Le comportement du vendeur, à la fois inapproprié et ostensiblement séducteur, commence sérieusement à me contrarier. Cassia, qui me connaît par cœur, devine sans peine que ma patience est sur le point de céder. Je reste attentif aux mots qu'elle lui adresse, et un sourire amusé se dessine sur mes lèvres, mêlé à une vague de fierté, surtout lorsqu'elle souligne avec force l'expression « mon homme ». Le regard complice que nous échangeons ensuite en dit long sur notre unité face à cette situation. Cependant, les remarques du vendeur franchissent progressivement les frontières de la simple flatterie pour devenir carrément indécentes. Cassia, bien que fermement décidée à le remettre à sa place, garde une voix plus douce que celle que je me sens prêt à adopter. Lorsque Brad se tourne enfin vers moi, je lui fais face, la mâchoire crispée, tandis que ma main se glisse instinctivement dans celle de Cassia. « Écoutez, je préfère vous dire franchement que je ne ferai pas affaire avec vous. Continuer sur cette voie pourrait mal finir pour nous deux. Je vais plutôt voir ce que votre collègue a à offrir », dis-je d'une voix calme mais ferme. Sur ces mots, je me dirige vers une autre commerciale, une femme qui, je l'espère, fera preuve de plus de professionnalisme. Une part de moi redoute de regretter ce choix, mais il est trop tard pour revenir en arrière.

Alors que je me dirige vers sa collègue, une femme du nom de Lisa, l'air légèrement tendu, je sens un soulagement immédiat lorsque je remarque son sourire chaleureux et son attitude professionnelle. Elle se présente de manière courtoise et nous invite à discuter de nos besoins en matière de voiture. « Bienvenue chez Autosélect, je m'appelle Lisa. Comment puis-je vous aider aujourd'hui ? » dit-elle d'une voix douce et respectueuse. Je lui expose alors mes préférences en matière de véhicule, en insistant sur mes besoins spécifiques. Lisa écoute attentivement, prenant des notes et posant des questions pertinentes pour mieux comprendre mes attentes. Elle se montre respectueuse envers Cassia, se focalisant uniquement sur le sujet qui nous intéresse : trouver la voiture qui nous conviendra le mieux. « Je comprends parfaitement vos besoins. Nous avons plusieurs modèles qui pourraient correspondre à vos attentes en termes de performances et de confort. Permettez-moi de vous présenter quelques options qui pourraient vous intéresser », propose Lisa avec un sourire bienveillant. Elle nous guide ensuite à travers l'exposition, nous présentant différentes voitures en mettant l'accent sur leurs caractéristiques techniques et leurs avantages. Elle reste professionnelle et respectueuse tout au long de la discussion, offrant des informations claires et précises sans faire de commentaires déplacés. « Dites-moi... Serait-il possible d'ajouter l'option siège massant et chauffant ? » demandai-je à la vendeuse, alors qu'elle s'éloignait élégamment en direction de son bureau pour consulter les disponibilités. Son assurance professionnelle, combinée à une démarche assurée, laissait présager une réponse positive. Pendant ce bref intermède, mon regard se tourna naturellement vers Cassia, qui attendait patiemment à mes côtés. La lumière diffuse de la concession automobile illumine subtilement son visage, accentuant les traits fins qu'elle possédait. « C'est pour toi... Je sais que tu es frileuse » lui avouai-je, un sourire de fierté se dessinant sur mes lèvres. C'était un petit geste, certes, mais l'un de ceux qui, je l'espérais, lui montrerait à quel point je tiens à son confort et à son bien-être.« Tu vois... Je pense tout le temps à toi » ajoutai-je, mon regard plongé dans le sien.

Depuis que nous étions arrivés dans la concession automobile, le dénommé Brad ne cessait de s’adresser à moi. Or, je n’étais là que pour accompagner Milo et éventuellement l’aider à choisir si besoin. Je sentais également son regard insistant sur moi et je devais bien avouer que cela ne me plaisait pas trop, je trouvais même cela un peu gênant. J’avais pourtant d’abord essayer de lui montrer ô combien j’admirais et ô combien j’étais attaché à Milo en complimentant ce dernier et son besoin d’avoir une voiture puissante. Mais malgré cela, le commercial continuait à se montrer quelque peu insistant. Alors j’avais finis par lui rappeler que si nous étions ici c’était pour Milo et non moi. Je connaissais Milo sur le bout des doigts, je savais que peu à peu il perdait patience face à l’attitude du vendeur. D’ailleurs cela ne manqua, pas, Milo décida alors de renoncer à faire affaire avec le dénommé Brad et déclara sa volonté de faire plutôt affaire avec un autre collègue. C’est donc main dans la main que nous nous dirigeons vers une femme, commerciale elle aussi au sein de la concession. Nous recommençons alors à énumérer les besoins, les envies de Milo concernant une nouvelle voiture et la jeune Lisa se montre très professionnelle et ne tarde pas à nous montrer quelques modèles susceptibles de correspondre aux attentes de Milo. Lorsque ce dernier semble avoir trouvé le véhicule lui correspondant, il demande à la jeune commerciale si il était possible d’ajouter l’option siège massant et chauffant. Je suis quelque peu surprise d’une telle volonté de sa part. Puis le jeune homme se tourne vers moi et m’annonce que cette option est pour moi car il connaît bien mon côté frileux. « Milo... » Comment ne pas fondre avec cette attention si délicate et avec ses paroles soulignant qu’il pensait tout le temps à moi. Je m’approche de lui, posant mes mains délicatement sur son torse « C’est adorable... » dis-je en déposant un doux baiser sur ses lèvres, profitant que la jeune vendeuse ne soit pas encore de retour. « Méfie toi tout de même que je ne finisse pas accroc à ce siège massant et chauffant... » dis-je pour plaisanter et le taquiner un peu. Puis Lisa revient vers nous « Monsieur ? Pour l’option c’est tout à fait possible. » annonce t-elle d’une voix toujours très professionnelle.

Ses yeux... Ils sont comme deux océans insondables dans lesquels je peux me perdre des heures durant, plongeant dans les mystérieuses profondeurs de son âme, naviguant entre éclats de joie et secrets intimes non dévoilés. Alors que ses mains se posent délicatement sur mon torse, Cassia m’embrasse avec une tendre douceur qui fait chavirer mon cœur dans un ballet d'émotions incandescentes. « Accro aux sièges massants et chauffants ou accro au propriétaire de cette voiture ? » murmure-t-elle d’une voix rieuse, ses paroles taquines portées par une vague d'humour affectueux. C’est bien sûr une question purement rhétorique, une façon espiègle de me taquiner, un défi malicieux auquel je ne peux que capituler. À peine ai-je le temps de ravir une nouvelle fois la douceur exquise de ses lèvres que Lisa, l'aimable employée, revient vers nous avec les nouvelles tant attendues. « Monsieur ? Pour l’option c’est tout à fait possible. » me confirme-t-elle avec un sourire professionnel mais néanmoins complice. « Parfait, je vous remercie, » lui réponds-je, comblé. Puis, croisant le regard de Cassia, j’ajoute d’un ton tranquille « Je vais prendre un moment de réflexion et reviendrai vers vous d'ici quelques jours... » Nous quittons ensuite le concessionnaire, le cœur léger mais l’esprit déjà tourné vers les multiples obligations qui nous attendent. La semaine qui suit file à une vitesse vertigineuse, chaque jour nous rapprochant inexorablement de l’échéance redoutée.

La perspective de devoir repartir pour New York déchire littéralement mon cœur en deux. Nous avons tissé des liens si profonds et passionnés que chaque séparation, même la plus éphémère, me frappe avec la brutalité d'un adieu sans fin. Le temps, cruel et impitoyable, précipite l'arrivée du jour du départ, un moment que j'aurais voulu repousser indéfiniment. Au petit matin, alors que la brume enveloppe doucement la ville encore endormie, nous échangeons un dernier baiser. Ce baiser, tendre et passionné, est un mélange complexe de douceur et de désespoir, un symbole puissant de nos promesses et de nos espoirs. Cet instant, où nos lèvres se rencontrent une dernière fois, scelle avec une force renouvelée l'intensité de notre attachement. « Je reviens bientôt, » lui murmure-je, ma voix chargée d'une conviction ferme mais assombrie par une mélancolie inévitable.

Avec le cœur lourd mais l’esprit résolu, je prends la route de l'aéroport. Chaque pas semble peser des tonnes, chaque mètre parcouru me séparant un peu plus de sa chaleur. Prêt à me replonger dans le tourbillon d'une existence effrénée à des milliers de kilomètres de son étreinte, je puise dans le souvenir vivace de son regard aimant. Ses yeux, tels des phares lumineux, perforent la brume de mon existence, me guidant à travers l'océan de ma solitude. Cet au revoir n'est pas un adieu, je me le promets. Chaque moment passé loin d'elle ne fait que renforcer mon désir de revenir, de retrouver l'harmonie de notre union. Alors que l'avion s'élève au-dessus des nuages, je ferme les yeux, emportant avec moi l'image de son sourire, la douceur de sa voix, et la promesse silencieuse de jours meilleurs à venir.