Sujet: Aren't you lucky you're a bleeder, Do what you need to stay alive. FT Astoria ♥ Jeu 7 Nov 2024 - 19:35
Aren't you lucky you're a bleeder, Do what you need to stay alive feat. @Astoria Talis
-PUTAIN DE MERDE, FAIT CHIER !
Le grand bocal en verre où je range toutes mes compresses stériles vient de m'échapper des mains pour aller se fracasser au sol. Il y a du verre partout, alors que je viens de finir de nettoyer... j'en ai marre. Je me baisse pour ramasser le morceau de verre le plus conséquent, un peu sonnée, parce que ça ne me ressemble pas du tout d'être maladroite comme ça... je n'ai définitivement pas assez dormi cette nuit. Je disais quoi déjà ? Le Gros bout de verre m'échappe lui aussi des mains, je tente de le rattraper... comme si c'était grave que lui aussi aille s'écraser par terre... Dans la précipitation, je l'empoigne à pleine main, m'entaillant profondément la paume gauche. Je regarde le verre encore enfoncé dans ma peau, pourquoi est-ce que ça ne me fait pas mal ? Le sang s'échappe de la plaie quand j'enlève le verre et goûte bêtement sur le carrelage. Ah si... ça fait mal en fait... Je jette le morceau au sol de rage, le laissant éclater, de toutes façons je ne suis plus à ça près.
- AÏE ! MAIS CE N'EST PAS POSSIBLE D'ÊTRE AUSSI CON !
Je crois qu'on m'entend hurler dans tout le Groov depuis la cave, mais j'en ai objectivement rien à cirer. Je fais que de la merde depuis ce matin, y'a rien qui va... non... ce n'est pas que depuis ce matin, c'est depuis hier soir en vérité. Parce que visiblement avoir tout foutu en l'air en une fraction de seconde avec celle que je pense être la femme de ma vie n'est pas suffisant, il faut en plus que j'arrive à tout foutre en l'air autour de moi aussi.
Je me laisse glisser au sol sans penser une seule seconde que je risque de me couper encore plus dans les débris... et à vrai dire c'est mon dernier souci. Je me sens tellement minable en ce moment, si nul, si faible... putain merde, c'est moi le doc normalement, c'est moi qui réconforte les autres, c'est moi qui répare les blessures... alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que je me retrouve là, la main qui pisse le sang, genoux contre la poitrine à chialer comme une merde parmi des milliers d'éclats de verres ? Ce portrait doit être bien étrange, mais pourtant il me parle, et il est parfaitement à l'image de ce qu'est devenue mon cœur hier soir.
Je m'en veux tellement si vous saviez... si seulement je ne l'avais pas embrassé... si je n'avais cédé à la tentation de connaître le goût de ses lèvres... alors peut-être que ça se serait terminé autrement, qu'on aurait pu prendre un autre verre avant de sagement retourner chacune dans son lit... et prendre un autre rencard plus tard... avoir de nouveau un aussi beau moment toutes les deux... Mais non, ça n'arrivera plus.
Ça n'arrivera plus parce que je suis allé trop vite, parce que je lui ai fait peur, parce qu'elle n'a pas répondu à mon message alors que je sais qu'elle l'a ouvert. Je sais que c'est terminé... et je n’ai jamais eu aussi mal de toute ma vie. J'ai encore mal à la tête de cette nuit, mais ça, c'est vraiment rien, rien comparé à l'état dans lequel se trouve ce qu'il reste de mon petit cœur. Cette pauvre bouteille de rhum y est passée et même si elle m'a inhibé un certain temps, elle n'était pas suffisante pour que j'oublie. Je n'ai pas oublié d'avoir vu les trois petits points signifiant qu'on écrit un message s'allumer plusieurs fois sans pour autant recevoir de réponse. Le message est clair, elle ne veut plus entendre parler de moi.
On a parlé une bonne partie de la nuit avec Tyler, essayant de se changer les idées mutuellement parce que visiblement de son côté à lui ce n'était pas la joie non plus... c'était peut-être une soirée maudite après tout ? Encore un coup de mercure hein... putain... même ça, ça me ramène à elle... tout me ramène à elle. Comment est-ce qu'elle a pu devenir aussi importante dans ma vie en aussi peu de temps, hein ? Les larmes surgissent de plus en plus fort, glissent le long de mes joues et s'écrasent sur les genoux. Putain, je suis pathétique.
J'ai passé la matinée à chialer entre deux rendez-vous... Dès que je quittais ma salle de travail, j'allais m'étaler dans le canapé de la salle de pause... Je n'ai même pas pris la peine de me maquiller, je me suis habillé avec les premiers trucs que j'ai trouvés dans ma penderie ce matin, c'est-à-dire un vieux legging de sport noir et un t-shirt trop grand avec le logo des Scarlet Zombies, cadeau de Jim. Je ne ressemble pas à grand-chose, et d'après Ludo je fais carrément peur. Lui qui a cru que c'était à cause d'une nuit de folie dans les bras d'une très belle femme... il était si loin du compte et s'en est vite rendu compte quand j'ai fondu en larmes à nouveau devant lui. Heureusement pour moi que je n'avais pas de grosses séances de tatouage, je n'aurais pas été capable de les tenir.
Caleb m'a donné mon après-midi, il a dit en rigolant que ça serait de la torture de me caler à l'accueil et au standard téléphonique aujourd'hui... alors je suis venue au Groov, j'ai rien d'autre à faire de toutes façons. Et puis, pour faire le tri dans ma tête, quoi de mieux que de faire du tri aussi dans les papiers, dans les aiguilles et les compresses ? J'ai fait un peu de ménage, le sol n'a jamais été aussi propre je crois. J'ai tout bien rangé pour ne plus penser à rien et voilà que je merde de nouveau... je suis bonne pour recommencer le lavage du sol... entre le verre et mon sang, ce n'est pas très hygiénique tout ça... et pourtant cette salle en a vu défiler du sang, mais ce n'était quasi jamais le mien. J'entends du bruit, quelqu'un vient taper à la porte de mon labo mais je ne veux voir personne, surtout pas un con qui se foutra de ma gueule pour le restant de mes jours, j'ai une réputation à tenir, merde ! Je réponds d'une voix tremblante mais ferme.
- Cassez-vous, j'ai pas le temps pour vos conneries...
Mais la réponse qui me parvient me fait changer d'avis... je reconnais Astoria... elle, je sais qu'elle ne me jugera pas... et je crois que j'ai vraiment besoin d'un peu d'aide pour une fois dans ma vie.
- Asti... c'est toi… je...
La porte s'ouvre quand je relève la tête et je la vois enfin, elle accourt à mes côtés.
Sujet: Re: Aren't you lucky you're a bleeder, Do what you need to stay alive. FT Astoria ♥ Ven 8 Nov 2024 - 23:17
Bleeders BVBclickRaylee & Astoria xxx« Aren't you lucky you're a bleeder, Do what you need to stay alive » « Promis, je traîne pas. J'ai juste besoin d'aller récupérer un truc au Groov et on se rejoint au ciné pour dix-huit heures. » affirmais-je à mon jumeau adoré avant de quitter notre appartement. J'adore mon frère, nous avons décidé de passer un petit week-end rien qu'entre nous, sans interférence aucune, histoire de se retrouver avant que nos vacances d'été ne nous emmènent loin de l'autre. Helios avait obtenu un stage super cool dans une boîte qui crée des jeux vidéo, une pointure, et allait passer trois semaines en Californie, une opportunité en or ! Je ne pouvais pas vraiment le suivre, parce qu'il allait bosser toute la journée déjà, mais aussi parce que Jim souhaitait que l'on aille quelque part en amoureux. Il avait accepté que ça se passe pendant l'absence de mon double, afin que je puisse passer du temps avec eux deux entre les absences de chacun. Jim allait être pas mal occupé en août, avec les concerts que je comptais bien suivre. Entre deux rendez-vous avec l'un ou l'autre des hommes de ma vie, je serai au Groov, pour les livraisons et inventaires en tous genres.
D’ailleurs, je filais au volant de notre voiture commune dans cette direction, ayant quelques petites choses urgentes à régler. Le boss ne plaisante pas avec les stocks de munitions, tout doit être hyper catégorisé et je vais lui rendre visite pour voir ce qui se trame avec ce qu'il pense manqué, car tout était en ordre la veille. Quand j'arrive, j'enfile mon cuir par-dessus mes vêtements estivaux, à savoir un dos nu crop top, un short en jean et des converses compensées pour faire croire que j'étais grande... je salue mes camarades et me fait attraper d'entrée de jeu, ce qui me va bien puisque j'ai à faire et n'avais pas l'intention de passer trois heures à compter des balles. Le vieux m'avait mâché le boulot en plus, ce serait vite fait !
J'y passe peut-être une trentaine de minutes, dans le sous-sol du Groov, du côté de ma réserve. J'aime bien dire que c'est ma réserve à moi, parce que depuis le temps que je m'occupe du matos, les gars ont accepté que je sois la gérante, appréciant ma rigueur et la qualité de mes inspections. Comme quoi, ça sert d'être fille de flic ! Faut juste pas le leur rappeler de trop... Un hurlement se fait entendre un peu plus loin, tout au fond du sous-sol, et j'identifie bien rapidement ce grognement. C'est Raylee. J'ignorais qu'elle était présente, mais je n'avais pas vraiment checké les motos sur le parking. Il y en a des dizaines, noires pour la plupart et très viriles... « P'tain, je sais pas s'qu'elle à, mais j'y foutrais pas les pieds... » fit un de mes camarades qui remontait des tonneaux de bières. Mes sourcils se froncent. Après qui en a-t-elle aujourd'hui ? Les gars ne font vraiment pas gaffe, mais de là à ce que la tatoueuse pète les plombs de la sorte... Sans compter ce bruit de quelque chose qui s'éclate au sol. Non, je dois aller voir...
Prenant soin de verrouiller mon arsenal, j'avance doucement, cherchant à entendre qui se trouve avec elle et la met dans un état pareil. Il n'y a aucun son qui sort de la pièce, plus aucun bruit si ce n'est une sorte de respiration saccadée. Ma main se lève pour venir frapper à la porte et je me fais envoyer royalement chier par notre médecin. Ok... Là, c'est bizarre, le ton de sa voix n'est pas aussi assuré que d'habitude, je l'ai entendu renifler avant de parler. « Ray ? Est-ce que tout va bien ? C'est moi... » tentais-je, histoire de voir si elle ne souhaitait véritablement voir personne ou si je faisais exception... Sa voix me parvient une nouvelle fois, bien plus faible, ça m'inquiète et je sens mon estomac se serrer. Ok, elle n'a pas dit « dégage » alors je tourne la poignée de la porte et entre. Le spectacle que je découvre me mortifie. Au début, je n'ai pas vu Raylee, parce qu'elle est assise par terre dans un coin de la pièce, recroquevillée comme une enfant. Je remarque ensuite les débris tout autour d'elle, du verre, un sacré paquet en plus. Qu'est-ce qui a pété ? Mes yeux se baissent sur ce petit corps musclé tout ratatiné et le sang me fait écarquiller les yeux. « Oh putain, Ray ! » m'écriais-je en me précipitant vers elle, le verre brisé craquant sous mes pieds. « Bordel, qu'est-ce qui s'est passé ! Tu saignes ! » fis-je en m'agenouillant près d'elle. Voir la tatoueuse pleurer ne m'est encore jamais arrivé, pas dans ce contexte du moins... Il était préférable qu'elle pleure de rire toutefois, car là, j'avais vraiment l'impression que quelqu'un était mort.
Je tourne les yeux pour chercher un truc à mettre sur sa plaie, craignant qu'elle ne se vide de son sang. Il y a un torchon sur le comptoir derrière nous, ça fera l'affaire. Je m'en saisis et jauge rapidement son état, mais vu comme il était plié, il est fraîchement sortit. « Tiens, mets-ça sur la plaie. Est-ce que c'est profond ? Tu as mal ? » demandais-je en l'aidant à maintenir son bras un peu en l'air, relevant son visage du bout des doigts de mon autre main. « Ma puce... Qu'est-ce qui se passe ? Je suis là, ne pleure pas, je t'en prie... » couinais-je dans un murmure, le cœur battant à mille à l'heure. Est-ce qu'il était arrivé quelque chose à Kyle ? J'aurais été au courant... Quoi alors ?
Sujet: Re: Aren't you lucky you're a bleeder, Do what you need to stay alive. FT Astoria ♥ Dim 24 Nov 2024 - 12:00
Aren't you lucky you're a bleeder, Do what you need to stay alive feat. @Astoria Talis
La petite brune entre dans la pièce après que je lui ai fait comprendre qu'elle en avait le droit, et sans attendre elle se précipite vers moi... Vu la panique dans ses yeux, je dois avoir l'air encore plus minable que ce que je pensais en premier lieu... Super ça Ray, parfait pour l'image que tu dois tenir ici... Heureusement je sais que je peux faire confiance à Astoria, ce n'est pas elle qui me jugera... pas comme ça. Alors je lui lance un sourire absolument pas convaincant, je sens bien que les larmes ne sont pas loin, de toutes façons elles ne veulent pas quitter mes yeux depuis hier soir.
Je m'excuse de mon état auprès de la brunette, elle vient s'accroupir à mes côtés, inquiète de l'état de ma main... C'est vrai que j'ai merdé en beauté sur ce coup-là... c'est ça de marcher au radar... J'ouvre ma main devant moi pour constater les dégâts... effectivement, c'est pas beau, il va falloir que je suture. Je suis un boulet fini... c'est moi le doc... c'est à moi de réparer les gens... Si c'est moi qui me blesse bêtement, je ne sers plus à rien... et voilà j'en reviens à mon constat d'hier soir... tout ce que je touche vole en éclat. Je peux m'en prendre qu'à moi-même... je savais que ce n'était pas une bonne idée...
Stop Ray ! Concentre-toi un peu. Aller chercher un truc positif... aller, heureusement c'est ma main gauche, j'aurais eu bien plus de mal à recoudre la droite. Et puis, la douleur est présente, mais elle me soulage en quelque sorte... c'est étrange non ? Mon cerveau a tellement l'habitude de gérer les opérations sans émotions, que me concentrer sur une blessure à réparer me fait oublier qu'à l'intérieur je ne gère absolument plus rien. La mini terreur s'inquiète et saisit ma main pour la regarder... une vraie mère poule, elle aussi. Elle agit exactement comme Robin a pu le faire... comme j'aurais aimé qu'elle continue à le faire, mais ça n'arrivera plus maintenant... J'essaie de ne pas y penser pour répondre à mon amie... mais ma voix tremble encore.
- Hummm je crois que je suis juste un boulet... mais ne t'inquiète pas j'en ai vu d'autres, ça fait mal, mais pas trop en même temps... ça fait presque du bien de se concentrer sur quelque chose de palpable... mais j'ai clairement foiré mon coup.
Ouais, plus que foiré même... les larmes refont surface pendant que mon amie me tend un torchon pour que je fasse pression sur la plaie... j'espère juste qu'il ne reste pas trop d'éclats de verre à l'intérieur sinon je vais chanter pour les enlever. Mais on avisera quand ça se sera un peu calmé, parce que pour le moment je ne verrai pas grand-chose. Je remercie la jeune femme du regard et enroule le torchon autour de ma main. C'est cool hein, je vais pouvoir refaire une lessive... ce n'est pas comme si je venais à peine de le laver celui-là. Astoria m'aide à garder le bras en l'air... elle a bien écouté quand je lui ai appris les gestes de premier secours, je peux être fière d'elle. Beaucoup moins de moi-même...
Elle me fait lever les yeux vers elle... je n'avais pas osé la regarder en face depuis qu'elle est entrée... elle va bien vite remarquer que je n'ai pas dormi cette nuit. Faute de quantité suffisante d'alcool, j'ai été incapable de mettre mon cerveau en pause. Au Groov on a l'habitude de me voir avec des cernes, mais aujourd'hui mes yeux sont bouffis et rouges... j'ai bien trop pleuré... un miracle même qu'il me reste de l'eau dans le corps. Mon amie me réconforte et tente de comprendre ce qu'il s'est passé... mais je ne sais pas si j'aurais la force de lui raconter la soirée d'hier...
- Merci ma belle... je... je vais essayer...
Je laisse ma tête tomber en arrière, contre le plan de travail. Il faut que je me calme, Astoria a raison, ce n'est pas le lieu ni le moment, j'ai des choses à faire aujourd'hui... et pourtant plus je pense à me calmer, plus les larmes coulent sur ma joue... J'ai l'impression d'avoir tout perdu... alors que c'est débile, elle ne m'appartient pas... ni à moi ni à personne d'autre... Alors pourquoi est-ce que ça fait aussi mal, putain... Je souffle pour tenter de calmer mes larmes... Il faut que je rassure ma cadette, elle va penser que quelqu'un est mort sinon.
- Pardon Astoria... je... putain... j'ai juste tout fait foirer, encore... Je t'ai déjà rapidement parlé de Robin...
Les mots se serrent dans ma gorge, ma voix ne suit plus... je n'aurais pas pensé que prononcer son prénom me ferait aussi mal... elle me manque... je veux la revoir... je veux serrer à nouveau ses doigts entre les miens... je veux encore goûter à ses lèvres... pourquoi est-ce qu'il a fallu que je n'en fais qu'à ma tête et que j'aille trop vite ? Pourquoi il a fallu que ça se passe comme ça ? Je passe ma main valide dans mes cheveux pour les ramener en arrière, un peu honteuse de me montrer aussi faible à cet instant.
- Désolée... et bien... elle est moi, on est sortie hier soir... et... putain, cette soirée était incroyable... et j'y ai cru... bordel comme j'y ai cru... mais c'est foutu maintenant... je lui ai fait peur, elle m'a claqué la porte au nez et refuse de répondre à mes messages depuis... je... je n'aurais pas dû l'embrasser... c'est elle beaucoup trop vite... tout ça parce que face à elle je ne suis pas foutue de contenir mes sentiments...
Et voilà, les larmes jaillissent de nouveau... je laisse finalement retomber ma tête sur l'épaule de l'armurière pour les laisser couler... J'aime beaucoup cette amie... elle est là, solide malgré sa petite carrure, aussi douce que piquante... J'ai habituellement beaucoup de mal à me faire des amies femmes, alors je chéris d'autant cette relation qui nous unit, on veille l'une sur l'autre. Quand j'arrive enfin à me calmer, je viens m'essuyer les yeux et grimace un peu quand je bouge ma main gauche. Ça fait de plus en plus mal... merde...
- S'il te plaît... aide-moi à me relever... il faut que je m'occupe de ma main... je ne peux pas rester comme ça... je suis déjà assez pathétique comme ça.. pas la peine de finir au urgences en plus.
On se lève et je m'accoude à la table en inox. J'allume la lampe blanche au-dessus de ma main et pose le tissu pour inspecter les dégâts... ce n'est pas beau. Je secoue ma tête de droite à gauche, aller on se concentre ! On active le mode médecin et on arrête de chialer ! Je demande à la brune de me ramener de quoi nettoyer tout ça proprement et suturer... mais avant tout, il faut que j'enlève les corps étrangers... Je m'y attelle avec une pince à épiler stérile.
- Bon.. Je ne vais pas rester comme ça... ça serait encore plus con de choper une infection... quitte à avoir fait de la merde... je vais te montrer comment on fait des sutures si tu veux... ne fais pas comme moi, mets des gants si tu dois être amené à en faire. Je ne risque pas de me contaminer moi-même, mais il vaut mieux éviter les transferts.
Je commence à nettoyer la plaie avec de l'eau déminéralisée pour voir d'un peu plus près s'il ne reste aucun morceau de verre. Ça a l'air d'aller... je vais pouvoir attaquer les sutures... et j'ai plus d'anesthésiant... tant pis, je vais serrer les dents.
Sujet: Re: Aren't you lucky you're a bleeder, Do what you need to stay alive. FT Astoria ♥ Lun 30 Déc 2024 - 22:09
Bleeders BVBclickRaylee & Astoria xxx« Aren't you lucky you're a bleeder, Do what you need to stay alive » Lorsque j'entre dans la pièce du sous-sol, j'ai l'impression de débarquer dans un film d'horreur. Ok, il n'y a pas tant de sang que ça, mais rien que le fait qu'il y en ait à divers endroits me glace le sang. Raylee est vautrée au milieu de débris de verre, en proie à une sorte de crise qui me fait monter une boule dans la gorge. Je déteste voir mes proches aussi mal, mon mode maman ourse se réveille instantanément et je me jette à ses pieds pour comprendre ce qui a pu se passer, pourquoi elle est dans cet état, les larmes au bord des yeux. Je pose ma main sur sa joue, elle est plus pâle que d'habitude et... Oh elle n'est même pas maquillée ! Ça c'est assez rare pour être signalé ! Entre cernes et rougeurs, j'ai du mal avec cette vision d'une Raylee en pleurs, ça me scotcha le temps d'une minute, avant de me rappeler qu'elle est humaine et possède des émotions comme nous autres. Je la vois tellement fière et forte au Groov, loin de moi qui me laisse plus souvent submerger... « Hey ! Ray ! Ça va, je suis là. Je sais pas s'que t'as voulu faire, mais c'est clair qu'un truc à foiré. Mais on va arranger ça ! » dis-je avec conviction, sans encore savoir l'ampleur des dégâts.
Pour l'instant, c'est sa main qui m'inquiète le plus. Elle saigne pas mal et il me faut prendre une bonne inspiration avant de faire mon job, la secourir comme elle me l'a appris. J'attrape un torchon propre et l'aide à ralentir l’hémorragie du mieux que je peux. Raylee... Ses larmes me fendent l'âme, elle n'a jamais été aussi vulnérable que maintenant, et je pense que personne n'a dû la voir comme ça, peut-être pas même sa famille, ou alors il y a longtemps... Heureusement que c'est moi qui suis descendue, elle aurait mal pris de se retrouver face à un autre Serpent dans ce qu'elle-même qualifierait de minable.
« Pleure pas, je t'en prie... Parle-moi, je suis là, respire. » tentais-je de l'apaiser, ma voix se faisant encore plus douce que d'ordinaire, pour apprivoiser ce petit animal sauvage. Ce n'était certainement pas la douleur physique qui était la cause de ces larmes, je l'avais vu dans de pires états et rire comme une baleine. Non, c'était autre chose et je ne lâcherais pas son regard tant qu'elle ne m'aurait pas parlé. Et elle me savait têtue, incapable de quitter la pièce sans la savoir mieux, peu importe le temps que ça prendrait. La tatoueuse finit par pousser un soupir et m'expliquer la situation. Enfin... Faudrait déjà qu'elle arrête de chialer parce que là, rien que le nom de Robin la fait repartir. « Hey, hey, chuuut, ça va. Oui, je me rappelle de Robin, la sorcière qui est pote du Youtubeur que Jim se tapait. » Belle description de Tyler, que je savais être un excellent ami de la brune, tout autant que de mon petit ami. Ce n'était pas forcément méchant de le décrire ainsi, bien que j'ai parfois du mal à accepter le lien qui unit les deux hommes et ce qu'ils ont pu faire...
Erf !! Non, on ne pense pas à ça maintenant ! Robin, on disait ! Je pose ma main sur le bras droit de mon amie, frottant sa peau doucement pour la réconforter. Lorsqu'elle se sent prête, elle me raconte sa soirée de la veille avec la sorcière. Je ne la connais pas vraiment, je sais juste qu'elle traîne parfois avec Jim et Tyler, une jolie rouquine qui a tapé dans l’œil de la Serpent, un peu barrée, mais qui a l'air adorable de ce que j'en sais. Je ne l'ai pas croiser beaucoup, mais elle n'avait pas l'air d'être le genre de nana qui soit capable de faire du mal à quelqu'un comme ça... Méfiante, je suis le récit de mon amie, choquée d'apprendre qu'elle était allée jusqu'à embrasser Robin. Elle n'était pas hétéro ? J'avais dû louper un épisode là, parce que clairement, si Raylee avait tenté un truc, c'est que la rouquine lui avait envoyé des signaux, autrement elle n'aurait pas tenté le coup, ne supportant plus l'idée de s'enticher d'une hétéro...
« Oh ma puce... Je suis tellement désolée pour toi... » souofflais-je en venant l'entourer de mes bras, tandis qu'elle pose sa tête contre mon épaule. « Tu disais pas qu'elle était hétéro ? Ça a changé ? C'est peut-être ça qui lui a fait peur, tu sais. Pas forcément toi... Chuuut, ça va, respire. » la berçais-je, ne sachant pas quoi faire, qui appeler. Jim ? Tyler ? Robin elle-même ? Bordel, mais elle l'avait vraiment ensorcelé ma parole ! « Je me doute que ça fasse mal. Mais ne te flagelle pas, hein. Comme tu dis, tu ne peux pas contenir tes émotions, tu as senti que ça pouvait se faire et tu as tenté, c'est normal. Et il t'a pas fallu plus de dix ans, toi. » tentais-je de plaisanter, en comparant nos situations. Bon, ok, ça ne fonctionne pas vraiment... « Raylee... S'il te plaît, ne désespère pas, tout peut s'arranger. »
Je n'en avais aucune idée, oui, mais j'avais la foi. Je l'aurais pour nous deux s'il le fallait, parce que je ne savais que trop ce que pouvait faire l'amour dans le cœur d'une personne qui se sent rejetée. J'avais passé des années dans l'ombre de l'homme que j'aimais, prête à presque renoncer lorsque je m'étais dit que je devais tenter le tout pour le tout. Si ça n'avait pas fonctionné l'été passé, j'aurais cessé d'y croire, mais ce dernier espoir avait été le bon... Alors je ne laisserais pas la tatoueuse se morfondre. Elle devait y croire, rien n'est perdu tant que l'autre n'a pas clairement dit ne pas être intéressé !
Nous restons quelques minutes comme ça, jusqu'à ce que les larmes cessent un peu, et que mon t-shirt soit complètement trempé. Pas grave, c'est de l'eau ! J'observe le visage de ma camarade, tentant un sourire. Elle réclame mon aide pour se lever, et elle a bien raison, il faut qu'elle s'occupe de sa main avant que ça ne dégénère. « Ouais, viens Rocky, on va éviter de devoir te couper la main. » dis-je en me redressant, prenant soin de ne pas mettre les mains dans le verre éparpillé au sol, manquerait plus que ça que je me coupe aussi. Une fois stable, je tends la main vers mon amie et l'aide comme je peux, peu assuré de ma position par rapport à sa corpulence. Je suis une crevette sérieux... Mais j'y arrive quand même, parce qu'elle m'y aide aussi faut dire, et on se rapproche de cette table que je déteste. J'en ai fait des cauchemars certaines nuits, où je me retrouvais ici, allongée avec le corps meurtri. C'était souvent après que des Serpents avec qui j'étais en mission aient eu des emmerdes, des proches comme Zander ou Betti.
Raylee me demande de prendre son matériel de premiers soins et je fonce directement vers les tiroirs en question, ayant retenu la place de chaque chose, ce foutu QI me servant bien, même dans un univers criminel ! « Y'a beaucoup de verre dans la plaie, ça va ? » demandais-je en la voyant retirer des morceaux de tailles différentes, frissonnant rien que d'imaginer la sensation. Si la brune n'a pas dormi, j'imagine aussi qu'elle n'a pas mangé et son visage pâle m'inquiète, j'ai peur qu'elle tourne de l’œil à tout moment... Si elle n'a pas le temps de m'apprendre à suturer correctement avant de sombrer, on est foutu... « Euh... ok. Mais tu veux pas t'asseoir quand même ? » Je vais lui rapprocher une chaise, trop chochotte pour me sentir capable de la relever. Je prends note de toujours mettre des gants en cas d'intervention sur une autre personne. Je hoche la tête, attentive et observe le diamètre de l'aiguille, tout aussi grosse que celles que j'utilise pour coudre mes costumes, mais plus incurvée. Je déglutis difficilement. Je n'ai pas peur du sang, mais je ne suis pas à l'aise avec l'idée de la voir se soigner toute seule. « Tu veux que je t'aide ? Attends, tiens. » Je cherche du regard quelque chose qui puisse l'aider, car je vois bien qu'il lui manque quelque chose de capital pour ce procédé. Je défais ma ceinture et lui tends près des lèvres pour qu'elle morde dedans. À sec comme ça, ça risque de piquer.
Et ça ne loupe pas... Elle grogne et enfonce ses crocs dans le cuir à mesure que l'aiguille et le fil traversent sa peau. Je la regarde faire deux points et attrape des gants. « laisse moi faire, je vois bien que tu galères. C'est de la couture, j'connais bien, donne. » Le dernier mot sonnait plus comme un ordre que comme une requête, mais je venais de passer en mode infirmière-couturière, me concentrant pour ne pas penser que j'étais en train de planter une aiguille dans la chair de quelqu'un. Je termine ce que Raylee à commencé et la laisse faire le dernier nœud du point, coupant le fil qu'elle tenait. « Ffffiouu ! J'sais pas comment tu fais sérieux, ça me fout la gerbe rien que de savoir que je t'ai charcuter. » fis-je en riant, tout en retirant mes gants que je mets à la poubelle, après avoir jeté le matériel à usage unique que nous venions de souiller.
Raylee s'affale un peu plus sur la chaise que je lui avais apportée, dépitée de toute cette affaire. Je sors un paquet de bonbons de la pochette accrochée à ma taille. « Tiens, t'en a plus besoin que moi. » Filer mon stock de friandises en disait long que l'amour que je portais à la tatoueuse, parce que ça, c'était ma dose pour l'après-midi, pour tenir jusqu'au cinéma où j'allais devoir racketter mon jumeau pour des cochonneries, tout en lui expliquant à peine comment j'avais perdu mes bonbons...