Sujet: Life took another turn, A hurricane has washed away the fire that once burned ¤ ft. Jim & Achilles Ven 22 Mar 2024 - 23:50
TDOPOM Bad OmensclickAstoria & Jim & Achilles xxx« Life took another turn, A hurricane has washed away the fire that once burned » Lundi 22 Janvier 2024, à la coloc.
Il est presque dix-neuf heures quand je repose ma guitare, dans son étui au bout du canapé. Ça a été une séance plutôt cool, comme c'est bien souvent le cas avec Jim. Notre complicité s'est décuplé depuis ces quelques mois que nous avions passés sous ce nouveau statut de couple. Ça a toujours été comme un rêve de gosse, un fantasme inatteignable et pourtant, j'étais aujourd'hui dans ce salon si familier, à dévorer des yeux l'homme que j'aimais depuis des années sans me retenir de lui dire à quel point il était beau, à quel point je l'aimais, des étoiles dans les yeux chaque fois qu'il m'apprenait un nouveau morceau, que nous composions parfois à deux.
« T'es vraiment un super prof, tu sais ça !? » dis-je en passant mes jambes par-dessus les siennes pour venir m'installer sur les genoux de mon amoureux, nouant mes bras autour de sa nuque. « Et dire que c'est notre dernière répète avant un moment. Font chier ces exams ! » pestais-je en faisant la moue. Les partiels approchaient et j'avais intérêt de carburer pour mes révisions car si je maîtrisais mes sujets, je devais encore terminer pas mal de mémoires pour la fin du semestre. Alors puisque je n'allais pas voir mon géant de toute la semaine et sûrement pas le week-end prochain – escapades gémellaire au programme – autant en profiter au maximum ce soir. J'embrasse tendrement Jim en caressant sa joue de mon pouce, mon corps s'embrasant toujours avec la même intensité lorsque ses lèvres frôlaient les miennes. C'est dingue ! J'ai encore du mal à me dire que tout ça est réel...
C'est peut-être en parti dû au fait qu'en dehors de ces murs, nous n'osions pas vraiment nous afficher. Non pas par regard des autres, je m'en foutais complètement de ce que les gens pensaient, que ce soit sur la différence d'âge, de taille ou de style. Ce qui était plus complexe, c'était que mon grand frère ignorait tout de ma relation avec son meilleur ami... Si les Scarlet Zombies de la maison étaient au courant ainsi que mon double et acceptait -plus ou moins – cette relation, il restait tout de même une ombre au tableau. Je savais que Ache avait compris pour mon crush lorsque j'étais ado, ses regards pour me dire « trop vieux même pas en rêve gamine ! » et sa manière d'être avec moi, si protecteur et aimant... Je me sentais tellement mal de lui mentir comme ça, encore plus depuis Noël et la gaffe de mon jumeau.
Bon, ok ça ne m'empêchait pas de fourrer ma langue dans la bouche de Jim et de me rouler sous les draps avec lui dès que l'occasion se présentait, faut pas déconner non plus ! Mais bon, je me sentais toute petite dès que mon aîné était dans la pièce, cherchant le meilleur moyen d'entamer cette conversation... Maman m'avait conseillé de ne pas traîner, au risque de voir les choses exploser, mais j'avais si peur de tout foutre en l'air, les Scarlet, ma relation avec mon frère qui était mon idole absolue, l'amitié entre lui et Jim... C'était toute ma vie qui était en jeu et je me sentais incapable de bouger, de réfléchir à la situation.
Et pourtant, il allait falloir le faire... Car en effet, un bruit retentit dans l'entrée, une porte que l'on ouvre rapidement, suivi d'une voix hélant le nom de mon guitariste et je me fige immédiatement. « Merde ! » soufflais-je en bondissant comme un lapin apeuré, me retrouvant sur mes pieds plus vite que j'avais cligné des yeux. Achilles venait d'entrer dans la maison ! Mon cœur se mit à battre à tout rompre et bien que nous étions seulement en train de nous embrasser sagement, je ne pus m'empêcher de remettre mes cheveux et ma tenue en place, comme si j'étais toute débraillée alors qu'il aurait fallu pour ça que mon pull couvre à peine mon estomac pour une autre raison que le fait qu'il soit crop top. je tirais malgré tout un peu dessus bien que ce soit inutile, il ne couvrirait pas ma peau ni ce bout de sous-vêtement qui dépassait exprès pour provoquer Jim. Jim dont je m'éloignais le plus possible dans le temps imparti avant que mon frère n'avance dans le vestibule et nous trouve sur le canapé. Je ne savais même pas ce que faisais Jim, tournant le dos à tout le monde pour cacher la rougeur de mes joues de criminelle. Car oui, c'était bien un crime que de se vautrer avec le meilleur ami de son grand frère... Un putain de crime sexy, mais un crime quand même, surtout à ses yeux. Partitions en main pour ne pas trembler de la tête aux pieds, je tentais une voix décontractée – mouais... « Hey grand frère ! » signalais-je ma présence en souriant d'un air aussi assuré que mes compétences d’actrice le permettaient. Avait-il eu le temps de nous prendre sur le fait ? Bordel, on est mort si c'est le cas ! Jim... pitié... dis un truc, n'importe quoi pour entamer une conversation neutre...
Le cours d'aujourd'hui m'a fait le plus grand bien, malgré la fatigue très présente depuis quelques jours. C'est un secret pour personne, le mois de janvier n'est jamais très facile pour moi. Avec Astoria, nous sommes allés tous les deux sur la tombe de ma mère il y a quelques jours, pour aller mettre un coup de propre dessus et poser de nouvelles fleurs, d'habitude j'y vais seul, c'est quelque chose que j'aime faire par moi-même, un peu comme pour me faire pardonner ce qu'il s'est passé il y a maintenant 9 ans. Mais cette année, ma copine a insisté pour m'accompagner et m'aider, elle voulait venir rendre hommage à sa belle-mère. Alors j'ai accepté, et même si ça n'a pas été simple, ça a été une belle journée.
Toute fois, la taille des cernes qui ornent mes yeux attestent de ma piètre qualité de sommeil. Comme tous les ans, je fais des cauchemars à répétition, comme tous les ans, je revois en boucle ce jour funeste et comme tous les ans, je fais semblant que tout va bien. Après tout, je n’ai jamais vraiment bien dormi, alors ça ne change pas tant que ça de d’habitude, et en plus ça finit par passer quand le mois suivant démarre et que j'arrive à passer à autre chose. Comme aujourd'hui d’ailleurs, pouvoir passer un peu de temps avec Jelly me fait le plus grand bien et me concentrer sur la musique me ferait presque oublier tout ce qui peut graviter autour de nous en ce moment.
Je la regarde en souriant tendrement alors qu'elle range Riff dans son étui. Elle est tellement belle. Nos cours se passent toujours extrêmement bien, et même encore mieux depuis que nous sommes ensemble. Mais attention, on reste le plus sérieux possible, on est là pour bosser et rien d'autre... Comment ça vous ne me croyez pas ? Bon, oui, OK, vous avez raison, ça m'arrive d'aller lui voler un baiser de temps à autre ou encore de l'embêter en la chatouillant. En même temps, vous avez vu ma copine ? Évidemment que j'ai envie de l'embrasser et de la câliner en permanence... mais je sais parfois rester sage et on bosse vraiment bien ensemble. Je me fais outrageusement tirer de mes pensées par sa voix qui me complimente. Je pose à mon tour ma guitare contre la table basse.
- C'est surtout que j'ai une excellente élève, t'es vraiment douée.
Je l'aide à venir s’asseoir sur mes genoux, une de mes mains vient se poser sur la cuisse tandis que sa jumelle glisse sur sa taille pour la rapprocher de moi. Le sujet de ces examens vient sur le tapis. Ça ne me fait pas vraiment plaisir non plus de devoir annuler nos prochains cours et encore moins qu'on ne puisse peut-être pas se voir dans les prochaines semaines. Tant pis, dans le pire des cas, je sacrifiais mes pauses de midi pour aller la voir à la fac. Je viens déposer un baiser sur le bout de son nez pour effacer cette petite moue boudeuse avant de surenchérir.
- Tes études d'abord sweetheart, on aura tout le temps du monde après. Et puis... ma main quitte sa cuisse pour remonter doucement le long de son ventre dénudé et je viens caresser sa peau du bout des doigts. Je peux peut-être t'aider à réviser, je suis sûr qu'on peut trouver un moyen de te motiver.
Je viens faire claquer l'élastique du collant en résille qui dépasse de son jean, un grand sourire collé aux lèvres avant qu'elles ne viennent m'embrasser en glissant sa main sur ma joue. Je la serre un peu plus contre moi et approfondis ce baiser. Ce cours est définitivement terminé je suppose et je ne vais pas m'en plaindre, surtout que mes colocataires ne rentreront qu'assez tard ce soir, alors ça veut dire qu'on a la maison pour nous tous seuls. C'est bien parti pour une soirée films, câlins et bisous dans le canapé, ce qui me convient parfaitement.
Tant qu'elle est là, tout contre moi, plus rien d'autre n'a d'importance autour de nous, de notre petite bulle. Et je dois bien avouer que même si ça me fait un peu peur, j'ai hâte que ce « nous » ne soit plus un secret, ne plus avoir besoin de faire attention à chaque geste et mot, et surtout ne plus culpabiliser de cacher la vérité à Ache. C'est ça qui me fait le plus mal dans cette situation, mais en même temps, je ne me vois pas trop débouler chez lui en lâchant un « Hé ! Salut bro, comment ça va ? Tiens au fait, tu vas rire, on est un peu vraiment bro maintenant parce que j'me tape ta sœur depuis trois mois, j'espère que ça te gêne pas ? » ridicule hein... quoi que ? Si j'ai envie de mourir, ça peut être un bon moyen d'arriver à mes fins.
Plus sérieusement, j'ai déjà essayé de lui en parler, de faire des allusions... mais à chaque fois, il était finalement d'une humeur massacrante, et ce n'était clairement pas le bon moment. Alors voilà, j'ai fermé ma gueule et je n'ai rien dit, mais ça commence un peu à me peser, surtout quand Jelly vient assister à nos répétitions... La dernière fois c'était vraiment pas discret, j'ai dû me retenir de la regarder tout du long, j'ai prétexté un mal de ventre à mon silence inhabituel... et Zepp m'a couvert tout en se foutant allègrement de moi. Bon, j'ai assez pensé à ce moment plus que gênant, et j'ai bien plus important à faire là tout de suite.
Je grogne un peu contre ses lèvres quand elle commence à tirer légèrement sur mes cheveux, je resserre ma prise sur sa taille... ma chambre n'est pas si loin après tout... mais ça sera pour un autre moment parce que j’entends la porte d'entrée s'ouvrir d'un coup. Je m'écarte un peu de ma chérie, prêt à saluer mon colocataire qui a dû rentrer plus tôt que prévu finalement, quand j’entends mon nom, crier depuis le pas de la porte. C'est pas Zepp... OH PUTAIN, ACHE ! Je blêmis d'un coup et aide Astoria à se mettre sur ses pieds. Je me redresse un peu pour attraper les feuilles de cours qui sont sur la table et fais comme si j'étais en train de les trier. Aller, on agit normalement ! Je souffle un coup et interpelle le chanteur.
- Hey Ache, entre on est dans le salon.
Je secoue un peu la tête pour reprendre contenance et fais du mieux que je peux pour paraître comme d'habitude. Aller mon vieux, tu peux le faire. Normalement il n'a pas pu nous voir depuis la porte, le canapé sur lequel nous nous trouvions n'est pas visible de là où il se trouve. Parce que s'il m'a vu, la langue dans la bouche de sa sœur et les mains sous son t-shirt... je suis mort. J'ose glisser un regard vers Jelly qui a salué son frère, elle a l'air tout aussi tendu que moi, ça n'aide pas putain... vite fait un truc, dit quelque chose Jim !
Je glisse ma main sur ma bouche pour effacer toute trace du baume à lèvres de Jelly des miennes et me met debout. J'avance vers Ache en forçant un sourire pour lui donner une accolade, ouais ça, c'est ce que je fais habituellement impec ça va le faire.
- T'arrive pile au bon moment mon vieux, on vient de finir de bosser. Qu'est-ce qui t'amène ?
Toujours pas de message. Il fait chier. Une heure que je suis rentré du boulot. Déçu que Red ne soit toujours là. Il devait revenir sur Fall River ce soir après presque une semaine passée à Boston avec Blue. Putain. Ça me fait chier d’être comme ça, à tout remettre en question. En même temps, Red se plaint sans cesse qu’il n’a jamais de nouvelles de son collègue et là, un message, pour une “mission urgente” et il court à Boston en me plantant sur place. C’est à se demander ce qu’il ressent pour son collègue. Ah mais putain ! J’suis pas une gamine jalouse. Mais en même temps Blue… Il m’en parle tellement souvent…
Vous savez quoi ? Fuck it. Je vais pas passer ma soirée à l’attendre comme une princesse désespérée. Je claque la porte de mon appart en direction de la coloc. J’envoie quand même un message à Red pour lui dire où je vais. Juste au cas où, si jamais il lui prend l’idée de vouloir me voir. S’il en a encore quelque chose à foutre. Bref, je n’ai même pas besoin de réfléchir, je connais le chemin vers la coloc par cœur. Ça me laisse le temps de rager intérieurement. Y a quand même une partie de moi qui sait que Red va revenir ce soir et j’ai hâte de le retrouver. J’suis presque convaincu par cette idée que c’est limite si j’ouvre pas la porte avec un sourire.
- Bonsoir ! J’vous ai manqué ?
Ça fait longtemps que je suis pas venu à la coloc. Il faut dire que je viens de moins en moins depuis que Red vit quasiment chez moi. Mais les habitudes se perdent pas. Je rejoins Jim et Astoria qui sont dans le salon. Le premier vient me prendre dans ses bras pour me saluer. Je me laisse faire en grognant, par principe. Il y a un truc bizarre. Une ambiance étrange qui se dégage des deux mais j’arrive pas à mettre le doigt dessus. Je désigne une des guitare qui traîne dans le coin de la pièce, comme si elle avait venait d’être posée là :
- Ah merde, je vous dérange en plein cours ?
Je pensais pas que Jim continuais à donner des cours à Jelly. C’est plutôt cool, je crois que j’avais fini par me faire à l’idée que ma soeur n’avait pas toujours besoin de moi. Et que Jim était sans doute un meilleur prof de guitare que moi. Sans attendre vraiment de réponse, je vais à la cuisine et sort trois bières du frigo que je décapsule. Je reviens alors dans le salon et m’installe dans le canapé entre Astoria et Jim. Je leur tends à chacun une bouteille.
- Ça va ? Vous en faites des têtes. Les autres sont pas là ?
Je parle évidemment de Zepp et de Maïa. Qui sont censés vivre ici aussi. Mais ils sont peut-être sortis. C’est pas très grave, même si j’aurais bien aimé que Zepp soit là au moins. Simplement parce que c’est mon meilleur pote aussi et il est en général plus posé que Jim. Quoiqu’il était étrangement silencieux Jim, ce soir. Vraiment une ambiance bizarre. Je vais finir par croire que c’est pas un cours de guitare que j’ai interrompu.
Sujet: Re: Life took another turn, A hurricane has washed away the fire that once burned ¤ ft. Jim & Achilles Mer 10 Avr 2024 - 23:30
Jim Morgenstern aime ce message
TDOPOM Bad OmensclickAstoria & Jim & Achilles xxx« Life took another turn, A hurricane has washed away the fire that once burned » Cette coloc était un havre de paix, tout le monde aimait aller et venir à sa guise, on était toujours le bienvenue et ça faisait plaisir. J'avais passé pas mal de temps ici depuis toute jeune, avec Ache qui nous traînait parfois quand les parents sortaient, mais je devais admettre que mes visites étaient de plus en pus fréquentes, en particulier à l'étage où je passais quelques nuits depuis trois mois bientôt. Ou sur ce canapé, à câliner mon géant tant que personne n'était là. Tout était super et cette fin de cours était savoureuse, excitante même ! Les mains de Jim sur ma peau me rendent folle et le goût de ses lèvres piercées me font toujours le même effet, c'est chaque fois plus incroyable ! C'est peut-être parce que je suis amoureuse, oui, la lune de miel se prolonge et j'adore ça !
Mais elle a bien failli se terminer par un meurtre... Quand je vous dis que TOUT le monde aime venir ici... Voilà que la voix de mon frère surgit de nulle part et mon cœur fait un bond en même temps que moi qui me retrouve sur mes pieds. Bordel, c'est pas passer loin ! On était sur le point de déraper, j'avais très envie que Jim me motive à réviser, nous savions tus les deux à quoi il pensait et ça me plaisait beaucoup trop ! Alors quand Achilles est arrivé, mon estomac s'est retourné, la peur m'a envahie d'un coup. Jim tente d'être naturel et part enlacer son ami, j'espère en ne se collant pas trop à lui parce que moi j'ai bien senti ce qui se tramait sous les coutures de son jean quelques secondes pus tôt et ça ne plairait pas du tout à mon frère...
J'enlace à mon tour mon frère, ce qui le fait moins faire la moue que lorsque c'est quelqu'un d'autre et ça me rassure un peu sur le fait qu'il ne nous a pas surpris. « Tu déranges jamais, tu sais bien. » dis-je en le relâchant, le regardant filer à la cuisine. Je me tourne vers mon petit ami et me met à signer rapidement « Putain c'était chaud ! On fait quoi maintenant ? » mes mains tremblant légèrement à l'idée de nous faire chopper. Il faut qu'on se mette d'accord sur un plan, mais avec Achilles dans les parages, ça ne va pas être évidant... J'allais reprendre mes signes quand les pas de mon aîné résonnèrent et j'abandonnais pour aller m'installer sur le canapé, près de ma guitare dont je fermais l’étui doucement pendant que Jim prenait la sienne pour la ranger aussi, à l'autre bout du canapé. Gestes qui laissèrent tout le loisir au grand tatoué pour s'installer entre nous deux, brisant notre bulle pour de bon. Un regard peu assuré à Jim et je me détourne pour observer cette bière qui m'est tendue.
« Merci. Des têtes ? Nan, tout roule. J'suis pas super satisfaite de ma performance ce soir, mais ça va passer, tu m'connais. » Quand je vois la tête de Jim de l'autre côté, je comprends qu'il y a un double sens, comme bien souvent, et signe un « désolée » à mon amoureux quand Ache tourne la tête vers lui alors qu'il explique pourquoi les autres ne sont pas là. Tout tourne dans ma tête pendant ce temps-là, je n'écoute même plus les garçons et cherche un moyen de m'en sortir sans un bain de sang... Ache est intelligent, trop pour son bien, il a déjà capté que nous n'étions pas à l'aise, il va chercher à creuser et là on va crever... Bon, j'avoue, c'est surtout Jim qui doit craindre pour sa vie parce que moi... bah il me considère comme sa toute petite sœur, la perle à protéger, il ne comprend pas toujours que je suis une femme de bientôt vingt-et-un ans et sait m'assumer.
« Ça me fait plaisir de te voir, on s'est pas beaucoup vu depuis Noël ! Mais... Tu venais peut-être pour une soirée entre mecs... » fis-je d'un air un peu désolée. Si je m'éclipsais, tout irait bien, non ? Bon, ok, je vois les signes de Jim derrière qui m'interdisent de le laisser seul avec Achilles et je ne sais plus quoi faire... pitié, sauvez-nous ! Si seulement Helios était là, il aurait pu détourner l'attention et me couvrir ! Ou même Zepp ou Maya ! Les gens ne vont et viennent pas autant que ça en fin de compte...
Je crois bien que je ne suis jamais redescendu aussi vite d'un état second. Bien qu'ici nous ne parlons pas d'alcool, Astoria a sur moi un effet dévastateur, et je n'ose même pas imaginer ce qui se serait passé si Achille avait débarqué dix minutes plus tard... en fait si, je l'imagine très bien... une fois le choc passé d'avoir trouvé sa petite sœur à moitié à poil dans le canapé avec moi, il m’aurait très certainement arraché les couilles et laissé me vider de mon sang en plein milieu du salon. C'est donc avec cette image en tête que je me recoiffe rapidement en arrière et tire un peu sur mon grand t-shirt pour qu'il arrive plus bas sur mes hanches. Bon en vrai ça ne change rien à mon look habituel et l'entrée de mon meilleur ami a eu sur moi l'effet d'une décharge électrique, me coupant toutes envies aussi vite qu'elles étaient arrivées. Je tente donc d'agir normalement.
- Oh t'imagines pas à quel point ta présence a manqué à cette maison !
Une fois mon ami salué d'une accolade, je le vois aller faire un câlin à sa sœur, bien plus enthousiaste que face au mien. En temps normal, j'aurais joué les mecs outrés et en aurais remis une couche, quitte à le faire chier, mais là, je suis bien trop sonné pour réagir. Bon sang ce n'est pas passé loin, un peu plus et Zepp aurais pu creuser un trou dans le jardin pour y entrer ma dépouille. Comme si elle lisait dans mes pensées ma chérie signe pour que son frère ne nous entende pas. Elle a l'air paniqué... Je lui réponds de la même manière, me permettant de signer rapidement, car je sais qu'elle a l'habitude avec Zepp.
- Ça vas aller sweetheart, il ne nous a pas vus, je serais déjà mort sinon... Je n'en sais rien, il a l'air de bonne humeur non ? On reste calme et on agit normalement, on avisera ensuite, peut-être que c'est un signe pour qu'on lui parle ?
L'idée vient de me passer par la tête… Et si en fait, c'était le moment ? Si on en profitait pour lui parler ? Comme je l'ai dit à Jelly, globalement il a l'air d'être enjoué aujourd’hui, on n'aura peut-être pas de meilleurs créneaux pour avoir cette discussion, enfin, je ne sais pas s'il y a vraiment de bons moments pour ça en fait. J'ai des doutes. Enfin, le fait est qu'il n'est pas allé directement s’étaler dans le canapé en râlant que la vie, c'est de la merde et en vidant ma bouteille de whisky. Donc j'estime qu'il est dans de bonnes dispositions. En plus il n'y a que nous trois, c'est peut-être la meilleure façon de lui annoncer, sans tous les Scarlet qui iront de leurs commentaires ou autres...
Ache revient et s'installe entre Astoria et moi pendant que je finis de ranger notre matériel. Merde Ache trouve qu'on agit bizarrement... Je prends quelques gorgées de la bière qui me tend, après l'avoir remercié, pour cacher ma gêne. Mon cœur t'est trop forte, elle trouve une excuse bien crédible, même si je ne peux pas m’empêcher de relever un sourcil quand elle parle de sa « performance » de ce soir. Tu parles d'une performance interrompue... je lui lance un sourire plein de sous-entendu dans le dos de son frère qui ne me voit pas. Je réponds rapidement, autant à son excuse qu'à sa suggestion d'ailleurs.
- Tu sais, tu peux déjà être fière de toi, tu te débrouilles vraiment bien. Tu n'étais pas loin en plus, c'est juste pas le bon jour, c'est tout. Ça arrive même au meilleur... demande à Ache, on en a eu des répètes ou y' a rien qui allait.
Tout en désignant Achilles je me remémore tous ces moments ou il pétait les plombs en répétition parce que je pouvais foirer une note ou que je me ramassais, m'attirant les foudres de nos amis... ça finit bien trop souvent en bataille d'un peu tout ce qui nous passe sous la main dans ces jours-là, mais c'est important de décompresser aussi un peu de temps en temps... et je dois bien avouer être particulièrement frustré de l'interruption de mon ami pour ce soir... le prochain cours, on le fait dans ma chambre voilà ! Je sors de mes pensées quand Ache demande où sont les autres.
- Ho rien de bien fou, Zepp est chez parents, ils avaient besoin d'un coup de main je crois, et pour Maia une de ses collègues l'a invitée pour une soirée détente en SPA, elle n'allait pas refuser ça haha !
Je remarque du coin de l’œil que Jelly est perdue dans ses pensées... oh pitié mon cœur ne me lâche pas une dinguerie... elle interpelle son frère qui se tourne vers elle pour simplement proposer de s'en aller... Alors, comment dire... non ? Je signe rapidement et discrètement dans le dos d'Achilles.
- Ne me laisse pas seul avec lui... je vais faire une boulette. Je t'en supplie, reste avec moi !
J'ajoute alors à voix haute.
- Bah je ne sais pas ce que t'en pense Ache, mais sinon je peux toujours commander des Pizzas et on se fait une petite soirée chill entre nous ? Je comptais faire ça de toutes façons... Allez je vous invite, ça fait longtemps. Je reviens, je vais voir si j'ai de quoi grignoter en attendant.
Mes plans pour la soirée changent finalement notre soirée pizza, Netflix et chill en amoureux n'est plus seulement entre amoureux... autant faire en sorte que ça se passe bien, il en va de notre survie. Alors je peux bien inviter Ache aussi.
Je prends ma guitare et les feuilles de cours que je vais déposer contre le meuble à côté de l'escalier, puis part dans la cuisine, je prends le flyer de notre pizzeria favorite ainsi que deux paquets de chips que je vide dans des petits saladiers. J'apporte tout ça sur la table basse, Jelly semble vraiment stressée, et je n'arrive pas à m'empêcher de souffler tout bas, près de son oreille en me redressant.
- Ça va aller ne t'en fait pas, je suis là.
Achilles était en train de boire, donc je ne pense pas qu'il m'ait entendu. Ma bière est quasiment vide, la sienne aussi... je propose alors.
- Quelqu'un veut autre chose à boire ? Je pense me prendre un Whisky.
Ouais, on va tous avoir besoin de quelque chose de plus fort, je crois...
Si j’ai subi l’accolade de Jim, je rends volontiers la sienne à Astoria avec tendresse. Elle est adorable à m’accueillir de la sorte. Pendant quelques secondes, ses paroles suffisent à me convaincre que je suis le bienvenu. Le sentiment ne dure pas longtemps, un aller-retour à la cuisine plus tard, l’attitude des deux me semble toujours aussi étrange. Je veux bien admettre que je n’approuvais pas ces cours de guitare à la base, mais c’est bon, je me suis fait à l’idée. Je sais que je peux faire confiance à Jim. Il ne fera pas de mal à ma sœur et ne profitera pas de la situation non plus. Il me l’a dit lui-même. Puis Jelly sait que s’il se passe quoique ce soit, elle peut venir m’en parler, je n’ai aucun remord à confronter mon ami pour elle.
Astoria se justifie en disant qu’ils ne faisaient pas de tête particulière, simplement qu’elle n’était pas satisfaite de sa performance de ce soir. Ce sur quoi je hoche la tête. Apparemment le perfectionnisme c’est de famille. Jim la rassure avant que je n’ai le temps de le faire.
- Oh putain, m’en parle pas de ces répèt’, quel enfer. Mais bon, il faut bien passer par là si on veut progresser. Quand tu bosses, il y a toujours ce moment où t’as l’impression de pas réussir à pouvoir faire mieux, mais c’est en persévérant que va y arriver, crois-moi.
Astoria savait sûrement déjà tout ça. Un petit rappel ne fait jamais de mal. J’évite le sujet des répétitions, parce que je sais que je suis le plus chiant à être aussi pointilleux. Que voulez-vous, je n’aime pas quand les choses sont mal faites et si on galère en répétition, qu’est-ce que ça va être sur scène. Hors de question qu’on se tape l’affiche devant tout un public. Alors ouais, je mène la vie dure à mes potes par moment en répét’, mais c’est pour le bien du groupe. Tout du moins, je pense que c’est en partie grâce à cette rigueur que les Scarlet ont pu aller aussi loin par le passé. Après, pas sûr que tous mes camarades soient d’accord avec moi.
Mon attention se dirige vers Jim alors qu’il m’explique les emplois du temps de chacun de ses colocs. Rien de bien étonnant, ça ressemble bien aux deux.
- Putain, j’avoue, j’aurais pas refusé une soirée au SPA non plus. Mais pas avec mes pignoufs de collègues.
Ok, ok, ils ne sont pas tous bons à jeter. J’avais même découvert récemment que Moore n’était pas si insupportable que ça. Mais Alex… Putain d’Alex, lui il vaut son pesant de cacahuètes. Rien que de penser à cet imbécile arrive à me foutre sur les nerfs, pour vous dire. Heureusement, ce soir, je suis avec ma bière entre ma soeur et mon meilleur pote, je sais qu’il vont pas me faire chier. C’est pas une soirée au SPA, mais il y a pas de raison que ce soir m’énerve autant qu’Alex. Je souris à ma petite soeur quand elle reprend la parole.
- Ouais, c’est vrai, j’suis désolé. Ça fait longtemps que je suis passé ici aussi. Oh et non, t’inquiètes. On a rien de confidentiel à se dire avec Jim.
Puis je trouve ça stupide ces concept de “soirée entre mecs” pourquoi ? J’ai rien à cacher à ma soeur. Encore, ce serait Red à la place de Jim, peut-être que je lui aurais conseillé de pas trop s’attarder. Pas que je veuille pas d’elle, c’est juste que si Red est là… bref. J’ai pas le temps d’arguments que Jim prend le relai.
- Ouais, nan, ça me va, une soirée chill, pizza entre nous.
Ca me permettrai d’oublier que j’attend Red. D’ailleurs, j’ose pas dire que j’ai dis à mon mec de venir ici. Je veux pas qu’ils croient que je me sers d’eux comme des espèces de bouche-trou. Même si, bah, c’est un peu le cas du coup. Mais Astoria a raison, ça fait longtemps qu’on a passé du temps ensemble et j’suis plutôt content qu’elle soit là aussi. Ca me fait quand même bizarre de la voir être devenue aussi proche de Jim. D’ailleurs est-ce que c’est parce qu’elle est là que le guitariste propose de nous inviter ? Je sais qu’il est pas radin, mais c’est pas si souvent que ça arrive. Je regard Jim se lever pour aller commander les pizzas et pendant quelques secondes, je me perds sur mon tel. Toujours pas de nouvelles de Red.
Je relève la tête quand Jim me propose de passer à un alcool plus fort. J’avais pas prévu de boire, mais finalement, pourquoi pas. Je fini ma bière d’une traite et pose la bouteille vide sur la table :
- Ouais, vas-y pourquoi pas !
Il y a quand même une ambiance étrange dans cette pièce et ça me plait pas trop. Le temps à beau passé, je sens pas mes interlocuteurs beaucoup plus à l’aise qu’à mon arrivée. J’essaye de les analyser l’un après l’autre, mais j’arrive pas à trouver ce qui cloche. Ça me saoule. Je me fais sûrement des idées mais… Putain, ça me saoule, j’attends que Jim revienne, je le remerci pour le whisky et fini par craquer.
- Non mais sérieusement, qu’est-ce qu’il se passe ? Vous êtes vraiment étrange tous les deux. Et essayez pas de m’embobiner ou quoi.
Ma patience à ses limites. Je pourrais aller jusqu’à dire qu’elle est inexistante. Mais c’est faux parce que j’arrive à être patient avec mes élèves. Ma théorie c’est que la musique arrive à me créer des qualités que j’ai pas de base.
Sujet: Re: Life took another turn, A hurricane has washed away the fire that once burned ¤ ft. Jim & Achilles Mer 17 Avr 2024 - 23:38
TDOPOM Bad OmensclickAstoria & Jim & Achilles xxx« Life took another turn, A hurricane has washed away the fire that once burned » Si j'adore mon frère au plus haut point, je dois bien avouer que je n'avais pas très envie de tomber sur lui ce soir... La situation était critique, nous avions failli nous faire surprendre et je ne savais pas trop quoi faire à l'instant T. Jim avait beau dire que ça irait, je n'en étais pas certaine et m'attendais presque à ce qu mon aîné revienne avec un couteau de cuisine pour planter Jim parce qu'il m'aurait vu sur ses genoux au final ! Je n'ai pas vraiment le temps de répondre aux parles de mon géant, qui me dit que le moment est peut-être bien choisi pour lui parler de notre relation, que Ache revient déjà et coupe toute interaction entre nous, s'installant comme pur nous rappeler les limites à ne pas dépasser.
Je prétexte m'être senti médiocre durant le cours de guitare pour détourner l'attention et ma moue est parfaite, parce qu'en effet, je n'étais pas contente d'avoir été interrompu au meilleur moment, celui où j'allais mordiller le cou de mon amoureux pour lui faire perdre la tête... Je frissonnais d'horreur à l'idée d'imaginer la scène avec mon frère dans la pièce lors que les deux hommes tentent de me rassurer quant aux répétitions pourries qu'ils ont pu avoir par le passé. Je leur souris tendrement, appréciant leurs paroles qui resteraient gravées en moi quoi qu'il arrive. Achilles savait y faire pour m'apaiser dans les moments de doute, la musique étant un élément vital pour lui, il savait qu'il fallait s'accrocher en toutes circonstances. « Vous êtes choux, merci. Promis, entre deux séances de révisions, je pratique et vous ferai écouter des morceaux ! »
Le sujet des colocataires de la maison tombe à pic, mais n'est pas assez long pour détourner l'attention, Zepp et Maya n'ayant rien de particulier à faire qui mérite des heures de dissertation, malheureusement. « Oublie tes collègues, on ira ensemble si tu veux ! » proposais-je à mon grand frère. Une journée rien qu'à nous deux, ce serait hyper cool je trouve ! J'en fais rarement avec lui... En même temps, il bosse très souvent et moi je suis collé h24 avec mon jumeau et nous avons du mal à laisser la place pour quelqu'un d'autre dans notre couple à nous... Et pis, depuis quelques mois, quand je ne suis pas avec Helios, je suis avec Jim, c'est pas le moment de penser à inviter Ache !
Trop tard, Jim propose que l'on se fasse une soirée pizza tous les trois et malgré moi, une moue se forme sur mon visage. Jim et moi avions prévu de regarder la nouvelle saison d'American Horror Story, bien que ça me foute la trouille, j'aimais bien. Je prenais presque l'habitude, préférant parfois me concentrer sur le jeu des acteurs que sut les trucs glauques et flippants qu'ils faisaient ! Je gagnais quelques heures de répit par rapport à mes rêves chelous, mais j'avais envie de m'enfuir en courant. « D'accord ! Si rien n'est confidentiel, alors va pour une pizza ! Je meurs de faim en plus ! » Nan, c'était faux, j'avais l'estomac noué. Quoique, je mangeais souvent pleins de saloperies quand j'étais stressée, donc ça pouvait se tenir... Ce n'était juste pas le même type de faim. Ouais, j'ai plusieurs types de faim, cherchez pas, c'est comme ça ! Il y a l'excitation qui me donne envie de recharger mes batteries, le stress ou la tristesse qui me font manger des trucs sans m'en rendre compte, le grignotage d'agacement, la faim d'après sexe... Bref vous avez pigé !
D'ailleurs, dès que Jim pose les chips sur la table, j'en prends quelques-unes directement pouor les enfourner dans ma bouche et je sais qu'à sa façon de se rapprocher un peu de moi, il comprend que j'ai besoin de soutien. Je lève la main, prête à le toucher, cherchant le contact de sa peau contre la mienne pour me rassurer, mais je me ravise bien vite quand ma voix intérieure me met une claque pour me rappeler Ache ! « Pas pour moi, merci. J'vais me chercher une autre bière par contre ! » fis-je en me levant comme si j'étais chez moi. Ça ne gêne personne, mais je prenais vraiment beaucoup trop de liberté ici depuis la fin d'année dernière ! Jim part vers le mini-bar du salon tandis que je fonce à la cuisine, prenant le temps de souffler un bon coup devant le frigo. Il va falloir sauter le pas, crever l'abcès, et vite ! Est-ce qu'il allait me détester ? L'idée de décevoir Achilles m'était insupportable, tout autant que celle de briser quelque chose entre les deux musiciens...
Je retourne dans le salon en jetant un œil à mon amoureux. « Faut vraiment lui dire maintenant ou on est mort ! » signais-je, inquiète, avant de reporter mes mains sur ma bouteille que je tente d'ouvrir en essayant d'éviter le regard d'Achilles qui a bien dû voir que son meilleur ami n'était pas concentré sur lui mais sur moi. Et merde ! Voilà que j'ai à peine le temps de poser mes fesses sur le canapé que le chanteur nous confronte une nouvelle fois. Le ton de sa voix est assez sec pour me paralyser et je baisse les yeux comme une gamine prise en faute, ayant l'impression de me faire engueuler comme quand on était petit, avec Helios. « Je... On veut pas t'embobiner ! » me défendis-je bien rapidement.
Je prends quelques secondes pour réfléchir, qui me semblent une éternité honnêtement et lève les yeux vers Jim qui tend son verre à mon aîné sans retourner s'asseoir. Il est tout près de moi et je rêve de me jeter à son cou, mais mon corps se contente de se décaler d'un cran sur le sofa pour me rapprocher du bord et donc fatalement, de Jim. « Promets-moi que tu vas pas péter les plombs, ok ? » suppliais-je, connaissant parfaitement le tempérament de feu du grand tatoué. Il s'était après tout mis en quête de retrouver mon dernier ex pour lui faire la peau ! Ce type m'avait brisé le cœur comme jamais, j'avais mis du temps avant de remonter à la surface, à m'intéresser à quelqu'un d'autre à nouveau. Manque de pot, mes sentiments se sont dirigés vers la seule personne que je considérais comme encore digne de mon affection... Jim était quelqu'un de bien, Ache le connaissait depuis assez longtemps pour savoir qui il était, comment il était au quotidien, dans ses relations avec les autres. Mais là, il s'agissait de moi ! Sa petite sœur, la prunelle de ses yeux, la mini version de lui, celle qui suit les pas de son idole depuis l'enfance...
Je sentais l'émotion me gagnait et me rendit compte que j'avais arrêté de respirer quand la main de Jim se posa sur mon épaule, me faisant reprendre pied. S'était-il écoulé une seconde ou une minute ? Impossible de vraiment le savoir car mon esprit avait tendance à partir super loin en un quart de seconde ! « Avec Jim, on... » On quoi ? On te ment depuis des mois ? On s'aime ? On est pas les personnes que tu pensais ? On sort ensemble ? Je ne sais pas comment tourner ma phrase, mais Jim s'en charge pour moi alors que je pose ma main sur la sienne qui serre mon épaule tendrement.
Achilles est méfiant, il est loin d'être con et ce n'est clairement qu'une question de temps avant qu'il ne comprenne se qu'il se trame réellement. J'allais dire dans son dos, au final, c'est un peu le cas, mais ce n'est clairement pas ce qu'on voudrait. Après tout, on ne veut pas cacher notre relation pour garder ça pour nous, on veut juste attendre de voir comment ça évolue entre nous sans avoir les commentaires de tout le monde pour nous aiguiller. Ouais bon ok, c’est dans son dos parce que clairement je pense que ce soir sera celui de ma mort si on arrive à trouver le timing pour lui avouer... et pourtant je meurs d'envie de crever ce foutu abcès ce soir, n'en pouvant plus de devoir garder ça pour moi.
J'ai envie de pouvoir sourire comme un crétin fini quand je lis un de ces SMS, même en compagnie du groupe, j'ai envie de pouvoir lui tenir la main quand on est dehors sans avoir peur de croiser quelqu'un qui ira cafter à Ache, j'ai envie de pouvoir l'embrasser quand elle vient s'installer dans le canapé pour suivre une de nos répètes... et tout ça n'est pas possible tant que sa famille ne sait rien. C'est avec cette décision bien en tête que je me décide à finalement proposer une soirée pizza tous ensemble. Avec un peu de nourriture, on sera sans doute plus détendu, la nouvelle passera sans doute mieux auprès de celui que je considère comme mon frère depuis maintenant douze ans. Ouais nan, je suis d'accord avec vous, y' a aucun moyen qu'il le prenne bien... tant pis, plus on attendra pire ça sera.
Je reviens et pose l'apéritif sur la table, Jelly se jette sur les chips, signe de stress. Je commence à connaître ses fringales, et celle si me fait juste comprendre qu'on est sur la même longueur d'onde encore une fois. Je lui souffle discrètement à l'oreille que ça va aller, autant pour la rassurer que pour me rassurer moi-même. Je pose également le prospectus de la pizzeria, pensant laisser le temps à Ache de choisir ce qu'il lui plait. Mais visiblement, il est dans son téléphone pour le moment. De mon côté, j'appréhende de plus en plus le moment de la révélation, mais il est hors de question de ce dégonfler. Je propose donc de prendre un alcool un peu plus fort, ça me donnera un peu de courage, et ça calmera peut-être Achilles. J'ai le droit d'espérer, non ?
Ma copine elle préfère prendre une bière, alors elle se lève et va en chercher une, rien de vraiment étonnant à ça, pour toute la Scaret family, ça a toujours été « faites comme chez vous » ici, il y a juste à regarder Ache qui entre comme bon lui semble et se sert sans vergogne, on n'a jamais rien dit parce que c'est ce qu'on a voulut faire de cet endroit, un lieu où chacun vient quand il en a envie ou besoin et où il trouvera toujours une oreille et du soutien. Là, tout de suite, c'est Jelly et moi qui en avons besoin. Elle me signe rapidement qu'elle veut qu'on lui dise, qu'il ne faut pas qu'on attende plus que ça, et comme un con je hoche la tête pour lui répondre alors qu'Ache me regardait. Il n'est pas dupe plus longtemps.
Je lui donne son verre et prends un bonne gorgée dans le mien. Il nous demande ce qui se passe réellement et nous fait comprendre de ne pas lui mentir. Je souffle un bon coup pour prendre la parole, mais ma petite brune est plus rapide que moi alors je me tais et la laisse commencer. L'expression de son frère change du tout au tout quand elle lui demande de ne pas s’énerver... il semble un peu perdu, mais me jette un regard qui ne me dit rien qui vaille. Je déglutis fortement, mais reste debout sans ciller, attendant de voir où tout ça va mener.
Après tout même si je crains le tempérament de feu de mon ami, je n'ai pas à avoir honte de nous, on ne fait rien de mal, on est adultes, consentants et surtout amoureux, alors il n'a pas son mot à dire. Ce qu'on fait entre nous, ça ne le regarde pas. J'espère juste qu'il arrive à digérer la nouvelle parce que ça ferait bien trop de mal à Astoria de s'embrouiller avec lui, je refuse d'en arriver là. J'attends donc la suite de ce que ma chérie s’apprêtait a dire, mais rien de vient, on reste donc quelques secondes comme ça, à se regarder dans le blanc des yeux Ache et moi. Je finis par pencher la tête vers Jelly qui semble perdue. Je glisse ma main sur son épaule pour lui donner du courage, appliquant une légère pression sur elle.
Elle se ressaisit doucement et entame un phrase, « Avec Jim, on » ce « ON » celui-là même qui me retourne l'estomac à chaque fois que j'y suis confronté tant je suis heureux qu'il existe, celui qui me donne un petit sourire en coin tant j'en suis fier. C'est avec ce petit sourire et un regard tendre envers elle que je mêle mes doigts aux siens quand elle vient poser sa main sur la mienne, cherchant mon soutien. Nos yeux se croisent, brièvement, mais ça nous suffit. Ses yeux me font l'effet d'une grande bouffée d'oxygène. Je suis là et je ne t'abandonnerai pas Astoria. Je relève la tête vers Achilles et me décide à finir la phrase laissée en suspens, plein d'une détermination nouvelle. Il est hors de question de flancher.
- Ce que ta sœur essaie de te dire Achilles, c'est qu'on sort ensemble depuis quelque temps.
Voilà, la bombe est lâchée. Je sers les doigts de Jelly entre les miens, autant de stress que de soulagement parce que je suis ravi d'avoir enfin lâché le morceau, de l'avoir enfin avoué à mon ami. Ami qui semble ne pas trop réagir pour le moment.
- On attendait le bon moment avant d'en parler, et visiblement ce moment, c'est maintenant. On voulait être certains que ça fonctionne bien entre nous, comme c'est le cas... Je laisse cette phrase s’évanouir, ne sachant pas vraiment comment la finir. En tout cas, je suis heureux qu'on ait trouvé le moment pour t'en parler ensemble.
Non je ne lui ferai pas l'affront de lui demander ce qu'il en pense ou même comment il le prend, comme je l'ai déjà dit, ça ne le regarde pas. Je ne fais que lui transmettre l'information et même si je me doute que la tempête que nous allons déclencher, il n'a pas à être d'accord ou pas avec notre relation. Cette tempête justement, je sens qu'elle approche. Mon ami me lance un regard qui ne m'annonce rien de bon pour la suite. Aller, on reste fort, ça va aller... c'est un mauvais moment à passer, il aura le temps de décanter l'info après... il faut juste que je garde mon calme... c'est ça, tant que je reste calme tout ira bien. En tout cas, j'espère. Je caresse les doigts d'Astoria de mon pouce pour nous donner de la force.
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