Sujet: I'd rather die, Than live my father's life, And pretend like I'm satisfied feat. Ache Jeu 25 Jan 2024 - 17:56
I'd rather die, Than live my father's life, And pretend like I'm satisfied feat. @Achilles Hightower
Mais quelle journée de merde ! Le groupe de mioches de ce matin a été ingérable, vraiment, je ne sais pas si c'est à cause de l'approche des vacances de fin d'année ou simplement à cause de la neige qui a commencé à tomber dehors, mais j'ai bien cru que j'allais en tuer au moins un. Pourquoi est-ce que j'ai accepté de donner des cours le mercredi matin alors que je pourrais être tranquillement dans mon appartement à composer... ah oui, pour pouvoir le payer cet appartement justement.
Ça fait quelques mois maintenant que j'ai été embauché en tant que musicienne pour le Conservatoire, mais ça ne paie pas assez, alors j'ai été plus ou moins contrainte d'accepter de donner des cours en plus, bien que j'aie horreur des gens, et que je ne sois pas spécialement pédagogue non plus. Les adultes, disons que ça peut aller, la plupart ont déjà un petit niveau et sont sérieux, mais les gamins... mon Dieu ils me sortent par les yeux. Mais je tiens bon, il est hors de question que j'abandonne mon rêve, et même si ce boulot-là n'est pas exactement ce que j'espérais, au moins je peux lever mon majeur bien haut devant mon père, je vis de la musique !
Je ferme la salle dans laquelle je viens de donner cours et prends mon sac pour aller dans la salle de pause, j'ai grand besoin d'un café bien noir et d'un moment au calme. Je n'ai rien d'autre de prévu avant 17 h avec mon cours adulte, donc je pense que je vais aller m'enfermer dans une des salles libres pour aller jouer un peu et travailler ma voix. Ce n'est pas parce que je n'enregistre plus rien pour le moment que j'ai baissé les bras, je compte bien tout défoncer pour réussir à le sortir un jour cet album !
Avec un certain regain d’énergie lié à mon petit discours mental, j'avance à grands pas dans les couloirs et entre dans la salle. Ou pas en fait... il y a quelques autres profs déjà présents. Un des profs de piano là, heu Hightower je crois ? C'est peut-être un des seuls profs ici qui ne m'insupporte pas, il n'est jamais venu me les briser lui au moins. Et deux profs de guitares qui discutent ensemble. Dont ce Alex là, ce mec me sort par les yeux il est juste horripilant. Déjà, il se prend pour bien plus fort qu'il ne l'est, genre il est trop fort, et il fait tout mieux que tout le monde. Mais en plus il est persuadé de tout savoir sur les gens autour de lui... il est quand même venu me dire que j’étais une fille à papa qui est entrée ici grâce à l'argent de mes parents... tu ne peux pas être aussi loin de la vérité que ça mon pauvre gars. J'ai eu le malheur de lui répondre une fois... et même si c'était pour l'envoyer chier, il est maintenant persuadé que nous sommes amis.
J'allais faire demi-tours avant qu'il ne m’aperçoive, mais c'est raté, je l'entends m'appeler alors que j'allais refermer la porte... Aller Hécate, ne craque pas tout de suite et évite de le frapper, soit cordial et le reste de l'année devrait bien se passer. Je prends une grande inspiration et vais donc me faire couler un grand mug de café. Ce type se lève de sa place et vient me parler... Il me saoule d'avance.
- Hey Moore ! Comment ça va ? La forme ?
Moins depuis que t'es là pauvre con.
- Bonjour Alex, ça va.
Ne compte pas sur moi pour te demander comment tu vas, je n'en ai rien à foutre. Je prends mon mug et vais m’asseoir à une table près de la fenêtre. Le hipster au rabais me suit et a le culot de venir s’asseoir à côté de moi... Je n'écoute même pas ce qu'il me dit, je sors mon carnet de notes dans lequel j'écris ce qui me passe par la tête et pourrait me servir à composer et une pomme dans laquelle je mords bien vite. L'autre pauvre tâche me sort de mes pensées en me touchant l'épaule. J'ai un mouvement de recul rapide, ne supportant pas les contacts physiques non consentis et je lui envoie un regard noir.
- Ne me touche pas.
- Ro ça va, t'étais dans la lune, tu m'écoutes au moins ?
Oh, putain... je vais me le faire... je n'en peux plus de lui.
- Non ça ne va pas, je ne t'ai pas autorisé à me toucher que je sache, et je ne vois même pas ce qui dans mon attitude a pu te laisser penser qu'on était potes.
- Oh, okay pardon, t'es de mauvais poils aujourd'hui toi... ça va que je sais que tu m'apprécies.
… Mais il est complètement con, ce mec ? Je passe mon temps à l'éviter, et l'envoyer chier et je ne lui réponds jamais... je n'ai même pas les mots tant il me dépite...
- Non je n'étais pas de mauvais poils, comme tu dis, mais maintenant par ta faute, je le suis. Et non, je ne t'apprécie pas... pas du tout même. Pour tout te dire, tu baisse dans mon estime à chaque fois que tu ouvres la bouche, et pourtant tu n'étais pas bien haut de base. Alors maintenant si tu veux bien me foutre la paix, j'ai mieux à faire. Va plutôt embêter les autres à la table là-bas et ne reviens plus. Bonne journée.
Je lui désigne la grande table autour de laquelle sont installés les autres profs que j'ai vus entrant dans la salle. Alex me regarde, choqué, avec une pointe de déception dans le regard... et encore mon gars, je n'ai pas voulu être trop méchante... J'ai beau râler, j'y tiens à ce taff, c'est toujours mieux que de remplir des rayons à la supérette du coin. Je me désintéresse complètement de ce gros naze et me plonge dans mon carnet pour relire mes dernières idées dans l'espoir d'avoir un éclat de génie. Il s'en va. Bon débarras et ne reviens pas !
Quelques minutes à peine après ça, je sens du mouvement à côté de moi, mais qu'est-ce qu'il me veut encore ce con... ça ne lui a pas suffi ? Je venais de trouver une mélodie qui passerait super bien avec les paroles que j'ai écrites l'autre jour. Sans même prendre le temps de relever les yeux de ma prise de notes, j'envoie de nouveau bouller cette andouille.
-Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans « fous-moi la paix » Alex ?
Tiens, une réaction qui n'est pas celle que j'attendais. Je relève les yeux avant de m’apercevoir que mon interlocuteur n'est pas celui auquel je pensais. Oups.
Cette journée me semblait interminable. J’étais rincé, plus les jours passaient, plus je me disais que je devrais poser des jours de congés. Un rien m’irritait et, ouais, je sais, comme d’habitude, mais là c’était pire. Parce que j’aimais mon job et si j’étais pas du matin, ça allait mieux après quelques cours. Pas en ce moment. Puis avec les fêtes de fin d’année, la tension montait, la pression des concerts de Noël, des auditions et tout le bordel. Je pense que ce n’était pas que moi, tout le monde était tendu. Et je pouvais pas décemment poser des congés maintenant, mes élèves avaient besoin de bosser à fond. Ce serait bâtard de les abandonner maintenant. Alors ouais, je serrais les dents, ce n’était qu’une question de jours.
La caféine m’aiderait à survivre, ce ne serait pas la première fois. Je n’allais pas trop me plaindre, en dehors de la pression du boulot, les choses s’étaient arrangées. Tout du moins, ma relation avec Red était stable. Aussi surprenant que cela puisse paraître, cela faisait presque deux mois que nous étions officiellement un couple. C’était aussi étrange qu’agréable. Au moins, je savais que j’allais passer une soirée tranquille, potentiellement dans les bras d’un beau blond. Il y a pire pour finir sa journée. Mais d’ici là, il fallait encore passer la journée et surtout supporter les collègues.
Arrivé dans la salle de pause, je repérais tout de suite Alex qui discutait avec un autre prof de guitare. Je fis mine de ne pas les avoir vu. Croiser le regard d’Alex, c’était signer son arrêt de mort. Ok, j’abuse un peu. Mais ce mec est chiant. J’avais pas envie de lui parler. Je mis du café à chauffer, les collègues arrivaient les uns après les autres dans la salle. C’était souvent les mêmes qui faisaient leur pause en même temps. Avant c’était du hasard, maintenant, c’était plutôt calculé pour qu’on se retrouve entre collègues qui avaient plus d’affinité. Pour preuve, dès son arrivée, je saluais la professeure de clarinette et échangeait avec elle sur nos cours de la matinée. Elle passait beaucoup de temps avec l’orchestre en ce moment à préparer leur concert de fin d’année. Ayant déjà joué avec eux, je lui demandais si ça se passait bien, prenait des nouvelles des musiciens, etc. Conversation banale mais pas inintéressante.
Je n’avais même pas vu que le café avait fini de couler, alors que tout le monde avait commencé à se servir. C’est au moment où je voulu remplir ma tasse que je réalisais qu’il ne restait qu’un fond de café. Et avant même que je n’ai le temps de râler, Alex me sauta dessus avec un air outré :
- Ache ! Comment tu vas ? Mieux que Moore j’espère ! Si t’avais l’intention d’aller lui parler, attend qu’elle ait fini son café ! Elle est de mauvais poil quand…
Café ? Moore ? Elle était pas là dans la salle tout à l’heure. Elle était la dernière arrivée et elle avait du café ? Je poussais Alex qui retrouva son air outré, mais j’en avais rien à faire de ses protestations. J’allai me poster à côté de la prof de violoncelle qui m’envoya chier avant même de lever les yeux. J’aurais pu me vexer qu’elle me confonde avec l’autre hipster, mais j’avais d’autre priorité dans l’immédiat :
- Et toi, Moore c’est visiblement les concepts de partage et de politesse qui te reviennent pas, hein ?
J’étais pas un connard.. Enfin si, mais pas au point de la laisser patauger dans l’incompréhension plus longtemps. Je lui montrais ma tasse avec un fond de café :
- Laisser du café aux autres, ça te parle ? Putain, j’viens d’en faire couler et j’me retrouve un fond. T’es pas la seule à avoir besoin de ça pour passer une journée potable. Oh bordel et l’autre con va revenir j’le sens…
Pas la peine de me retourner pour sentir le regard insistant d’Alex par dessus mon épaule. Je vous jure, s’il se pointait et venait encore faire un blague sur le fait qu’on pourrait être frère et soeur, j’allais lui exploser le dentier.
Sujet: Re: I'd rather die, Than live my father's life, And pretend like I'm satisfied feat. Ache Jeu 14 Mar 2024 - 0:02
I'd rather die, Than live my father's life, And pretend like I'm satisfied feat. @Achilles Hightower
Ça y est ? J'ai enfin réussi à me libérer de l'autre crétin des îles ? Nan mais sérieux c'est quoi son problème à ce type... je n'ai absolument pas compris à quel moment il s'est mis en tête que je l’appréciais. Déjà, premier jour pour moi ici, il vient me demander de qui je suis l'assistante... ce n'est pas passé... et après le mec il ose quoi ? Me dire que le violoncelle s'est complètement dépassé et que je vais avoir un emploi du temps super light vu le peu d'élèves que j'aurais. J'ai cru faire un meurtre en seulement quelques heures. Y' a pas à être irrespectueux comme ça.
Je m'installe donc à une petite table, mon mug de café dans une main, mon carnet de notes dans l'autre... il faut absolument que j'arrive à trouver une nouvelle idée pour relancer ma chaîne YouTube... mes derniers covers commencent à dater un peu et maintenant que j'ai réussi à installer un mini studio de tournage chez moi, il faut que je fasse de nouvelles vidéos. Je commencerais bien à clipper quelques une de mes compositions... mais il me fraudait l'aider d'autres musiciens pour les autres instruments autour, la version violoncelle seule est trop calme à mon goût pour être accrocheuse. Et autant vous dire que, pour le moment je n'ai pas vraiment d'amis parmi mes collègues. Certes y' en as avec qui ça se passe très bien, mais ça reste des rations de boulot, donc je ne me vois pas leur demander ça. Non on va rester sur des covers pour le moment, j'ai besoin de me faire plus connaitre.
Je prends en note tous les morceaux qui me viennent en tête, raye ceux qui me paraissent improbables et entoure les meilleurs choix, tiens, y en a quelques uns qui me donnent des idées pour mes cours ! Des passages techniques qui peuvent être cool à travailler avec les plus jeunes, et d'autres pour les plus expérimentés. Je me trouve dérangé par quelques mots un peu plus hauts autour de moi, je lève rapidement les yeux pour voir Alex et un prof de piano discuter entre eux... Navrée Hightower, pourtant t'es un des rares que j'apprécie ici et je n'avais pas prévu qu'il vienne t'emmerder, mais il est hors de question que je reparle à cet idiot. Je replonge très vite dans mes notes pour qu'ils ne remarquent pas que je les ai vus. Mission accomplis.
Ah... non, en fait... il revient me parler, merde je pensais avoir été discrète... Alors je l'envoie chier ! Fort et net. Je sais, ce n'est pas sympa, mais il me gonfle ce mec... entre ces remarques débiles où je pourrais complètement sortir avec Hightower parce qu'on a le même look... ou encore qu'on pourrait être de la même famille... NON ! Une famille j'en ai une, je n'ai juste pas encore eu le courage d'ouvrir l'enveloppe que m'a donne Echo... je ne sais pas pourquoi, savoir qui ils sont, ça me fait peur.
Oh, je relève la tête d'un coup, surprise de la réponse que je reçois, je fronce les sourcils et penche légèrement la tête sur le côté, ne comprenant pas vraiment la raison de cette attaque directe... Ok il est venu te faire chier, mais je n'y suis pour rien, je ne suis pas sa mère, et encore heureux. Il se prend pour qui à juger de mon éducation, lui ?
- On se calme, vous avez décidés de tous me les briser aujourd'hui ou comment ça se passe ?
J’allais continuer sur le même ton, un peu plus remonté encore que je ne l'étais avant, mais il montre sa tasse, presque vide et enchaîne sans me laisser le temps de l'ouvrir.
Merde... je jette un œil à la machine à café, elle est effectivement vide. Raaaaaaa ça me gonfle, je suis la première à râler sur ce genre de comportement en plus ! J'ai envie de me mettre des baffes... je fais attention à ça d'habitude. Mais qu'est-ce qui a bien pu me passer par la tête. Je plante mes yeux dans ceux du prof... il n'est pas de bonne humeur, et je dois me retenir de tout envoyer chier. Il n'y est pour rien, c'est moi qui ai merdé... aller Hécate assume, ne soit pas ton connard de père, répare ta connerie. Je repose mon carnet dans mon sac,
- Oh, je... Heu... désolée, Hightower. Je sens le rouge me monter un peu aux joues, je hais me retrouver dans ce genre de situation. Habituellement je fais attention, je ne sais pas pourquoi je n'ai pas fait gaffe aujourd'hui.
Je détourne un peu le regard, gêné de devoir m'excuser comme ça... alors que tout au fond de moi, j'ai juste envie de péter un câble. Je suis nul pour les excuses en plus... aller Hécate, pense à ton taf, il faut que tu le fasses. J'ai une idée... elle ne m'enchante pas du tout, mais y' a que ça qui me vient. Je lui tends alors mon mug encore fumant.
- Prends mon mug, il est propre et je n'ai pas bu dedans encore, je vais aller en refaire couler. Je continue ma phrase en baragouinant un peu, je n'ai aucune idée de s'il comprend ce que je dis où pas. Je ne comprends pas, j'étais pourtant sûre de ne pas avoir fini la cafetière quand l'autre con est venue me parler... oh non... l'autre con, j'ai pas revérifié parce qu'il est venu me faire chier.
Il vient d'en parler et c'est la révélation... j'ai fui ce connard pour être tranquille loin de lui, et je n'ai pas vérifié s'il en restait assez... A cette pensée je change de cible et fusille du regard le hipster du dimanche face à nous, qui nous adresse un grand sourire. Je vais réellement le tuer. Je lance un nouveau regard désolé à Hightower avant de me lever pour aller refaire couler ce qui sauvera ma journée. Mais c’était sans compter sur le prof de guitare qui se décide à revenir de nouveau vers nous. Je pose mes doigts sur mes tempes, prête à imploser au moindre mot qui sortirait de sa bouche.
- He bah alors ça y est, vous êtes enfin potes tous les deux ? Je vous ai déjà dit à quel point vous vous ressemblez ? Vous avez le même regard qui tue c'est dingue !
Il nous dévisage et je dois me retenir très fortement pour ne pas lui envoyer mon poing dans la figure, je bouillonne et je ne suis pas la seule... je vois que la mâchoire du grand brun se contracte, et ses poings aussi... Alex ouvre encore sa grande gueule.
- Ho aller Moore, apprends à sourire un peu, je suis sûr que t'es mignonne quand tu veux.
Mon cerveau à ragequit ça y est. Un grand silence s'installe dans la salle quand le bruit de la gifle que je viens de lui décoller retentit. Merde, il faut que je foute le camp avant que ça dérape plus que ça. Sans réfléchir j'attrape mon sac et me dirige vers la porte pour sortir de cette salle, embarquant mon collègue par le bras. Pourquoi ? J'en sais rien, je ne contrôle plus rien je vous dis ! J’entraîne Hightower jusqu'à la cour extérieure. J'ai besoin de prendre l'air quelques minutes.
Une fois la porte refermée dernière, nous, je lâche enfin de bras du pianiste, inspire un grand coup, les yeux fermés face au vents et éclate d'un cours rire nerveux. Cette baffe m'a soulagé, mais vous n'imaginez pas à quels points.
Putain, j’allais la monter en l’air. C’est à elle que je les brises alors que c’est elle qui a fini le café ? Je vous jure, par moment, c’était dur de garder son calme. D’accord, peut-être que je n’étais pas si calme que ça, mais je n’avais frappé personne. Pour l’instant. Ah ouais et non, j’aurais aucune pitié à en coller une à Moore si elle me faisait chier. Pas de sexisme ici, quand j’suis sur les nerfs je m’en fous bien de savoir sur qui je tape. Putain, heureusement que la police lisait pas dans les pensées, j’pourrais sans doute finir en taule avec des idées pareilles.
- Tu te fous de ma gueule ? C’est moi qui te fais chier alors que c’est toi qui finit le café ?
J’avais vraiment envie de partir au quart de tour. Mais Moore était apparemment pas une si mauvaise personne. En réalisant ce qu’il se passait, son attitude changea du tout au tout. Putain et c’est moi le lunatique… Elle s’excusa platement et c’était tellement inattendu que je savais plus où me foutre. Merde. Tout aussi embarrassé que mon interlocutrice, je me sentais bien con avec ma tasse entre les mains là alors qu’elle me tend sa propre tasse. Dans la confusion je la saisis sans trop savoir quoi en faire.
- Hum, non c’est rien t’inquiète je… Merci…
Ça peut arriver à tout le monde d’être distrait, surtout quand Alex te met le grappin dessus. Là-dessus je pouvais que compatir. Fais chier, je détestais être comme ça, super énervé, prêt à tout retourner et maintenant juste, gêné et ouais… je me sentais con d’avoir agi comme ça quoi. Enfin, il restait qu’à assumer maintenant. J’allai rendre sa tasse à Moore. Il y avait pas de raison, je pouvais bien attendre un peu plus et refaire couler du café moi-même. Surtout si elle était en train de bosser sur quelque chose. Mais ma collègue fut plus rapide et après un regard noir pour Alex, elle se leva pour remettre la cafetière en route. Je n’avais toujours pas bu une goutte de sa tasse que l’autre chieur revint à l’attaque. “Enfin pote” ? On avait jamais été potes avec Moore et on l’était toujours pas. C’est pas parce qu’on avait réussi à se parler cinq secondes sans se hurler dessus que tout de suite.
Je sentais la colère monter à nouveau et je pouvais voir les muscles de Moore se tendre. Ca demandait beaucoup de self-control pour par juste péter le nez du prof de guitare. Ouais, ça servait à rien de discuter avec lui, il n’écoutait rien. Ca rentrait par une oreille, et ressortait par l’autre. Et il savait juste pas s’arrêter. Quand il demanda à Moore de sourire, je vous jure, je vis la scène au ralenti, le regard de ma collègue qui s’assombrit, le rire débile d’Alex. La main qui se lève et la gifle qui claque sur sa joue. Et soudainement, Moore qui prend son sac et m'entraîne par le bras en dehors de la salle. Moi, toujours comme un con avec ma tasse vide dans une main et ma pleine dans l’autre.
Je laissai Moore me tirer jusqu’à la cour du conservatoire. Prendre l’air n’était pas une mauvaise idée. Elle se mit à rire nerveusement, de mon côté, je savais toujours pas quoi dire, toujours en bug. Je pris une grande inspiration avant de lui répondre :
- Je veux bien te croire. Si tu l’avais pas fait, je lui en aurais bien collé une aussi.
Avec un peu de chance il nous foutrait la paix après. Enfin au moins à Moore je pense. Je versai une moitié de café dans ma tasse vide avant de rendre la sienne à sa propriétaire initiale.
- Putain, je regrette presque de pas l’avoir fait aussi. Quel connard n’empêche. Je me demande ce qui se passe dans sa tête. Comment c’est possible de pas comprendre qu’il fait chier ?
Pourtant, je l’avais envoyé paître un nombre incalculable de fois. Ma meilleure technique était de l’ignorer. Purement et simplement, mais ce n’était pas toujours si simple.
- Ça va mieux ?
Ouais, parfois, il m’arrive de ne pas être un connard fini. Et je dois l’avouer, voir Moore en coller une à Alex pour lui clouer le bec avait un petit côté thérapeutique. Elle remontait aussi dans mon estime. Quelque part, le prof de guitare n’avait pas tort, on se ressemblait pas mal, au moins sur l’aspect mal aimable et lunatique. Après, je pense que physiquement, on avait pas grand chose en commun. Alex nous comparait juste parce qu’on avait tous les deux les yeux bleus et un look alternatif.
Sujet: Re: I'd rather die, Than live my father's life, And pretend like I'm satisfied feat. Ache Mer 17 Avr 2024 - 19:41
I'd rather die, Than live my father's life, And pretend like I'm satisfied feat. @Achilles Hightower
Je revois la scène en boucle dans ma tête, son rire gras, son regard fier de lui, ma main qui se lève pour venir s'écraser violemment contre sa joue dans un bruit sec, sa tête qui pivote sur le côté sous la surprise puis son regard, un peu paumé, un peu vexé, complètement à côté de ses pompes. Il n'a pas vraiment eu le temps de réagir, juste de porter sa main à sa joue avant que je ne quitte la pièce, entraînant Hightower à ma suite, et franchement ça vaut mieux pour lui... S'il avait ajouté quoi que ce soit de plus je ne répondais plus de rien... genre, vraiment.
Non parce qu'il est bien mignon le Alex, mais il est sacrément con, et je peux plus voir sa gueule en peinture... déjà de base, ce genre de gens m'insupporte. Sans gêne, sans limites, qui vient se coller à toi pour te parler alors que clairement tu n'en as pas envie, et qu'on ne vienne pas me dire que ce n'est pas évident, je passe ma vie à le regarder de travers, à l'envoyer chier, à mettre mes écouteurs dès qu'il entre dans la même pièce que moi juste pour qu'il comprenne que je ne veux pas lui causer. Heureusement qu'on n'a pas à bosser ensemble, je l'aurais sans doute jeté par la fenêtre en pleins milieu du cours.
J'ai des frissons rien qu'à repenser à son petit sourire satisfait en coin quand il me dit de sourire... Comme si ça changerait quoi que ce soit ? J'en ai strictement rien à foutre d'être mignonne, encore moins à tes yeux du gland ! Surtout que la dernière personne à m'avoir dit ça, c'est ma connasse de belle-mère quand elle a invité une copine à elle et son fils, un gros pervers dégueulasse, à prendre le thé dans l'espoir qu'on se mette ensemble et que je parte vivre ailleurs... j'ai la nausée en repensant à cet instant. Je secoue la tête pour ne plus y penser et pousse enfin la porte de dehors.
L'air frais balaie mon visage, m'aidant à calmer mon état d’agacement mêlé à une sorte d'euphorie plus qu'étrange. Je sens mes cheveux, que j'ai eu la flemme d'attacher ce matin, glisser en arrière, fouettant le vide au rythme du vent. Je m'apaise, enfin j'essaie, mais c'est finalement l'euphorie qui prédomine tout le reste de mon être et j'éclate de rire. Un rire nerveux sans doute, parce que ce n'est vraiment pas dans mes habitudes, mais un rire quand même. Bon sang que cette baffe m'a fait du bien, je n'aurais pas pensé que ça me soulagerait autant, et pourtant, je ne m’étais pas sentie aussi légère depuis mon entrée au Conservatoire.
Je verbalise mon contentement et sursaute presque quand Hightower acquiesce et surenchérit. Oh putain, j'avais réussi à oublier que je l'ai entraîné là-dedans malgré lui. Comment je justifie ça, moi ? Je n'en sais absolument rien, j'ai agi à l'instinct, peut être parce que j'ai senti que lui aussi n'en pouvait plus d'Alex ? Ça doit sans doute être ça, mais je ne sais pas comment il va réagir, surtout qu'il était bien remonté de base... Déjà je finis le café et maintenant je l’embarque dehors... il va me haïr en fait... bon en soi, ce n'est pas si grave et je m'en fous un peu de ce qu'il pourrait penser de moi, mais dans le fond ça m’emmerderait parce que de tous mes collègues, c'est le seul qui ne me sort pas par les yeux.
Il me surprend en me rendant mon mug, après en avoir vidé la moitié dans le sien. Je prends mon mug et lui fais un petit signe de tête pour le remercier, je comprends même pas pourquoi je n'ai pas fait ça de base en fait... encore la faute de l'autre crétin des îles ça. Il est tellement relou que j'en oublie comment agir en étant moi même. J'écoute ce que me dit le grand brun avec attention avant de lui répondre.
- Mais c'est clair... Je prends une gorgée de café. Sans doute uniquement de l'air, je suis quasiment certaine que si tu colles ton oreille à la sienne tu entends la mer.
Un léger sourire s'affiche sur mes lèvres, tant l'image de cet idiot à tête vide me semble réaliste, bon clairement je n'irai pas coller mon visage au sien, mais je parierais un mois de salaire qu'on entend bien le bruit du vent entre ses oreilles. Je reprends après l'avoir laissé le pianiste vider son sac sur le compte de notre collègue, un peu surprise qu'il me demande comment je vais.
- Et pourtant, je lui ai déjà dit franchement que je ne l'aime pas ce mec... il me sort par les yeux je n'en peux plus de sa tronche ! A toujours venir comme si on était potes et qu'il me connaissait par cœur... Plutôt crevée que de devenir amie avec un crétin pareil. Franchement si un jour t'as l'occasion, ça soulage vraiment ! Je crois que ça a été plus efficace que le café pour améliorer ma journée.
Décidément, j'ai rarement autant parlé à quelqu'un que je connais peu. Je passe du tout au tout aujourd'hui, je ne sais pas si c'est ma journée qui veut ça ou si juste j'ai accumulé bien trop de rage ces derniers temps, mais c'est un grand huit émotionnels. J'envie de passer de la colère, aux rires, et presque aux larmes quand je réalise enfin ce que j'ai fait. Merde... je l'ai cogné... s'il va parler au directeur, je suis foutu... je vais me faire virer. Oh non, tout mais pas ça... surtout pas... je sais que je n'aime pas vraiment cet emploi, mais j'aimerais encore moins les autres boulots ! Putain... il va falloir que j'aille m'excuser. Je suis tenté de demander au prof de piano. Je me laisse glisser au sol pour m’asseoir, dos contre le mur, tout en ramenant mes cheveux vers l'avant.
-Tu crois que je risque de me faire virer ? Non pas que ça soit le boulot de mes rêves, mais j'ai besoin de ce travail, et franchement me faire virer à cause d'un connard ça me gonflerait vraiment... Je prends quelques secondes pour réfléchir, une idée vient de naître dans mon esprit. Quoique... on peut peut-être jouer sur le harcèlement en fait... parce qu'à venir nous répéter tous les jours qu'on se ressemble de fou... c'est un peu ce qu'il fait non ?
D’ailleurs vraiment je ne le comprends pas... on ne se ressemble pas tant que ça en fait, il fait partie de ces types qui pensent qu'on pourrait être de la même famille uniquement parce que notre look est similaire... c'est stupide. Et puis je ne suis vraiment pas certaine de vouloir savoir qui est mon frère...
Un jour, j'aurai le courage d'ouvrir l'enveloppe qu'Eccho m'a donnée... il y a le nom et l'adresse de ma mère dedans, j'y trouverai sans doute l’identité de mon jumeau également... Je voudrais juste… Observer. Voir ce que la vie leur a réservé, voir si je n'ai juste pas eu de chance ou si on a tous fini dans le même sac... ou alors on est diamétralement opposés. Une image s'impose à mon esprit et me file la nausée... une où Alex pourrait être ce frère... oh par pitié tout mais pas ça !
Qui aurait cru qu’un jour je partagerai mon café avec Moore, que je rigolerai avec elle et pire encore ! Que je serais d’accord avec elle. Il faut dire, Alex était un sacré connard. Il y avait peu de monde au Conservatoire pour dire le contraire. A part ses élèves peut-être. A ce qu’il paraît c’était quand même un bon prof. Encore heureux à vrai dire, il manquerait plus qu’à ce qu’on recrute le premier clodo à guitare venu. Mais franchement ça m’étonnerai pas que la tête d’Alex soit aussi vide que la cafetière à mon départ. D’ailleurs je crois que c’était la première fois que j’entendais Moore déconner de la sorte. Faut dire, j’avais pas souvenir qu’on ai déjà eu une conversation aussi longue sans se gueuler dessus.
- Mh, sans doute, mais j’ai pas envie d’aller tenter l’expérience.
Rien que l’idée de partager mon espace vitale avec un trouduc pareil me dégoûtait. Hors de question de l’approcher plus que nécessaire et encore moins de le toucher. J’en avais des frissons rien que d’y penser. Et j’parle pas des délicieux frissons que Red savait me procurer. Nan, loin de là. On parle bien de dégoût ici. Pas besoin de lui demander pour savoir que Moore partageait mon ressenti à cette idée. Le seul cadre dans lequel j’accepterai un contact physique avec Alex, ce serait bien pour lui en coller une.
- J’ai l’impression de lui rappeler tous les matins à quel point il me fait chier et tous les jours ça le fait rire et il pense que je suis “de mauvaise humeur ce matin”. Je lui aurais bien fait bouffer sa guitare si je tenais pas à ce job. Donc ouais, je veux bien te croire.
Le café c’est bien, pouvoir assommer Alex c’est mieux. Il n’y a rien de tel qu’un bon coup dans la gueule pour remettre les idées à leur place. J'espérais que cette claque nous offrirait quelque jours de répit. Ca me ferait chier de poser mes jours de congés juste pour ne pas voir sa tête de con. J’ai mieux à faire que ça. Et en ce moment, je pouvais pas trop me permettre de laisser mes élèves sur la touche.
- Ça devrait aller. Je pense que toute la salle de pause est prête à témoigner qu’il est allé trop loin sur ce coup là.
J’allais peut-être pas dire à Moore que j’étais un habitué des excès de colère et qu’il m’était déjà arrivé d’en coller une à un collègue. Assez étonnant qu’Alex n’y soit pas passé, mais on m’avait bien fait comprendre qu’il ne faudrait pas que ça se reproduise.
- Tu vas sans doute te prendre un bon savon. Enfin, si Alex a l’intelligence d’aller se plaindre à la bonne personne. S’il a deux sous de bon sens, il va comprendre qu’il a merdé et que ça risque de se retourner contre lui. On est pas les seuls qu’il fait chier.
Clairement, sa réplique juste avant que Moore lui en colle une, était sexiste. Il avait mérité cette claque. Alors certes, la violence ne résout pas les conflits, bla bla bla, mais au moins là, le message était bien passé. C’est un peu triste de gâcher son talent en étant stupide à ce point. Enfin, je pouvais parler, j’étais pas franchement mieux placé sur l’échelle de la connerie.
- Surtout que ça me ferait bien chier de te ressembler.
Quoi ? Faut être honnête, j’avais pas envie d’avoir ni la gueule, ni le caractère de merde de Moore. J’étais très bien avec ce que j’avais et j’avais du mal à me trouver des ressemblances avec la violoniste. Alors certes, on avait tous les deux un look alternatif, des yeux bleus, une passion pour la musique et une propension à frapper sur qui nous fait chier, mais la ressemblance s’arrête là. Puis qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire si on se ressemblait ? Et qu’est-ce qu’il pensait que ça allait changer à nos vies qu’il nous le dise ? Il s’attendait à quoi ? Qu’on se révèle être des jumeaux cachés, séparés à la naissance, comme un de ces films d’ado à la con ? Je vous jure.
Je fini mon café d’un trait et regardais l’heure sur mon téléphone. Avec toutes ces conneries, j’avais pas vu mon temps de pause passer. J’allais devoir speeder jusqu’à mon prochain cours.
- Sur ce Moore, si t’as besoin d’un témoin contre l’autre con, hésite pas. Ce sera avec plaisir. Il faut que je file. Et essaye plus jamais de boire mon café.
Il fallait bien lui rappeler notre sujet de discord initial. Je finis tout de même avec un sourire en coin avant de retourner vers ma salle de cours. Putain, c’est que j’aurais presque envie de dire qu’elle est pas si chiante finalement et que je l’aime bien. Mais plutôt crever que de l’admettre à voix haute.
Sujet: Re: I'd rather die, Than live my father's life, And pretend like I'm satisfied feat. Ache Jeu 4 Juil 2024 - 18:56
I'd rather die, Than live my father's life, And pretend like I'm satisfied feat. @Achilles Hightower
Une petite part de moi n'en revient toujours pas d'avoir collé une baffe à cet abruti. Je fais doucement craquer mes doigts et m'étire un peu tout écoutant le grand brun, visiblement tout aussi excédé que moi, se plaindre du manque total de gènes et de limites de notre collègue. Pour une fois qu'on est d'accord tous les deux, c'est rare. Bon, après il faut dire qu'on n'a jamais vraiment pris le temps de discuter ensemble. Ce n'est pas un secret, ni lui ni moi ne sommes très bavards, encore moins du genre à aller vers les autres, ce n'est donc pas si étonnant que ça.
Mais je dois bien avouer que son caractère à tendance à me mettre en rogne, un peu comme si ses propres émotions faisaient écho aux miennes, les amplifiant et me donnent envie de tout envoyer chier. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais c'est comme ça, je ne contrôle pas, alors ouais, quand je le sens de mauvais poils, je me tiens à distante. Quand je le suis aussi d’ailleurs, du coup on ne se croise pas souvent, tellement peu que je ne connais pas son prénom. Je n'ai pourtant aucun mal à admettre qu'il est très bon dans son domaine, c'est un excellent pianiste, ses élèves en disent globalement du bien, et j'ai même eu la chance de l'entendre chanter une ou deux fois, il est doué.
Il affiche un air de dégoût assez violent quand il me parle d'Alex, lui aussi lui a déjà dit clairement d'arrêter de le faire chier, ça me rassure un peu d'un côté, parce que je commençais à me demander si le problème ne venait pas de moi finalement... j'avais l'impression de ne pas être assez clair, ou encore de lui envoyer je ne sais pas quel genre de signaux qu'il aurait pu comprendre de travers. Mais non, il est juste encore plus con que ce que je pensai. Je souris quand mon collègue parle de faire manger sa guitare à son propriétaire pour se détendre. Oh, comme je suis d'accord.
- S'il pouvait aller se pendre avec les cordes, ça nous ferait des vacances.
Bon, je ne le pense peut-être pas entièrement, c'est peut-être un peu extrême, mais clairement je n'en suis pas très loin... il m’insupporte ce mec. C'est seulement à ce moment-là que je me rends compte que je suis peut-être allé un peu trop loin, merde, je n'ai pas réfléchi avant, et si je risquais de me faire renvoyer ? Je me retrouve assise au sol, à réfléchir à mes options... Est-ce qu'il peut se retourner contre moi ? Me faire coller un blâme ? Merde ! Croisons les doigts qu'il soit trop bête pour en avoir l'idée. Je confie tout de même mon inquiétude au pianiste, et croyez-le ou non, mais il me rassure.
Monsieur Hightower, en chair et en os, qui me dit que toute la salle de pause acceptera sans doute de témoigner en ma faveur si ça en arrive là. Bah putain, heureusement que je suis assise parce que je ne l'aurais pas crue. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j'étais persuadé qu'il ne m'aimait pas du tout. Peut-être que j'avais tort finalement... j'arrive même à le trouver sympa finalement. Je le regarde, un peu ébahis... je m'attendais plutôt à me faire remonter la bretelle à vrai dire. Déjà, j'ai fini le café, ensuite je l’entraîne dehors sans lui demander son avis, et ensuite je me plains ? Et pourtant, aussi incroyable que ça me paraisse, il semble qu'on se comprenne.
Il continue un peu en me disant que je ne risque pas grand-chose finalement, un petit quelque chose dans sa façon de parler me laisse croire que c'est du vécu cette histoire de savon passé. Vu le caractère du garçon, ça ne m'étonnerait qu'à moitié, je l'imagine parfaitement avoir déjà décollé une droite à quelqu'un sous le coup de la colère. Espérons que ça ne soit pas l'autre tanche, sinon ça pourrait passer pour du harcèlement. Le grand tatoué finit de me rassurer en disant qu'on n'est pas les seuls qu’il fait chier, et effectivement, j'ai déjà entendu des bruits de couloir, d'autres profs qui se plaignaient de son comportement. Quoi ? Ce n'est pas parce que je ne parle pas aux gens que je ne sais pas écouter ce qui se passe autour de moi.
- T'as raison... j'espère juste qu'il sera assez con pour ne pas penser à se plaindre.
Peut-être que j'ai jeté un peu d'huile sur le feu en ajoutant que ça l'aura peut être dissuadé de venir nous répéter à quel point ils pensent que nous nous ressemblons, le pianiste et moi. Je vous avoue que je ne vois pas vraiment en quoi... ouais on a tous les deux les yeux bleus et un caractère à la con, je n’ai jamais eu de souci pour l'admettre. Mais à part ça... notre pseudo similitude vient plutôt du fait qu’on s'habille de la même façon, rien de plus si vous voulez mon avis. Il me jette une pique, et j'ai franchement du mal à discerner s'il est parfaitement sincère et tente de m’insulter, ou s'il fait un peu d'humour... dans tous les cas, on peut dire que je l'ai mérité... mais je ne peux pas ne pas répondre. Je hausse un sourcil et lui réponds sur le même temps.
- Ha, mais je te retourne le compliment ! J'ai déjà bien assez d'emmerdes avec mes demi-frères pour avoir besoin d'un autre.
D'autant plus que je sais que j'ai un frère jumeau qui se cache quelque part dans le monde... si je suis quasiment certaine que ma génitrice a au moins habité dans cette ville, rien ne me dit qu'elle y vit toujours, et rien ne me dit non plus que mon véritable frère ne s'est pas barré non plus. On se lance un regard entendu, finalement ce n'était pas si violent, juste un échange de faits... je pense que je vais vraiment finir par l'apprécier... il n'est pas si mauvais que ce qu'il laisse transparaître.
Il finit par avaler son café, et je regarde l'heure en même temps que lui, l'heure des prochains cours va commencer bientôt... je vais pouvoir me chercher une salle de libre pour bosser tranquillement sur mes compositions et sur le prochain récital. Je termine également mon mug et me redresse en prenant appui sur le mur. Je hoche la tête quand il me dit que je peux compter sur lui si j'ai besoin d'un témoin et ça me fait sourire. Sourire qui se transforme en un très léger rire quand il ajoute sa remarque sur le café.
- Hé ! Je t'en ai rendu quand même !
Son petit sourire me laisse comprendre qu'il ne l'en tient pas vraiment rigueur, et c'est tant mieux ! Non pas que je participe à la bonne ambiance en salle de pause, mais c'est toujours mieux si on ne s’entres-tu pas entre deux cours. Je me promets quand même de faire un peu plus attention à relancer la cafetière si je la termine, je ne laisserai plus l'autre crétin me distraire.