Au volant de sa voiture, Noan tapote nerveusement le guidon, incapable de se décider. Garer devant l'entrée de l'hôpital, il sait qu'il ferait mieux de se dépêcher pour aller chercher Ilian et l'aider à s'installer dans la voiture, mais l'angoisse lui serre le ventre. depuis tout ce temps, Ilian a fait des progrès, mais ce fait ne fait qu'augmenter les questionnements qui se boucule dans sa tête. Après tout, si ce n'étais pas suffisants ? c'est ce qui fait le plus peur à l'aîné des frères. Parce que savoir qu'il a fait de gros progès, c'est une chose, mais depuis le temps qu'ils les attendent, il craint que leurs espoirs soient réduits à néants. Ceux de son frère, mais les siens d'espoirs aussi.

« C'est ridicule ». Il essaie de se convaincre comme il le peux, conscient qu'il risque de faire attendre son frère et les équipe médicales. Au prix d'un gros efforts, il sort de la voiture et claques la porte avant de verrouiller la machine. Il se faufile rapidement jusqu'au service de rééducation, où il trouve son frère, pas encore installé sur son fauteuil, debout, même s'il se tient à deux barres pour l'aidé à rester debout. Le visage fermé et tendu de Noan se détend aussitôt et affiche un petit sourire, entre la satisfaction et le soulagement, mêler d'une certaine dose de fiertés. Ca fait de ça presque huit ans qu'il n'a pas vu son frère debout par lui-même. C'est d'ailleurs la première fois, depuis l'annonce des progrès, qu'il vient à l'hôpital. « Bientôt tu me courses dans l'hôpital pour me semer, alors ? »