Obéir n'a jamais été ma tasse de thé. Une indépendance farouche guide mes pas, et je me fie avant tout à mon propre jugement. Alors, quand Cassia a insisté ce matin, affirmant qu'elle n'avait pas besoin d'un nouveau téléphone malgré les conséquences visibles de ma maladresse, mon esprit a immédiatement tracé sa route vers la solution que je jugeais appropriée. Sans tarder, je me suis dirigé vers le magasin de téléphonie le plus proche, déterminé à rectifier le tir. Sa réaction ne se fait pas attendre. Entre ses râleries attendues et adorablement exagérées, je saisis l'occasion pour capturer l'instant, son expression mi-agacée mi-amusée figée par l'objectif de mon téléphone. « Tu vois que tu es adorable ! » je m'exclame, triomphant, lui présentant le cliché comme preuve irréfutable de son charme indéniable en plein bougonnement. Le baiser qui suit, échangé dans un élan spontané, porte en lui une douceur, une reconnaissance de ces petites querelles qui pimentent notre quotidien. « C'est beaucoup trop ? » répétais-je, un sourire en coin, jouant avec l'idée de nos limites acceptables de réparation et de compensation. « Mais qu'est-ce que tu m'aurais dit ou fait si j'avais malencontreusement embouti ta voiture ? » Ma question, teintée d'humour, cherche à élargir le cadre de notre discussion, à mettre en perspective le geste par rapport à d'autres scénarios hypothétiques, tout en soulignant l'absurdité et la tendresse de nos échanges sur le sujet.

Le jeu de lumière tamisée du restaurant dessine des ombres douces autour de nous, ajoutant une couche d'intimité à notre conversation déjà chargée d'émotions et de complicité. Un sourire malicieux se dessine sur mes lèvres alors que je plonge mon regard dans celui de Cassia, une étincelle de défi brillant dans mes yeux. « Tu sous-entends que je suis assez fou pour t’offrir une nouvelle voiture, si j’avais un accident avec la tienne ? » ma question, teintée d'un faux sérieux, flotte entre nous, tandis que dans mon esprit, la réponse ne fait aucun doute : oui, sans hésiter. Cette interrogation n'est pas qu'une simple hypothèse. Elle est le reflet de ma nature profonde, de ma volonté de toujours veiller sur elle, de réparer mes erreurs, quelles qu'elles soient, avec une grandeur qui pourrait sembler exagérée, mais qui, pour moi, est la seule réponse adéquate. C'est une affirmation silencieuse de mon engagement envers elle, un engagement qui ne connaît ni limites ni conditions.

Je la regarde, anticipant sa réaction, sachant que derrière nos échanges taquins se cache une vérité plus profonde sur notre relation. Notre conversation, ponctuée de plaisanteries et de sous-entendus, est un fil d'Ariane qui nous guide à travers le labyrinthe de la vie, renforçant notre complicité, célébrant notre capacité à trouver du bonheur dans les absurdités, et à voir dans chaque défi une opportunité de prouver la profondeur de notre affection. Oui, je suis assez « fou » pour remplacer sa voiture, mais plus encore, je suis inconditionnellement dévoué à la rendre heureuse, coûte que coûte, dans un monde où la folie de l'amour est notre plus grande force.

Alors que nos rires se mêlent à l'ambiance chaleureuse du restaurant, le serveur s'approche de notre table avec une aisance et une discrétion qui témoignent de son professionnalisme. Portant avec soin deux assiettes artistiquement dressées, il navigue entre les tables avec une grâce presque chorégraphiée, avant d'arriver à la nôtre. L'attention de la salle semble se suspendre un instant, capturée par l'arrivée de notre repas, un moment où la promesse de délices à venir se matérialise sous nos yeux émerveillés. « Voici pour vous, » annonce-t-il en déposant les plats devant nous avec une précision soignée. Devant Cassia, il place délicatement une assiette où se dessine un chef-d'œuvre culinaire : un risotto aux truffes noires, dont l'arôme envoûtant s'élève immédiatement, enveloppant la table d'un parfum qui éveille les sens. Les grains de riz, parfaitement cuits, brillent sous la lumière tamisée, promettant une expérience gustative inoubliable.

Pour ma part, je suis accueilli par une création tout aussi impressionnante : un filet de bar sauvage, accompagné de légumes de saison grillés et d'une émulsion de citron qui ajoute une touche de fraîcheur vibrante à l'ensemble. Le poisson, d'une couleur dorée appétissante, repose sur son lit de légumes comme une œuvre d'art prête à être admirée puis dégustée. « Nous espérons que vous apprécierez votre repas, » nous dit-il avec un sourire bienveillant, avant de s'éclipser aussi discrètement qu'il était apparu, nous laissant face à l'anticipation gourmande de notre repas.

Contre toute attente, Milo sort de sa poche un nouveau téléphone portable. Mais pas n’importe quel appareil, le dernière modèle d’iPhone. Finalement, il l’avait fait. Je suis d’une part surprise car je lui avait bien rappelé ce matin même qu’un tel geste ne serait pas nécessaire. D’autre part je suis également quelque peu gênée par un cadeau aussi coûteux. Milo prend ma réaction sur le ton de la plaisanterie, soulignant le fait que j’étais adorable à râler. Il ne semble pas comprendre ou vouloir comprendre que ce présent est bien trop pour avoir simplement fait tomber mon téléphone portable. Sa réponse quant au fait d’imaginer qu’il avait pu malencontreusement emboutir ma voiture m’arrache malgré tout un léger sourire. « Je t’aurais sans nul doute interdit de m’en acheter une neuve aussi... » dis-je tantôt amusée lais aussi très sérieuse. Alors quand Milo me demande clairement si je sous entendais qu’il était assez fou pour m’offrir une nouvelle voiture si il avait un accrochage avec la mienne je réponds « Oui c’est en effet ce que je sous-entends… Car on sait tous les deux que tu en es capable... » Mon ton est léger bien que mes paroles étaient sincères. Le présent était maintenant offert, comme bien souvent Milo avait insisté. Je le remercie alors une nouvelle fois le plus sincèrement et le plus chaleureusement du monde. Notre conversation se poursuit, et tout en discutant mon regard, comme celui de Milo,  se pose sur la carte des mets proposés. Touts les plats y figurants semblaient très appétissant, le choix allait être difficile. Risotto, osso buco, lasagnes traditionnelles et bien évidemment un choix de pâtes fraîches et faites maison. Et à côté de chaque intitulé de plat était inscrit une suggestion de vin pour l’accompagner ainsi que sa localisation. Mon choix se porte sur un risotto aux truffes noires, celui de Milo sur un filet de bar sauvage, accompagné de légumes de saison grillés.

Les plats arrivent dans un délai des plus correct. Ni trop rapidement, ni trop d’attente. On pouvait aisément imaginer l’organisation sans doute quasi militaire qui devait être mise en place en cuisine. Quand nos plats arrivent, nous avons déjà la chance de pouvoir contempler deux magnifiques assiettes merveilleusement bien dressées. Et les odeurs mettent d’ores et déjà l’eau à la bouche. Je remercie le serveur d’un large sourire avant de le laisser repartir. La soirée continuait donc, dans une ambiance détendue et chaleureuse, le tout accompagné de deux délicieux plats.

Les plats arrivent dans un délai des plus correct. Ni trop rapidement, ni trop d’attente. On pouvait aisément imaginer l’organisation sans doute quasi militaire qui devait être mise en place en cuisine. Quand nos plats arrivent, nous avons déjà la chance de pouvoir contempler deux magnifiques assiettes merveilleusement bien dressées. Et les odeurs mettent d’ores et déjà l’eau à la bouche. Je remercie le serveur d’un large sourire avant de le laisser repartir. La soirée continuait donc, dans une ambiance détendue et chaleureuse, le tout accompagné de deux délicieux plats.


Alors que nous sortions de l’établissement, ma main se glisse dans celle de Milo instinctivement. Mon regard se pose sur le sien, « Merci pour cette invitation. Tout était parfait, vraiment... » dis-je le plus sincèrement du monde. « Il y a un parc pas très loin, une petite ballade ça te tente ? » proposai-je à tout hasard. La température était assez clémente ce soir, autant en profiter.

Le crépuscule enveloppe délicatement la ville, ses derniers rayons se glissant à travers les fenêtres du restaurant, ajoutant une touche de magie à notre soirée. Cassia, avec une élégance naturelle, explore les nuances complexes de son risotto aux truffes noires. Chaque bouchée est un voyage gustatif, un périple à travers des saveurs qui racontent une histoire de terre, de nature et d'artisanat culinaire. La truffe, avec son arôme à la fois terreux et subtil, apporte une dimension presque mystique au plat, tandis que le riz, cuit à la perfection, sert de toile de fond crémeuse à cette expérience sensorielle. De mon côté, le filet de bar sauvage se présente comme une célébration de la mer. La peau croustillante du poisson contraste merveilleusement avec sa chair tendre et juteuse, chaque morceau fondant dans la bouche avec une promesse de fraîcheur et de simplicité. Les légumes de saison grillés, avec leurs bords légèrement carbonisés, apportent une touche de caractère rustique au plat, leur saveur terreuse magnifiant la délicatesse du bar.

Autour de nous, le restaurant bourdonne d'une énergie discrète, les murmures des autres convives se mêlant à la mélodie basse du fond musical, créant une symphonie apaisante qui berce notre conversation. Nos échanges, légers mais empreints de significations, sont ponctués de regards qui se cherchent et se trouvent, de sourires qui disent bien plus que les mots. Dans la douce lueur du restaurant, nous célébrons non seulement les plaisirs de la table, mais aussi la profondeur de notre relation. La soirée s'étire doucement, enveloppée dans le charme et la chaleur du restaurant.

Notre repas, jusqu'alors ponctué de saveurs exquises et de conversations intimes, s'apprête à conclure sur une note sucrée. D'un commun accord silencieux, nous choisissons de partager un dessert, geste simple mais profondément symbolique, reflétant notre désir mutuel d'entrelacer encore plus étroitement nos parcours de vie. Le dessert choisi, un fondant au chocolat accompagné de sa boule de glace vanille, est apporté à notre table avec une présentation soignée qui frôle l'œuvre d'art. Le fondant, d'un noir intense, promet une richesse de goûts, tandis que la glace vanille, d'une blancheur immaculée, semble offrir un doux contraste, tant visuel que gustatif. Dès la première cuillérée, partagée dans un échange de regards chargés d'émotion, il devient évident que ce dessert est bien plus qu'une simple fin de repas. Chaque bouchée du fondant, où le chocolat chaud se mêle harmonieusement à la froideur onctueuse de la glace, renforce notre sentiment d'unité. Ce dessert partagé devient un rituel, une affirmation de notre complicité et de notre engagement l'un envers l'autre. Dans ce partage se trouve la promesse tacite de soutien, de compréhension, et de la joie profonde de savoir que chaque jour, nos vies se tissent plus serrées, plus intimes.

À mesure que la soirée s'achemine vers son épilogue, le moment de régler l'addition survient, marquant la fin officielle de notre escapade culinaire. Sans hésitation, je saisis l'occasion, tirant de ma poche le moyen de paiement, un sourire empreint de satisfaction illuminant mon visage. Ce geste, en apparence banal, est pour moi empli d'une profondeur et d'une intention particulière. Il symbolise non seulement la clôture de notre dîner, mais aussi l'expression tangible de mon engagement envers Cassia, de mon désir incessant de contribuer à son bonheur.

Payer l'addition devient ainsi un acte chargé de symbolisme, une manifestation de ma volonté de prendre soin d'elle, de l'entourer de toute l'attention et de l'affection qu'elle mérite. C'est ma manière de lui dire, sans mots, que je suis là pour elle, prêt à offrir non seulement les plaisirs matériels, mais aussi mon soutien inconditionnel dans tous les aspects de notre vie commune. En réalisant ce geste, je ne cherche pas la reconnaissance, mais je le fais par pur plaisir, animé par la fierté de pouvoir offrir à Cassia une soirée qui sort de l'ordinaire, un moment précieux hors du temps et de l'agitation quotidienne, où nous pouvons nous retrouver et nous ressourcer dans la bulle de notre amour.

Cassia me remercie pour cette invitation. « Pourquoi me remercies-tu ? C’est normal à mes yeux… » lui répondais-je en glissant ma main dans la sienne. « Avec grand plaisir… J’apprécie beaucoup ce petit rituel… » lui confiais-je. Nos pas nous guidant instinctivement vers un petit parc à proximité, un endroit que nous avons appris à aimer pour sa tranquillité et sa beauté naturelle, même en pleine ville. La nuit est douce, et la lune, presque pleine, éclaire notre chemin d'une lumière argentée, ajoutant une touche de magie à notre promenade. Le parc, à cette heure, est presque désert, ce qui rend notre présence ici encore plus spéciale, comme si ce bout de nature avait décidé de s'offrir uniquement à nous pour la soirée. Nous marchons lentement, savourant le silence apaisant, le bruissement des feuilles sous nos pas, et le parfum frais de l'herbe nocturne. C'est dans ces moments de calme, loin du tumulte de la vie quotidienne, que nous trouvons une connexion encore plus profonde, un espace pour nous exprimer sans mots, simplement par la présence et le partage.

Chaque weekend, à mon retour, nous nous enveloppons dans un rituel devenu presque sacré. Notre soirée débute toujours par la découverte d'un nouveau restaurant, un lieu différent chaque fois, choisi avec soin pour son ambiance, sa cuisine, et ce qu'il peut ajouter à notre collection de souvenirs partagés. Ce samedi n'est pas différent. Le restaurant dans lequel nous avons dînés ce soir baignait dans une lumière douce, propice aux confidences et à l’intimité.

J’observe Cassia, la lumière douce de la soirée dessine des reflets dans ses yeux. Immobilisé par un bonheur profond, je me trouve suspendu dans le temps, savourant la pureté de ce moment partagé, la proximité de son être. « Avant je n’imaginais pas ma vie sans toi… Mais à présent, je ne la conçois plus sans toi. » Ces mots m’échappent, non pas comme une déclaration mûrement réfléchie, mais comme une vérité fondamentale qui s'est doucement insinuée dans mon existence. Chaque syllabe porte le poids de l'importance qu'elle a gagnée dans ma vie, une prise de conscience que je partage à voix haute, peut-être pour la première fois.

Le dîner que nous partageons est un véritable délice culinaire. Tout est cuit et assaisonné à la perfection. Ces plats typiques italiens ne sont pas uniquement de simples classiques, non tout est fait pour que dans chaque plat, dans chaque bouchée il y est ce ‘’petit plus’’. Et le professionnalisme du personnel ne faisait que rendre ce moment d’autant plus incroyable. Une véritable escapade italienne en plein centre ville de Fall River.

Nous venions de quitter le restaurant italien dans lequel nous avions dîner en tête à tête. Je remerciai Milo pour cette invitation et ce très agréable moment partagé autour d’un dîner merveilleux. Afin de prolonger davantage cette douce et belle soirée je propose à Milo d’aller se balader. Il y avait un parc pas très loin d’ici, je trouvais l’idée de s’y rendre sympathique pour terminer la soirée. Milo accepte, m’avouant qu’il appréciait beaucoup ce petit rituel que nous avions après nos dîners en ville. Nous nous dirigeons donc vers ce parc que nous commencions d’ailleurs à bien connaître à présent. A cette heure-ci, la coin de verdure est quasiment désert. Cela rend le moment encore plus magique à mes yeux. Un léger silence s’installe entre nous. Mais il n’est en rien pesant, au contraire. Nos regards, nos sourires à eux seuls parlent pour nous. « Avant je n’imaginais pas ma vie sans toi… Mais à présent, je ne la conçois plus sans toi. » Les mots de Milo, spontanés, font naître en moi une vive émotion. Mon regard se pose sur lui, un sourire aux lèvres, je ne peux être que profondément touchée par ses paroles. Je m’arrête de marcher et viens tendrement me blottir contre lui, dans ses bras. Là où est ma place, je n’en avais aucun doute. Je redresse légèrement mon visage pour pouvoir poser à nouveau mon regard dans le sien « Tu sais, je ne conçois plus ma vie sans toi non plus… Tu occupes une place si importante dans ma vie, dans mon cœur... » avouai-je sincèrement. « Milo, tu es essentiel à ma vie et à mon bonheur. » dis-je avant de venir poser délicatement mes lèvres sur les siennes. Il était difficile d'exprimer avec de simples mots tous les sentiments, tout l'amour que je ressentais pour le jeune homme. Tout comme il était difficile de ne pas lui avouer cet amour avec ces fameux trois petits mots. La crainte que cela soit trop tôt pour Milo était bien ancrée dans mon esprit. Je ne voulais en aucun cas le bousculer.

La nuit, telle une toile de maître, déploie ses nuances d'obscurité sur la ville, parée de ses joyaux scintillants. Sous ce ciel étoilé, nous nous retrouvons, une fois de plus, dans la douceur d'un moment qui semble n'appartenir qu'à nous. C'est un instant hors du temps, où chaque parole échangée se charge d'une signification profonde, révélant l'écho de nos âmes. Pendant que je partage mes pensées, Cassia me fixe, ses yeux pétillants d'une lueur qui transcende la simple lumière. Elle se rapproche, guidée par un désir de réconfort et de chaleur, que je m'empresse de lui offrir. Mes bras l’enlacent dans un élan protecteur et empreint de tendresse, dessinant un havre de paix où elle peut se réfugier. En se blottissant contre moi, Cassia trouve refuge au creux de mon épaule, sa tête se posant parfaitement contre mon torse, comme si chaque contour de son être se retrouvait contre le mien. La sensation de sa présence, le souffle de sa respiration, le parfum subtil de ses cheveux m'enveloppent. Je sens la douceur de son souffle contre ma peau, un murmure de confiance et de tranquillité. « Cassia… » murmurais-je à mon tour, la voix chargée d'une émotion palpable, tandis que mes lèvres trouvent doucement le sommet de sa tête dans une caresse réconfortante.

Blottis l'un contre l'autre sous le voile d'une nuit étoilée, un nouveau désir m'envahit, celui de dévoiler l'océan d'émotions qui tumultue dans mon cœur, sans toutefois oser franchir la barrière de ces trois mots lourds de sens. « Tu sais… », je commence, ma voix vacillante trahissant mon hésitation, tandis que je pèse soigneusement chaque mot qui s'apprête à franchir mes lèvres. « Ces derniers mois passés à tes côtés ont opéré en moi une révélation. » Une pause s'immisce, lourde de non-dits, avant que je ne poursuive. « Il y a quelque chose d'absolument transcendant dans ton rire, dans la courbe de ton sourire. Ils ont le pouvoir de transformer ma perception du monde. » Mon regard s'égare un instant, se perdant dans la contemplation de nos souvenirs partagés, avant que je ne me ressaisisse. « Je me suis surpris à penser à toi à des moments où je ne l'aurais jamais imaginé, à esquisser un sourire en plein milieu d'une journée ordinaire, nostalgique de nos conversations, de nos aventures improvisées. C'est une sensation étrangère pour moi, ce sentiment d'être pleinement comblé, de connaître un bonheur pur quand tu es à mes côtés. » Mes yeux retrouvent les siens, dans un échange de regards empreint d'une sincérité brute. « Avant toi, ma vie était ponctuée de rencontres éphémères, d'instants fugaces, sans jamais me sentir véritablement complet... comme je le suis aujourd'hui. » Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres, résonnant dans le calme de la nuit, empli de nervosité mais aussi d'une pointe de merveille. « Je ne sais pas de quoi sera fait demain, Cassia, mais une chose est certaine : chaque instant à tes côtés est un trésor que je conserve précieusement dans les méandres de mon cœur.  Tu m'as appris à vivre l'instant présent, à chérir chaque seconde qui passe. » Doucement, ma main se fraye un chemin vers la sienne, nos doigts s'entrelaçant dans une étreinte délicate, vibrante d'émotions non dites. « Je ne trouve pas toujours les mots pour exprimer ce que je ressens, peut-être parce que ces sentiments sont encore nouveaux pour moi. Mais je tenais à ce que tu saches... que tu comptes énormément. Bien plus que tu ne pourrais l'imaginer. » Dans cet aveu, un pont se forme entre nos cœurs, un passage secret où nos âmes peuvent danser librement, unis dans la beauté fragile et pourtant si puissante de notre amour naissant.

Nos mains restent entrelacées, un lien silencieux mais puissant entre nous, je peux voir dans les yeux de Cassia un miroir de mes propres incertitudes et émerveillements. Elle reste là, écoutant attentivement, chaque mot semblant résonner en elle, comme il résonne en moi. « Et tu sais, ce n'est pas juste dans les grands moments, ceux qui prennent le souffle, que je réalise à quel point tu m'es devenue essentielle » je continue, ma voix plus basse, comme si je partageais un secret sacré. « C'est dans les petits détails, les gestes quotidiens, le partage d'un regard ou d'un sourire en coin, que je trouve une joie inattendue. » Je fais une pause, cherchant ses yeux, cherchant à lire en eux sa réaction à mes aveux si intimes. « Tu as bouleversé ma perception du temps et de l'espace. À tes côtés, une heure peut sembler une seconde, et chaque seconde passée loin de toi s'étire douloureusement. » Je souris, un sourire teinté de cette douce mélancolie née de la profondeur de notre relation.

Ce genre de petite balade en tête à tête était bien souvent propice à quelques confidences. Et ce soir n’était pas une exception. Milo commence à m’avouer qu’il ne concevait pas sa vie sans moi. Des paroles qui me touchaient profondément d’autant plus qu’elles étaient partagées. En tant que meilleur ami, je n’arrivais déjà pas à imaginer ma vie sans Milo, mon meilleur ami, mon confident, mon pilier. Mais depuis que notre relation avait évolué, il était à présent inconcevable de vivre sans lui. Il était essentiel. Il était mon essentiel. Là, dans cet instant suspendu, Milo se livre alors doucement mais sûrement. Il ouvre son cœur et me confie ses plus profondes pensées, ses émotions les plus secrètes. Milo se lance même dans une rétrospection concernant sa manière de vivre au quotidien, sa manière d’appréhender une relation, d’appréhender l’amour sans nul doute. Les paroles du jeune homme me comblent d’une joie incommensurable. Nos doigts s’entrelacent délicatement alors que Milo continue ses confessions. « Milo, tu n’imagines pas à quel point tes paroles me touchent… Ni à quel point tu as changé ma vie... » avouai-je à mon tour. « A tes côtés, je me sens toujours plus solide, résolue, confiante … Et c’est également à tes côtés que j’ai ouvert les yeux que ce qu’était une véritable relation saine. Sur ce qu’était véritablement l’amour... » Je m’étais fourvoyé pendant de très longues années, mais qu’importe. Le plus important c’était qu’à présent j’avais ouvert les yeux, et cela c’était grâce à Milo. « Peu importe tes mots, je te l’ai déjà dit... tes gestes et ta manière d’être parlent d’eux même... » dis-je pour tenter de rassurer Milo qui venait de m’avouer ne pas toujours trouver les mots justes pour exprimer ses sentiments. En entendant Milo me dire que je comptais énormément pour lui, je sens les battements de mon cœur accélérer. Le pilote de ligne m’avoue ensuite que ce n’était pas uniquement dans les grands moments qu’il se rendait compte à quel point je lui étais devenue essentielle mais dans les petits gestes du quotidien. « C’est vrai… » Je ne pouvais qu’approuver les mots du jeune homme. Je pensais immédiatement alors au bonheur que me procurait un simple réveil à ses côtés, au partage d’une simple lecture ou de la préparation d’un repas simple pour le dîner. Mon regard plongé dans le sien, je me hisse sur la pointe des pieds pour venir déposer mes lèvres sur les siennes. Un tendre baiser rempli d’une émotion plus que palpable. « Je t’aime » soufflai-je alors dans un élan de spontanéité. Je me surprends moi même à les avoir prononcer. Mon regard se dirige instinctivement sur celui de Milo. Une once d’appréhension s’empare alors de moi, et si c’était trop tôt ? Je ne voulais pas qu’il se sente brusquer ou obliger de quoi que ce soit. Mes lèvres se pincent légèrement comme pour signaler une certaine gêne. Ma main vient se poser délicatement sur son visage, mon pouce caressant délicatement sa lèvre inférieure « Je… je ne te demande rien Milo. Tu… tu n’es pas obligé de répondre... Je comprends que tu ne sois pas encore prêt. » dis-je pour tenter de le rassurer. J’avais ressenti le besoin de le lui dire mais je ne voulais pas que Milo se sente obligé de faire la même chose.

À cet instant précis, chaque battement de mon cœur semble résonner à travers l'univers entier, marquant un rythme effréné, comme s'il tentait de s'harmoniser avec les vibrations mêmes de la terre. L'air autour de moi se charge d'une électricité palpable, une tension douce et enivrante, tandis que j'absorbe chaque nuance de ce moment avec Cassia. Mon regard, captif de sa personne, voit le monde se réduire à l'essence de son être ; tout le reste devient flou, insignifiant, jusqu'à ce que seul demeure cet espace que nous partageons. Quand elle se hisse sur la pointe des pieds, une anticipation frémissante me saisit, électrise chaque fibre de mon être. Le temps semble suspendre son vol, retenant son souffle avec moi. Et puis, ses lèvres trouvent les miennes dans un baiser d'une tendresse infinie, un contact si léger et pourtant lourd de toutes les promesses du monde. Le souffle de Cassia contre ma peau, porteur de ces mots tant attendus, « je t’aime », fait frissonner mon âme. Ces mots, prononcés pour la première fois dans une confession murmurée, se déploient en moi comme une aurore, illuminant des coins sombres que je n'avais jamais su exister. Mon cœur, dans sa course effrénée, semble soudainement s'apaiser, comme si, en entendant ces mots, il avait trouvé une raison de battre plus calmement, plus profondément. L'excitation qui m'anime se transforme en une chaleur enveloppante, un mélange complexe de joie, de peur, et d’espoir.

Mes oreilles bourdonnent légèrement, une réaction physique à l'émotion brute qui me submerge. Je m'efforce de masquer l'étonnement et la joie tumultueuse qui m'animent, mais mon cœur bat à un rythme effréné, trahissant mon calme apparent. « Je n'ai pas bien entendu... Tu peux répéter s'il te plaît ? » Mes mots s'échappent dans un murmure, presque inaudibles, teintés d'une feinte incertitude. La vérité, cependant, est que je n'ai jamais rien entendu d'aussi clairement de ma vie. Chaque syllabe prononcée par Cassia résonne dans mon esprit avec une précision cristalline, gravant ce moment dans ma mémoire pour l'éternité. Bien sûr, que je n’ai pas mal entendu. C'était une certitude ancrée dans le plus profond de mon être. Mais le plaisir, l'émotion pure qui a déferlé en moi à l'entente de ces mots, était si intense, si exaltant, que je me trouve égoïstement désireux de le revivre. C'est un désir qui s'accroche à moi, presque palpable dans l'air qui nous entoure, un désir de réentendre ces mots, de m'assurer qu'ils n'étaient pas le fruit de mon imagination fervente mais bien une réalité tangible. C'est aussi, peut-être, une façon de gagner du temps, de demeurer un peu plus longtemps dans ce moment magique, avant que la réalité quotidienne ne reprenne ses droits. Alors que j'attends, presque en apnée, sa réponse, je me rends compte de l'ampleur de ce que ces mots signifient pour moi, et combien j'ai attendu, peut-être sans même le savoir, de les entendre de sa part.

À l'instant où Cassia s'empresse de m'assurer que je n'étais pas obligé de lui répondre, je ressens une vague d'émotions contradictoires. L'idée de ne pas répondre à une déclaration aussi pure et sincère me semble inimaginable, presque comme un affront à l'intensité de ce que nous partageons. Me muer dans un silence serait non seulement criminel mais aussi profondément injuste. Il y a une sincérité brute dans ses mots, un courage dans sa vulnérabilité qui mérite, au minimum, une réponse honnête et réfléchie de ma part. Mes doigts, dans un geste tendre et presque révérencieux, trouvent son visage, traçant les contours de ses traits. Mon pouce s'égare, dessinant une ligne douce contre sa joue avant de s'arrêter à la commissure de ses lèvres, là où un sourire pourrait naître, là où les mots prennent leur envol. « Moi aussi… » Les mots franchissent mes lèvres dans un souffle, presque hésitants, mais chargés d'une émotion palpable. C'est tout ce que je parviens à articuler, même si mon cœur semble vouloir exprimer des volumes. Je n'arrive pas à prononcer ces trois mots avec la même aisance qu'elle, peut-être parce qu'ils portent un poids que je n'ai pas encore appris à porter avec grâce. Dans ce moment, nos regards se croisent, et je peux y lire une compréhension silencieuse. Elle sait, tout comme je le sais, que ces mots, bien que simples, portent en eux le début de quelque chose de nouveau et d'effrayant.

Dans l'intimité de ce moment, sous l'éclat d'un ciel qui semble veiller sur nous, je ressens une impulsion irrésistible, celle de franchir un pas de plus vers l'expression de mes sentiments pour Cassia. La semaine prochaine à New York aurait été l'occasion parfaite, pensais-je auparavant, pour lui offrir ce présent qui a capturé mon attention dès l'instant où mes yeux se sont posés dessus. Mais le présent, avec sa force et son authenticité, m'incite à agir maintenant, sans attendre. Je plonge donc ma main dans la poche intérieure de ma veste, où repose un petit écrin, témoin silencieux de l'intention qui m'anime. Acquis ce matin même, dans une boutique où chaque pièce semblait raconter une histoire, ce bijou a immédiatement évoqué pour moi l'image de Cassia : simple en apparence, mais d'une élégance et d'une profondeur inégalées. Lorsque j'ouvre l'écrin, la lumière environnante embrasse la chaîne en argent, la faisant scintiller d'un éclat doux, presque mélancolique. Le pendentif qui orne cette chaîne se distingue par sa simplicité et son élégance, à l'image de Cassia. Il n'est pas surchargé de pierres ni de fioritures, mais sa beauté réside dans son minimalisme, dans la pureté de ses lignes et dans la lumière qu'il reflète, une lumière qui semble capturer l'essence même de celle à qui il est destiné. Ce n'est pas une bague, et il ne s'accompagne d'aucune demande en mariage. Pourtant, je sais que ce bijou porte en lui un message tout aussi profond, peut-être même plus significatif.

Ce soir, plus que jamais, cette ballade est propice aux douces révélations. Des confessions quant à nos sentiments respectifs l’un pour l’autre. La rétrospection de Milo me touche profondément et m’émeut au plus haut point. C’est à ce moment là que je me rend compte également que sa présence dans ma vie a changé beaucoup de chose en moi. A ses côtés je me sentais plus solide, plus indépendante, sans doute plus moi même aussi. A ses côtés, l’amour prenait véritablement tout son sens. Je l’aimais. D’ailleurs sans réellement le vouloir, sans nul douter porter par l’émotion je prononçais les trois petits mots après avoir goûter à ses lèvres si douces et puissantes à la fois. La demande de Milo quant au fait de répéter mes mots car il n’avait pas entendu me fait sourire, bien que l’émotion était palpable. A ce moment là je me sentais complètement vulnérable et pourtant je savais qu’avec Milo je n’avais rien à craindre. Tout comme je savais que le jeune homme avait bien entendu ce que j’avais dit. Je l’avais perçu dans son regard. « Je t’aime... » répétai-je alors afin d’accéder à sa requête, en murmurant certes mais en accentuant malgré tout sur chaque syllabe. Toutefois, je ne voulais en aucun cas que Milo se sente obliger de me dire quoi que ce soit. J’avais pleinement conscience que pour lui ce genre de révélation était sans doute prématuré. Un léger silence s’installe alors que les doigts de Milo viennent se balader délicatement sur mon visage. « Moi aussi… ». Sa réponse fait battre mon myocarde anormalement vite. Je ne m’attendais pas à une telle réponse. Milo venait de m’avouer m’aimer à son tour. Certes les mots utilisés n’étaient pas les mêmes que le miens mais qu’importe. La joie que je ressentais à ce moment là était incroyable. Un sourire se dessine sur mon visage. Je sentais mes yeux s’humidifier très légèrement. En guise de réponse, je viens sceller mes lèvres à celles de Milo.  

Toujours en tête à tête dans ce parc presque désert, Milo sort de sa veste un écrin. Mes yeux sont rivés sur ce dernier alors que le pilote de ligne ouvre la boite révélant alors un magnifique pendentif en argent. Simple,sobre mais d’une élégance remarquable. « Milo, il est magnifique... » Je caresse le bijou du bout des doigts avant de venir l’embrasser tendrement. Je jette un autre regard sur le bijou, avant de relever mes cheveux légèrement me tournant légèrement « Tu m’aides à le mettre ? » demandai-je alors envieuse et hâtive de pouvoir porter ce bijou si symbolique. Je laisse alors le jeune homme porter le pendentif autour de mon cou et l'accrocher avec une délicatesse et une douceur certaine. Une fois accroché à mon cou, je ne peux m'empêcher de poser délicatement le bout de mes doigts sur le pendentif  « Merci, il est vraiment sublime. Je l'adore... Je crois bien qu'il ne quittera jamais mon cou...  » avouai-je le plus sincèrement du monde.

Chaque fois que ces trois mots magiques, ces simples syllabes chargées d'un monde d'émotions, franchissent le seuil des lèvres délicatement ourlées de Cassia, je ressens un frisson unique, une onde de chaleur qui envahit mon être tout entier. Elle répète ses mots, « je t'aime », et chaque réitération est un écho qui résonne plus profondément dans mon cœur. Impossible de rester de marbre face à une telle déclaration, face à l'intensité de son regard où scintille une lueur humide, témoignage silencieux de la sincérité et de la profondeur de ses sentiments. Mon propre « Moi aussi... » s'échappe presque malgré moi, fluide, naturel, comme une vérité universelle qui ne demande qu'à être exprimée. Je suis totalement sous son charme, que résister à l'attraction gravitationnelle qu'elle exerce sur moi serait non seulement futile mais indésirable. L'humidité dans ses yeux, ce brillant qui capte la lumière et la renvoie amplifiée, me captive, m'invite à plonger dans l'océan de ses sentiments, à m'y perdre volontairement. Nos lèvres s'unissent, ivres de tendresse et de passion.

Cassia, les yeux pétillants d'une émotion palpable, se tourne légèrement vers moi. Avec une délicatesse empreinte de révérence, elle soulève ses cheveux, dévoilant la nuque délicate que le clair de lune caresse doucement, créant une atmosphère presque irréelle. Je m'approche, conscient du poids de l'instant, et me glisse dans son dos, mes mains trouvant naturellement leur chemin vers le bijou. Il y a quelque chose d'intensément intime dans cet acte, un partage silencieux qui dépasse le simple fait d'aider à porter un bijou. Mes doigts effleurent la fraîcheur de l'argent, guidant avec précaution le pendentif autour de son cou, jusqu'à ce qu'il repose contre sa peau, symbole tangible de nos sentiments. « Et toi tu ne quitteras jamais mon cœur… » soufflais-je à mon tour. L'instant est suspendu, nos respirations presque synchronisées, tandis que je me penche légèrement pour déposer un baiser tendre sur sa nuque.  Puis, naturellement, mes bras s'enroulent autour de sa taille, dans une étreinte qui se veut à la fois rassurante et pleine de promesses. Je laisse mon menton se poser doucement contre son épaule, nos corps se complétant dans une proximité qui murmure « je suis là, avec toi ».  Je peux sentir le rythme de son cœur contre le mien, un battement doux qui résonne comme une mélodie secrète.

« J’ai quelque chose à te dire… » Ces mots, prononcés d'une voix douce mais ferme, rompent le silence qui nous enveloppe. Je prends une profonde inspiration, conscient de l'importance de ce que je m'apprête à révéler. « Hier soir… » je continue, laissant mes mots flotter un instant dans l'air, « …le colonel que tu as aperçu m’a de nouveau proposé un poste au sein de l’armé. » Je m'arrête, scrutant attentivement le visage de Cassia pour y déceler la moindre nuance de sa réaction. L'expression de ses yeux, le moindre frémissement de ses lèvres, tout est analysé, tandis que mon cœur bat la chamade, en attente de son jugement. Ma voix, d'abord hésitante, gagne en assurance alors que je dévoile ma décision : « Je vais refuser… Ma place est ici, auprès de toi… » Ces mots, chargés d'un poids émotionnel considérable, marquent un tournant dans ma vie. Jeune, j'étais attiré par l'aventure, par ce désir de m'exprimer à travers l'adrénaline et le frisson du danger. Le métier militaire, avec ses promesses de liberté, d'absence d'attaches et de contraintes, correspondait à mon aspiration à une vie intense et sans entraves. Mais aujourd’hui, la donne a changé. Je ne suis plus ce jeune homme avide d'aventure et de liberté à tout prix. Aujourd'hui, je mesure la valeur des liens, de la stabilité, de l'amour. Aujourd'hui, je pense à deux.

Je l'observe, cherchant à lire dans ses yeux la réception de mes paroles. Je veux qu'elle comprenne que cette décision n'est pas seulement un choix contre quelque chose, mais bien un choix pour nous, pour notre avenir commun. C'est l'affirmation que, peu importe les tentations du passé, mon présent et mon futur sont inextricablement liés à elle. En renonçant à ce poste, je renonce à une partie de ce que j'étais, pour embrasser pleinement ce que nous sommes ensemble. Et ce que je suis capable de devenir pour elle.

Finalement, je répétais ces trois petits mots. La réaction de Milo m’aidant à me sentir soudainement moins vulnérable à avouer mes sentiments de manière si explicite. Et lorsque le pilote de ligne réitère sa réciprocité, je ne peux qu’apprécier le moment. Cette soirée resterait sans nul doute gravée dans ma mémoire et dans mon cœur, à jamais.

Je ne m’attendais pas à recevoir un autre présent de la part de Milo. C’était bien évidemment trop, les mots d’ailleurs me brûlaient les lèvres. Mais j’allais vraiment finir par avoir l’impression de radoter. Et puis la beauté du pendentif m’avait littéralement subjugué. Envieuse de l’avoir autour de mon cou, je demande à Milo de bien vouloir me l’attacher. Je le trouvais vraiment sublime et ce présent était réellement un geste symbolique. A tel point que je ne souhaitais qu’une seule chose : le garder à mon cou indéfiniment. Milo s’exécute alors en plaçant le pendentif autour de mon cou. Je frissonne sous l’effet de son geste ainsi que de son baiser. Les paroles de Milo me conforte dans l’idée que j’avais bien fait de me laisser aller dans l’aveu le plus sincère de mes sentiments. Cela devait être le moment, Notre moment.

Puis Milo m’annonce vouloir me dire quelque chose. Sa voix est sérieuse. Je me retourne légèrement pour lui faire face. Il évoque alors sans plus attendre la soirée de la veille, du colonel que j’avais pu apercevoir. Je me rappelais en effet du moment où Lou avait clairement dit à Milo que ce dernier souhaitait lui parler. Le jeune homme m’avoue alors que ce colonel en question lui avait de nouveau proposé un poste au sein de l’armée. Je suis surprise. D’une telle proposition déjà et aussi que ce ne soit pas la première fois apparemment. L’armée. Bien évidemment, ce mot provoque aisément une once d’inquiétude immédiate. « L’armée... » répétai-je un peu perplexe. Mon regard se pose alors dans le sien, je m’apprêtais à lui demander quelle avait été la suite de cette conversation quand Milo m’annonce vouloir refuser car sa place était ici auprès de moi. Je ne peux pas nier que je sens une once de soulagement en moi. Toutefois, je ne souhaite en aucun cas être égoïste. « Milo, le fait que tu veuilles prendre ta décision en fonction de moi, de nous, me touche beaucoup. Mais je ne veux pas que tu sacrifies ta carrière ou tes envies professionnelles pour moi... » Mes mains se posent délicatement sur son torse « Est-ce que tu es certain de ta décision ? Peu importe ce que tu décides, je te soutiendrais... Si ton souhait est de réellement refuser son offre alors soit. Mais si tu souhaites l’accepter alors on s’en accommodera... » Sans doute difficilement, mais j’aimais bien trop Milo pour accepter un tel sacrifice de sa part.

Mon amour pour Cassia est d'une nature si profonde et inconditionnelle que l'idée même qu'elle puisse changer pour moi est impensable. Elle est une mosaïque parfaite à mes yeux, avec ses qualités lumineuses et ses défauts qui, étrangement, ne font que renforcer l'attrait que j'éprouve pour elle. Chaque facette de son être contribue à ce tableau complet que j'aime passionnément. Jamais je n'ai souhaité, même dans mes pensées les plus fugaces, qu'elle se transforme pour me plaire davantage. Sa préoccupation à mon égard, bien qu'emprunte d'une douceur infinie, trahit une inquiétude perceptible lorsqu'elle évoque le mot « armée ». Cassia, avec son cœur d'infirmière, connaît trop bien les séquelles des champs de bataille, les corps et les âmes meurtris qui en reviennent. Elle a été témoin de scènes qui marquent à vie, et je sais que derrière son inquiétude se cache la peur de me voir partir et ne jamais revenir.

Lorsqu'elle exprime son désir de ne pas me voir renoncer à ma carrière ou à mes ambitions pour elle, ses mains trouvent naturellement le chemin de mon torse, un geste tendre et rassurant. Je capte son regard, y lisant une mer d'émotions, et je ressens le besoin impérieux de lui réaffirmer ma décision. « Ma place est ici… Avec toi… Auprès de toi… » Je répète ces mots, non comme une simple déclaration, mais comme un serment, un engagement profond et irrévocable. Mon index se pose délicatement sur son cœur, là où bat la musique de notre existence partagée, soulignant que mon véritable appel est à ses côtés. « Je ne veux pas que tu aies à assister, un jour, à mon enterrement… Je refuse de te faire subir cette terrible épreuve, Cassia. » Ces mots, lourds de sens, marquent l'expression ultime de mon choix. Un choix fait non par peur, mais par amour, par la volonté de bâtir avec elle une vie empreinte de bonheur et de sérénité, loin des ombres de la guerre.

Je m'arrête un instant pour déposer un baiser sur son front, un geste devenu rituel entre nous, chargé de tendresse et de protection. Puis, cherchant à alléger l'atmosphère, un sourire espiègle se dessine sur mes lèvres. « Et puis… Si je veux des sensations fortes, je pense avoir quelques noms en tête pour… Erin ou Andrew, par exemple… » Cette tentative d'humour, teintée de légèreté, vise à dessiner un sourire sur son visage, à lui rappeler que la vie nous réserve encore bien des aventures, des défis à relever ensemble, mais toujours dans la sécurité et l'amour que nous nous portons.

La brise nocturne, porteuse de fraîcheur et de mystère, se met à danser autour de nous, caressant nos visages de son souffle léger mais persistant. Je sens Cassia frissonner à mes côtés, sa sensibilité au froid n'est un secret pour personne, surtout pas pour moi. C'est avec un geste empreint d'une tendresse habituelle que je retire ma veste pour la draper délicatement sur ses épaules. Ce simple acte, devenu presque un rituel entre nous, est ma manière de veiller sur elle, de lui offrir chaleur et réconfort, même dans le silence de la nuit. Je la regarde, ses yeux capturant la lumière des étoiles, et une pensée me traverse l'esprit, un frisson d'incertitude mêlé à une pointe de jeu taquin. « Et… Si je ne suis plus là, qui prendra soin de toi ? Qui pourra t'embêter ? Qui pourra t'embrasser ? Qui pourra t'aimer ? » Mes mots flottent entre nous, portés par une brise espiègle, tandis que je dépose un baiser sur ses lèvres, doux et rassurant. C'est une question rhétorique, une manière de souligner l'importance de ma présence à ses côtés, non pas par orgueil, mais par amour. Je poursuis, laissant ma conviction teinter mes paroles, « Mon choix, c’est d’être avec toi. Pas au bout du monde en train de courir après n’importe quel imbécile. » Ces mots, loin d'être prononcés à la légère, résonnent avec la force d'une déclaration solennelle.

Ce n'est pas une décision prise par défaut, mais un choix mûrement réfléchi, le fruit d'une introspection profonde sur ce qui compte réellement dans la vie. Cassia est mon ancre, ma boussole dans un monde tumultueux. Être à ses côtés, veiller sur elle, partager les petits moments comme les grands défis, voilà ce qui donne un sens véritable à mon existence. « Mais si tu préfères ne plus me voir, tu peux me le dire tout de suite. Je n’ai qu’un mot à dire et je pars immédiatement pour l’Irak ou l’Afghanistan ! » Mon ton, léger et provocateur, vise à détendre l'atmosphère, à insuffler un peu de légèreté dans le tissu de notre conversation sérieuse. C'est une tentative de lui montrer, à travers le prisme de l'humour, combien l'idée de m'éloigner d'elle, de nous plonger volontairement dans le silence et la distance, me semble absurde, voire impensable. Derrière ces mots, il y a une vérité plus profonde, un message caché sur l'importance de sa présence dans ma vie, sur le fait que l'idée de la quitter, même pour les missions les plus héroïques, me paraît être une perte bien plus grande que tout ce que l'aventure pourrait m'offrir.

Milo avait engagé une conversation des plus sérieuses, m’avouant que hier soir un colonel de l’armée lui avait à nouveau proposer un poste. Bien évidemment ce simple mot est à lui tout seul anxiogène. La légère once d’inquiétude qui était aperçue en moi ne fut que de courte durée puisque Milo m’avait avoué rapidement vouloir refuser cette proposition. Toutefois, je ne voulais en aucun cas que le jeune homme sacrifie ses envies professionnelles ou sa carrière actuelle pour moi. Je savais déjà par le biais de Clyde qu’il avait refusé il y a quelques temps une mutation. Bien que cela était un geste très touchant, symbole de son affection, de son amour pour moi, je me sentais tout de même gênée. Même si cela n’était pas toujours si évident que cela, j’affirme que peu importe ce que déciderait Milo je le soutiendrais dans ses choix. Certes, certains seront bien évidemment beaucoup plus faciles, gérables que d’autres. Mais nous avions surmontés déjà pas mal d’épreuves ensemble. Mais Milo me réaffirme que sa place était ici avec moi. Ses paroles sont accompagné d’un geste symbolique à l’emplacement où mon cœur battait. Le pilote de ligne avait des arguments, de très bon arguments. Cela me rassurait quant à notre avenir commun. J’acquiesce alors en silence, tout de même rassurée de cette décision qu’il avait pris de refuser le poste offert par ce colonel. « D’accord. Merci de m’en avoir parlé... » dis-je dans un léger souffle. Il aurait très bien pu ne rien dire étant donné qu’il ne comptait pas accepter ce poste.

Milo tente d’alléger l’atmosphère en évoquant de potentielles sensations fortes ici même, il nomme alors Erin et Andrew. Un léger sourire se dessine sur mon visage. Bien qu’en effet, ces eux personnes nous avais fait, à leur niveau, subir de fortes sensations, tout cela était du passé. Il valait donc mieux en sourire maintenant. Milo remarqua immédiatement les quelques frissons sur mes bras, et d’un geste habituel il vient déposer sa veste sur mes épaules. Je le remercie d’un large sourire ainsi qu’avec un baiser volé. Ses questions rhétoriques quant à une potentielle absence me font sourire. Puis prendra soin de moi ? Qui m’embêtera ? Qui m’embrassera ? Et qui m’aimera ? « Personne... » dis-je pour répondre tout de même à ses nombreuses questions. Personne ne pouvait faire cela aussi bien que lui. Personne ne pouvait le remplacer. Un peu plus sérieusement, Milo réitère sa volonté d’être auprès de moi et non à l’autre bout du monde à risquer sa propre vie « C’est un excellent choix... » Je reprends à mon tour un peu plus sérieusement « Tu as sans doute dû être flatté malgré tout que ce colonel te propose ce poste à plusieurs reprises…. J’ai toujours su que tu étais un pilote hors pair... » dis-je tantôt amusée mais aussi très sérieuse. Et lorsque Milo, pour plaisanter, me dit que si je ne souhaitais plus le voir il n’avait qu’un mot à dire afin de partir loin, très loin. Je lui lance un regard réprobateur « Ne dis pas de bêtises… Tu sais bien que je ne suis heureuse que lorsque tu es à mes côté... » dis-je le plus sincèrement du monde.

La communication est l'épine dorsale de notre relation, le fil d'Ariane qui nous guide à travers les complexités et les imprévus de la vie à deux. L'idée même de dissimuler à Cassia la proposition qui m'a été faite ne m'a jamais effleuré l'esprit. Elle est mon partenaire, ma confidente, la complice de chaque instant de mon existence, qu'il soit empreint de joie ou marqué par les épreuves. Comment pourrais-je envisager de lui cacher un aspect aussi significatif de ma vie professionnelle et personnelle ? Ce serait non seulement contraire à nos principes de transparence, mais cela créerait un précédent dangereux, un fossé entre nous, là où nous avons toujours privilégié la communication. Cassia et moi partageons tout, des rires les plus légers aux soucis les plus lourds. La vérité, même quand elle est inconfortable ou effrayante, représente notre meilleure alliée, car elle nous permet de faire face ensemble à ce que la vie nous réserve, de prendre des décisions éclairées.

Pourtant, je reconnais qu'il existe une ombre, un cas de figure où je pourrais être tenté de lui cacher quelque chose : sa propre sécurité. Si jamais le fait de savoir pouvait la mettre en danger, si l'information était de nature à la préoccuper outre mesure ou à perturber sa tranquillité d'esprit sans raison valable, alors, et seulement alors, je pourrais envisager de garder le silence. Mais même dans ce scénario extrême, mon instinct me dit que la vérité, assortie de prudence et de soin, serait toujours le chemin à privilégier.

La réponse de Cassia, empreinte de cette compréhension et de cette complicité qui nous caractérisent, ne manque pas de m'émouvoir, confirmant une fois de plus que notre lien est unique, irremplaçable. « Personne » Dans son sourire, je lis une affirmation silencieuse : entre nous, les rôles sont bien définis. C'est moi, et moi seul, qui ai le privilège de la taquiner, de l'embrasser avec cette tendresse qui nous est propre, et surtout, de l'aimer avec toute l'intensité et la profondeur que cela implique.

Quand elle évoque mes compétences de pilote, une vague de fierté me submerge. Les mots qu'elle choisit, toujours justes et empreints d'admiration, viennent caresser mon ego de la manière la plus agréable qui soit. Il est vrai que j'ai toujours eu une affinité particulière avec le ciel, une connexion qui transcende le simple acte de piloter. Être reconnu comme l'un des meilleurs pilotes de ma compagnie n'est pas une distinction anodine ; c'est la reconnaissance d'un talent, d'une passion qui m'anime profondément. Pour moi, le ciel est plus qu'un théâtre d'opérations ou un espace de travail : c'est une vaste toile sur laquelle je peux exprimer ma liberté, mon amour pour le vol. L'ivresse que je ressens à chaque décollage est une expérience qui ne cesse de m'étonner, peu importe le nombre de fois où je l'ai vécue. Cette sensation unique, lorsque l'avion s'arrache au sol pour embrasser l'azur, me rappelle à chaque fois pourquoi j'ai choisi ce métier, pourquoi je ne pourrais jamais envisager de faire autre chose. Le ciel, avec son infini et ses promesses d'aventures, est un amant auquel je reste fidèle, une passion qui alimente mon âme et qui me rappelle, à chaque vol, la liberté et la beauté que procure cette union entre l'homme et les cieux.

A travers les propos de Cassia je m'agenouille devant elle, plongeant mon regard dans le sien, cherchant à y insuffler toute l'intensité et la sincérité de mes sentiments. La gravité de ma demande pourrait, à n'importe quel observateur extérieur, évoquer l'image d'une proposition de mariage, ce moment traditionnellement chargé d'anticipation et de promesses d'avenir. Pourtant, mon intention est d'une nature bien différente, quoique tout aussi profonde. « Je veux que tu me promettes quelque chose, Cassia... » Ma voix, légèrement tremblante sous le poids de l'émotion, porte chaque mot avec un soin particulier, soulignant l'importance cruciale de ce que je m'apprête à dire. Cet acte de m'agenouiller devant elle n'est pas une demande de sa main, mais un témoignage de mon engagement envers son bonheur, une déclaration de ma volonté de placer son bien-être au-dessus de tout. « Si un jour je te rends malheureuse, promets-moi de me quitter… Je ne supporterai pas l’idée de te rendre malheureuse. » Ces mots, chargés d'une promesse de protection et d'une reconnaissance de ma propre humanité, de mes propres failles, révèlent l'ampleur de mon amour pour elle. Je m’engage à respecter son bonheur comme le bien le plus précieux.

Milo avait pris sa décision quant à cette proposition de poste à l’armée. Il allait refuser. Mais avant d’accepter une telle décision de sa part j’avais voulu m’assurer qu’il ne refuse pas uniquement pour moi, mon bon plaisir. Bien que j’en étais en partie la cause, Milo avait aussi d’autres arguments très valables. J’appréciai vraiment le fait que le jeune homme m’ait parlé de cette proposition qu’on lui avait fait, au vue de sa réponse il aurait très bien pu ne rien me dire du tout. Il n’en n’avait rien fait. Je ne pouvais pas nier être rassurée de son refus quant à ce poste. Cela enlevait clairement une ombre à notre avenir commun. Je n’osais à peine imaginer ce que pouvais ressentir les femmes et hommes de militaires. Voir leur partenaire de vie s’en aller à des milliers de kilomètres, savoir qu’il ou elle risquait sa vie à l’autre bout du monde, vivre avec cette crainte que jamais il ou elle ne revienne.

A ma grande surprise, Milo s’agenouille devant moi. Mon regard ne le quitte pas, observant sa posture avec une certaine perplexité. Le jeune homme me demande de lui promettre quelque chose. Il a toute mon attention, mes yeux sont à présent suspendus à ses lèvres. Les mots qui suivent me surprennent, pas que je m’attendais à une demande en mariage, mais je n’attendais pas à ce que Milo me demande une promesse qui évoque l’idée même d’une potentielle séparation. Le jeune pilote de ligne, soucieux de mon bonheur souhaitait tout simplement que je le quitte si jamais il me rendait malheureuse. « Milo… Comment peux-tu songer une seule seconde que tu puisses me rendre malheureuse... » Ma question n’en était pas vraiment une. Mais devant l’insistance de son regard je ne peux que répondre. Ma main dans la sienne j’incite Milo à se relever « Je te le promets. Si toi aussi, à ton tour, tu me donnes ta parole... » Je ne souhaitais que son bien être, que son bonheur. J'avais conscience que Milo avait changé pour moi, pour nous. Mais plus grande crainte est qu'il regrette cette nouvelle vie.

L'idée même de pouvoir infliger à Cassia la moindre once de tristesse me traverse l'esprit tel un frisson glacial. Les échos de ses relations passées, notamment celle avec Andrew, me hantent par leur dureté et l'ombre qu'elles ont jetée sur son bonheur. Je me suis juré, dès le premier jour où nos chemins se sont entrecroisés d'une manière qui semblait destinée, de ne jamais suivre les traces de ceux qui l'ont fait souffrir. De devenir une source de douleur pour elle, comme Andrew ou d'autres avant moi, est une pensée que je ne peux tolérer. Jamais je ne voudrais être l'artisan de ses larmes, de ces moments où le chagrin éclipse la joie. La question de savoir si je pourrais, même sans le vouloir, devenir la cause de son malheur, me trouble profondément. Bien sûr, l'idée de lui causer du tort de manière intentionnelle m'est étrangère, mais et si, sans m'en rendre compte, je venais à ébranler notre bonheur ? Cette pensée me pousse à une introspection, à mesurer chaque geste, chaque parole, dans la crainte de reproduire des schémas destructeurs.

Je me redresse alors, cherchant le réconfort dans la chaleur de sa main. Tentant d'alléger l'atmosphère avec une touche d'humour, je lance, « Si un jour tu ne supportes plus mes mauvaises habitudes… Ne sait-on jamais. Tu sais, les tubes de dentifrice non refermés sont la cause de plusieurs ruptures. » C'est ma façon de lui dire que, malgré la gravité de mes réflexions, je crois en notre capacité à surmonter les petits désagréments de la vie quotidienne. « Pire encore… L’abattant des toilettes ! On ne soupçonne pas assez cette chose ! » A chaque fois que je me rends aux toilettes je veille à bien abaisser l’abattant. Un geste simple en apparence mais que j’effectue pour éviter a Cassia bien des désagréments. Sa réponse vient balayer mes doutes, affirmant avec une douceur infinie que l'idée même de me rendre malheureux lui est étrangère. « Toi ? Me rendre malheureux ? Je pense que je vais t’offrir une paire de lunettes, Cassia. Tu ne te rends pas compte… Je suis heureux avec toi, vraiment. » Ces mots, simples mais empreints d'une sincérité profonde, viennent illuminer l'espace entre nous. L'évocation de ma vie d'antan, avec ses ombres et ses regrets, m'invite parfois à la mélancolie. Pourtant, c'est cette existence partagée avec Cassia qui emplit mon cœur, qui donne couleur et sens à chaque jour. « Tiens ! Je vais me le noter comme prochaine idée cadeau ! » je plaisante, touchant ma tempe du bout de l'index. « Une belle paire de lunette rose, ornées de licornes multicolores, pour être assorti à ton nouveau téléphone. »

Notre marche vers l'appartement de Cassia se transforme en une suite de pas légers, nos mains trouvant naturellement la chaleur l'une de l'autre. L'air frais de la soirée vient caresser nos visages, laissant sur nos joues une douce fraîcheur, accentuant le bout du nez de Cassia qui devient étonnamment froid, presque comme le premier annonciateur de l'hiver. Il y a quelque chose de profondément réconfortant dans ce trajet, court mais empli d'intimité, où chaque rire partagé et chaque regard échangé renforcent le lien unique qui nous unit.
Arrivés aux pieds de son immeuble, le monde semble se suspendre un instant, nous offrant un court répit dans le cocon de notre complicité. C'est là, dans le halo de lumière diffuse émanant du porche, que je choisis de conclure notre promenade nocturne sur une note espiègle. « Bon la prochaine fois c’est décidé, je t’offre cette fameuse paire de lunettes ! » Ces mots, prononcés avec un sourire, se teinte d’une promesse légère. Mes lèvres se posent sur les siennes alors qu’un voisin de Cassia sort de l’immeuble et nous salue.

Dès l'instant où nous franchissons le seuil de son appartement, la porte derrière nous se clôt, séparant avec elle le monde extérieur de cet espace qui devient soudainement le théâtre de nos passions. Cet univers, reflet de Cassia, de son essence et de ses rêves, semble nous envelopper de sa chaleur, encourager le flot irrépressible de nos émotions. Nos lèvres se retrouvent avec une ardeur renouvelée, comme si chaque moment passé loin de cet instant n'avait été qu'une attente, un prélude à la fusion de nos âmes. La veste, précédemment déposée sur ses épaules pour la protéger du froid extérieur, glisse au sol, un symbole de la chute des dernières barrières entre nous. Chaque geste, chaque contact se charge d'une intensité nouvelle, enrichit peut-être par l'intimité de nos conversations précédentes, par cet échange de promesses et de confidences qui a rendu notre relation encore plus forte, plus indissoluble.

Dans la pénombre apaisante de l'appartement, ma main glisse avec une douce assurance le long de son dos, effleurant sa peau à travers le tissu avant de jouer habilement avec la fermeture éclair de sa robe. Je laisse le tissu s'échapper lentement, suivant le tracé de son échine dans un geste à la fois audacieux et tendre, une invitation silencieuse à laisser nos gardes baisser complètement. Mon sourire, à peine contenue par l'intensité de l'instant, trahit l'effet enivrant qu'elle a sur moi. « Vous me rendez dingue, Mademoiselle Henderson… » Ces mots, murmurés avec une vérité brute, révèlent l'étendue de mon addiction, une dépendance joyeuse à sa présence, à son essence. A travers cet échange, entre ombre et lumière, que se révèle notre intimité la plus profonde. Je suis accro, complètement submergé par ce désir qui me consume, cette soif de son être qui défie toute raison. Je suis en manque de ses gestes, de sa voix, de sa chaleur. Nos murmures tendres, nos rires étouffés se mêlent et flottent dans l'air chargé d'une douceur presque tangible, créant un cocon autour de nous, un sanctuaire éphémère où seuls comptent nos souffles et nos caresses. L'obscurité de l'appartement, loin d'être un voile d'invisibilité, agit comme un bouclier, protégeant la pureté de nos échanges, magnifiant chaque contact, chaque frôlement comme une découverte, une révélation.

Dans ce doux moment de révélations, Milo me fait promettre de le quitter si un jour il me rendait malheureuse. Je me demandais bien comment il pouvait songer à une telle chose. En revanche, cette demande fait naître en moi une once d’inquiétude. Et si c’est moi qui un jour le rendait malheureux ? Si un jour le fait de n’appartenir qu’à une seule femme, si le fait de s’ancrer dans une relation sérieuse le pesait trop et le rendait malheureux, je voulais que lui aussi soit honnête avec moi. Milo plaisante un peu en évoquant de potentiels sujets de dispute voire même de rupture tels que les tubes de dentifrices non refermés, ou abattant des toilettes. Je ris légèrement face à ses remarques « Pour le moment j’ai l’impression que l’on gère plutôt bien de genre de petits détails... » dis-je en souriant davantage. La remarque du pilote de ligne quant à un besoin éventuel de porter des lunettes me fait sourire encore plus. « Chouette, avec le portable et la paire de lunette je vais littéralement passer pour une fashion victim... » dis-je pour plaisanter à mon tour.


Nous décidons ensuite de reprendre le chemin de l’appartement. Arrivés au pied du petit immeuble, Milo décide de clôturer notre promenade et notre conversation en m’annonçant qu’il m’offrirait cette fameuse paire de lunette. Je souris amusée  « Tu ne vas rien m’offrir du tout. Avec tout ce que tu m’as acheté aujourd’hui… tu es interdis de cadeaux pour un bon petit moment... » dis-je tantôt amusée tantôt sérieuse. Nous échangeons un tendre baiser, notre échange est interrompu quand un voisin quitte l’immeuble et nous salue. Nous entrons alors dans le hall et montons jusqu’à l’étage. A peine la porte d'entrée refermée, nos lèvres de retrouvent ardemment et nos corps, tels deux aimants, se rapprochent l'un de l'autre. Sa veste reposant jusqu'à maintenant sur mes épaules tombe à terre. La main de Milo glisse le long de mon dos, m'arrachant alors de doux frissons, avant de venir s'attarder sur la fermeture éclair de ma robe. Une fois cette dernière descendue, le tissu devient plus ample. Afin de libérer complètement le tissu je baisse délicatement les bretelles de la robe afin que cette dernière finisse à mes pieds. Je retire rapidement mes chaussures avant de commencer à déboutonner la chemise de Milo. Quand ce dernier me dit que je le rendais dingue, un large sourire se dessine sur mon visage. « Et vous donc monsieur Davis... »  dis-je alors que je faisais glisser sa chemise le long de ses bras.

Notre relation, complexe et riche en nuances, échappe souvent à une description simple. Elle se nourrit de ces moments partagés, de ces instants volés au temps, tout autant que de la distance qui nous sépare parfois. Cette distance, étrangement, semble tisser entre nous un lien encore plus fort, comme si chaque retrouvaille était un renouveau, une redécouverte de l'autre, plus intense, plus profonde. « Je rêve où tu es en train de m’interdire de t’offrir le moindre cadeau ? Très bien, Mademoiselle Henderson… » La décision prise, je recule d'un pas, instaurant une distance physique entre nous, incarnant ainsi le début d'un jeu à la fois provocateur et empreint de désir. Avec un sourire malicieux, je me lance dans une provocation audacieuse, déclarant d'un ton teinté d'amusement « Je prends votre demande au pied de la lettre. Je vous prive de mon corps pour le reste du week-end. Et lorsque je dis mon corps… mes lèvres font évidemment partie de mon corps. » Alors que je prononce ces mots, je m'approche de nouveau, effleurant presque ses lèvres, flirtant avec l'idée d'un baiser sans pour autant franchir le seuil, établissant un jeu de séduction où la promesse d'un contact est à la fois si proche et si lointaine. « Nous verrons combien de temps tu peux tenir sans mes baisers… » Ma voix, teintée d'une assurance provocatrice, lance un défi ouvert, une invitation à une joute où le désir et la retenue dansent ensemble, flirtant avec les limites de notre patience et de notre désir.

Sous le regard attentif de Cassia, je me livre à un véritable spectacle, retirant ma chemise avec une nonchalance étudiée, comme si cet acte de déshabillage était le plus naturel du monde. Puis, continuant sur ma lancée, je laisse également tomber mon pantalon, me retrouvant ainsi en boxer, exposant délibérément mon enveloppe charnelle à ses yeux probablement étonnés, peut-être même un peu désireux. Sans mot dire, je m'éclipse vers la chambre dans le but de ranger mes vêtements, feignant une indifférence totale à l'effet que mon petit manège pourrait avoir sur elle.  Puis, revenant sur mes pas, je repasse devant elle, arborant toujours cet air d'innocence presque provocateur, comme si de rien n'était. « Un thé ? » je propose, ajoutant une dose supplémentaire de provocation dans l'atmosphère déjà chargée d'une tension palpable.

Oui, je suis joueur, compétitif même. L'idée de perdre, de ne pas atteindre mes objectifs, me répugne. Cassia connaît cette facette de ma personnalité mieux que quiconque. Elle sait que derrière mes gestes apparemment anodins se cachent une volonté de fer et une détermination sans faille. « Ce qui ne m’empêchera pas de toujours prendre soin de toi… à moins que tu considères comme des cadeaux mes petites attentions ? » J'ajoute, suggérant que, même dans le cadre de notre duel affectueux, mon désir de veiller sur elle reste inébranlable.

L'idée de voir Cassia céder la première sous la tension de notre jeu taquin m'enthousiasme au plus haut point. Il y a quelque chose d'irrésistiblement attirant dans l'idée de la pousser jusqu'à ce point de bascule, là où elle ne peut plus résister à l'appel de nos échanges, de notre intimité. Lorsqu'elle prend l'initiative, lorsqu'elle se montre entreprenante, c'est comme si une étincelle se transformait en incendie, embrasant tout sur son passage. Sa manière de m'embrasser, chargée d'un désir clair et sans équivoque, est l'une de ces expériences qui me submergent d'un désir tout aussi profond. Il y a dans ses baisers, lorsqu'elle vient à moi de son plein gré, une intensité, une passion qui transcende le simple contact physique. C'est une affirmation de son désir, de son besoin de moi, qui agit sur moi comme un véritable catalyseur, amplifiant mon propre désir jusqu'à ce qu'il devienne presque palpable. Je savoure l'anticipation de ce moment, le jeu subtil de séduction où chaque geste, chaque regard, chaque parole non dite contribue à augmenter l'intensité de notre désir mutuel.

Alors que je ne plaisante qu’à moitié sur le trop plein de cadeaux que m’avait offert Milo ce jour, ce dernier devient faussement offusqué et comprends ma demande subtile quant au fait de ne plus m’offrir de présent pendant un petit moment. Ainsi le pilote de ligne décide de me priver de son corps pour la reste du week-end. Je ris de bon cœur « Je rêve… Tu comptes vraiment me punir ainsi ? » Il recule légèrement avant de s’approcher à nouveau de moi, ses lèvres jouant avec les miennes en les effleurant à peine. Milo continue alors de retirer sa veste dans un geste presque théâtral. Il laisse même tomber son pantalon. Son petit jeu m’amuse. Il souhaite me priver de son corps mais faisait tout pour me faire craquer. « Je trouve que ton comportement n’est pas très fair-play... » Milo s’éclipse alors dans la chambre avant de revenir, toujours dans la même tenue. Comme si de rien n’était, il me propose une tasse de thé, m’annonçant que me priver de son corps ne l’empêchera pas de prendre soin de moi. « Oui, je veux bien. S’il te plais... » Sa remarque sur le fait que je pouvais potentiellement considérer ses petites attentions comme des cadeaux me fais doucement sourire. Je prends ma robe en main afin de la déposer sur le dossier d’une chaise. Je m’approche de Milo, toujours en sous-vêtements. Je me glisse dans son dos, passant mes bras autour de lui. Je dépose de doux baiser sur ce dernier « J’adore tes petites attentions... » dis-je entre deux baisers « Et tes cadeaux... » je déposer un dernier baiser sur son dos avant de déposer ma main sur son bras pour qu’il se retourne légèrement afin de me faire face. Je me hisse sur la pointe des pieds déposant de doux baiser sur son torse puis dans son cou « Je plaisantais tu le sais bien… Même si parfois je suis un peu gênée de ne pas pouvoir te faire autant de cadeaux que je souhaiterais... » dis-je d’une voix douce et sincère. Mes bras passent autour de sa taille, caressant tendrement sa peau au passage. Mon regard se plonge dans le sien, un regard un peu penaud mais aussi très envieux. D'ailleurs mes lèvres viennent se poser à nouveau sur sa peau alors que mon regard ne quitte pas le sien d'une seule seconde. J'étais curieuse de savoir si vraiment il comptait me priver de son corps bien que je fasse le premier pas vers lui.

Cassia, vêtue seulement de sous-vêtements, se tient devant moi, une vision d'une beauté si naturelle et si désarmante que je ne peux m'empêcher de la dévorer des yeux. Chaque courbe, chaque ligne de son corps, est mise en valeur sous la lumière tamisée, dessinant une silhouette qui captive mon regard, suscitant en moi un désir et une envie qui s'intensifient à chaque seconde passée à la contempler. Tandis que mes mains s'affairent à préparer une tasse de thé, geste quotidien transformé en rituel de soin et d'attention, mon esprit est tout entier tourné vers elle. L'eau frémit dans la bouilloire, prête à libérer toute sa chaleur, tandis que je sélectionne avec soin le thé qui accompagnera ce moment, choisissant une infusion qui se veut aussi douce et réconfortante que l'atmosphère qui nous enveloppe. Avec une délicatesse presque cérémoniale, je verse l'eau chaude sur les feuilles, laissant les arômes se libérer, avant d'ajouter une pointe de miel, douce caresse sucrée qui vient parfaire cette concoction. Cependant, c'est à peine si je suis conscient de ces gestes, tant mon attention est captivée par Cassia. La façon dont la lumière caresse sa peau, la douceur implicite de son attente, tout en elle éveille en moi un désir presque palpable. Il y a dans cette scène une sorte de tableau vivant, où chaque détail, de la vapeur s'élevant de la tasse à la chaleur de son regard posé sur moi, contribue à l'intensité du moment.

Je me concentre sur la préparation minutieuse du thé, sélectionnant avec soin les feuilles et dosant parfaitement la quantité de miel pour satisfaire les préférences de Cassia, je sens soudain la chaleur de son corps contre le mien. Elle se glisse derrière moi, en silence, ses bras s'enroulant délicatement autour de mon torse dans un geste d'affection spontané. La douceur de son baiser déposé sur mon dos traverse mes défenses, provoquant un frisson qui résonne dans tout mon être, témoignage silencieux de l'effet profond qu'elle a sur moi. Cassia murmure alors, sa voix basse chargée d'émotion, combien elle apprécie les petites attentions et les cadeaux que je lui offre, chaque mot empreint d'une gratitude sincère. Sa main trouve la mienne, instaurant un contact qui me fait tourner vers elle, capturé par la force de ce simple geste. Nos yeux se rencontrent, et dans ce court instant, je me perds dans la profondeur des siens, trouvant là une vulnérabilité et une force qui me désarment complètement. Ses lèvres trouvent ensuite mon torse, puis remontent vers mon cou dans un baiser exploratoire, chaque contact de sa peau contre la mienne dessinant une carte de notre intimité. Elle se confie sur sa gêne, sur ce sentiment de ne pas pouvoir offrir autant de cadeaux qu'elle le voudrait, ses bras resserrant leur étreinte autour de ma taille dans une recherche de réconfort ou d'assurance. Cette confession, loin de me laisser indifférent, brise toute volonté de résistance que j'aurais pu entretenir.

Et là, je craque. Tout concept de distance, toute idée de maintenir un semblant de réserve s'évapore sous le poids de son affection. La réalité est que je suis entièrement à sa merci, incapable de lui résister, même dans mes tentatives les plus vaines de me montrer distant ou de masquer mes sentiments sous le voile de l'humour. Cassia, avec sa sincérité, son amour, et ses gestes d'affection, parvient toujours à trouver le chemin vers mon cœur, me rappelant que, peu importent les cadeaux matériels, c'est cette relation, cet échange émotionnel qui constitue notre plus grand trésor. Mon pouce glisse sur sa joue, un geste tendre et plein d'affection, cherchant à communiquer sans mots toute la profondeur de mes sentiments. « Je n’ai pas besoin de cadeau, Cassia… J’ai simplement besoin de toi. » Je ne parviens pas à quitter ses yeux de mon regard. « Le plus beau cadeau que tu puisses m’offrir c’est ton sourire lorsque tu es heureuse, ton regard lorsque tu es émue, et tes lèvres lorsque tu m’aimes… »

Dans l'air empreint de promesses non dites, nos regards se rencontrent et se figent, un océan d'émotions partagées reflété dans le miroir de nos yeux. Doucement, comme attirés par une force gravitationnelle invisible, nos visages se rapprochent, laissant la tension, l'anticipation et le désir construire l'atmosphère autour de nous. Nos lèvres se frôlent d'abord légèrement, un premier contact timide qui promet bien plus. Puis, avec une assurance croissante, elles s'entrouvrent, s'explorant mutuellement dans un baiser qui se fait rapidement plus profond, plus exigeant. Un échange amoureux et langoureux, où le temps semble se dilater. Nos langues se rencontrent, s’étreignant dans un ballet intime d'affection et de passion. Le goût unique de l'autre, mélange d'excitation et de douceur, nous enveloppe, accentuant l'intensité de l'instant. Le monde autour de nous pourrait bien s'effondrer, que nous n'y prêterions aucune attention, tant nous sommes absorbés dans l'échange, dans la communion de nos âmes à travers le pont de nos lèvres.

Milo avait décidé de me priver de tous cadeaux et son corps en faisait parti selon lui. Il se déshabille malgré tout en grande partie, portant uniquement son boxer et décide de m’ignorer très clairement. Bien que son petit jeu m’amusait je n’avais aucune envie d’être privé de son corps et des plaisirs charnels que nous pouvions partager. Alors je m’approche de lui, réduisant au maximum l’espace entre nous. Mon regard dévorer son corps tout entier des yeux. Sa musculature si délicate et si puissante à la fois ne faisait qu’accroître mon désir pour lui. Mes lèvres viennent parsemer son corps de tendres et doux baisers alors qu’il était entrain de préparer du thé. Je souhaite certes le faire craquer mais aussi exprimer mon ressenti. Je voulais qu’il sache que j’appréciais beaucoup ses cadeaux et ses petites attentions, toutefois il pouvait m’arriver d’être quelque peu gênée parfois par ses présents sachant que de mon côté je n’étais pas toujours dans la capacité de lui offrir autant de présents que lui. Milo, passant doucement sa main sur ma joue, m’assure alors ne pas avoir besoin de cadeaux mais seulement besoin de moi. Cette réponse ne me surprend pas venant de la part du jeune homme, malgré tout, elle me touche profondément. Le pilote de ligne ajoute que, pour lui, le plus beau des cadeaux que je pouvais lui offrir était mon sourire lorsque j’étais heureuse, son regard lorsque j’étais émue et mes lèvres lorsque je le l’aimais. Un sourire se dessine sur mon visage alors que ma main vient se poser sur la sienne « Tu aurais fait un très bon poète tu sais… » dis-je en apparence pour plaisanter un peu mais mes paroles étaient plus que sincères.

Nos visages se rapprochent nos lèvres flirtent dans un premier temps entre elles avant de venir s’embrasser avec fougue et envie. Mes mains descendent le long de ses bras venant ensuite passer sur ses flancs, caressant sa peau douce et chaude délicatement. Après avoir échangé quelques baisers ardents, je suis presque à bout de souffle. Mon visage toujours collé au sien « On peut peut-être laisser lé thé refroidir un peu, qu’en penses-tu… ? » demandai-je le regard espiègle et rempli de désir pour lui. Mes lèvres continuaient délicatement à jouer sensuellement avec les siennes alors que mes mains glissaient de plus en plus vers le bas de son ventre.

Le compliment de Cassia, suggérant que j'aurais fait un bon poète à la suite de mes paroles douces et réfléchies, dessine un sourire amusé sur mes lèvres. Il y a dans son observation une reconnaissance touchante de mon aisance à manier les mots, qui, autrefois, avaient le don de captiver la gente féminine. Sa remarque, loin d'être une simple flatterie, me pousse à contempler l'ironie de la situation : peut-être que, sans en avoir pleinement conscience, j'ai toujours manié cette fibre poétique, cette capacité à exprimer les émotions les plus complexes avec élégance et précision.Il est vrai, mon talent pour la parole a souvent été mon atout dans le jeu de la séduction, une clé qui ouvrait bien des cœurs et attirait les regards. À cette époque, ces compétences n'étaient guère plus pour moi que des outils au service de mes désirs égoïstes, des moyens pour naviguer dans le monde des plaisirs éphémères avec une aisance confiante, sans penser réellement aux conséquences de ces flatteries. « Chaque poète possède sa propre muse. » Je rétorque, laissant le poids de mes mots flotter entre nous. Mon regard se plonge dans le sien avec une intensité telle, qu'il semble capable de faire vaciller les fondations du monde lui-même.

La proposition de Cassia se teinte d’un désir incandescent. Son invitation, à peine voilée, cet un appel auquel il m'est impossible de ne pas répondre. « Quel thé ? » D’un revers de regard, je balaye sa tasse de thé, éparpillant des éclats de quotidien contre l’intensité de notre moment. Je suis incapable de lui résister, même lorsque je me lance dans ces petits jeux de séduction où je décide, malgré moi, de nous imposer cette forme de distance qui fuit l’instant présent pour mieux s’exalter et se ressentir.
La différence de taille entre nous devient un détail presque poétique à cet instant, me permettant de la soulever avec une aisance. Cassia, dans un mouvement fluide et presque instinctif, cernent ma taille de ses jambes, en une invitation muette à une intimité plus profonde. À présent, c’est à elle d’abaisser son visage vers le mien, réduisant chaque millimètre qui nous sépare jusqu’à ce que nos lèvres se rencontrent. Notre baiser, doux et aventureux, devient rapidement plus pressant, plus exigent, comme si chaque seconde passée à s’effleurer n’était qu’un prélude à l’intensité à venir.

Scène intime:

Voulant dans un premier temps m'assurer que Milo n'avait pas mal pris ce que j'avais dis à propos de ses nombreux présents, j'avais été honnête envers lui. Ses cadeaux, tout comme ses attentions envers moi, me comblaient de joie. Toutefois, il m'arrivait de me sentir gênée par tant de présent. Je ne pouvais malheureusement pas offrir autant en retour. C'était un sentiment assez désagréable, je devais bien l'admettre. Milo semble comprendre et tente de me rassurer que le fait qu'il n'avait pas besoin de cadeau, que ma présence lui suffisait. Paradoxalement, sa simple présence me suffisait amplement aussi à être heureuse mais cela ne m'empêchait pas de m'offrir de magnifiques présents dès qu'il en avait l'occasion. Les paroles de Milo me réconfortent pleinement même si l'envie de lui offrir toujours plus était bien présente. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'avais en projet de lui organiser une belle soirée prochainement pour son anniversaire. Ces belles paroles me poussent à le comparer à un poète. Sa réponse concernant le fait que chaque poète avait sa muse, me comparant à l’une d’elle par la même occasion, me fait sourire. « Sache que ta muse peut également se contenter de ta simple présence… Elle n’a besoin que de cela pour être heureuse... » dis-je avant de lui voler un doux baiser.

scène intime: