A présent de nouveau seuls dans l’appartement, Milo évoque le moment passé avec ma mère. Il est vrai que tout s’était bien déroulé, nous avions je pense, tous les trois passé un agréable moment. Chaleureux et convivial. Et c’était assez touchant de voir que ma mère appréciait toujours autant Milo. Tout au fond de moi, ça me rassurait même, pour plus tard. Toutefois, je n’avais pas pu m’empêcher de faire une petite remarque basée sur la plaisanterie quant aux paroles de Milo concernant un potentiel futur mariage. Milo répond sur le ton de la plaisanterie à son tour. Le pilote de ligne redevient alors un peu plus sérieux en me faisant remarquer que si je souhaitais reparler de notre conversation de tout à l’heure il était disposé à m’écouter et à en parler également. J’attrape délicatement la main de Milo qu’il me tend, me rapprochant ainsi de lui. Ma main reste dans la sienne, caressant délicatement cette dernière. « Je souhaite simplement qu’on profite de chaque instant, comme on l’a dit… Tout ce qu’on a convenu me va parfaitement. Si bien évidemment ce la te convient aussi… » je décide d’ajouter rapidement avant qu’il y ait un potentiel mal entendu « Et pour ce qui est d’avoir l’exclusivité, je te laisse le temps de réfléchir à cela. Je ne veux pas te brusquer. » dis-je le plus sincèrement du monde.

Quand Milo évoque une potentielle rencontre hasardeuse entre nos deux mères, un léger rire s’échappe de mes lèvres. « Je l’espère aussi. Sinon elles vont finir par débarquer un jour ici, avec un costume pour toi et une robe blanche pour moi... » dis-je amusée rien que d’imaginer la scène. Mais finalement cette légèreté disparaît petit à petit. Je repensais à notre discussion récente. Un nouveau détail était entré en jeu. Les évènements qui auront lieu après sa formation. « Tu sais, je suis un peu inquiète à propos de ce que tu as dit tout à l’heure. Tu as dit qu’après ta formation tes déplacements seront plus récurrents et plus lointains… Ça signifiera beaucoup de distance entre nous. Ce sera sans doute difficile... » Le fait de ne pas voir Milo aussi souvent que je voulais serait sans doute compliqué à gérer. C'était mon ressenti, peut être que je me trompais après tout. « Et toi alors. Il y a des choses dont tu voulais qu'on parle ? Tu es disposé à m'écouter mais sache que je le suis également... » dis-je d'une voix douce et sincère.
 

« Profiter de chaque moment… » répétais-je à sa suite. Lorsque Cassia prononce ces mots, il y a dans sa voix une tonalité qui transcende la simplicité de l'expression. C'est une mélodie chargée d'une nostalgie subtile, un rappel que le temps passé ensemble est précieux, éphémère peut-être. Chaque seconde à ses côtés est un trésor, mais l'évocation de cette maxime vient titiller une corde sensible, une conscience aiguë de la fugacité des instants partagés. Sa main dans la mienne est un ancrage, un rappel tangible de notre connexion, un lien qui défie les caprices du temps.

Sa mention sur l’exclusivité physique résonne comme un écho dans le silence qui nous enveloppe, me forçant à affronter les réalités de notre relation, les décisions à prendre, les engagements à considérer. Ces mots, lourds de signification, me trouvent nerveux, incertain. Je baisse la tête, une tension palpable dans le geste, mes lèvres se pincent dans une tentative de contenir l'orage d'émotions qui gronde en moi. « Viens… Assieds-toi » lui demandais-je d'une voix qui porte un poids inhabituel, comme si les paroles qui allaient suivre étaient destinées à marquer un tournant décisif. Cet appel à s'asseoir, à partager un moment de vérité, est une invitation à franchir ensemble un seuil, à naviguer dans les eaux profondes de notre relation avec une honnêteté et une vulnérabilité renouvelée. C'est un préambule à une conversation qui, je le sens, pourrait définir le cours de notre avenir commun, une discussion où les mots prononcés auront l'écho de promesses, d'engagements, peut-être même de sacrifices. Dans cet instant suspendu, prêt à dévoiler mon cœur et mes pensées les plus intimes, je me prépare à entrelacer notre destinée avec des mots qui, je l'espère, sauront capturer l'essence de ce que nous sommes, et de tout ce que nous aspirons à être.

Face à face, dans un silence chargé d'émotion, je peine à trouver les mots justes. Cassia, avec ses inquiétudes légitimes concernant mes futurs déplacements et l'impact que ceux-ci auront sur nous, mérite une honnêteté sans faille de ma part. Ses confidences, empreintes de vulnérabilité, résonnent profondément en moi, soulignant l'importance cruciale de la fidélité, surtout à la lumière de son passé douloureux avec Andrew. Je me sens naviguer en territoire incertain, chaque mot pesé avec soin. « Je vais être honnête avec toi, Cassia... Je sais que pour toi la fidélité est extrêmement importante. Surtout après ce qui s'est produit avec Andrew. J'ai bien conscience que tu n'as pas envie d'apprendre que j'étais dans les bras d'une autre, que je n'ai pas su lui dire non... » L'aveu est difficile, la crainte de blesser palpable dans ma voix. Je m'arrête, conscient de la fragilité du moment. « J'aimerais te dire que je peux y parvenir, mais en vérité je ne sais pas... Quand je suis avec toi, je n'ai envie que de toi. Mais loin de toi... » Mes mots se perdent, cherchant une direction dans le labyrinthe de mes pensées. « ...Je pense que... Quand je repartirai à New-York sera un bon test pour moi, pour nous. » L'admission vient avec une pointe de regret, conscient de l'impact que ces mots peuvent avoir.

Quant à l'avenir et aux défis que nos carrières respectives imposeront à notre relation, je me lance dans une réflexion à voix haute, espérant démêler ensemble ce nœud complexe. « Quant à mes prochaines absences, je veux dire, lorsque je serai vraiment de retour... Tu penses que notre relation pourra y survivre ? Tu as ta vie, ton travail qui te prend autant de temps que le mien. Parfois nous serons en horaire décalé. Nous nous verrons que quelques heures par semaine... Est-ce que tu penses que nous pourrons le supporter ? » La question est lourde, teintée d'une peur sous-jacente de ce que l'avenir nous réserve. « Je n'ai pas envie que tu nourrisses trop d'espoir sur notre relation pour qu'au final elle soit gâchée par des choses sur lesquelles nous n'avons pas réellement d'emprise... » C'est une considération douloureuse, l'idée même de mettre fin à ce que nous avons construit ensemble pour éviter une souffrance future me serre le cœur.

Milo était disposé à continuer notre petite conversation de tout à l’heure. Cette dernière avait été interrompue par la pluie qui s’était invité dans le décor. Toutefois, je n’avais pas grand-chose à ajouter. Je pense que l’essentiel avait été dit. Et je répétai alors à Milo que en ce qui concernait ma demande exclusivité, il pouvait bien évidemment prendre le temps de réfléchir et de me répondre. Toutefois, depuis tout à l’heure une légère once d’inquiétude s’était emparé de moi quand Milo avait évoque qu’après sa formation il aurait la possibilité de voyager plus loin et de manière plus régulière. J’appréhendais un peu toutes ces futures séparations. Milo semble alors devenir songeur. Il finit par me demander de m’asseoir. Nous prenons place tous les deux autour de la table de la cuisine. Milo se veut être honnête avec moi, il a bien conscience que la fidélité a une grande part d’importance pour moi et que je ne souhaite pas apprendre qu’il était dans les bras d’une autre femme. Mais. Oui il y a toujours un mais. Milo m’avoue ne pas être certain d’y parvenir. Il ne savait pas quelle serait sa manière d’agir loin de moi. Il était honnête, on ne pouvait pas le lui reprocher. Néanmoins, il est évident que tout au fond de moi ce n’était pas la réponse que j’attendais. Il évoque alors son retour à New-York pour terminer sa formation, sur ce dernier sera sans doute un bon test pour lui, pour nous. « Sans doute oui... » Il est vrai que cet éloignement, après ce qu’il s’était passé entre nous, permettra sans doute d’y voir plus clair encore. Je tentais comme je pouvais de cacher mes émotions. J’avais réellement du mal à comprendre comment Milo pouvait avoir tant de sentiments pour moi et ne pas pouvoir être fidèle à ma personne. Pour moi, c’était une totale contradiction. Mais apparemment pas pour lui.

Quant aux prochaines absences de Milo, j’avais beaucoup d’interrogations en moi également. Le pilote de ligne avait sans doute les mêmes appréhensions car il me demande si je pense que notre relation pouvait survivre. Milo évoquant alors les horaires décalés et ses absences. « Je vais être honnête à mon tour, je n’en sais rien… C’est impossible de savoir à l’avance si oui ou non notre relation y survivra... ». Milo m’avoue clairement qu’il ne voulait pas que je nourrisse trop d’espoir dans notre relation pour que finalement tout soit gâché par des détails auxquels nous n’avions pas songé. J’avais soudainement la désagréable sensation d’un retour en arrière. « La seule façon de le savoir c’est de tout de même tenter le coup, tu ne penses pas ? » dis-je malgré tout enthousiaste. « Rien ni personne n’a jamais pu nous séparer… On a déjà traversé beaucoup d’épreuves ensemble... » Oui c’était vrai, nous avions vécu tant de choses, nous n’étions pas de simples amis ou de simples amants. Nous étions beaucoup plus. « Je pense qu’on peut y arriver. En tout cas je l’espère de tout cœur... » dis-je le plus sincèrement du monde.
 

Assis face à face, séparés seulement par la modeste table de la cuisine, je sens le poids de chaque mot prononcé par Cassia résonner en moi. Il est indéniable que nous avons traversé de nombreuses tempêtes ensemble, chaque épreuve renforçant d'une certaine manière le lien unique qui nous unit. Nous avons, contre vents et marées, toujours retrouvé le chemin l'un vers l'autre, un phare constant dans le brouillard de l'incertitude. Alors, pourquoi une appréhension aussi profonde face à la perspective de cette nouvelle épreuve ? La réponse, bien que complexe, réside peut-être dans ma propre peur de l'engagement, cette entité insaisissable qui semble à la fois m'attirer et me repousser.

L'engagement. Un mot chargé de promesses, d'attentes, et de responsabilités, dont j'ai longtemps cru qu'il n'était pas fait pour moi. Cassia est au courant de mes réticences, de ce sentiment d'inadéquation face à l'idée de m'ancrer définitivement quelque part, avec quelqu'un. Et pourtant, face à elle, dans le silence de sa cuisine, je ressens une envie, un désir ardent de dépasser mes propres limites, de m'offrir entièrement à elle. C'est un combat intérieur entre la peur de perdre ma liberté et le souhait profond d'être à ses côtés, de partager avec elle bien plus que des moments éphémères. Ce dilemme, cette lutte entre l'envie de m'engager pleinement auprès de Cassia et la crainte inhérente à une telle décision, me pousse à la réflexion. La stabilité, ce concept que j'ai longtemps observé à distance, semble à présent à portée de main, tangible, désirable. Cassia, avec sa patience, sa compréhension, incarne tout ce à quoi j'aspire. Et pourtant, cette peur, ce doute persistant quant à ma capacité à être l'homme qu'elle mérite, à rester fidèle à cet engagement sans faille, m'envahit.

Dans cet instant de vulnérabilité, je me rends compte que mon désir d'être exclusivement à elle, de construire quelque chose de durable, de profond, dépasse mes appréhensions. C'est une révélation, un appel à dépasser mes propres barrières, à explorer le potentiel infini de ce que nous pourrions être ensemble. La question n'est plus de savoir si je suis prêt pour l'engagement, mais plutôt comment nous pouvons, ensemble, naviguer à travers les défis à venir, comment transformer nos peurs en forces, nos doutes en certitudes.

Le silence qui enveloppe la pièce après mes aveux semble presque tangible, un espace de réflexion et de compréhension mutuelle. « Tu as raison » je concède enfin, laissant ma main trouver la sienne sur la table, un geste de connexion, d'assurance. « Tu peux faire une croix dans le calendrier, je viens de te dire que tu as raison. » Mon ton, mi-sérieux mi-taquin, cherche à alléger l'atmosphère, à injecter une dose d'humour dans notre conversation chargée d'émotion. « Quel miracle, non ? »

Je m'excuse pour mon moment d'égarement précédent, pour cette brève période de doute et de peur qui m'a fait perdre de vue l'essentiel : la profondeur et la solidité de ce que nous partageons. « Excuse-moi pour ce moment d’égarement… » Ces mots, prononcés avec sincérité, sont le reflet de mon besoin instinctif de me tourner vers Cassia dans les moments de vulnérabilité, de partager avec elle mes pensées les plus intimes, mes craintes comme mes espoirs. Mon aveu est une reconnaissance de l'importance cruciale de Cassia dans ma vie. Je me tourne naturellement vers elle pour trouver réconfort et conseil.

La discussion entre Milo et moi était des plus sérieuse. Nous avions tous les deux beaucoup d’interrogations mais aussi de nombreux doutes. Bien que très dubitative quant aux premières paroles de Milo, je prenais petit à petit, au fil de notre conversation, conscience que rien n’était impossible. Nous n’étions pas que de simple amis ou de simples amants. Notre relation était forte et unique. Tout comme nos sentiments d’ailleurs. Alors, j’étais assez optimiste quant à la suite des évènements. Même si nous ne pouvions pas être certains de ce que l’avenir nous réservait, j’étais malgré tout confiance. Jadis, nous avions su autant l’un que l’autre de transformer les difficultés en force. Pourquoi ne serait-ce pas le cas pour notre avenir commun ? Un léger silence s’installe. Mais finalement Milo brise ce dernier en me disant que j’avais raison. Je suis un peu surprise, je m’attendais à d’autres arguments à vrai dire. Mais ses mots me réconfortent. Je ris légèrement face à sa remarque suivante. « Oui, comme quoi tout arrive... » dis-je un léger sourire aux lèvres amusé. Milo s’excuse ensuite pour ce moment d’égarement. « Non, tu n’as pas à t’excuser… Et ce n’était pas un moment d’égarement. On se pose des questions et c’est normal. C’est bien qu’on en ait discuté... » dis-je en toute honnêteté. Ma main resserre légèrement son éteinte sur la sienne.

Le reste de la soirée se passe très sereinement. Nous décidons même de commander à manger pour le dîner. Le but étant de rester tranquille tout les deux et de se faire plaisir aussi. C’est donc en tête à tête que nous avions dégusté de délicieux sushis tout en discutant et en plaisantant comme nous avions coutume de le faire. Et c’est ensemble et toujours serein que nous nous étions couchés, blottis l’un contre l’autre. Ou presque, mon bras en écharpe m’empêchant pour le moment de me lover contre Milo comme j’aimais le faire.

Le lendemain matin, j’ouvre les yeux paisiblement. La nuit avait été bonne. Meilleure que la précédente en tout cas. Je m’étais juste levée une fois pour prendre un cachet afin de soulager la douleur présente à mon épaule et qui en plus de m’avoir réveillé m’avais empêché de me rendormir tout de suite.  Mon visage se retourne et je constate avec joie que Milo était réveillé mais encore dans le lit. Comme il me l’avait promis la veille. « Hey... » je m’approche davantage de lui « H’m… je constate avec joie que tu as tenu ta promesse... » dis-je en venant déposer un tendre baiser sur ses lèvres. « Bien dormi ? » demandai-je afin de m’assurer que lui aussi avait pu se reposer correctement.
 

La soirée s'écoule dans une ambiance légère et joyeuse, marquée par nos hésitations culinaires. Face à l'embarras du choix entre diverses spécialités, je propose de trancher notre dilemme par un jeu enfantin : pierre, papier, ciseaux. Bien que ce ne soit pas l'approche la plus équitable, le reflet dans le miroir derrière Cassia me trahit ses intentions. Avec un sourire en coin, je décide de lui concéder la victoire, la laissant savourer son triomphe sans ombre. Sa joie sincère face à ce petit succès est contagieuse, et je me retrouve à partager son enthousiasme sans réserve, lui laissant le soin de sélectionner les sushis de son choix. Quand le livreur sonne à la porte, je m'empresse de le saluer, prenant soin de régler la commande pour permettre à Cassia de rester confortablement installée.

Le temps semble s'accélérer, chaque heure passant à une vitesse vertigineuse, emportant avec lui nos rires et nos conversations jusqu'à ce que l'heure du coucher nous rattrape. Conscient de la promesse que nous nous sommes faite le matin même, celle de partager nos nuits autant que nos jours, je m'efforce de l'honorer. Ainsi, lorsque la nuit étend son voile obscur sur le monde, je trouve un moment de paix dans l'observation de Cassia, son visage baigné dans la douce pénombre.

Avec une tendresse renouvelée à chaque baiser déposé sur son front, sur ses joues, je célèbre en silence la beauté de cet instant partagé. C'est dans cette intimité nocturne, où les mots deviennent superflus, que nous nous abandonnons au sommeil, enveloppés dans la sérénité de notre lien. Cette nuit, comme un écho parfait de nos jours, est un témoignage silencieux de notre engagement mutuel, de notre désir de rester connectés, de partager chaque moment, chaque respiration.

En me laissant glisser dans le sommeil à ses côtés, je me sens profondément reconnaissant pour cette simplicité, cette facilité avec laquelle nous coexistons. C'est un rappel puissant que, malgré les incertitudes du futur, les défis de la distance ou du temps, ce que nous construisons ensemble chaque jour est notre refuge, notre force. La promesse du matin, tenue dans l'obscurité de la nuit, scelle notre journée dans une harmonie parfaite, un cycle d'amour et de partage qui définit l'essence même de notre relation.

À l'aube, c'est moins les rayons du soleil que le doux parfum de Cassia qui me tirent délicatement de mes rêveries nocturnes. La proximité de son être, la chaleur de sa présence, tout concourt à rendre ce réveil particulièrement agréable. « Pourquoi ne tiendrais-je pas ma promesse, Mademoiselle Henderson ? » je murmure, esquissant un sourire tandis que mes doigts glissent avec douceur sur les contours de son visage, révélant l'affection profonde que je lui porte. L'instant où ses lèvres rencontrent les miennes est un parfait prélude à la journée, un échange tendre qui scelle notre complicité. « Un seul baiser pour commencer la journée ? Ouh, je sens que je vais être grognon ! » je lance sur un ton badin, cherchant à instaurer une légèreté matinale entre nous. Toutefois, derrière cette plaisanterie se cache une préoccupation sincère pour son bien-être. Mon regard s'attarde sur le pansement qui couvre sa plaie frontale, ainsi que sur les marques plus discrètes de ses ecchymoses, un examen silencieux qui me rassure sur sa convalescence. Cette vérification, devenue presque un rituel, est ma manière de veiller sur elle, de m'assurer que la nuit n'a pas aggravé ses blessures, que le repos lui a été bénéfique.

Le jour était déjà levé sur la ville de Fall River. Et doucement je sortais de mon sommeil. Et comme promis, Milo qui était déjà réveillé était resté avec moi dans le lit. Il avait tenu sa promesse. Je n’en avait pas douté, mais j’appréciais le fait qu’il s’en soit rappelé et qu’il soit resté tout en sachant que ça me ferait plaisir. La question rhétorique de Milo me fait sourire. « H’m… je ne sais pas. Des fois que l’envie de changer à nouveau d’aspirateur te vienne à l’esprit... » dis-je en riant légèrement pour le taquiner un peu. Mes lèvres viennent ensuite trouver les siennes. Milo conteste ce simple et unique baiser. « Oh, vous m’en voyez désolé monsieur Davis...Laissez moi me rattraper... » dis-je en venant me redresser légèrement afin de déposer un second baiser sur ses lèvres, plus voluptueux cette fois-ci.  Puis un troisième alors que ma main valide passe doucement sur son torse. Je parsème ensuite son cou de doux baisers avant de venir poser mon regard dans le sien. Un regard qui, je le sens, me scrute quelque peu. Les yeux du pilote de ligne son rivés sur le pansement qui orne encore mon front. Puis sur les quelques ecchymoses encore présente sur mon corps, bien que ces dernières commencent à s’estomper un peu. Ma main vient se poser délicatement sur mon visage, l’obligeant à me regarder dans les yeux et non à observer les séquelles de cette altercation avec Andrew.  « Arrête… tout va bien, d’accord ? Je t’assure... » dis-je pour le rassurer le plus sincèrement du monde. D'ailleurs, je ne mentais pas en disant cela. Ce matin, je me sentais beaucoup mieux que la veille. Pas de migraine en vue, je me sentais également moins fatiguée. Seul mon épaule restait encore douloureuse mais il s'agissait d'une simple question de temps. Quant à mes tourments émotionnelles et psychologiques, je peux dire que ça allait mieux aussi. Andrew ne s'imposait plus dans mes pensées comme cela avait pu être le cas depuis maintenant deux jours. Il m'arrivait certes encore d'y repenser, mais j'essayais du mieux que je pouvais d'aller de l'avant et d'oublier ce qui s'était passé. Cela serait d'ailleurs sans doute plus facile lorsque plus aucun stigmate de cette histoire ne sera visible sur mon corps.

 

La remarque de Cassia concernant un éventuel nouveau changement d'aspirateur m'arrache un sourire amusé. C'est vrai, l'action d'hier, où j'ai remplacé son aspirateur par un modèle plus silencieux pour apaiser ses migraines, marque une première pour moi. Jamais auparavant je n'avais posé un geste aussi prévenant pour quelqu'un. Tandis que certains pourraient critiquer cette dépense comme étant superflue, d'autres y verront un témoignage d'affection, un petit acte d'amour matérialisé par le souci du confort de l'être aimé. « Hmm… En y réfléchissant bien, je trouve ton réfrigérateur particulièrement bruyant ! Et si nous le changions ? » lui proposais-je, adoptant un ton faussement sérieux avant d'ajouter avec une pointe d'humour : « Ah non, je sais ! Il y a aussi ton four à changer ! » Bien entendu, ma proposition est purement plaisante, une surenchère dans la veine de notre échange léger. Cassia, comprenant immédiatement le jeu, répond avec un sourire complice qui dissipe tout risque de malentendu. Heureusement, car sinon, notre matinée risquerait de se transformer en une expédition impromptue au premier magasin d'électroménager venu.

Le deuxième baiser, bien que doux, laisse en moi un désir insatiable, une faim que seul un troisième échange parvient à apaiser. Ce baiser, plus profond, plus révélateur, scelle entre nous une promesse non dite, un engagement du cœur qui transcende les mots. Les baisers délicats que Cassia dépose sur mon cou enflamment mes sens, laissant derrière eux un sillage de bien-être et de contentement. C'est une sensation presque divine, un rappel de l'intimité et du lien qui nous unit.Dans cet instant suspendu, je me prends à rêver d'un monde où le temps n'existe pas, où chaque seconde passée avec Cassia s'étire à l'infini. L'idée de rester à ses côtés, indéfiniment, de prendre soin d'elle avec une dévotion sans faille, s'empare de moi avec une force inattendue. Cette envie de veiller sur son bien-être, de la chérir et de la protéger, devient presque une obsession, une nécessité qui s'ancre au plus profond de mon être. « Tes lèvres me manque déjà… » Je réalise alors que je pourrais facilement devenir dépendant de ces moments partagés, de cette douce routine qui consiste à prendre soin l'un de l'autre. C'est une addiction des plus nobles, un désir ardent de nourrir notre amour au quotidien, de le faire grandir et s'épanouir à travers les gestes tendres et les échanges chargés d'affection. Dans le creux de son cou, entre nos baisers et nos caresses, je trouve un refuge, un sanctuaire où je suis pleinement moi-même, où je peux exprimer sans retenue l'amour immense que je ressens pour elle.

Sa main trouve la mienne avec une délicatesse apaisante, guidant mon attention de ses blessures vers ses yeux d'un brun profond. Dans son regard, je lis une compréhension silencieuse ; Cassia saisit sans mots l'ampleur de mon inquiétude pour elle, une préoccupation qui s'est intensifiée avec le temps. « Je sais… Mais je m’inquiète pour toi, je m’inquièterai toujours pour toi… » lui confiais-je, mes paroles portant le poids de mes sentiments. Dans un geste tendre, je me redresse pour capturer ses lèvres dans un baiser volé, une promesse muette d'affection et de protection. « Je n’ai pas envie d’une autre femme, Cassia… C’est avec toi que je me sens bien. Je te promets qu’un jour… Même si je perds la mémoire, tu seras toujours là » murmurais-je, mon doigt esquissant un chemin vers mon cœur, le sanctuaire de mes sentiments les plus profonds pour elle. Ces mots, empreints d'une promesse éternelle, ouvrent la porte à un flot de questions qui me traversent l'esprit, des interrogations que je ne peux retenir.

« Dis-moi… Si un jour je perdais la mémoire, quelle serait la première chose que tu me dirais ? » Ma question, sincère et chargée d'une curiosité vulnérable, cherche à explorer les fondations de notre lien, à imaginer comment elle raviverait la flamme de notre amour dans l'épreuve de l'oubli. Sa main, posée avec douceur sur ma joue mal rasée, est un réconfort, un ancrage dans le présent qui s'accompagne d'une affection palpable. « Et ta plus grande peur concernant le futur de notre relation, quelle est-elle ? » J'ajoute, désireux de comprendre ses propres inquiétudes, de sonder les profondeurs de son cœur pour mieux appréhender les défis qui pourraient se dresser sur notre chemin commun. Ma curiosité ne s'arrête pas là. « En omettant l’infidélité, le mensonge et l’absence de respect… Qu’est-ce qui détruit une relation selon toi ? » Cette dernière question, écartant les obstacles les plus évidents, cherche à dévoiler sa vision des subtiles menaces qui peuvent éroder l'amour et la confiance entre deux êtres.

Cette série d'interrogations, née d'une nuit de réflexion et d'une matinée partagée dans l'intimité, est une quête de compréhension, un désir d'affronter les incertitudes de l'avenir. Dans le calme de ce petit matin, alors que les premiers rayons de soleil filtrent à travers les rideaux, je me tiens prêt à écouter, à partager, et à naviguer à travers les réponses de Cassia.

Qu’il était agréable de se réveiller aux côtés de le personne qui avait une place importante dans son cœur, si ce n’est la place la plus importante. Et bien que la scène soit attendrissante de bon matin, cela ne nous empêche pas le moins du monde de se taquiner un peu. C’était sans doute cela qui contribuait à rendre notre relation si unique, nous pouvions tous nous dire, à n’importe quel moment. Et pour commencer une belle journée, je m’attarde à offrir quelque baiser, comme implicitement demandé, à Milo afin que ce dernier ne soit pas ronchon toute la journée. Ce moment est doux, chaleureux et il fait un bien fou. Un sourire naît sur mon visage alors que Milo m’avoue que mes lèvres lui manque déjà « Elles ne sont pas bien loin tu sais. Et toutes à toi... » dis-je pour le conforter quelque peu. Bien que partageant une douce et belle étreinte je remarque rapidement que Milo à toujours cette once d’inquiétude quand il pose les yeux sur moi, sur les stigmates de ma rupture avec Andrew. Je le rassure donc. Mais le pilote de ligne me confesse qu’il inquiéterai malgré tout toujours pour moi. Il ajoute alors qu’il n’avait pas envie d’une quatre femme, que c’était avec moi qu’il se sentait bien. Cette belle remarque réchauffe mon cœur et accroît mon espoir quant à notre avenir commun. Cette douce confidence l’amène à me poser une question et à me faire imaginer une situation toute particulière. « Je te dirais sans doute que, peut importe ce que tu traverses et même si tu ne te souviens pas de moi, je resterai à tes côtés pour t’aider, te soutenir…. Et que je suis ta Cassy... » la situation était difficile à imaginer et surtout assez affligeante.

Milo, apparemment enclin à tout un tas de question ce matin, me demande ensuite quelle serait ma plus grande peur concernant le futur de notre relation. « Qu’un jour, tu te lasses de moi... » avouai-je alors sans même trop prendre le temps de réfléchir. Sans doute parce que cette peur était malgré moi, ancrée au plus profond de mon être. Puis la conversation dévie sur ce qui pourrait détruire une relation, selon moi. « Je pense que le manque de communication peut être ravageur dans une relation... » Les non-dits, il n’y a sans nul doute rien de pire. Il alimente alors les frustrations et les craintes de chacun pour les transformer ensuite en source de conflit. « Et peut-être bien l’égoïsme aussi... » Dans un couple, il y a deux personnes. Il est donc inconcevable de ne penser et d’agir uniquement que pour sa personne. C’est complètement contradictoire avec la notion de couple ou même de simple relation. Mon regard se redresse légèrement, « Et toi alors ?Je me confies beaucoup, il serait peut-être temps que ça soit ton tour… Et je suis curieuse de savoir quelle est ta plus grande crainte concernant le futur de notre relation et ce qui pour toi est destructeur dans une relation... » demandai-je à mon tour curieuse de connaitre ses pensées les plus intimes.


 

Se réveiller à côté de Cassia est, sans conteste, un des moments les plus précieux de mon existence, chaque baiser qu'elle m'offre au petit matin est un trésor que je garde précieusement. Tandis que je m'accroche à chacun de ses mots, mes yeux captivés suivent le mouvement de ses lèvres, et je ne résiste pas à l'envie de lui voler encore un baiser. Les réponses qu'elle me donne, emplies de sincérité et d'amour, me laissent ému, particulièrement lorsqu'elle souligne qu'elle est « ma Cassy ». Cette affirmation, simple mais profonde, fait naître sur mes lèvres un sourire empreint de tendresse.

Alors qu'elle se penche vers moi, continuant à répondre à mes questions avec une patience et une douceur infinie, je repousse délicatement une mèche de ses cheveux derrière son oreille, un geste tendre qui souligne notre intimité. « Comment pourrais-je me lasser de toi ? » Cette question, bien que rhétorique, résonne avec une force particulière dans l'air du matin. Elle est le reflet de mon admiration et de mon affection inébranlable pour elle, une déclaration silencieuse que, contrairement à tous ceux qui l'ont précédée, je n'ai aucune intention de fuir après notre nuit partagée. Au contraire, chaque moment passé à ses côtés renforce mon désir de rester, de bâtir quelque chose de durable et de significatif ensemble. Lorsque Cassia évoque le manque de communication et l'égoïsme comme des poisons capables de détruire une relation, je ne peux que hocher la tête en signe d'accord. Ces mots résonnent en moi, mettant en lumière les écueils que nous devons éviter pour préserver la santé et la force de notre lien. Comment pourrais-je contester une vérité si évidente, elle qui met en lumière la nécessité vitale de rester ouverts, attentifs et généreux l'un envers l'autre ?

Cassia me retourne la question, m'invitant à partager mes propres craintes et convictions sur ce qui pourrait menacer notre relation, je prends un moment pour réfléchir profondément. Je me prépare donc à lui répondre avec toute l'honnêteté et la réflexion dont je suis capable, conscient que ces conversations, ces moments de partage et d'écoute, sont les fondations sur lesquelles nous pouvons construire un avenir commun, un avenir où l'amour, la confiance et le respect mutuel seront nos guides.

Dans le calme apaisant du matin, alors que les premières lueurs du jour commencent à peindre la chambre de nuances douces, je prends un moment pour organiser mes pensées, cherchant les mots justes pour exprimer ce qui réside au plus profond de mon cœur. « Si demain tu ne te souvenais plus de moi… Je te dirais que le plus important, c’est que nous sommes ensemble. » Cette affirmation, simple en apparence, porte en elle l'essence de notre lien : la conviction que notre présence mutuelle transcende les souvenirs, les mots, et même les silences. N'est-ce pas, après tout, le fondement de tout amour véritable ? « Quant à ma plus grande crainte concernant l'avenir de notre relation… C'est de vivre sans toi » ajoutais-je, chaque syllabe chargée d'une sincérité brute. Cet aveu, loin d'être un simple mot, est l'expression la plus authentique de mes sentiments, une révélation de l'importance vitale de Cassia dans ma vie, de l'impact profond qu'elle a sur mon existence.

Puis, je m'aventure sur un terrain plus délicat, conscient de l'ombre que mon passé pourrait jeter sur notre présent et notre avenir. « Dis-moi… Est-ce que cela te fait peur de savoir que j’ai fréquenté beaucoup d’autres femmes ? » Cette question, posée avec une honnêteté désarmante, révèle non seulement ma vulnérabilité mais aussi mon désir de transparence. Face à Cassia, je ne cherche pas à cacher ou à embellir mon passé, mais plutôt à l'affronter, à assumer l'homme que j'étais pour pouvoir avancer ensemble vers l'homme que je souhaite devenir à ses côtés. Cette interrogation reflète mon inquiétude de voir les ombres de mes relations antérieures obscurcir la pureté de ce que nous construisons. Je suis pleinement conscient que mon passé, avec ses erreurs et ses leçons, fait partie intégrante de moi, mais je tiens à ce que Cassia sache que ces expériences, loin de diminuer l'intensité de mes sentiments pour elle, les renforcent au contraire.

De bon matin, et après une douce étreinte, l’heure était aux interrogations. Sur nos craintes quant à notre future relation, quant aux éléments destructeurs au sein d’un couple. C’est Milo qui insuffla toutes ces questions. Et me prenant au jeu j’y avais répondu avec toute sincérité. Pour ce qui concernait notre futur à nous, ce qui me préoccupait au plus haut point c’était qu’un jour, tout simplement, Milo se lasse de moi. De mon physique, de mon esprit, de mon humour. De ma personne tout entière. Sa réponse quant à ma crainte qu’un jour il se lasse de moi me rassure. Même si je savais pertinemment que cette dernière persisterait sans doute. J’avais ensuite interroger à mon tour Milo. Curieuse de savoir ce qui lui pouvait penser. Dans un aveu, il me dit que sa plus grande crainte concernant l’avenir de notre relation était de vivre sans moi. Un sourire léger apparaît à nouveau sur mon visage « Soit sans crainte, jamais je n’accepterai qu’une telle chose arrive... » Milo était bien trop important pour moi. Depuis toutes ces années, il avait été là pour moi. Il était essentiel. Il était mon essentiel.

Ses douces paroles, de si bon matin, faisaient plaisir à entendre. Et ce qui était d’autant plus plaisant c’est de pouvoir échanger calmement et sans jugement sur nos appréhensions mais aussi sur la manière dont chacun nous voyions les choses pour l’avenir. C’était certain, petit à petit des bases solides se forgeaient quant à cette nouvelle relation qu’était la notre. Milo s’aventure à me poser une énième question. Concernant, cette fois-ci, ses anciennes fréquentations. « Je ne dirais pas que ça me fasse peur non…Enfin pas tout à fait…  » avouai-je. Je me redresse légèrement pour pouvoir observer un peu mieux à mon aise le jeune homme « Je suis consciente que tu as fréquenté beaucoup de femmes et que sans doute l’une d’entre elle, voir même plusieurs, t’a peut être plus marqué par sa beauté, son esprit ou par ses prouesses charnelles… Pour être honnête, j’ai parfois peur de ne pas être à la hauteur...comparé à certaines de tes conquêtes... » dis-je simplement en essayant d'être la plus concise possible. Sans gêne car j'avais pleinement conscience que nous étions dans un moment d'échange parfaitement consenti et sincère.

 

Cassia, dans une vulnérabilité poignante, partage ses appréhensions concernant notre relation. A travers son regard, je perçois la profondeur de ses sentiments, miroir de mes propres émois, et je comprends l'importance cruciale de nos échanges. J'ai toujours pris soin de lui révéler mon passé sans artifices, lui exposant sans détour la nature de mes désirs, mes conquêtes, et ma quête incessante de plaisirs éphémères. Elle sait tout de moi : de mes errances dans les bras de femmes diverses, séduit par leur beauté, leur esprit, ou la promesse d'une nuit d'oubli. Elle connaît mon penchant pour la séduction, cette danse complexe et enivrante qui m'a souvent mené à privilégier le contact physique, la découverte sensuelle de l'autre, au détriment parfois de connexions plus profondes. Cette facilité à succomber aux charmes, cette incapacité à dire non-face à une attirance mutuelle, a longtemps dicté le rythme de ma vie sentimentale. La compagnie des femmes, la découverte de leurs désirs et de leurs corps, m'a apporté des moments de joie fugace, des instants de plaisir intense qui, pourtant, ne laissaient derrière eux qu'un vide émotionnel grandissant.

J'ai toujours éprouvé une certaine facilité à me laisser charmer, une difficulté à refuser les avances lorsque l'attirance était réciproque. La compagnie des femmes, leurs prouesses charnelles, la chaleur de leur corps contre le mien, tout cela m'a toujours procuré un plaisir intense, une satisfaction immédiate. Mais cette confession est une révélation de mes faiblesses et de mes tentations.

Face aux tourments qui assombrissent le regard de Cassia, je m'efforce de trouver les mots susceptibles de dissiper les ombres de ses doutes, de réconforter son âme inquiète. Sa proximité, sa vulnérabilité palpable, fait battre mon cœur, d'un désir ardent de protéger et de rassurer. « Cassia... » ma voix, teintée de tendresse et de compréhension, cherche à envelopper son esprit tourmenté d'une douce étreinte. « Tu sais quel était leur problème ? » Mes doigts, avec la plus grande délicatesse, tracent les contours de son visage, un geste d'affection qui cherche à souligner chaque mot. « Elles n'étaient pas toi... » Je marque une pause, laissant le poids de cette vérité simple mais puissante flotter entre nous, espérant qu'elle s'ancre dans son cœur. « Ne doute jamais de ta valeur à mes yeux. Ne te compare à personne, car tu es incomparable. »

Dans la douceur de l'instant, je plonge mon regard dans celui de Cassia, cherchant à y déchiffrer les mystères de son âme, à comprendre les non-dits qui se cachent derrière ses yeux bistres. C'est un océan de profondeur que je découvre, où chaque émotion, chaque pensée semble danser dans un ballet silencieux, invitant mon esprit à se perdre dans sa contemplation. « Cassia... » ma voix portant une tendresse infinie « Tu es mon univers dans toute son immensité. » Mes yeux, fixés dans les siens, essaient de transmettre l'intensité de mes sentiments, ce feu intérieur qu'elle seule est capable d'allumer. C'est un moment suspendu hors du temps, où le monde extérieur s'efface, laissant place à la pureté de notre connexion.

Dans la profondeur de son regard, je vois se refléter notre histoire, nos joies partagées, nos épreuves surmontées main dans la main. C'est une mosaïque d'instants précieux, un tissu tissé de souvenirs qui racontent notre histoire. Son regard est un phare qui guide mes jours, une promesse de demains encore plus radieux, empreints de cette complicité qui nous est propre. Je me perds volontairement dans l'infinité de ses yeux, y cherchant refuge, y puisant force et inspiration. « Tu es tout ce que j'ai toujours désiré, bien avant de savoir que je te cherchais. » Ces mots, prononcés avec une conviction inébranlable, sont l'expression la plus sincère de mon amour, un amour qui transcende le passé, les expériences et les rencontres éphémères.

Milo m’avait posé une question assez surprenante mais malgré tout très intéressante sur ma perception quant au fait qu’il avait fréquente de nombreuses femmes. En soit, ce fait là ne me faisais pas peur. Du moins pas réellement. Ce que j’appréhendais le plus c’est qu’il puisse comparer ses conquêtes, leur manière d’être, leur manière de faire avec moi. Et qu’il puisse un jour se rendre compte que l’une d’entre elle était plus attrayante. Finalement, partager mes craintes les plus intimes me procurait une légère once de soulagement. Milo m’écoute, semble me comprendre et me rassure. Un sourire, presque gênée, s’empara de mes lèvres quand le pilote de ligne m’avoue que le problème de ces femmes c’est qu’elles n’étaient pas moi. Le jeune homme me demande également de ne jamais douter de ma valeur et de ne me comparer à personne. Le moment que nous étions en train de partager était fort en émotions, en révélations. Les paroles tendres et sincères de Milo continuent et me bercent dans un flot se sérénité. Il avait toujours du trouver les mots, et encore une fois aujourd’hui il savait trouver les mots pour me rassurer, me consoler.« Merci... » dis-je simplement. En plus du fait de m'avoir rassurer avec ses paroles il avait aussi insufflé cette discussion qui m'avait permis de dire ce que j'avais sur le cœur.  Sa main sur mon visage, je viens prendre délicatement cette dernière pour y déposer un baiser au creux. « Et toi, tu es aussi tout ce dont j’ai toujours désiré… Je me sens presque sotte de ne pas m’en être rendu compte bien avant... » avouai-je dans un léger souffle. Vaut mieux tard que jamais, c’est ce que dit le proverbe en tout cas. Mais il est vrai que Milo avait toujours incarné l'homme parfait à mes yeux, je m'étais d'ailleurs surprise moi même dans le passé à comparer des hommes que j'avais fréquenté avec Milo. Et forcément, aucun d'entre eux n'avait été à la hauteur.

 

L'air de notre chambre semble vibrer d'une énergie nouvelle, électrique, alors que nous nous laissons emporter par la tendresse de nos échanges. Cassia, avec une délicatesse qui lui est propre, dépose un baiser dans le creux de ma main, geste si simple mais chargé de significations, une promesse muette d'affection et de connexion. « Tu n’es pas sotte, Cassia. Au fond, tu l’as toujours su, non ? » Les mots glissent entre nous, porteurs d'une vérité que nous avons tous deux longtemps dansée autour, sans jamais vraiment l'adresser. Je me redresse, attiré par la force de son regard, et capture ses lèvres dans un baiser doux, un avant-goût de l'intimité que nous nous apprêtons à partager. La prudence guide mes mouvements alors que je la surplombe, veillant à ne pas heurter son épaule blessée. « Je n'accepterai jamais que tu te dévalorises, c’est toi que je désire… » Mon aveu, teinté d'une passion sincère, est suivi d'un chemin de baisers que je trace sur son cou, sa poitrine, chaque contact de mes lèvres contre sa peau étant une affirmation de mon désir, de mon besoin d'elle. Mon regard, lourd de désir et d'émotions non dites, se plonge une dernière fois dans le sien avant que je ne glisse sous les draps, explorant plus bas, beaucoup plus bas. Ce geste d'amour au petit matin n'est pas seulement une quête d’un plaisir unique.

La matinée se déroule dans une symphonie de gestes et de moments partagés, filant à une vitesse qui semble défier le temps lui-même. Je m'efforce d'assister Cassia dans ses tâches quotidiennes, naviguant à travers les routines et les rituels de son existence avec une attention et une délicatesse que je n'avais jamais expérimenté auparavant. Pour moi, cette immersion dans le quotidien de Cassia représente une première : jamais auparavant je n'avais partagé son univers aussi intensément. Nos retrouvailles, jusqu'alors, n'avaient été que des éclats de temps, des jours, parfois seulement des heures, volés à la hâte du monde extérieur. Mais aujourd'hui, alors que je me déplace à ses côtés, que je participe à la simplicité de ses gestes, de la préparation du café matinal au rangement éphémère des souvenirs d'une nuit partagée, je découvre une nouvelle dimension de notre relation. Chaque action, chaque moment passé ensemble, enrichit notre lien, tissant des fils d'intimité et de compréhension mutuelle qui semblent renforcer notre connexion. Je la regarde, concentrée sur ses tâches, et je ne peux m'empêcher de ressentir une profonde admiration pour la manière dont elle orchestre sa journée, pour la fluidité et l'aisance avec lesquelles elle embrasse chaque moment. M'intégrer à son quotidien, c'est comme découvrir une nouvelle facette de Cassia, une couche supplémentaire de son être que je n'avais jusqu'alors qu'effleurée.