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Once Upon a Time…
On va tâcher de la faire courte parce que… ça me saoule de vous raconter tout ça, je vois pas l’intérêt et je suis presque sûr que ça va vite vous saouler aussi. Alors on va faire court. Ma mère, Josephine, est la meilleure personne que je connaisse. Elle était professeur de grec ancien à Harvard, quand elle a rencontré mon géniteur. Elle commençait ce job, elle était jeune, pleine d’enthousiasme, un peu perdue dans cette grande université. Et lui il avait déjà bien roulé sa bosse dans le domaine, professeur de latin, il l’a prise sous son aile, à joué les mentors et ils ont commencé à se voir en dehors du travail. Bref, je vous fait pas un dessin.

Quand Josephine est tombée enceinte, leur relation s’est compliquée, monsieur n’arrêtait pas de changer de discours. Parfois, il lui disait qu’il serait là pour elle, quoiqu’il arrive, qu’il allait élever cet enfant avec elle et à d’autre moment, il était totalement absent, osant même jusqu’à l’éviter à l’université. Bon ambiance quoi. Maman Jojo a fini par en avoir marre, à juste titre. Elle a envoyé balader son cher et tendre. C’est à ce moment-là qu'elle a réalisé à quel point elle ne voulait pas voir que son “mentor” était un coureur de jupon, qui n’avait aucune pitié à flirter avec ses collègues et ses étudiantes. Un odieux connard, quoi.

Josephine est tout de même restée à Cambridge jusqu’à ma naissance. C’est pas ouf de déménager quand on est enceinte. Elle a passé encore quelques mois là-bas avant de partir pour Boston avec bébé Achilles, que, bien sûr, son père n’a pas reconnu. Je ne me souviens pas de ce déménagement, par contre je peux vous dire que ma mère réussit avec brio à gérer sa vie familiale et professionnelle. Oui, oui, avec l’aide de ses amis, des nourrices et tout. Je m’en rendais pas vraiment compte à cette période, j’étais juste un gosse qui vivait sa vie, suivait sa scolarité, avec sa vie d’enfant et tout ça. Le premier événement marquant dont je me souviens bien, c’est notre déménagement pour Fall River.

J’avais dix ans et la raison de ce départ, c’est simplement parce que ma mère est tombée amoureuse à nouveau. C’est une histoire qui avait commencé quelques années auparavant déjà et j’aimais bien le type. Vraiment, c’était un bon gars et c’est toujours un bon gars, mais lui il est de Fall River, donc on a déménagé là-bas, chez lui. Une nouvelle vie, un nouveau départ pour ma mère. Notre petite famille s’est agrandie, ma mère est tombée enceinte peu de temps plus tard. Là-dessus, aucun problème, vraiment. Ok, c’était un peu bizarre pour moi de passer à seul avec maman cette grande maison et famille qui se reconstruit. Puis j’étais pas si content de quitter mes copains et j’ai jamais été trop sociable comme gamin, toujours méfiant envers les autres. Mais les adultes préféraient souvent dire que j’étais juste timide.

C’était le cas à vrai dire, j’étais un gosse qui ne parlait pas beaucoup. Se faire des amis à Fall River ? Ca me semblait impossible, surtout que j’allais rentrer au collège à cette période. Autant vous dire que ça ne s’est pas si bien passé, j’étais le nouveau, bizarre du coin, donc j’ai pris pas mal cher, c’est peut-être de là où j’ai commencé à être si détestable, parce que me faire marcher dessus, ça a bien été, ouais, quelques années. J’ai commencé à répondre aux insultes, à m’énerver très rapidement, à coller des beignes aussi. J’ai passé pas mal d’heures en retenue et ça rendait fou mes profs et mes parents parce que je n’étais pas un mauvais élève. C’est cliché, mais ce qui m’a aidé le plus pendant cette période, c’est la musique. Je prenais déjà des cours de piano depuis mon arrivée à Fall River, mais c’est me plonger totalement dans cet univers qui m’a empêché de totalement céder à la colère.

Putain, j’avais dit que je faisais rapidement et regardez la longueur du truc. Je vous passe donc ma scolarité compliquée, après le lycée il y a pas eu à débattre, je suis partie en licence de musicologie, puis j’ai enchaîné avec un master. Là, pour le coup, j’étais totalement dans mon élément donc ça s’est passé merveilleusement bien. Enfin, sur un plan scolaire, parce qu’à côté, c’est un autre délire. Malgré mon peu habileté sociale, il se trouve que j’ai tout de même réussi à me faire quelques amis et à rejoindre un groupe de musique : Scarlet Zombies. J’étais peut être un peu réticent au début, mais finalement, je ne regrette pas d’avoir tenté l’aventure. Le groupe a acquis une petite notoriété régionale pas trop mal et plutôt sympa. Enfin, c’était sympa avant que la drogue s’en mêle. Évidemment, on était jeune et bête, évidemment qu’on se prenait pour des rockstars alors que notre plus grosse scène était sûrement celle de l’université de Fall River.

Arriva ce qui devait arriver, à force d’abuser, deux membres du groupe devinrent addicte. Et non, pas moi, pourtant, croyez moi bien qu’entre le groupe et la fac j’avais bien envie de céder à la tentation pour relâcher la pression. Mais je savais que ça n’allait pas me rendre plus efficace sur le long terme, au contraire et la musique, c’est tellement toute ma religion les gars, je ne pouvais pas lui faire ça. Et les autres membres du groupe étaient bien d’accord avec moi, alors quand on a capté ce qui était en train de se passer, on a forcé nos deux zigotos à s’asseoir et à arrêter leur connerie. Ça a fonctionné pour Zep, mais notre bassiste non et il en a fait une overdose. Je pourrais dire que c’était bien fait pour lui et c’est souvent ce que je raconte aux autres, mais au fond, je n’arrive pas à me convaincre que ce n’est pas de ma faute. Si j’avais insisté, si je l’avais gardé à l'œil. Puis le groupe a perdu un musicien, un ami. Et dans mon cas, bien plus encore. J’ai pas très envie de m’étendre là dessus, mais j’aimais ce type, genre, vraiment, c’est sans doute la seule personne avec qui j’ai réussi à rester en couple aussi longtemps. Bon notre relation a été assez chaotique mais… Ouais… C’est pas si simple.

Il fallait bien une ombre sur ce beau tableau. Autant vous dire que, depuis, je surveille les Scarlet Zombies de près. Hors de question que cet événement se reproduise, quitte à être un pote lourd et moralisateur. Et en parlant de ça, j’ai fini mes études pour devenir professeur de piano au conservatoire de Fall River. Je sais qu’on m’imagine difficilement avoir la patience pour enseigner et pourtant, quand il s’agit de musique, rien ne m’est impossible. Et j’adore mon job, je suis peut-être un prof strict et assez sévère, mais je crois que mes élèves m’aiment bien ? C’est pas le but de ma carrière, non plus. Enfin, d’être prof oui, mais pas d’être aimé, je suis là pour transmettre un enseignement et jusqu’à présent, c’est ce qui me passionne. Peut-être qu’un jour je plaquerai tout pour les Scarlet Zombies ou un autre projet, mais… Ouais, qui sait…

Want some more ?
La musique, c’est ma vie, ma religion, et sans doute la raison pour laquelle je suis célibataire, j’ai eu quelques relations chaotique. Mais je pense pas être capable d’aimer quelqu’un et de lui consacrer plus d’attention qu’à la musique. ♪ Mes proches m’appelle souvent “Ache”, qui est un dérivé de “Ach”, un classique diminutif de mon prénom. C’est devenu Ache, à cause de mon sale caractère, ache signifiant “douleur” en anglais. Et avec le temps c’est devenu mon nom de scène aussi. Si j’ai une compo ou un cover ou autre chose à produire qui n’est pas sous le nom des Scarlet Zombies, il le sera sous le nom de Ache. ♪ Je suis chanteur des Scarlet Zombies, je sais aussi jouer de la guitare, de la basse, du piano, du violon, à force d’année de pratique, j’ai développé une oreille absolue, ce qui me rend assez facile l’apprentissage d’un instrument. ♪ Dans mes talents improbables, je suis bon en langue des signes. Pas forcément un cador non plus. Juste assez bon pour tenir des conversations avec Zep sans problème. J’ai réellement appris pour faciliter la communication avec lui et le groupe en général. J’en suis plutôt fier, parce que je ne parle aucune autre langue que l’anglais sinon. ♪ J’ai une petite chatte et elle est très moche. C’est un chat noir qui a littéralement été trouvé dans une poubelle. Elle a un œil en moins, des poils tout ébouriffés, un sale caractère, elle boîte. Elle s’appelle Rackham. Je l’aime. ♪ Si vous voulez qu’on sorte, qu’on se voit, ou si vous voulez, je sais pas, un cours de chant, de solfège ou n’importe quoi d’autre, sachez que : je ne suis pas dispo le dimanche matin. Le dimanche matin, tous, sans exception, c’est balade matinale en famille avec ma mère, mon beau-père et la fratrie. C’est tout. Bon, je sais, entre ça, les cours et les répétitions de groupe, je ne suis pas dispo souvent, mais hors de question que je rate la balade du dimanche matin.