You came through for me,
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Cela doit faire facilement 10 minutes que tu es assise sur ce banc, ton casier ouvert face à toi. Tu te masses doucement l’épaule gauche endolorie et fermes les yeux de lassitude. Même si plusieurs semaines sont passées depuis l’accident, il arrive que ton épaule te lance encore de temps en temps, surtout lorsque tu forces un peu trop, comme cette nuit. Tu ne te sentais pas du tout prête à reprendre le travail, mais tu ne pouvais pas non plus continuer à errer dans l’hôpital comme un fantôme, à attendre le réveil de ta meilleure amie. Tu n’étais plus toi, cette battante contre toute épreuve. Non, à la place, c’était une personne vide de toute émotion et épuisée qui avait pris possession de ton corps. Maintenant, que Lydie est revenue à elle et que tu peux enfin être rassurée de ce côté-là, tu as ressenti le besoin de revenir dans la course. Tu as bien trop trimé jusqu’à aujourd’hui pour en arriver à ce poste, il est hors de question que cet accident t’enlève tous tes efforts. Plus facile à dire qu’à faire, pourtant. Tu fais de ton mieux pour ne pas l’extérioriser, mais tes gardes sont bien plus difficiles qu’avant. Tu te fais force pour rester concentrée et ne pas faire d’erreur, mais la situation est parfois très délicate. Ton problème ? Tu ne dors presque plus. Si physiquement ton corps a réussi à guérir et à se remettre de toutes ses blessures, ton esprit en est encore loin. Tu ne cesses de revivre cet instant dans ton sommeil et te réveilles en sursaut et en sueur. Tu te refuses d’en parler à quiconque, encore moins maintenant que tu as repris le travail et que tu as mené une longue bataille avec ton psychologue pour obtenir l’autorisation de retourner à ton poste. Tes nuits se font courtes et tu n’as pas vraiment le temps de te reposer de tes longues gardes.

Ce qui explique pourquoi tu stagnes depuis plusieurs minutes alors que tu dois encore te changer. Heureusement, ta garde de cette nuit vient de prendre fin et tu ne reprends du service que dans deux jours. Tu grimaces en sentant ton épaule qui te lance à nouveau et tu te dis que tu devrais peut-être prendre un anti-douleur avant de quitter l’hôpital. Mais encore faut-il que tu bouges de ta place. Rassemblant le peu de motivation que tu as, tu te lèves et ôtes ta blouse pour enfiler des vêtements plus confortables en faisant attention à ne pas aggraver tes douleurs. Pour être allée consulter plusieurs fois, tu n’expliques toujours pas pourquoi tu continues d’avoir mal, mais tu n’es pas dupe, peut être que c’est psychologique, tout simplement. Une souffrance que tu imagines, qui n’est pas réellement là, mais qui te rappelle pourtant l’enfer par lequel tu es passé récemment. Le bruit de la porte qui s’ouvre te pousse à reprendre tes esprits et c’est là que tu croises le regard de Noah. Malgré ta mauvaise mine, tes prunelles se mettent à briller en le voyant. Lui, que tu as si peu vu ces derniers temps. Pendant que tu attendais le réveil de Lydie, il s’était enfoui dans son travail et tu ne le voyais que lorsqu’il devait apporter des soins à ta meilleure amie. Est-ce qu’il t’évitait ? Tu ne sais pas trop, mais trop occupée à t’inquiéter pour la brunette, tu n’as pas eu le temps de te poser réellement la question. Pourtant, tu sais qu’intérieurement, tu as voulu l’avoir davantage à tes côtés et sentir ses bras s’enrouler autour de toi, comme pour te rassurer sur l’avenir. Pouvais-tu l’en blâmer alors que toi-même tu t’étais fermée au monde, ne laissant que peu de personne t’approcher, mettant de côté ta personne et ne voyant que l’état de Lydie avant tout. “Salut toi”, que tu lui lâches avec un sourire. Tu ne l’admets pas, mais le savoir dans la même pièce que toi te fait du bien, comme si tu retournais petit à petit à un semblant de normalité et tu espères également qu’il restera un peu plus longtemps cette fois-ci, parce que tu refuses de te l’avouer, mais tu as besoin de lui.

@Noah Little

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Ces derniers temps avaient été durs. Depuis plusieurs semaines, Noah s'était totalement engouffré dans le travail. Il ne pensait plus qu'à ça, et c'était son seul moyen d'évacuer la frustration de cet accident qu'avaient eu Jules et Lidye. Sinon, son esprit restait focalisé sur ça et uniquement sur ça. Et franchement, ça l'aurait fait être particulièrement mauvais docteur, et mauvais dans son travail, s'il n'avait pas tout simplement tenté de faire abstraction de tout ça. Il était obnubilé par l'état de Jules, bien qu'aussi celui de Lidye. Tellement que la première semaine, son responsable, le chef de son service, lui avait proposé de prendre des congés. Ce qu'il avait refusé, en se promettant de se reprendre.

Ce qu'il avait donc fait, et dans le fond, il s'en voulait peut-être un peu de les avoir laissées tomber, toutes les deux. Enfin, trois, avec Ayem qui errait dans les couloirs, les yeux rougis par la tristesse. Mais il ne pouvait pas rester trop près d'elles, il ne s'inquiétait que trop de tout ça. Et puis, c'était pas comme s'il savait vraiment quoi dire à Jules ou Ayem, puisqu'ils n'avaient pas de certitude.

Et quand enfin, Lidye avait ouvert les yeux, il était tellement absorbé dans le boulot qu'il avait à peine eu le temps d'aller la voir pour une consultation, devant en remettre certaines sur le planning de collègues. Il enchaînait les gardes. Comme ce jour-là d'ailleurs, lorsqu'il entrait dans les vestiaires. En poussant la porte, il s'attendait à tout sauf à voir Jules. Il haussa un sourcil, et à alla s'asseoir sur le banc face à son casier, face à la jeune femme.

«Salut.» souffla-t-il, en l'observant d'abord silencieusement, avant de froncer les sourcils. «Tu as déjà repris le travail?» demanda-t-il. Non pas qu'il n'était pas content de la voir, et de la voir sur pieds, mais il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter… Encore, de la voir sans s'inquiéter plus que ça. Il se leva, et enleva sa blouse et son T-Shirt avant de passer son gros pull, puis d'aller devant la jeune femme. «Comment est-ce que tu te sens ?» demanda-t-il, pas vraiment certain si c'était l'ami ou le médecin qui demandait.

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Noah n’a dit qu’un seul mot et pourtant, tu as l’impression d’être plus apaisée, comme s’il venait de faire fuir toutes tes peurs. Tu n’es pas dupe, tu sais aussi que rien n’est comme avant. Il est assis à tes côtés, à quelques centimètres à peine et pourtant, vous n’aviez jamais été si éloignés l’un de l’autre. Toi qui tentais de le fuir en jouant à cache-cache dans les couloirs de l’hôpital avant l’accident, tu te retrouves à regretter cette proximité que vous aviez. Tu en as déjà parlé avec Lydie et même si toute cette histoire te semblait être une vaste blague au départ, tu réalises à quel point la brunette avait raison. Tu ne voulais juste pas l’admettre parce que ça va à l’encontre de ce à quoi tu crois depuis plusieurs années. Oui, c’est difficile d’admettre que tu ressens quelque chose de fort pour Noah. Encore aujourd’hui l’idée te fait grimacer. Ce n’est pas de sa faute. Ce n’est pas de ta faute. Tu n’as juste pas eu de chance avec les hommes jusqu’à présent. Ton père, ton frère… Que des exemples pour te pousser à prendre tes distances avec Noah, ce n’était qu’un mécanisme de défense. Mais depuis l’accident, remarquant l’absence du jeune homme à tes côtés, tu te rends compte que tu n’y arrives pas. Non, Juliette. Tu n’arrives pas à être toi-même s’il n’est pas là.

“C’était ma première garde depuis… Enfin, tu sais”. Tu marques un silence, ayant encore du mal à parler de l’accident, trop frais dans ton esprit encore. Le réveil de Lydie t’a enlevé un poids énorme, mais les flash de cette soirée et ta culpabilité de t’en être mieux sortie qu’elle ne te permettent pas encore de dormir sur tes deux oreilles la nuit. La voix de Noah se veut douce et elle flotte dans tes oreilles comme une berceuse. Tu te rappelles de la dernière fois, où tu t’es réveillé à ses côtés. Tu te souviens d’avoir voulu t’enfuir discrètement, quelle idiote. Tu donnerais n’importe quoi pour juste t’allonger dans ses bras là, maintenant, tout de suite. “Je vais bien”, que tu réponds à sa question, même si tu n’es pas crédible. Menteuse. Non, tu ne vas pas bien. Tu as enfoui tous tes ressentis au plus profond de toi, ne t’autorisant pas à tout lâcher tant que ta meilleure amie dormait profondément. Maintenant, que la belle au bois dormant s’était réveillée, tu n'arrives toujours pas à lâcher prise. Non, tu ne vas pas bien, mais comme toujours, tu gardes tout pour toi. “Et toi alors ? Tu travailles beaucoup, tu devrais te reposer”. Changer de sujet et te concentrer sur lui, une de tes tactiques habituelles. Il devait te connaître depuis le temps maintenant. Tu croises son regard et lui souris tendrement alors que tout ton être te demande de te jeter dans ses bras.

@Noah Little

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Quand il la regardait, il avait l'impression de la voir frissonner, comme si le monde était douloureux pour elle. Il pouvait le comprendre. Un accident de voiture, frôler la mort, c'était un traumatisme. Il n'avait pas eu particulièrement d'attrait avec les initiations à la psychologie, mais il en avait retenu beaucoup, sûrement parce qu'au même moment, c'était lui qui était suivi par un thérapeute. Certains évènements façonnaient la relation qu'on avait au monde, et celle de Jules semblait en être d'autant plus ébranlée. Et d'être le témoin de ce genre de choses lui faisait mal au plus profond de lui, sans qu'il ne soit en mesure d'en expliquer les tenants et les aboutissants.

Il hocha la tête quand elle lui répondit que c'était sa première garde depuis. Oui, il savait très bien. et il savait combien douloureux ça devait être pour elle. ça lui faisait mal aussi de se dire qu'il avait failli perdre sa pote et sa.. Et Jules. Cependant, sa réponse suivante ne lui convenait guère. Elle avait l'air de plein de choses, mais pas d'aller bien. «T'en es vraiment sûre ?» Il n'y avait pas que le fait de se tenir sur ses deux jambes qui signifiait qu'on allait bien. Et son expérience de la vie, à l'instar de son expérience médicale, ne faisait que confirmer tout ça. Il haussa un sourcil, et plissa les yeux. «Sans blague, Jules. Fais attention à toi. Et n'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit. Je serais là pour toi.» A tout moment du jour et de la nuit, c'était certain, seulement, le dire à haute voix, ça signifiait quelque chose de plus.

Levant les yeux au ciel, il finit par lever les mains vers le plafond. «Moi ça va. J'ai l'habitude de travailler beaucoup, je m'en remettrait.» dit-il en riant, bien que dans le fond, un peu de sommeil ne lui aurait pas fait de mal. Il avait besoin d'arrêter de s'inquiéter pour Jules, aussi pour Lidye bien sûr, mais avec Jules, c'était différent. Et il avait surtout besoin d'arrêter de s'imaginer la prendre dans ses bras comme pour la cajoler.

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Tu as l’habitude de venir dans les vestiaires, de t’habiller rapidement pour te préparer mentalement à passer une longue et grosse journée. Tu jetais ton stéthoscope autour de ton cou et t’attachait les cheveux de manière désordonnée avant d’enfiler ta blouse. Tu parlais du dîner avec Lidye lorsqu’elle débutait sa garde en même temps que toi et tu refermais la porte de ton casier à l’aide de ton coude, prête à affronter une nouvelle journée de travail. Mais pas aujourd’hui. Pas maintenant. Tu devrais être excitée de reprendre du service, de revoir tes patients et de faire ce que tu aimes tant. Tu te détestes profondément d’être dans cet état alors que tu ne t’en sors pas si mal que ça au final. Mais si ton corps s’est déjà beaucoup remis de l’accident, ton esprit est toujours fracturé et tu te sens impuissant face à cette hémorragie que tu n’arrives pas à arrêter. « La psychologue m’a dit que oui, c’est que ça doit être le cas » que tu lui réponds en tentant d’être le plus convainquant possible. Tu hausses des épaules et souris en y mettant tous les efforts du monde, même si c’est peine perdue. Il le sait, que ça ne va pas. Tu sais, qu’il sait. Mais tu continues de lui mentir sciemment parce que tu ne veux pas en parler. Tu as toujours été comme ça, préférant te renfermer dans une solitude que tu haïs, souffrant en silence loin de tous les regards. Tu ne peux t’empêcher d’espérer qu’il ne lâchera pas l’affaire, qu’il ne lâchera pas ta main, luttant dans ce paradoxe qui te torture. Tu n’arrives pas à t’ouvrir et repousses toute aide, mais tu veux également, il ne quitte pas tes côtés. Finalement, tu ne te comprends pas toi-même.

Sans surprise, Noah ne te croit pas. Il te connaît bien trop, plus que ce que tu ne veux admettre. Entendre qu’il serait toujours là pour toi te donne des frissons, c’est exactement ce que tu as besoin d’entendre. Il te manque, terriblement même. Tu ne l’as pas beaucoup vu ces derniers temps et si d’habitude cette situation ne t’aurais pas dérangée, là ce n’est plus la même chose. Tout ton corps le demande et ça te terrifie. Alors tu lui souris en guise de réponse, comme pour le remercier, parce que ça te touche vraiment. L’éloignement physique que vous aviez vécu ces dernières semaines te poussait à te demander si cela signifiait qu’il était passé à autre chose… Avec toi. C’est lorsque tu t’es rendu compte de son absence que tu as commencé à te poser toutes ces questions. Que représentait-il réellement à tes yeux ? Noah était-il uniquement un ami avec qui tu partageais des moments charnels le temps de quelques nuits ? Tu n’as aucune réponse pour le moment, parce que tu ne veux pas y penser. À la place, tu déposes ta tête sur son épaule, naturellement, comme s’ils étaient faits pour s’emboîter si parfaitement. Tu fermes les yeux, profitant de ce premier contact depuis une éternité, humant ce parfum si familier et apaisant. Il n’y avait que toi, avant. Tu ne te préoccupais que de tes propres besoins depuis que tu n’avais plus de famille et cette situation te convenait, pas d’attentes, pas de déceptions n’est-ce pas ? Pourtant, plus d’une fois, tu as surpris tes pensées aller vers lui. Comme à l’instant, constatant qu’il ne s’arrêtait pas de travailler. « Tu sais que si tu as besoin, c’est pareil pour toi, je ne veux pas que cet accident t’empêche de me parler si ça ne va pas ». Tu voudrais faire plus, le rassurer, le consoler, le convaincre, toutes ces choses que tu te surprends à désirer, en plus de la chaleur de son souffle et de la douceur de sa peau. Mais tu ne sais pas ce qu’il se passe dans sa tête et surtout… Où est-ce vous en êtes ?

@Noah Little

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 Un regard lancé à la jeune femme lui assurait que tout n'allait pas forcément bien. Mais c'était normal, au vu de la situation. Elle devait être totalement perdue. Et elle semblait tétanisée par l'idée de continuer d'avancer. Il pouvait comprendre, et il aurait envie de l'aider. Mais le simple fait qu'elle lui mente lui faisait rouler les yeux. C'était comme si elle ne voulait pas qu'on l'aide.«Jules... Pas à moi s'il te plait. Je te connais..» Non seulement il la connaissait, mais en plus il était un peu frustré qu'elle lui mente. Certes, ils n'étaient pas un couple, et il n'était pas supposé faire autant attention à ce qu'elle faisait, mais il savait parfaitement bien comment elle réagissait. Alors il savait reconnaître que là, ça n'allait pas. Et c'était juste fatigant de se rendre compte qu'elle mettait sans cesse des barrières entre elle et le monde.

En soupirant il posa sa tête contre celle de la jeune femme, appuyée sur son épaule. Et il entrelaça ses doigts avec ceux de la jeune femme, dont il n'avait pas brisé le contact. Il voulait qu'elle sache qu'il était vraiment là pour elle, et que ce n'étaient pas des mots lâchés dans le vent. «T'es pas possible.» dit-il en riant légèrement. «T'as eu un accident, et ça t'a bouleversé -ne dis pas le contraire s'il te plait- et tu viens me dire que si j'ai besoin d'en parler, il faut pas que j'hésite.» Alors, ça, c'était assez peu inattendu, mais malgré tout, ça restait un peu drôle comme situation. Parce que c'était clairement elle qui avait besoin d'elle. Lui, tout ce dont il avait besoin, c'était de savoir qu'elle allait bien. Peu importait du reste. peu importait la frousse qu'il avait eue de la voir comme ça.

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« Je… Désolé ». Tu ne t’es pas trompée finalement. Il sait que tu mens, que tu ne vas pas bien, comme il l’a dit lui-même, il te connaît bien trop pour gober ces mots traites que tu lui sers sur un plateau. Mais tu n’y peux rien, c’est de cette manière que tu as été façonnée. D’abord ton père, puis ton frère… Il est hors de question pour toi que tu puisses laisser un homme entrer si profondément dans ta vie pour t’abandonner du jour au lendemain. Non, tu ne l’autoriseras jamais. Jamais plus. L’idée que tu puisses changer et laisser une ouverture à quoi que ce soit te terrifies. Et tu détestes ressentir ça, cette impression d’être coincée dans cette peur qui te pousse à te fermer aux autres… « Je ne sais pas comment faire. Il y a ces pensées dans ma tête qui ne cessent de défiler et cette envie d’exploser et de dire tout haut ce que je pense tout bas… Je suis brisée Noah, cassée, foutue, irréparable, tout ce que tu veux d’autres qui reviendraient à dire la même chose ». Tu t’étonnes de lui avouer toutes ces choses, toi qui ne partages jamais ce que tu ressens réellement. Tu hausses des épaules et soupires longuement alors que la véracité de tes mots te frappe en plein visage. C’est ça, tu n’es plus bonne à rien à présent. Ta famille t’a brisé en un nombre incalculable de morceaux, si bien qu’il n’est plus possible de tout remettre en place. Tu n’arrives pas à faire confiance, à t’ouvrir en faisant tomber tes murs et encore moins… A aimer.

Cette impuissance que tu réalises en t’abandonnant contre l’épaule de Noah. Tu n’as rien fait de plus qu’admettre une vérité : personne ne peut te sauver à présent. Tu ne bronches même pas lorsque le résident emmêle ses doigts dans les tiens et tu apprécies même ce contact apaisant qui t’as manqué - sans que tu ne veuilles l’admettre bien évidemment - et en profites autant que possible. Tes lèvres s’étirent délicatement à ses paroles, comme Noah savait si bien le faire dans ce genre de moment. « Parce que je ne veux pas que l’accident nous éloigne, Noah » que tu te confies un peu trop vite à ton goût. Tu as bien senti que le résident avait du mal à t’approcher après l’accident, si bien que tu ne le voyais plus que lorsqu’il devait s’occuper de Lidye durant son coma. Alors tu as commencé à avoir peur et a développer cette idée que peut-être… Peut-être, il avait trouvé du réconfort ailleurs et qu’il n’avait plus besoin de toi. Ce qui, en théorie, ne devrait pas être important puisqu’il n’est rien d’autre qu’un ami pour toi. Alors pourquoi la pensée que sa peau puisse en effleurer une autre que toi t’agace et te fait serrer les poings ? « Je veux dire… Tu travailles tant et avec ma convalescence et l’état de Lidye avant son réveil on a pas eu beaucoup de temps pour ne serait-ce que discuter, je croyais que tu m’évitais ou que tu ne voulais plus me voir pour être honnête » que tu lui balances en riant nerveusement. Tu t’es sentie presque obligée de te justifier auprès de lui et de remettre les choses en place pour qu’il n’y ait pas de mauvaise interprétation. Encore une fois, tu venais de hisser tes murs et de refermer tes portes alors qu’elles étaient si proches de l’ouverture complète.

@Noah Little