Tu inspires et expires lentement. Tu te sens apaisée et calme. Tu n’es pas capable de dire si tu es dans la réalité ou toujours dans un rêve tellement les choses sont floues. Pourtant, tu es allongée sur le ventre dans ce grand lit, une mèche de cheveux rousse entravant tes yeux. Les deux mains sous l’oreiller, tu sens la fraîcheur de la pièce puisque tu as une jambe découverte. Toi qui es d’habitude si frileuse, tu es étonnée que la pièce ne soit pas plus chauffée. Tu ne te balades jamais dans l’appartement sans un plaid/gros pull/grosses chaussettes et Lidye ne manque jamais d’en rire d’ailleurs. Tu commences à ressentir ce léger froid sur tes épaules dénudées également, ce qui t’éloigne petit à petit de ton sommeil. Avant même d’ouvrir un œil, tu changes de position et te places sur le côté, comme tu aimes le faire si souvent. Tu as la manie de t’endormir toujours sur le côté droit, sans pouvoir en expliquer la cause. Peu importait, prête à jeter ta jambe dans le vide pour te motiver à te lever, c’est une tout autre sensation que tu ressens. Un contact qui n’a pas lieu d’être. Tu ne comprends pas, mais tu somnoles encore un peu pour t’en rendre totalement compte. Tu insistes une deuxième fois, doucement, mais ta jambe se heurte à nouveau à quelque chose. Alors tu ouvres difficilement un premier œil, puis un second. Tu bailles à plusieurs reprises avant de te rendre compte que quelque chose cloche. Ce n’est pas la couleur du mur de ta chambre, la fenêtre n’est pas au bon endroit et ce ne sont pas tes meubles. Qu’est-ce que tu fous-là ? Mais surtout et avant tout, où est-ce que tu es ?
Toutes ces questions te suffisent pour te réveiller complètement. La tête toujours posée sur l’oreiller moelleux, tu tentes de comprendre. Il ne fait pas totalement nuit puisque les quelques rayons de soleil d’hiver éclairent assez la pièce pour que tu saches que tu n’es pas chez toi. Ça te perturbe, tu ne sais pas vraiment comment réagir. Puis, tu commences à te rappeler d’avoir terminé ton service la veille et d’être allé chez Noah pour passer la nuit avec lui. Non, ce n’était pas possible. Tu te concentres davantage sur ton champ de vision et ouvres les yeux en grand lorsque tes pensées deviennent réalité : Noah était endormi à tes côtés et tu te trouvais toujours chez lui. D’abord, tu paniques. Tu ne fais jamais ça. JAMAIS. Et tes conquêtes d’une ou plusieurs nuits le savent. Tu ne veux pas donner un semblant de lien affectif à tes partenaires, alors tu quittes toujours leur appartement. C’était une règle d’or pour toi, tu ne devais pas dormir avec eux, de peur qu’ils s’attachent à la longue et que tu sois obligée de mettre fin à cette relation. Parce qu’il était hors de question qu’il y ait autre chose que du sexuel entre eux et toi. Tu te refuses toujours aujourd’hui de t’ouvrir et de tenter l’aventure. Les hommes de ta vie t’avaient bien trop déçu et blessé pour que tu t’autorises à aimer. Ton frère qui était parti sans un regard derrière lui et t’avait abandonné sans plus jamais prendre contact avec toi après la mort de votre mère, puis ton père, lui, s’était abandonné aux filles de joie et à l’alcool pour oublier qu’il n’avait plus la femme de sa vie à ses côtés. La solitude s’était emparée de ton âme et c’était en laissant des hommes toucher ta peau de temps en temps que tu la repousser. Tu es encore bien trop brisée de ton histoire familiale aujourd’hui pour laisser quiconque charmer ton cœur.
Mais alors, que faisais-tu chez Noah ? Tu ne comprends pas. Le travail avait été éprouvant, mais tu ne penses pas que ça l’était au point que tu t’endormes chez le jeune homme, si ? Il fallait dire que tu es assez fatiguée en ce moment, le boulot s’accumule et les accidents encore plus. Tu n’as pas vraiment beaucoup de temps pour toi, ce qui signifie aussi que tu ne dors pas énormément non plus. Tu ne sais pas quoi faire, comment réagir. Devais-tu profiter du fait qu’il dorme pour t’en aller discrètement ? C’était une solution à envisager. Noah ne pouvait pas savoir que tu étais restée toute la nuit s’il ne te voyait pas à son réveil, right ? Tu ne sais pas comment expliquer ta présence autrement, alors tu te dis que tu devais au moins essayer. Se réveiller auprès de quelqu’un signifiait tellement de choses pour toi qu’il t’était nécessaire de trouver comment te sortir de ce pétrin. Tu as beau tenter de savoir comme c’était possible, tu n’arrives pas à l’expliquer. Et te rappeler de ce sentiment de bien-être que tu as ressentis plus tôt ne t’aidait absolument pas. Tu n’es jamais aussi bien que chez-toi, dans ton appartement, avec Lidye. Tu n’aimes pas rester, parce que tu n’as pas l’habitude des lieux et c’est toujours déroutant de se réveiller chez quelqu’un d‘autre. Tu reposes les yeux sur le jeune homme et ressens le besoin de te mordiller la lèvre inférieure. Il a l’air tellement en paix que tu as peur de faire un mouvement de plus et de le réveiller. Tu te surprends soudainement à vouloir passer ta main dans ses cheveux. Ne sois pas stupide et va t’en. Aussitôt dit, aussitôt tenté, tu te retournes le plus lentement possible pour être dos au jeune homme et arrives à t’asseoir au bord du lit. Tu tires légèrement le drap sur toi et tentes de trouver tes sous-vêtements sur le sol malgré la faible luminosité.
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She's the type of person to look you right in the eye when she lies but not one to look in the eye when her heart is involved. it’s not that she’s faint of heart, she’d just rather it stop than skip a beat because she’s not one for feeling weak.
La soirée d'hier ressemble à un vrai blanc parsemé de petites notes de couleurs par ici et par là. Comme le souvenir lointain d'une vie qui n'est pas la sienne. C'est exactement le sentiment de Noah à ce moment précis. Un mélange d'effusion, de sensations qui lui ont été jusqu'alors inconnues, et qu'il découvrait un peu plus à chaque moment passé avec elle.
Au fil du temps, Jules a su prendre une place de plus en plus importante dans sa vie. Pour un garçon qui s'est promis de ne jamais tomber amoureux, c'est assez perturbant d'avoir les pensées constamment centrées sur la même personne, de ne penser qu'à son sourire, d'entendre les premières tonalités d'une phrase prononcée par le timbre de sa voix à chaque coin de rue, avant de se rendre compte qu'il ne s'agit que d'un son autre, venant d'un inconnu, ou de tout ce qui l'entoure. Et chaque moment avec elle est plus qu'un simple plan cul. En fait, elle fait désormais partie de sa vie. Et juste le fait de la voir peut soigner tous ses maux. Elle est indispensable à sa vie, plus que jamais.
Chaque instant passé avec elle est un moment qu'il chérit. Comme ce soir-là, et quand, passée la nuit, il l'a sentie remuer dans le lit, il n'a pas su s'en empêcher, et ouvrir les yeux. Il sait très bien qu'en général, elle part. Elle part et le lendemain, le lit est froid et vide. Mais pas ce matin. Il la sent se lever, et tirer le draps, ce qui le fait sortir totalement de son sommeil. Il se redresse, et s'assoit pour partie dans le lit. « Hé, salut. » dit-il, un peu gêné et perturbé. Que s'est-il passé pour qu'elle reste là ? Mais le plus dérangeant dans tout ça, c'est qu'il vient juste de réaliser qu'il l'a captée en train de partir. Et c'est presque humiliant, de voir qu'elle part à chaque fois. Pire encore de la prendre sur le fait.
Ton cœur battait la chamade et tu pouvais l’entendre taper contre tes tempes. Tu essaies de faire le moins de bruit possible pour éviter de réveiller le jeune homme à tes côtés. Arrivée à mi-chemin, tu t’arrêtes net lorsque tu le sens bouger. Tu fermes les yeux et fais une petite grimace en espérant que ce n’est qu’un changement de position. Tu n’entends plus rien durant quelques secondes et soupires doucement de soulagement. Mais ce sentiment est de courte durée parce que tu as à peine le temps de poser un pied sur le sol froid que tu entends la voix de Noah qui te salue. Merde. Merde. Merde. Tu ne sais pas vraiment où te mettre, si gênée de la situation actuelle. Le malaise peut se lire sur ton visage et tu te mordilles la lèvre, peut-être en forçant un peu trop. « Bonjour toi ». Tu ne peux plus vraiment fuir désormais, alors tu tournes légèrement vers le jeune homme avec un sourire quelque peu crispé. Sauf que tu ne t’attendais pas à ça. Tes yeux se posent sur Noah et tu te retrouves à l’observer involontairement. La scène était si belle que tu ne te rends même pas compte à quel point tu as l’air ridicule.
Noah, dans toute sa splendeur. Ses cheveux ébouriffés, sa posture, son regard si tendre et ce reste de parfum de la veille qui chatouille tes narines. Si cette scène peut paraître anodine et banale aux yeux de tous, à tes yeux à toi, c’est tout autre chose. À ce moment précis, tu le trouves beau Noah. Non pas qu’il ne l’est pas d’habitude, mais particulièrement durant ces quelques secondes, tu trouves qu’il est le plus bel homme sur cette Terre. Tu reprends assez rapidement tes esprits et dévies ton regard, avec l’espoir qu’il n’est pas remarqué cette pause insistante. Tu sens bien qu’il est tout aussi gêné que toi, parce que vous n’avez pas l’habitude de vous réveiller l’un à côté de l’autre. Tu ne sais pas trop quoi penser, parce que ce n’est pas ton genre de rester. C’est une de tes règles d’or, partir pour ne pas te laisser l’occasion de t’attacher. Non pas que tu t’en sens capable. Tu es devenue tellement insensible à ce genre de sentiments à cause de ton passé que ce n’est pas envisageable, mais clairement, tu ne veux pas prendre de risque. « Bien dormi ? ». Tu reconnais que ce n’était pas la conversation du siècle, mais il fallait bien dire quelque chose pour briser ce silence pensant. Tu réduis la distance entre vous en t’asseyant à ses côtés et lui souriant. Tu ne le diras pas à ce moment-là, mais te réveiller à ses côtés était plus plaisant que ce que tu veux bien te l’avouer. Tu te refuses d’y penser davantage parce que ça bousculait ton mode de vie et ta manière de penser et il était hors de question de semer la confusion dans ta petite tête rouquine.
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Devant les yeux de Jules, il ne pouvait s'empêcher de se sentir faible. Il n'arrivait pas à expliquer, lui qui s'était pourtant fait une promesse, celle de ne jamais rien éprouver envers personne. Aimer, c'était ouvrir la porte au chagrin. C'était être en mesure, être prêt à souffrir encore et toujours plus. C'était prendre le risque de perdre quelqu'un qu'il aimait. Et après ce qu'il s'était passé avec sa mère, même des années plus tard, il n'était pas capable de laisser cette place. Il avait peur de finir comme son père, de ne trouver du réconfort plus que dans l'alcool et parfois des drogues douces. Les addictions de son père l'effrayaient, parce que même après tous les efforts du monde, il n'avait jamais l'air capable de s'en sortir. Alors, évidemment, quand il ressentait le sentiment de ne pas être capable de se passer de la présence de Jules, ça lui faisait tout aussi peur. Il en avait mal d'avance, et pourtant, il laissait son cœur chanter devant l'inhabituelle présence de la jeune femme. Elle n'était pas partie cette fois-ci, et il trouvait ça troublant et satisfaisant à la fois. Pour une fois qu'il avait la chance de se réveiller face à une telle merveille, et d'avoir la plus belle vision du monde à peine avait-il ouvert les yeux, pourquoi s'en priverait-il ? Pourtant, il essayait de rester le plus normal possible, histoire de ne pas passer pour un sacré stalkeur, ou même un psychopathe. Mais il ne pouvait s'empêcher de glisser des coups d’œil vers elle. Parce qu'elle était là. Tout simplement. Il hocha la tête à sa question. « Oui, super bien. » Mais c'était sûrement dû à sa présence, c'était sûr ! « Et.. Et toi ? » demanda-t-il, en lui offrant un sourire.
D'un côté, il ne savait pas trop comment réagir, hésitant pour ne pas aller ni dans l'excès, ni donner l'impression que sa présence de bon matin était gênante. C'était uniquement qu'il n'avait pas l'habitude, et qu'il n'était pas sûr que le réveil l'un avec l'autre, combiné avec la joie que ça lui donnait d'être là avec elle, c'était particulièrement une bonne chose, quelque chose qui entrerait dans le lien qu'ils avaient tous les deux. Un lien sans compromis et sans promesse. Il ne devait pas y avoir d'attente entre eux. Pourtant, il en avait tellement !
Il marqua une légère pause, avant de reprendre. «Un petit déjeuner.. ça te dit ?» Tant qu'elle était là au moins en profiter, non ? Bien que c'était pas forcément une évidence... Il espérait ne pas rendre le tout encore plus étrange...
C’est bizarre. Trop bizarre. Tu n’as pas l’habitude d’ouvrir les yeux chez tes partenaires sexuels. Tu t’interdis coûte que coûte de le faire. C’est une bonne chose puisqu’au final ça marche plutôt bien depuis tout ce temps. Ce qui est également bizarre, c’est que tu te sentes si gênée. Il s’agit de Noah après tout, celui que tu côtoies et avec qui tu travailles quotidiennement, alors pourquoi te mettre dans tous ces états ? Incompréhensible. La situation est clairement incompréhensible, mais tant pis, tu dois faire avec désormais. Ta tentative de fuite a échoué et il est réveillé, face à toi. Un décor que tu ne veux clairement pas quitter de si tôt, mais encore faut-il que tu aies envie de l’admettre. « Comme un bébé ! Je crois que j’étais vraiment fatiguée de ma garde pour m'endormir comme ça ». Bien joué, user de ta garde de la veille pour justifier ta présence était une très bonne idée ! Fière de ta petite trouvaille, tu reprends un peu plus confiance en toi pour te glisser dans la peau de cette Jules que tu es tous les jours. Tu arrives à faire disparaître les interrogations de ta tête l’espace de quelques minutes, ce qui te donne l’impression de reprendre le contrôle sur la situation. Mais c’était sans compter la proposition de Noah de prendre le petit-déjeuner ensemble. Le doute se plante à nouveau dans ton esprit et te voilà à nouveau perdue dans ta manière d’agir.
Tu ne veux pas refuser. Déjà parce que ce serait d’autant plus gênant que te partir tout de suite alors qu’il t’avait pris en flagrant délit de fuite, mais aussi parce qu’au fond de toi, tu as envie de profiter de quelques instants supplémentaires en sa compagnie. Même si tu n’acceptes pas de l’avouer, la présence de Noah à ton réveil était agréable et il te procurait du bien. Tu ne perds pas le nord pour autant parce que tu ne t’imagines pas non plus t’asseoir à une table avec lui et manger des pancakes comme un vieux couple marié depuis plusieurs années. Naoh sait d’ailleurs que d’habitude, tu ne manges pas grand chose le matin, si ce n’est rien. Une mauvaise habitude certes, mais c’est un rythme que tu as pris à cause de l’hôpital. « Je ne dis pas non à un café ». Réponse parfaite, juste milieu parfait. Tu ne t’attardes pas assez pour te perturber davantage, mais tu peux également profiter un peu plus de lui. L’étape suivante va être de savoir s’il travaille aujourd’hui. Il te reste encore deux heures avant de commencer ta garde, ce qui te laisse concrètement le temps de prendre ce café, de rentrer chez toi, prendre une douche et repartir à l’hôpital. Mais si le jeune homme travaille également, ne serait-ce pas étrange de partir chacun de son côté ? Devais-tu lui proposer d’aller à l’hôpital ensemble ? Tu ne sais pas. Tu n’as pas l’habitude de ce genre de choses, toi. « Tu bosses aujourd’hui ? ». La question est sorti toute seule, au moins maintenant, tu vas savoir. Non pas que tu sais déjà comment réagir face à sa réponse, mais au moins, tu auras le cœur net sur la tournure de la situation.
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Est-ce que c'était gênant pour l'interne ? Oui, totalement. Est-ce qu'il regrettait ? Peut-être un peu. Est-ce qu'il avait envie de la garder avec lui ? clairement, oui. Il soupira, et se leva. Ce sentiment qui grondait dans son ventre n'était pas naturel, ou en tout cas, ça n'était nullement un sentiment qu'il pouvait contrôler. Et ça, ça l'effrayait vraiment. Noah n'avait pas l'habitude de s'attacher, et il avait suffisamment pâti et vu ce que l'amour pouvait faire, vent dévastateur et cruel, pour se laisser avoir dans ses filets invisibles. Pourtant, bien qu'il l'ignorait, il était trop tard pour faire demi-tour. Il était déjà pris au piège.
Mais Jules était là, et il avait senti son petit coeur meurtri par des années sans amour s'apaiser, battre plus doucement, plus calmement. Douce mélodie perdue depuis longtemps, il sent un baume au coeur en la présence de la jeune femme. Et il se sent étrangement serein de sa présence, lui qui a pour habitude de tout faire pour qu'elles ne s'attardent pas chez lui, notamment en partant plutôt chez elles, pour pouvoir s'échapper dès l'obscurité de la nuit pleine tombée. Un déjeuner ensemble, c'était déjà une bonne chose.
Noah se leva, et passa une main dans ses cheveux, les rendant plus ordonnés que jamais. Ils n'étaient jamais vraiment coiffés, mais là, c'était évident qu'il venait de se lever. Il prépara une cafetière pleine de café, il en avait besoin, vu la nuit qu'il avait passée -sans jeu de mot gras- durant laquelle il n'avait pas forcément su que la jeune femme était encore dans son lit, mais il n'avait pas dormi comme d'habitude, plutôt comme s'il s'agissait d'une urgence. Au petit matin, il avait compris quelle était cette urgence.
Il fit couler le liquide marronné dans deux tasses, et en posa une devant la jeune femme, tandis qu'il se faisait du muesli aux fruits rouges dans un yahourt, comme tous les matins, le seul moyen de ne pas s'évanouir comme il le faisait quand il était petit. «Et voilà pour toi.» affirma-t-il, non que ce ne soit utile, avant de se concentrer sur son propre petit déj', affalé sur le comptoir devant le plan de travail de sa cuisine. «Non, je bosse pas. J'ai trois jours off, je ne sais même pas comment j'ai réussi ça.» Noah savait qu'il y avait le risque d'être appelé malgré tout. C'était ça, être médecin à Fall River. Mais bon, autant en profiter pour se reposer. «Et toi, tu bosses ?» demanda-t-il, avant de se demander si elle répondrait honnêtement, ou bien si elle ferait tout pour fuir, comme ils en avaient l'habitude.
Tes yeux se posent sur ton collègue et tu te surprends à l’observer un peu trop longtemps. Le désir brûlant de passer ta main dans ses cheveux te torture, mais tu n’en fais rien. Comment le pourrais-tu ? Honteusement, tu sers le poing doucement pour te contenir. Tu préfères alors te concentrer sur la direction qu’il emprunte pour te conduire jusqu’à sa cuisine. Tu le regardes faire, silencieusement, et tu ne peux t’empêcher de sourire légèrement en le voyant s’agiter un peu partout. Noah est aussi perturbé que toi, c’était sûr. Il ne comprend pas autant que toi. Tu te dis que vous aviez l’air de deux gamins qui se voyaient après avoir perdu leur virginité ensemble. « Merci ». Tu prends tes deux mains pour les réchauffer contre la tasse et humectes l’odeur si parfaite à tes yeux. Tu te poses à côté de Noah et tu sautes légèrement pour t’asseoir sur le comptoir, laissant tes jambes nues se balancer dans le vide. Avant de quitter la chambre et dans le désespoir de ne pas trouver la totalité de tes vêtements, tu t’es permis de prendre le premier vêtement qui t’es passé sous la main et qui s’est révélé être une chemise appartenant à Noah. C’est mieux que rien. Non pas que tu es gêné, il t’a déjà vu dans tous tes états – habillée ou non – mais tu n’allais quand même pas te balader nue dans son appartement.
Tu approches la tasse de tes lèvres pour en goûter le liquide sacré qui te brûle la gorge. Dose parfaite pour te faire tenir toute la matinée. Ton regard se pose à nouveau sur Noah. Même en déjeunant, il avait cet air innocent qu’il ne s’avouait jamais. Tu souris bêtement et te reprends à la seconde où il répond à ta question. «Wow, tu sais comment me rendre jalouse Little ». C’est rassurant de te dire que tu allais pouvoir prendre le temps de remettre tes idées en place – non, de te torturer plutôt – toute la journée sans risquer de le croiser dans les couloirs de l’hôpital. Puis, de l’autre côté, tu te demandes ce qu’il compte faire de ces trois jours. Ça relevait presque de l’inimaginable que d’avoir tant de temps de repos dans leur situation. Si tu espères depuis le début pouvoir avoir du répit et t’éloigner au plus vite de lui, désormais, tu regrettes presque de devoir retourner travailler. Aurais-tu envie de passer la journée avec lui, Jules ? Non, ce n’est pas ça. Ce n’est pas ce que tu veux. Vraiment ? Pourtant, tu poses la tasse sur le comptoir et presque naturellement, ta main repousse une mèche rebelle du visage de Noah. Geste inattendu, ce n’est pas dans tes habitudes. « Je… Hum… Pardon ». Tellement inhabituel, que tu t’excuses maintenant. Tu dois partir d’ici au plus vite, sinon tu vas clairement continuer à faire et dire n’importe quoi. Tu le sais, et pourtant, tu as du mal à détacher ton regard du sien, laissant planer un silence agréable et apaisant, digne d’une scène de film. Mais tu brises l’enchantement pour reprendre tes esprits rapidement. « Ma garde reprend dans deux heures ». Tu te mordilles la lèvre inférieure, perdue entre l’envie de déguerpir au plus vite et celle de rester à ses côtés encore un peu.
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