, ma vieille, on se reprend ! Je souffle un bon coup, essuie la larme qui s'était échappée de mon œil et je reviens dans la salle de bain avec mon sourire habituel et quelques vêtements propres dans la main. J'y vois mon ami galérer à virer son haut. Je coupe l'eau, la douche froide l'air d'avoir fait son petit effet.
- T'as besoin d'un coup de main, hein... aller laisse-moi faire. J'enlève doucement son t-shirt et prends quelques secondes pour examiner son torse puis relève sa tête pour le regarder. Hé bah, ils t’ont pas loupé... dans quel merdier tu t'es fourré cette fois-ci ?
Sujet: Re: ANOTHER DAY IN HELL | FLASH BACK FT - RAYLEE THOMPSON Ven 12 Avr 2024 - 22:11
Taylor & Raylee
Relieve the bitter days I once wore
L'eau, glacée, te fait l'effet d'une douche d'acide sur les plaies à vif qui parsèment ton visage et ton corps. "F...froid...Ptain" Tu protestes mollement, dans l'espoir vain que ta douleur morale s'en aille avec ta douleur physique. Mais la seule chose qui s'en va c'est l'euphorie grisante de l'alcool. Les yeux fixés sur la faïence blanche qui devient doucement rouge carmin tu te laisse aller à pleurer en silence de tout ton saoul. T'as pas envie d'être là, t'as plus envie d'être là. T'essaie tant bien que mal de te débarrasser de ta veste alors que chaque geste t'arrache un couinement plaintif. Pis tu passes à ton t-shirt mais tu restes coincé dedans comme un gamin à qui on aurait jamais appris à se changer. Alors t'abandonnes et tu te laisses retomber faiblement contre le carrelage froid de la douche, une épaule sortie du t-shirt dont la couleur qu'il avait jadis n'est plus qu'un lointain souvenir.C'est chiant. T'es poisseux. Tu pues. Tes sens te reviennent par vague et la douleur avec. Le nœud qui reprend forme dans ta gorge te donne envie de courir au bouge le plus proche historie de te remettre une mine. Ray revient dans la salle de bain. Tu lui jettes un regard plaintif. T'as envie de lui dire que tu veux mourir. Que ça aurait du être toi à leur place. Que c'était que deux gamins qui avaient la vie devant eux et que si il existait un moyen d'échanger tes années contre les leurs, tu le ferais sans hésiter. Mais tu lance juste faiblement, "Je suis désolé Ray..." en détournant le regard. Elle s'accroupie prêt de toi et instinctivement tu cherche un morceau d'elle auquel t'agripper pour ne pas te perdre dans les méandres tortueux de ton esprit malade.
Elle t'inspecte et tu souffles du nez. Vous étiez des Serpents, elle s'attendait à quoi ? "C'était des Iotas ... ils étaient entrain d'essayer de refourguer un flingue à un môme à peine pubert ... Ils ont rien à foutre dans le sud. C'est pas leur putain de territoire. J'ai juste fait mon taff..." Tu soupires avant d'ajouter: "C'est bon t'emmerdes pas... je peux rentrer chez moi j'ai vu pire, t'as autre chose à foutre de ta soirée que de la passer à tenter de réparer une épave" Puis comme un forcené tu te relèves, tu dois t'y reprendre à 3 fois tellement la souffrance te tord les boyaux. T'as cette envie paradoxale de continuer de douiller, parce que ça prouve que t'es encore envie, mais t'aimerais aussi qu'on te laisse crever en paix, dans un caniveaux, à ta place. Sauf qu'au bout de 4 pas tu finis à nouveau au sol en te rattrapant de justesse au lavabo que t'aurais bien envie de balancer par la fenêtre de frustration, mais t'as plus assez de force pour ça.
Tu claques ta langue, agacé, et ce petit goût de fer te rappel que t'as craché ton sang à la gueule d'un de ces connards pour l'aveugler et ça t'arrache un sourire. Tu jettes un coup d'œil à l'hématome noir violacé qui s'étend sur ton flanc droit et tu grimaces. "Ils y sont pas allé de main morte les salauds... tu crois que j'en ai combien de pété ?"
J'ai aucune idée de comment je vais pouvoir gérer ça. Taylor n'est pas un mauvais bougre, loin de là, c'est une des personnes qui compte le plus moi aujourd'hui, un grand frère qui n'est pas de mon sang. Et bon sang, je ferai n'importe quoi pour lui, au même titre que je le ferai pour mon petit frère ou pour mes parents. Ça me flingue de le voir dans cet état... depuis l'enterrement, il n'a pas arrêté de boire, je ne sais même pas où il peut bien crécher... j'ai essayé de contacter sa femme, elle ne veut plus entendre parler de lui, signe qu'il n'a jamais remis les pieds dans sa baraque... peut être un hôtel à la con. Tant pis pour mes états d'âme, il est temps de rejoindre mon appartement, il a déjà fait assez de bruit comme ça, si les voisins le trouvent dans cet état de bon matin, il va finir chez les flics et ça c'est pas bon pour les affaires.
Je l'attrape par les épaules et le traîne comme je le peux jusqu'à l’ascenseur. S'il avait été simplement bourré, croyez j'aurais pu le porter plus facilement j'aurais été bien moins tendre. Mais là, son état m'inquiète. Il siffle de plus belle quand je le cale contre mon dos, merde... ça ne sent pas bon, j'espère qu'il ne s'est pas perforé un poumon, ça serait la merde, je ne peux juste pas opérer ça ici... Je croise les doigts et me fige un peu quand je l'entends souffler tout bas qu'il ne manquerait à personne. A deux doigts de le lâcher au sol et de lui passer le savon de sa vie, pire encore que celui que j'ai passé à mon crétin de p'tit frère y' a quelques années. Y' a des baffes qui se perdent, c'est moi qui vous le dis. J’appuie sur le bouton du dernier étage pour arriver devant ma porte, et lui répond sèchement.
- Je t'interdis de dire ça... t'es p't'être qu'un vieux con, mais t'es MON vieux con okay ? Alors si tu veux pas que je te fasse couiner comme une pucelle en remettant en place les quelques neurones qui te restent tu fermes ta boîte à merde.
C'est bon, il m'a saoulé à dire des trucs comme ça lui. Il veut qu'on le laisse crever la bouche ouverte dans un coin ? Je n'y crois pas un seul instant, il serait allé sous un pont ou dans un squat pour ça, certainement pas chez moi. Même si je doute fortement de sa capacité première à réfléchir pour le moment, si ses pas l'ont mené jusqu'au bas de mon immeuble, c'est qu'il reste en lui encore une petite flamme de vie qui a grand besoin d'un bon coup d'oxygène pour repartir. En tout cas, il est strictement hors de question que je le laisse crever ! Je n’ai jamais perdu un seul patient, c'est pas aujourd'hui que ça va commencer ! Surtout pas avec lui !
C'est donc avec plaisir que je le laisse s'effondrer sous une douche bien froide, le temps qu'il dé-saoule un peu... ouais, c'est froid, et ouais, je sais ça fait mal la pression de l'eau qui s'écrase sur les coupures, mais au moins t'es en vie ! Estime-toi heureux que j'ai été chez moi. Il se met à pleurer, les larmes se mêlent à la flotte qui dégouline sur sa tronche, et je sais qu'il n'aime pas qu'on le voie comme ça, alors je saisis l'occasion pour aller chercher quelques fringues propres. Que je déteste voir mes proches dans cet état... mais tant qu'il n'aura pas complètement recouvré ses esprits je n'arriverai rien à en tirer, alors il faut en passer par là... C'est pas l'ami, la petite sœur qui se présente à lui quand rentre de nouveau dans la salle de bain, c'est le médecin.
Je pose les vêtements de Kyle sur la vasque derrière moi, j'ai pris un pantalon de sport ample et fluide, un vieux t-shirt rose pâle à paillettes oversize, je lui avait offert un Noël pour le faire râler, et des sous-vêtements propres, en priant pour que Taylor rentre dedans... sinon j'irai toquer chez le voisin, il aura peut-être de quoi me dépanner. En parlant du blessé, il me lance un regard suppliant, tout coincé dans son t-shirt qu'il galère à enlever... Il doit être plus abîmé que ce que je pensais... Je m’approche un peu pour lui venir en aide alors qu'il détourne le regard me soufflant qu'il est désolé, je m'accroupis auprès de lui et l'aide à se dégager de ses fringues, il s'accroche à mon bras. Je viens poser ma main sur la sienne dans l’espoir de calmer un peu son état.
- Contente de te revoir parmi nous, mon vieux. Je ne t'en veux pas tu sais, ça devrait même être à moi d'être désolé, parce que soigner tout ça ne va pas du tout être une partie de plaisir. Tu vas morfler et comme il faut.
Je lui sers mon plus beau sourire, et il est sincère, même s'il est amoché, il a l'air de ne pas y avoir laissé trop de neurones. J’inspecte un peu son torse qui prend petit à petit une couleur bleutée par endroit, juste à côté d'endroits où les hématomes sont déjà presque noirs... les bâtards ont tapé plusieurs fois au même endroit. Bon on va compter au moins trois côtes cassées du même côté, je pense qu'il doit avoir l'épaule presque démise, vu l’angle du bras et le fait qu'il n'arrive pas à le lever complètement... quelques coupures qui saignent bien, surtout sur l'arcade, c'est bien ouvert, du milieu de son front jusqu'à la pointe de son sourcil. Ça n'a pas l'air si profond que ça, mais je pense qu'il va falloir recoudre... par de bol. Je prends une serviette propre pour appuyer un peu sur la plaie pendant qu'il m'explique ce qu'il a fait pour finir dans cet état. Je réagis bien vite, appuyant peut-être un peu plus sur la plaie que je ne l'aurais voulu, il râle.
- Oh les connards, ils n'ont toujours pas compris qu'ils n'ont rien à foutre là ? !
La suite de sa phrase me fait rager encore plus, je le regarde tenter pitoyablement de se lever, pur s’effondrer quelques pas plus loin dans un couinement plaintif. Je viens de nouveau près de lui, désespéré du comportement de mon ami, mais qu'est ce qui peut être têtu celui-là ! Alors pour bien lui faire comprendre qu'il ferait mieux d'arrêter de dire de la merde, je viens appuyer doucement sur une des côtes qui semble lui faire le plus mal. Il hurle et je lui sers mon sourire le plus sadique avant d'ajouter le plus sérieusement du monde.
- Rentrer, tu disais ? Écoute-moi bien Taylor, pour sortir de cet appartement il faudra me passer sur le corps, et vu ton état je ne suis même pas certaine que tu arriverais à passer si c’était la grand-mère du deuxième qui essayait de t'en empêcher, alors maintenant tu la fermes, tu me laisses t'aider et JE déciderais quand tu seras en état de rentrer chez toi, peu importe où tu crèches en ce moment. Est-ce que c'est clair ?
Il semble rendre les armes, et quand bien même il continuerait de se débattre, j'ai les moyens de l’assommer un bon coup pour pouvoir bosser tranquillement. Il n'est pas possible, ce gars…
- J'ai autre chose à faire de ma soirée, nan mais tu t'entends ? Comme si c’était possible d'avoir mieux à faire que de m'occuper d'un frère... Je secoue la tête, dépitée de tant de conneries. Aller laisse-moi t'aider à virer ton froc, il est juste crade je vais le laver... par-contre ton t-shirt, c'est poubelle... désolée je ne peux rien faire pour lui.
J'enlève son jean, trempé et plein de vomi, et le jette directement dans ma machine à laver, même punition pour sa veste qui a bien besoin d'un nettoyage elle aussi. Une fois mon ami en sous-vêtement, je viens l'aider à se redresser, pour qu'il puisse s’asseoir sur la cuvette des chiottes, la salle de bain, c'est mieux pour recoudre et nettoyer les plaies. Je réponds à sa question.
- Non ils ne t’ont pas loupé... tu te ramollis mon vieux, tu vas venir avec moi à la salle quand ça ira mieux. Ils étaient combien ?
Je marque une petite pause pour l'examiner de plus près avant de reprendre.
- Il faudrait que je puisse faire une radio pour être certaine, mais je n'ai pas de quoi faire pour le moment...
Tout en parlant je place mes mains sur ses côtes et ferme les yeux, je tente de compter les côtes, et de sentir si elles sont cassées... mais ce n'est pas si facile.
- Là comme ça je dirais trois cassés à droite... peut-être une fêlée à gauche, au moins ils se sont concentrés sur un seul côté, c'est déjà ça. Mais le plus urgent à mes yeux, c'est ton front... ça ne veut pas arrêter de saigner tout seul, je vais devoir recoudre. T'as du bol, j'ai reçu de l'anesthésiant ce matin.
Je vais chercher le petit coffre duquel je sors un peu crème pour empêcher la douleur... il a bien assez dérouillé comme ça. Le temps de la crème agisse, je prends une petite lampe pour vérifier ses yeux, ça serait quand même con qu'il nous fasse un trauma crânien... Les pupilles sont réactives, parfaits, pas de trauma.
- J'ai l'honneur de t’annoncer que t'as la tête dure.