Alors que Cassia et l'épouse de Clyde partagent un moment d'échange sur leurs expériences professionnelles, je trouve dans leur conversation animée l'opportunité parfaite pour poursuivre notre jeu discret. Mon rôle dans la discussion se réduit à celui d'un spectateur silencieux, mais loin d'être passif, je continue d'explorer les limites de son audace sous le couvert de l'inattention générale. Ma main, dans une étreinte de caresses intermittentes sous la table, s'aventure le long de la jambe de Cassia, dans un mouvement rythmé par les pauses et les reprises, chaque geste chargé d'une intention précise. Je savoure sa réaction contenue, admirant la manière dont elle parvient à maintenir une façade de calme et de concentration sur la conversation en cours, malgré l'intensité de notre échange silencieux. Mon sourire, initialement amusé par le jeu, devient prononcé, plus intense, à mesure que le temps avance et que je constate l'effet de mes gestes.  

La légère secousse qui ébranle la table, suivie du discret « aïe » qui s'échappe des lèvres de Cassia, marque une pause dans notre jeu de séduction. L'instant d'inquiétude qui transperce la conversation, capturant l'attention de la femme de Clyde, me rappelle soudainement à la réalité de notre environnement public et aux risques de notre petit jeu. Sa question, teintée de préoccupation, force Cassia à naviguer avec agilité dans les eaux troubles de l'explication sans pour autant trahir notre intimité. Je me hâte de transformer mon geste en un massage apaisant de son genou, une tentative de rectifier le tir, d'offrir un semblant de normalité à la situation. La transition de notre interaction vers un geste de soin souligne la finesse avec laquelle nous devons parfois jongler entre nos désirs et le regard des autres.

L'achèvement de l'entrée et le départ temporaire de certains convives pour un moment de répit offrent une nouvelle dynamique à la soirée. Cassia, saisissant l'opportunité, s'excuse et quitte la table, peut-être pour reprendre son souffle, réfléchir à la tournure des événements ou simplement s'accorder un moment de solitude. Son départ, bien que momentané, laisse un vide à la table et en moi. La soudaineté de sa sortie, bien que justifiée, provoque un mélange de sentiments : une pointe d'inquiétude pour son bien-être, le désir de la suivre pour m'assurer qu'elle va bien. Poussé par une intuition soudaine, je décide de suivre Cassia à l'extérieur, laissant derrière moi le brouhaha de la salle et la chaleur des conversations. Le contraste entre l'ambiance feutrée du restaurant et la fraîcheur de la nuit est saisissant. Le ciel étoilé s'étend au-dessus de moi, offrant un spectacle paisible qui contraste avec le tourbillon d'émotions que je ressens. Je la trouve seule, adossée à la balustrade qui surplombe le jardin de l’hôtel particulier, plongée dans une contemplation silencieuse. Sa silhouette s’échancre du paysage nocturne, une vision presque éthérée qui me rappelle pourquoi mon cœur bat si fort pour elle. « Cassia » je l'appelle doucement, ne voulant pas brusquer ce moment de tranquillité. Elle se tourne vers moi, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres, un signe qu'elle ne m'en veut pas pour l'incident précédent. Je m'approche, respectant la distance qu'elle pourrait souhaiter conserver après notre jeu audacieux et ses conséquences imprévues. « Je voulais m'assurer que tu allais bien » je commence, ma voix portant plus qu'une simple question de courtoisie.

Dans le voile de la nuit, sous le regard des étoiles témoins de notre intimité retrouvée, je décide de mettre en pause notre jeu audacieux, désireux de lui permettre de retrouver pleinement ses esprits. Ma main, dans un geste tendre et protecteur, se pose sur son visage, effleurant doucement sa joue avec le revers de mon pouce. C'est un moment de douceur, une trêve dans notre danse de séduction, où seuls comptent le confort et l'affection. « Si tu savais comme j'ai envie de toi… » Les mots s'échappent en un murmure, portés par la brise nocturne, révélateurs de la profondeur de mes sentiments, de mon désir. L'embrassade qui suit est douce, empreinte de la tendresse et de la passion retenue qui nous caractérisent. « Mais… pas ce soir… Ce soir, j'ai décidé de faire grève ! Très crédible, non ? » L'espièglerie teinte ma voix, un sourire en coin trahissant mon amusement face à cette déclaration audacieuse. La notion même de résister à l'attraction magnétique qui nous lie semble être un concept étranger, une idée à la fois absurde et exaltante. Moi, capable de ne pas lui résister ? L'idée même semble relever de la pure fantaisie. Et pourtant, dans ce moment, je me plais à croire que tout est possible. Que nous pouvons choisir de ralentir, de savourer l'anticipation autant que l'acte lui-même, d'explorer les nuances de notre relation au-delà du physique.

En plus de me faire subir une douce torture à distance, Milo se donnait aussi un malin plaisir à venir dépasser les limites avec de douces caresses sous ma robe. Malgré tous mes efforts, il était de plus en plus difficile de me contrôler. La première fois, ma jambe avait cogné sous la table dans un léger geste brusque. Face à cette réaction, Milo cesse instinctivement sa petite torture. Ne souhaitant sans nul doute ne pas me mettre mal à l’aise il déplace sa main sur mon genou. Un geste tendre et parfaitement « normal » en public. Ne voulant pas prendre le risque d’éveiller les soupçons, je profitai d’un léger mouvement de foule pour quitter la table à mon tour. Je prends rapidement la direction de la sortie. Une fois dehors, l’air frais m’apaise immédiatement. Seule, je viens m’adosser à la balustrade qui surplombait le jardin de l’hôtel particulier qui accueillait la soirée. Je contemple la vue sous le ciel étoilé. Reprenant petit à petit mes esprits, la vague de chaleur quasi débordante de tout à l’heure quittait peu à peu mon corps. Je suis interrompue dans mes pensées par une voix bien familière. Mon visage se retourne doucement. Milo. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Le pilote de ligne me dit vouloir s’assurer de mon bien être. Mon sourire s’élargit davantage « Oui, tout va bien. » dis-je amusée mais touchée qu’il s’en inquiète. « J’’ai préféré prendre un peu l’air… Au cas où... » avouai-je bien que Milo devais se douter de la raison de ma venue ici, loin de tous. Finalement, Milo s’approche de moi, une de ses mains se pose sur mon visage et son pouce caresse tendrement ma joue. « J’ai une folle envie de toi aussi. Mais je pense que tu as déjà pu t’en rendre compte par toi même... » dis-je dans un léger souffle amusée. Nos lèvres viennent alors se trouver pour un doux baiser rempli d’une tendresse infinie.

Milo ajoute qu’il souhaitait ne pas s’adonner au plaisir le plus intime avec moi ce soir. Je ris légèrement « Oh oui, incroyablement crédible même... » dis-je amusée par ses mots. Certes, il ne l'était pas. Toutefois, avec Milo je pouvais m'attendre à tout. Oserair-il vraiment me frustrer à ce point après cette soirée ? Résisterait il lui même au plaisir charnel en retrant ?  Ma main vient trouver la sienne dans un geste naturel, « Tu me rends complètement dingue... » dis-je dans un aveu qui se veut léger mais sincère. Je me hisse alors sur la pointe des pieds et vient lui voler un baiser.

Les mots de Cassia « Tu me rends complètement dingue… » viennent caresser mon cœur avec la douceur et la force d'une brise d'été, élargissant le sourire qui habite déjà mes lèvres. Là, sous le ciel étoilé de Fall River, le monde extérieur s'efface, nous laissant seuls, enveloppés dans notre bulle d'intimité. Ses mains, délicates et assurées, trouvent refuge derrière ma nuque, nous rapprochant encore plus l'un de l'autre pour un baiser empreint de désir et de passion, un échange où nos âmes semblent se mêler. « Vous me rendez dingue, Mademoiselle Henderson… Tu sais… C'est la première fois que je suis ainsi avec quelqu'un… » Les mots s'échappent de mes lèvres avec une sincérité vibrante, alors que son visage trouve sa place contre mon épaule, un geste de tendresse qui scelle notre connexion.

Mon passé avec Erin et d'autres liaisons reflète une période de liberté et d'exploration, un chapitre de ma vie où le désir de découverte guidait mes pas. Ces aventures, bien que marquées par une passion indéniable, étaient teintées d'une certaine légèreté, un jeu de séduction sans les profondeurs d'émotionnelles et de connexion que je trouve avec Cassia. Cette période libertinage se caractérisait par une quête de plaisir, une exploration des limites du désir et de la séduction. C'était un temps où l'engagement semblait lointain, où les rencontres éphémères et les adieux faciles constituaient le rythme de mes jours. Chaque nouvelle aventure était une occasion de découvrir, de tester les eaux de la diversité des expériences humaines sans la crainte de ce que demain pourrait apporter. Ces relations, bien qu'enrichissantes à leur manière, manquaient souvent de la substance et de la profondeur que j'ai découvertes avec Cassia. Elles étaient des chapitres de ma vie, des histoires à raconter, mais elles ne touchaient pas mon cœur de la manière dont Cassia le fait. Avec Erin et les autres, j'ai appris beaucoup sur moi-même, sur mes désirs, mes limites, et sur la nature changeante des relations humaines. Je ne renie pas mon passé ou les leçons qu'il m'a enseignées, mais plutôt que je reconnais la beauté unique et la valeur de ce que Cassia et moi construisons ensemble.

La fraîcheur nocturne qui nous enveloppe créer une atmosphère presque magique, un cadre qui semble dessiné pour les confidences et les moments intimes partagés. Alors que la soirée s'étend autour de nous, l'air se teinte d'une douceur vivifiante, contrastant avec la chaleur des émotions qui nous animent. C'est une fraîcheur qui revigore, qui incite à se rapprocher, à partager la chaleur humaine contre le frisson de la nuit. Les étoiles scintillent dans un ciel d'encre, veillant silencieusement sur notre intimité. Leur lumière, distante mais constante, ajoute une dimension de tranquillité et d'immensité à notre rencontre, rappelant l'infini des possibilités qui s'offrent à nous. Sous ce ciel étoilé, le monde semble se rétrécir, nous laissant seuls dans notre bulle d'affection et de complicité. Le vent de la nuit caresse nos visages, porteur de murmures d'arbres et de la mélodie discrète de la nature nocturne. C'est un souffle doux qui transporte les parfums de la terre, de l'herbe humide et des fleurs nocturnes, enrichissant notre expérience sensorielle et accentuant la sensation de moment suspendu, hors du temps. La fraîcheur de l'air nous incite instinctivement à nous rapprocher, à chercher le réconfort dans l'étreinte de l'autre. « Je crois que vous commencer à avoir froid Mademoiselle Henderson… Il ne serait pas gentleman de vous laisser ainsi… » Sans rien ajouter de plus les vibrations de l’objet du délit reprennent. « Hmm… Tu es tellement attirante lorsque tu te contiens… » lui avouais-je non sans un dernier baiser.

Milo n’avait pas tardé à venir me rejoindre à l’extérieur de l’immense salle de réception. Amusée mais aussi touchée par son empressement à savoir si j’allais bien, je le rassure sans attendre. Ma venue ici était essentiellement une anticipation. Je ne voulais pas que notre petit jeu soit révélé au grand jour. Nous partageons un doux moment d’échange et de tendresse. A son tour, Milo se livre dans une douce et amusante confession. Ajoutant quelque chose de particulièrement attendrissant. La première fois qu’il était ainsi avec quelqu’un, avec une femme. Mon visage vient trouver refuge sur son épaule dans un douce étreinte. Les mots de Milo me touchait énormément. « Et moi, c’est la première fois que je suis si heureuse avec quelqu’un... » avouai-je à mon tour. Les sentiments que j’éprouvais à son égard étaient si puissants qu’ils en étaient même indescriptibles.

Dans ce moment de tendresse, nous trouvons un apaisement agréable. Mais la fraîcheur de la nuit commence à se faire ressentir. Milo se rend rapidement compte des quelques frissons qui prenaient possession petit à petit de ma peau. « Vous êtes tellement prévenant monsieur Davis... » dis-je en réponse à sa remarque. Puis sans me prévenir, Milo réactive à nouveau les vibrations de l’objet du délit. Je sursaute légèrement dans un premier temps, ne m’y attendant pas du tout. Un sourire naît sur mon visage. Et la confession de Milo quand au fait de me trouver attirante dans ce genre de situation ne fait qu’accentuer mon désir. Je prolonge son baiser, et l’une de mes mains vient se glisser dans sa poche. Je décide alors moi même d’intensifier en quelques clics l’intensité de mon désir. Le baiser terminer, mes lèvres restent malgré tout collées aux siennes « H’m… je dois t’avouer que là tout de suite je n’ai plus très envie de me contenir... » mon regard se lève pour trouver le sien. Un regard rempli de désir, de défi.

La lueur d'excitation et de désir dans les yeux de Cassia illumine la fraîche nuit, capturant toute mon attention, me laissant stupéfait. C'est comme si une flamme incandescente brulait au plus profond de son regard, reflétant une intensité si pure, si profonde, qu'elle semble transcender le moment présent. Elle plonge sa main dans ma poche et à ma plus grande surprise, Cassia intensifie son désir. Je reste sans voix en l’observant prendre une telle initiative. Finalement mon idée de pimenter cette soirée s’avère une excellente idée. Face à cette réaction de sa part, un frisson d'excitation me parcourt, éveillant en moi une réponse viscérale. Le désir que je lis dans ses yeux est un appel auquel je ne peux me soustraire, une force qui nous pousse à explorer ensemble les profondeurs de notre affection et de notre attirance. Comment puis-je me refuser à elle ? Comment puis-je refuser de succomber à ses lèvres, à la courbe de ses hanches, au galbe de ses seins ?

Sur la terrasse, le panorama nocturne de la ville s'étend devant nous, un tapis de lumières scintillantes sous le ciel étoilé. Autour de nous, d'autres pilotes et hôtesses de l'air profitent également de cette échappée, cherchant un moment de répit dans la fraîcheur de la nuit. L'atmosphère est empreinte d'une camaraderie silencieuse, chacun absorbé dans ses pensées ou engagé dans des conversations discrètes. Je m'arrête un instant, laissant mon regard balayer la terrasse, évaluant les possibilités qui s'offrent à nous pour un moment d'intimité sans attirer l'attention indésirable. L'idée est de trouver un coin discret, peut-être à l'écart des lumières et des regards, où Cassia et moi pourrions partager un instant privilégié, loin du temps et du monde. Mon esprit échafaude rapidement un plan. Après un moment suspendu dans l'intimité de la fraîche nuit étoilée, nous décidons finalement de rentrer, le cœur et l'âme réchauffés par les émotions partagées. En traversant le hall du restaurant pour rejoindre notre table, une conversation captée au vol attire mon attention. Deux serveurs, non loin de l'entrée de la cuisine, discutent d'une nouveauté concernant les aménagements du lieu. « Oui, le toit-terrasse n'est désormais plus accessible au public. Ils l'ont fermé pour la nuit, il paraît que c'est une nouvelle politique ou quelque chose du genre… » entendis-je l'un d'eux dire à l'autre. Cette information, apparemment banale, fait naître en moi une idée audacieuse, un plan spontané qui pourrait transformer notre soirée en une aventure encore plus mémorable.

Tandis que les serveurs s'éloignent, l'un d'eux pose distraitement un trousseau de clés sur le comptoir près de l'entrée de la cuisine, probablement les clés permettant l'accès au fameux toit-terrasse maintenant interdit au public. L'opportunité est trop belle, l'appel de l'aventure trop fort pour être ignoré. Avec une discrétion et une agilité que je ne me connaissais pas, je m'approche du comptoir, jetant un coup d'œil alentour pour m'assurer que personne ne prête attention à mes gestes. D'un mouvement rapide et sûr, ma main s'empare du trousseau de clés, le faisant disparaître dans la poche de ma veste comme si de rien n'était. Cassia, intriguée par mon manège, me regarde avec une expression mêlant surprise et curiosité. Je lui adresse un sourire complice, un sourire qui promet un moment hors du commun. Un sourire complice se dessine sur mes lèvres alors que je me tourne vers Cassia, lui faisant signe de me suivre avec un clin d'œil entendu. « J'ai une surprise pour toi » lui murmurai-je, l'excitation palpable dans ma voix. Les clés dérobées sont notre sésame vers une expérience unique, vers une évasion hors du temps et de l'espace réglementé du restaurant. L'idée de partager avec Cassia un moment exclusif, loin des regards, sur le toit-terrasse désormais interdit, ajoute une dimension d'aventure et de complicité à notre soirée déjà exceptionnelle. Guidés par l'impulsion du moment et le désir de faire de cette nuit une suite d'instants inoubliables, nous nous dirigeons discrètement vers l'accès au toit, prêts à découvrir ensemble les vues et les sensations que cet espace fermé au public peut nous offrir.

Le toit-terrasse, situé au sommet du bâtiment, offre une vue panoramique spectaculaire sur la ville endormie. La nuit enveloppe tout dans un manteau d'obscurité parsemé d'étoiles, tant dans les cieux que reflétés par les lumières scintillantes de la ville. C'est un univers suspendu entre le ciel et la terre, un havre de paix et d'intimité loin du tumulte urbain. Il n'y a personne d'autre ici, à part Cassia et moi. Le toit semble être notre secret bien gardé, un espace réservé pour nos moments les plus privés. Les transats en bois, dispersés ici et là, invitent à la détente, leurs silhouettes sombres se découpant doucement contre le revêtement du sol pâle sous le clair de lune.

Dès l'instant où nous nous retrouvons seuls, une électricité palpable s'empare de l'air autour de nous. Nous sommes irrémédiablement attirés l'un vers l'autre, comme des aimants. Nos lèvres se trouvent dans un élan passionné, chaque baiser attisant le feu de notre désir mutuel. La fraîcheur de la nuit ne fait qu'accentuer la chaleur de nos étreintes, chaque souffle d'air frais sur notre peau enflammée nous rapprochant encore plus. Dans cet espace nous nous abandonnons entièrement l'un à l'autre. La ville continue son rythme nocturne, indifférente, mais pour nous, le monde s'est réduit à ce toit-terrasse, à ce moment précis. Rien d'autre ne compte que le battement de nos cœurs synchronisés et le goût de nos baisers.

Nous sommes emportés par l'intensité de nos émotions. Nos baisers se succèdent avec une passion dévorante, chaque échange plus fervent que le précédent, chaque contact réduisant la distance entre nos cœurs. Nous sommes enveloppés dans notre monde, où seuls existent nos souffles entremêlés et la chaleur de nos corps rapprochés. Emportés par notre élan compulsif nous nous déplaçons inconsciemment, nos pieds nous guidant à travers le toit-terrasse sans que nous en prenions conscience. Chaque pas nous rapprochant davantage jusqu'à ce que la réalité de l'espace autour de nous se fasse soudainement sentir. Dans un mouvement qui semble à la fois inévitable et surprenant, notre furieux rapprochement nous amène trop près de l'un des transats en bois. Nos corps s'entrelacent si étroitement que l'équilibre précaire est rompu, et nous basculons, ensemble, vers le transat le plus proche. C'est un instant suspendu, où le temps ralentit, nos yeux se capturant dans un regard intense, avant que nous ne tombions. Je me retrouve allongé sur le transat, Cassia étroitement blottie contre moi, un sourire espiègle sur nos lèvres, témoins de l'insouciance du moment. Le choc de la chute s'est transformé en un éclat de rire à peine voilé. Allongé sous elle, je sens la douceur de sa peau contre la mienne, son souffle chaud sur mon visage.

Les sentiments que j’éprouvais pour Milo s’intensifiaient de jour en jour. Chaque jour qui passait me confortait dans l’idée qu’il était l’homme de ma vie, mon âme sœur. Parfois, il m’arrivais malgré tout de me demander comment j’avais pu être dans un dénis aussi fort durant toute ces années. Toutes ces années où j’étais persuadée que je n’éprouvais rien de plus qu’une forte amitié pour Milo.

Après cette douce étreinte, Milo souhaitait apparemment jouer à nouveau. Les vibrations reprirent de plus belle sans que je m’y attende. Joueuse également, j’étais venu glisser l’une de mes mains dans la poche de la veste de Milo afin de moi même intensifier l’objet du délit de cette soirée. Avouant à bout de souffle au jeune homme que je n’avais pas réellement envie de me contenir. Du moins je n’en avais plus envie. En agissant ainsi, j’espérais faire languir davantage Milo. Nous finissons par rentrer au chaud dans l’immense salle de réception. Suivant Milo, je ne prête quant à moi absolument pas attention aux conversations qui nous entouraient. Le pilote se ligne ne semble pas vouloir retourner à notre table, il semble intrigué. Étrangement, je le vois prendre le plus discrètement possible un trousseau de clé. Mon regard se pose sur le sien, intrigué. Milo m’avoue alors avoir une surprise pour moi. Ayant toute confiance en lui, je le suis sans même poser de questions. Contre toute attente il nous emmène sur le toit terrasse du bâtiment. La vue ici était spectaculaire. Toutefois, je n’ai pas réellement le temps de m’attarder sur cette dernière. A peine la porte refermée, nous laissons nos pulsions, nos envies prendre le dessus. Nos lèvres se trouvent pour ne plus vouloir se quitter. Nos baisers se succèdent, nos mains parcourent nos corps respectifs, nos corps se mouvaient légèrement sans que nous nous en rendions compte vraiment. Jusqu’au moment où nous trébuchons légèrement sur un transat en bois présent sur le toit-terrasse. La chut n’est pas brutale. Nous rions même tous les deux face à cette dernière. Milo allongé sur le transat, je suis positionné à présent sur lui. Mes lèvres viennent embrasser les siennes. « C’est une très belle surprise... » soufflai au creux de son oreille alors que mes mains viennent doucement défaire la bouche de sa ceinture. J’avais conscience de la raison qui avait poussé Milo à nous faire venir ici. Et jusqu’à maintenant je ne me posais pas de questions. Le désir était bien trop présent. « Tu es sûr que personne ne peut arriver ? » demandai-je malgré tout. Une légère crainte d’être surpris ici en pleine action était présente malgré tout.

La question de Cassia, teintée d'une pointe d'inquiétude quant à la possibilité d'être surpris, ne fait qu'ajouter une dimension supplémentaire à notre aventure. Son interrogation, loin de me freiner, attise encore plus mon enthousiasme. « N'est-ce pas ce qui rend le moment plus… excitant ? » Ma réponse, accompagnée d'un sourire amusé, souligne le frisson que procure le risque d'être découverts. Ce piquant, cette peur douce de l'inattendu, ne fait qu'intensifier l'attraction, le désir qui nous lie. Sous le regard bienveillant d'un ciel étoilé, l'idée même d'être surpris semble lointaine, presque irréelle. Pourtant, la conscience que nos compagnons de soirée pourraient se demander où nous nous sommes éclipsés ajoute à l'urgence, à la passion de nos échanges. Nos baisers se succèdent avec une ferveur renouvelée, chaque contact plus insistant, plus profond que le précédent. Nos lèvres s'explorent avec une urgence qui reflète l'intensité de nos sentiments, une danse qui traduit la profondeur de notre connexion.
Autour de nous, le monde continue de tourner, indifférent à la magie de notre étreinte. La possibilité d'être surpris ne fait que renforcer notre détermination à savourer chaque seconde, à graver ce moment dans notre mémoire.

Le temps presse, en effet, mais dans nos cœurs, il semble s'arrêter, permettant à l'instant de s'étirer, de se remplir de l'intensité de notre désir. L'attrait de l'interdit, la frissonnante excitation d'explorer un plaisir intime dans un cadre semi-public, est un jeu de contrastes où le risque et le désir s'entremêlent, créant une alchimie puissante. Il y a quelque chose d'intrinsèquement audacieux et provocant à flirter avec les limites, à se permettre des gestes d'affection et de désir là où les regards pourraient se poser, là où le monde extérieur effleure notre bulle d'intimité. Ce n'est pas seulement l'acte en lui-même qui captive et enivre ; c'est la conscience aiguë de l'environnement, le frémissement à l'idée d'être peut-être observés, qui amplifie chaque sensation, rendant chaque toucher plus intense, chaque baiser chargé d'un poids supplémentaire. C'est comme si le simple fait de savoir que nous pourrions être découverts ajoutait une dose supplémentaire d'adrénaline dans nos veines, aiguisant nos sens, rendant notre relation encore plus électrique. L'interdit de s'adonner à des plaisirs intimes sous le potentiel regard d'autrui revêt un caractère à la fois vulnérable et puissamment intime.

Dans l'écrin de la nuit, la fraîcheur enveloppante du monde extérieur se dresse en contraste saisissant contre la chaleur qui émane de nos corps entrelacés. Alors que nous nous abandonnons à l'intensité de notre étreinte sur le toit-terrasse désert, l'air frais de la nuit caresse notre peau avec la douceur d'une plume, flirtant avec les contours de nos corps comme pour nous rappeler le monde au-delà de notre intimité. Mais loin de refroidir nos ardeurs, cette brise nocturne ne fait qu'exacerber la sensation de chaleur qui nous unit, rendant chaque contact plus brûlant, chaque baiser plus fiévreux.

scène intime:

Scène intime:

Il était assez difficile de décrire l’état de bien être, de satisfaction, dans lequel je me trouvais. De ce moment j’en rêvais depuis le début de la soirée. Certes, je dois avouer qu’à aucun moment je ne m’étais imaginé me donner à ce genre de plaisir sur le toit terrasse du bâtiment. Mais avec Milo, nous étions dans un tel état d’excitation, de connexion que le tentation avait été bien trop forte pour pouvoir résister à nos envies respectives.

A présent, le silence était redevenu maître. Allongés l’un contre l’autre, étroitement, Milo et moi reprenions notre souffle. Nos doigts entrelacés, comme si nous ne voulions rompre aucun contact physique. Nos regards se noient l’un dans l’autre. J’avais encore du mal à réaliser ce que nous venions de faire. Comme quoi, par envie et surtout par amour nous étions sans nul doute capable de tout. Milo brise le silence, il commence une phrase. Un seul petit mot. Rien d’autre. Mon regard dans le sien l’incite à continuer lui montrant que j’étais prête à écouter, à entendre tout ce qu’il souhaitait me dire. Mais le jeune homme ne semble vouloir ou pouvoir terminer ce qu’il voulait dire. Avait-il du mal à trouver les mots juste ? Ou bien, était-ce tout autre chose ? J’étais moi même consciente que parfois le cœur souhaitait nous faire dire certaines choses, mais la raison pouvait être cruelle et l’en empêcher. Quoiqu’il en soit, je lui adresse un léger sourire. Je comprenais. Ou plutôt je le comprenais. A la place de quelques mots, Milo vient doucement caresser ma joue et m’embrasser tendrement. Un baiser auquel je réponds bien évidemment avec  une immense passion.

Les minutes passent, sans doute plus vite que nous le pensions. « Finalement, nous avons notre réponse. Ni toi, ni moi n’avons tenu très longtemps... » dis-je pour alléger l’atmosphère. Remarque liée à ce que nous avions dit tout à l’heure. Impossible de résister et il est clair que nous étions insatiables tout les deux. Je viens déposer quelques doux baisers sur la fine peau de son cou avant de venir en déposer un dernier sur ses lèvres « Nous devrions peut-être retourner dans la salle de réception... » suggérai-je, avant que notre absence ne dure trop longtemps et éveille éventuellement des soupçons.

« Je crois bien que nous sommes tous deux insatiables Mademoiselle Henderson…Surtout vous ! » précisais-je en me redressant afin de l’embrasser. « Sinon nous risquons de ne jamais y retourner… » Est-ce que j’avais encore envie de Cassia ? Bien évidemment. Il suffit que mon regard se pose sur elle pour qu’un flot de désir reprenne possession de mon tout mon être. Après ce moment d'intimité sous le ciel étoilé, nous prenons un instant pour retrouver notre contenance, conscient de la nécessité de regagner notre place parmi les autres convives. Le silence confortable qui nous entoure est rempli d'un sentiment de complicité et d'un léger amusement face à la tâche qui nous attend : redevenir « présentables » après avoir échappé, même brièvement, aux regards du monde.

Cassia, avec une attention particulière et un sourire espiègle, se concentre sur ma chemise, témoignage silencieux des moments intenses que nous venons de vivre. Les plis de plaisir, comme des souvenirs gravés dans le tissu, résistent malicieusement à ses efforts. Elle lisse doucement le tissu avec ses mains, ses doigts délicats s'efforçant d'effacer chaque marque, chaque ligne qui pourrait raconter notre secret. Ses yeux se lèvent vers moi, cherchant complicité et approbation, tandis que ses mains continuent leur travail minutieux. « Merci » soufflais-je en embrassant son front. Alors que nous nous apprêtons à quitter notre refuge secret, nous partageons un dernier regard, un instant silencieux.

Main dans la main, nous nous dirigeons vers la porte qui mène à la salle principale, notre démarche calme et assurée masquant les battements de nos cœurs encore accélérés. Alors que nous franchissons le seuil, retrouvant le brouhaha des conversations et le cliquetis des couverts, c'est comme si nous entrions dans un autre monde, un monde où notre moment d'intimité n'était qu'un doux rêve. Nous rejoignons notre table avec une grâce feinte, accueillis par les sourires et les regards curieux de Clyde « Vous voilà enfin ! » s'exclame-t-il, à mi-chemin entre la question et l'affirmation. Nous répondons avec des sourires nonchalants, nous glissant dans nos chaises comme si de rien n'était, comme si notre absence n'avait été qu'une parenthèse ordinaire dans le cours de la soirée. Sous la table, nos doigts se trouvent et s'entrelacent. « Ne me dis pas que je te manque ! On ne passe pas assez de temps ensemble ? » lui répondais-je sur le même ton.

Les serveurs, avec une efficacité discrète, s'approchent de notre table pour apporter le plat principal de la soirée. Leur arrivée est signalée par l'arôme riche et alléchant qui précède les assiettes qu'ils portent avec soin, un parfum qui éveille immédiatement les sens et promet une expérience culinaire mémorable. Chaque assiette déposée devant nous révèle un délicieux poulet Georges Sand, préparé avec une attention méticuleuse au détail. La peau dorée du poulet, parfaitement croustillante, contraste avec la tendresse de la chair en dessous, promettant une explosion de saveurs à chaque bouchée. Mais ce qui distingue véritablement ce plat, c'est la sauce au homard qui l'accompagne, un nectar rougeoyant d'une richesse inouïe, où la saveur distinctive du homard se marie harmonieusement avec des nuances subtiles d'herbes et d'épices. Le spectacle visuel du plat est à lui seul une invitation à plonger dans l'expérience, à se laisser emporter par la promesse d'une harmonie gustative parfaite.  Avec une délicatesse presque cérémonieuse, nous entamons la dégustation, chaque bouchée confirmant les promesses évoquées par nos sens. Le poulet Georges Sand, avec sa sauce au homard, se révèle être une symphonie de saveurs, une alchimie parfaite entre terre et mer, entre robustesse et délicatesse.

Ce moment partagé avec Milo avait été très intense, sans nul doute qu’il restera à jamais gravé dans ma mémoire. Blottis l’un contre l’autre dans cet étroit transat, c’est comme si le temps cessait de s’écouler. Malheureusement il n’en était rien. Nous étions attendus, et la réalité reprenait le dessus. Nous ne pouvions pas nous permettre de nous absenter trop longtemps sans éveiller les soupçons des autres convives, surtout ceux présents à notre table. Nous prenons malgré tout le temps d’arranger nos tenues respectives. Milo reboutonnait sa chemise avec soin alors que je tentais au mieux de lisser le tissu de cette dernière avec mes mains. Je savais ô combien Milo avait à cœur d’être toujours présentable voir irréprochable. Et après un dernier baiser nous quittons ce lieux qui avait été témoin de notre union, de notre amour.

Main dans la main nous nous dirigeons vers la porte qui nous mène à la salle de réception. Comme si rien ne s’était passé, nous retrouvons notre place. Seul Clyde se permet une petite remarque sur notre absence mais Milo en réagissant tout de suite et avec humour détourne un potentiel soupçon. Je souris amusée par la situation mais aussi par leur attitude l’un envers l’autre. A table, ma main trouve celle de Milo dans un geste naturel. Le timing est excellent, puisque à peine installés à nouveau à table les serveurs arrivent avec le plat principal cette fois-ci. L’odeur alléchante qui enveloppe l’assemblée révèle la qualité du plat qui vient d’être servis.  Un poulet Georges Sand accompagné de sa sauce au homard. Le repas est tout simple exquis. La dégustation du plat se déroule merveilleusement bien et les conversations vont bon train. L’atmosphère est détendue et chaleureuse.

Une fois encore, après le plat de résistance, les serveurs s’affairent à débarrasser les tables au plus vite. L’orchestre lui reprends alors sa douce mélodie et certains convives se lance sur la piste de danse. Milo et Clyde était en pleine discussion. Sa femme me propose alors d’aller prendre un peu l’air. Je la suis donc jusqu’aux jardins où nous marchons quelques minutes pour nous dégourdir un peu les jambes et faire plus ample connaissance. La femme de Clyde était vraiment très charmante et très sympathique. Nous avions certains points communs. Lorsque nous rentrons à nouveau dans la salle de réception, nous nous dirigeons vers notre table tout en discutant amicalement. Et alors que j’allais reprendre ma place aux côtés de Milo, je sens une main se poser délicatement sur mon bras « Est-ce que la femme de Milo Davis m’accorderait une danse ? » Mon regard se pose sur l'homme en question. Vêtu de l'uniforme de la compagnie, il devait sans nul doute être un collègue de MiloL

Une fois le plat de résistance terminé, le silence satisfait qui s'installe parmi nous est bientôt interrompu par le doux brouhaha de la salle et de l’orchestre. Cassia et l'épouse de Clyde, se levant presque simultanément, échangent un regard complice avant de s'excuser pour aller discuter à l'extérieur, laissant derrière elles un sillage de parfum et de promesses de conversations féminines. Nous demeurons seuls à la table, nous nous retrouvons face à face comme avant, un verre à la main, dans une atmosphère soudainement plus tranquille. Clyde, avec son habituel sourire décontracté, lève son verre en ma direction dans un geste de camaraderie silencieuse. « Alors, mon ami… » commence-t-il, sa voix empreinte de la familiarité et de la chaleur qui le caractérisent « Comment vas-tu ? » Cette question, simple en apparence, ouvre la porte à une conversation plus profonde, loin des banalités habituelles. Je prends un moment pour rassembler mes pensées, conscient que l'absence momentanée de nos conjointes offre une opportunité rare de partager, d’homme à homme, les réflexions qui pèsent sur nos cœurs. « Je vais bien, Clyde, vraiment bien » répondais-je finalement, la sincérité teintant mes mots. « Tu sais, être avec Cassia... ça a changé beaucoup de choses pour moi. » Mon regard se perd un instant dans le vide, réfléchissant à la meilleure manière d'exprimer ce tourbillon d'émotions que Cassia a éveillé en moi. Clyde m'écoute avec attention, hochant la tête en signe d'encouragement. « C'est évident, tu sais. Tu as l'air... différent. Plus came, je dirais. » Il marque une pause, prenant une gorgée de son verre avant de continuer. « Et toi ? Comment tu le vis ? Tout ce changement ? » La question me pousse à réfléchir. « Heureux et effrayé à la fois… Heureux, sans aucun doute. Elle m'apporte une joie et une plénitude que je n'avais jamais connues. Mais il y a aussi une part de moi qui a peur de l'avenir, de l'inconnu. » Nous échangeons des sourires complices, reconnaissant dans l'autre une résonance, une compréhension mutuelle des joies et des défis que l'amour apporte. La conversation se poursuit, s'éloignant parfois du sujet initial pour explorer divers aspects de nos vies, mais toujours ancrée dans la confiance et l'amitié qui nous unissent.

La mise en garde de Clyde résonne dans mon esprit alors que je vois Cassia et sa femme revenir vers la table. Son observation sur Luke, partagée dans un murmure complice, me met instantanément sur mes gardes. « A ta place, je ferais attention… Tu connais la réputation de Luke. Il est aussi charmeur que toi, mais lui… Il est destructeur. Tu n’imagines pas combien d’hôtesses de l’air j’ai surprises en train de pleurer à cause de lui… » L'avertissement de Clyde est clair, et son inquiétude palpable. Alors que je rumine ses mots, mon regard se porte sur Luke qui, avec une aisance et un charme qui semblent presque étudiés, engage Cassia dans une conversation. L'attention qu'il lui porte est évidente, et une alarme silencieuse se déclenche en moi. La facilité avec laquelle il navigue dans la conversation, captant l'attention de Cassia, ne fait qu'accroître mon appréhension. Le moment où Luke invite Cassia à danser semble suspendre le temps. L'invitation, faite avec une assurance confinant à l'arrogance, traverse la table comme une onde de choc. Clyde, percevant ma tension croissante, murmure à sa femme, prédisant ma réaction imminente. « Oh la la… Tu ne sais pas ce que tu viens de déclencher… » Puis il poursuit sa prédiction, « Dans moins de trois secondes, Milo se lève et le renvoie sur les roses ! » Le décompte de Clyde, « Un, deux et…trois », s'achève juste au moment où, poussé par un mélange d'instinct protecteur et d'une aversion viscérale pour le comportement destructeur de Luke envers les femmes, je me lève.

Mon intervention coupe l'air avec une netteté presque tangible, mon regard portant la fermeté de ma décision. « La femme de Milo Davis est déjà prise pour une danse » ma voix, bien que froide, reste empreinte de courtoisie, une démarcation claire tracée entre le respect et l'assurance. Les yeux de Clyde et Lou sont rivés sur nous, témoins de cet échange tendu mais maîtrisé. Je me tourne vers Cassia, offrant mon bras dans un geste d'invitation, « Me ferais-tu l’honneur de cette danse, mon Amour ? »

À côté de moi, Clyde ne peut s'empêcher de commenter l'issue prévisible de la situation, « Tu vois… Qu'est-ce que je t’avais dit ! » Sa remarque, glissée à l'oreille de sa femme, est à la fois un triomphe et une plaisanterie partagée. Cependant, son épouse, feignant l'indignation, rebondit avec une pointe d'humour, « Et moi, tu ne m'invites pas à danser ? » Sa grogne feinte ajoute une note légère à l'atmosphère, dissipant les tensions résiduelles. Clyde, pris au jeu, lui offre son bras avec un sourire chaleureux, prêt à relever le défi. « Mais bien sûr, comment ai-je pu négliger la danseuse la plus gracieuse de la soirée ? » répond-il, entraînant sa femme vers l'espace de danse avec une aisance qui contraste avec la tension précédente. Alors que Cassia et moi nous dirigeons également vers la piste de danse, les regards des autres convives nous suivent.

Alors qu’après une discussion à l’extérieur avec la femme de Clyde, j’allais reprendre ma place aux côté de Milo, un collègue de ce dernier m’interpelle pour me demander de danser avec lui. Sa manière de demander est certes très polie, très courtoise mais malgré tout je me sens quelque peu gênée. Je ne le connaissais pas, lui non plus d’ailleurs. Et comme il venait parfaitement de le souligner je n’étais pas libre. N’était-ce donc pas inconvenant d’inviter la femme d’un collègue à danser ? Surprise, je mets quelques secondes à répondre. Finalement le voix de Milo me devance, ce dernier indiquant à son collègue que j’étais déjà prise pour une danse. Mon visage se tourne instinctivement vers Milo qui m’offre son bras. Invitation silencieuse que j’accepte bien évidemment. « Oui chéri, avec grand plaisir... » dis-je un léger sourire aux lèvres alors que mon regard ne le quittait pas. Mon bras vient passer autour du sien en guise d'acceptation, tournant alors immédiatement le dos au collègue impertinent de Milo.

Nous nous dirigeons donc en silence sur la piste de danse. Suivi de près par Clyde et sa femme. Nous commençons donc à danser ensemble tendrement « Tu en a mis du temps. J’ai cru que tu avais oublié... » dis-je pour le taquiner un peu mais aussi pour alléger l’atmosphère. Rares sont les occasions que nous avions eud ans le passé de danser ensemble, mais au vue de la soirée exeptionelle que nous passions, je ne me voyaus pas loupé une occasion comme celle-ci. « C’est un ami à toi ? » dis-je en désignant du regard l’homme qui venait de m’inviter à danser. J’étais curieuse de savoir si c’était un simple collègue ou si comme Clyde il avait une relation bien plus forte avec lui. J'avais malgré tout déjà ma petite idée sur la question. Un ami n'aurait sans doute pas osé inviter la femme de ce dernier à danser, surtout sans même lui avoir déjà adressé une seule parole auparavant. Etrange comportement quand j'y repense.

Alors que Cassia et moi entamons notre danse, l'orchestre donne vie à une douce mélodie classique qui semble envelopper la salle d'une aura de grâce et de sérénité. Les premières notes s'élèvent, pures et cristallines, portées par le souffle délicat des instruments à cordes. C'est un morceau empreint de tendresse, où chaque vibration semble raconter une histoire d'amour intemporelle, une ode à la beauté des sentiments partagés. « Je ne vous oublierai jamais Mademoiselle Henderson… Vous êtes inoubliable et surtout, vous êtes insatiable. »

Les violons, avec leur chant mélancolique et pourtant plein d'espoir, tissent une trame mélodique qui berce nos mouvements. Leur son, à la fois doux et poignant, dessine dans l'air des arabesques sonores qui guident nos pas, nos corps se mouvant en harmonie avec la cadence établie par ces maîtres de l'émotion. Un violoncelle se joint à la conversation musicale, ajoutant une profondeur et une richesse qui résonnent jusque dans nos cœurs. Ses notes graves et chaleureuses enveloppent la mélodie des violons, créant un dialogue où la passion se mêle à la tendresse, où la force et la délicatesse coexistent dans une parfaite union. Par moments, un piano fait entendre sa voix, ses touches légères et précises ajoutant une dimension supplémentaire à la pièce. La fluidité de son jeu apporte une clarté et une brillance qui illuminent la composition, ses arpeggios et ses accords formant un tapis sonore sur lequel nos âmes se retrouvent. L'ensemble de l'orchestre, dans une synchronie presque magique, crée une atmosphère qui transcende le simple acte de danser. La musique, dans sa subtilité et sa puissance, devient un personnage à part entière de notre moment partagé, un guide spirituel qui nous mène à travers les nuances de nos émotions.

C'est un morceau qui, bien que classique dans son essence, résonne avec une actualité et une pertinence universelle. Il parle de joie, de peine, d'espoir et de réconciliation, accompagnant chaque mouvement, chaque regard et chaque souffle partagé entre Cassia et moi. La mélodie classique enveloppe l'air autour de nous, créant un espace d'intimité au sein de l'agitation de la soirée, je sens un élan, un désir de me rapprocher encore plus de Cassia. La musique, dans sa douceur et sa profondeur, semble nous inviter à unir nos êtres non seulement par le cœur, mais aussi par le geste. Avec une délicatesse consciente, je glisse ma main sur la hanche de Cassia. Le moment où ma main trouve sa place sur sa hanche est électrique, chargé d'une énergie subtile mais puissante. La chaleur de son corps contre ma paume, la sensation de sa peau à travers le tissu de sa robe, réveille un panel de réminiscence. Cassia réagit à mon geste par un léger frisson, perceptible seulement à moi. Son regard se lève vers le mien, brillant d'une lumière qui reflète toute la complexité et la beauté de nos émotions.

Notre danse prend alors une nouvelle dimension, nos mouvements devenant plus synchronisés, plus intimes. La main sur sa hanche me permet de la guider avec une douceur et une précision accrue, nos corps répondant naturellement à la musique et à l'impulsion de nos cœurs. C'est comme si le reste du monde s’estompait, ne laissant que la pureté de notre moment partagé, une bulle de temps où rien d'autre n'existe que notre amour. « C’est un collègue… C’est mon Erin. C’est Erino ! Erino et l'absence total de respect pour les femmes surtout... » soufflais-je en guise de réponse pour décrire à quel point je ne porte absolument pas en haute estime Luke.

Dès que nos corps se rapprochent pour danser, je me perds dans les profondeurs des yeux de Cassia. Ils sont comme deux océans dans lesquels je plonge sans hésitation, deux univers emplis d'amour, de compréhension et de promesses silencieuses. Dans son regard, je trouve un refuge, une affirmation que, peu importe les tempêtes que la vie pourrait nous réserver, nous les affronterons ensemble, main dans la main. Tout autour de nous, le monde semble s'estomper, réduisant les rires et les conversations à de simples murmures lointains. Même la musique, bien qu'enveloppante, devient un simple accompagnement à la danse de nos cœurs. Il n'y a plus que Cassia et moi, tournant lentement sur la piste. La manière dont nos corps se meuvent ensemble est une conversation sans mots, une expression de sentiments trop profonds pour être capturés par le langage. Nos mains entrelacées, nos corps proches mais respectueux, nous parlons le langage universel de l'amour, un dialogue qui transcende les mots, porté par le rythme et la mélodie qui nous entourent.

Pour mon plus grand plaisir, Milo m’avait invité à danser. Certes, la proposition avait sans nul doute été précipité par un de ses collègues audacieux. Mais qu’importe, l’essentiel c’était qu’à présent j’étais sur cette piste de danse avec Milo et personne d’autre. Afin de plaisanter un peu je lui avoue avoir appréhender qu’il ne m’oublie. Ce à quoi Milo s’empresse de me répondre qu’il ne m’oublierait jamais. Il ajoute alors que j’étais inoubliable mais aussi insatiable. Ce dernier adjectif avec lequel il me qualifie me fait rire légèrement de bon cœur. « Je ne peux plaider que coupable… Mais tu as ta part de responsabilité... » dis-je avec un regard malicieux. « Et puis, je n’ai pas l’impression que cette insatiabilité te dérange... » Mon sourire s’agrandit davantage lors que mon regard ne quitte pas le sien.

Nous corps se mouvaient au rythme de la douce mélodie crée par l’orchestre. Une musique douce, une musique sereine. La main de Milo se pose alors sur ma hanche, ce simple geste a le don de me faire légèrement frissonner. Mon corps se rapproche davantage du sien, une envie soudaine de minimiser le moindre espace entre nous. Je finis par demander à Milo si l’homme qui m’avait invité à danser était un ami à lui. Ami ou simple collègue qu’il tolérait, je me posais la question. Par simple curiosité. Milo m’avoue qu’il s’agissait d’un simple collègue. Et lorsque le pilote de ligne compare son dit collègue à Erin je comprends rapidement l’état de leur relation. Un sourire amusé s’affiche sur mon visage « Je vois... ». Intitule d’en dire plus, j’avais très bien compris. Nous continuions alors notre danse, et je profite pleinement de l’instant. Une fois que la mélodie s’arrête, nos corps ainsi que ceux de l’ensemble des danseurs autour de nous s’arrêtent également. Mon regard toujours plongé dans celui de Milo, je viens déposer un baiser sur ses lèvres « Merci pour cette belle danse. » dis-je ravie d’avoir partagé ce moment avec lui.

Main dans la main nous retournons tranquillement à notre table. Lou y est présente. Elle nous regarde arriver. Je me rassois aux côté de Milo, prenant un verre d’eau en main pour boire une gorgée d’eau fraîche. « Au fait Milo, je serais sans doute de nouveau sur New-York la semaine prochaine. On pourrait peut-être prendre de nouveau un verre ensemble ? C’était sympa la semaine dernière... » Mon cœur se serre légèrement en comprenant aisément qu'ils s'étaient donc vus la semaine dernière. Milo m'avait dit qu'il accepterait sans doute, mais de le savoir c'était autre chose.

Alors que les dernières notes de la mélodie classique s'évanouissent dans l'air, notre danse, empreinte d'émotion touche doucement à sa fin. Nous demeurons, encore enveloppés dans l'aura de notre moment partagé, nous éloignons lentement de la piste de danse, nos mains toujours entrelacées. La transition du monde intime que nous avons créé ensemble vers la réalité animée du restaurant se fait en douceur, marquée par un échange de regards qui dit tout sans un mot. Alors que nous rejoignons notre table, l'atmosphère chaleureuse du restaurant nous accueille de nouveau, comme si nous n'étions jamais partis. Les convives autour de nous semblent immergés dans leurs propres univers, mais l'essence de notre expérience reste vibrante encore entre nous. À peine avons-nous retrouvé nos sièges que Lou, avec son énergie contagieuse et son sourire accueillant, s'adresse directement à moi. « C'était une belle danse, vous deux ! » dit-elle avec admiration avant de se tourner vers moi avec une proposition inattendue. « Au fait Milo, je serais sans doute de nouveau sur New-York la semaine prochaine. On pourrait peut-être prendre de nouveau un verre ensemble ? C’était sympa la semaine dernière... » Surpris par sa demande, je réponds plus que vaguement « Euuuuh… Oui peut-être. Je ne sais pas. » je bredouille et me perds dans mes mots alors que nous prenons place à la table.

Alors que les rires et les conversations continuent de bourdonner autour de notre table, une nouvelle symphonie de saveurs s'apprête à être servie, marquant le dernier acte de notre soirée gastronomique. Les serveurs, dans un nouveau ballet silencieux et coordonné, s'avancent vers nous, portant avec une élégance mesurée les assiettes qui renferment le clou du spectacle culinaire de la soirée : le dessert.
Chaque assiette déposée devant nous dévoile une tarte aux fraises sublime, une création qui semble tout droit sortie d'un rêve gourmand. La brillance des fraises fraîchement coupées capte immédiatement la lumière, leurs teintes rouge vif promettant une explosion de saveurs naturelles et sucrées. Le contraste visuel est renforcé par la générosité de la chantilly, d'un blanc éclatant, qui accompagne la tarte, ajoutant une texture soyeuse et aérienne qui promet de fondre délicieusement en bouche. La précision de la présentation, où chaque fraise semble avoir été choisie et placée avec le plus grand soin, parle du dévouement et de la passion du chef pâtissier. La chantilly, quant à elle, n'est pas simplement un ajout, mais une véritable déclaration d'intention culinaire, sa légèreté et sa douceur venant compléter parfaitement l'acidité subtile des fraises.

À l'instant où les premières fourchettes plongent dans les tartes, rompant la perfection de leur surface pour en révéler le cœur tendre et généreux, un silence révérencieux s'abat sur notre groupe. Les premières bouchées sont accueillies par des soupirs de plaisir, des hochements de tête approbateurs et des échanges de regards qui traduisent sans mots l'excellence de ce que nous dégustons.

Dans l'atmosphère chaleureuse et intime qui entoure notre table, le moment semble suspendu, juste entre nous. Alors que la lumière tamisée joue sur le visage de Cassia, captant les éclats dorés de ses yeux, une complicité silencieuse nous enveloppe, isolant notre bulle du reste de la salle animée. C'est dans cet espace intime, bercés par le murmure des conversations et la musique lointaine, que je me penche vers elle, une espièglerie teintant mes mots susurrés. « J’imagine bien cette chantilly… ailleurs… » Le murmure, à peine audible, est pourtant chargé d'une promesse de plaisirs partagés, d'une intimité qui dépasse le cadre de cette soirée. Ma main retrouve sa place sur son genou, remontant doucement dans un geste qui se veut innocent, mais qui, sous le couvert de la table, est une exploration audacieuse et tendre de la connexion qui nous unit. « Vous me rendez dingue, Mademoiselle Henderson… » Le regard que Cassia pose sur moi en réponse est un mélange de surprise, d'amusement et d'une chaleur qui semble refléter la mienne, ses yeux brillant d'une lueur qui ne fait qu'attiser davantage le feu entre nous.

La danse terminée, nous rejoignons notre table. Et à peine installées, je pouvais sentir le regard insistant de Lou sur nous. Je ne suis pas pas réellement surprise quant cette dernière prend la parole, s’adressant uniquement à Milo. Elle évoque leur rendez-vous de la semaine dernière et une potentielle entrevue la semaine prochaine. Les paroles sages de Clyde me revinrent en tête. Il connaissait bien Lou, il m’avait prévenu qu’elle voulait sans se cacher tester mes limites ce soir. Je préfère donc ne pas intervenir dans cet échange. Milo semble lui même assez surpris de la proposition de sa collègue. Il lui répond mais sans réellement donner une réponse très claire. Quant à moi, je me contente simplement d’adresser un bref regard à l’hôtesse de l’air.

Les serveurs arrivent de nouveau, pour cette fois-ci déposer les desserts sur les tables. Une magnifique tarte aux fraises. Un léger sourire se dessine sur mon visage en apercevant le dessert. Un de mes préférées. Décidément, cette soirée était parfaite en tout point. Rapidement, les convives ici présents ne tardent pas à s’emparer de leur cuillère pour commencer à déguster ce sublime dessert. Je suis donc le mouvement. Et les saveurs sont extraordinaires. Sans oublier la chantilly d’une onctuosité et d’une légèrement exquises. Comme si de rien n’était, Milo se penche vers moi afin de me confier qu’il imaginait parfaitement bien cette chantilly ailleurs. Un sourire naît sur mon visage. « Tu ne t’arrêtes donc jamais... » dis-je faussement offusquée. Bien évidemment, il n’en était rien. Mon regard se pose sur le sien alors que le pilote de ligne m’avoue que je le rendais dingue. « Je ne peux que le constater... » dis-je flattée mais aussi amusée. Mes lèvres ne peuvent résister à l’appel des siennes « Même si je passe une très bonne soirée, j’ai tout de même hâte de rentrer... » Ces mots en apparence innocents, soulignait toute l’envie et le désir que j’éprouvais de me retrouver à nouveau seule avec lui. C'était aussi une manière de lui confier que lui aussi me rendait tout aussi dingue et que je ne pouvais me passer de lui.

Alors que la soirée se poursuit, un moment singulièrement captivant se dessine entre nous, teinté de douceur et d'intimité. Assis à table, entourés par l'atmosphère animée et pourtant étrangement distants du monde extérieur, notre attention semble captivée par le dessert qui vient d'être servi. La tarte aux fraises, couronnée d'une chantilly délicate et invitante, devient le théâtre d'une scène empreinte de nuances et de sous-entendus. Cassia, avec une grâce et une attention qui lui sont propres, porte une fourchette de tarte à ses lèvres, la chantilly blanche et onctueuse contrastant avec la rougeur des fraises. L'instant où elle goûte à la douceur de la chantilly est chargé d'une tension subtile, une danse silencieuse entre le désir et la retenue. Sa manière de savourer le dessert, de laisser la chantilly fondre doucement sur sa langue avant de fermer les yeux en appréciant chaque nuance de saveur, est une invitation à la contemplation, un rappel de la capacité de l'instant présent à capturer toute l'étendue de nos sensations.

Mon regard est fixé sur elle, sur la précision de ses gestes, sur la manière dont elle accueille et célèbre le plaisir simple d'une bouchée exquise. Dans ce geste, dans cette manière de déguster la chantilly, réside une métaphore subtile de l'intimité, une évocation poétique de la manière dont les plaisirs les plus simples, partagés ou observés, peuvent se transformer en expériences profondément liées. Je me plais à l’imaginer savourer bien d’autre chose qu’une simple crème chantilly… Je me perds un instant dans mes pensées alors que ses propos m’en extraient.  « Je suis fou de vous, Mademoiselle Henderson… » Ces mots s'échappent de mes lèvres dans un murmure. Nos lèvres se retrouvent de nouveau dans un baiser.

Alors que nous nous détachons l'un de l'autre, un souffle court, il est clair que cette soirée n'est que le début de notre voyage ensemble. Chaque moment partagé, chaque baiser échangé est une promesse de plus pour l'avenir, une assurance que, quoi qu'il arrive, nous le traverserons main dans la main, cœur contre cœur, inextricablement liés par l'amour qui nous unit.

Alors que la soirée atteint son crépuscule, nous échangeons un regard complice, un signal silencieux que le moment est venu de nous éclipser. La chaleur et la convivialité du restaurant ont été le théâtre de rires partagés, de mets délicieux et de moments intimes, mais à présent, une autre forme d'intimité nous appelle, celle qui ne se partage qu'en privé, loin des regards. Nous nous levons, attirant l'attention de notre table. Clyde, avec sa bonhomie habituelle, nous adresse un sourire entendu, tandis que Lou, toujours pétillante et visiblement très observatrice, m’esquisse un clin d'œil malicieux. Les aurevoirs se font chaleureux, les étreintes sincères et les promesses de se revoir bientôt remplissent l'air d'une douce mélancolie. « Prenez soin de vous et surtout…prenez soin de lui Cassia ! » lance Clyde avec un sourire, ses mots portant une affection profonde. « Et ne faites pas trop de bêtises ! » ajoute Lou, non sans une arrière pensée.

L'air nocturne, chargé de promesses, nous enveloppe dans son étreinte fraîche alors que nous faisons les derniers pas vers la voiture. Le clic sonore du déverrouillage semble marquer le début d'une transition, d'un passage du public au privé, du partagé à l'intimement personnel. Cassia, avec une élégance qui lui est propre, glisse à mes côtés, fermant doucement la portière derrière elle. L'espace confiné de la voiture devient alors le théâtre d'une nouvelle intimité, un monde à part où le temps et l'espace semblent suspendus.

Dès que l'écho du verrouillage retentit, une impulsion irrésistible me pousse vers elle. Mes lèvres trouvent les siennes avec une ardeur renouvelée, une faim qui semble avoir été décuplée par l'anticipation et l'attente. « Promis, je ne grillerai aucun feu rouge ! » lui assurais-je, ma voix teintée d'un mélange d'amusement et de hâte.

Le trajet vers son appartement se déroule dans un mélange de silence et de conversations légères, une bulle de tranquillité dans laquelle nous nous enveloppons, savourant la présence de l'autre. Les lumières de la ville défilent à nos côtés, témoins silencieux de notre voyage nocturne, et à mesure que nous nous éloignons du restaurant, de Clyde, de Lou et des autres, nous nous rapprochons d'un espace où nous pourrons être pleinement nous-mêmes.

L’heure du dessert était arrivé. Un dessert succulent et sans nul doute l’un de mes préféré. Alors que le reste de la tablée était occupé à soit déguster la tarte aux fraises présente dans leur assiette soit à discuter avec son voisin ou sa voisine de table, Milo lui vient me murmurer quelques mots doux. Moi qui pensait que notre petit moment partagé sur le toit terrasse allait étancher mon désir, il n’en était rien. Les paroles douces de Milo ainsi que ses insinuations ne m’aidaient absolument pas. La soirée touchait doucement mais sûrement à sa fin. Le regard de Milo se pose sur moi. Le pilote de ligne n’a pas besoin de dire quelconque mot, je comprends ce qu’il souhaite. Nous décidons donc de nous lever, signe qu’il était à présent temps pour nous de quitter la soirée et les convives présents à notre table. Nous saluons tout le monde chaleureusement. Clyde me demande de veiller sur Milo, « Je n’y manquerai pas. C’est promis. » dis-je un sourire sincère aux lèvres et le regard pétillant de bonheur. Lou quant à elle ne peut s’empêcher une dernière petite remarque. En effet, c’était réellement un personnage à part entière. Après quelques dernières paroles, nous prenons définitivement le chemin de la sortie.

Une fois à l’extérieur, nous marchons en direction de la voiture. Une fois à l’intérieur du véhicule, Milo capturent mes lèvres rapidement. Un baiser ardent et passionné qui clairement annonçait  l’ambiance du reste de la soirée. Un baiser que je prolonge bien évidemment. Milo plaisante un peu en me promettant de ne pas griller de feu rouge. Je ris légèrement avant d’ajouter moi aussi sur le ton de la plaisanterie « H’m… ne traîne pas trop non plus... » dis-je d’une voix pleine d’impatience. Milo ne tard pas à démarrer la voiture pour prendre la direction de mon appartement. Le trajet se passe tranquillement. A cette heure-ci la circulation est très fluide. Ma main trouve la sienne dès que possible. Et pour le taquiner un peu, je m’amuse à venir déposer quelques baisers dans son cou alors que Milo doit rester concentré sur la route, mes mains se promènent tantôt dans sa nuque, tantôt le long de sa cuisse ou de son entre-jambe. Lui avait joué une bonne partie de la soirée, à présent c’était à mon tour. Milo est très réceptif à mon petit jeu mais malgré tout il reste focalisé sur la route ce qui m'amuse beaucoup. Alors que je viens déposer quelques baisers le long de sa mâchoire avant de venir glisser dans sa nuque je viens lui murmurer quelques mots « Vous êtes impassible monsieur Davis... Je suis impressionnée » dis-je en continuant mes doux baisers alors que ma main attrape la sienne pour venir la déposer sur ma cuisse dénudée.

La route se déroule devant nous, un ruban d'asphalte baigné dans l'ombre de la nuit, mais mon attention est irrémédiablement captivée par Cassia. Ses caresses, explorant ma nuque, glissant le long de ma cuisse, s'aventurant avec une audace teintée de tendresse vers des territoires qui font battre mon cœur avec une ferveur renouvelée, dessinent un tableau de désir et d'intimité dans l'habitacle de la voiture. Du coin de l'œil, je la vois prendre un plaisir malicieux à éveiller en moi un tourbillon d'émotions. Son jeu est à la fois une tentation et un défi, un appel à abandonner toute réserve au profit de l'attraction magnétique qui nous lie. Concentrer mon esprit sur la route devient une tâche herculéenne, chaque mot qu'elle prononce, chaque effleurement de sa peau contre la mienne, amplifiant le feu qui couve en moi.

Je lutte pour maintenir une façade d'impassibilité, pour respecter le serment silencieux de sécurité que tout conducteur se doit d'honorer. Mais lorsque sa main saisit la mienne, la guidant avec une douce insistance sur sa cuisse dénudée, le message est clair, indéniable. Ignorer une telle invitation serait non seulement absurde, mais contraire à tout ce que mon cœur et mon corps crient. La concentration s'évapore comme rosée sous le soleil matinal. La chaleur émanant de son corps est un phare dans la nuit, un appel auquel je ne peux résister. La décision se prend d'elle-même, presque hors de mon contrôle. Je me gare sur le bas-côté, loin du flot occasionnel des phares lointains, dans un espace où seuls existent notre respiration haletante et le battement de nos cœurs. « Impassible… » Les mots s'échappent de mes lèvres dans un murmure chargé de promesses. Dans cet instant volé au temps, sur le bas-côté de la route, nous sommes prêts à transcender une fois de plus les limites du quotidien, à plonger dans un océan d'intimité où chaque geste, chaque souffle, chaque caresse est une découverte, une affirmation de l'amour profond et inébranlable qui nous unit.

Mes lèvres s'emparent fiévreusement des siennes, dans un élan où le désir prend le dessus sur la raison. Je m'empresse d'abaisser complètement le dosseret de son siège, une impatience ardente animant chacun de mes gestes. L'idée initiale, celle de parcourir au plus vite la distance nous séparant de son appartement, s'évanouit rapidement face à l'urgence de notre passion. L'insatiabilité me gagne, une faim profonde et irrépressible, nourrie par son parfum enivrant, la douceur de ses gestes, l'intensité de ses regards qui captivent mon âme. Nos lèvres, dans un ballet fiévreux, se cherchent, s'affrontent, s'apaisent, puis reprennent de plus belle, esquissant le prélude d'une symphonie charnelle. Malgré l'étroitesse du véhicule, qui aurait pu être un obstacle, je trouve le moyen de la surplomber, faisant de cet espace confiné l'arène de notre désir incommensurable. Chaque parcelle de mon être vibre au diapason de ses réactions, chaque souffle échangé entre nos baisers frénétiques m'ancre davantage dans l'instant, me rappelant combien je suis captivé, irrémédiablement attaché à l'essence même de Cassia.

Nous nous abandonnons l’un à l’autre dans le silence enveloppant de la nuit. Notre étreinte se dessine avec une intensité renouvelée, portée par une passion mesurée et une tendresse infinie. Nos corps se synchronisent dans une harmonie parfaite, chaque geste, chaque caresse, émane d'une compréhension profonde de l'autre, témoignant d'un désir non seulement physique mais émotionnel. Nos mouvements sont réfléchis, explorant avec délicatesse et curiosité l'univers de sensations que nous offre l'instant. Il n'y a plus de précipitation, chaque frôlement de peau contre peau se fait écho, chaque souffle partagé tisse un lien plus serré entre nos deux êtres. Dans cet espace confiné, le monde extérieur s'efface, ne laissant place qu'à la vérité de nos émotions. Les mots sont superflus ; nos corps parlent une langue bien plus éloquente, narratrice d'une histoire où le cœur prend le pas sur la raison.

Nos respirations s'entremêlent, le rythme effréné de nos cœurs témoigne de l'intensité de l'instant. L'étreinte se fait plus ardente, plus désireuse. Nos regards se croisent, et dans ses yeux, je perçois une myriade d'émotions qui se reflètent et résonnent avec les miennes. Le paroxysme du plaisir se meurt contre les lèvres ourlées de Cassia alors que son prénom m’échappe.

Le trajet dans l’habitacle de la voiture était assez calme. Nous avions commencé le chemin en discutant un peu sereinement de la soirée que nous venions de passer. Rapidement, l’envie de jouer me vint à l’esprit. Milo s’était amusé à me torturer sensuellement toute la soirée et j’avais envie de lui rendre la pareille. Alors j’avais doucement commencé à déposer quelques baisers ici et là, puis mes mains étaient devenues très baladeuses. Voir le jeune homme tenter de rester concentrer sur la route alors que je me faisais très avenante me faisait doucement sourire. J’étais tout de même impressionnée par la concentration de Milo. Je m’en amusais. Et alors que je venais de glisser délicatement sa main sur ma cuisse dénudée, je sens la voiture changer de direction. Le pilote de ligne venait de se garer sur le bas côté d’une route un peu éloignée de l’axe principale que nous suivions jusqu’à présent. Finalement, Milo n’était pas si impassible que cela. J’étais tout de même un peu surprise, pensant simplement qu’il accélérerait afin d’arriver plus vite à mon appartement. Sans attendre, ses lèvres prennent ardemment possession des miennes. Je prolonge sur le même ton ce baiser alors qu’une de mes mains détache ma ceinture de sécurité. Milo s’empresse d’abaisser complètement le dossier du siège, je me retrouve alors quasiment allongée, là dans cette voiture, à sa merci. « Pas si impassible que cela... » dis-je amusée par la situation. Une fois encore nous ne pouvions pas attendre pour nous adonner au plaisir charnel. Nos baisers frénétiques reprennent alors que rapidement nos corps décident de ne former plus qu’un, une fois encore. L’étroitesse de l’habitacle de la voiture n’est en rien un obstacle pour nous, nos corps sont parfaitement synchronisés. Nos plaisir est bien évidemment physique mais aussi émotionnel. Nos regards peinent à se quitter, et dans ce moment je peux aisément ressentir l’intensité des sentiments que portait Milo à mon égard. Sans nul doute que le pilote de ligne pouvait lire la même chose dans le mien. Le moment est intense, ardent, désireux. Si bien que nous finissons tous les deux par atteindre le plaisir ultime. Mes mains agrippant légèrement dans le dos de Milo alors que mes lèvres tentaient vainement d’étouffer les derniers gémissements émanant de ma bouche.

Reprenant doucement mon souffle, mon regard croise celui de Milo. Un large sourire se dessine sur mes lèvres. Amusée par la situation mais aussi comblée. « Vraiment insatiable... » murmurai-je presque à moi même. Mes mains viennent passer délicatement dans ses cheveux alors que mes lèvres viennent lui voler un dernier baiser. « Je suis si heureuse avec toi... » avouai-je le plus sincèrement et naturellement du monde.

Alors que la tempête de nos passions s'apaise, nous retrouvons l'un contre l'autre, un silence doux et réconfortant enveloppant notre intimité retrouvée. Il y a dans cet instant une plénitude rare, un sentiment d'achèvement et de commencement tout à la fois. Nos regards se croisent, des étincelles de joie pure dansant dans nos yeux, témoignant d'un bonheur simple mais profondément ancré dans le moment présent. « Je suis le plus heureux des hommes lorsque je suis dans tes bras… » lui confessais-je à mon tour dans un dernier baiser. Peu à peu, nous reprenons nos esprits, la réalité du monde extérieur se rappelant à nous avec une douce insistance. Un sourire complice s'échange, avant que nous ne décidions à contrecœur de reprendre notre route. Je reprends place derrière le volant, Cassia à mes côtés, enveloppés tous deux d’un petit nuage de bonheur. Le moteur s'éveille doucement, rompant le silence avec précaution, comme pour ne pas briser la magie de l'instant. La route vers l'appartement de Cassia file si rapidement, familière et pourtant chargée d'une nouvelle signification après les moments partagés. La ville défile à travers les vitres, ses lumières nocturnes scintillantes créant un arrière-plan presque irréel pour le chemin que nous parcourons ensemble. C'est un trajet que nous avons fait de nombreuses fois, et pourtant, ce soir, il semble différent. Chaque rue, chaque virage nous rapproche de son appartement, mais aussi d'un futur que nous commençons à peine à imaginer ensemble.

Arrivés à destination, le silence du quartier endormi nous accueille. Nous montons vers son appartement, nos pas légers résonnant dans l'escalier, porteurs d'une promesse de nombreux retours. La porte s'ouvre sur un espace qui nous est familier, et pourtant, ce soir, il ressemble à un nouveau commencement. Une fois à l'intérieur, nous partageons un moment de calme, un souffle tranquille après l'élan de cette mémorable soirée. Mais à peine la porte refermée, mes lèvres s’emparent de nouveau des siennes. « Je sais comment nous pourrions terminer cette soirée… » murmurais-je tout bas alors que je laissais glisser ma main dans son dos à la recherche de la fermeture éclaire de sa robe. Nos nombreuses étreintes ont eu raison de notre épiderme. La veste de mon uniforme ne tarde pas à rejoindre le sol alors que je soulève si aisément Cassia. Elle enroule ses jambes autour de ma taille alors que nous nous dirigeons en direction de la salle de bain. Nos lèvres se retrouvent de nouveau. Le reflet de notre nudité se reflète dans le miroir de la salle de bain alors qu’une brume chaude enveloppe nos corps. L’eau chaude ruisselle contre mes épaules, contre ses cheveux. Je suis complètement épris de cette femme. Pour rien au monde, ni personne, je ne souhaiterai être ailleurs que dans ses bras.

Après une soirée riche en émotions et en aventure plus que fiévreuses, nous nous retrouvons enfin le confort du lit. La journée, avec ses rires, ses conversations et ses moments intimes, s'achève dans un sentiment de bien-être et de calme qui n’appartient uniquement qu’à nous. Allongés côte à côte dans le lit, le silence confortable de la pièce nous accueille, marquant un contraste apaisant avec le tourbillon des heures précédentes. Il y a quelque chose de profondément réconfortant dans cet instant, une simplicité qui enveloppe nos âmes fatiguées, offrant un répit bien mérité. J’observe Cassia lire contre mon épaule. Par moment mes lèvres se posent sur son front.

« Je vais peut-être encore parler dans mon sommeil… » lui murmurais-je tout doucement comme une promesse. Les traits baignés par la faible lumière nocturne reflètent une sérénité contagieuse. Ses doigts trouvent les miens sous les couvertures, entrelaçant nos mains dans un geste simple mais profondément significatif. Alors que nous nous enfonçons dans l'embrasse des oreillers, nos corps fatigués mais apaisés se rapprochent instinctivement, cherchant la chaleur et le confort de l'autre. La proximité de Cassia, la sensation de sa respiration régulière contre ma peau, est tout ce dont j'ai besoin pour me sentir complet, apaisé. Les dernières pensées qui me traversent l'esprit avant de sombrer dans le sommeil sont empreintes de gratitude pour cette journée passée ensemble, pour les moments de joie et d'intimité partagés.

Les rayons du soleil se glissent à travers les rideaux, dessinant des motifs lumineux sur les murs de sa chambre, annonçant le début d'un nouveau jour. Dans la douceur de ce matin tranquille, je me réveille, la conscience émergeant lentement du voile du sommeil. À mes côtés, Cassia repose encore dans les bras de Morphée, son souffle régulier et paisible rythmant le silence de la pièce. Je me tourne doucement vers elle, admirant la sérénité qui marque son visage endormi. Ses cheveux éparpillés sur l'oreiller forment une auréole dorée, et le calme de son expression me remplit d'une affection profonde et d'une gratitude silencieuse pour la présence de cette femme extraordinaire dans ma vie.

Conscient de son aversion pour la solitude au réveil, de ce besoin doux d'être accueillie par un regard familier dans la transition délicate entre le monde des rêves et la réalité, je choisis de rester là, à ses côtés. Alors que les minutes s'égrènent, je me contente d'observer le jeu de la lumière sur sa peau, écoutant le rythme apaisé de sa respiration.

Dans l'intimité feutrée de la chambre, où les premiers rayons du soleil commencent à peindre de douces arabesques lumineuses, je savoure le calme et la paix de ce moment partagé avec Cassia, encore perdue dans les bras de Morphée. Pour préserver cette sérénité, j'active délicatement le mode silencieux de mon téléphone, une précaution simple mais essentielle pour maintenir l'harmonie de son réveil. Mon esprit s'évade ensuite vers la planification d'une soirée spéciale, une surprise que je suis impatient de partager avec elle. Naviguant discrètement sur mon téléphone, je me lance à la recherche du meilleur restaurant italien de la ville, envisageant déjà le plaisir de ses yeux pétillants lorsqu'elle découvrira l'invitation à dîner. Ce petit rituel, la préparation de moments à partager juste entre nous, est une source de joie profonde. Nos retrouvailles, après une semaine d'éloignement, sont toujours teintées d'une douce euphorie, un soulagement palpable qui se dissipe dans la chaleur de notre étreinte. Chaque fois que je la retrouve, c'est un renouveau, une sensation de plénitude qui emplit mon être. La joie de la serrer dans mes bras, de retrouver la douceur de son sourire, la musique de son rire, s’apparente à un cadeau inestimable. La taquinerie, cet échange léger et plein d'affection, est une danse que nous maîtrisons à la perfection, un jeu amoureux qui ajoute une étincelle de vivacité à notre quotidien. Mais plus que tout, c'est la possibilité de l'embrasser de nouveau, de sentir la tendresse de ses lèvres contre les miennes, qui me remplit d'un bonheur incommensurable.

Alors que je m'immerge dans ces pensées, planifiant avec soin notre soirée, je reste attentif aux signes de son éveil, prêt à accueillir son premier regard avec tout l'amour et la tendresse qui m'animent.

Alors que je pensais que nus allions rapidement retrouver la chaleur et la douceur de mon appartement, il n’en était rien. Un changement de programme imprévu venait de chambouler notre trajet. Un changement insufflé par moi même je devais bien l’avouer. Depuis le départ de notre soirée je n’avais cesser de venir l’émoustiller alors qu’il tentait de rester concentré sur la route. Contre toute attente, j’avais finis par faire craquer le pilote de ligne. Milo avait pris la décision d’arrêter la voiture sur le bas côté et rapidement nous nous étions complètement abandonner l’un à l’autre pour la seconde fois de la soirée.

Reprenant notre souffle, je voler un dernier baiser à Milo. Comblée je laisse échapper quelques mots sincères. Une confession quant à mon bonheur à ses côtés. Les mots n’avait pas été réfléchis, j’avais simplement ressenti un besoin inconditionnel de les prononcer. La réponse de Milo en retour est des plus touchantes. Nous nous octroyons encore un court instant pour reprendre nos esprits et profite de ce moment si particulier. Mais la réalité du monde extérieur nous contraint à nous séparer et à reprendre nos places respectives dans l’habitacle de la voiture afin de poursuivre la route et cette fois-ci d’arriver à destination.  

Arrivés à l’appartement, tout est calme. La porte s’ouvre et se referme presque aussitôt. Mais à peine la porte refermée Milo vient m’embrasser à nouveau m’avouant qu’il savait comment terminer la soirée. Je souris de bon cœur et frissonne légèrement en sentant ses mains descendre la fermeture éclair de ma robe « J’ai l’impression que je vais aimer cette idée... » dis-je alors que mes mains elles s’affairent à lui retirer la veste de son uniforme. Uniforme qui ne me laisse clairement pas indifférente. Mes jambes quittent soudainement le sol, ces dernières s’enroulent autour de la taille de Milo alors que mes bras viennent passer autour de son cou. Direction la salle de bain, pour partager un moment en tête à tête dans la douceur et la chaleur de la pièce. Après ce doux moment partagé à la salle de bain, sous la chaleur et l’intensité de l’eau chaude, nous trouvons le chemin du lit. Pour ma part je me sentais certes épuisée mais sereine et comblée. Milo m’avoue qu’il allait peut-être encore parler dans son sommeil « Cela ne me dérangerait pas... » avouai-je avec un léger sourire aux lèvres. Je finis par poser mon livre sur la table de chevet, ma main vient trouver la sienne alors que nos corps finisse  par s’allonger confortablement dans le lit. « Merci de m’avoir proposé de t’accompagner à cette soirée. C’était vraiment un agréable moment... » avouai-je au jeune homme. Le fait que j’étais la première femme qu’il invitait à ce genre de soirée ne faisait que décupler ma fierté et mon bonheur d’y avoir participer. Et puis j’avais apprécié être plongé, en quelque sorte, dans son univers. Sur ces douces paroles, mes yeux se ferment et c’est tout mon être qui rejoint les bras de Morphée.

La nuit fut excellente. Comment ne pouvait-elle pas l’être aux côté de Milo ? Avec lui à mes côtés je me sentais davantage sereine et paisible. Comme si rien ne pouvait m’arriver. Les doux rayons matinaux perçait les rideaux de la chambre. L’heure de se réveiller était sans nul doute arriver. Mes yeux commençait s’ouvrir doucement. Mon corps contre celui de Milo, je pouvais dès à présent sentir sa présence réconfortante. Je m’aperçois rapidement que le pilote de ligne est déjà réveillé, un léger sourire en coin  se dessine sur mon visage « Bonjour toi... » dis-je en me rapprochant davantage de lui comme si c’était possible. Mes lèvres viennent alors trouver les siennes pour la saluer comme il se devait.

La chambre baigne dans une atmosphère paisible, caressée par la lumière matinale à travers les interstices des rideaux. J’assiste au réveil de Cassia, une scène si naturelle et pourtant empreinte d'une grâce qui me touche au plus profond de moi-même. Elle nie souvent être à son meilleur au réveil, mais je trouve cette modestie déplacée tant elle m'apparaît sublime, rayonnante d'une beauté pure et sans artifice. À mesure que Cassia émerge du sommeil, un frisson de vie anime son visage, ses traits se détendent et prennent vie sous mes yeux attendris. Les premiers mouvements de ses yeux, tels ceux d'un chaton émergeant doucement de ses rêves, sont d'une tendresse à couper le souffle. Ses paupières, lourdes de sommeil, se soulèvent progressivement, dévoilant les joyaux étincelants de son regard qui s'habitue à la lumière du jour. Cette transition, de l'ombre vers la lumière, est captivante. Je la regarde s'étirer délicatement, chaque mouvement évoquant une élégance naturelle. Son premier souffle conscient, une douce expiration, semble chasser les vestiges du monde onirique pour l'accueillir pleinement dans le réel. L'expression de son visage, au moment précis où la réalité prend le dessus sur les songes, est un mélange de sérénité et de curiosité naïve. C'est comme si, à chaque réveil, elle découvrait le monde pour la première fois, une merveille qui ne cesse de m'émerveiller. Son sourire, encore timide, illumine la pièce, rivalisant avec les premiers rayons du soleil pour capturer mon cœur.

Son regard finit par croiser le mien, et dans cet échange silencieux, une multitude de sentiments non-dits se transmettent. La simplicité de ce réveil rappel que les moments les plus ordinaires peuvent être les plus précieux lorsqu'ils sont partagés avec l'être aimé.

Dans cette douce lumière matinale, Cassia, dans sa beauté au naturel, incarne tout ce que je chéris. Sa présence représente une source de bonheur continu, et le privilège de la voir s'éveiller à mes côtés est une bénédiction que je ne prends jamais à la légère. Je me rallonge doucement à ses côtés, je prends appui sur mon coude, permettant à mon corps de se pencher vers elle dans une posture attentive et soignée. Ma main, guidée par un désir de tendresse, se met à explorer délicatement les contours de son épaule dénudée, chaque effleurement de mon index sur sa peau douce étant une ode à la douceur et au respect que je lui porte. Ces caresses, légères et réfléchies ravivent les souvenirs de notre intimité partagée de la veille. Il me plaît de croire que nous n’avons jamais été aussi insatiables l’un de de l’autre. Ma main dessine des arabesques invisibles sur sa peau, que je me sens rattrapé par la réalité, par le poids d'une confidence qui doit être faite. La nécessité de partager ce détail crucial de la veille ne vient pas d'une obligation, mais d'un choix profond de transparence et de vérité entre nous. Je prends le temps de rassembler mes pensées, de choisir mes mots avec soin.

Cette pause, ce moment de réflexion avant de partager mes préoccupations, est emblématique de notre manière d'être ensemble : prendre le temps nécessaire, ne jamais précipiter les choses, toujours veiller à ce que l'autre se sente écouté, compris et respecté.  Allongé à ses côtés dans l'intimité de notre chambre, la lumière matinale filtrant doucement à travers les rideaux, je sens le poids de l'instant qui nous attend. C'est une conversation que nous avons évitée, peut-être par peur ou par simple négligence, mais qui se révèle maintenant inévitable. Alors que je caresse doucement son épaule dénudée, chaque geste empreint d'affection et de remords anticipés, je me prépare à franchir ce seuil de notre intimité qui n'a pas encore été exploré.

Je prends une profonde inspiration, cherchant en elle la force nécessaire pour aborder ce sujet délicat. « Tu sais, hier soir… Lorsque nous sommes rentrés… Dans la salle de bain… » Ma voix trahit une hésitation, le poids de la confession rendant mes mots lourds et incertains. « Je m’en suis rendu compte après, mais… Je crois que j’ai eu un petit problème avec le préservatif. » L'aveu est fait, suspendu entre nous comme un voile fragile. La suite de mon discours se veut prudente mais directe, une plongée dans un territoire que nous n'avons jamais cartographié ensemble. « Nous n’en avons jamais réellement discuté, mais… Tu utilises bien un autre contraceptif, n'est-ce pas ? » Les mots, bien que posés, portent en eux une charge émotionnelle intense.

La pensée d'un « mini Milo » apportant son énergie débordante dans chaque recoin de notre appartement me traverse l'esprit, éveillant en moi une série d'émotions contrastées. D'un côté, l'image a son charme, une vision douce-amère teintée de tendresse et de possibles joies futures. De l'autre, elle résonne avec une note d'appréhension, révélant une vérité incontestable : je ne me sens pas encore prêt à embrasser cette facette de la vie.