“You are the stars to my night sky” Assise confortablement au fond du canapé, Lennon tentait de se faire toute petite pour ne pas être choisie. Elle avait l’habitude de regarder un film tous les après-midi où elle ne travaillait pas avec Milano, un de ses colocataires. Anastasia n’était pas à la maison et Ezel était en train de ruminer dans sa chambre. On pouvait clairement entendre le jeune brun soupirer son exaspération. Lennon savait pertinemment à quel point elle était différentes de ses colocataires. Ils avaient passé la majorité de leur vie à galérer pour garder un toit sur la tête et trouver de quoi se remplir le ventre. La jeune femme n’avait jamais rencontré ce problème étant donné qu’elle venait d’une grande famille aisée. Et pourtant, c’était ici qu’elle s’était réfugiée et qu’elle avait trouvé sa famille, celle sur laquelle compter. Bien évidemment, tout n’était pas rose comme c’était le cas auparavant, dans cette grande maison. Elle y avait trouvé le luxe et l’abondance contrairement à cet appartement qui n’avait rien à voir. Mais Lennon n’en avait que faire de l’aspect de son toit. Elle s’y sentait bien. C’était moins spacieux certes, mais au moins elle se sentait proche de ceux qui vivaient avec elle. Elle ne se retrouvait pas seule dans de grandes pièces froides. Ici, la chaleur humaine primait avant tout. Reposant à nouveau son regard sur Milano, un sourire se dessina sur ses lèvres. Il ne l’avait pas loupé, c’était à elle de se lever pour faire le pop-corn. Tirant la langue comme une enfant, elle capitula et se leva pour se diriger vers la cuisine ouverte de leur appartement. Tout en s’y dirigeant, elle avait demandé à Ezel s’il était partant, mais elle n’obtient qu’un gémissement en guise de « non » pour réponse. Ezel ne l’appréciait pas vraiment au vu de leur différence de milieu social, ce qu’elle pouvait comprendre. Néanmoins, elle ne s’empêchait pas pour autant de tenter de se lier à lui par tous les moyens. Lennon ouvrit le placard pour attraper la bouteille d’huile quand la porte toqua. La jeune femme tourna la tête en sa direction et se dirigea lentement vers celle-ci. Milano n’aurait pas pris la peine de se lever puisqu’elle était debout, elle le savait pertinemment et il lui fit d’ailleurs la remarque en la remerciant d’aller ouvrir.

Prête à le taquiner, Lennon ouvrit la porte et posa son regard sur la personne se trouvant en face de celle-ci. Une jolie rouquine très familière apparue devant ses yeux. Une rouquine que jamais Lennon ne pourrait oublier. Le sourire accroché à ses lèvres d’il y a quelques secondes tomba assez rapidement lorsqu’elle comprit qu’il s’agissait de Soleine. Oui, c’était Soleine, sa Soleine. Que faisait-elle devant sa porte ? Mais également, comment l’avait-elle trouvé ? Lennon n’avait donné son adresse à un nombre très limité de personne et la rouquine n’en faisait pas partie. Pourtant, jamais elle n’aurait pu imaginer en arriver là avec elle. Soleine, c’était son âme sœur amicale, la sœur qu’elle n’avait jamais eu, sa meilleure amie et sa moitié en même temps. C’était la petite fille qui était devenue son amie lorsqu’elle était très jeune et qui ne lui avait plus jamais lâché la main depuis. Et aujourd’hui, elle était devant sa porte et Lennon ne pus exprimer une seule émotion durant les premières secondes. Parce que si leur relation était vouée à exister éternellement, elle avait été néanmoins coupée courte lorsque Lennon découvrit toute la vérité à propos de la mort de sa mère. Elle se sentait usée et trahie. La jeune femme en avait énormément souffert et elle s’était reposée sur Soleine pour l’aider à supporter la douleur. Jamais elle n’aurait imaginé que la rouquine ne ferait rien d’autre qu’ajouter de l’huile au feu ardent qui brûlait déjà en elle. Soleine était déjà au courant. Elle savait tout, ou presque, mais elle avait volontairement omis d’en parler avec la principale concernée. Cela, faisait-il d’elle une complice également ? Lennon avait dû supporter la douleur de perdre sa mère, de devoir rejeter son père mais aussi d’accepter que la personne en qui elle avait le plus confiance, faisait peut-être partie de cette sombre histoire. Bien trop absorbée par la colère et la blessure béante et soudaine, Lennon avait posé impulsivement des tonnes de questions à Soleine pour comprendre si elle était impliquée et à quel point. Mais la rouquine ne se justifia pas et ne lui donna pas ces réponses tant attendues. Alors Lennon s’en alla en laissant sa meilleure amie derrière elle, tout comme elle avait décidé de laisser toute sa vie antérieure.

La jeune femme sentie un pincement au cœur. Elle ne savait pas trop comment réagir : devait-elle claquer la porte au nez de la rouquine et ignorer sa venue ou devait-elle la serrer dans ses bras. Oui, parce qu’elle ne pouvait pas nier que sa meilleure amie lui avait manqué. Elles étaient inséparables à l’époque, et ce, malgré toutes les années qui étaient passées entre. Lennon mis énormément de temps à apprendre à vivre sans l’avoir à ses côtés. Elle était sa famille après tout. Tout ce qu’elle voulait faire, c’était la secouer par les épaules et lui demander pourquoi elle avait mis tant de temps à arriver. Pourquoi elle ne lui avait rien dit plus tôt, pourquoi est-ce qu’elle lui avait caché la vérité, pourquoi elle ne lui avait pas répondu à ses nombreuses questions sur son éventuelle implication… La liste était encore longue, mais quelle importance si les réponses n’étaient pas apportées. Le temps était passé et sa colère envers la rouquine avait diminué, mais elle était toujours là. Elle avait du mal à lui en vouloir à mort, mais elle ne pouvait pas non plus faire comme si de rien n’était. Sa confiance envers sa meilleure amie était très fragile et ne tenait qu’à un fil. Et sans confiance, aucune relation ne pouvait tenir selon elle. « Comment est-ce que tu m’as trouvé ? » Dit-elle d’un ton neutre, mais pas assez non plus pour cacher son agacement. Lennon ne put s’empêcher de poser cette question qui lui restait au bout de la langue depuis le moment où elle avait ouvert la porte. Était-ce son père qui l’avait envoyé ? C’était surtout cela qu’elle voulait apprendre avant tout. Il était difficile de se battre contre deux sentiments opposés et contradictoires. Était-il possible d’aimer une personne plus que sa propre vie, mais de ne pas supporter la voir pour autant ? Soleine lui rappelait le jour où elle avait tout apprit. Et c’était difficile de ne pas ressentir à nouveau cette douleur à la poitrine. Mais encore une fois, son envie de la rejeter se balancer au même niveau que son envie de la prendre dans ses bras. Lennon recula de quelques pas pour laisser le passage libre à la rouquine, en silence. C’était une manière de l’inviter à entrer. Il fallait qu’elles parlent et que Lennon éclaircisse tous les points avant de savoir si Soleine était de son côté ou non.
     

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“You are the stars to my night sky” T’as du mal à bouger tellement t’es surprise de la voir face à toi. Et pourtant, tu t’es imaginé cette scène plus d’une fois dans ta tête. Combien de fois tu as pensé la retrouver pour te jeter dans ses bras ? Combien de fois t’es tu imaginé l’appeler au beau milieu de la nuit pour lui demander de te rejoindre ? Tu as arrêté de compter tellement cela t’es arrivé fréquemment. Mais tu n’as pas failli pour autant. Peut-être que tu étais en tort, peut-être que tu aurais dû réagir d’une autre manière, peut-être même que tu avais été lâche en t’en allant sans lui donner de nouvelle. Mais ta colère avait pris le dessus et quiconque te connaît un minimum sait que dans ces cas-là, il vaut mieux te laisser exploser dans ton coin et revenir te voir lorsque tes eaux sont plus calmes. Et c’est le cas maintenant, tu es plus calme, plus posée. Tu ne lui en veux pas autant qu’avant. Ce qui te gêne, c’est qu’elle te rappelle tous ces moments que tu te forces à oublier depuis que tu es partie. Ton cœur se sert légèrement. Parce que malgré tout, elle t’avait manqué. Personne ne te connaît aussi bien qu’elle. Personne ne te cerne aussi bien qu’elle. Et ce n’est pas parce que tes conditions de vie ont changé que toi-même, tu as changé. Au final, tu es resté la même Lennon que tu étais lorsque tu es partie. Et elle semble être la même Soleine que tu avais aimé depuis si longtemps. Tu t’es même pas rendue compte que ça faisait déjà quelques minutes que vous étiez à la porte. Et tu n’es pas la seule, puisque Milano te le rappelle. « Bah alors, tu fais quoi Lennon ? ». Tu te tournes ta tête en direction de Milano, comme sortant de tes pensées. Tu te focalises à nouveau sur la belle rousse, d’un air un peu perdu.

Sa réponse ne t’étonne pas vraiment. Soleine a toujours été doué pour aller au bout de ces idées. Elle est déterminée et très têtue quand il le faut. Tu es impressionnée aussi d’une certaine manière, tu as fait de ton mieux pour être introuvable et pourtant elle était là, devant ta porte. Tu ne peux pas t’empêcher d’être fière d’elle-même si tu ne lui diras pas maintenant. Tu peux pas non plus d’empêcher d’avoir peur. Peur de savoir si ton père est au courant. Tu sais qu’il ferait de son mieux pour te traîner, même de force, jusqu’à la maison. Il sait pertinemment que tu peux aller très loin toi aussi et que tes menaces n’étaient pas des paroles en l’air. Tu sais qu’il t’aime, mais qu’il est capable du pire, même si c’est sa propre fille. « Est-ce que mon père … ? » Tu n’oses même pas terminer ta phrase tellement tu es soudainement terrorisée. Tu ne t’es même pas rendu compte que tu avais d’avantage chuchoté que parlé. Hors de question que tes colocataires le sachant. Milano ne savait que très peu de chose et Ezel au contraire, rien du tout. Seule Anastasia était au courant de tout, mais elle n’était pas présente, et heureusement. Elle déteste ton père presque autant que toi maintenant qu’elle sait ce qu’il a fait. Elle s’est donnée à cœur joie de faire de son mieux pour te protéger et effacer toutes tes traces pour rester introuvable. Non pas que tu as perdu toute confiance en ta meilleure amie, mais tu ne peux pas t’empêcher d’avoir des doutes. Et même s’il n’était pas de mèche et qu’elle ne lui avait pas dit, rien ne garantissait qu’il ne l’avait pas suivie jusqu’ici. Te voilà quelque peur rassurer maintenant qu’elle explique la raison de sa venue. Ca te réchauffe le cœur de savoir que tu lui manques tout autant qu’elle te manque. Alors tu écartes la porte pour l’ouvrir d’avantage. « Entre. Discutons dans ma chambre ». Tu ne veux pas qu’elle reste à ta porte comme une vulgaire étrangère parce que ce n’était pas ce qu’elle était malgré tout. Tu la laisses entrer dans l’appartement et tu fermes la porte derrière elle. Elle allait sûrement être étonnée de ton nouveau logement, mais c’était le dernier de vos soucis. Lui ouvrant le passage pour la diriger vers ta chambre, tu profites de ton passage dans le salon pour prévenir Milo qu’il allait devoir regarder son film tout seul. Tu prends le soin de fermer la porte de ta chambre après que vous y soyez entrées et tu l’invites à prendre place sur ton lit. « Si ça peut te rassurer, je déteste ce froid qu’il y a entre nous ». Tu es sincère en lui disant cela parce que c’était vrai. Même si tu étais en colère contre elle pendant longtemps, elle est une part importante de ta vie et tu ne te vois pas continuer sans elle. Tu la remercies intérieurement d’être venue jusqu’ici de t’avoir retrouvée et de t’affronter alors que tu es partie sans rien dire.
     

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“You are the stars to my night sky” T’es gênée. Tu ne t’attendais pas à ce qu’elle débarque devant ta porte aussi soudainement. Tu ne pensais même pas qu’il débarquerait tout court. On ne pouvait pas dire que tu y étais allé de main morte la dernière fois que tu l’avais vu. Mais ce n’était pas contre elle principalement. Ta colère était dirigée contre ton père, ces malfrats et le monde entier, finalement. Tu étais ce genre de fille, à exploser sans prendre garde aux dommages collatéraux. Bien sûr qu’à tête reposée, tu t’en voulais et tu faisais de ton mieux pour te rattraper. Mais pas cette fois-ci. Tes doutes avaient pris le dessus et tu n’avais pas cherché à connaître la vérité que tu l’avais déjà accusé de tous tes maux. C’était pour cette raison que son apparition te surprenait. Puis, la peur avait envahi chaque parcelle de ton corps en repensant à toute cette histoire. Parce que si vous étiez en froid encore aujourd’hui, c’était parce que tu pensais qu’elle t’avait trahi pour prendre le parti de ton père et être à ses côtés. Après tout, elle était au courant de ses faits et gestes depuis un petit moment déjà. Et surtout, elle avait gardé l’entièreté pour elle. Personne ne connaissait ton père comme toi. Personne ne savait de quoi il était réellement capable. Sauf elle. Soleine le savait, depuis plus longtemps que toi. Et ça te rongeait encore maintenant de te rappeler qu’elle avait préféré ne rien dire. Peu importe à quel point c’était difficile, peu importe à quel point ça allait te détruire. Tu pensais que rien ne pouvait se mettre entre vous, pas même le secret le plus ignoble du monde. Et pourtant, elle avait fait le choix de se taire. Clairement, parce qu’elle ne voulait pas être celle qui allait te briser le cœur. Tu pouvais le comprendre, mais pas assez pour lui pardonner de n’avoir rien dit. Ton cœur venait de rater un battement et les secondes te paraissaient être des heures à mesure que tu attendais que la rouquine ne te réponde. Il ne sait rien, Lennon. Rassure-toi, il ne sait rien. Respire. Inspire. Expire. Tu souffles longuement, comme pour te débarrasser de ta panique naissante et tu fermes les yeux pour t’imprégner de cette réponse.

« Oui, je sais ». Comment ignorer la chose à présent ? Comment faire comme si de rien n’était ? Tu hésites. Aurais-tu préféré être toujours dans l’ignorance à l’heure actuelle et vivre dans un mensonge ? Pas si sûr. Pas pour rester aux côtés d’un homme si cruel. Père ou pas père. Puis, tu repenses à ta défunte mère. Elle était si belle, si douce. Tu aurais voulu poser ta tête sur ses genoux pendant qu’elle te caressait les cheveux, comme avant. Elle avait ce don de te rassurer et t’apaiser en l’espace de quelques minutes. Comment avait-il pu en arriver à ce que quelqu’un lui ôte la vie pour une histoire d’argent ? Le connaissant, comment avait-il pu maquiller le tout et faire comme si c’était un destin tragique, mais classique ? C’était sa femme. Celle qui avait tout plaqué pour lui. Celle qui l’aimait d’un amour inconditionnelle. Était-elle, elle-même, au courant de la vie que son époux menait ? Point d’interrogation. Tu venais de te rendre compte que jamais tu n’avais su si effectivement elle restait avec lui en toute connaissance de cause ou non. Peu importait, la finalité était la même. Tu reposes ton regard sur Soleine. Tu étais tellement perdue dans tes pensées à te poser une multitude de questions que tu n’avais pas remarquées que la rouquine attendait une réponse depuis quelques minutes déjà. Tu préfères avoir cette conversation en dehors de tout public, raison pour laquelle tu l’as invité dans ta chambre. « Ta chambre ». Même là tu avais l’impression que ça sonnait faux. Parce que Soleine, elle ne se faisait pas inviter dans ta chambre d’habitude. Elle y entrait comme si c’était aussi la sienne. Tu as un pincement au cœur, mais il fallait te rendre à l’évidence : vous ne vous étiez pas vus depuis un moment et quelque chose avait changé à cause de ton père. Il avait tout gâché.

Arrivée dans la pièce qui n’avait pas le luxe de ta chambre dans la maison familiale, tu la laisses s’installer à son aise, même si clairement, vous étiez toutes les deux gênées. « Bien sûr que c’est vrai Sol, tu n’imagines pas à quel point tu m’as manqué, à quel point je me suis sentie seule après être partie ». Mais tu n’avais pas eu le choix. C’était aller contre tes principes et ta morale de rester avec lui. Cela aurait signifié que tu cautionnais ce qu’il avait fait dans le passé, ce qu’il allait faire dans le futur et surtout… Et surtout l’assassinat de ta mère. Et il en était hors de question. L’on dit toujours qu’il est impossible de demander à ses enfants s’ils aiment davantage leur mère ou leur père. À partir du moment où tu avais tout découvert, tu avais fait ton choix très rapidement, sans hésitation. « J’ai besoin que tu me regardes dans les yeux et que tu me promettes que tu n’as rien à voir avec ses histoires, avec lui ». La dernière fois que tu l’avais vu, tu ne lui avais même pas laissé l’occasion de s’expliquer. C’était ta meilleure amie depuis de si nombreuses années et pourtant, tu lui avais fermé la porte au visage avant même qu’elle ne puisse te donner ses propres raisons. Parce qu’encore une fois, tu étais comme ça. Et Soleine le savait pertinemment. Malgré tout, elle était devant toi, elle avait fait le premier pas. Pourquoi venir jusqu’ici si elle était coupable ? Tu n’arrivais pas à dissiper tes doutes à son sujet, c’est pour cela que tu lui avais demandé de te promettre. Elle n’arriverait pas à te mentir en te regardant droit dans les yeux, tu le savais. Vous vous connaissiez assez pour savoir lorsque l’autre mentait. Tu voulais y croire. Croire que c’était un malheureux hasard qu’elle soit au courant de tout et qu’elle avait une réelle bonne raison et intention de ne rien t’avoir dit. Elle dit elle-même qu’elle ne voulait pas de se froid, pourquoi mentirait-elle ? « Je suis aussi désolée. J’étais tellement blessée, tellement brisée. J’aurais dû m’accrocher davantage à toi au lieu de te repousser de la sorte ». Tu l’étais encore. Blessée, brisée. Plus encore, en colère et soif de vengeance. Mais pas contre elle, plus contre elle. Au contraire, tu te sentais stupide de l’avoir évincé de ta vie durant ces quelques temps, alors qu’elle aurait été d’un soutien inexplicable. Tu t’en voulais d’avoir cette manie d’exclure tout le monde quand rien ne va, comme s’ils étaient tous responsables de tes problèmes. Mais tu ne pouvais rien y faire, c’était toi, ta personnalité.
     

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“You are the stars to my night sky” T’as peur. Ca ne dure qu’un instant, mais tu as peur. Juste le temps de voir Soleine baisser la tête au moment le plus crucial de cette conversation. Tu n’attends que ça depuis tout à l’heure, qu’elle plonge ses yeux noisette dans les tiens et qu’elle te dise ouvertement et fièrement qu’elle n’est qu’un dommage collatéral dans cette histoire, qu’elle n’a rien à voir avec les histoires de ton père. Tu n’attends que ça et pourtant, elle vient de baisser la tête. Ton rythme cardiaque recommence à s’emballer. Parce que tu y tiens sincèrement. Tu veux vraiment que ça s’arrange entre vous. Tu ne te vois pas continuer sans elle. Soleine était d’un très grand soutien dans ta vie, un pilier de ton existence même. Tu pouvais te confier à elle et lui raconter absolument tous les détails de ta vie. Dans la grande majorité des cas même, elle les vivait avec toi. Et l’envie de lui raconter tout ce que tu as vécu depuis que tu as quitté la maison familiale se fait pressante. Tu en as gros sur le cœur et tu n’as personne qui confier tes doutes, angoisses ou mêmes ces petites joies qui font partis de ton nouveau quotidien. Tu veux lui parler d’Anastasia, de Milo, et même étonnement d’Ezel. Tu veux aussi savoir ce qu’elle devient, du début à la fin. Tu ne veux pas de cette distance entre vous, tu ne veux pas continuer d’être une étrangère pour elle. Alors encore une fois, t’as peur. Parce que tu sais que si elle t’avoue qu’elle a quelque chose à voir avec ton père, même s’il s’agit d’une mince part à son plan d’ensemble, tu vas devoir lui demander de sortir définitivement de ta vie. Même si la voir partir allait faire l’effet d’un arrachement de ton cœur. Tu ne peux plus te permettre d’avoir des personnes toxiques dans ta vie, mais tu ne veux pas que la rouquine fasse partie de cette liste.

Puis, sans hésitation, elle lève son regard sur toi d’un air assuré. Tu ne crois pas avoir jamais été aussi soulagée de toute ton existence. Parce que tu la connais Soleine, malgré tout. Dix ans auraient pu passer sans que vous ne vous soyez vues que ça aurait été la même chose. C’est comme ça que tu sais si elle te cache quelque chose ou non. Cet air assuré qui veut dire “ne pas croire ne va pas changer la vérité que je te raconte”. T’es aussi soulagée de voir que cette facette d’elle n’avait pas changé. C’était rassurant de voir que tout n’avait pas changé chez elle. Tu te doutes bien que sa vie a dû évoluer entre temps, voilà des mois que vous n'avez pas gardé contact. Mais tu pouvais reconnaître ici quelque chose qui existait en elle bien avant, que tu connais par cœur. Elle n’avait même pas besoin de prononcer les mots qui allaient suivre que tu avais déjà décidé de la croire et de l’innocenter entièrement dans ton esprit. Et à mesure que les mots sortaient d’entre ses lèvres, un poids énorme disparaissait. Tu te sens plus légère, moins seule. « Merci d’être venue taper contre ma porte ». Ce qui pouvait se traduire par merci de m’avoir cherché, merci d’être venue jusqu’ici, mais surtout, merci de ne pas avoir perdu espoir et d’avoir attrapé ma main au passage. Tu ne te rends même pas compte que tes yeux sont remplis de larmes, ces larmes que tu t’es refusée de verser lorsque tu l’as quitté. Une vague d'émotion te traverse le corps entier. Tu ne t'y attendais pas. Du moins, pas aussi tôt. Tu as tant refoulé ce que tu ressens depuis si longtemps que tu ne sais même plus comment faire. Ce qui te conforter davantage dans l'idée que ta relation avec Soleine est unique, mais surtout indestructible, c'est qu'avec elle, tout redevient naturel. Assez pour que tu n'aies pas peur lorsque tu t'avances vers elle et que tu la prends dans tes bras. Tu la serres comme si ta vie en dépendait, comme si tu lui demandais de rester à tes côtés à jamais par ce geste. Parce que c’est le cas, tu ne veux plus jamais être éloignée d’elle. Ses cheveux, son parfum, les traits de son corps. Rien n’avait changé. « S’il te plaît, ne t’en va pas ». Tu profites de ses quelques instants avec elle pour humer ce qui est si familier pour toi. Si familier, mais pas dangereux. Tu te sens en sécurité et tous les doutes que tu avais à son sujet se sont dissipés automatiquement, comme si rien de tout ça n’était arrivé, comme si vous ne vous étiez jamais quittés et comme si ta vie n’avait jamais changé.
     

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“You are the stars to my night sky” T’as l’impression qu’il y a enfin quelque chose dans ta vie qui s’arrange un peu et c’est rassurant. Même si ça ne t’aide pas à avancer dans ton combat contre ton père, avoir Soleine à tes côtés était inestimable et son soutien allait te donner beaucoup plus de forces. Tu te sentais légère, comme libérée d’un poids énorme depuis le moment où elle avait frappé à ta porte. Elle n’avait aucune idée de la joie qui s’emparait de tout ton corps, maintenant que vous vous étiez réconciliée. Du moins, c’est ce que tu pensais à l’heure actuelle. Bien sûr, il y avait encore un long chemin à parcourir avant que tu ne t’ouvres à nouveau à elle comme avant. Que tu le veuilles ou non, une distance s’était installée entre vous depuis quelques mois et ce n’était pas parce que vous vous parliez à nouveau que cela signifiait que ça allait être comme avant. Néanmoins, tu avais bon espoir que les choses allaient aller en s’améliorant et tu étais pressée d’en savoir plus sur sa vie actuelle. Tu avais déjà raté tellement de choses que tu voulais tout connaître jusqu’au moindre détail. Les paroles de la rouquine venaient de te conforter dans l’idée qu’effectivement, peu importe ce que vous traversiez, vous vous retrouviez à chaque fois. «Tu es aussi ma meilleure amie Soleine ». Tu ne te voyais pas lui renvoyer l’ascenseur, parce que tu étais sincère en prononçant ces mots. Elle était ta meilleure amie, la seule et l’unique. Et jamais personne n’aurait pu la remplacer, c’était impossible.

La prendre dans tes bras était important pour toi. Déjà, parce que tu en mourrais d’envie, mais aussi parce que c’était un symbole fort de votre réconciliation. Tu as désormais l’impression que rien ne pourra se mettre en travers de votre chemin et que c’était le début d’une nouvelle phase de votre amitié. Prête à lui poser un nombre incalculable de questions pour savoir ce qu’elle était devenue, tu es coupée de court par la rouquine qui a prit l’initiative de parler la première. Tu voyais bien à son visage qu’il s’agissait de quelque chose de sérieux et qui n’allait sûrement pas te plaire. Tu ne sais pas à quoi t’attendre du tout, mais maintenant qu’elle avait pris la parole, tu te devais de l’écouter jusqu’au bout. Tu avais déjà fait l’erreur de ne pas la laisser parler auparavant, il était clair que tu ne voulais pas reproduire la même chose. Cela ne t’empêche pas d’avoir le cœur qui se serre légèrement, parce que tu as l’impression que ça n’annonce rien de bon pour la suite. « Je t’écoute, dis moi tout ». Tu appréhendais clairement la suite des événements, mais sa sincérité te touchait également. Plus de secrets entre vous, tu y tenais vraiment.
     

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“You are the stars to my night sky” Tu ne sais pas vraiment à quoi t’attendre, mais l’inquiétude pouvait se lire dans tes yeux. Que pouvait-elle bien avoir à te dire d’aussi important ? Il était évident que c’était une chose essentielle, tu pouvais le sentir rien qu’à l’expression faciale de ta meilleure amie. Peu importait le temps qui s’était écoulé depuis la dernière fois que tu l’avais vu, tu la connaissais par cœur et tu savais décoder ses traits du visage. Et ceux que tu pouvais voir à l’heure actuelle n’annonçaient clairement rien de joyeux. Pour autant, tu décidais de lui faire confiance et de l’écouter jusqu’au bout, elle le méritait bien. Tes doutes étaient confirmés lorsque la jolie rousse affirmait que tu n’allais pas aimer ça. Tu le sentais déjà, mais l’entendre d’elle ne te rassurait pas du tout. Tu ne pouvais pas t’enfuir ou faire marche arrière, tu attendais de sa part de l’honnêteté alors il fallait que tu assumes jusqu’au bout. “Je t’écoute”. Tu te préparais psychologiquement à accuser le coup. Tu savais pertinemment que ça allait avoir un rapport avec ton père, ta mère … En plein dans le mille.

Tu ouvrais la bouche, prête à prendre la parole, mais pas un seul son ne sort d’entre tes lèvres. Surprise, dégoûtée, honteuse, triste, énervée, toutes ces émotions jouaient avec toi sans relâche. Tu ne savais pas vraiment quoi dire. M. D’Artois était comme un second père pour toi, celui sur lequel tu pouvais te reposer lorsque ton propre père faillait à ses obligations parentales. Celui en qui tu avais également confiance. Tu pouvais voir que Soleine se torturait à mesure qu’elle t’annonçait les choses. Elle en avait sûrement souffert, elle aussi. Par peur de vaciller, tu t’asseyais délicatement sur le rebord de ton lit en tentant de faire passer la pilule. “Comment … Je ne comprends pas. Pourquoi ?” Tu levais ton regard plein de larmes vers la rouquine, comme si elle allait pouvoir t’apporter des réponses à toutes ces questions. Comment avaient-ils pu faire une chose pareille à sa tendre mère ? Qu’avait-elle fait pour subir tout cela ? La tristesse se mêlait désormais à la colère. Ton regard devenait noir et il n’était pas difficile d’imaginer la rage que tu ressentais. “Je ne les laisserai pas s’en sortir. Ils vont payer pour elle” Déterminée comme jamais, tu savais que tu avais fait le bon choix en quittant cette maison devenue bien trop grande et étroite à la fois à tes yeux. “Merci, d’avoir été honnête avec moi”. Rien n’obligeait Soleine à partager avec toi cette information, il s’agissait de son père après tout, elle aurait pu le protéger à son tour et taire son implication. Tu étais reconnaissante de son acte et tu pouvais voir à quel point, ce n’était pas évident pour elle non plus”. “Je suis désolée que ton père ait fait ce choix” Tout cela à cause du tien que tu haïssais de plus en plus à mesure que tu découvrais ses actes.
     

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“You are the stars to my night sky” Tu as beau retourner les événements dans tous les sens, tu n’arrives toujours pas à comprendre le comment du pourquoi. Puis, tu t’en veux. D’avoir exclu Soleine de ta vie du jour au lendemain, alors qu’au final, elle aussi avait besoin de toi. Son père était mêlé aux affaires du tien et l’apprendre n’a pas dû être évident pour la rouquine. Le destin faisait bien les choses finalement. Malgré tout ce qu’il s’était passé, vos chemins se sont à nouveau croisés et vous voilà présentes l’une pour l’autre. “J’aimerais tellement que toute cette histoire ne soit pas vraie”, mais tu as beau le vouloir, les choses ne changent pas. Ton père est un criminel. Il est responsable de la mort de ta mère et il entraîne les personnes que tu aimes dans sa chute. Tu ne lui pardonneras jamais, c’est indéniable. Et puis ça te frappe presque immédiatement. Tu n’as pas réussi à te rendre compte de tout plus tôt et tu n’as donc pas réussi à protéger ta mère. Tu ne peux pas revenir là-dessus, mais tu peux le faire avec Soleine. “N’y retournes pas Soleine, c’est trop dangereux”. Tu l’implores presque du regard et tu poses ta main sur la sienne. Tu t’inquiètes pour elle et peu importe ce qu’il s’était passé entre vous, jamais tu ne voudrais qu’il lui arrive malheur.

“Je vais trouver un moyen de régler cette histoire, j’ai déjà rassemblé quelques preuves. Je sais que je peux l’avoir”. Tu essaies, tu essaies de la convaincre de ne pas retourner chez elle, pas dans cette même maison où vit le complice d’un criminel… d’un meurtrier. Elle est l’une des seules personnes à connaître ton passé et ton histoire, mais surtout à t’aimer malgré tout et tu ne veux pas risquer de la perdre. “Et s’il se servait de toi plus tard ou pire… qu’il t’arrivait quelque chose ? Il n’a eu aucun scrupule avec ma mère alors toi…” L’imaginer te brise le cœur, si bien que tes yeux se remplissent de larmes. Tu as envie de hurler tellement, tu te sens actuellement impuissante. Et c’est dans ces moments que tu ne veux pas réfléchir, te rendre auprès de ton père et tout simplement lui tirer une balle en pleine poitrine. Le danger écarté, tu n’aurais plus peur pour personne, tout le monde serait à l’abri. Plus facile à dire qu’à faire bien évidemment, en tant qu’avocate, tu connais les risques, mais surtout les conséquences d’un tel acte. “Je te promets de le faire tomber, mais il faut que tu te mettes à l’abri pour que je puisse avoir l’esprit tranquille” Surtout qu’étant donné que tu n’es ni un agent de police, ni détective et donc que tu n’as pas les prérogatives nécessaires pour enquêter légitimement, tu risques de mettre du temps. Ça, plus le fait que ton père n’allait pas te laisser en paix.
     

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