RED ๑ next to you

Sujet: RED ๑ next to you Mer 4 Jan 2023 - 17:50

C'est la toute première fois que tu sors seule depuis l'accident. Depuis ta sortie du coma. Alors qu'avant ça tu as eu une hésitation sur ta situation, désormais tu n'as plus qu'une seule envie : t'amuser sans aucun engagement, comme avant. Celle que tu étais avant l'accident est revenue au galop en réalisant à quel point que la vie est trop courte. Sans doute parce que tu as eu peur d'y rester. Ou alors parce que la peur que tu y restes ressentie par tes proches a dépeint sur toi. Ou un mélange de tout. Tu sais pas. Tu sais plus. T'es juste trop heureuse de sortir sans être couvée. Mais quelque part peux-tu réellement te plaindre ? Ta relation avec Ayem s'est un peu arrangée et, pour la première fois de ta vie - ou de la sienne plutôt - tu en es assez satisfaite. Fini de se tirer tout le temps dans les pattes. Tu ne sais pas si ça va durer mais tu es prête à tenter quand même.

Tout comme tu es prête à retrouver des potes. Ces fameux potes qui t'ont fait venir à cette fameuse soirée dont tu t'étonnes encore. Ce n'est pas ton genre de te laisser aller dans les bras du premier venu, mais c'est vrai que cette soirée t'a énormément marquée. C'est peut-être con, parce que tu ne devrais pas la prendre autant à coeur. Ni prendre ce regard et ce sourire, cachés derrière un masque, avec autant d'importance. S'ils hantent tes pensées, tu évites d'en parler autour de toi. Même Jules ne comprendrait pas forcément. Alors ce n'est pas la peine d'en discuter... N'est-ce pas ?

Tu as le fol espoir de le revoir. Simplement parce que tu sais très bien qu'il est ami avec ceux qui ont organisé la soirée et que tu vas retrouver ces mêmes personnes. Enfin. Pas vraiment, mais ça tu ne le sais pas encore. Tu ne vas pas retrouver tout le monde, juste quelques uns, qui ne tarderont pas à s'extirper de là.

C'est plusieurs longues minutes après ton arrivée, quelques banalités et d'autres sourires échangés que tu les vois partir, certains vers d'autres tables d'autres encore vers la sortie du pub. Ce n'est pas du tout un coup monté mais ça y ressemble. La vérité c'est que tu n'es assez proche d'aucun d'entre eux pour qu'ils passent autant de temps avec toi. Et sans doute aussi un peu ton air fatigué qui a dû les rebuter. T'as beau sourire, faire bonne figure, tu ne donnes clairement pas le change dans tout ça...

C'est quand tu t'apprêtes à partir que tu te retrouves nez à nez avec... Tu ne saurais pas bien dire si tu es encore en train de fantasmer ou si la réalité se moque un peu de toi, mais ces yeux-là, tu les reconnaîtrais n'importe où, même si tu devenais amnésique et oubliais tout le reste de son visage.

- Hhhh... Bonsoir, te tentes-tu à dire en tentant un sourire tout en réalisant que tout dans ta démarche évoque l'envie de t'en aller. Mais il est face à toi et te bloque le chemin déjà suffisamment étroit vers la sortie. Alors tu ne t'efforces pas à avancer malgré tout, quitte à le bousculer. Tu restes plutôt là, un peu stoïque, incapable de savoir si c'est une bonne ou une mauvaise chose que vous retrouver de nouveau face à face ainsi.

@Red Lockheart

Quelle sacrée ville de merde quand même. L’fin fond du trou du cul du monde, quand on en est à se demander pourquoi les paumés vont s’paumer là. P’t’être bien un petit goût de reviens-y, sur fond de mélancolie. Probablement bien des semaines que j’aurais foutu le camp si c’était pas pour le boulot. Et Blue de toujours tarder plus à me rejoindre quand je finis mes soirées avec les alcoolos du coin, du genre qu’ont déjà tout perdu ou alors pas grand-chose dans le coffret. Quant à savoir à quelle catégorie j’appartiens, je suppose qu’il faudra me côtoyer un chouïa plus longtemps pour vraiment y mettre un nom.

Pas que vous ayez que ça à foutre, j’espère.

Ai choisi le St James pour ce soir, comme un navire qui fait naufrage, à n’avoir qu’une envie celle de me poser dans un coin et d’me taper la cuite du siècle. Le monde est toujours plus beau derrière les vapeurs de l’alcool. Tout le monde devient beaucoup plus sympathique avec un shot dans le fond de la gorge. Pas qu’il me soit jamais arrivé de me battre avec un ou deux gars dans des bars pas trop regardant. Souvent avec Blue à mes côtés d’ailleurs, presque devenu un jeu, à celui qui mettra le plus de pain.
Mais comme tout le reste, tout a moins de saveur sans Blue et je dois me contenter des péquenauds du coin. Pas la plus fine équipe qu’on ait pu trouver, mais hé, on fait avec ce qu’on a sous la dent et avec l’âge on devient moins regardant sur ses fréquentations. Je reconnais d’ailleurs quelques charognards du coin, et c’est à force de lorgner sur les visages familiers que je manque de lui rentrer dedans.
Lidye.
Bien la dernière personne que j’aurais imaginé retrouver ici, et pourtant, un tel regard ne trompe pas. Même sous l’éclairage fiévreux du bar, elle est reconnaissable entre tous et un sourire ravi vient jouer sur mes lèvres quand je lis dans ses yeux qu’elle me reconnaît. La soirée n’est peut-être pas encore tout à passer au caniveau. N’ai pas eu le temps de me recoiffer ou de m’assurer que je suis présentable quand sa présence en ces lieux était bien la dernière chose que je pouvais imaginer.
Elle déteint au milieu des alcoolos et des déjà ivres qui lèvent leurs verres en trinquant au son de la musique irlandaise.
Ronronnant, l’amusement au creux des prunelles bleues, je demande :

« Tu ne comptes pas partir tout de suite, j’espère ? »

Pas alors qu’on vient juste de se tomber dessus. L’occasion est trop belle pour ne pas vouloir en profiter un peu. Je lui bloque le chemin sans toutefois faire un geste pour l’empêcher de partir si l’envie lui en vient. Dragueur lourd, peut-être, mais certainement pas un forceur. En outre, si Lidye décide de me quitter, là, tout de suite maintenant, je n’aurais aucun mal à trouver quelqu’un prêt à me prêter son lit pour la nuit. Quelqu’un de beaucoup moins agréable qu’elle, certes, mais je ne fais pas trop le difficile.
D’un geste de la main, je montre le comptoir auquel le barman s’affaire et propose :

« Laisse-moi au moins te payer un verre. T’as l’air d’en avoir besoin. »

@Lidye El-Azem

Tes yeux croisent les siens et tu as un pressentiment que tu n'en réchapperas pas de si tôt : ni de ce pub, ni de te perdre dans ce bleu sombre qui t'a déjà si fortement marquée. Tu essaies de ne pas céder. Parce que t'as pas envie de rester avec "amis" qui n'en sont pas, et parce que t'en as déjà ras le bol de savoir qu'on te considère comme celle qui est sortie du coma il y a peu. Mais pas avec Red. Tu n'as pas la sensation d'être jugée avec lui, ni d'être regardée comme une bombe prête à exploser, ou encore moins couvée comme une enfant malade. Tu les vois bien, les regards des uns qui s'attendent à ce que tu t'écroules, tandis que les autres chuchotent sur ton passage. Mais tu essaies de t'en foutre.

Pas dit que ça fonctionne ce soir, cela dit.

T'es même pas dans un effet second, sans doute parce que tu tentes de te maîtriser un minimum, tant que ton médecin ne te donne pas le feu vert pour arrêter ces merdes que tu dois avaler et qui font pas vraiment bon ménage avec ce liquide si plaisant que tout le monde semble avaler sans même reconnaître sa saveur. Puis merde. Elle est où, celle qui s'est jurée de profiter ? T'es bien sortie pour quelque chose, autant le mettre à profit.

Tu décolles ta conscience du vide pour la positionner sur lui.

Tu ne sais pas trop si tu dois jouer les enjôleuses comme tu l'as autrefois si souvent fait pour t'attirer les faveurs que tu as tant désirées, toi qui te fiches bien pas mal de ta réputation auprès des hommes si tant est que tu t'amuses. Et pourtant, ce n'est pas la position que tu prends face à lui. Dans tes yeux, on peut lire une lueur de défi pendant que tes lèvres s'étirent en un sourire amusé, presque moqueur.

- La soirée ne serait pas aussi amusante sans moi, peut-être ? Pourtant, si, jusqu'à il y a cinq secondes auparavant, t'avais bien l'optique de te barrer d'ici, rentrer chez toi et fermer les yeux en espérant qu'avec le sommeil débarque enfin le repos. C'est toi qui as voulu reprendre si vite le travail. Mais depuis tu as du mal à suivre, même quand tu ne fais rien de spécial. Tu reprends un peu ton sérieux. Mais, si, j'allais partir. Tu fais bien attention à utiliser le passé. Ouverture pour préciser que tu restes volontiers maintenant qu'il est là. Peut-être, peut-être pas. Mais maintenant qu'il est là, t'es plus certaine de vouloir rentrer chez toi. T'es curieuse de voir ce que la soirée pourrait amener, à vrai dire.

Tu jettes un coup d'oeil au barman. Oh et puis au diable tes médicaments ! Une fois n'est pas coutume, ton traitement ne sert plus que pour la forme désormais. C'est pas comme si tu en avais besoin à tout prix, tu vas mieux. Tout le monde le dit. Toi la première.

De nouveau tu lui souris, toujours très amusée.

- Dis de suite que j'ai une sale gueule, ricanes-tu sans vraiment avoir honte de lui en laisser l'opportunité. Tu préfères la franchise que la flatterie, surtout quand elle est hypocrite. Tu lâches les armes aussitôt, cela dit. Je ne dis pas non à un verre, en vrai. De toute façon, un regard en coin à tes "amis", qui n'en sont toujours pas plus que quelques minutes auparavant, te suffit à ne pas t'inquiéter outre mesure de leur intérêt pour toi dans cette soirée. Il n'y a qu'avec Jules que tu traînes pour ça, il faut croire.

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Les crétins d’aujourd’hui vous diront qu’c’est plus possible de draguer dans les bars de nos jours. Moi j’vous dirais qu’ces types-là ont aucun game. Avec du charisme et de l’audace, on peut draguer presque en toutes circonstances. Que celui qui n’a jamais pécho à un enterrement se dénonce.
Il faut juste savoir s’y prendre, et ça c’est pas un truc qui s’apprend en regardant des vidéos youtube d’mecs avec des biceps bandés aux stéroïdes qui vous dira d’être un alpha. D’ailleurs si vous en rencontrez un dans la vraie vie, fortes chances que le type habite encore dans le garage de sa mère et se branle sur la sex tape de Kim K.
D’ailleurs ce genre de mecs n’aurait aucune chance avec une nana comme Lidye. Ils se feraient bouffer en deux bouchées. Et vu comme elle me regarde, je n’aurais aucun regret à passer à la casserole. Comme si j’étais du genre à avoir des regrets de toute façon…

Je minaude, prends mon air le plus faussement triste :

« La soirée n’a même pas lieu d’exister si tu n’es pas là. »

Pas tout à fait faux, pas tout à fait vrai, toujours à la limite de l’outrance, au bord de la falaise à marcher sur le bord en dansant. La vie n’est drôle que pour ceux qui prennent des risques. Et je prends tous les risques, n’ai jamais eu peur de rien, et surtout pas d’offenser le ou la première venue avec mes blagues à deux balles et mes phrases tout droit sorties d’un mauvais soap opéra. N’avais bien que ça pour m’occuper chez la daronne quand elle daignait à peine me regarder et encore moins à m’affirmer que j’étais bien en vie.
Draguer des minettes avec ses phrases de merde, c’était d’abord un défi pour faire marrer Blue. Maintenant c’est surtout moi que ça fait rire, parce que je ne fais rien sans l’idée latente d’en profiter d’une façon ou une autre.

Je lève un sourcil curieux à l’affirmation de Lidye. Allait partir. L’usage du passé ne passe pas inaperçu quand mon sourire se fait un peu plus mordant, quand les prunelles s’animent d’un feu dangereux. Rares sont les partenaires avec qui je couche deux fois, mais rares aussi sont les partenaires qui en valent la peine.
Lidye est de ces rares personnes qui valent le coup. Ou en tout cas, bien le prix d’une consommation.
Et sa remarque suivante me le prouve quand elle me fait franchement rire :

« Je n’aurais pas dit ça comme ça. Même avec ces sacrées cernes, tu restes indétrônable dans ce bar, beauté. »

Je la laisse ouvrir la marche vers le comptoir quand les regards familiers se tournent sur notre chemin, distraits, comme une arrière pensée, comme si c’était presque une habitude. Tiens, Red est encore en train de draguer Lidye. Ils ne changeront jamais!
Peut-être bien que ce serait une habitude que j’aimerais prendre quand mon regard descend un instant sur sa chute de reins et que toutes les fibres de mon être se rappellent parfaitement ce que ça fait d’y mettre les mains. Remonte rapidement les yeux pour éviter que la belle me prenne en flagrant délit de matage et revienne sur sa décision.

« Qu’est-ce que tu prends ? »

M’accoude au bar, attends que Lidye déclare son choix du jour avant de demander un whisky bien corsé pour ma propre et humble personne. Détache un instant mon regard de ma compagne pour m’adresser au barman, sans penser un instant qu’elle puisse s’échapper si facilement de mes griffes. Je me tourne vers la pécheresse, apprécie la longue chevelure brune qui encadre un visage d’ange, marqué par la fatigue :

« Qu’est-ce qui t’est passé dessus ma belle ? Le tank de la vie ? »

@Lidye El-Azem

Tu entends déjà les préconisations d'Ayem, celles de Noah et les réprimandes de Jules. Y aller mollo. Comme si tu savais faire. T'as repris le travail plus tôt et ton corps, plusieurs mois après, est encore plus fatigué que si tu sortais d'un deuxième coma. Alors, oui, forcément. T'en peux plus. La cheffe infirmière t'a pourtant incitée, encore et encore à lever le pied. Même en allégeant ton emploi du temps. Résultat, après avoir vu que t'écoutais pas, elle t'a simplement remise comme avant. Mais ton corps, lui, il souffre encore. La kinésithérapie, t'en bouffes encore plus que tu ne l'aurais pensé, alors que ton thérapeute ne cesse de te dire de prendre soin de ton corps, encore sous le coup du stress post traumatique de l'accident. Un accident dont, pourtant, tu ne te souviens absolument pas. Comment peux-tu avoir un corps stressé alors que ton mental, lui, ne l'est pas plus que d'ordinaire ?

Tu passes une main dans tes cheveux, tout sourire, les envoyant valser volontairement, avec un peu trop de surjeu pour que ça puisse faire de toi une bimbo stupide qui fait ce mouvement sans s'en rendre compte. Clairement, tu fais exprès.

- Je sais. C'est pour ça que je reste. Tu lui adresses un clin d'oeil, tellement amusée que tu ne voudrais pour rien au monde rater ce qui va suivre. Si toutefois il se passe quelque chose d'intéressant, cela dit.

Tu ne sais pas de quoi cette soirée sera faite, mais tu as ce sentiment au creux de ta gorge qu'avec Red, tu n'auras absolument pas de quoi t'ennuyer tu es certaine. Tu te surprends même à le mater plus que juste ses yeux. Enfin. "Surprends". N'exagérons rien, tu l'as fait sciemment. Ton envie de s'amuser coincée chaudement au niveau de ton estomac, t'en as plus rien à faire des risques que l'alcool peut te faire prendre. Puis ce n'est pas une fois qui va te tuer, n'est-ce pas ?

De plus belle, tu lui souris, en coin, toujours animée par ce regard de défi que tu lui jettes et qu'il semble prêt à relever, sans qu'aucun de vous n'ait besoin d'en parler.

- Je vois. Tu perds pas la main sur les compliments, à ce que je vois. Tu mets une pause et tu t'approches un peu de lui pour imiter un chuchotement. C'est assez plaisant il faut dire. Mais bon, la barre n'est pas très haute non plus. Non pas que tu te penses sacrément belle, non. Tu t'en fiches bien pas mal de ton physique, à vrai dire, sinon t'aurais fait un effort pour cacher la fatigue sous tes yeux. Mais le niveau, même au niveau des mecs ici, est... plutôt bas. Enfin. Sauf pour lui, bien entendu. Totalement ton type. Sinon quoi, tu n'aurais jamais passé de nuit avec lui, très clairement.

Tu hausses les épaules.

- Un verre de vin. Pour l'instant. Histoire de voir si ça passe avant d'attaquer plus fort.

Tu l'imites en t'accoudant au comptoir, sans le lâcher des yeux, ton petit sourire traînant et trônant toujours sur tes lèvres... et tu éclates de rire si fort que tu fais tourner quelques têtes surprises vers toi. Oopsie ? T'as du mal à décrocher ton regard de lui, ses yeux étant la plus belle attraction dans le coin et... tu essaies de reprendre ton sérieux. J'aurais préféré ! Mais non. Le travail, uniquement. Je ne pensais pas que ce serait aussi dur, des mois après avoir repris. À force tu traumatises ton corps qui, lui, peine à suivre, et ça c'est la seule vérité que tu veux bien accorder à ton kiné.

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J’ai toujours aimé les personnes à fort caractère. Peut-être parce que mes parents avaient tous deux extrêmement mauvais caractères, et que je me balade des années de daddy et mommy issues. Un psychiatre en aurait pour son argent si je venais à passer le pas d’un cabinet. Mais c’est quand même plus marrant de noyer ses problèmes dans l’alcool que dans les larmes ! Tout bon alcoolique vous le dira, rien de tel qu’un bon moment de camaraderie entre deux bourrés pour vous rendre la vie plus agréable. Et c’est quand même moins cher que la thérapie.

Tout ça pour vous dire que Lidye me plaît, mais ça je pense que tout le monde s’en doutait. Elle n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, et la beauté s’allie à l’intelligence en un mix savant porté par des yeux de biche. En outre, elle est l’genre de femmes après qui je finis toujours par courir, bien que vous ne me surprendrez jamais à le leur dire. Pas besoin de leur gonfler l’ego quand tous les hommes se jettent à leurs pieds. Je ne ferais pas partie du tapis. Même pour les beaux yeux de Lidye.
Le sourire franc sur les lèvres, sa répartie ne manque pas de m’amuser.

« Je vais faire des jaloux si on me voit avec toi. »

Même pas besoin de mentir quand du coin de l’oeil j’aperçois quelques mecs qui bandent les pectoraux d’un air outré de çui à côté duquel on est passé à côté. Fallait être plus malin, les gars ! Encore de ces types qui croient que tout tombe tout cru quand on passe assez de temps à la salle de sport. Pas capable d’aborder une femme seule, alors que Lidye n’attendait qu’un œil amical quand ils se regardaient dans le miroir.
Preuve en est que Lidye m’autorise à lui sortir les pires phrases d’accroche sans même m’en vouloir quand il est évident que le moindre type avec un peu d’ambition aurait envie de lui parler. À croire que les gars manquent de tchatche dans cette ville de merde.

« Qu’est-ce que tu veux ? Tomber sur toi doit réveiller mes instincts les plus primaires. »

Pas faux. C’est bien une certaine partie de moi qui parle quand il s’agit de Lidye et il n’s’agit pas vraiment du cerveau. Mais essayez d’être à ma place avant de me juger. Lorsqu’elle chuchote, un frisson me parcourt la nuque et j’me demande c’qu’une fille pareille fout ici, à me parler, quand il doit sûrement y avoir des médecins à son taff beaucoup plus riches et probablement plus avenants. Fou mais pas complètement délirant quant à ma valeur.
Nous v’là bientôt accostés au bar et j’peux pas m’empêcher d’lancer, taquin, lorsqu’elle commande :

« Petite joueuse. »

Pas vraiment le vin qui coulait dans nos verres la première fois qu’on s’est rencontrés. Peu pas vraiment lui en tenir rigueur de toute façon quand tout tient du jeu entre elle et moi et que c’est avec un sourire navré que j’accompagne sa déclaration.

« J’avoue que c’est tout de suite beaucoup moins croustillant de se faire rouler d’ssus par son taff. »

Nos verres arrivent et je prends le mien, le l’vant à l’intention de Lidye, le regard pétillant :

« A nos retrouvailles ! J’avoue que je ne pensais pas que je te reverrais. »

J’pensais m’être déjà tiré d’cette ville à cette heure-ci mais il faut croire que Stacy a décidé de me donner du fil à retordre et que Blue n’a aucune intention de v’nir m’aider.

@Lidye El-Azem

T'as du mal à t'empêcher de sourire encore et encore. Tu sais pas pourquoi, mais Red fait partie de ces personnes dont le caractère n'est pas forcément compatible avec toi mais avec qui le courant passe parfaitement bien pour autant. C'est étrange, non ? Ou peut-être juste que t'as pas la force de combattre à cause de ta fatigue et de tes muscles plus douloureux que tu n'aimerais l'admettre.

Tu n'arrives plus à contrôler cet air de défi au fond de tes yeux, lui-même accompagné par une étincelle indescriptible. Faire des jaloux ? T'es persuadée de ne pas avoir ce monopole, cette capacité à faire baver les hommes. T'aimerais bien, bien sûr. Ou pas. Alors tu ricanes.

- Ils ont qu'à baver, ça m'intéresse pas. Tu pourrais te la jouer loveuse ou peu importe et balancer un quelque chose comme quoi tu ne t'intéresses qu'à lui ce soir. D'abord parce que c'est vrai et ensuite parce que tu l'as pensé très fort. Mais tu n'es pas dans cette optique et tu aurais trop peur d'être mal-interprétée.

Sourire lubrique, tu ne peux nier apprécier ses paroles. Elles te réchauffent un peu, presque autant que lorsque tu as partagé cette nuit avec lui, corps contre corps, peau contre peau.

- Je ne suis pas contre, si c'est une invitation, sache-le. Au contraire, même. Mais t'es pas sûre, pour autant, tout en le disant à voix haute, que ce soit la bonne solution. Parce que t'as surtout besoin de repos plus que quoi que ce soit d'autre. Et de ne pas faire de mauvais cocktail. Mais ça, c'est trop tard et t'as déjà craché sur cette résolution.

- Eh, oh. On se calme. J'ai dit "pour l'instant", d'accord ? Après tout, tu comptes bien vérifier que tout aille bien et soit sous contrôle avant de t'avancer plus loin dans la buvette de ce soir. Tu hausses les épaules. N'est-ce pas ?! Mais c'est pas comme si j'avais le choix. Il faut bien vivre dans ce monde de brutes. Tu ricanes une nouvelle fois, plus jaune que jamais. Parce que tu l'as bien voulu. Tu peux vraiment te plaindre d'avoir à ce point été "roulée dessus par ton travail" comme il le dit si bien ? Puis dans tous les cas tu pouvais pas te permettre de rester plus longtemps, immobile, dans ton coin. Ton kiné te l'a dit : la meilleure des thérapies c'est l'action. Et quelle meilleure action que reprendre ton travail ? Bon, il était pas d'accord. Ton entourage non plus. Mais tu t'en fous.

Tu saisis ton verre quasiment en même temps que Red se saisit du sien pour trinquer avec toi. Tu lèves un sourcil.

- À nos retrouvailles. C'est vrai que j'imaginais pas que tu serais resté par ici. Je pensais que tu étais là temporairement seulement. T'as changé d'avis ? C'est un peu pour ça que t'as passé cette nuit avec lui. Sans attaches. Même si t'aurais bien fait en sorte de réitéré plusieurs fois le tout, c'est le fait qu'il n'était pas supposé rester qui t'a laisser craquer. Après tout, "sans attaches" y en a qui te le jurent pour finalement te pleurer dessus que tu les recontactes pas. Pas tous. Certains sont matures. D'autres, tu les regrettes aussitôt. T'avais trop envie de me revoir, c'est ça ? Railleuse, t'es sûre que c'est un non. Mais pourquoi tu jouerais pas toi aussi, un peu, avec des phrases de beauf ? Après tout, t'as la certitude qu'avec Red, tu ne crains quasiment rien sur ce point.

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J’sais pas si on peut appeler ça le destin, ou bien le coup du hasard, selon les croyances, mais c’est quand super marrant d’retrouver Lidye ici, quand j’pensais que notre première rencontre serait un une fois miracle. Bien que je ne crois pas vraiment aux miracles. Dans mon métier et avec les choses que j’ai pu voir au front, j’ai du mal à avoir dans l’idée que des choses incroyables se passent juste pour le bon plaisir populaire.
Il n’y a pas de miracle sur le terrain et les gens qui disparaissent on les retrouve souvent dans les lacs les plus proches. J’ai encore espoir d’retrouver Stacy en vie, mais plus les semaines s’allongent et plus l’espoir s’amenuise.
Autant dire que la présence ce soir de Lidye illumine une journée passée à faire chou blanc et abandonner des pistes qui permettraient à Stacy d’juste être perdue. Et c’est bien elle que j’regarde, me laisse admirer sa silhouette avantageuse et les étincelles dans son regard quand elle me dit que les baveurs ne l’intéressent pas, et moi d’sourire, de m’dire que Lidye aime les jeux dangereux.

« C’est toujours une invitation pour toi, ma belle. »

Sera bien idiot celui qui se r’fusera à l’inviter, et croyez bien que j’serais pas l’premier con à l’faire. Faudrait vraiment des circonstances très particulières pour que j’refuse quoi que ce soit aux beaux yeux de Lidye. C’qui n’veut pas non plus dire que j’vais renoncer au plaisir de la taquiner et de toujours plus la chercher, à tâtons sur les limites, à voir jusqu’où j’peux aller avant qu’elle ne m’supporte plus. Et moi d’rire, doucement, face à la réponse de Lidye.

« Va pour pour l’instant. »

Je lui adresse un clin d’œil amusé, de çui qui entre dans l’jeu sans hésitation, bien trop content d’avoir trouvé quelqu’un à embêter ce soir. Parfait crevard, l’attitude d’un connard qui transparaît sous les sourires enjôleurs, le défi dans son regard comme dans l’mien, à s’demander qui sera l’premier à craquer. Je ne m’avoue pas encore vaincu.

« Ah, tu m’en diras tant… On ne peut pas dire que ce monde nous fasse des cadeaux. »

S’il pouvait m’apporter Stacy sur un plateau d’argent, voilà bien longtemps qu’j’aurais quitté cette ville de merde. Mais ça voudrait aussi dire renoncer à revoir un jour Lidye. Alors Stacy peut rester introuvable encore quelques temps. Au moins encore une nuit.
On trinque et je secoue la tête d’un air faussement dépité :

« Crois-le ou non, mais mon travail me donne du fil à retordre en ce moment. Tant que je n’ai pas retrouvé Stacy, je n’peux pas quitter les lieux. »

Je lève mon verre à mes lèvres pour en prendre une gorgée qui me brûle délicieusement la gorge avant de continuer, le regard en coin vers Lidye !

« Même si je dois bien avouer que te revoir est un plaisir qui n’se refuse pas.»

Cela va sans dire. Au moins je sais qu’avec Lidye il n’y a pas de problèmes d’appels et de sms en larmes. D’ailleurs je ne lui ai même pas donné mon numéro de téléphone, et elle ne me l’a pas demandé. Comme quoi on est sur la même page de conquêtes.
Je ronronne, un brin taquin, quand sa présence en ces lieux reste mystérieuse.

« Mais qu’est-ce que tu faisais toute seule dans ce bar ? Tu m’attendais ? »

@Lidye El-Azem

T'essaies tant bien que mal de garder une contenance. Parce que t'as beau dire, donner le change, tu ne t'attendais pas à le trouver là, et tu ne t'attendais pas à tous ces compliments. En sont-ce réellement, par ailleurs ? Tu ne sais pas, tu sais que Red est un homme taquin qui aime bien obtenir ce que tu veux. Somme toute ton alter-ego masculin, tout simplement. Parce que derrière les sourires, derrière l'assurance, même si tu peux être parfois hésitante, tu sais ce que tu veux. Ou plutôt, tu sais ce que tu ne veux pas. Et Red n'entre pas exactement dans la partie du "pas" par ici.

Tu lui adresses un sourire encore plus grand que les précédents, si toutefois s'est possible. Si tu as envisagé une telle réponse, tu n'as pas envisagé qu'elle te satisfasse à ce point. Tant pis si tu ne le dissimules pas. Au contraire.

- Je vois que tu sais toujours aussi bien parler aux dames, toi. Enfin "dames"... tu ne te prends pas pour une femme sophistiquée ou quoi que ce soit. Tu sais qui tu es, une fois ta blouse d'infirmière laissée aux vestiaires. Et t'es pas forcément une "dame" même quand t'es posée, chez toi, avec Jules, en train de débriefer vos journées. La sage et calme Lidye n'existe qu'à l'hôpital, quand il n'est pas question d'autre chose. Oh, bien sûr, elle existe ailleurs aussi, mais ce n'est pas cette version de toi qui ressort le plus souvent. Aussi c'est pour ça qu'il est peut-être étonnant que tu choisisses une boisson si "légère". Mais chassez le naturel, il revient au galop. Pour l'instant. Juste de quoi être raisonnable le temps de le dire. Le temps de vérifier que tu ne te trouves pas mal, surtout. Si t'es différente quand tu n'es pas l'infirmière El-Azem, ta conscience de professionnelle reste tout de même un peu présente le reste du temps.

Tu lui souris.

- Non, c'est vrai. Mais le monde du travail n'a besoin de personne pour ne pas faire de cadeau. Dure réalité d'une vie à se crever à la tâche.

Et puis ton sourire s'évanouit, t'assombrissant un peu malgré toi. Tu l'as déjà entendue, l'histoire de Stacy et même toi tu souhaites de tout coeur qu'il la retrouve. T'en sais pas plus sur les conditions de sa disparition, mais tu sais qu'à Fall River, sans forcément que ce ne soit ça à tout les coins de rue ni tous les jours, il est plus probable qu'on retrouve son cadavre dans une ruelle, rué de coup ou ayant succombé à une overdose. Ou enrôlée dans un gang. C'est ce qui arrive aux gens qui disparaissent en ville. Ça n'arrive pas tout le temps, c'est vrai. Mais ça arrive.

- Je vois... J'espère que tu la trouveras.

Tu te tentes à sourire de nouveau, mais t'es un peu refroidie par le potentiel destin de Stacy. Pourtant, son compliment te réchauffe au fur et à mesure et tes joues reprennent un peu des couleurs.

- Plaisir partagé, si tu veux mon avis. Mais je dois avouer que quitte à te revoir, je m'attendais presque à te voir au bras d'une jolie fille. Tu lui adresses un regard en coin, moqueur. Ce n'est pas de la jalousie en ce sens que vous ne vous êtes rien promis et que tu n'es pas ce genre de personne. Du moins le crois-tu. Mais tu n'aurais pas pensé qu'il puisse se prêter au jeu de l'échange d'un verre avec toi ce soir. Pas dans ton état de fatigue.

Tu manques de t'étouffer avec ton verre sous le coup de la surprise de sa question. C'est vrai que même toi, tu n'es plus sûre de ce que tu faisais ici, vraiment. Quelque chose en rapport à ton accident, sans doute. Oui, ta première sortie depuis. Tu as beau avoir rencontré Red après celui-ci, tu étais largement chaperonnée dès lors. Et cette fois-ci, tu as réussi à te débarrasser de ta meilleure amie, de tes amis et, avec beaucoup de surprise de la voir s'inquiéter autant pour toi, de ta soeur. Presque rafraîchissant de voir Ayem se préoccuper de toi après tant d'années d'ignorance. Que tu as toi-même engendrées.

- C'est à dire que... je sais même plus vraiment. Tu ricanes. Bien sûr que si, tu sais. C'est ma première vraie sortie seule depuis l'accident, à vrai dire. J'ai voulu marquer ça. Du menton tu désignes les quelques têtes qu'il doit reconnaître de cette fameuse soirée qui, elles, se sont complètement désintéressées de vous, trop occuper à passer leur soirée dans les meilleures conditions.

@Red Lockheart

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Sujet: Re: RED ๑ next to you Ven 17 Mar 2023 - 15:35

Tout ce qui brille n’est pas d’or, mais presque. En tout cas, les yeux de Lidye lancent de sacrées étincelles. Du genre qu’on a envie d’voir tous les jours, et qui pourtant, j’le sais bien, est un plaisir qui s’apprécie par sa rareté. C’est déjà bien d’la chance que de l’avoir recroisée, bien qu’on pourrait tout à fait croire qu’c’est un coup de la fortune. Pour un peu j’serais prêt à croire aux arc-en-ciel et aux p’tits Leprechauns. Même si je n’’ai jamais été trop friand de reposer ma confiance en des p’tits êtres verts ni à toutes ces con’ries de chaudrons plein à craquer.
Si on devenait riche en trouvant un vieil ustensile de cuisine, v’la bien longtemps que j’aurais vidé la cuisine d’ma daronne.
Où est-ce que je voulais en venir moi ? Ah oui, que les yeux de Lidye sont d’beaux joyaux en cette soirée.

Je lui adresse un clin d’oeil qui veut tout dire lorsqu’elle complimente mon jeu. Faut dire qu’depuis l’temps, j’ai eu l’temps d’façonner ma méthode. Gros crevard ou gentleman, la limite entre les deux est fine, et y suffit d’un pas pour passer du mauvais côté. Heureusement, v’là longtemps que je maîtrise la balance. Que j’sais peser du bon côté.
Je soupire :

« Ah ça… à croire qu’on a été posé sur cette terre juste pour trinquer. »

Heureusement pour moi, j’ai choisi un métier dans l’quel on n’s’ennuie jamais et qui fait toujours preuve de rebondissements. Preuve en est que malgré toutes mes techniques de recherches, la trace de Stacy semble toujours s’éteindre à l’instant même où elle m’apparaît. Un vrai cauchemar, cette nana, surtout pour moi qui n’ai pas l’habitude de courir après des gonzesses, surtout quand l’endgame n’est pas d’me les faire.
Je porte mon whisky à mes lèvres et en prends une large gorgée pour me éteindre l’irritation qui se lève quand j’pense à Stacy. J’offre un sourire optimiste à ma compagne :

« Ne t’en fais pas, je finirais forcément par la retrouver. Rien ne nous échappe, à Blue et moi. »

J’peux pas assurer qu’elle sera encore en vie quand on la retrouvera ceci étant dit. Ça j’me garde bien d’en faire part à Lidye quand il suffirait d’un rien pour plomber complètement l’atmosphère et donner à la belle l’envie de s’éloigner d’moi en deux secondes trois quart. Heureusement la conversation r’part de plus belle, laissant l’ombre déjà distante de Stacy dans les abysses.
Je prends un air faussement offusqué :

« A t’entendre, on pourrait croire que je sors avec une jolie fille tous les soirs. »

Coup d’oeil amusé quand j’reprends :

« Je ne fais ça qu’un soir sur deux, soyons raisonnable. »

Raisonnable ne fait pas partie de mon vocabulaire, mais j’aime bien y prétendre, y croire comme à un oiseau rare. Et puis il faut bien que je réserve quelques unes de mes soirées aux hommes de Fall River, ce serait malheureux de faire des jaloux, surtout quand on pourrait tous les rendre heureux, le temps d’une soirée.
J’approche mon verre de mes lèvres, m’arrête en entendant les propos de ma compagne. Première sortie depuis l’accident ?

« Il va falloir fêter ça dignement alors. »

Je jette un coup d’œil autour de moi, remarque bientôt quelques visages familiers, presque déçu de remarquer parmi ceux qui ignorent ma belle des gens que je pensais de meilleure constitution. Comme quoi, c’est bien la preuve qu’il ne faut se reposer sur personne, chacun a son propre agenda.
Moi le premier d’ailleurs.
Un agenda qui, si j’ai d’la chance, inclura Lidye cette nuit. Il n’y a qu’en rêvant un peu qu’on atteint les étoiles, pas vrai ?
Nouvelle gorgée brûlante avant de lancer :

« J’espère que tu n’avais pas prévu de partir tôt ce soir, il est hors de question que je te laisse repartir avant que tu aies entièrement profité de ta sortie solo. »

@Lidye El-Azem

Sujet: Re: RED ๑ next to you Lun 20 Mar 2023 - 22:13

Sous le choc, peut-être pas. Tu as beau être reine dans l'art du drame quotidien, tu n'es pas non plus le genre à tout exagérer. Pas tout le temps, du moins. Alors, forcément, tu es peut-être surprise de le trouver ici mais tu n'es pas choquée. Oui, tu te serais attendue à ce qu'il ne soit plus à Fall River rapidement. T'as vite compris que c'était pas l'endroit rêver pour qu'il y vive ou qu'il s'y installe pendant les vacances. Il est là sous la contraire là où, toi, tu as choisi de vivre ici. Enfin, tes parents. Ce n'est pas Plymouth Rock avec le début de son rêve américain, mais c'est celui de tes parents, celui de la vie dans laquelle le coeur d'Ayem est sauvé du naufrage alors même qu'on ne lui donnait pas longtemps à vivre sans cette foutue opération. Mais, même s'il a fallu un accident qui aurait dû te coûter la vie pour que la vie de ta soeur t'intéresse et que votre relation s'apaise, Fall River a toujours été ta maison, l'endroit où tes proches, ceux que tu aimes, se trouvent. Alors, non, t'as beau être plus citadine que tu ne voudrais le croire, tu n'irais vivre à New York, pas si loin, pour rien au monde. Rien.

Tu ricanes. Red, lui, est davantage dans l'exagération que toi, sans pour autant tomber dans le petit drame comique que tu t'efforces de renforcer depuis ton réveil de ce coma de trois mois.

- Cheers to that ! Bon, tu t'enjailles peut-être trop vite, mais passer du temps avec Red ne te semble pas être la chose la pire qui soit, autant boire à ça, après tout.

Tu as conscience au moment où tu en parles que, lui, peut-être, n'a pas envie de s'étendre sur le sujet "Stacy". Toi, ça te dérange pas, simplement parce que tu n'as pas compris tous les tenants et les aboutissants de sa recherche. Certes, Fall River n'est pas l'endroit où on cherche plus facilement des gens vivants que mal en point, mais la ville ne craint pas à ce point non plus. Pas tout le temps, du moins. Pas partout. Le jour où les gangs prendront pleinement le dessus sur la ville n'est pas venu. Dieu merci, d'ailleurs, t'as beau faire la fière, tu n'en mènerais pas large s'il fallait sortir dans un milieu de terreur. Oui, c'est arrivé dans la ville, bien entendu. Mais le renfort policier a permis aux habitants de respirer et, à toi, de retrouver ta tranquillité d'esprit.

D'ailleurs en parlant de ça, c'est plus ou moins ce que semble faire Red : te tranquilliser. T'es pas inquiète comme une proche pour cette Stacy que tu ne connais pas, mais tu as cru comprendre que lui si, au moins un peu. Ça je n'en doute pas. Tu les vois un peu comme Starky et Hutch, sans trop savoir exactement pourquoi, à résoudre les enquêtes les plus délicates qui soient.

Le sujet balayé un peu trop facilement, tu essaies de ne pas t'en formaliser. Ce n'est pas ton histoire et tu n'as pas envie de lui tirer les vers du nez. Ce n'est pas ton genre quand tu n'as pas la blouse d'infirmière qui veut à tout prix avoir l'historique médical d'un patient pour remplir le dossier fourni aux médecins et chirurgiens. Le reste du temps, tu t'efforces de faire avec les informations qu'on te fournit, ne jouant les curieuses qu'avec certains de tes proches, laissant aux autres un peu plus de tranquillité.

- C'est toujours bien plus que moi, actuellement. Il faut dire qu'un corps plein de cicatrices blanches qui peine à disparaître, ça n'est pas très attrayant, visiblement. Toi, comme d'habitude, tu t'en fous. Peu importe à quoi ressemble ton corps, ce n'est pas avec le tien que tu t'amuses le plus.

- "Dignement" ? Tu entends quoi par là ? mi-curieuse, mi-joueuse tu le regardes en coin. T'as peut-être perdu la main, Lidye, mais tes regards en disent parfois bien plus long que tes phrases de boomeuse. Tu lèves ton verre - toujours sans alcool - pour saluer ses paroles et le finis cul sec. S'il faut profiter... Tu tournes ton regard vers la personne derrière le bar. On va partir sur une bière s'il vous plaît.

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HRP:

Lidye n’est pas comme les femmes qui traversent généralement le cours de ma vie. Elle est plus fine, plus intelligente et il brille dans ses yeux un éclat particulier. De la malice, une envie de jouer qui ne trouve d’égal qu’en la mienne.
Tout est un jeu pour celui qui sait comment tirer les cartes en sa faveur.
Or je fais partie de ces gens-là, et à mesure que les minutes s’égrènent, j’ai l’impression que Lidye elle-même n’en est pas loin. Pour quelle autre raison accepterait-elle une drague lourde et les mensonges à peine voilés destinés à donner une meilleure image de moi sinon par goût de l’aventure ?
Je trinque avec elle avec plaisir, porte le verre à mes lèvres sans la quitter des yeux. Ce qu’elle peut être belle, putain. C’est à se demander ce qu’elle fout ici à me parler. Mon jour de chance.

La conversation tourne et avec elle, l’image de Stacy, puis celle de Blue. C’connard me manque, même s’il ne m’fera jamais l’avouer. Il ne manquerait plus que ça. Non, par contre l’inciter à ramener son cul ici pour m’aider avec Stacy, ça c’est davantage de mon ressort, et j’prends note, mentalement, de l’appeler demain, ou au moins d’lui envoyer un sms pour lui rappeler l’existence de son partenaire préféré.

« Je crois que Blue te plairait. Il faudra que je te le présente. »

Tout le monde aime Blue de toute façon. C’est un chic type, droit dans ses bottes, avec un humour froid, coupant. Facile de le prendre pour une armoire à glace quand pourtant l’intelligence brille dans son regard. Blue est le cerveau scientifique de notre duo, quand j’ai pour ma part plutôt prêché l’intelligence sociale. Il faut dire aussi que si c’était Blue qui conduisait tous nos interviews, tous nos suspects finiraient avec la tête dans un seau d’eau glacé. Blue n’a pas beaucoup d’patience pour les enfoirés.

« C’est le genre de type qui fait peur aux enfants avec sa tête mais qui adore les chatons, tu vois ? »

Blue me mettrait probablement une claque derrière la tête s’il m’entendait parler de lui comme ça et l’idée m’fait sourire. Quel connard ce mec quand même. Il est temps qu’il ramène son cul parfait à Fall River.
J’adresse un regard amusé à Lidye, et lance, innocemment, ou presque :

« Ca peut s’arranger. »

Franchement, je doute que Lidye ait le moindre problème pour ramener qui elle veut chez elle, femme, homme, non-binaire, intersexe… Si elle le voulait, elle pourrait probablement décrocher Angelina Jolie et Idris Elba sans trop de problème. Et je suis bien placé pour savoir que si Fall River n’a ni Brad Pitt ni Michelle Yeoh, la ville regorge toutefois de beauté en tout genre. À commencer par la beauté en face de moi.
Je la contemple en faisant mine de réfléchir :

« Hummm, eh bien… si tu n’as pas peur de ce qui pourrait t’arriver, je te proposerais bien de retomber en adolescence et de jouer à action ou vérité avec moi. »

Je bois une gorgée, l’air de rien finissant mon verre. L’amusement brille dans mes prunelles bleues :

« Je te préviens par contre, je serais impitoyable avec les défis. »

Je ne sais pas si c’est l’alcool ou le fait de revoir Lidye, mais j’ai envie de jouer, de pousser les limites. Envie de voir jusqu’où Lidye est prête à aller pour gagner l’ascendant sur la conversation. Elle peut tout aussi bien refuser, c’est vrai, mais passer une occasion de jouer tous les deux ?
Je la jauge du regard avant de regarder le barman :

« Un whisky on the rocks pour moi, merci. »

Je tourne toute mon attention vers Lidye, l’apprécie tranquillement quand un sourire s’inscrit sur mon visage :

« A moins bien sûr que tu aies peur de te confronter à moi. »

C’est vrai que je suis quelqu’un de plutôt sournois, mais que voulez-vous ? J’n’aurais certainement pas vécu aussi longtemps si je n’avais pas été un p’tit malin. Il en a fallu, des magouilles et des plans foireux pour faire de moi qui je suis aujourd’hui et même si ça n’plaît pas à tout l’monde, j’avoue que moi j’en suis parfaitement satisfait.

@Lidye El-Azem

Tu lui adresses un petit sourire. Vraiment petit, mais très amusé pour autant. Tu passes ta main dans tes cheveux en soupirant. Bon, d'accord, tu restes la reine du drame quoi qu'il advienne. C'est pas pour rien que c'est comme ça que Jules t'appelle et te considère chaque fois que tu n'as pas ce que tu veux au sein de la colocation. Heureusement que t'es une meilleure amie que ce que tu n'es une bonne colocataire.

- Si tu y tiens. Je pense que ça ne pourra pas faire de mal de mettre un visage sur ce nom. Tu lui souris un peu plus. Tu hausses les épaules. Mais si tu l'apprécies, j'imagine que je ne peux que l'apprécier aussi. En même temps, Red est assez particulier. C'est pour ça que tu l'apprécies. Rares sont ceux qui trouvent grâce à ses yeux, donc t'imagine que pour un type aux critères précis et pointilleux, un type qu'il apprécie représente quelqu'un appréciable pour tout le monde, sans trop rechigner. Ou alors tu es toi-même trop pointilleuse sur tes a priori. Mais c'est ce qui est plaisant, chez Red. Le fait qu'il soit un peu picky. Tu éclates de rire. Ok, ouais je vois.

Tu lui adresses un sourire en coin.

- Ah, vraiment ? T'es d'humeur joueuse, grisée par cette première sortie depuis si longtemps. Comme ça te fait du bien, en vrai, de revoir du monde et de ne pas avoir tes chaperons alternés, derrière-toi. Qu'il s'agisse d'Ayem, Noah ou Jules, tu n'y as pas échappé jusque là, et pour une fois, t'es bien heureuse d'avoir pu ne pas être sous leur vigilance. En sirotant ta boisson, tu le regardes l'air intéressé. Il ne te connaît peut-être pas si bien que ça, mais il a su viser juste et taper dans le mille avec cette proposition. Adolescente dans l'âme, sans doute un peu. L'immaturité a tendance à te faire du bien. Surtout depuis que ce sont les responsabilités qui t'ont menée tout droit dans un lit d'hôpital : tu comptes pas remettre la main sur un volant de si tôt, "stress post traumatique" ou pas. Tu sais ce que c'est, t'en es loin. Mais quand même.

- Je suis complètement nulle pour donner des bons défis... en revanche, je suis plutôt douée pour les mettre à l'oeuvre, apparemment. En tout cas, je suis inégalée parmi mes amis. Tu le regardes sans trop rien dire, pendant qu'il prend son whisky. Tu crèves d'envie de le rejoindre, mais tu sens déjà le sale goût de ton traitement remonter le long de ton oesophage. Autant rester sur ce que tu bois déjà... et que tu n'as de toute façon pas terminé. Tu pouffes de rire. Je n'ai jamais eu peur d'un défi. Sourire amusé. T'es prête à lancer les hostilités.

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C’est plutôt rare que je présente Blue à mes conquêtes, tout simplement parce que j’suis pas fan de mêler le travail au plaisir. Ceci étant dit, Blue reste mon frère et il est au courant de tout ce qui se passe dans ma vie, il sait qui sont Lidye et Ache, comment je les ai rencontrés et pourquoi… Le connaissant, j’imagine qu’il a dû faire une enquête préliminaire pour voir s’il n’y a rien d’louche avec ces deux-là. Blue est un peu paranoïa sur les bords. Mais tout ça je n’le dis pas à Lidye, parce que ça la ferait fuir, et à raison. Personne n’aime qu’on vienne fouiner dans sa vie privée.
Pourquoi je lui propose de rencontrer Blue alors ? Peut-être parce que j’aime bien Lidye, que j’ai envie de voir comment une confrontation entre ces deux-là se passerait.
Probablement que Blue profiterait d’un moment d’absence de ma présence pour aller glisser à Lidye de se sauver très loin de moi avant que je n’lui brise le cœur. Blue est mon meilleur ami. Mais il est aussi très lucide sur la personne que je suis. J’adresse un sourire à Lidye :

« C’est l’gars le plus sûr que tu pourras rencontrer. Si jamais t’as des emmerdes ou quoi, appelle nous surtout, on s’fera un plaisir de t’en débarrasser. »

Blue et moi on n’fait pas dans le nettoyage, mais ça nous est déjà arrivé d’intimider quelques gars qui s’croyaient très malins à faire chier des nanas qui rentraient seules le soir. Disons qu’on leur a bien fait comprendre que s’ils recommençaient, ils allaient perdre plus que quelques chicots. Avec nos allures respectives, Blue et moi, on tient pas vraiment de l’enfant de choeur.
Mais ça non plus, j’n’en dis rien à Lidye. C’est pas vraiment le genre de trucs qui s’dégueule comme ça, pendant un presque rencard. Au lieu de quoi, je change la direction de la conversation vers des tons beaucoup plus agréables.
Le jeu, v’là bien un sujet qui rassemble et y a qu’à voir les étincelles qui pétillent dans les yeux de Lidye pour savoir qu’une belle partie va s’jouer ce soir. Je lance, grandiloquent, franchement amusé :

« Ah, je vois, Madame est fine connaisseuse. Eh bien je tâcherai de te trouver des défis dignes de ce nom dans ce cas. Mais rappelle-toi, une fois que tu es dans le jeu, tu n’peux t’échapper d’un défi ou d’une vérité que si tu fais un gage… Et je serai très pointilleux sur cette règle. »

Quitte à faire les choses, autant faire les choses bien. Mon regard clair se pose sur Lidye et je lui souris, clairement pétillant à l’idée de voir jusqu’où ce petit jeu va bien pouvoir nous mener. Probablement à des choses pas très bonnes pour nos réputations respectives, quoi que la mienne soit probablement foutue d’puis bien longtemps.
Je porte le whisky à mes lèvres, prend une lampée qui achève de me surchauffer les neurones et je ne peux m’empêcher de rire à la dernière réplique de ma partenaire :

« Qui sait ? Peut-être que tu changeras d’avis après cette soirée ! »

Je n’ai pas l’intention de la maltraiter, rassurez-vous, mais je n’ai pas l’intention non plus de prendre des baguettes. Je crois que la dernière chose dont Lidye a envie en ce moment, c’est bien qu’on la traite comme une infirme.
Je croise les mains, pose le menton dessus, plongeant mon regard dans le sien :

« Alors ma belle, action ou vérité ? »

@Lidye El-Azem

Sujet: Re: RED ๑ next to you Ven 8 Sep 2023 - 13:39

Est-ce que tu es supposée le croire ? Sans doute que oui, mais "le gars le plus fiable que tu puisses rencontrer", c'est Noah, jusque là. Même si tu en as marre d'entendre parler de leurs histoires avec Jules et que tu aimerais bien que la petite rousse ouvre sérieusement les yeux, tu oublies pas que ton ami t'a quand même sauvé la vie et que, sans lui, tu n'aurais peut-être pas rouvert les yeux de si tôt. Mais t'aimes bien la façon dont Red avance les choses, alors tu te contentes d'acquiescer et de sourire. Ouais, ouais, d'accord.

- Je vois. Ça doit être un type bien pour que tu le vendes comme ça. Tu connais suffisamment Red pour savoir qu'il est avare en compliments. Alors s'il en fait un comme celui-ci, Blue doit être un sacré personnage ! Tu souris malgré tout. L'ajout du "on" t'a fait irrémédiablement sourire et tu n'as pas su le retenir. Tant pis.

T'es de plus en plus intéressée par cette idée de défis, même si t'aurais aussi bien pu râler que ce jeu est fait pour les adolescents. C'est pas complètement faux, cela dit, mais ça ne veut pas dire que tu n'aimes pas jouer pour autant. Tu roules des yeux en jouant les blasées, alors qu'il est largement visible sur ton visage que tu es pressée de découvrir ce qu'il a en tête.

- Comme si c'était mon genre d'esquiver. Après, pourquoi pas. Si le gage me paraît plus intéressant, je ne me défilerai pas. J'espère juste que tes gages seront à la hauteur. Tu souris, joueuse comme jamais. Le taquiner est plaisant, il n'y a rien à redire là-dessus.

Tu secoues la tête. Changer d'avis ? Naaaah, c'est pas du tout ton genre.

- Pourquoi je ferai une telle chose ? C'est peut-être toi qui rangeras ton jeu aux oubliettes à la fin de la soirée quand tu verras que je suis IM-BATTABLE !

Tu ricanes légèrement en le voyant se poser devant toi de la sorte, mais tu retrouves vite ton sérieux et imite ta position pour poser tes yeux devant les siens sans même prendre la peine de ciller.

- Action, bien entendu.

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