Dans le miroir aquatique de la piscine, le regard de Cassia, émaillé de questions silencieuses, me confronte à une vérité que j'avais, jusqu'alors, omise de partager. L'absence de mention de Lou dans les récits de mon passé à Cassia n'était pas intentionnelle, mais plutôt un choix inconscient, dicté par la conviction que certaines ombres du passé devaient y rester. Cependant, la réaction de Cassia à mes paroles évanescentes, son écho de « rien d'important », est un rappel que la transparence est le pilier sur lequel repose la confiance dans une relation. Son sourire, légèrement forcé, trahit les rouages de son esprit en train de tisser des scénarios, ses paroles soulignant l'inquiétude latente qu'elle ressent à l'idée que les spectres de mes anciennes relations puissent encore hanter les périphéries de notre histoire commune. L'évocation de « vieille connaissance » semble résonner en elle comme un euphémisme pour des liaisons passées, éveillant une curiosité mêlée d'appréhension quant à la place qu'elles occupent dans le récit de ma vie.

Face à ses interrogations, une clarté s'impose à moi, la nécessité de dissiper les ombres du doute par l'assurance de mes sentiments actuels. « Rien d'important, oui… Rien qui n'ait plus d'importance que toi à mes yeux. ». Je me saisis de sa main, la dépose sur mon cœur avant de poursuivre « Il est à toi » dans un murmure afin que personne d’autre qu’elle ne puisse nous comprendre. Mes lèvres épousent les siennes, avant que j’ajoute « Et ça, c'est à moi » une affirmation possessive, mais empreinte d'une tendresse profonde.

La rencontre inopinée avec Lou a soulevé un voile de questions entre Cassia et moi, un tissu délicat de non-dits et de demi-vérités qui flotte dans l'air chaud de cette fin de matinée. Pourtant, je sais intuitivement que plonger dans les détails de mon passé en cet instant, au bord de cette piscine baignée de soleil, n'est ni le lieu ni le moment approprié pour une conversation aussi chargée. La présence récente de Lou ajoute une complexité inattendue à la situation, rendant d'autant plus nécessaire un moment de réflexion claire avant de discuter ouvertement avec Cassia. Avec une adresse que j'espère être aussi subtile qu'affectionnée, j'essaie d'esquiver l'immédiateté de ses interrogations, non sans y mêler un baiser, une tentative de douce diversion. « Je me demande bien comment tu fais pour lire dans mon esprit… Comment tu sais qu’il s’agit d’une ancienne conquête ? » Cette question, teintée d'une admiration sincère pour sa capacité à percevoir les non-dits. La vérité, c'est que la transparence avec Cassia a toujours été différente. Je n'ai pas l'intention de lui mentir, non parce que je suis incapable de dissimulation – mon passé en témoigne – mais parce que, avec elle, le désir de sincérité prévaut sur tout. Cassia n'est pas une personne parmi d'autres ; elle est celle avec laquelle je choisis d'être véritable, authentique. « Ne me dis pas que tu es jalouse de Lou ? » La question est posée moitié en plaisanterie, moitié avec sérieux, cherchant à alléger l'atmosphère tout en sondant délicatement ses sentiments. Lou, avec sa beauté indéniable, ne peut éclipser ce que Cassia représente pour moi.

Dans l'atmosphère chargée de tension douce-amère, je cherche instinctivement une échappatoire, un moyen de dissiper le voile de malaise qui s'est subrepticement installé entre nous. L'eau, avec son invitation à l'abandon et à la légèreté, semble offrir le refuge parfait. « Viens… Allons nager… Je ne t’ai pas assez admiré à mon goût ! » Mon invitation se veut non seulement un changement de décor mais aussi un geste de réconciliation, une tentative de retourner à une simplicité où les mots superflus s'évaporent, laissant place à la pureté de nos interactions.

Milo venait de m’avouer avoir revu une vieille connaissance. Je n’étais pas dupe, à leur manière de communiquer, à leur façon d’être aisément tactile entre eux, je me doutais bien que cette femme avait partagé le lit de Milo. Sans doute plus d’une fois. Je peinais à ne pas montrer mon scepticisme quant à cette non importance que mettait Milo en avant. Le pilote de ligne n’hésite pas à me rassurer, m'avouant que cela n’avait pas plus d’importance que moi. Dans un geste tendre et symbolique Milo pose ma main sur son cœur m’affirmant que ce dernier m’appartenait. Toute comme mes lèvres. J’esquisse un léger sourire, rassurée par ses paroles mais aussi par ses gestes.

J’étais quasiment certaine de moi quant au fait que Milo et cette jeune femme avait eu une aventure, plus ou moins longue. Il y avait encore beaucoup d’inconnues dans l’équation. Milo ne répond pas explicitement à ma question, mais malgré tout ses réponses me donne une idée précise de ce qui a pu se passer entre eux. « Il suffit de la regarder… C’est tout à fait le genre de femme qui te plaît. Et puis, en vous regardant, j’ai bien vu que le courant passait bien entre vous. » Je pense qu’il n’en avait pas fallut davantage à Milo pour succomber au charme de cette ferme. Puis quand Milo me demande si je suis jalouse de Lou, cette mystérieuse inconnue, je me sens soudainement gênée. Je connaissais à présente son nom. Je n’avais jamais été de nature jalouse, pour des raisons évidentes avec mon passif, mais je dois avouer que le fait de ne pas trop savoir comment qualifier ce que nous vivions tous les deux pouvait me faire douter. Sans que je le ne veuille vraiment. « Je ne suis pas jalouse… Mais il faut avouer que c’est une très belle femme. » dis-je simplement sans mentionner que dans le fond, j’enviais sans doute un peu sa beauté et son charme.

Puis Milo,s ans doute pour changer de sujet et ne pas nourrir mes inquiétudes propose que nous retournions nager. Son petit commentaire me fait sourire. « Oui, allons y... » dis-je en m’immergeant à nous dans l’eau pour entamer à nouveau quelques longueurs.

La perspicacité de Cassia, dans ce moment de vulnérabilité partagée, m'oblige à affronter une vérité inconfortable mais indéniable. Lou, avec ses caractéristiques si précisément alignées sur ce qui a traditionnellement capturé mon attention, incarne parfaitement le type de femme vers lequel mes regards se sont souvent tournés. Brune, d'une stature légèrement plus petite que la mienne - parfaite pour que mes bras cerne sa taille de guêpe -, elle possède une douceur dans le visage qui invite à la confidence, et ses yeux portent une profondeur, un charme qui ne laisse pas indifférent. Oui, Cassia ne s'y trompe pas ; Lou a tous les traits d'une femme qui aurait pu, qui a capté mon intérêt.

Notre rencontre n'a rien eu d'ordinaire, imprégnée d'une aura presque cinématographique. Lou, dans son uniforme d'hôtesse de l'air, se démarquait non seulement par sa prestance mais aussi par la manière dont elle incarnait son rôle avec une élégance naturelle. Son maquillage, appliqué avec soin, mettait en valeur son teint, lui conférant une luminosité qui captait immédiatement le regard. Et le bleu marine de sa tenue, strict mais indéniablement flatteur, dessinait ses courbes avec une précision qui ne laissait personne indifférent. C'était comme si, dans ce monde des airs où je me sentais si à l'aise, le cliché du pilote attiré par l'hôtesse de l'air se matérialisait devant moi, incarné par Lou. Mais cette attirance, aussi forte ait-elle été à l'époque, ne représente qu'une facette de mon passé, un chapitre parmi d'autres dans la longue histoire de mes expériences amoureuses. En me trouvant face à Cassia, confronté à son intuition aiguisée, je me rends compte que les souvenirs de Lou, aussi vifs soient-ils, appartiennent à une époque révolue, à un moi qui cherchais encore son chemin. La sincérité dans la voix de Cassia, lorsqu'elle affirme ne pas ressentir de jalousie envers Lou, malgré la reconnaissance de la beauté de cette dernière, me touche profondément. Son assurance me déclenche un sourire, mélange de gêne et de nostalgie, une réminiscence des jours passés et de la distance parcourue depuis.

En nous replongeant dans le bassin, Cassia se remet à nager avec une détermination paisible, retrouvant le rythme de ses longueurs comme si l'eau pouvait laver toute tension résiduelle entre nous. Je lui accorde quelques mètres d'avance, non pas pour la laisser s'échapper, mais pour m'offrir le privilège d'être spectateur de sa grâce. La façon dont elle se meut dans l'eau, avec cette aisance presque innée, est un spectacle qui ne cesse de m'émerveiller. Chaque coup de bras, chaque battement de jambe, semble porter en lui une part de l'essence même de Cassia, sa force, sa résilience, sa beauté intérieure. Cet instant de contemplation, où je l'observe avancer, coupant l'eau avec une efficacité silencieuse, est empreint d'une profonde admiration. L'eau autour d'elle semble la porter, la soutenir, comme pour souligner qu'elle n'a besoin de personne pour avancer, tout en acceptant ma présence dans sa vie.

L'air frais de la piscine porte jusqu'à moi les paroles taquines de Lou, me tirant hors de ma contemplation silencieuse de Cassia. Son intervention, aussi inattendue qu'amusante, « Cesse de la regarder, tu vas finir par abîmer tes yeux ! » me fait tourner vers elle avec un air mi-surpris, mi-amusé. Sa présence, une nouvelle fois inopinée, éveille en moi un mélange de curiosité et d'affection pour la camaraderie passée. Elle explique brièvement l'objet de son retour – une serviette oubliée – une excuse presque trop banale qui ne parvient pas à masquer entièrement son intention de prolonger notre échange. « Je suis heureuse de contaster que tu as toujours aussi bon goût en matière de femme ! » ajoute-t-elle tout en lançant un regard appréciateur vers Cassia. Sa remarque résonne en moi avec une légèreté teintée de complexité. Lou, avec son habituelle acuité, ne manque pas de souligner la beauté de Cassia, un compliment qui, malgré la simplicité de son expression, porte en lui une reconnaissance de la singularité de Cassia. « Aller va la rejoindre Roméo ! » L'invitation de Lou, accompagnée d'un sourire entendu, me laisse à peine le temps de formuler une réponse. Sa silhouette s'éloigne avec la même aisance avec laquelle elle est apparue, laissant derrière elle une trace de son passage, un souvenir de sa présence pétillante. Intérieurement, je reconnais la constance de Lou, son esprit toujours vif, mais aussi la profonde évolution de mes propres sentiments.

Alors que je me prépare à replonger, une scène perturbante attire mon attention. Un homme, se faufilant à travers l'eau avec une intention qui ne présage rien de bon, se rapproche de Cassia avec une assurance déplacée. Mon regard, initialement curieux, se teinte d'inquiétude alors que je perçois son geste déplacé : il s'empare du cordon du haut de son maillot de bain, tirant dessus dans un élan de vulgarité inqualifiable. Mon cœur s'arrête un instant devant l'audace de son action, ma conscience peinant à accepter la réalité de ce que mes yeux viennent de voir. Poussé par un mélange de colère et d'instinct protecteur, je me jette dans l'eau, nageant avec une urgence que je n'avais jamais ressentie auparavant. Chaque coup de bras me propulse plus rapidement vers Cassia, alors que le fautif s'éloigne, arborant un sourire qui ne fait qu'attiser ma fureur. Je sais, sans l'ombre d'un doute, que cet homme regrettera bientôt son geste, mais pour l'heure, toute mon attention est focalisée sur Cassia.

En m'approchant d'elle, je fais tout pour ne pas aggraver son malaise, glissant mes mains sous ses bras dans un geste de soutien, veillant à ce que son maillot de bain reste en place.  Mes mains se posent contre sa poitrine afin de retenir le morceau de tissu. « C'est moi… Je suis là… » La simplicité de ces mots est destinée à apporter un premier soulagement, à la rassurer de ma présence. « C’est Milo » ajoutais-je comme si mon identité pouvait lui offrir un supplément de sécurité dans cet instant de vulnérabilité. Avec une attention que je m'efforce de rendre aussi respectueuse qu'affectionnée, je cherche les extrémités du cordon de son maillot de bain, nos souffles suspendus dans un silence partagé. Le temps semble se dilater autour de nous, chaque seconde étirée par la tension de l'instant. Mes doigts trouvent finalement leur cible, et je m'attelle à la tâche avec toute la concentration dont je suis capable, conscient du poids de chaque geste dans ce moment de fragilité partagée. Alors que je termine le nœud, sécurisant le tissu autour d'elle, un soupir s'échappe de mes lèvres, une exhalation de soulagement mélangé à une colère résiduelle pour l'affront qu'elle a subi. J’embrasse sa tempe alors qu’un sentiment de colère commence à me consumer.

Au fond de moi, une tempête gronde. La colère qui monte en moi est puissante, une réaction viscérale à l'injustice de la situation. La tension dans l'air est palpable, mais mon message est clair : rien ni personne ne doit atteindre Cassia. « Je vais le noyer ! » affirmais-je en regardant Cassia.

Lou. Ce prénom allait rester dans un coin de ma tête. Je ne saurais trop dire pour quelle raison exactement, mais j’avais l’impression que j’allais rapidement entendre à nouveau parler d’elle. Milo m’avait tout de même rassuré et avoué à demi-mots qu’il avait en effet eu une relation avec cette dénommée Lou. Milo propose, implicitement, de ne pas s'attarder sur cette rencontre fortuite avec la jeune femme prénommée Lou. Il suggère que nous reprenions notre activité, ce que je fais. Reprenant mes longueurs, je m'éloigne de Milo qui lui était resté au bord du bassin. Ma nage était toujours aussi fluide bien que mon rythme soit moins soutenu afin de préserver mon articulation encore fraîchement douloureuse. L'absence de Milo derrière moi m'intrigue quelque peu. Je lance un rapide regard derrière moi et aperçoit de nouveau cette fameuse, oud devrais je dire sublime, Lou. Décidément. A croire qu'elle avait attendu que je m'éloigne de Milo pour revenir à lui. Ou était-ce une simple coïncidence ? Bien qu'intriguée et perplexe par sa présence il n'était pas envisageable de rebrousser chemin dans le but de m’immiscer entre eux. Je venais tout juste d'affirmer à Milo que je n'étais pas jalouse. Par chance, Lou s'en va. Je me reconcentre donc sur mes mouvements de nage. Je fais une rapide halte au bout de la ligne quand soudain je sens la ficelle du haut de mon maillot de bain se dénouer. L'affaire n'a rien d'accidentelle, je ressens bien la force donnée sur le cordon pour dénouer ce dernier. Puis un commentaire « Et de deux... » Je sens alors soudainement le haut de mon maillot prêt à flotter. Par réflexe, je pose mes mains dessus, me demandant bien comment j'allais me débrouiller pour réparer cette plaisanterie de très mauvais goût. Je tente rapidement de renouer le cordon mais d'une seule main c'est impossible. Tout comme il l'est impossible d'utiliser les deux mains. Je tente tout de même, mais il m'est impossible d'aller jusqu'au bout, de contorsionner mon bras et mon épaule gauche, sans ressentir une douleur aiguë. Soudainement je sens deux mains passer sous mes bras. Je sursaute légèrement, surprise. Mais je me sens soulagée en entendant la voix de Milo. Il semble avoir pleinement remarqué l'embarras dans lequel je me trouvais. Alors sans attendre, tel un chevalier servant ou un quelconque super héros, il me vient en aide. D'un geste adroit et rapide il renoue le cordon de mon maillot de bain. « Merci beaucoup » dis-je d’une voix reconnaissante . Milo semble avoir compris ce qui s’était passé. Il n’apprécie pas du tout. Son soupire et ses mots le confirment. Ma main attrape délicatement son bras « Laisse, C’est un gamin… Ça n’en vaut pas la peine. » L’individu en question semblait en effet être très jeune. Dix-huit ans peut-être, un peu plus mais pas beaucoup. Ce dernier avait d’ailleurs rejoint un camarade à lui, et au vu de son commentaire de tout à l’heure ils étaient sans doute en train de faire des paris stupides entre eux.

La présence de Cassia me calme presque instantanément, sa capacité à apaiser ma colère est sans pareille. Sa voix, douce mais déterminée, et le contact rassurant de son bras sur le mien agissent comme un ancrage, me rappelant l'importance de la maîtrise de soi. Sa simple intervention est suffisante pour calmer la tempête intérieure qui menaçait de me submerger. « Il peut te remercier, sinon il finissait au fond de la piscine… » Ma voix, bien que teintée d'humour, porte encore l'écho de ma colère contenue, un rappel de ce que j'étais prêt à faire pour la protéger. Je vérifie une dernière fois le nœud que j'ai minutieusement formé, m'assurant de sa sécurité et du confort de Cassia. « C'est bien la première fois que je t'aide à te rhabiller au lieu de te déshabiller ! » Cette remarque, lancée avec un brin de malice, se teinte également d’une proposition des plus appréciables. Puis, côte à côte, nous reprenons notre nage, glissant à travers l'eau vers la fin de la ligne d'eau, nos mouvements synchronisés reflétant la profonde harmonie qui nous unit. Dans ce retour au calme, dans cette reprise de notre activité partagée, se trouve la quintessence de notre relation : la capacité de Cassia à canaliser ma colère, à me ramener à une réalité où la violence n'a pas sa place, et mon désir inébranlable de veiller sur elle, de la protéger, même au prix de ma propre tranquillité

Arrivés au bout de notre nage, le contraste entre la quiétude de l'eau et l'agitation de mes pensées est saisissant. Mon regard se durcit involontairement en croisant celui de l'importun, cet individu dont l'action désinvolte a failli gâcher notre journée. Cependant, la proximité de Cassia, son contact rassurant contre mon bras, est un ancrage, un rappel constant de ce qui compte vraiment. Sa sécurité et son bien-être sont mes priorités absolues, et je me jure intérieurement que rien ne saurait l'atteindre tant que je suis à ses côtés.

Cherchant à dissiper l'ombre de l'incident, je me tourne vers Cassia avec une proposition, tentant d'apporter une touche de légèreté à notre journée. « Je t'invite à dîner ce soir ! » L'idée de conclure cette journée par un moment intime, juste nous deux, me semble être la parfaite transition. Ma suggestion espiègle, « Promis tu pourras me manger en dessert ! » est teintée d'une promesse non dite de réconfort et d'affection, une invitation à se délecter de la présence l'un de l'autre loin des regards indiscrets. « Ou peut-être même en hors d'œuvre ! » je précise, accentuant l'intimité de notre lien par un contact plus rapproché, mes bras enlaçant sa taille dans une étreinte protectrice.

Ce geste, bien que léger en apparence, cache une profondeur émotionnelle, une nécessité de me rapprocher d'elle, non seulement physiquement mais aussi émotionnellement. Il me reste des choses à aborder, des zones d'ombre à éclaircir, notamment la présence inattendue de Lou et l'impact que cela a pu avoir sur Cassia. Si l'idée de mêler ces discussions sérieuses à une soirée censée être détendue peut sembler audacieuse, voire risquée, je ressens au fond de moi que c'est le moment. Cassia mérite transparence et honnêteté, et si son esprit a été troublé par les événements de la journée, c'est mon devoir, mon besoin, de lui offrir toutes les réponses qu'elle cherche.

Le moment d’embarras et de gêne ne dura que quelques secondes, grâce à Milo qui avait réagit très rapidement. Je pouvais aisément sentir son mécontentement, sa colère même. Mais je relativise les faits. En regardant au loin cet homme qui en fait n’était qu’un jeun homme, presque sans doute encore adolescent dans sa tête. Cela ne servait à rien de s’énerver. La remarque de Milo quant au fait qu’il avait plus coutume de me déshabiller que de me rhabiller me fait rire. « Comme quoi, il y a une première fois à tout... » dis-je en le taquinant un peu à mon tour. Nous reprenons notre nage, côte à côte cette fois-ci. Et l’activité était d’autant plus plaisante ainsi. Nous terminons alors la ligne d’eau. Par malchance, nous croisons l’individu mal attentionné. Mon regard se pose instinctivement sur Milo qui ne le quitte pas du regard. Je reste près de lui, prête à la canaliser si besoin. Ma main se pose doucement sur son bras, ce geste tendre a pour but de lui rappeler que cela ne servait à rien de s’énerver. Le pilote de ligne rapporte son attention sur moi et me propose de m’inviter à dîner ce soir. La gentillesse et l’imprévu de cette proposition me font doucement sourire. Quoi de mieux que de diner au restaurant en tête à tête pour prolonger ce week-end de retrouvailles. L'idée était excellente, je ne pouvais qu'approuver et qu'accepter. Ce que Milo ajoute ensuite ne fait qu’élargir le sourire déjà présent sur mon visage. Ses bras entourant ma taille, les miens passent autour de son cou « H’m… je suis un peu déçue. Vais-je devoir réellement choisir entre dessert et hors d’œuvre ? Moi qui pensais que j’aurais le droit au deux... » dis-je un sourire malicieux aux lèvres avec un regard envieux. Mon visage aborde une moue faussement déçue pour accentuer cette petite comédie.

Après un court instant nous décidons d’un commun accord de quitter le bassin et les lieux. Nous avions, malgré quelques coupures, bien profiter de cette activité qui apparemment nous avait fait beaucoup de bien, que ce soit à l'un ou à l'autre. C’est main dans la main que nous nous dirigeons alors aux vestiaires afin de récupérer nos affaires et de nous changer pour rentrer ensuite chez moi.

La réaction de Cassia à ma proposition de dîner, son consentement, illumine mon cœur d'une joie silencieuse, transformant ce moment en une célébration discrète de notre lien. Son sourire, cette lueur dans ses yeux qui répond à mon enthousiasme, est un rappel de l'alchimie unique qui nous unit. La complicité que nous partageons se reflète dans nos échanges taquins, un langage secret où chaque mot, chaque regard, porte en lui des promesses non exprimées et des sous-entendus chargés de tendresse. Lorsqu'elle évoque de manière espiègle l'éventualité de devoir choisir entre un dessert ou un hors-d'œuvre, son commentaire me séduit par son audace voilée. La légèreté de notre flirt verbal, cette danse des mots où chaque phrase est un pas de plus vers l'intimité, renforce le lien qui nous unit. « Si tu es sage, tu auras peut-être le droit à une mise en bouche… » Ma voix, teintée d'un murmure séducteur, se veut être une invitation à explorer ensemble les saveurs de la soirée qui s'annonce. Le baiser que je dépose sur son épaule, une caresse aussi légère qu'un souffle d'air, est un geste tendre et prometteur. Un contact fugace qui trahit chacun de mes désirs.

Alors que nous émergeons de l'eau, le contraste entre la chaleur de nos corps et l'air frais autour de nous rend l'instant particulièrement tangible. Connaissant la sensibilité de Cassia au froid, mon geste de lui apporter sa serviette n'est pas seulement un acte de courtoisie, mais un témoignage de l'attention que je lui porte, une manifestation de mon désir de prendre soin d'elle dans les moindres détails. Je drape la serviette autour de ses épaules avec une délicatesse calculée, m'assurant de l'envelopper complètement, de lui offrir un cocon de chaleur dans lequel se réfugier. Ce simple contact, le tissu doux contre sa peau, est une caresse silencieuse, un murmure de protection et de confort. Alors que je l'ajuste autour d'elle, je ne résiste pas à l'envie de déposer un baiser sur son cou, un geste tendre qui scelle notre proximité. « Je crois que je ne vais pas pouvoir attendre ce soir… » L'aveu, soufflé contre sa peau, est chargé d'une promesse d'intimité immédiate, une déclaration de mon désir ardent qui ne connaît pas la patience. C'est un murmure qui traverse l'air, porteur de l'urgence de nos sentiments, de la profondeur de notre connexion qui défie les attentes et le temps.

Avec un sourire complice, je m'adosse légèrement au mur à côté des casiers, observant Cassia tandis qu'elle réfléchit à l'énigme que je viens de lui poser. Son regard intrigué glisse de moi au code, une lueur de défi brillant dans ses yeux. Je trouve une joie particulière dans ces petits jeux entre nous, des moments ludiques qui ajoutent une couche de complicité à notre relation. « Le code du casier comporte quatre chiffres… À ton avis, lesquels ai-je pu choisir ? » La question, teintée d'une malice affectueuse, flotte entre nous, portant avec elle un poids émotionnel que seul l'amour peut insuffler dans de telles trivialités. « Petit indice, c’est le nombre de fois où je pense à toi, chaque jour. » Mon indice, délibérément vague mais incroyablement révélateur, est pensé pour la faire sourire, pour allumer dans ses yeux cette étincelle que j'aime tant. C'est une manière détournée de lui dire qu'elle occupe mes pensées constamment, une vérité déguisée en charade.

L’activité aquatique touchait à sa fin. Nous avions en effet décidé, d’un commun accord, de quitter les lieux. Malgré quelques éléments perturbateurs, nous avions passé un très bon moment. A la sortie de l’eau, Milo s’empresse de me donner ma serviette, allant jusqu’à la positionner sur mes épaules afin que je n’ai pas froid. Je le remercie avec un sourire rempli de gratitude. Et alors qu’il dépose un baiser sur mon cou, le pilote de ligne m’avoue ne pas pouvoir attendre ce soir pour amplifier cette intimité très palpable entre nous. Je souris, amusée mais aussi flattée « Tu es insatiable... » dis-je amusée par ses propos et son comportement. J’attrape alors sa main et nous prenons le chemin des vestiaires. Arrivés devant le casier qui contenant nos affaires, Milo décide de ne pas taper le code qui permettrait de déverrouiller le casier en question. Il souhaite apparemment jouer un peu. Un des seuls indices que j’avais eu était que le code comportait quatre chiffres. C’était assez vague comme indice. Très léger même. Je tente ma chance même si je doutais que cela fonctionne. J’essaie sa date de naissance avec le jour et le mois. Premier échec. J’essaie également ma date d’anniversaire. Deuxième échec. Je souris malgré tout amusée. « Bien évidemment, une date d’anniversaire aurait été trop simple... » Puis Milo décide de me donner un nouvel indice. Le nombre de fois où il pensait à moi, chaque jour. Je ris légèrement, amusée mais surtout touchée par ses propos. Bon, je prends le temps de quelques secondes de réflexions avant de taper à quatre reprise le chiffre 9. Le nombre le plus grand que l’on pouvait créer avec ce pavé numérique. Mon sourire s’élargit davantage quand le casier se déverrouille. Mon regard se pose sur Milo, qui semblait fier de lui de m’avoir fait un peu attendre mais sans doute aussi fier d’avoir trouvé une jolie attention pour me monter ô combien il pensait à moi. « Je ne te savais pas si romantique. Ou alors peut-être que c’est moi qui déteins sur toi... » dis-je en venant déposer mes lèvres sur les siennes pour échanger un tendre et doux baiser.

L'accusation de Cassia, teintée d'humour et de vérité, me touche en plein cœur et m'arrache un sourire à la fois amusé et sincère. Son constat sur mon insatiabilité résonne en moi comme un doux euphémisme de ma nature passionnée, de cette flamme qui brûle en moi avec une intensité que peu de choses peuvent apaiser. Mon histoire, ponctuée de rencontres éphémères, témoigne d'une quête constante de connexion, d'intimité, même si elle n'avait trouvé son véritable sens qu'avec Cassia. « Oh… Comme si tu avais à te plaindre de ce qui se passe le soir… » ma réplique, feignant l'offense, se veut légère, une danse verbale où chaque mot est une caresse, une promesse d'affection et de désir.

Mon amusement face à Cassia, concentrée sur le casier, est un reflet de la légèreté et de la joie qui caractérisent notre relation. « Ta date d’anniversaire c’est le code de mon téléphone. »  Lorsque je lui révèle que la date de son anniversaire est le code de déverrouillage de mon téléphone, c'est un geste de transparence, un signe que ma vie lui est ouverte, sans secrets. Bien sûr, l'existence de certaines photographies équivoques de mon passé pourrait soulever des questions, mais dans mon esprit, elles ne sont que des ombres pâles comparées à l'éclat vibrant de notre connexion actuelle. Sa réaction, lorsqu'elle déchiffre enfin le code que j'ai utilisé pour le casier, est un mélange délicieux de surprise et d'amusement. Sa remarque sur mon côté romantique, renforcé par mon aveu d'être « Cassiatisé », évoque entre nous une bulle de complicité, où chaque mot et chaque geste sont empreints d'un amour profond et sincère. « Moi romantique ? Quand je te dis que je suis Cassiatisé ! Mais si c’est pour te déplaire, je peux cesser de l’être ? » Mon interrogation, teintée d'un humour tendre, est une danse verbale autour de notre affection, une reconnaissance que mon monde tourne désormais autour d'elle. Le baiser que nous partageons est une ponctuation douce à notre échange, une confirmation silencieuse que rien n'est plus essentiel que ce que nous construisons ensemble. Cependant, l'intensité de mon désir pour elle, qui s'infiltre dans ma voix lorsque je murmure, « J’ai très envie de toi… », est une flamme qui ne cesse de brûler, un désir constant qui défie le temps et les circonstances. « Je crois que l’on devrait vite rentrer sinon je ne réponds plus de rien… » Cette suggestion, murmurée à l'oreille de Cassia me brûle les lèvres depuis que mes yeux se sont posés sur son enveloppe charnelle dénudée.

La fraîcheur de l'air extérieur contraste vivement avec la chaleur ambiante de la piscine d'où nous venons. Alors que j'attends Cassia, je sors mon téléphone pour parcourir rapidement quelques messages en attente. Parmi eux, des messages de Lou captent mon attention, et je m'efforce de répondre brièvement, tout en gardant une partie de mon esprit concentrée sur l'anticipation du retour de Cassia.  Lorsqu'elle se joint finalement à moi, le monde semble retrouver son équilibre. La vision de son approche, la grâce de ses mouvements, ravive en moi cette flamme d'admiration qui ne s'est jamais vraiment éteinte. Nos lèvres se retrouvent dans un baiser qui scelle notre réunion, un geste tendre qui parle plus que mille mots. Je ne peux m'empêcher de lui lancer, mi-sérieux mi-amusé : « Je devrais peut-être venir plus souvent avec toi à la piscine ! Je pourrais t’admirer sans aucun scrupule ! » La légèreté de ma remarque cache une profonde vérité – chaque occasion de la voir, de l'observer dans son élément, est un cadeau que je chéris. La piscine, avec son environnement dénué de distractions superflues, offre un cadre parfait pour apprécier sa beauté, son élégance, sa force.

Après deux tentatives infructueuses pour trouver le code du casier où se trouvait nos affaires, Milo me demande un nouvel indice. Non sans m’avouer qu passage, que la date de mon anniversaire lui servait de code pour son téléphone. Je suis surprise. Non, je suis très agréablement surprise d’une telle information. Déjà le fait qu’il ait choisi ma date de naissance est très significatif de notre relation. Et puis que Milo me donne une telle information que certain pourrait considérer comme privé, montre à quel point notre relation était basée sur la confiance. Je ne peux m’empêcher de taquiner un peu Milo quant au fait qu’il soit ou soit devenu romantique. « Non, j’aime beaucoup cette facette de ta personnalité... » avouai-je le plus sincèrement du monde. Sans doute parce que c’était une facette qu’il dévoilait très peu. Nous échangeons un tendre baiser, puis Milo m’avoue avoir très envie de moi avant de suggérer de partir assez rapidement. Je ris légèrement, amusée par la situation. « Je crois que tu as raison, dépêchons nous... » Mes mots faisaient échos aux siens, montrant que moi aussi l’envie de lui était bien présente. Si les vestiaires n’étaient pas aussi fréquenté j’aurais sans doute succombé à l’envie de me donner à lui, là dans ces vestiaires, enfermés dans une cabine. L’idée de partager un moment aussi intime dans ce genre de lieu décuplait davantage l’excitation et l’envie de faire quelque chose d’interdit. Sans doute était-ce d’ailleurs un des mes fantasmes.

Une fois dans la cabine, je me sèche rapidement avant d’enfiler mes vêtements. Quand je sors de cette dernière, Milo est déjà là, prêt en tapotant je ne sais quoi sur son téléphone en m’attendant. Nos lèvres se scellent en un baiser. La remarque de Milo me fait sourire « Comme si habituellement tu en avais... » dis-je en le taquinant avant de déposer un autre baiser sur ses lèvres. J'attrape alors mes affaires avant de quitter les lieux accompagné de Milo.

La réplique de Cassia, évoquant avec malice mon absence prétendue de scrupules à son égard, me pousse dans un jeu théâtral d'indignation. Mes yeux s'écarquillent, imitant parfaitement la surprise, alors que j'embrasse pleinement le rôle de l'homme faussement offensé. « Je suis profondément choqué par cette accusation, Mademoiselle Henderson ! » je proclame, gonflant le trait de mon indignation factice. « Vous m’en voyez profondément meurtri. Je suis un homme avec des principes ! » Mon ton, chargé d'une exagération comique, est destiné à la faire rire, à alléger l'atmosphère avec une dose d'humour.

La situation prend une tournure encore plus comique lorsque je remarque Cassia s'apprêtant à porter son sac. Sans hésitation, mue par un réflexe protecteur ancré dans notre quotidien, je m'empresse de le saisir de ses mains. La préoccupation pour son épaule, toujours en convalescence, guide mon geste. Mon action, cependant, dépasse la simple attention. Je positionne l'anse de son sac, résolument féminin, sur mon épaule avec un air de fierté, défiant les regards curieux que nous croisons. La promenade vers son appartement se transforme en une parade involontaire, où mon port inhabituel d'un sac de femme attire l'attention. Les regards interloqués des passants, loin de m'embarrasser, me remplissent d'une satisfaction discrète. C'est une première pour moi, certes, mais le poids du sac sur mon épaule est bien plus qu'un simple fardeau physique ; c'est le symbole de ma volonté de soutenir Cassia, de lui montrer que peu importe le jugement extérieur, sa bien-être prime sur tout. « Je crois que tu as gagné une nouvelle copine ! » annonçais-je non sans un air amusé.

Ce petit trajet, ponctué de sourires complices et de regards amusés, devient une nouvelle anecdote dans le récit de notre relation, une preuve tangible de ma dévotion envers elle. La remarque initiale de Cassia sur mes scrupules inexistants se transforme ainsi en une illustration ludique de notre dynamique, où l'humour et l'amour se mêlent pour créer une harmonie unique.

Dès que nous franchissons le seuil de son appartement, je sens une transition s'opérer, laissant derrière nous l'agitation extérieure pour nous immerger dans l'intimité douillette de son espace. Avec une certaine solennité, je dépose nos affaires sur les chaises de la cuisine, marquant symboliquement la fin de notre escapade aquatique et le début d'une soirée prometteuse. Tout en lui accordant la priorité pour la salle de bain, je ne peux m'empêcher de penser à quel point je préfère son parfum naturel au relent du chlore qui s'accroche à notre peau. Son départ vers la salle de bain est accompagné d'un de ses sourires espiègles, un présage de la soirée à venir qui ne manque pas de faire battre mon cœur d'anticipation. Quelques minutes s'écoulent, un interlude qui semble étirer le temps, jusqu'à ce qu'une impulsion irrésistible me pousse à la rejoindre. L'attrait de sa présence, la promesse de son toucher, est bien trop forte pour être ignorée.

Lorsque je pénètre dans l'atmosphère humide et chaleureuse de la salle de bain, le temps semble suspendu. Nos corps se retrouvent dans un espace où l'eau chaude crée une ambiance presque mystique, où chaque goutte d'eau qui glisse sur notre peau se transforme en une caresse sensuelle. Nos lèvres se trouvent dans une danse douce et exploratrice, un baiser qui scelle notre intimité retrouvée. La vapeur qui s'élève autour de nous ajoute une touche de mystère à notre étreinte, brouillant les contours du monde extérieur et nous plongeant dans une bulle de sensualité. « Vous êtes insatiable, Mademoiselle Henderson… » lui murmurais-je comme si elle était seule responsable de cette situation, un sourire audible dans ma voix alors que nos corps se pressent l'un contre l'autre.

Dans cette étreinte sous l'eau chaude, enveloppés par la vapeur qui nous isole du reste du monde, nous trouvons une communion profonde, une fusion de nos êtres qui transcende le physique. C'est une danse intime où chaque mouvement, chaque souffle partagé, est une preuve vivante de l'insatiabilité qui nous unit. Nous sommes deux âmes en quête perpétuelle l'une de l'autre, explorant les profondeurs de notre connexion avec une ardeur qui ne connaît ni fin ni lassitude. Ce moment partagé, loin des regards, dans l'intimité de la salle de bain, devient un symbole puissant de notre relation. Une relation où l'insatiabilité n'est pas un défaut, mais une preuve de l'intensité de notre amour, une flamme qui brûle avec constance et qui éclaire chacun de nos jours partagés.

Le temps semble s'être dissous dans la brume tiède de la salle de bain, un cocon isolé du reste du monde où chaque minute partagée enrichit le tissu de notre intimité. Nos sourires, échangés dans la lumière tamisée, sont les témoins silencieux d'un moment suspendu, une bulle de complicité et de bonheur partagé. Cette parenthèse d'intimité, loin des tumultes extérieurs, renforce mon anticipation joyeuse de revenir définitivement à Fall River. L'idée de me rapprocher, de tisser ma vie au quotidien autour de la sienne, de ne plus être un visiteur mais un pilier constant dans son existence, emplit mon cœur d'une chaleur qui rivalise avec celle de la pièce.

Alors que Cassia met la touche finale à sa préparation, je m'éclipse discrètement, laissant à la salle de bain et à ses miroirs embués le secret de nos échanges. La gourmandise, trait indéniable de mon caractère, me guide vers la cuisine où la tarte aux fraises nous attend, témoignage sucré de notre journée. Je ne résiste pas à l'envie de m'octroyer une part, coupant le dessert avec une précision qui contraste avec l'impulsivité de l'acte. C'est avec un plaisir non dissimulé que je savoure ce petit bout de sucre et de fruit, un avant-goût des délices à venir.

Le retour jusqu’à l’appartement se fait en toute tranquillité bien que assez comique quand on imagine Milo porter mon sac à main afin d’être certain que mon épaule ne subisse aucun mal. Peu importe les regards, tout ce qui m’importais c’était être à ses côtés. Et puis, encore une fois Milo prouvait qu’il était prêt à m’aider, à me soutenir peu importe la situation. En franchissant le seuil de l’appartement, nous sommes à nouveau dans l’intimité d’un espace intime. Milo dépose les affaires à la cuisine. Sans attendre, je m’octroie un moment à la salle de bain afin de prendre une douche. Passage obligatoire après cette activité à la piscine.

Sous la douche, je laisse l’eau chaude couler le long de mon corps. Mais rapidement, je sens une présence. Finalement, Milo avait décidé de ne pas attendre son tour. Il vient me rejoindre dans la douche. Nos lèvres se retrouvent facilement, nos mains sont baladeuses. Je souris face à la remarque de Milo « C’est entièrement e votre faute monsieur Davis... » dis-je en souriant davantage avant de capturer à nouveau ses lèvres. Bien vite, nos corps se forment plus qu’un dans un ballet des plus sensuels. Presque invisibles à cause de la vapeur qui nous entourait, nos corps montraient à leur manière nos désirs, nos envie, notre attachement l’un à l’autre. Ce moment partagé fut une magnifique parenthèse, une magnifique manière de combler ce désir ardent qui était présent depuis tout à l’heure. Une fois ce moment de pur plaisir terminé, et la douche accessoirement, Milo quitte la douche puis la salle de bain. Quant à moi, je m’y attarde un peu plus longtemps. Prenant le soin de sécher mes cheveux et de me maquiller légèrement en prévision de ce dîner qui nous attendait.

Lorsque je sors de la salle de bain je retrouve Milo à la cuisine. Ce dernier déguste une part de tarte aux fraises. « H’m… bonne idée. » dis-je en souriant. Oui, la gourmandise était un vilain défaut. Je m’octroie une fine part de tarte également après avoir volé un énième baiser à Milo. « Après l’effort, le réconfort... » dis-je la voix plein de sous entendus. Je faisais référence à notre séance de natation mais également à cette petite séance sportive improvisée sous la douche.

Le baiser que Cassia me dérobe captive toute mon attention, un instant de douceur qui réchauffe mon cœur et m'arrache un sourire béat de contentement. « J’ai bien fait de ne pas rester à New-York ce week-end ! » Cet aveu, né d'un sentiment de gratitude pour ce moment partagé, souligne combien sa présence parvient à éclipser toutes mes autres considérations. Sa réponse, une gourmandise partagée en croquant dans la tarte, renforce cette bulle d'intimité qui nous entoure, un espace où les plaisirs simples prennent une dimension extraordinaire. Cependant, cette quiétude est interrompue par la vibration de mon téléphone, un rappel du monde extérieur qui s'invite dans notre cocon. L'affichage de la photographie de Lou, appelant à ce moment précis, injecte une dose de réalité dans notre bulle d'insouciance. Mon regard se pose une dernière fois sur Cassia, cherchant en elle une sorte de pardon anticipé pour ce bref aparté. Je m'éclipse de la cuisine, le cœur serré, pour répondre à son appel. « Je.. Je ne suis pas disponible ce week-end. » La conversation avec Lou est brève, marquée par une politesse distante. Ma proposition de la voir la semaine suivante à New York est autant une tentative de reporter un engagement inconfortable qu'une nécessité de clarifier mes priorités. « Tu n’as qu’à passer une tête si tu es dans le coin ! » La facilité avec laquelle je conclus l'appel et raccroche trahit ma volonté de clore cet échange au plus vite, de retourner auprès de Cassia.

Conscient du potentiel trouble que le retour de Lou pourrait générer, je me résous à aborder cette question ouvertement avec Cassia ce soir même. Repousser cette conversation ne ferait qu'alimenter les non-dits et les malentendus, et si notre relation est bâtie sur une fondation solide de confiance et de communication, il est essentiel de maintenir cette transparence. « Je vais me préparer et on pourra y aller. » Je retourne vers la chambre, l'esprit occupé par la manière d'aborder la conversation à venir. C'est alors que je me confronte à une réalité tangible de ma présence croissante dans son espace : une collection de mes affaires qui, bien qu'initialement modeste, a commencé à s'accumuler de manière significative dans son armoire. Cette constatation me frappe avec la force d'une révélation, un symbole physique de l'entrelacement de nos vies. La vue de mes habits, témoins muets de mon intégration progressive dans son quotidien, me remplit d'une émotion complexe. Alors que je prépare mes affaires, la perspective de notre soirée ensemble, ponctuée par une conversation importante, se dresse devant moi non comme un obstacle, mais comme une étape nécessaire dans le renforcement de notre relation.

La décision de prendre le volant s'impose naturellement, compte tenu du rétablissement encore en cours de l'épaule de Cassia. C'est une précaution dictée par l'affection et le souci de son bien-être qui guide chacun de mes gestes. Alors que nous prenons place dans la voiture, la familiarité de notre échange, ma main cherchant la sienne, est une preuve silencieuse de l'intimité et du confort que nous trouvons l'un auprès de l'autre. Cependant, la sérénité de ce moment est brièvement interrompue par la vibration insistante de mon téléphone. L'appareil, posé entre nous, devient un lien inattendu avec l'extérieur, incarné par Lou. Sa présence numérique, bien que distante, est suffisamment palpable pour insuffler une tension subtile dans l'air. « Tu peux me dire ce qu’elle me dit s’il te plaît ? » Ma demande à Cassia, en lui tendant mon téléphone, est plus qu'une requête pratique ; c'est une ouverture, un geste de transparence destiné à dissiper tout malentendu potentiel. « Mon petit doigt me dis que tu connais mon code maintenant. » Cette référence à notre échange ludique autour du code du casier est une tentative légère de détendre l'atmosphère, un rappel de notre complicité qui s'étend au-delà des mots. Ma suggestion pour elle de naviguer librement dans mon téléphone, y compris mon historique internet, est un acte de vulnérabilité volontaire, une affirmation que ma vie, dans ses moindres détails, lui est ouverte. « Tu peux tout regarder, je n’ai rien à te cacher… Même mon historique internet, je n’ai pas encore acheté de bague ! » Mon commentaire, empreint d'humour, vise à alléger la situation, à jouer sur l'idée d'un futur engagement sans pour autant éluder la gravité de notre conversation imminente. C'est une manière de lui assurer que, malgré les messages de Lou et la complexité des relations passées, c'est avec elle, Cassia, que mon présent et mon futur se dessinent.

Le temps passé avec Milo avait la fâcheuse tendance à passer trop vite. Tout comme il avait tendance à être extrêmement chargé. Après être rentrés à l’appartement et après avoir passé un moment des plus intimes et agréables dans la salle de bain, nous prenions malgré tout le temps de déguster un morceaux de tarte aux fraises. Malheureusement, ce petit moment de partage simple est interrompu par la sonnerie du téléphone de Milo. Ce dernier s’éloigne alors un peu pour entamer une discussion. Quand le pilote de ligne revient, il m’indique vouloir se préparer avant de partir. « D’accord, je t’attends. » dis-je en toute simplicité. J’avais profité d’avoir prolongé mon moment à la salle de bain pour me vêtir également d’une robe, simple, sobre mais élégante.

Une fois dans la voiture, Milo se propose pour conduire. Je lui laisse donc les clés de mon véhicule et m’installe du côté passager. Une fois sur la route, nos mains se trouvent rapidement, telle une vieille habitude. Le trajet se passe sereinement. Mais une fois encore la sonnerie du téléphone de Milo retentit. Décidément. Contre toute attente, Milo me demande de prendre son téléphone pour lui rapporter ce qui est dit dans le message qu’il venait de recevoir. « Elle… ? » demandai-je un peu curieuse. Je regarde alors l’écran du téléphone. Le nom de Lou s’affiche en effet. Je suis surprise. Intriguée également. Milo me rappelle que je connaissais à présent son code pour déverrouiller son appareil. « En effet... » dis-je un léger sourire aux lèvres amusée. Un léger rire émane de ma bouche quand Milo tente de me rassurer en me disant qu’il n’avait rien à cacher. Et sa petite remarque sur l’achat d’une bague me fait rire d’autant plus. « Oh… pas encore... » dis-je en insistant sur le « pas encore » sous entendant ainsi qu’une jour cela arriverait. Toutefois, mon sourire disparaît soudainement quand, une fois l’écran déverrouillé, un message s’affiche avec une photo. Une photographie de Lou, un selfie en sous-vêtements avec un foulard d’une compagnie aérienne autour du cou, avec noté « En souvenirs du bon vieux temps... » Milo ne m’avait pas caché avoir eu une relation avec elle. En revanche, pourquoi se permettait-elle de lui envoyer ce genre de photographie ? Elle était clairement demandeuse de le revoir, et plus si affinité. Mon cœur accélère anormalement. Mes mains deviennent presque moites. Le téléphone sonne à nouveau indiquant un nouveau message. Encore Lou, qui proposait à Milo de se voir la semaine prochaine à New-York. Je ressens un léger pincement au cœur. « Elle te propose un rendez-vous la semaine prochaine à New-York. » J’ajoute ensuite en affichant sa photographie en plein écran « J’espère qu’elle sera un peu plus habillée que sur la photo... » dis-je d’une voix glaciale en montrant l’écran du téléphone à Milo d'un geste presque fébrile.

La tension, un invité inattendu, s'immisce subtilement entre nous lorsque je confie mon téléphone à Cassia. Mon cœur bat un peu plus fort, non pas par crainte de ce qu'elle pourrait découvrir, mais par l'anticipation d'une réaction qui pourrait altérer l'harmonie de notre relation. Sa familiarité avec le code de déverrouillage, récemment partagé dans un élan de transparence, devient soudainement une porte ouverte vers une intimité que j'avais peut-être sous-estimée. Lorsque le visage de Cassia se fige à la vue du contenu du message de Lou, un silence pesant s'abat sur nous, marquant un contraste frappant avec la légèreté des instants précédents. L'image qu'elle me montre, révélatrice de l'humour audacieux de Lou, me coupe le souffle et déclenche en moi une réaction nerveuse. Un rire échappe de mes lèvres, plus par embarras et incrédulité que par amusement véritable. Le commentaire de Cassia, teinté d'une pointe d'ironie concernant le degré de vêtement de Lou, vient appuyer là où ça fait mal, soulignant l'audace de l'envoi.

La présence du foulard de ma compagnie aérienne dans la photographie ne fait qu'amplifier la situation, révélant une complicité passée avec Lou que je n'avais pas anticipée devoir expliquer. L'humour de Lou, que j'avais autrefois apprécié, prend une tournure qui me met mal à l'aise dans le contexte actuel de ma relation avec Cassia. Je soupire, cherchant à retrouver contenance, conscient que ma réaction initiale pourrait être mal interprétée. « Ce n’est rien… » Cette tentative de minimisation, prononcée dans l'espoir de désamorcer la situation, résonne faiblement dans l'espace confiné de la voiture. « Rien d’important comme je te l’ai dit… » Je m'accroche à mes paroles antérieures, espérant qu'elles serviront de bouée dans la mer de doutes que cet incident a pu engendrer.

En redémarrant le véhicule, je réalise que la route devant nous est plus complexe que prévu. Cette photographie, cet échange fugace avec Lou, ne sont pas seulement des vestiges d'un passé que j'ai choisi de laisser derrière moi. La tâche qui m'attend, celle de rassurer Cassia. Je stationne soigneusement la voiture de Cassia à proximité du restaurant, chaque manœuvre est effectuée avec une attention particulière, comme pour protéger non seulement le véhicule mais également la fragile sérénité qui nous enveloppe. C'est dans ce moment de transition, juste avant de franchir le seuil vers une nouvelle scène de notre soirée, que je ressens l'impérieuse nécessité de clarifier les choses, de tracer une ligne définitive entre le passé et le présent. Je me tourne vers Cassia, cherchant son regard, désireux de lui offrir toute la sincérité et l'assurance dont je suis capable. « C’est fini… Il n’y a plus rien avec elle. » Mes paroles, simples en apparence, portent en elles un poids considérable. A mes yeux il n’y a plus rien en tout cas. Ma main cherche la sienne, comme si je cherchais son approbation.

 Alors que le trajet pour se rendre au restaurant, pour notre dîner en tête à tête, se déroulait sereinement, ce dernier est interrompu par le téléphone portable de Milo. Des nouvelles de la fameuse Lou, aperçue plus tôt dans la journée. Milo qui n’avait rien à cacher et était bien décidé à me le prouver me demande de prendre connaissance du contenu du messa ge. Qu’elle ne fut pas ma surprise en voyant une photographie de la jeune femme vêtue uniquement de sous-vêtements légers et d’un simple foulard d’une compagnie aérienne. Je comprends rapidement qu’il avait dû la  connaître au travail. Le pilote de ligne et l’hôtesse de l’air. Un peu cliché mais réaliste. Comme demandé, je fais un bref et glacial compte rendu à Milo sur le ou plutôt les messages de Lou.  Milo tente de minimiser la situation en me disant que tout ceci n’était rien. « Non, rien c’est ce qu’elle porte sur cette photo... » argumentai-je en faisant comprendre au pilote de ligne que ce genre d’envoi était loin d’être futile. Pour une fois, je n’étais pas d’accord avec lui. Milo redémarra la voiture pour continuer le trajet. Un léger silence, assez pesant, s’installe malgré nous dans l’habitacle du véhicule. Mon regard n’est plus rivé devant moi ou sur Milo mais à travers la fenêtre du côté passager. Cette photo, ces messages, tournaient en boucle dans mon esprit.

Le restaurant étant à proximité, Milo cherche et trouve rapidement une place pour garer le véhicule. Mon visage et mon regard toujours rivé à travers la fenêtre, Milo vient me rassurer, ou tente du moins de le faire, en m’avouant qu’il n’y avait plus rien entre eux. « Ce n’est pas l’impression que donne ses messages, et encore moins sa photo... » En avait-il conscience au moins ? Je sens sa main venir chercher la mienne, mais contrairement à d’habitude je ne réponds pas à cette demande. Mon visage se tourne enfin pour lui faire face « Tu as travaillé avec elle ? » demandai-je alors en repensant au foulard qu’elle portait. Cela ne devait plus être d’actualité car Milo avait bien dit ce matin que c’était une vieille connaissance et que donc cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus. « Elle va revenir travailler avec toi ? » questionnai-je alors sur une potentielle future collaboration. Je détestais cette situation. Je n’avais jamais été jalouse et je ne voulais pas l’être mais j’avais l’impression que Milo minimisait trop les choses sur cette histoire. « Ce n’est peut-être rien pour toi, mais ce n’est pas le cas pour elle… Est-ce que tu te rends compte qu’elle te fait clairement des avances ? » Oui bien évidemment qu’il le savait. Mon ton n'était pas froid ou énervé, mais j'étais réellement perplexe quant à ce comportement. « Est-ce qu’elle m’a vu ce matin ? » demandai-je alors pour confirmer ou non ce que je savais déjà au fond de moi.

L'instant où Cassia découvre la photographie de Lou, envoyée avec une désinvolture qui tranche cruellement avec la gravité du moment, ressemble à une ironie du sort, comme si le destin lui-même avait décidé de mettre à l'épreuve les fondements de notre relation. Cette photo, surgie de nulle part, devient un catalyseur inattendu de vérité, une pierre d'achoppement entre le passé et le présent, entre la mémoire et l'oubli. L'atmosphère dans la voiture, jusqu'alors empreinte d'une certaine légèreté, se charge d'une tension tangible. La main de Cassia, qui d'ordinaire trouve la mienne dans un geste naturel de connexion et de réassurance, reste à l'écart, un espace froid s'installant entre nous. Son refus de toucher, bien que silencieux, résonne avec une intensité qui dépasse le simple geste physique. La photographie de Lou, intrusive et provocatrice, se dresse entre nous comme un rappel que notre relation, malgré sa force, reste vulnérable aux assauts extérieurs.

La douleur de ce moment, accentuée par le silence lourd qui s'installe, est une épreuve de notre capacité à communiquer, à nous comprendre au-delà des mots, à réaffirmer la confiance qui nous lie. Ce n'est pas seulement la présence fantomatique de Lou qui nous épreuve, mais ce qu'elle représente : le spectre des expériences passées qui, sans invitation, s'immiscent dans le présent, demandant à être reconnues, comprises, et finalement surmontées. « Je te l’ai dit… C’est de l’histoire ancienne. Je ne l’ai pas revu depuis… Depuis plusieurs années. » Ma voix, tentant de naviguer dans les eaux troubles de ses doutes, omet volontairement les détails superflus, une tentative de protéger ce qui nous unit de l'érosion du passé. La froideur qui s'est emparée du regard de Cassia, contrastant avec la chaleur habituelle de ses yeux, m'atteint en plein cœur, un signal clair de l'ampleur du fossé que cet incident a creusé entre nous. Sa question sur une potentielle collaboration future avec Lou résonne comme un test de notre solidité, une évaluation de la sincérité de mes sentiments. « Je ne sais pas. Nous n’en n’avons pas discuté. Peut-être… Je ne sais pas. Et même si c'était le cas... Ce n'est pas important pour moi. » Ces mots, prononcés dans un souffle, trahissent mon incertitude, un aveu que la pertinence de Lou dans ma vie a pâli devant l'éclat de ce que Cassia et moi partageons. La confession que je lui offre ensuite, une esquisse voilée de mon passé, est un geste de vulnérabilité. « Oui, on a déjà travaillé ensemble, sur plusieurs vols… Et… Si tu me demande avec quelle hôtesse ou pilote je n’ai pas eu d’aventure, je préfère me taire car ma réponse ne va pas du tout te plaire. » Cet aveu, bien qu'incomplet, est une tentative d'ouverture, un pas vers elle dans l'espoir de reconstruire la confiance ébranlée.

Son interrogation sur la nature des avances de Lou me pousse dans mes retranchements, une zone floue où l'humour semble être ma seule échappatoire. « Ah tu penses que ce sont des avances ? Eh bien je ne vais pas avancer… » Mon rire nerveux masque à peine l'angoisse qui me serre, la peur de la perdre à cause d'un passé qui refuse de rester en arrière-plan. Lorsque Cassia me demande si Lou était présente ce matin, je suis confronté à un choix : continuer dans la demi-vérité ou affronter la réalité avec honnêteté. « Oui… » Ma concession est rapide, mais je me hâte d'ajouter « Elle m’a même dit qu’elle te trouvait très belle si tu veux tout savoir. » C'est une tentative maladroite de peindre Lou sous un jour moins menaçant, de minimiser son impact dans le contexte de notre relation. Cette soirée, qui devait être l'occasion d'aborder sereinement le sujet de Lou, se transforme en une épreuve de vérité inattendue.

 Les messages de la dénommée Lou avait clairement installés un froid dans l’atmosphère si chaleureuse de ce début de soirée. Milo tentait de minimiser les choses mais j’avais du mal à le faire de mon côté. Comment pouvait-il prétendre à rire voir même simplement sourire face à cette situation ? Cette Lou avait clairement de l’audace et sans nul doute une folle envie de revoir Milo pour lui envoyer de tels messages. Milo n’hésite pas à me répéter une nouvelle fois que ce qui s’est passé avec Lou était de l’histoire ancienne et que cela faisait des années qu’il ne l’avait pas vu. J’ai soudainement, beaucoup de questions quant à leur rencontre, leur lien et la possibilité qu’ils puissent se revoir de manière régulière. Bien que la première partie de réponse de Milo puisse être rassurant il n’est est rien de ce qu’il ajoute ensuite. Je ferme les yeux une demi seconde en imaginant le nombre de collègues avec qui il avait eu une aventure. Pourtant je le savais, il ne m’avait jamais rien caché. Seulement je n’avais pas imaginé que ses anciennes conquêtes, ses anciennes relations aussi brèves soient elles pouvaient venir entraver ce que nous vivions tous les deux. Un léger soupire s’échappe de ma bouche, ma main se levant pour lui faire signe que non, il était inutile de m’indiquer le nom de toutes les personnes avec qui il avait eu une aventure. Milo tente un peu d’humour. « Comment est-ce que tu peux plaisanter là-dessus... » Question rhétorique. Ma question quant au fait de savoir si oui ou non Lou m’avait vu ce matin avait pour but de confirmer quelque chose que je pensais. Si effectivement elle m’avait vu et qu’elle était au courant de notre relation alors cette femme n’avait aucune conscience ni aucun respect. C’était pire que tout, j’avais en horreur ce genre de femme qui ressemblait sans nul doute à la femme avec qui Andrew m’avait trompé. Milo me confirme que la jeune femme m’avait bel et bien vu ce matin. Il m’annonce même que cette dernière m’avait complimenté. Un rire sarcastique s’échappe de ma bouche « Je rêve, quelle g*arce ! » Je me surprenais moi même de tenir ce genre de langage mais cela prouvait ô combien les intentions de Lou étaient malsaines. Je passe une main sur mon visage « Alors quoi, le fait de m’avoir complimenter lui donne le droit de te mettre dans son lit !? » demandai-je un peu perplexe. Une question me brûle les lèvres, alors je ne peux m'empêcher de demander à Milo « Est-ce que tu envisages d'accepter de la revoir ? » Mon regard posé dans le sien, je savais que Milo serait honnête mais j'espérais surtout qu'il ouvre les yeux sur ce que souhaitais réellement son ancienne conquête.

L'air qui se crispe dans la voiture, lourd de tension et d'émotions contenues, trouve son exutoire dans le juron inattendu de Cassia. Ce mot, tranchant et chargé, tranche avec la réserve habituelle de Cassia, soulignant la profondeur de son irritation face à la situation. Son langage, habituellement mesuré et réfléchi, se teinte d'une rare crudité, révélateur du trouble que cette photographie a semé dans son esprit. « Elle ne me mettra pas dans son lit… Ce n’est rien cette photo. Elle a juste un peu trop d’humour… » Ma tentative de désamorcer la situation, de minimiser l'impact de l'image, me fait me reculer physiquement dans mon siège, cherchant instinctivement un refuge dans le petit espace que m'offre le repose-tête de la voiture. Ma voix, dans un mélange d'explication et de défense, s'efforce de rassurer Cassia, de peindre la démarche de Lou comme une plaisanterie mal placée plutôt qu'une réelle menace à notre relation.

Cependant, cette rationalisation peine à masquer ma propre gêne face à l'audace de Lou et l'effet perturbateur de son geste. En tentant de réduire l'importance de la photo, de la présenter comme une manifestation d'un humour débordant plutôt qu'une tentative d'intrusion dans notre vie, je cherche moins à convaincre Cassia qu'à me convaincre moi-même. C'est une lutte intérieure pour maintenir l'équilibre dans un moment où la stabilité de notre relation est mise à l'épreuve. La réponse de Cassia, bien que brève et acerbe, est une fenêtre ouverte sur son ressenti, un indice de la tempête émotionnelle qui se joue en elle. Son utilisation d'un langage habituellement étranger à sa nature souligne la gravité de ses préoccupations, la réalité d'un cœur blessé par l'intrusion d'un passé que je n'ai pas entièrement laissé derrière moi. Ce moment révèle non seulement les fragilités de notre relation. En cherchant à apaiser ses craintes avec des mots qui peinent à cacher l'inconfort de la situation, je me rends compte que la solution réside moins dans la négation de l'importance de l'incident que dans l'affirmation de mon engagement/

La question de Cassia, chargée d'une vulnérabilité palpable, traverse le voile de tension qui s'est installé entre nous, m'obligeant à faire face à mes propres réticences. Il est vrai que je ne peux pas, que je ne veux pas lui mentir. Pourtant, l'ombre de mon passé avec Lou plane lourdement sur ce moment, me rappelant que certaines vérités sont plus difficiles à partager que d'autres. La complexité de cette ancienne liaison, unique dans son genre, reste un chapitre de ma vie que je trouve difficile à ouvrir, même en présence de la confiance et de l'intimité que Cassia et moi avons bâties.

« Elle m’a proposé de nous revoir autour d’un café. » Cet aveu, lâché entre un soupir et une hésitation, est ma tentative de transparence, un équilibre précaire entre l'ouverture et la protection. L'annonce de ma future rencontre avec Lou, bien qu'innocente dans son intention, porte en elle le poids de potentialités non dites, de chemins que je refuse catégoriquement d'emprunter à nouveau. « Je vais la revoir… Mais pas comme tu l’imagines. Je n’ai pas envie de retourner dans ses bras. Tu sais pourquoi ? Parce que tu es là. » Ces mots, prononcés avec une assurance que je peine à ressentir pleinement, sont censés rassurer Cassia, lui témoigner de l'exclusivité de mes sentiments envers elle. « Je n’ai pas envie de tout gâcher pour une brève liaison… Tu comptes pour moi Cassia. » Dans cette confession se trouve l'essence de mon engagement, une déclaration que son importance dans ma vie surpasse de loin les réminiscences d'un passé révolu. Ma main, tendue vers elle une fois de plus, est une invitation à la confiance, un geste qui cherche à franchir le gouffre de doutes que mes mots ont peut-être creusé. « Est-ce que tu me fais confiance ? »

 Je n’avais aperçu Lou que quelques secondes, mais je me faisais aisément une idée du personnage, surtout depuis que j’avais eu l’occasion de voir quel genre de message elle pouvait envoyer à Milo tout en sachant qu’il n’était pas célibataire, du moins officiellement. Milo ne cessait de tenter de me rassurer, mais cela était assez difficile. Ce n’est pas en Milo que je n’avais pas confiance mais en la jeune femme. Le pilote de ligne continue à trouver des explications au comportement de son ancienne relation. Cette photographie n’était pour lui synonyme d’un humour un peu osé, un peu décalé. Je peinais à y croire. Pourtant le fait que Milo reste serein de sa manière de me répondre et d’argumenter les faits était en effet un acte rassurant. Je m’étais tout de même risquer de demander à Milo si oui ou non il envisageait de répondre à l’invitation lancée par Lou. Dans un premier temps, le jeune homme ne répond qu’à demi mots. Le fait qu’il souligne que la proposition de Lou tourne autour d’un café sous entendait parfaitement qu’il avait l’intention de la revoir. Finalement, Milo m’annonce de manière explicite vouloir revoir la jeune femme mais pas comme un amant. Mes mots qu’il prononce juste après me rassure, me réconforte. Milo m’assure ne pas avoir envie de tout gâcher entre nous pour une brève liaison alors que je comptais beaucoup pour lui. D’un seul coup, je me sens presque idiote. Milo m’avait encore prouvé pas plus tard que hier soir, avec l'intervention de Sarah, qu’il était fidèle et ne souhaitais pas retomber dans ses travers. Mon regard se pose sur lui, mes yeux reflétaient sans doute la crainte mais aussi le bonheur d’avoir entendu de telles paroles venant de lui. La main de Milo se tend une nouvelle fois dans ma direction, alors qu’il me demande si je lui faisais confiance. « Je te fais confiance Milo. » dis-je le plus sincèrement du monde alors que ma main vient se glisser dans la sienne. « C’est en elle que je n’ai aucune confiance... » avouai-je malgré tout afin de rester honnête jusqu’au bout dans mes propos. Milo avait beau trouver toues les explications valable sou non pour argumenter le comportement de son ancienne collègue et conquête, aucune d'entre elles n'était recevables à mes yeux.

La réconciliation silencieuse se matérialise lorsque Cassia laisse sa main trouver la mienne, un geste simple mais lourd de signification. En réponse, j'embrasse le dos de sa main, un acte d'affection et de gratitude pour sa compréhension, pour sa capacité à écouter au-delà des mots. « Écoute… » ma voix s'élève, hésitante, comme si j'avais encore tant à dire, mais les mots se perdent alors que nous sortons de la voiture, un passage d'un espace confiné vers un lieu de nouvelles possibilités. Sans un mot de plus, je me laisse guider par l'impulsion de l'enlacer tendrement, un geste instinctif de rapprochement, de réassurance. C'est dans cet étreinte, simple et pourtant si pleine de sens, que je trouve la force d'aborder un souvenir récent, un moment partagé avec Sarah qui prend une nouvelle dimension dans le contexte actuel. « Tu te souviens de ce que j’ai dit à Sarah hier soir ? » Bien que je connaisse la réponse, le rappel de ces paroles a pour but de réaffirmer où réside mon cœur véritablement. « Mon cœur est inaccessible car il t’appartient. » En prononçant ces mots, mon regard se plonge dans le sien, cherchant à y lire la compréhension, l'acceptation. C'est une déclaration renouvelée de mon engagement envers elle, une promesse que, malgré les tempêtes, mon cœur reste ancré auprès d'elle. Les confessions non partagées, les sentiments avoués à Sarah restent en suspens, non-dits, mais leur essence est contenue dans le message que je souhaite transmettre à Cassia : elle est mon choix, mon seul choix.

Cherchant à alléger l'atmosphère, à tourner notre attention vers un avenir immédiat plus joyeux et léger, je l'invite à dîner. « Allons dîner ! Je t’ai sélectionné un excellent restaurant japonais. Je sais que tu adores les sushis ! » Ce changement de sujet, loin d'être une fuite, est une tentative de recréer un moment de complicité, de nous rappeler les plaisirs partagés qui fondent notre quotidien. Main dans la main, nous avançons vers le restaurant, chaque pas nous éloignant un peu plus de l'ombre de Lou, chaque pas nous rapprochant de ce qui nous unit vraiment.

Le restaurant japonais vers lequel nous nous dirigeons est niché dans une rue discrète de la ville, son entrée marquée par une lanterne japonaise traditionnelle qui diffuse une lumière chaleureuse et accueillante. Dès que nous franchissons le seuil, nous sommes enveloppés par une atmosphère élégante et sereine, où le minimalisme rencontre le raffinement. Les murs sont ornés de boiseries délicates et d'œuvres d'art contemporaines inspirées par la culture japonaise, créant un espace à la fois moderne et intemporel. Le personnel, vêtu de kimonos modernes, nous accueille avec un respect et une discrétion qui témoignent de l'excellence du service. Nous sommes conduits à notre table, située près d'une grande baie vitrée offrant une vue apaisante sur un jardin zen intérieur. Le murmure de l'eau d'une petite fontaine de pierre et le doux frémissement des feuilles de bambou apportent une touche de nature et de tranquillité à l'ambiance du restaurant. La lumière tamisée, diffusée par des lampes en papier de riz suspendues au plafond, crée une atmosphère douce et intime, parfaite pour une soirée en tête-à-tête. Chaque table est espacée de manière à garantir l'intimité des convives, et la vaisselle, simple mais élégante, est disposée avec soin sur des nappes en tissu fin.

Le menu, un mariage subtil entre tradition et innovation, propose une variété de sushis et de plats japonais préparés avec une attention méticuleuse aux détails. Les ingrédients, frais et de saison, sont mis en valeur dans chaque création culinaire, offrant une expérience gustative à la fois authentique et surprenante. La carte des sakés et des vins, soigneusement sélectionnée, complète à merveille les saveurs délicates des mets. Alors que nous parcourons le menu, la promesse d'une soirée inoubliable se dessine. Ce restaurant chic n'est pas seulement un lieu où déguster une excellente cuisine japonaise, c'est un sanctuaire de calme et de raffinement, un espace où le temps semble suspendu, permettant à Cassia et à moi de nous reconnecter, de célébrer notre amour loin du tumulte du quotidien. Dans cet écrin de sérénité et d'élégance, chaque bouchée, chaque instant partagé se transforme en un souvenir précieux, un chapitre de plus dans l'histoire que nous écrivons ensemble.

 Toujours dans l’habitacle de la voiture, la tension très électrique était soudainement redescendue de quelques degrés. Bien que Milo venait de m’avouer qu’il accepterait sans doute de prendre un café avec Lou à New-York, il m’avait malgré tout rassuré sur ses intentions. Nous sortons de la voiture, et Milo décide apparemment de vouloir me rassurer davantage, dans un geste tendre et avec des mots méticuleusement choisis. Comme si Milo pouvait lire dans mes pensées, il évoque la soirée de hier et son échange avec Sarah. Quand il me demande si je me souviens de ce qu il avait dit à le jeune femme, j'acquiesce simplement en silence. Milo me rappelle alors que son cœur est inaccessible car il m'appartient. Ses mots provoque une nouvelle once de soulagement en moi. Mon regard est sans doute plus doux que tout à l'heure. L'appréhension liée à cette histoire avec Lou était clairement en train de se dissiper un peu. Ma main vient délicatement se pose sur son torse avant de remonter doucement vers sa joue « Et le mien t'appartient... » Dis je dans un léger souffle. Des mots qui sans nul doute venaient de clôturer cette discussion un peu houleuse.

Milo décide alors de se focaliser à présent sur le dîner qui nous attendait. Il avait sélectionné un restaurant japonais sachant pertinemment que ce choix me ravirais au plus haut point. A peine sommes nous entrés dans l’établissement que nous sommes chaleureusement accueillis et installé à une petite table dont le vue donnait sur un petit jardin zen typique. Le restaurant, bien qu’il avait aux premiers abords un aspect assez simple, était assez raffiné. Tout était soigneusement pensé que ce soit dans la décoration ou dans la présentation des tables et des mets à déguster. « C’est un très bel endroit. Merci beaucoup... » Le fait que Milo est choisi avec soin ce type de cuisine prouvait encore une fois qu’il souhaitait me faire plaisir avant tout. « Cela fait un petit moment que je n’ai pas mangé japonais, je suis ravie. Vraiment... » dis-je en détaillant le menu des plus alléchants avec envie et gourmandise. Le repas se passe en toute sérénité. L’ombre de Lou et de toutes mes craintes non fondées étant mises de côté le temps d’un moment. Un moment agréable où les discussions vont bon train, passant du travail, à la soirée d’hier ou alors en évoquant ce que nous pourrions faire le week-end suivant et où nos rires se mêlent parfois aux mots. Sans oublier le régal de nos papilles. Les plats que nous dégustons sont absolument exquis et ils renforcent davantage le très bon moment que nous passons ensemble ce soir, en tête à tête. Une fois le repas terminé, Milo insiste comme convenu ce matin même, de régler la note. C’est encore main dans la main, comme pour notre entrée tout à l’heure, que nous quittons l’établissement.

Une fois dehors, Je viens embrasser délicatement Milo « Merci pour ce dîner, j’ai passé un très bon moment. » Et comme pour sceller mes paroles mes lèvres viennent à nouveau trouver les siennes. La soirée était certes bien avancée, mais nous décidons malgré tout de faire une promenade nocturne près du lac qui se trouvait non loin d’ici.

Nous nous installons dans le cadre tranquille et raffiné du restaurant japonais, les tensions qui pesaient entre nous commencent à s'estomper, comme dissipées par l'atmosphère apaisante de ce lieu. La question de Lou, qui avait jeté une ombre sur notre soirée, se place désormais dans le sillage d'événements passés, dont l'importance s'amenuise face à la force de notre lien actuel. La perspective de revoir Lou autour d'un café, dans un contexte neutre et sans enjeux, ne me semble plus aussi chargée d'incertitudes. Je suis fermement résolu à ce que cette rencontre ne dépasse pas le cadre d'un simple échange entre connaissances du passé. De mon côté, il n'y a aucune attente, aucun désir de renouer avec ce qui fut. Si Lou nourrit d'autres espérances, elles se heurteront à la réalité de ma relation avec Cassia. Il est vrai que ma relation passée avec Lou n'a pas été une aventure éphémère sans saveur. Notre liaison avait ses nuances, une intensité qui, à l'époque, la distinguait des rencontres sans lendemain. Pourtant, ce souvenir, aussi riche soit-il, ne pèse guère face à la profondeur et à l'authenticité de ce que je partage aujourd'hui avec Cassia.

Le dîner que nous partageons ce soir dans ce restaurant japonais élégant est un véritable festin pour les sens, un défilé de plats finement préparés qui ravissent les papilles. La table se couvre de différentes variétés de sushis, chacun présenté comme une petite œuvre d'art culinaire. Le riz, vinaigré à la perfection, soutient délicatement des tranches de poisson frais, brillantes et appétissantes, tandis que des touches de wasabi et de gingembre mariné ajoutent des nuances piquantes et rafraîchissantes à l'ensemble. Pour Cassia, fervente admiratrice de la cuisine japonaise, chaque bouchée semble s’apparenter à une célébration, un moment de pur bonheur gustatif. Son enthousiasme pour les sushis est contagieux, son visage s'illuminant à la découverte de chaque nouvelle saveur, chaque texture unique. C'est pour elle que nous sommes ici, et voir sa joie devant ces mets délicats me remplit d'une satisfaction profonde.
Quant à moi, mon rapport aux sushis est plus compliqué. Sous mon sourire encourageant et mon attitude ouverte se cache une vérité moins évidente : les sushis ne figurent pas parmi mes mets préférés. Quelque chose dans la combinaison de poisson cru et de riz ne trouve pas grâce à mes yeux, une préférence qui date de longtemps et qui ne s'est jamais vraiment estompée avec le temps. Cependant, ce soir, je fais un effort conscient, poussé par le désir de rendre Cassia heureuse, de partager avec elle ce moment de plaisir. Chaque fois que je porte à ma bouche une pièce de sushi, c'est moins pour le goût que pour l'expérience que nous partageons, pour cette intimité tissée autour d'une table parsemée de délices que seule elle sait apprécier avec tant de ferveur. Je me surprends à savourer certains aspects de ces sushis, découvrant des textures et des saveurs que je n'avais pas pris le temps d'apprécier auparavant. Mon effort pour partager ce repas avec elle, malgré mes réticences initiales, s’apparente à une métaphore de notre relation.

Au fil du repas, nos échanges, nos rires et nos moments de complicité se tissent autour des plats que nous dégustons. Et tandis que la soirée se poursuit, enveloppée dans l'ambiance feutrée du restaurant, je réalise que je suis prêt à tout pour Cassia.

Notre dîner touche à sa fin, dans l'atmosphère tamisée et élégante du restaurant japonais, le serveur s'approche de notre table avec discrétion et nous présente l'addition. Le moment est chargé d'une simplicité raffinée, à l'image du lieu qui nous entoure. Sans hésiter, je saisis l'étui en cuir contenant la note, anticipant le geste de Cassia qui pourrait vouloir participer au règlement. « Permettez-moi Mademoiselle Henderson » dis-je avec un sourire, marquant par ces mots mon intention de prendre en charge l'addition. C'est un geste que j'accomplis non pas par obligation, mais comme une expression de mon appréciation pour la soirée que nous avons partagée, et un signe de respect envers Cassia. « J’insiste, tu es mon invitée » ajoutais-je, laissant entendre que ce dîner transcende le simple fait de partager un repas. Je rencontre brièvement le regard du serveur, hochant la tête avec assurance pour confirmer mon souhait de régler l'addition. Tout en sortant ma carte de crédit, je sens le regard de Cassia sur moi, empreint de cette chaleur qui a le pouvoir de faire fondre les plus grandes réserves. « C'est important pour moi » insistais-je doucement, souhaitant lui faire comprendre que ce geste est aussi symbolique, une manifestation tangible de mon engagement envers elle et notre relation. Le serveur, avec une efficacité discrète, procède à la transaction avant de nous rendre la carte avec une inclinaison respectueuse de la tête. « Merci beaucoup pour cette excellente soirée » lui adressais-je, exprimant ma gratitude non seulement pour le service impeccable mais aussi pour l'environnement qui a contribué à faire de cette soirée un moment si spécial. Avant de quitter notre table, je lui laisse un généreux pourboire.

La transition de l'intimité chaleureuse du restaurant japonais à la fraîcheur ouverte du lac de Fall River est marquée par un moment de tendresse pure, lorsque Cassia capture mes lèvres dans un baiser empreint de sincérité. Ses yeux, d'un brun si profond, semblent être le refuge parfait, un univers où le temps et les préoccupations s'effacent, laissant place à une connexion inébranlable entre nous. « Tu sais ce qui me rend le plus heureux ? » murmurais-je, bien que la réponse réside déjà dans l'éclat de son regard, dans le simple fait d'être à ses côtés. « C’est lorsque je te vois heureuse. Ce petit sourire qui étire la commissure de tes lèvres… Je donnerai tout pour toi, même ma propre vie. » Ces mots, chargés d'une émotion brute et sincère, demeurent le reflet de mon engagement.

Notre moment de quiétude est brièvement interrompu par l'innocence espiègle d'un enfant, dont le doigt pointé en notre direction et l'interruption maladroite sont aussitôt suivis par les excuses empressées de sa mère. Son admonestation rappelle à son fils les bonnes manières, mais c'est sa dernière remarque qui résonne entre nous  « Laisse ce couple tranquille. » Cette simple observation extérieure, cette classification spontanée de notre relation aux yeux d'autrui, soulève une question silencieuse. Pourquoi, en effet, tout le monde nous perçoit-il comme un couple ? Peut-être que la réponse réside dans la façon dont nous interagissons, dans ces petits gestes d'affection et de soutien mutuel qui ne trompent pas. Peut-être que notre lien, bien que non défini par des étiquettes conventionnelles, parle de lui-même, manifestant à ceux qui nous entourent la profondeur et la vérité de nos sentiments. Alors que nous reprenons notre promenade vers le lac, ce questionnement reste en arrière-plan, une réflexion sur la nature de notre relation et sur ce qu'elle représente non seulement pour nous, mais aussi aux yeux du monde. Cela ne change rien à la sincérité de nos échanges, à la solidité de ce que nous bâtissons ensemble. Mais cela ajoute une couche supplémentaire d'appréciation pour la beauté de ce que nous partageons, une reconnaissance que ce que nous avons est perçu et respecté, même par ceux qui ne font que passer.

Notre promenade au bord du lac, sous l'éclat d'un coucher de soleil qui borde l'horizon de ses teintes flamboyantes, est un moment suspendu dans le temps, une bulle d'intimité et de paix. L'air du soir, légèrement frais, contraste avec la douceur du restaurant, nous enveloppant d'une brise vivifiante qui semble raviver nos sens. La ville s'efface peu à peu derrière nous, laissant place à la sérénité du paysage lacustre qui s'étend majestueusement sous le ciel du crépuscule. Le coucher de soleil teint le ciel d'une palette de couleurs envoûtantes, allant du pourpre profond au rose tendre, se reflétant sur les eaux calmes du lac dans une harmonie parfaite. Les derniers rayons du soleil dansent sur la surface de l'eau, créant un tableau vivant qui capte notre attention et invite à la contemplation. Le monde semble suspendu dans cet instant, où la beauté naturelle s'offre à nous dans toute sa splendeur. Main dans la main, nous avançons le long du rivage, nos pas rythmés par le doux clapotis des vagues contre la berge. Les bruits de la ville semblent lointains, presque irréels, alors que nous sommes enveloppés par la quiétude du lac et la magie du coucher de soleil. C'est un moment de paix, une pause bienvenue dans le tourbillon de notre quotidien, une chance de nous reconnecter non seulement l'un à l'autre, mais aussi avec la nature qui nous entoure. La promenade au bord du lac, sous le ciel embrasé du crépuscule, accentue l’intimité du moment. Le coucher de soleil, avec sa beauté éphémère et son spectacle silencieux, nous rappelle la valeur du moment présent, l'importance de chérir chaque instant partagé.

Alors que le soleil commence doucement sa descente vers l'horizon, peignant le ciel de Fall River de teintes orangées et pourpres, une brise plus fraîche s'élève du lac, rappelant que le crépuscule apporte avec lui une baisse de température. Connaissant la sensibilité de Cassia au froid, je reste attentif aux premiers signes qui trahiraient son inconfort, bien avant qu'elle ne manifeste pas la moindre gêne. Sans un mot, anticipant le refroidissement inévitable de l'air ambiant, je retire ma veste dans un geste fluide et délibéré. Je drape la veste autour de ses épaules avec une tendresse douce, m'assurant que le tissu l'englobe confortablement, la protégeant de la morsure du vent qui se lève. « Voilà, tu seras plus à l'aise comme ça » dis-je en ajustant le col de la veste pour maximiser sa chaleur. Mon regard croise le sien, mes lèvres épousent les siennes. Cassia, enveloppée dans ma veste, un sourire esquissé sur ses lèvres, paraît à la fois surprise et émue par ce geste. Elle se blottit un peu plus dans le tissu, cherchant à capter chaque parcelle de chaleur que mon vêtement peut lui offrir.

Notre promenade se poursuit, rythmée par le clapotis tranquille des vagues du lac et le spectacle apaisant du coucher de soleil. Cassia, à présent réchauffée par ma veste, se blottit davantage contre moi, cherchant instinctivement proximité et réconfort.

Alors que nous nous promenons, le crépuscule enveloppe doucement le monde autour de nous, transformant chaque moment en une toile vivante de couleurs et d'ombres. Dans cette lumière tamisée, Cassia, avec la brise jouant dans ses cheveux, apparaît plus rayonnante que jamais. C'est un spectacle qui saisit le cœur, renforçant mon admiration pour elle, une admiration qui va bien au-delà de la beauté physique pour toucher à l'essence même de son être. Je me rapproche d'elle, me glissant délicatement dans son dos, là où je peux l'entourer de mes bras sans envahir son espace. Mon geste est doux, mes bras s'enroulent autour de sa taille, et je dépose mon menton sur son épaule, faisant attention à choisir celle qui n'est pas meurtrie. Là, dans cette étreinte protectrice, je trouve un moment de paix, un havre au sein duquel ma respiration se fait plus calme, plus mesurée. « Je suis désolé… » Les mots franchissent mes lèvres, chargés d'une sincérité profonde, une tentative de réconciliation non seulement avec Cassia mais aussi avec moi-même. Je la regarde, cherchant dans son regard une indication de ses sentiments, une compréhension tacite de la profondeur de mes excuses. « Pour jeudi soir, concernant la plainte d’Andrew. J’ai eu tort. » Admettre mon erreur n'est pas chose aisée pour moi ; c'est un acte qui va à l'encontre de ma nature, mais nécessaire pour la transparence et l'honnêteté de notre relation. « Tu as raison et je t’en remercie. » Ces mots, plus qu'une simple admission de faute, sont une reconnaissance de sa sagesse, de sa capacité à voir au-delà de la colère et de l'impulsivité qui m'ont poussé à agir. L'éventualité qu'Andrew puisse porter plainte contre moi plane comme une ombre sur nos têtes, un rappel des réalités parfois sombres qui nous entourent. Cependant, son absence d'action pour le moment est un soulagement, bien que je m'étonne de son silence, sachant combien il a cherché à maintenir Cassia sous son influence.

Après cet excellent moment passé autour d’un dîner typiquement japonais, nous décidons d’aller marcher un peu, profitant ainsi de la douceur que nous offrait cette fin de soirée. Et puis, c’était sans nul doute une agréable opportunité pour prolonger cette soirée et créer davantage de souvenirs entre nous. Sans omettre le fait que chaque moment passé lors de ses visites en ville devait être vécu pleinement. Le week-end passait tellement vite. Mais avant de nous mettre en marche vers le lac, je remerciai comme il se fallait Milo pour cette délicieuse soirée, d’autant plus que je savais pertinemment qu’il avait choisi ce restaurant pour me faire plaisir, je connaissais ses légères réticences quant à ce genre de cuisine. Les douces paroles de Milo concernant mon bonheur et le sien me fait littéralement fondre. « Sache que je suis toujours heureuse à tes côtés. » avouai-je avant que nous échangions une autre baiser. Mais ce petit moment de tranquillité est interrompu par un enfant et sa mère. Encore une fois, nous étions catalogué comme couple. Décidément. Dans le fond, c’est sans doute parce que nous agissions comme tel, sans réellement nous en rendre compte.

Notre promenade au bord du lac rend la soirée davantage exceptionnelle. C’est une petite bulle d’intimité et de sérénité que l’on s’offrait pour clôturer ce moment. Tout était calme, seuls les petits clapotis de l’eau se faisait entendre. Ces derniers avaient le don de rendre l’atmosphère plus légère, plus détendue. Perdue dans mes pensées, je réagis quand je sens Milo draper sa veste sur mes épaules. Un geste tendre, attentionnée et surtout révélateur du lien qui nous unissait. « Merci beaucoup. » dis-je en prolongent tendrement son baiser. Ce geste devenait presque habituel lors de nos promenades nocturnes. Et cela ne faisait qu’amplifier la sensation d’amour inconditionnel que je portais à Milo. Je savais qu’il était prêt à tout pour moi. Et moi, j’étais prête à tout pour lui.

Nous faisons une petite halte pour admirer la vue qui s’offrait à nous. Le crépuscule semble envelopper tout ce qui nous entourait, rendait alors l’instant majestueux. Milo se glisse délicatement derrière moi, passant ses bras autour de ma taille. Je viens à mon tour déposer mes mains sur ses bras caressant tendrement ces derniers. Son menton sur mon épaule droite, Milo brise ce doux silence pour s’excuser. Je tourne légèrement mon visage pour lui faire face, mon regard sans doute rempli d’incompréhension sur le moment. Milo s’explique, et je comprends. Je ne m’attendais pas à ce que l’on reparle de ce sujet de discussion qui nous avait mis tous les deux en colère l’autre soir. Et encore moins à ce que Milo s’excuse et avoue avoir eu tort. Je sais que Milo avait sa fierté, et admettre qu’il avait tort ne devait pas être facile. « Je dois m’excuser aussi. Je me suis sans doute énervée un peu vite ce soir là... » Mais j’avais encore du mal de parler d’Andrew. Cette histoire je souhaitais tout simplement l’oublier, en reparler n’aidait pas. J’étais donc bien souvent sur la défensive. « Je suis soulagée que tu comprennes mon choix. » Jamais je ne me le pardonnerai si à cause de moi Andrew arrivait à atteindre Milo. Des semaines étaient passés depuis, et nous n’avions eu aucune nouvelle qui pourrait porter préjudice à Milo. Fort heureusement. « Tu sais, le lendemain de l’accident... » Oui l’accident c’est ainsi que j’évoquais cette violente chute dans les escaliers de son appartement « Il m’a envoyé un message pour prendre de mes nouvelles. » avouai-je à Milo. Malgré tout ce qui s’était passé Andrew avait dû se sentir coupable de ce qui était arrivé, c’est ce qui m’amène à penser que malgré sa confrontation avec Milo il n’avait pas eu l’idée de porter plainte. « Je pense que cette histoire lui a sans doute servi de leçon et qu’il n’a pas l’intention d’aller plus loin. Si jamais il avait voulu porter plainte, crois moi il l’aurait déjà fait... » Sa culpabilité et le fait que nous n'ayons pas souhaité porter plainte contre lui l'avait sans doute calmer. Il avait sans doute décidé de vivre sa vie de son côté.

Le crépuscule enveloppe le lac dans une douce étreinte, l'air frais et les fines gouttelettes d'eau se mêlant à nos paroles, ajoutant une dimension presque palpable à notre conversation. Alors que je me confonds en excuses, je réalise que ce n'est pas à Cassia de s'excuser pour ses réactions, tout à fait naturelles et justifiées. Sa préoccupation, celle de ne pas voir la plainte se retourner contre moi, est un geste que j'accueille avec une profonde gratitude, conscient de la délicatesse de notre situation. Lorsque Cassia évoque son « accident », je ne peux réprimer un sourire amer, teinté d'incrédulité, en levant les yeux au ciel. À mes yeux, qualifier ce qui lui est arrivé d' « accident » est un euphémisme ; c'était, sans aucun doute, un acte de violence, une maltraitance physique perpétrée par Andrew, une offense que je ne suis pas prêt à pardonner. Le souvenir de ma fureur contenue, seulement apaisée par l'intervention de Clyde, me traverse l'esprit. Si ce dernier n'avait pas été là, je crains que les conséquences pour Andrew auraient été bien plus graves.

La révélation que Cassia me fait ensuite, concernant le message envoyé par Andrew le lendemain de l'incident, contracte mon cœur. L'idée que cet homme continue de hanter ses pensées, même de loin, est insupportable. Je l'écoute en silence, accueillant ses mots avec toute l'attention et le soutien dont je suis capable. Lorsqu'elle m'assure que cette expérience lui a servi de leçon, que si Andrew avait voulu agir, il l'aurait déjà fait, je tente de me raccrocher à cette pensée rassurante. Pourtant, une part de moi reste sceptique, redoutant que l'ombre d'Andrew ne finisse par resurgir, d'une manière ou d'une autre, dans sa vie. « Je serai toujours avec toi… Même si je ne suis plus là » lui soufflais-je, la voix empreinte d'une promesse solennelle, tout en laissant mon regard se perdre dans l'immensité du ciel crépusculaire.

« J’ai quelque chose à te dire Cassia… » Ces mots, prononcés sur le ton de la confidence, marquent une transition, un moment où je me sens prêt à partager avec elle une part plus intime de moi-même, une révélation qui, je l'espère, renforcera encore davantage le lien profond et sincère qui nous unit. Dans la quiétude de cette soirée au bord du lac, sous le voile protecteur du crépuscule, je m'apprête à ouvrir mon cœur, à lui confier des vérités qui, jusqu'à présent, sont restées tues, animé par la conviction que notre amour est une force capable de surmonter toutes les épreuves.

Cassia se tourne vers moi, le regard que nous échangeons est d'une intensité qui efface tout le reste, menant naturellement nos lèvres à se retrouver dans un baiser empreint de tendresse et de compréhension mutuelle. C'est dans ce geste d'affection, simple mais profond, que je trouve le courage et la sincérité de partager avec elle mes aspirations pour notre relation. « Je veux que tu te sentes libre dans notre relation… » Ces mots, prononcés tout en caressant doucement sa joue, sont l'expression de mon désir le plus cher pour nous deux. Cette liberté dont je parle, c'est celle de pouvoir communiquer ouvertement, sans crainte ni retenue, sur tout ce qui pourrait nous toucher, que ce soit de manière profonde ou dans les détails du quotidien.  « Je veux que tu puisses me dire lorsque quelque chose ne te convient pas. Peu importe le sujet…même intimement. S’il y a des choses dont tu veux me parler, je suis disposé à t’écouter. » L'importance de cette ouverture de dialogue me tient à cœur. Je ne promets pas une adhésion systématique à ses points de vue, mais je m'engage à écouter, à chercher à comprendre ses sentiments et ses besoins.

En abordant la question de l'intimité, je cherche à établir un espace de sécurité émotionnelle entre nous, un lieu de respect mutuel où la pression et la culpabilisation n'ont pas leur place. « Par exemple, si un jour tu n’as pas envie de moi…et peu importe la raison, je peux le comprendre. Je ne t’en voudrais pas, je n’essayerai pas de te faire culpabiliser pour obtenir une faveur ou pire encore… » C'est une promesse de respecter ses limites et son autonomie, de lui garantir qu'elle ne vivra jamais avec moi la coercition qu'Andrew a pu lui imposer. Je poursuis, élargissant le spectre de notre liberté à des aspects plus quotidiens de la vie. « Je veux que tu te sentes libre et non contrainte… Si un soir tu souhaites sortir avec des amis, partir en vacances avec eux, je ne t’en empêcherai pas. Tu n’as pas besoin de me demander la permission… » Ce désir de liberté individuelle, dans le respect de notre lien, est vital pour moi, conscient de l'oppression qu'engendre la privation de cette liberté fondamentale. « Si un jour j’oublie de fermer le tube de dentifrice, je préfère que tu me le dises plutôt que de souffrir en silence… » Avec un brin d'humour, je touche à l'importance des petits désagréments de la vie commune, soulignant par-là que même dans le trivial, la communication reste notre meilleur outil. Cet exemple, si banal soit-il, est symbolique de notre volonté commune de bâtir une relation basée sur la transparence, l'écoute et le respect mutuel.