Malgré la peur intense que j’ai ressentie plus tôt, un profond sentiment de satisfaction me submerge, sachant que Cassia est indemne, sans aucune répercussion physique de l'incident. L'idée qu’il aurait pu lui arriver quelque chose est insupportable; jamais je ne me serais pardonné un tel événement. Alors que l’eau chaude continue de ruisseler sur nos corps, un esprit taquin reprend le dessus. « Hmm… Je peux être sexy dans d’autres circonstances… As-tu été assez sage pour que je puisse te le prouver ? »  je lance, une lueur malicieuse dans le regard, cherchant à alléger l'atmosphère avec un peu de flirt.

Nos lèvres se cherchent instinctivement, se retrouvant dans un baiser qui scelle notre passage de la peur à l'affection. La vapeur autour de nous semble danser, témoignant de la chaleur de notre échange alors que nous quittons ensemble la douche. Je la regarde se draper dans sa serviette, ses gestes sûrs et séducteurs. C’est incroyable… Elle connaît exactement les moyens de me rendre fou d'elle. Cassia me prend par la main avec une assurance qui illumine son visage, ses yeux brillant d'une lumière d'anticipation et d'amour qui n'avait pas été présente ces dernières semaines. Les circonstances des dernières semaines nous ont cruellement empêchés de nous étreindre, chaque jour devenant une épreuve de distance et de désir contenu.

Une fois dans la chambre, elle laisse tomber sa serviette sans la moindre hésitation, révélant la splendeur de son être dans la douce lumière. Son assurance est contagieuse, et sans aucun voile entre nous, sa proximité chasse les derniers vestiges du froid de mon corps. Elle s'approche et se presse contre moi, sa peau humide créant un lien chaud et électrisant. Nos corps se trouvent naturellement, se cherchant furieusement dans un embrassement passionné. Nos lèvres s'unissent dans un baiser fiévreux, explorant, redécouvrant, affirmant notre connexion. Nos mains ne sont pas en reste, avides de parcourir les contours et les courbes familières mais terriblement manquées. Le lit nous accueille chaleureusement, nos corps enlacés dans une danse de passion retrouvée. Chaque toucher est intensifié par les semaines de séparation, chaque baiser écrit les promesses d'un avenir où ces épreuves récentes ne feront qu'approfondir et renforcer notre lien. Notre amour se manifeste dans chaque geste, chaque mouvement partagé, et dans cette intimité retrouvée.

Le lendemain matin, le premier rayon de soleil se glisse à travers les rideaux entrouverts, jetant une lueur douce et dorée sur la chambre tranquille. Le silence paisible du matin est seulement interrompu par le son rythmique de la respiration profonde, signe d'un sommeil réparateur après une nuit d'intimité et de passion retrouvée. Je commence à émerger lentement du voile du sommeil, mes sens s'accordant progressivement aux sensations et à l'ambiance autour de moi. C'est alors que je sens un poids doux et chaud sur moi : Cassia, encore plongée dans ses rêves, est allongée sur mon torse, sa tête reposant près de mon épaule, sa respiration régulière caressant ma peau. Alors que je prends conscience de sa proximité, une sensation familière se fait sentir sous les draps, témoignant du désir toujours présent entre nous, même dans l'état le plus vulnérable du sommeil. Cassia, sentant peut-être un changement dans mon état de relaxation, commence à bouger légèrement, son corps ajustant sa position instinctivement.

Après ces quelques aveux, un esprit taquin reprend légèrement le dessus alors que j’avoue l’avoir trouvé terriblement sexy lorsqu’il s’était énervé et battu avec l’homme de tout à l’heure. Milo souligne alors le fait qu’il pouvait être sexy dans d’autres circonstances et me demande dans un ton léger si j’avais été assez sage pour qu’il me le prouve. « Assez sage oui. Et aussi très patiente... » dis-je en faisant référence à ses longues semaines d’absence. Nous quittons alors la douche, j’enroule mon corps avec une serviette non sans attisé l’envie de Milo. Ce moment de retrouvaille, j’en avais envie depuis des semaines. Ce soir, l’occasion était bien trop belle. Alors malgré la fatigue ou les mauvais souvenirs de la soirée, ma main attrape instinctivement la sienne guidée par le désir et l’envie de retrouver le jeune homme le plus intimement possible. Une fois dans la chambre, je fais tomber volontairement ma serviette laissant mon corps nue venir se coller à celui de Milo avant d’entamer un long baiser passionné. Un peu plus de trois longues semaines sans intimité, je ne pouvais pas le nier j’avais trouvé cela atrocement long. Alors sans attendre nous rejoignons le lit et laissons nos deux corps exprimer toute l’envie et le manque ressenti des dernières semaines.

Le sommeil profond me quitte petit à petit. Je sens la chaleur du corps de Milo contre moi. Mon visage contre son épaule, ma main sur son ventre, je me sens incroyablement paisible contre lui. Les yeux encore clos, je bouge légèrement pour rapprocher davantage mon corps contre le sien. Et dans ce léger mouvement ma main glisse naturellement vers le bas de son ventre, où je pouvais sentir avec une agréable surprise que le désir de Milo était apparemment toujours présent. Un léger sourire aux lèvres se dessine sur mon visage. Mes yeux s’ouvrent doucement, mon regard cherche le sien. Milo était réveillé, sans doute depuis très peu de temps. « Hey... » Une de mes jambes vient passer délicatement sur les siennes alors que ma main ne quitte pas le bas de son ventre « H’m… j’ai l’impression que ce réveil s’annonce particulièrement intéressant… Qu’en penses-tu ? » dis-je alors que mon corps dans un mouvement fluide se retrouve au dessus du sien.

La lumière matinale filtre doucement à travers les voilages, dispersant une douceur apaisante dans la chambre où nous reprenons conscience, bercés par le calme d'un nouveau jour. Le monde extérieur reste à la porte, permettant à ce moment de tranquillité de s'étirer dans le temps. Je sens un léger mouvement à mes côtés, signe que Cassia commence à sortir de son sommeil. Sa respiration change, devenant plus rythmée alors qu'elle émerge doucement des profondeurs de ses rêves. Je reste immobile, observant son éveil, émerveillé par la sérénité qui enveloppe son visage. Sa main, auparavant reposée de façon innocente à côté d'elle, se déplace dans un demi-sommeil. Elle trouve son chemin sur mon bas ventre, ses doigts frôlant légèrement la peau, avant de s'arrêter, reposant doucement. Ce contact simple, mais intime, éveille une chaleur qui se répand rapidement à travers mon corps, un prélude silencieux à des désirs plus conscients. Les yeux de Cassia s'ouvrent enfin, révélant le mélange de somnolence et de clarté typique du réveil. Elle semble un moment désorientée, son regard balayant la pièce avant de se fixer sur moi. Reconnaissant la familiarité dans mes yeux, son expression se détend, un sourire timide naissant sur ses lèvres. « Hey… » elle murmure, sa voix un souffle léger qui semble danser avec la brise matinale entrant par la fenêtre ouverte. « Bonjour… Comment se porte la femme la plus exceptionnelle que je connaisse ? » je réponds, ma voix basse, chargée d'affection. Sa main toujours contre mon bas ventre, je couvre doucement sa main de la mienne, affirmant son geste, guidant ses doigts dans un mouvement lent et intentionnel. Cela semble approfondir son sourire, ses yeux pétillant de malice et de tendresse. Son toucher devient plus assuré, explorant avec une curiosité éveillée par la nouvelle journée.« J’ai l’impression que ce réveil s’annonce particulièrement intéressant… Qu’en penses-tu ? » dit-elle, un jeu évident dans sa voix. « Je ne sais pas… A quel point penses-tu le rendre intéressant ?   » demandais-je un brin provocateur. 

Nos yeux se rencontrent, et dans son regard, je trouve non seulement l'amour mais aussi une étincelle de malice, un reflet de la complicité que nous avons toujours partagée. Encouragé par l’intimité de ce moment, je décide de pousser la conversation dans une direction légèrement plus taquine, peut-être un peu audacieuse. « Dis-moi, Cassia…  je commence, ma voix teintée d'un mélange de curiosité et de coquinerie, « …ces dernières semaines ont été interminablement longues... Comment as-tu fait pour te satisfaire en mon absence ?  Ma question, bien que posée avec un sourire en coin, cache une véritable curiosité, teintée d'une arrière-pensée pleine d'anticipation pour sa réponse. « Montre moi comment tu te satisfait en mon absence…  je relance, mon intérêt piqué, désireux de connaître les détails de ces moments de solitudes « Peux-tu partager avec moi quelques-unes de tes créations imaginatives ? Je suis sûr que je pourrais apprendre une chose ou deux.

Cassia se penche vers moi, et nos lèvres se rencontrent dans un baiser tendre, chargé de tous les sentiments retenus pendant ces longues semaines de séparation. Mes lèvres commencent doucement à s'égarer, traçant un chemin de baisers légers mais passionnés le long de sa mâchoire et descendant vers son cou. Chaque contact est un frisson qui parcourt son corps, et je sens sa peau frémir sous mes baisers. Cassia incline la tête en arrière, offrant plus d'accès à son cou, où je parsème la peau douce et parfumée de petits baisers. Elle soupire doucement, un son qui se mêle à l'air matinal, témoignant de son plaisir et de sa relaxation.

Encouragé par ses réactions, je continue mon exploration, mes lèvres glissant plus bas sur la ligne de son cou jusqu'à atteindre sa poitrine. Chaque baiser est délibéré, conçu pour éveiller une réponse en elle, pour la reconnecter non seulement à la joie de l'instant mais aussi à la sensualité longtemps contenue. Graduellement, mes baisers se font plus audacieux, se déplaçant vers ses seins. Je prends mon temps, honorant chaque parcelle de sa peau avec attention et adoration. Cassia frissonne, ses mains trouvant leur chemin dans mes cheveux, les tirant doucement, guidant mes mouvements selon ses sensibilités. Ses seins, réceptifs et tendres sous mes lèvres, deviennent le nouveau centre de notre monde partagé. Je m'attarde là, mes lèvres et ma langue jouant doucement, écoutant les petits gémissements de plaisir qui s'échappent de ses lèvres.

Scène intime:

Scène intime:

Nos deux corps enlacés avec ce moment intense partagé, Milo ne semble plus jamais vouloir passer quatre semaines sans se toucher. Un léger rire émane de ma bouche, amusée par les propos du jeune homme. Propos que je partageais d’ailleurs « Plus jamais... » affirmai-je à mon tour. Il est vrai que cette période avait été bien difficile outre le fait de l’abstinence physique. Nous finissons par nous lever pour aller prendre une douche. Ce moment est suivi d’une préparation d’un petit déjeuner. Café, jus de fruits et pancake, de quoi bien commencer la journée. Toutefois, à peine installés à table, nos pieds se frôlent sous la table. D’abord de manière involontaire puis ensuite il est certain que nos deux corps se cherchaient déjà. A croire que ni l’un ni l’autre n’était rassasié. Le petit déjeuner est par conséquent rapidement écourté et nous retrouvons le chemin de la chambre. Nos corps collés, nos lèvres scellés et nos mains qui redécouvraient nos corps respectifs, voilà ce à quoi ressembla une bonne partie de la matinée. Nos corps se retrouvent donc de la manière la plus intime qu’il soit pour la seconde fois de la matinée. Un moment à nouveau intense et passionné comme pour se prouver à l’un et à l’autre ô combien nous nous étions manqués mutuellement.

Nos corps enlacés au milieu du lit défait, je reste blottie contre Milo. Le temps passe mais il était si bon de se sentir si proche de lui et si paisible. Nous n’avions aucune contrainte aujourd’hui, pouvoir prendre son temps était aussi très agréable. Nous prolongeons ce moment par de douces caresses, de tendres baisers. « H’m… il va tout de même bien falloir quitter le lit à un moment donné ou un autre... » dis-je à contre cœur. Je me redresse légèrement, prenant avec moi la couette pour me couvrir un peu afin de ne pas avoir froid. « Tu voudrais faire quelque chose de particulier aujourd’hui ? Je pensais que l’on pourrait aller prendre un peu l’air en ville ou pourquoi pas se faire un cinéma... » proposai-je alors à tout hasard. Les possibilités d'activité étaient très nombreuses, nous pourrions sans nul doute nous mettre d'accord facilement.

Les rayons du soleil d'après-midi filtrent à travers les rideaux, baignant la chambre dans une lumière douce et apaisante. Cassia se redresse du lit, son mouvement fluide comme celui d'une danseuse, la couette glissant pour envelopper son corps délicat, une barrière douce contre la légère fraîcheur de l'air. Sa grâce naturelle attire mon regard, et je ne peux m'empêcher de l'admirer silencieusement ; ses cheveux tombent en cascade  autour de ses épaules, chaque mèche captant la lumière, la faisant briller d'un éclat presque surnaturel. Elle est simplement magnifique, et chaque instant passé avec elle réaffirme mon désir intense, non seulement pour son corps mais pour sa présence complète : ses rires, ses gémissements, la manière dont elle dit mon nom.

« Je pensais que l’on pourrait aller prendre un peu l’air en ville ou pourquoi pas se faire un cinéma ? » Cassia propose avec un enthousiasme contagieux, ses yeux pétillants reflétant une joie pure. Sa suggestion semble flotter dans l'air, une invitation douce à continuer cette journée parfaite dans la simplicité de la compagnie de l'autre. Cependant, une idée audacieuse me traverse l'esprit, rappelant un plan que j'avais presque mis de côté. Je pèse mes mots avec soin, sachant que ma prochaine proposition pourrait changer le ton de notre journée. « Et si on essayait quelque chose d’un peu différent ? » je commence, attirant son attention immédiate. « Il y a une avant-première ce soir... d'un genre très spécial. » Je marque une pause délibérée, mes yeux plongés dans les siens, cherchant à lire ses pensées. « C’est un film pour adultes  » je continue doucement, « Dans un club échangiste. Une... ancienne connaissance m’a invité. » Le terme ancienne connaissance sonne étrangement dans mon esprit, en vérité, c'était une ancienne conquête, quelqu'un avec qui j’ai exploré des terrains similaires dans le passé. Je surveille de près sa réaction, prêt à apaiser ses inquiétudes ou à encourager sa curiosité.

Bien que j’appréciais beaucoup ces longues heures passés au lit avec Milo, il était tout de même plus sage de tenter de quitter le lit et la chambre à coucher. Non pas que je n’ai pas envie de rester sous la couette avec lui, bien au contraire. Mais je voulais également profiter de son retour en ville pour pouvoir à nouveau refaire toutes les activités que nous faisions avant. Je demande alors au jeune homme s’il avait une idée en tête avant de proposer à mon tour quelques activités un peu au hasard. Milo propose alors d’essayer quelque chose d’un peu différent. Mon regard curieux se pose sur lui « Je t’écoute... » dis-je alors pour l’inciter à me dire ce qu’il avait en tête. Le jeune homme commence alors à évoquer une avant première un peu spéciale ce soir. Un film donc. De quoi me plaire, mais toutefois je me demandais bien en quoi cette séance serait particulière. Milo marque une courte pause, mon regard insistant l’invite à m’en dire davantage. La surprise peut aisément se lire sur mon visage que Milo m’avoue qu’il s’agissait d’un film pour adulte dont l’avant première avait lieu dans un club échangiste. Un large sourire se dessine sur mon visage, prête à rire à tout moment « Tu plaisantes !? » j’avais un peu de mal à cerner si tel était le cas. Sauf que je connaissais bien Milo, il ne semblait pas plaisanter. « Oh non, tu ne plaisantes pas... » dis-je surprise. Je passe une main dans mes cheveux. « Tu veux vraiment aller là-bas ? » demandai-je quelque peu perplexe. Je dois bien avouer que le fait de regarder un film pour adulte en séance publique me tendait assez perplexe, tout comme le lieu où se déroulait la séance. « Dans un club échangiste ? Tu as conscience qu’après la séance… Enfin je ne vais pas te faire un dessin... » Les personnes se rendant là-bas étaient certainement habitué à ce genre de pratique. Pour ma part non, et je savais d’ores et déjà que je n’apprécierais pas voir des femmes draguer Milo ou alors moi même me faire courtiser. « Une ancienne connaissance ? C’est le terme que tu utilises maintenant pour parler d’une ancienne conquête à toi… ? » ma question n’en était pas vraiment une.

La réaction de Cassia à ma proposition pour le moins audacieuse ne se fait pas attendre. Bien que pour un instant, un éclair très bref, j'ai cru qu'elle pourrait accepter sans hésiter, son expression change rapidement. Son sourire se dessine, un peu incrédule, illuminant son visage tandis qu'elle laisse échapper un étonné : « Oh non, tu ne plaisantes pas ». Ce simple constat fait naître une lueur amusée dans mes yeux et étire les coins de ma bouche. Ce n’est pas la première fois que je la surprends ainsi, et chaque occurrence me procure une joie semblable, mélangeant fierté pour mon "exploit" et une réalité toujours prête à me rattraper. Entre nous deux, c'est indéniable, Cassia est la voix de la raison, tandis que moi, je reste fidèle à mes impulsions souvent imprévisibles.

Je l’écoute attentivement, pesant chacun de ses mots, ses réactions. Je ne suis pas vraiment surpris par son hésitation : suis-je moi-même convaincu par ce plan ? « Euh… Oui… Certainement. Enfin… Bref, oublie ce que je viens de dire, » je bafouille, embarrassé par ma propre suggestion. Pourquoi n'ai-je pas simplement opté pour une innocente séance de cinéma ? En moi, une petite voix me questionne sur mes motivations réelles pour une telle soirée.

Le ton de Cassia change légèrement lorsqu'elle mentionne le terme « ancienne connaissance », et je peux presque sentir les prémices d'un désaccord poindre entre nous. Je pousse un soupir, préparant ma défense. « Pourquoi tu me poses la question, Cassia… Tu connais déjà la réponse... Qu'attends-tu que je te dise ? Que oui, c'était une ancienne conquête ? Que quand je l'ai abordée, ce n'était pas écrit en gros sur son front actrice de films pour adultes ? » Ma voix se teinte d'une fausse légèreté, tentant de désamorcer la tension. Je me redresse alors, cherchant à rétablir une connexion plus intime et rassurante. Mes lèvres trouvent doucement sa joue, un baiser timide mais plein d'espoir. « Tu es fâchée ? » je murmure, risquant un regard dans ses yeux, cherchant à y lire son état d’esprit actuel.

La proposition de Milo est des plus surprenantes. Je comprenais bien évidemment l'envie de vouloir faire une activité qui sortait de l'ordinaire mais le fait de visionner ce genre de film en public me gênerait sans nul doute. Et puis le fait que la séance ait lieu dans un club échangisme m'effraie un peu. Je n'avais aucunement envie de me forcer à quoi que ce soit, surtout avec de parfait inconnus. Milo me demande subitement d'oublier ce qu il venait de dire. Je me rend compte que j'avais peur être mal réagit, peut être trop brusquement à sa proposition. Puis je tente tout naturellement d'avoir la confirmation que cette ancienne connaissance dont Milo avait parlé n'était en fait qu'une ancienne conquête. Le jeune homme ne semble que moyennement apprécié ma question et se justifie sur le fait que lorsqu'il l'avait rencontré il 'e savait pas qu'elle tour ait dans ce genre de film. Je laisse échapper un léger soupir. Encore une fois, j'avais la désagréable sensation d'avoir réagit peut être trop à vif. Milo se redresse et d'approche de moi. Il dépose un doux baiser sur ma joue et me demande si je suis fâchée. Mon regard trouve le sien immédiatement « Non, bien sûr que non... » Ma main vient instinctivement trouver la sienne pour appuyer mes l’effet de mes mots. « Je suis juste un peu surprise. Je ne dis pas que ton idée est mauvaise, simplement je sais que je ne serai pas à l’aise... Je suis désolée...» avouai-je le plus sincèrement du monde. « Je te propose que l’on trouve une activité qui sorte de l’ordinaire et qui nous convienne à tous les deux… Que l’on puisse faire aujourd’hui ou demain... » Ma proposition était sérieuse, si Milo souhaitait faire une activité peu ordinaire alors pourquoi pas. Nous trouverions bien une idée qui nous plaise à tous les deux et avec laquelle nous serions à l’aise tous les deux également.

La réaction vive de Cassia ne me surprend pas vraiment. À vrai dire, j'aurais été plus étonné si elle avait accueilli avec enthousiasme l'idée de se rendre à un événement aussi particulier que celui-ci. Mais sa réponse, lorsqu'elle me confie qu'elle n'est pas fâchée, soulage une tension que je ne m'étais pas totalement avoué ressentir. Sa main trouve la mienne, apportant un confort immédiat alors que je commence à déposer de doux baisers sur son épaule dénudée. « Ne t’excuse pas… Ce n’est rien… C’était simplement une proposition, rien de plus, » je précise, essayant de minimiser l'impact de ma suggestion tout en gardant pour moi mes véritables sentiments sur le désir d'y assister. Dans un autre contexte, peut-être aurais-je été plus aventureux, mais avec Cassia à mes côtés, mes priorités et mes envies ont pris une autre dimension.  « Oh mais j’ai beaucoup d'idées en tête qui pourraient nous convenir à tous deux... » je murmure, insinuant légèrement, tout en continuant à embrasser sa peau douce.

« Oublie. C’est une mauvaise idée… J’aurais dû réfléchir plus longuement avant de te la proposer. » Comme à mon habitude, je parle avant de réfléchir, parfois plongeant dans des situations sans peser pleinement les conséquences. Mes mots tombent dans l'air entre nous, un aveu teinté de regret.  Je laisse échapper un soupir, une brise légère qui semble vouloir emporter avec elle mon imprudence. Cassia, toujours si patiente et compréhensive, me fixe avec une douceur qui ne fait que renforcer mon sentiment de culpabilité. Je détourne les yeux, fixant un point quelconque de la pièce, un geste qui trahit mon malaise. « Je suis désolé, » je continue, mes paroles teintées d'une sincérité profonde. « Parfois, je me laisse emporter par l'excitation de l'instant, l'idée de quelque chose de nouveau et différent... Mais je ne devrais pas oublier que je ne suis plus seul dans cette équation. » Je prends sa main, la tenant entre les miennes. « C’est important pour moi que tu saches que je respecte tes limites et tes sentiments plus que tout. Je ne voudrais jamais te mettre dans une situation où tu ne te sens pas à l'aise ou en sécurité. » Mon pouce caresse doucement sa peau, un geste tendre et apaisant.

Puis mon ton se fait plus sérieux alors que je me redresse légèrement pour la regarder dans les yeux. « On a le temps d'y réfléchir ensemble... Je suis ouvert à toutes propositions, sauf... » Je m'interromps un instant, réfléchissant à la manière de formuler ma prochaine question sans la brusquer. Mes baisers cessent, laissant place à un moment de sincérité intense. « Nous n'en avons jamais vraiment parlé mais... Quelles sont tes limites en ce qui nous concerne ? » je lui demande, véritablement curieux de connaître ses pensées et ses limites personnelles. « Peu importe le domaine... Je t'écoute, Cassia. » Mon doigt caresse doucement son visage, soulignant ma demande d'honnêteté et de transparence entre nous. Pour renforcer ma question et montrer que je suis là, prêt à entendre tout ce qu'elle a à dire, je lui vole un rapide baiser, doux et rassurant. « Je sais que l’infidélité et l’abandon te sont insupportables, plus que tout au monde... Mis à part cela ? »

Je ne peux pas cacher le fait que la proposition de Milo ne me met pas à l’aise. La peur de l’inconnu sans nul doute pour le lien où se déroulait la séance. Je n’avais aucune envie que quelque chose vienne à dégénérer et de passer un mauvais moment, peu importe la cause. « Non, je ne veux pas que tu te prives de proposer des nouveautés où des activités dont tu aurais envie… Je suis ouverte à la discussion, tu le sais... » Milo me réitère sa volonté de respecter mes limites et mes sentiments. « Je le sais Milo, je le sais. Et je t’en suis infiniment reconnaissance... » avouai-je le plus naturellement possible. Le jeune homme vient se redresser légèrement soulignant le fait que nous avions le temps de réfléchir à une activité qui nous conviendrait tout les deux. C’était une idée qui m’était venue ainsi, sans réellement y réfléchir en amont. Mais rapidement Milo semble curieux de savoir qi j’avais des limites. Il ajoute qu’il savait déjà que l’infidélité et l’abandon m’étaient insupportables. « C’est déjà pas mal... » dis-je en affichant un léger sourire. Je m’emmitoufle davantage dans la couette « Si tu veux évoquer le domaine intime, je pense que tu en sais déjà beaucoup... » dis-je un peu amusée « Mais, comme tu as pu le deviner avec ma réaction de tout à l’heure je ne suis pas à l’aise à l’idée d’être intime avec de parfaits inconnus... » J’avais toujours eu une certaine pudeur, et j’étais à l’aise seulement avec les personnes que je connaissais bien. « Tu peux te douter aussi que je n’aime pas qu’on me force la main… pour quoi que ce soit... » Cela allait du domaine de l’intime au simple actions de la vie quotidienne. Et cela avec Andrew j'avais donné, les obligations à l'accompagner à ses nombreux rendez-vous d'affaire, l'obligation d'être présente quand bon lui semblait, «Et toi alors, dis moi tout... » demandai-je curieuse de savoir si il avait des limites, et si oui lesquelles.

« Hmm… » répondis-je, ma réponse teintée d'une certaine hésitation lorsque Cassia exprime son désir de ne pas me freiner dans la proposition de nouvelles activités. Une partie de moi se réjouit de son ouverture, mais une autre hésite, craignant de franchir une ligne invisible qui pourrait perturber l'équilibre délicat de notre relation. « J’ai parfois l’impression que… Non rien… » Je laisse ma phrase en suspens, les mots me manquant pour exprimer ce mélange complexe de gratitude et de peur. Je m’allonge à nouveau dans son lit, le regard fixé sur le plafond blanc. Les bras croisés derrière la tête, je laisse mes pensées vagabonder tout en écoutant attentivement Cassia. L'intimité avec des inconnus, bien que frivole et excitante pour certains, exige une sorte de courage ou de folie que je ne suis pas sûr de partager, du moins pas sans réserves. « Mes limites ? » je répète après elle, la question résonnant dans l'air comme un écho de mes propres interrogations intérieures. Je la regarde silencieusement, prenant le temps de rassembler mes pensées avant de parler. Cassia attend, patiente, son regard empreint d'une douce curiosité et d'une légère inquiétude.

Je me redresse lentement, me tournant pour faire face à Cassia. « Ma seule limite, c’est toi, Cassia… » avouai-je, mes mots chargés d'une sincérité profonde. « Intimement… Je pense avoir expérimenté plus de choses que toi ? » C’est une question rhétorique, destinée moins à recevoir une réponse qu'à souligner notre différence d'expériences. Je marque une pause, laissant l'air se charger d'une intensité nouvelle. « Je t’avoue qu’il y a une chose que je ne pardonnerai pas… » ma voix baisse presque en un murmure, et un silence lourd s’installe, suspendant le temps autour de nous. Je plonge mon regard dans le sien, cherchant à y ancrer toute l'importance de mes prochaines paroles. « Je ne te pardonnerai pas la trahison, pour moi la confiance c’est primordiale. » C'est une confession cruciale, dévoilant non seulement mes limites mais aussi la valeur que je place sur notre relation. Mon regard se fixe dans le sien. « Cassia, je veux que tu comprennes quelque chose de très important pour moi... » ma voix est ferme, teintée de l'importance que je place dans mes mots.

Nous sommes assis côte à côte, l'intimité du moment enveloppant la pièce d'une chaleur rassurante. Je tourne légèrement vers Cassia, captant son regard. Il y a une douceur dans l'air, presque palpable, qui rend ce moment propice aux confessions les plus profondes. Je prends une profonde inspiration, conscient que ce que je m'apprête à révéler est à la fois ma vérité la plus vulnérable et la plus sincère. « Cassia, » je commence, ma voix basse mais claire, « Il y a quelque chose que je dois t'avouer. Quelque chose d'important sur la manière dont je te vois et ce que tu représentes pour moi. » Je marque une pause, cherchant les mots justes pour exprimer des sentiments si complexes. « Tu es mon point faible, » je lâche finalement, le regard fixé dans le sien, cherchant à y lire chaque petite réaction. « Dans ce monde où je me dois souvent de rester fort et inébranlable, tu es celle qui peut me rendre complètement vulnérable. » Je souris doucement, un geste teinté d'une affection profonde. « Et je ne veux pas dire cela comme quelque chose de négatif, loin de là. Être vulnérable avec toi, ça me rend humain. Ça me donne la possibilité d'être vrai, sans armure ni barrières. »

Milo venait de me prendre un peu au dépourvu en me demandant qu’elles étaient mes limites, peu importe le domaine. L’infidélité et l’abandon était deux sujets tabous me concernant mais cela Milo le savait déjà nous en avions déjà parlé à de nombreuses reprises d’ailleurs. Malgré tout, j’évoque le fait de ne pas être à l’aise du tout avec de parfait inconnu, si pour certain cela avait un côté exaltant il n’en était rien pour moi. Tout comme j’avais horreur qu’on me force la main d’une manière générale. Milo ne serait pas surpris de mes réponses, lui qui me connaissait déjà si bien. Sans surprise, je retourne la question à Milo. Ce dernier avoue que d’un point de vue intime il avait sans nul doute expérimenté plus de chose que moi. J’esquisse un léger sourire pour toute réponse. Nous étions d’accord sur ce point. Puis, le jeune homme m’avoue que sa seule limité c’était moi en ajoutant qu’il y avait bien une chose qui ne me pardonnerai pas c’est la trahison. Cela ne me surprenait pas, je ne pardonnerai pas une trahison non plus. « Alors sur ce point, on est sur la même longueur d’ondes... » et dans le fond c’était plaisant. Puis Milo, semblait vouloir ajouter de quelque chose de très important. Je l’écoute donc m’avouer que j’étais son point faible. Mon regard se veut à présent interrogateur. Le pilote de ligne ne se fait pas prier et m’expliquer son ressenti. « Ça te permet peut-être également de montrer la facette du vrai Milo... » dis-je un léger sourire aux lèvres. Il est vrai qu’à plusieurs reprises ses collègues m’avaient avoué que Milo n’était pas le même en ma présence. J’approche mon visage du sien « Et je dois avouer que j’aime beaucoup cette facette là... » dis-je avant de lui voler un baiser.

Mon regard se pose à nouveau sur Milo. Et après ces douces confidences mon esprit repense aux paroles non terminées de Milo. La curiosité me pousse alors à revenir dessus « Milo, que voulais tu dire tout à l’heure ? Tu disais que tu avais parfois l’impression de quelque chose. Mais tu n’as pas terminé ta phrase… » Ma voix est douce, traduisant ma volonté de pouvoir écouter ce qu'il avait à dire, comme nous en avions toujours eu l'habitude.

Parfois, lorsque je contemple le chemin parcouru aux côtés de Cassia, je suis frappé par une vague de réflexions sur les aléas qui ont jalonné notre relation avant que nous ne scellions définitivement notre union. Chaque fois que mon regard plonge dans l'océan limpide de ses yeux, étincelants de vie et de malice, c'est comme si je revivais l'intégralité de mon existence, mais à travers un prisme enchanté qui la rendrait soudain plus limpide, plus vibrante. Nous revoilà une fois de plus entraînés dans les méandres vertigineux de ces discussions sempiternelles sur la confiance et la trahison, des thèmes récurrents certes, mais ô combien essentiels, intimement liés à la pérennité de notre amour. Pour elle, je suis prêt à tolérer bien des aspérités, à composer avec ces petits défauts qui, aussi agaçants soient-ils parfois, continuent pourtant d'exercer sur moi un attrait indéfectible et mystérieux. Ces imperfections, loin de m'irriter, confèrent au contraire une couleur unique, une saveur singulière à notre relation. Elles la rendent authentiquement humaine, profondément attachante par sa vulnérabilité même. Cependant, la trahison représente une ligne écarlate, une frontière que je ne saurais franchir en aucun cas. Si jamais son spectre menaçant devait poindre à l'horizon de notre histoire, alors je crains de ne pouvoir lui accorder aucun pardon. Je préférerais de loin, aussi douloureuse que puisse être cette échéance, qu'elle me confronte avec honnêteté et sincérité. Qu'elle m'avoue sans détour si notre relation ne lui convient désormais plus, si elle se lasse de devoir composer avec les aspérités de mon caractère bien trempé. J'aimerais mieux endurer le poids cuisant de ces paroles déchirantes que de la surprendre, trahie, entre les bras d'un autre. Ce scénario m'est proprement insoutenable, une perspective qui briserait à jamais la confiance que je lui voue.

Cassia me confie avec un sourire lumineux qu'elle est sincèrement heureuse de découvrir cette facette de moi-même, plus tendre et vulnérable, que je ne révèle qu'en sa présence. Ses mots me touchent profondément, réveillant en moi un élan de tendresse que je ne peux réprimer. « Ah oui ? » répliquai-je avec un brin de malice dans la voix, « Fais attention à ce que tu dis, je risque de devenir aussi romantique et sentimental que toi ! » Sur ces mots, je capturais ses lèvres dans un baiser volé, doux et espiègle, prolongeant cet instant d'intimité partagée. « Le vrai Milo, il est là, tout entier, et uniquement pour toi. » ajoutai-je en prenant délicatement sa main dans la mienne, la portant avec soin jusqu'à mon cœur. Sa main, chaude contre ma poitrine, pouvait sentir les battements réguliers, témoins de mon émotion et de mon attachement profond. « Même si par malheur, un jour, je venais à l'oublier, je t'en prie, garde en mémoire que le véritable Milo se trouve ici. » Mes paroles étaient teintées d'une sincérité palpable, chaque mot chargé d'une promesse non dite, celle de rester authentique et présent pour elle.

Lorsque Cassia m’interroge sur une phrase que j'avais laissée en suspens, mes sourcils se froncent involontairement, trahissant mon effort pour retrouver le fil de ma pensée égarée. Un léger « Hmm… » s'échappe de mes lèvres, un onomatopée instinctif qui accompagne ma quête frustrée à travers les méandres de ma mémoire. Je scrute les recoins de mon esprit, tentant désespérément de saisir cette idée qui semble s'être volatilisée au moment le plus inopportun. Je la regarde alors, un peu embêté, en secouant la tête légèrement. « Je ne m’en souviens plus… » avouai-je avec une pointe de déception dans la voix, soucieux de ne pas pouvoir continuer notre échange sur ce sujet qui, l'instant d'avant, semblait occuper tout mon esprit. « Cela ne devait pas être si important ! » ajoutais-je en tentant de dédramatiser la situation avec un sourire, espérant dissiper toute éventuelle frustration.

La journée file à une allure vertigineuse, si bien que je peine à sentir le temps s'écouler entre mes doigts. Cassia avait suggéré d'aller au cinéma, une idée bien plus sage et structurée que mes propositions habituelles d'aventures spontanées. Résigné mais amusé par notre routine agréable, je la laisse choisir le film, sachant très bien qu'elle opterait pour la dernière sortie romantique. C'est avec un sourire résigné et un brin complice que je la suis, décidant pour une fois de ne pas rouspéter.
À peine installés côte à côte dans la salle obscure, nos yeux doivent composer avec un obstacle inattendu : une spectatrice devant nous, dont la coiffure extravagante éclipse une partie de l'écran. L'ironie de la situation me rappelle un souvenir lointain et je me penche vers Cassia pour partager un fragment de notre passé. « Tu te souviens lorsque nous étions plus jeunes, comment je t’ai portée sur mes épaules lors de ce festival de musique pour que tu ne rates rien ? » Je murmure ces mots avec tendresse, déposant un baiser léger sur la nuque de Cassia, évoquant la douceur des jours révolus. Soudainement résolu à améliorer notre vue, je me tourne vers les jeunes femmes devant nous. « Excusez-moi, pourriez-vous vous décaler un peu, s'il vous plaît ? » Ma voix est teintée de politesse. Elles répondent par des excuses et se déplacent avec une grâce qui soulage immédiatement. Triomphant dans ce petit succès, je me rassois fièrement aux côtés de Cassia, satisfait de notre nouvelle perspective imprenable.
Alors que le film commence à dérouler ses premières scènes, je lance à Cassia, avec une pointe d'humour « Tu ne m’en voudras pas si je m’endors, n’est-ce pas ? » Je pose la question à demi sérieux, sachant bien que l'histoire pourrait ne pas suffire à garder mes yeux ouverts, comme cela est souvent arrivé par le passé.

Alors que la lumière tamisée de la salle de cinéma enveloppe notre espace, je sens le film transporter peu à peu Cassia dans un monde fait de passion et de drame. Sur l'écran, les personnages principaux se retrouvent dans un moment de tendresse émouvante, leurs silhouettes à demi éclairées par la lueur d'une bougie, partageant un instant de pure intimité. Discrètement, ma main cherche celle de Cassia, trouvant sa place sur ses genoux. Elle tourne légèrement la paume vers le haut, invitant ma main à s'y glisser. Nos doigts s'entrelacent doucement, chaque pression légère traduisant un mot d'amour muet. La chaleur de son contact contre ma peau est réconfortante, familière. À l'écran, le couple échange des confidences à voix basse, leurs mots presque inaudibles sous la musique douce qui accompagne la scène. Leurs yeux ne se quittent pas, leurs souffles se mêlent, la caméra capturant chaque frémissement de leurs lèvres, chaque lueur d'espoir et de désir dans leurs regards. Dans l'obscurité de la salle, je sens Cassia se rapprocher encore un peu plus de moi. Sa tête se pose délicatement sur mon épaule, son souffle régulier et apaisant à mon oreille. Mes lèvres se posent doucement sur son crâne alors que je lui murmure tout bas « Tu as décidément de meilleures idées que moi… ». Entre un moment aussi intime et feutré que celui-ci et une soirée pour l’avant première d’un film pour adulte, le choix demeure plus que rapide.

Alors que le film se déroule à l'écran, emportant l'audience dans son récit poignant, je lutte contre le poids des paupières qui menacent de se fermer à tout instant. La journée a été longue et, malgré l'atmosphère captivante du cinéma, la fatigue commence à prendre le dessus. Chaque scène romantique, chaque dialogue doucement murmuré entre les protagonistes, devient une berceuse de plus en plus insistante, tirant sur les fils de ma vigilance. Je me redresse dans mon siège, espérant qu'un changement de position m'aidera à rester éveillé. Je jette un coup d'œil à Cassia, absorbée par l'intrigue, son visage éclairé par la projection dansante des images. Inspiré par sa concentration, je tente de me replonger dans l'histoire, de me raccrocher aux paroles, aux regards échangés à l'écran, mais chaque ligne m'entraîne un peu plus vers les bras accueillants du sommeil. Je cligne des yeux, les frotte, les ouvre grand dans un effort désespéré pour clarifier ma vision qui se trouble de plus en plus. Mais c'est peine perdue. La salle obscure, le murmure bas des autres spectateurs, et la chaleur confortable de l'endroit ne font qu'accentuer ma somnolence. Enfin, je cède à l'inévitable. Ma tête commence à pencher doucement, cherchant inconsciemment un point de repos. Elle trouve son havre sur l'épaule de Cassia, qui, sentant le poids de ma tête, tourne légèrement pour m'accueillir plus confortablement. Elle pose sa main sur la mienne, toujours entrelacée avec la sienne, un geste qui me sécurise et m'apaise. Je m'abandonne alors complètement, ma résistance brisée, et je sombre dans un sommeil léger, bercé par la douce présence de Cassia à mes côtés. Le film continue son cours, mais pour moi, le monde se réduit à ce contact tendre, à cette proximité qui, même dans le sommeil, continue de me lier à elle. Cassia, par sa tranquillité, semble veiller sur mon repos, un sourire affectueux dessiné sur ses lèvres tandis qu'elle continue à suivre le film, enveloppée dans notre intimité partagée.

À mesure que le film progresse, mon sommeil se fait plus profond. L'obscurité de la salle de cinéma, combinée à la chaleur confortable et au bourdonnement des dialogues à l'écran, forme un cocon parfait pour un repos impromptu. Déjà, ma tête repose paisiblement sur l'épaule de Cassia, mon esprit naviguant loin du monde des éveillés. Peu à peu, un son s'élève, discret au début, puis de plus en plus sonore. Ce sont mes ronflements qui commencent à rompre le silence studieux de la salle. Chaque inspiration est suivie d'une petite vibration bruyante, ponctuant l'atmosphère du cinéma de notes inopinées. À côté de nous, quelques têtes se tournent, un mélange de curiosité et d'amusement sur les visages.

Être le point faible de Milo n’était apparemment pas quelque chose de péjoratif, et en effet à sa manière de décrire ce qu’il ressentait en disant cela, je ne le prenais absolument pas mal. Et dans le fond je n’étais pas très étonnée, les collègues du jeune homme m’avait déjà dit à plusieurs reprises que Milo était différent avec moi, un autre Milo en somme. Et je devais bien avouer que cette facette de lui me plaisait beaucoup. Je ris légèrement quand le jeune homme me met en garde sur le fait qu’il pourrait devenir aussi romantique et sentimental que moi « Ah oui vraiment ? J’aimerais voir ça... » dis-je amusée et sérieuse à la fois.  « Le vrai Milo, il est là, tout entier, et uniquement pour toi. » ajoute t-il en prenant doucement ma main dans la sienne pour la porter ensuite à son cœur. Ses mots me touchent « Et c’est ce qui me rend pleinement heureuse. » avouai-je au jeune homme. Par la suite j’avais demandé à Milo ce qu’il souhaitait dire tout à l’heure, cela m’intriguait je devais bien l’avouer mais malheureusement le jeune homme ne semblait plus s’en souvenir.

La journée passe et nous décidons finalement de nous rendre au cinéma. Nous nous installons sur deux sièges côté à côte et rapidement une femme, à la coiffure extravagante, s’assoit devant nous. Cela semble raviver des souvenirs à Milo « Oui je m’en souviens parfaitement... » Comme toujours Milo avait su trouver une solution pour que je ne sois pas pénaliser et que je puisse profiter du spectacle sur la scène. Suite à cela, Milo demande le plus poliment du monde à la spectatrice devant nous de se décaler, cette dernière accepte. « Comme toujours, tu trouves une solution... » dis-je d’une voix reconnaissante. Le film commence, un film romantique, Milo me demande alors si je ne lui en voudrais pas s’il venait à s’endormir. « Tant que tu ne ronfles pas... » dis-je en plaisantant un peu. Je me concentre davantage sur les scènes se déroulant sous mes yeux, puis à un moment les deux protagonistes du film partagent une scène des plus intimes sur le grand écran. Le cadre est magnifique, une scène romantique et légèrement érotique. Milo vient me murmurer que j’avais de meilleures idées que lui. Je souris à sa remarque « Je vois que le film te plaît un petit peu malgré tout... » dis-je avant de lui voler un baiser consciente que cette scène ne lui était pas indifférente.

Le temps passe, et je constate que les paupières de Milo sont lourdes. Finalement, le jeune homme vient poser sa tête contre mon épaule. Je sens le poids de son visage s’alourdir, signe qu’il devait être en train de sombrer. Mais plongeant sans nul doute dans un sommeil plus profond, Milo se met à ronfler légèrement. Quelques visages se tournent alors vers nous, je leur adresse un léger signe de main en guise d’excuse. Je viens alors poser la main sur la joue de Milo délicatement, cela me pinçait le cœur de devoir le réveiller. J’avais conscience de sa fatigue accumulée. « Milo… » soufflai-je à son oreille pour tenter de le réveiller en douceur mais il ne semblait pas ouvrir les yeux, il bouge très légèrement ce qui semble arrêter les ronflements. Je suis mitigé entre le fait de le laisser continuer à dormir si cela ne dérangeait pas les spectateurs autour de nous ou alors de le réveiller. Apparemment, les ronflements s’était arrêtés et le film était bientôt terminé. Je reste malgré tout attentive au moindre vibration émanant de sa bouche afin de ne pas déranger l’ensemble de la salle. Et lorsque la fin du film arrive, je n’ai d’autre choix que de le réveiller « Milo, réveille toi... » dis-je en caressant tendrement son visage et ses cheveux « Le film est terminé, il faut rentrer... » ajoutai-je alors pour qu’il se réveille une bonne fois pour toute.

Alors que le générique de fin commence à défiler sur l'écran, la salle s'illumine progressivement, tirant ses occupants de l'obscurité enveloppante du film. Au même moment, la voix douce de Cassia vient caresser mes oreilles, m'arrachant doucement au sommeil profond dans lequel j'étais plongé. « Milo réveille toi… Le film est terminé, il faut rentrer…» murmure-t-elle tendrement, sa main effleurant délicatement ma joue. Je cligne des yeux à plusieurs reprises, me réajustant dans mon fauteuil, tandis que la réalité se remet lentement en place autour de moi. Je me redresse, un peu désorienté, et me tourne vers Cassia dont le visage est empreint de tendresse et d'amusement. Elle sourit en voyant mon air confus et ébouriffé. « J'ai raté beaucoup de choses ? » demandai-je, une expression mi-embarrassée, mi-amusée se dessinant sur mon visage. Je laisse échapper un bâillement profond, prenant soin de couvrir ma bouche par politesse, juste avant de me lever de mon siège confortable. La transition de l'obscurité enveloppante de la salle de cinéma à la lumière vive du hall est un peu brutale, et je plisse les yeux, encore engourdis par le sommeil qui refuse de me quitter totalement. Cassia, à mes côtés, attend patiemment que je m'ajuste à la luminosité ambiante. Une fois sortis dans la fraîcheur du soir, je retrouve la main de Cassia, nos doigts se liant naturellement comme si c'était une extension de nos corps. Je l'attire doucement vers moi et nos lèvres se rencontrent dans un baiser tendre et affectueux, un moment qui semble suspendre le temps. « Le film t’a plu ? » lui demandai-je avec un sourire, en repoussant délicatement une mèche rebelle derrière son oreille. Son visage s'illumine en répondant, partageant quelques impressions sur les scènes qui l'ont marquée, son enthousiasme rendant ses yeux encore plus brillants sous les lumières de la rue. Emporté par l'élan du moment, je laisse échapper une invitation spontanée. « Allons dîner, je t’invite au restaurant. J’ai vraiment envie de profiter de chaque minute en ta compagnie. » Sa présence est une source de joie que je ne suis pas prêt à relâcher ce soir. Je prends délicatement sa main, portant le dos de celle-ci à mes lèvres pour y déposer un baiser respectueux, un geste ancien qui traduit mon affection et mon admiration.

Ses yeux se mettent à pétiller, touchés par l'attention. Elle accepte avec un hochement de tête enthousiaste, et ensemble, nous nous dirigeons vers notre restaurant préféré, un petit endroit intime que nous fréquentons lors de nos soirées spéciales. Le chemin se fait en bavardant et en riant, nos pas synchronisés, notre complicité se renforçant à chaque sourire partagé.
Alors que nous déambulons à travers les rues tranquilles de Fall River, nos pas tranquilles sont brusquement interrompus par un son qui tranche avec l'ambiance paisible de la soirée. Des éclats de voix aigus nous parviennent, porteurs d'une tension palpable. C'est le son d'une dispute conjugale qui monte en crescendo, et instinctivement, nos regards se dirigent vers l'origine du tumulte. Soudain, une scène choquante se déroule sous nos yeux : un homme, les traits déformés par la colère, lève la main et frappe sa femme qui s'effondre sur le trottoir, avant de s'éloigner rapidement, la laissant seule et vulnérable. Cassia et moi échangeons un regard empreint d'horreur et de détermination. Sans hésiter, nous nous précipitons vers la femme à terre. Alors que nous nous approchons, je reconnais avec stupeur le visage de la jeune femme. C'est elle qui, quelques semaines auparavant, m'avait aidé à choisir des protections hygiéniques pour Cassia dans une pharmacie locale. « Vous ?! » lâchai-je, choqué de la retrouver dans une situation aussi tragique. Je m'agenouille à ses côtés, faisant de mon mieux pour l'aider à se relever tout en observant avec inquiétude le sang qui coule de son nez. Elle me regarde, les yeux emplis d'une douleur mêlée de reconnaissance, puis balbutie un remerciement étouffé.

À cet instant, le mari, se rendant compte qu'il est observé, revient sur ses pas, visiblement irrité d'être confronté. Il arbore une expression de défi, comme s'il cherchait à justifier son geste impardonnable. « Vous ne comprenez rien ! » lance-t-il d'une voix tremblante de rage. « Elle me pousse à bout, elle me teste toujours, elle sait comment me faire sortir de mes gonds ! » Son ton est celui de la frustration, de l'exaspération, comme s'il se sentait acculé à se défendre. Il jette des regards furtifs autour de lui, son attitude révélant une vulnérabilité contrastant avec son acte de violence. « C'est compliqué, notre histoire... Ce n'est pas juste noir ou blanc, » ajoute-t-il d'un ton presque suppliant, cherchant à éveiller une empathie qui peine à trouver sa place face à l'évidence de son geste.

Fort heureusement les ronflements de Milo s’étaient atténués, j’étais restée malgré tout vigilante et prête à le réveiller si jamais ces derniers recommençaient. A présent le film terminé, je n’avais d’autre choix que de réveiller Milo, je m’attelle donc à la tâche avec la plus grande des tendresses. Je laisse le jeune homme s’acclimater à la lumière puis à reprendre un peu ses esprits. Je trouvais la scène tantôt amusante tantôt attendrissante à voir. Un léger sourire amusée se dessine sur mes lèvres lorsque Milo me demande si il avait raté beaucoup de chose « Je dirais une bonne moitié du film... » dis-je simplement avant que nous quittions la salle. Une fois dehors, nos mains se trouvent dans un geste naturel, Milo m’attire doucement contre lui et nos lèvres échangent un tendre baiser, lorsque le pilote de ligne me demande si le film m’avait plu je réponds « Oui beaucoup. J’ai trouvé que c’était vraiment une chouette histoire. Et puis la fin se termine merveilleusement bien, avec une belle demande en mariage… Je ne pouvais qu’aimer ... » ma voix pleine d’enthousiasme traduisait bien que j’avais passé un bon moment à regarder ce film. Milo me propose ensuite de m’inviter au restaurant. Une invitation spontanée qui allongeait la soirée en ville en tête à tête. « H’m… très bonne idée, avec plaisir. » dis-je alors que le jeune homme dépose un doux baiser sur le dos de ma main.

Nous nous mettons alors en marche vers un de nos restaurants préférés. Le trajet se fait sereinement tout en discutant et en riant de quelques petites histoires. Alors que nous traversions une rue, nous entendons des éclats de voix. Un couple se disputait en pleine rue. Mais soudainement, l’homme qui était en train de se disputer avec sa femme lève la main et frappe cette dernière qui s’effondre sur le trottoir. Mon regard se tourne immédiatement vers Milo, nous sommes sans voix face à cette scène. Sans hésiter une seule seconde nous nous précipitons vers la jeune femme. A ma grande surprise, Milo semble la connaître mais je passe outre ce détail pour le moment. Le jeune homme l’aide à se relever et je constate avec horreur que la jeune femme saigne abondamment du nez. « Attendez, prenez ça... » dis-je en sortant un mouchoir de mon sac afin qu’elle puisse exercer une petite pression sur son nez pour arrêter le saignement. « Vous devriez vous asseoir un peu. » proposai-je à la jeune femme qui avait l’air un peu secouée malgré tout. Je l’invite alors à prendre place sur le banc juste à côté. « Merci... » dit elle d’une petite voix C’est à ce moment là que son mari revient toujours très en colère prétextant que nous ne comprenions rien, que sa femme l’a poussait à bout et qu’elle savait comment le faire sortir de ses gonds. Mon regard se pose sur l’homme, perplexe par ses propos qui étrangement me rappelait ceux d’Andrew. Ce dernier ne cessait de me répéter après nos disputes que c’était de ma faute, que je faisais exprès de le faire s’inquiéter, que c’était de ma faute s’il était jaloux et ne se contrôlait pas. Je ressens alors à cet instant une profonde animosité. « Ça c’est votre version. Et qu’est-ce qui vous fait penser que ça vous donne le droit de la frapper !?  » Mon ton était froid, glacial même. « Hé ça va, vous ne me connaissez pas ! C’est bon … Allez viens Amy on rentre à la maison… » Toujours postée à côté de la jeune femme dénommée Amy, je vois son regard apeurée à l’idée de rentrer avec lui. « Vous saignez encore un peu , il faudrait peut-être aller à l’hôpital. Je peux vous y conduire si vous le souhaitez Amy... » dis-je en m'adressant uniquement à la jeune femme. Son nez était légèrement enflé et saignait encore. C'était surtout un prétexte pour tenter de l'éloigner de son mari. La jeune femme se lève et s’accroche à mon bras, elle semble hésiter sur la réponse à donner. Mais brusquement son mari s’approche de nous « Hors de question ! Mêlez vous de vos affaires, elle reste avec moi ! » dit-il en me poussant fortement en arrière et en attrapant sa femme par le bras afin qu'elle ne s'éloigne pas.

Le calme et la compétence professionnelle de Cassia ressurgissent instantanément dans cette situation de crise. Je la regarde prendre soin de la jeune femme avec une douceur et une efficacité qui forcent l'admiration. C'est fascinant de voir que même en dehors de son cadre professionnel, Cassia reste cette infirmière exceptionnelle, dédiée et empathique. Elle aide la jeune femme à s'asseoir sur un banc proche, et d'un geste presque maternel, elle sort un mouchoir de son sac pour que la victime puisse tamponner doucement son nez endolori. Je reste en retrait, observant la scène, tandis que Cassia s'adresse au mari de la jeune femme. Le ton froid et autoritaire qu'elle emploie ne laisse aucune place au doute sur son ressenti face à cette violence inexcusable. À ses côtés, je sens que notre soirée prévue, celle que nous attendions avec impatience, est sur le point d'être compromise.

Sans hésitation, Cassia conseille à Amy, la jeune femme, de se rendre à l'hôpital, proposant même de l'y conduire elle-même pour s'assurer qu'elle reçoive les soins nécessaires. Cependant, la réaction du mari est immédiate et explosive. « Hors de question ! Mêlez-vous de vos affaires, elle reste avec moi ! » hurle-t-il, avant de repousser brutalement Cassia et de saisir violemment le bras de son épouse. La violence de son geste me fait voir rouge. Une rage sourde monte en moi, pulsant avec chaque battement de mon cœur. Je ne peux tolérer que quelqu'un pose la main sur Cassia, encore moins avec une telle brutalité. Poussé par un instinct protecteur, je m'avance rapidement vers lui, mon poing se serrant de colère. D'un geste vif, j'attrape le mari par le col. « Ne la touche pas ! » La tension entre nous escalade immédiatement alors que nous échangeons des coups, une lutte féroce et chargée d'émotion.

Dans l'intensité du conflit, chaque fibre de mon être est tendue, mes poings crispés reflétant la détermination ardente qui brûle en moi. La rue autour de nous semble vibrer sous le poids de notre affrontement, l'air chargé d'une tension électrique alimentée par l'adrénaline qui pulse dans mes veines. La colère, un feu dévorant, me consume, incité par un besoin viscéral de protéger Cassia, de la défendre contre la menace brute incarnée par cet homme. Soudain, le cri perçant de Cassia tranche à travers le tumulte de notre lutte, un cri de désespoir si poignant qu'il résonne clairement, même au milieu du chaos ambiant. Sa voix, empreinte d'une angoisse profonde et de peur, me parvient, vibrante et déchirante, coupant à travers le bruit et la fureur de notre confrontation. Ce cri frappe mon cœur comme un coup de tonnerre, me faisant instantanément lâcher mon emprise sur le col de l'homme. Dans cette fraction de seconde fatale, où mon attention dévie vers elle, l'homme trouve son opportunité. Il en profite avec une brutalité glaçante, me décochant un coup de poing avec une force sauvage et délibérée. L'impact est d'une violence stupéfiante, un coup si puissant qu'il semble emporter avec lui tout l'air de mes poumons.

La force du coup me désoriente complètement. Je sens mes jambes fléchir, mes pieds perdent leur adhérence sur le trottoir humide de la soirée. Mes bras s'agitent dans l'air, cherchant désespérément un équilibre qui m'échappe. Le monde bascule autour de moi dans une vrille incontrôlable, et je suis propulsé en arrière avec une force inexorable. Je m'effondre lourdement, mon dos rencontrant l'asphalte froid avec un choc brutal qui résonne à travers tout mon corps. Les lumières de la rue tournent autour de moi, formant un tourbillon de couleurs et de sons, un carrousel vertigineux qui brouille ma perception de la réalité. La douleur explose en moi, une onde brutale qui se propage de mon dos à chaque extrémité de mon corps, accentuée par le son assourdissant de mes propres battements de cœur dans mes oreilles. Les phares des voitures s'avancent vers moi, leurs faisceaux lumineux convergent dangereusement dans ma direction, éclatant dans ma vision embrouillée. La conscience du danger imminent me transperce, galvanisant mes sens engourdis. Des véhicules continuent de filer, ignorant totalement l'altercation qui vient de se produire. La peur s'ajoute à la douleur, formant un cocktail amer qui me pousse à agir. Dans cette confusion, une pensée reste cristalline, une ancre au milieu de la tempête : Cassia. Pour elle, pour nous, je dois trouver la force de me relever, de me mettre en sécurité.

Tout se déroule assez vite, j’aide la jeune femme à venir s’asseoir sur le banc non loin de là et lui offre un mouchoir afin d’essayer d’arrêter le saignement de son nez. Le mari de la jeune femme finit par revenir sur ses pas, son comportement est insupportable. Mais la priorité restait la jeune Amy qui semblait désorientée et perdue face à l’attitude de son mari. Étrangement je me retrouvais un peu en elle. Je lui propose alors une issue de secours, se rendre à l’hôpital pour qu’elle soit examiné correctement. Mais son mari ne semble pas d’accord. Il s’approche soudainement de nous et me pousse violemment avant d’attraper de la même manière sa femme. Surprise par son geste je me rattrape comme je peux pour éviter la chute. Et avant que je n’ai le temps de réagir Milo s’en prend à l’homme violent. Les deux hommes en viennent alors très rapidement aux mains. Milo reçoit un coup violent et cela m’angoisse tellement que je crie son nom sans réellement m’en rendre compte. Puis, tout bascule, l’homme violent semble clairement prendre le dessus. Milo se retrouve au sol, son dos touchant lourdement le bitume. Sans hésiter je m’approche alors de deux hommes « Stop ! Arrêtez ! » demandai-je alors à l’homme malintentionné. « Alors mêlez vous de vos affaires ! Et laissez ma femme ! » me menace t-il en m’attrapant le bras fortement. Mon sang ne fait qu’un tour, je ne supportais pas les hommes violents, je ne supportais pas que l’on me touche non plus de la sorte. Cette scène, cette manière de m’attraper me rappelait fortement Andrew. Alors dans un geste fluide mais maîtrisé je lui assène un coup au niveau du cou pour le surprendre, puis je prends l’avantage te m’approche de lui pour lui donner un violent coup de genou en bas du ventre. C’était l’une des premières prises que j’avais appris lors de mes cours de self défense. L’homme gémit alors en se tenant le ventre et en laissant échapper quelques insultes sous le coup de la colère et sans nul doute de la douleur aussi. Je m’approche alors de Milo, l’aidant à se relever rapidement de peur qu’un accident avec un véhicule ait lieu « Milo, est-ce que ça va !? » demandai-je inquiète. « Viens... » Nous faisons alors quelques pas pour s’asseoir sur le banc. J'observe son visage, il avait reçu un sacré coup.

Tandis que je suis allongé, la réalité autour de moi semble flotter dans un espace irréel, mon esprit oscillant entre clarté et confusion sous le choc de l'impact. Les klaxons des voitures environnantes s'amplifient, formant une symphonie assourdissante qui résonne dans mes oreilles, accentuant la sensation de détachement que je ressens face à l'urgence de la situation. La froideur mordante de l'asphalte contre ma peau ajoute à cette impression surréelle, alors que je lutte pour maintenir une prise sur la réalité qui m'entoure. Du sol, mon regard embrasse la scène qui se déroule devant moi. Cassia, figure de force et de résolution, semble incarner la tranquillité même au cœur de la tempête. Son geste, un coup de genou lancé avec une précision chirurgicale et une puissance inégalée, frappe son adversaire avec une efficacité redoutable. La scène, bien que brutale, est enveloppée d'une sorte de grâce impitoyable, reflétant la nécessité absolue de sa réaction défensive. J'observe, presque en état de dissociation, Cassia manœuvrer avec une assurance qui force le respect. Elle ne montre aucune hésitation, aucun doute dans son action, chaque mouvement calculé pour maximiser l'impact tout en minimisant le risque pour elle-même. La réaction de l'homme, un mélange de douleur aiguë et de surprise, témoigne de l'efficacité de son intervention. Il se courbe, retenu par l'intensité de la douleur, un gémissement étouffé s'échappant de ses lèvres. J'en viendrais presque à compatir pour son adversaire, témoin impuissant de la justesse impitoyable de son geste.

La manière dont elle se redresse après son geste, scrutant brièvement son adversaire abattu avant de se tourner vers moi, trahit une profondeur d'émotion qui va bien au-delà de la simple réaction physique. Il y a une résolution, un engagement dans son regard qui me rappelle pourquoi je me sens si fier, et en même temps si protégé, à ses côtés. Son attention se détourne rapidement vers moi, ses yeux balayant mon état avec une inquiétude palpable, prête à intervenir une fois de plus si nécessaire. Elle se précipite vers moi avec une urgence qui marque son visage d'un pli d'inquiétude profonde. Sa stature contraste avec la douceur et la prévenance avec lesquelles elle m'approche. Ses bras m'enveloppent avec une force surprenante, me tirant avec douceur mais fermeté de l'asphalte froid et menaçant. Avec un soin presque maternel, elle m'escorte précautionneusement jusqu'à un banc proche. Là, je m'affale lourdement, toujours secoué par l'impact et le choc de l'altercation. Cassia, toujours attentive, ajuste ma position pour m'assurer un maximum de confort malgré la situation. Le sang coule abondamment de mon nez, dessinant des traînées rouge vif sur ma peau et mes vêtements, un souvenir cruel de la violence subie. Ma tête tournoie, chaque battement de mon cœur amplifiant la sensation vertigineuse que j'ai été écrasé sous le poids implacable d'un rouleau compresseur. Encore désorienté, je lève les yeux vers Cassia avec effort. Dans un état de semi-conscience, je la détaille de la tête aux pieds, l'anxiété grandissant en moi à l'idée qu'elle puisse être blessée. Mais elle reste debout, indemne, sa présence seule émanant une assurance qui m'apaise. Je laisse échapper un soupir lourd de soulagement, un mélange de gratitude pour sa sécurité et d'admiration pour son courage et sa détermination.

Non loin, l'homme qui avait déclenché cette violence gémit sur le sol, sa douleur évidente l'immobilisant dans une position vulnérable et misérable. Observant sa défaite, je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de pitié pour l'état pitoyable dans lequel il se trouve, malgré la colère que j'éprouve toujours pour ses actes. Puisant dans ce qui me reste de force, je tente de me redresser avec l'aide de Cassia. Chaque mouvement est une lutte, une confrontation avec la douleur physique et la fatigue émotionnelle qui me submergent. La soirée a pris un tournant que ni elle ni moi n'aurions pu anticiper.  Je m'approche de Cassia d'un pas chancelant et, suivant un instinct protecteur brut et primaire, je la happe dans une étreinte ferme et possessive. Ce simple contact m'apaise instantanément. « Je sais à quoi m'en tenir... » murmurai-je d'une voix rauque, vérifiant compulsivement son intégrité physique avec une attention méticuleuse, mes doigts effleurant ses bras en une caresse appuyée, à la recherche frénétique de la moindre ecchymose. Mon regard se tourne alors vers Amy, la pauvre jeune femme encore secouée par les événements, ses larmes reflétant la confusion et la peur qui l'habitent. « Il faut l'emmener d'urgence à l'hôpital... » soufflai-je avec insistance, conscient du besoin impérieux de la sortir au plus vite de cette situation toxique et menaçante. « Pars devant avec elle, je vous rejoindrai... » ajoutai-je difficilement, insistant pour que Cassia la conduise loin de cet endroit, loin de l'homme qui représente un danger pour sa sécurité.

La soirée avait si bien débuté. Et tout avait dégénéré si rapidement en rencontrant ce couple dont la femme subissait les violences de son mari. Ce dernier avait d’ailleurs engagé une violente altercation avec Milo. Et lorsque mon adonis était tombé violemment à terre je n’avais pas pu m’empêcher de m’interposer. J’avais bien évidemment peur pour lui. Mais l’homme violent ne semblait pas vouloir s’arrêter, à croire que c’était plaisant pour lui de frapper sur tout le monde. Alors qu’il m’avait violemment attraper le bras je n’avais pas réfléchis et j’avais effectué l’une des prises que j’avais appris lorsque je fréquentais des cours d’auto défense. Ainsi je lui avais asséné un mauvais coup au bas ventre. Sans attendre je m’étais dirigé vers Milo, l’aidant à venir prendre place sur le banc. Son nez aussi était en sang à présent et il semblait quelque peu désorienté. Finalement le jeune homme trouve la force de se relever et me prend dans ses bras, vérifiant par la même occasion si j’allais bien. « Je n’ai rien, je te le promets... » lui assurai-je alors que sa petite remarque me fait malgré tout doucement sourire. Milo m’assure qu’il fallait emmener Amy à l’hôpital, suggérant alors que je l’accompagne déjà et qu’il nous rejoindrait après. « Il n’est pas question que je te laisse ici seul ne serait-ce qu’une minute... » Sur ces mots, je fouille dans mon sac pour en sortir mon téléphone « Je vais appeler une ambulance. » dis-je sans attendre une quelconque approbation. L’appel passé, je sors un second mouchoir pour le positionner sur le nez ensanglanté de Milo. « Et ton dos, est-ce que ça va ? » demandai-je inquiète. La chute de tout à l’heure avait été lourde et son dos était déjà sensible. Je reste en même temps  attentive à Amy, assise à côté qui semble complètement perdue mais presque soulagée de se savoir accompagnée et non seule avec son mari.

Quelques minutes plus tard, l’ambulance arrive. La situation est brièvement expliquée. Amy est prise en charge, tout comme Milo et le mari violent également pour vérifier qu’il n’y ait rien de grave. Je reste près de Milo qui se fait examiner, silencieuse un peu perdue dans mes pensées. Chaque membre de l’ambulance fait un travail remarquable et d’une efficacité incroyable. Avec l'arrivée des secours, l'atmosphère semblait être descendue d'un cran, même si ce qui s'était passé était très grave, j'espérais vraiment que la jeune femme ait le courage de porter plainte par la suite.

Cassia possède cette incroyable capacité à lire en moi, à deviner mes pensées avant même que je ne les verbalise, une qualité qui, dans les moments de crise comme celui-ci, se révèle d'autant plus précieuse. Elle sait que malgré le chaos qui nous entoure, toute mon attention et ma préoccupation se portent sur elle, laissant temporairement en arrière-plan la situation dramatique d'Amy et les autres péripéties du moment. Tandis que je caresse doucement sa joue, cherchant à apaiser mes craintes à son encontre, Cassia, avec cette résolution qui lui est propre, affirme silencieusement qu'elle ne me laissera pas affronter seul cette épreuve. Son altruisme ne connaît pas de limites ; elle se montre constamment prête à veiller sur autrui, un trait de caractère que j'admire infiniment et qui brille encore plus en ces instants tendus. Sa voix tranche avec le désordre ambiant alors qu'elle communique avec les secours. Je la regarde faire, observant avec admiration sa stature forte et déterminée, son profil de batailleuse émergeant nettement malgré l'adversité.
Ce week-end, qui devait être une échappatoire à notre routine parfois épuisante, est rapidement devenu un enchaînement inattendu de défis. Les commentaires inappropriés de ma cousine Kelly ont déjà mis nos nerfs à l'épreuve, suivi de près par la rencontre avec un homme ivre qui a perturbé notre soirée précédente. Et maintenant, cet affrontement violent avec le mari d'Amy avait définitivement transformé notre pause en un scénario digne d'un drame complexe. Chaque événement, se succédant sans préavis, avait testé notre patience et notre capacité à rester stoïques face à l'imprévu.

Avec une douceur rassurante, Cassia me tend un mouchoir pour mon nez ensanglanté, puis, avec une inquiétude palpable, elle vérifie l'état de mon dos, que je sais déjà fragile. Pendant un instant, je reste silencieux sous le poids de son regard rassurant. « Ne t’inquiète pas… » murmurai-je, tentant de lui offrir un semblant de réconfort, bien que ma réponse soit loin d'être suffisante. « Je suis entre de bonnes mains… » ajoutai-je, en l’embrassant tendrement, reconnaissant envers sa présence rassurante. « Et toi ? Tout va bien ? » Je pose la question malgré ses assurances précédentes, cherchant à confirmer que rien n'a entaché sa propre sécurité.

L'arrivée de l'ambulance tranche à travers le calme relatif que Cassia et moi avions réussi à établir au milieu de l'agitation. Les secouristes, efficaces et professionnels, descendent rapidement de leur véhicule, leurs gestes précis et mesurés ajoutant une couche de sérieux à la scène déjà tendue. Ils écoutent attentivement tandis que j'explique brièvement ce qui s'est passé, leur désignant Amy et son mari. Ils s'activent ensuite pour s'assurer que ni l'un ni l'autre ne souffre de complications qui pourraient aggraver leur état. Tout au long, Cassia reste à mes côtés, sa main trouvant souvent la mienne, une ancre silencieuse dans le tourbillon des événements. Sa présence est une constante rassurante, et je me surprends à chercher son regard pour y puiser courage et tranquillité.

Un médecin s'approche ensuite de moi, son kit en main, prêt à évaluer mes blessures. Il me demande de suivre une lumière de sa lampe de poche avec mes yeux, vérifiant mes pupilles pour détecter toute irrégularité qui pourrait indiquer un traumatisme plus sérieux. Il teste également mes réflexes, me faisant effectuer une série de mouvements simples pour évaluer ma coordination et ma réponse neurologique. Cassia observe avec une attention palpable, son regard ne dissimulant pas son inquiétude, au moindre problème je la sens prête à bondir. Une fois l'examen terminé, le médecin me donne quelques recommandations, surtout de surveiller toute apparition de nouveaux symptômes et de me reposer abondamment. Rassuré par ses paroles, je me redresse lentement. Je me tourne vers elle, un sourire amusé et admiratif éclairant mon visage. « Et après tout ceci tu penses ne pas être exceptionnelle ? » je murmure, la voix teintée de chaleur et d'affection. Je me penche pour déposer un baiser sur son front, un geste tendre qui veut dire plus que des mots pourraient exprimer. L’ambulance part finalement, emportant Amy et son mari vers l'hôpital. Restés seuls, je me tourne vers Cassia, capturant son regard dans le mien. « Tu veux rentrer ? Ou tu veux que l’on continue cette soirée comme elle a commencé ? » lui demandais-je, laissant la décision à sa discrétion, prêt à suivre son choix, qu'il s'agisse de rentrer pour nous reposer de cette soirée éprouvante ou de tenter de retrouver la légèreté avec laquelle notre soirée avait débuté.