Depuis toujours, Milo avait toujours eu ce don de me surprendre. Ce soir encore, d’une manière toute particulière, il me surprenait. Malgré quelques secondes d’hésitation, j’avais finalement accepter sa proposition pour pimenter la soirée à venir. Et en voyant le doux sourire illuminer le visage du pilote de ligne je ne regrettais pas ma décision. Certes, accepter cette proposition lors d’une soirée importante était sans nul doute osé mais je trouvais malgré tout cela intéressant de sortir de sa zone de confort. C’est donc de la plus douce des manières que Milo s’occupe de placer l’objet en question en moi. Une fois fait, je rassure le jeune homme. Certes, c’était une sensation particulière mais non douloureuse. Je suggère ensuite au jeune homme de ne pas trop s’attarder afin de ne pas être en retard à la soirée où nous étions attendus. Je me dirige donc à la salle de bain afin d’effectuer une dernière retouche maquillage et à ma coiffure avant d’enfiler la robe spécialement choisie et achetée pour l’occasion. Prête, je rejoins Milo. Et je ne peux m’empêcher de le trouver incroyablement séduisant dans son uniforme qui lui allait à merveille. En plus de me trouver chanceuse d’être à ses bras ce soir, j’étais aussi très fière de lui, de son parcours, de ce qu’il accomplissait tous les jours. Le pilote de ligne s’approche de moi, il se glisse derrière moi et dépose un doux baiser sur mon épaule dénudée tout en me complimentant. « Je suis ravie que la tenue te plaise... » dis-je flattée par tant de compliments. Puis soudainement, je sens l’objet censé pimenter la soirée s’activer. Je suis surprise, et un léger spasme émane de mon corps. Milo feinte l’innocence. Je souris amusée par la situation « J’ai hâte de voir ça… Mais s’il te plais, sois indulgent… Du moins, pour le début de la soirée...» dis-je mi amusée  mi sérieuse. Le but étant que je habitue petit à petit aux sensations procurées contre mon gré.

Nous quittons donc l’appartement afin de prendre la voiture de Milo pour nous rendre à la soirée. Même si j’étais heureuse et fière de pouvoir l’accompagner je ressentais malgré tout une petite once d’appréhension. Je voulais faire bonne impression, être irréprochable aux bras de Milo. Ma main cherche et trouve la sienne rapidement. Un moyen pour moi de me rassurer avec un geste simple mais des plus efficaces. Alors que nous étions presque arrivés à destination, Milo me demande si tout va bien. Mon visage se tourne alors vers lui, un sourire aux lèvres en guise de simple réponse. Pour moi, tout allait bien tant que j’étais près de lui.

Arrivés à destination, Milo gare la voiture non loin du lieu de la réception. Il y avait déjà beaucoup de véhicules stationnées, d’autres arrivaient en même temps que nous. Nous n’étions pas encore réellement dans le lieu qu’on pouvait malgré tout sentir toute l’effervescente de cette soirée importante. Je sors de la voiture accompagné de Milo. Mon regard se pose une fois de plus sur lui. « Tu es très élégant dans ton uniforme. Vraiment... Je suis très heureuse et fière de pouvoir t’accompagner ce soir. » avouai-je le plus sincèrement du monde avant de lui voler un baiser.

La délicieuse tension qui nous entoure vibre d'une anticipation électrique, chaque instant partagé renforçant la connexion intime qui nous unit. Sa volonté de s'abandonner à l'expérience de la soirée, de placer son désir entre mes mains, est un acte de confiance profonde qui m'honore et m'émotionne. « Juste pour le début de la soirée… » répète-je doucement, promesse murmurée qui scelle notre aventure partagée, sous le signe du respect mutuel et de l'exploration consciente de nos limites. Ce soir, Cassia m'offre le plus précieux des cadeaux : la liberté de naviguer les eaux de son désir, avec la promesse de veiller sur son bien-être à chaque instant. Je ne peux m'empêcher de ressentir une profonde gratitude pour la confiance qu'elle place en moi, un sentiment qui vient envelopper mon cœur d'une chaleur réconfortante. Nous échangeons un dernier baiser avant de nous immerger dans la foule de l'hôtel particulier est un phare dans la nuit, un rappel de l'amour et de la passion qui nous guident. Nos mains entrelacées sont le symbole de notre unité, de notre engagement à affronter ensemble les défis et les plaisirs de la soirée. Juste au pied des majestueuses marches qui mènent à l'entrée, une pulsion me pousse à marquer un arrêt, à capturer ce moment avant de plonger dans le tourbillon de la soirée. Je me tourne vers Cassia, la regardant droit dans les yeux, la lumière des réverbères jouant dans ses cheveux, soulignant la beauté sans pareille qui m'a captivé depuis notre première rencontre. « Vous êtes magnifique, Mademoiselle Henderson… Et mon cœur n’appartient qu’à vous. » Chaque mot est pesé, chargé d'une sincérité et d'une adoration sans faille. Peu importe ce qui pourra se produire ou ce qu’elle pourra entendre, je n’appartiens qu’à elle. Le temps semble suspendu alors que nos regards se fixent, un monde entier se déployant dans l'espace silencieux qui nous entoure. Puis, avec un sourire qui promet des merveilles, nous reprenons notre marche vers l'entrée, non sans augmenter le degrés d’intensité de notre amusement intime.

L'hôtel particulier qui accueille la soirée d'anniversaire de ma compagnie aérienne se dresse fièrement au cœur de la ville, un joyau architectural privatisé pour l'occasion. Dès notre approche, l'éclat des lumières et le bourdonnement de la conversation anticipée nous enveloppent, promettant une soirée d'exception. L'entrée est majestueuse, flanquée de colonnes imposantes qui soutiennent un fronton sculpté, évoquant l'élégance et le prestige des grandes demeures d'antan. Le tapis rouge déroulé jusqu'aux marches en marbre invite les invités à entrer, non pas comme simples visiteurs, mais comme protagonistes d'une soirée destinée à rester gravée dans les mémoires.

À l'intérieur, le hall d'accueil s'ouvre sur un espace somptueux où le passé et le présent s'entremêlent harmonieusement. Les plafonds hauts ornés de fresques délicates, les lustres en cristal qui diffusent une lumière chaleureuse, et les sols en mosaïque racontent l'histoire d'un lieu chargé d'élégance et de raffinement. Des compositions florales, soigneusement disposées, ajoutent une touche de couleur et de fraîcheur, tandis que le parfum subtil des fleurs se mêle à l'air. La grande salle de réception, cœur battant de la soirée, est un spectacle en soi. Spacieuse et lumineuse, elle est meublée avec un goût exquis, alliant confort moderne et charme d'antan. Les tables rondes, dressées avec soin, sont ornées de nappes d'un blanc immaculé, de vaisselle fine et de verres étincelants, promettant un festin tant pour les yeux que pour le palais.

Au centre, une piste de danse invite à la célébration, entourée d'un orchestre prêt à animer la soirée de ses mélodies. Les terrasses et les jardins de l'hôtel, accessibles depuis la salle principale, offrent un havre de paix sous les étoiles. Les lumières tamisées créent des îlots d'intimité parmi les fontaines murmurantes et les parterres de fleurs, permettant aux invités de s'échapper un moment de l'effervescence intérieure. Cet hôtel particulier, transformé pour l'occasion en une enclave de luxe et de festivité, est le cadre parfait pour célébrer les succès de la compagnie aérienne. Chaque détail, de l'accueil chaleureux à la décoration soignée, contribue à créer une atmosphère d'exclusivité et de joie partagée, faisant de cette soirée un événement mémorable pour tous les convives.

À peine avons-nous franchi le seuil de l'hôtel particulier, luxueux et prometteur, qu'un collègue de longue date, Alex, nous accueille avec un large sourire. Sa présence amicale dans le décor somptueux de la soirée ajoute une touche de familiarité bienvenue. Alex, toujours prompt à établir le contact, pose ses yeux sur Cassia, son intérêt piqué par sa grâce et son élégance. « Vous voilà enfin ! » s'exclame-t-il, me serrant la main avant de poser son regard curieux sur Cassia. « Et qui est cette ravissante femme à ton bras ? » Sa question, bien que formulée avec une légèreté de circonstance, porte en elle une réelle interrogation, celle de connaître la place qu'occupe Cassia dans ma vie. Je sens Cassia se tendre légèrement à côté de moi, consciente de l'importance de la réponse qui va suivre. Je lui offre un sourire rassurant, pressant doucement sa main dans la mienne pour lui communiquer mon soutien, avant de me tourner vers Alex. « Cassia… » je commence, posant sur elle un regard empli d'admiration, avant de poursuivre « …est bien plus que simplement une invitée ou une amie. Elle est la personne la plus importante de ma vie. » Les mots s'écoulent avec une sincérité indéniable, reflétant la profondeur de mes sentiments pour elle. La réaction d'Alex est immédiate, son sourire s'élargissant en comprenant la nature de notre relation. « Eh bien, je suis ravi de te rencontrer, Cassia. Il est rare de voir Milo accompagné. Tu dois être vraiment spéciale à ses yeux. » Son ton est chaleureux, accueillant, offrant à Cassia une place parmi nous, reconnaissant implicitement l'importance qu'elle revêt à mes yeux. « A chaque fois qu’il se déroule un évènement de ce type… Il vient toujours seul. C'est bien la première fois qu'il est accompagné ! On commençait à se demander s’il ne nous cachait pas quelque chose ! Mais à présent je comprends ! » L'échange avec Alex sert de prélude à une soirée où Cassia et moi naviguerons ensemble, unis et inséparables, parmi les collègues, les amis et les festivités.

Alors que nous continuons à échanger avec Alex, une silhouette familière se fraie un chemin à travers la foule vers nous. C'est Clyde, un ami et collègue de longue date, dont le sourire complice précède toujours sa présence. Sa démarche décontractée et son regard malicieux trahissent une bonne humeur contagieuse. À peine a-t-il rejoint notre petit groupe qu'il lance, avec un enthousiasme non dissimulé, un regard reconnaissant dans ma direction. « Eh bien, si ce n'est pas l'homme de la soirée ! » s'exclame-t-il en me donnant une tape amicale sur l'épaule. « Je voulais te remercier personnellement. » Son sourire s'élargit, et je sais immédiatement à quoi il fait allusion.  Clyde se tourne brièvement vers Cassia, lui offrant un hochement de tête respectueux, avant de revenir à moi. « Sérieusement, merci d'avoir usé de tes charmes légendaires avec l'assistante de direction hier. » Il rit, un rire franc et ouvert qui attire quelques regards curieux de nos collègues environnants. « Grâce à toi, mon weekend a pris une tournure bien plus intéressante que prévu. Ma femme ne m’a pas étranglé. Imagine si j'avais échappé au déjeuner avec ma belle-famille ! Je te dois une bière, mon ami. » Sa gratitude, exprimée avec une pointe d'humour, est un rappel de l'acte spontané que j'ai posé la veille, une démarche entreprise dans un moment d'impulsion pour nous libérer, Clyde et moi, d'un engagement professionnel imprévu. En utilisant une approche un peu charmeuse avec l'assistante de direction, j'avais réussi à modifier notre planning, offrant ainsi à Clyde et moi-même la liberté de participer pleinement à cette soirée. « Ne t'en fais pas, Clyde » répondis-je avec un clin d'œil. « On s'organise cette bière dès que possible. Enfin… Pas ce week-end, je suis déjà pris et le week-end prochain aussi ! » Je tente de naviguer entre mes engagements avec un sourire, conscient de l'ironie de la situation.

Avant même que je puisse continuer, Clyde, avec son habituelle perspicacité, termine ma pensée. A « Et le prochain, et encore le prochain ! Je sais. Tu n’as pas besoin de me le dire… Je sais que Cassia demeure ta priorité. » Sa remarque, loin d'être une plainte, est teintée d'une compréhension amicale, reconnaissant la place centrale qu'occupe Cassia dans ma vie. Puis il se détourne dans sa direction avec un sourire espiègle. « Il faut vraiment que nous discutions Cassia, Milo ne te t’as certainement pas tout dit… Il… » Je m’empresse de le couper dans son élan. Mon intervention, un brin stratégique, vise à détourner l'attention de Clyde avant qu'il ne puisse partager une anecdote probablement embarrassante.  « On a compris Clyde… Tiens ce n’est pas ta femme là-bas ? Je crois qu’elle te cherche ! »  Sa réaction est immédiate, la mention de sa femme, et surtout de Lou en sa compagnie, agissant comme un signal d'alerte. « Oh mince… Tu as raison, elle est accompagnée de Lou en plus. » L'inquiétude s'empare de lui, et je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de culpabilité pour l'avoir ainsi distrait, mais aussi un soulagement coupable. Lou, un personnage que j'avais espéré éviter, représente une complication inattendue dans la soirée. Alors que Clyde s'éloigne précipitamment pour rejoindre sa femme et Lou, je me tourne vers Cassia, un sourire mi-amusé, mi-apologétique aux lèvres.

Nous venions tout juste d’arriver sur le lieu de la réception. A peine sortis de la voiture, mon regard ne pouvait s’empêcher de scruter Milo de la tête au pied dans cet uniforme qui lui seyait à merveille. Vêtu de la sorte on pouvait aisément ressentir l’assurance mais aussi la fierté que Milo avait de porter cet uniforme. Il l’avait tant souhaité, il avait accompli son rêve. Une fois sortis du véhicule, nous nous avançons vers les grandes marches qui menaient à l’entrée. Milo marque un arrêt, me complimentant et me réaffirmant que son cœur n’appartenait qu’à lui. Un large sourire se dessine sur mes lèvres à l’entente de ses mots. « Je peux vous retourner le compliment monsieur Davis. Et sachez que, mon cœur n’appartient qu’à vous également... » dis-je en entrant dans son petit jeu, bien que mes paroles soient très sincères.

Nous finissons par entrer dans l’hôtel particulier qui accueillait l’évènement. Dès l’entrée, l’espace offrait un accueil des plus somptueux. Des plafond hauts, de magnifiques fresques, de lustres en cristal. Le lieu était la définition même du raffinement et de l’élégance. Il était difficile de ne pas se sentir presque intimidé. Ma main, presque dans un réflexe non contrôlé, resserre davantage son étreinte sur celle de Milo.  De nombreuses tables rondes étaient impeccablement dressées, prêtes à accueillir les nombreux convives. Une piste de danse se dresse au centre de l’immense salle, accompagné d’un orchestre qui doucement commençait à se mettre en place. Dans la salle de réception, nombreux étaient déjà les convives présents. Tous des visages inconnus pour ma part. Mais qu’importe, j’étais près de Milo c’est tout ce qui comptait. Les pilotes de ligne travaillant pour la compagnie étaient tous reconnaissables car tous vêtus de leur plus bel uniforme. Certains étaient venus seuls, d’autres accompagnés de leur femme ou de leur concubine. Une voix nous interpelle. Un homme. Il nous salue chaleureusement avant de questionner Milo sur ma présence à son bras. Le pilote de ligne me présente alors, ajoutant que je n’étais pas qu’une simple amie ou invitée mais la personne la plus importante de sa vie. Un sourire se dessine sur mes lèvres, mon regard se pose sur Milo. Je ne pouvais être que touchée par la manière dont il me présentait ce soir. « Je suis ravie également. » dis-je de manière chaleureuse à notre interlocuteur. Les paroles de ce dernier ne peux que me flatter également. « Et bien, il y a une première fois à tout apparemment... » dis-je un sourire malicieux alors que mon regard se pose de nouveau sur Milo.

Rapidement c’est au tour de Clyde de faire son apparition. Un visage connu cette fois-ci. Je le salue amicalement et le laisse échanger avec Milo. Apparemment il devait le remercier personnellement. Je suis tout de même intrigué par cette histoire d’usage de charme envers l’assistante de direction. Leur échange est autant amusant que touchant. Clyde s’adresse à moi, me demandant une petite audience à l’occasion afin de discuter mais Milo le coupe dans son élan. « Ce sera quand tu veux Clyde. Je suis curieuse de savoir ce que Milo peut bien cacher... » dis-je amusée par les circonstances. Ce dernier aperçoit sa femme accompagnée de Lou et décide de la rejoindre au plus vite. Lou, mon regard se pose rapidement dans sa direction avant de détourner le regard. « Alors comme ça, on use de ses charmes avec l’assistance de direction ? C’est comme ça que tu as pu finalement revenir en ville plus tôt ? » demandai-je curieuse mais aucunement offusquée.

Il est de ces moments qui marquent un tournant, une démarcation entre le passé et le présent, illustrant parfaitement le dicton selon lequel il existe une première fois à tout. Ce soir, alors que je me tiens au seuil de l'hôtel particulier, l'exception de cette règle se manifeste avec une clarté éblouissante : pour la première fois, je ne traverse pas ce seuil en solitaire. Mon habitude de fréquenter ces événements sans compagnie n'était pas le fruit d'un manque d'option ou d'intérêt de la part de possibles accompagnatrices. Au contraire, les invitations n'ont jamais manqué, témoignant d'un certain attrait que je pouvais susciter. Pourtant, jamais je n'avais senti le désir, ni même l'intérêt, de partager ces moments, ces soirées encombrées de mondanités et de conversations légères, avec quelqu'un d'autre. La raison de cette abstention volontaire n'était pas ancrée dans une quelconque appréhension sociale ou un manque d'opportunités, mais plutôt dans une quête, inconsciente peut-être, de quelque chose – ou quelqu'un – qui transcenderait le simple fait d'être accompagné. Cassia balaye d'un seul regard toutes les préconceptions et les résistances que j'avais pu ériger autour de moi. Cassia, avec sa grâce naturelle, son intelligence vive et ce sourire qui semble éclairer les coins les plus sombres de mon âme, est l'exception qui brise toutes les règles. Elle est cette présence à mes côtés ce soir, non seulement en tant qu'accompagnatrice mais en tant que partenaire, complice dans chaque geste et chaque regard échangé. Ce n'est pas tant le fait d'être accompagné qui marque une différence ce soir, mais plutôt la personne qui se tient à mon bras, transformant un événement autrefois banal en une expérience chargée de signification.

La remarque taquine de Cassia à propos de mon utilisation excessive de mes atouts avec l'assistante de direction m'a pris par surprise, suscitant à la fois amusement et embarras. Mes joues se sont teintées d'une légère rougeur, trahissant peut-être mon trouble. « Peut-être ai-je usé de quelques charmes, en effet. Il est possible que j'aie même dû lui promettre quelques boîtes de chocolat » lui avouai-je, m'approchant d'elle avec un léger sourire complice. « Tu es resplendissante... » murmurai-je à voix basse, laissant planer un soupçon de désir dans mes mots. « ...et je dois avouer que j'attends avec une impatience difficilement contenue le moment où je pourrai redécouvrir chaque détail de ta lingerie... » Le regard que nous échangeons se teinte de complicité alors que j’augmente de plusieurs niveaux l’intensité de son désir.

La soirée prend une tournure inattendue lorsque Lou, avec sa vivacité habituelle, s'invite dans notre conversation. Son entrée, pleine d'enthousiasme, est typique de son personnage : directe et débordante d'énergie. « Bonsoir ! » Son accueil chaleureux à Cassia est accompagné d'un compliment qui, malgré sa sincérité, porte en lui les prémices d'une situation potentiellement délicate. « Tu es aussi splendide que Milo le dit ! Moi c’est Lou et je ne crois pas que nous ayons été présentés ! » Elle embrasse Cassia, franchissant ainsi la distance formelle entre elles avec une aisance sociale que j'ai souvent admirée. Sa remarque suivante, cependant, charge l'air d'une tension palpable. « Tu ne sembles pas me connaître ? Milo ne t’a jamais parlé de moi ? C’est vrai qu’il ne parle pas beaucoup de ses conquêtes éphémères » Je sens mon irritation monter, une réaction viscérale à la direction où Lou mène la conversation. « Lou… S'il te plaît. Pas maintenant… » Ma demande est teintée d'un soupir, un appel au bon sens et à la discrétion, tandis que je jette un regard à Cassia, cherchant à m'assurer de son confort face à cet échange imprévu.

La scène se déroule sous un ballet de réactions et d'émotions, où Cassia, avec une grâce remarquable, jongle entre mes tentatives de flirt discret et l'intrusion plus manifeste de Lou. Son équilibre et sa dignité dans ce moment témoignent de la profondeur de son caractère, sa capacité à naviguer avec aplomb dans les eaux parfois troubles des interactions sociales. Lou, avec sa verve habituelle, ne manque pas de surprendre en invoquant la présence du colonel, notre ami de l'armée de l'air. Sa déclaration qu'elle et Cassia ont « plein de chose à se dire » et son geste de me repousser d'une main autoritaire ajoutent une touche d'urgence à la situation. Avant même d'avoir le temps de formuler une objection, je me trouve soudainement séparé de Cassia, propulsé dans une nouvelle dynamique imprévue.

L'apparition du colonel, ponctuelle et presque théâtrale, vient sceller le changement de scène. « Ah Milo ! Je vous cherchais ! Vous avez pu réfléchir à ma proposition ? Une offre comme je vous l'ai faite, on ne peut par la refuser ! » Sa question me tire de mes réflexions, m'entraînant loin de Cassia et des complications subtiles de notre échange précédent. Il y a dans sa voix une attente, un intérêt véritable pour ma réponse qui me rappelle l'importance de l'affaire en question. Je me retrouve ainsi, écarté de Cassia et face à une conversation d'un tout autre registre, les pensées encore embrumées par la rapidité avec laquelle les événements se sont enchaînés. Je jette un dernier regard vers Cassia, espérant lui transmettre à distance une assurance et une promesse de retour rapide. La séparation, bien que physique et momentanée, ne fait que renforcer mon désir de revenir à ses côtés, de reprendre notre échange là où il a été interrompu.

Lou, avec sa présence rayonnante et son charisme indéniable, se tourne vers Cassia, curiosité pétillante dans les yeux. Sa beauté, qui ne manque jamais d'attirer l'attention, est accentuée ce soir par la façon dont la lumière de la salle se joue dans ses cheveux et illumine son visage. Elle incarne une certaine assurance, mêlée à une aisance sociale qui lui permet de naviguer dans ces eaux délicates sans effort apparent. Son sourire, à la fois engageant et légèrement provocateur, sert de prélude à la question qu'elle pose à Cassia. « Alors ? Toi et Milo ? Vous êtes ensemble ? Ou tu es sa nouvelle conquête du moment ? Je sais qu’il parle beaucoup de toi mais il ne m’a dit expressément qui tu étais pour lui… De tout manière, si tu connaissais Milo autant que moi, tu saurais qu’il se lasse rapidement… C’est un homme ! »

A présent pleinement intégrés dans les festivités, nous commençons à avancer dans cette immense salle. Rapidement nous sommes interpellés, d’abord par un collègue de Milo. Puis par Clyde, un collègue également mais que j’avais déjà eu l’occasion d’apercevoir quelques fois. Le bref échange que Milo a avec Clyde attise ma curiosité. Ainsi, dès que nous sommes à nouveau seuls je décide de taquiner un peu Milo. Ce dernier m’avoue avoir usé de son charme pour pouvoir revenir plus tôt en ville comme il était convenu. Sa remarque me fait sourire « Si ce n’est que quelques chocolats... » dis-je avec un air détaché. Mon sourire s’élargit davantage quand Milo vient me complimenter à nouveau et ce qu’il ajoute à voix basse « La patience est une vertu monsieur Davis... » dis-je pour le taquiner un peu. Soudainement, je sens l’objet du délit augmenter en intensité. Surprise, je me mordille légèrement la lèvre inférieure alors que ma main se contracte davantage sur la sienne. Je lui lance un regard tantôt amusé tantôt réprobateur.

Une voix féminine cette fois-ci, fait irruption entre nous. Une femme, magnifique. La fameuse Lou. Elle me complimente sans attendre soulignant en même temps le fait que nous n’avions pas encore été présenté. Le tout en venant m’embrasser comme si nous nous connaissions depuis des années. « Cassia... » dis-je simplement pour me présenter à mon tour, avec un minimum de politesse. La jeune femme semble profiter de la première faille qu’elle trouve pour indiquer de manière subtile qu’il y avait eu quelque chose entre eux. « Si, enfin brièvement. » dis-je simplement avant d’ajouter « J’ai eu l’occasion de t’apercevoir la dernière fois à la piscine. J’ai également eu l’occasion de voir une photo de toi…. » dis-je en ne la lâchant pas du regard. Oui cette fameuse photo d’elle à moitié nue. « D’ailleurs, entre toi et moi… Je préfère largement ta tenue de ce soir à celle de la photo en question. » dis-je avec un sourire faussement sympathique.

Et en quelques secondes, sans réellement avoir le temps ni l’occasion de réagir, Milo se retrouve mis à l’écart et moi avec Lou pour une petite discussion entre fille. Je tente de lancer un dernier regard en direction de Milo mais avec Lou qui est insistante et le reste des convives autour de nous, c’est très compliqué. Cette dernière semble bien curieuse et ne passe pas par quatre chemins pour me demander la nature de ma relation avec Milo. « Je ne suis pas sa conquête du moment. » dis-je d’un ton assez ferme. Sans pour autant préciser la nature e notre relation. Ce qu’elle ajoute ensuite quant au fait que Milo se lassait rapidement m’exaspère au plus haut point. « Premièrement, je connais Milo autant que toi. Je le connais même mieux que toi. Deuxièmement, je ne vois pas très bien en quoi la nature de notre relation te concerne... » dis-je un peu perplexe par sa curiosité presque mal placée.

Lou, avec une aisance qui frise l'impertinence, lance ses piques en direction de Cassia, son ton provocateur trahissant une rivalité latente « Ah oui cette photo… Et alors tu as pu te rincer l’œil en l’observant ? » demanda Lou d’un ton provocateur. « Oh ce n’est rien et puis Milo n’a pas beaucoup réagi à mon petit cadeau dommage. Je suis certaine qu’il réagira davantage au prochain ! » fini-t-elle par avouer en haussant les épaules. « Tu n’es pas sa conquête du moment ?! Quelle surprise ! Cassia aurait-elle réussi là où toutes les autres femmes ont échoués ? » Elle se positionne non seulement comme une rivale mais aussi comme quelqu'un qui cherche à déstabiliser Cassia, à la tester, à sonder la profondeur de sa relation. « Ah oui tu le connais autant que moi ? Tu es bien certaine ? » La tension entre les deux femmes demeure palpable. Lou ne s'arrête pas là. Elle s'avance, réduisant l'espace entre elle et Cassia, son approche provocatrice intensifiant la tension déjà palpable. Sa série de questions, chacune plus intime que la précédente, est une démonstration de force, un défi lancé à Cassia pour mesurer son degré de connaissance et d'intimité qu’elle entretient « Connais-tu chacun de ses secrets, mêmes les plus intimes ? Sais-tu pourquoi il préfère dormir sur le dos ? Pourquoi il choisit toujours le côté du lit le plus éloigné de la porte ? Sais-tu pourquoi il porte une cicatrice sur son mollet gauche ? Et celle qu’il porte sur son avant-bras ? » Ses mots sont une flèche empoisonnée, destinée à semer le doute, à questionner la légitimité de Cassia

Cet affrontement, bien que verbal, est chargé d'une hostilité à peine voilée, un ballet de rivalité où Lou cherche à affirmer sa supériorité, à prouver qu'elle détient une connaissance supérieure à celle de Cassia, selon elle, ne pourrait égaler.

Tandis que je me tiens là, quelque peu captif de l'attention du colonel, mon regard ne peut s'empêcher de dériver vers Cassia et Lou. Leur interaction, visible de là où je me trouve, attise ma curiosité et mon inquiétude. Lou, avec sa posture confiante et ses gestes expressifs, semble dominer l'échange, tandis que Cassia, élégante et posée, lui fait face avec une assurance tranquille. Cependant, l'impossibilité de saisir leurs paroles me laisse dans un état de frustration grandissante, un sentiment d'être à la fois présent et pourtant éloigné de ce qui importe réellement. La distraction est telle que le colonel est contraint d'attirer mon attention de manière assez abrupte. Le claquement de ses doigts à proximité de mon visage me ramène brusquement à la réalité de notre conversation. « Milo ? Ah maintenant j’ai tout votre attention ! » Son ton, mi-amusé mi-reprochateur, souligne mon égarement. « Vous avez pu réfléchir à ma proposition ? Pilote dans l’armée de l’air, ce n’est pas rien… » La gravité de sa proposition me frappe de plein fouet, rappelant l'importance de cet échange. Être pilote dans l'armée de l'air est effectivement une opportunité exceptionnelle, une voie que j'ai longtemps envisagée avec un mélange d'admiration et de respect.

Devant le regard insistant du colonel, la gravité de la décision à prendre me frappe avec toute sa force. La proposition d'intégrer l'armée de l'air, avec toutes les opportunités et les défis qu'elle représente, est une perspective à la fois excitante et intimidante. C'est une chance de suivre un chemin qui a longtemps alimenté mes rêves, mais aussi une décision lourde de conséquences pour mon avenir personnel et professionnel. « Euuuh… Je… » Mes mots s'emmêlent, trahissant mon hésitation et mon conflit intérieur. La pression de prendre une décision rapide ajoute une couche supplémentaire d'urgence à une situation déjà complexe. « Vous avez encore un peu de temps mais donnez-moi vite une réponse, Milo ! » L'insistance du colonel, bien que compréhensible, ne fait qu'amplifier mon sentiment d'indécision. Il me tend sa carte, un geste symbolique qui matérialise l'opportunité qui m'est offerte. Tenir entre mes doigts ce bout de carton, c'est comme tenir une clé vers un avenir possible, un monde de responsabilités accrues et de nouvelles aventures. Cependant, ce n'est pas une décision à prendre à la légère, ni en l'absence de réflexion approfondie. Je prends la carte avec une certaine révérence, conscient de ce qu'elle représente. « Merci, colonel. Je vous donnerai une réponse dès que possible. » Ma voix, bien que toujours hésitante, porte ma détermination à considérer sérieusement cette proposition. C'est un carrefour dans ma vie, un moment où chaque choix peut définir le cours des événements à venir. Alors que le colonel s'éloigne, me laissant avec ses attentes et sa carte, mon esprit se tourne inévitablement vers Cassia. Comment cette décision pourrait-elle influencer notre relation ? Suis-je prêt à entreprendre un tel engagement alors que mon cœur est déjà engagé ailleurs ? La balance entre la passion professionnelle et la vie personnelle n'a jamais semblé aussi difficile à équilibrer.

Dès que je m'extrais de la conversation avec le colonel, l'urgence de rejoindre Cassia me pousse à travers la foule. La scène qui se déroule devant moi, Cassia engagée dans une interaction avec Lou, m'attire comme un aimant. Il y a quelque chose dans l'atmosphère entre elles qui éveille mon instinct protecteur. Sans hésiter, je me fraye un chemin à ses côtés, glissant ma main dans la sienne avec une familiarité réconfortante. La présence de Lou, avec son air à la fois charmeur et provocateur, suscite en moi une méfiance instantanée. Bien que je reconnaisse ses qualités, son penchant pour l'impertinence et le jeu peut parfois basculer vers des eaux plus troubles. « Tout va bien mon Amour ? » Ma voix, teintée d'une douceur délibérée, porte en elle un message clair destiné à Lou, marquant sans équivoque l'unicité et la profondeur du lien qui nous unit, Cassia et moi.

En insistant sur le terme « mon Amour », je cherche non seulement à rassurer Cassia, à lui montrer que je suis là, entièrement à sa disposition, mais aussi à signaler à Lou qu'il est temps pour elle de se retirer, de nous laisser poursuivre notre soirée en paix. C'est une invitation subtile, mais ferme, à respecter notre espace, une déclaration que, quelles que soient ses intentions, Cassia occupe une place centrale dans ma vie, une position que rien ni personne ne saurait ébranler. Mon regard se pose sur Cassia, cherchant dans ses yeux une réponse, un indice de son état d'esprit face à cette intrusion. Je suis prêt à intervenir, à la défendre ou simplement à l'écouter, selon ce dont elle a besoin.

En venant à cette soirée avec Milo, je me doutais bien que notre chemin allait croiser celui de la fameuse Lou. Toutefois, ce à quoi je ne m’attendais pas c’est que cette dernière cherche expressément à venir nous parler pour faire plus ample connaissance. Je reste la plus courtoise possible bien que je ressentais une certaine animosité envers Lou. La jeune femme insiste pour discuter avec moi alors que Milo lui est attendu par un colonel pour un entretien imprévu. Je n’ai d’autre choix malheureusement que de suivre l’hôtesse de l’air. Cette dernière semble très curieuse quant à la relation que nous entretenons avec Milo. Lou emploi un ton des plus provocateurs à mon égard comme si elle voulait absolument que l’on rivalise toutes les deux. Et elle ne se cache pas de vouloir à nouveau flirter avec Milo. Cela me rend complètement dingue mais je ne peux décidément pas laisser mes émotions prendre le dessus. Mais je ne suis pas intimidée, je réponds avec une assurance et une certaine fermeté. Rectifiant rapidement que je connaissais sans aucun doute Milo beaucoup mieux qu’elle et en soulignant le fait que la nature de ma relation avec Milo ne la regardait absolument pas. Mes réponses ne semblent pas satisfaire Lou qui s’empresse alors de me défier ouvertement en me posant quelques questions sur Milo. Mon regard se durcit, les bras croisés je fais face à Lou « Il préfère dormir sur le dos à cause des douleurs qu'il subit depuis des années. Il préfère dormir sur le côté du lit le plus éloigné de la porte pour avoir un angle de vue plus dégagé au cas où… Il a une cicatrice sur son mollet gauche car il a voulu escalader une clôture étant plus jeune, il a trébuché et s’est ouvert avec le fil barbelé. Je le sais parce que j’étais avec lui ce jour là. » Je ne m’arrête pas, et décide de continuer sur ma lancée afin de lui montrer à quel point je connaissais bien et surtout mieux Milo qu’elle. « La cicatrice présent à son avant bras est dûe à une chute en vélo. Tout comme je sais qu’il déteste prendre l’ascenseur, que sa couleur préférée est le bleu marine. Et que le dix-neuf de chaque mois il peine à trouver le sommeil à cause de ce terrible accident... » dis-je sans jamais quitter Lou du regard. « Est-ce que cela te suffit !? » demandai-je la voix pleine d’amertume.

Sans m’en rendre compte, Milo était à mes côtés. Sa main vient se glisser dans la mienne. Mon regard se pose alors sur lui. Ce simple geste, sa simple présence avait le don de m’apaiser quelque peu. Le pilote de ligne me demande si tout va bien « Oui, tout va bien... » dis-je en posant mon regard à nouveau sur Lou. A ce moment même, un serveur arrive vers nous, un plateau à la main, nous proposant une coupe de champagne. Je me saisis de l’une des coupes avant d’ajouter « On fait plus ample connaissance. Mais je crois que Lou allait partir, elle est attendue ailleurs. C’est bien cela ? » dis-je dans une fausse question. A vrai dire, je l’incitais simplement de manière courtoise à aller voir ailleurs.

Alors que la tension semblait monter d'un cran entre Cassia et Lou, l'intervention opportune d'un serveur avec deux coupes de champagne apporte un bref moment de répit. Cassia, avec une élégance même dans l'agacement, s'empare d'une coupe, son émotion palpable dans le serrage de ses doigts autour du cristal. Je ne peux m'empêcher de trouver un certain charme dans son irritation, une intensité dans son être qui la rend encore plus irrésistible. Malgré cela, je remarque qu'elle ne réagit pas à l'affection particulière que j'ai mise dans mes précédents mots, un détail qui m'invite à la réflexion. Je laisse échapper un soupir, partagé entre la préoccupation et l'amusement, surtout quand Lou, finalement, décide de s'éclipser, nous laissant seuls. Une fois de plus, l'espace entre Cassia et moi se remplit d'une intimité retrouvée, bien que teintée d'une certaine tension non résolue. « Hmm… Je te sens… Enervée ce soir » j'aborde le sujet avec prudence, relâchant sa main pour attraper délicatement un petit four du plateau d'un serveur passant par-là, l'offrant comme un geste de paix, une invitation à laisser derrière nous l'agitation. « Tu veux qu’on sorte un instant pour en discuter ? » La proposition est douce, un appel à l'air frais, peut-être ce dont nous avons besoin pour dissiper le malaise et reconstruire notre bulle d'harmonie. Ma main, dans un geste suggestif, pointe discrètement vers la sortie, envisageant un havre momentané loin du tumulte de la soirée. Instinctivement je sais que c’est le moment d’arrêter notre petit jeu coquin. Je ne tiens pas à ce que Cassia se retrouve en difficulté ce soir.

Lorsque Cassia acquiesce à ma suggestion, un frisson d'allègement traverse mon esprit. Ensemble, nous nous frayons un chemin à travers la foule dense et les conversations animées, nous dirigeant vers la sortie. Le contraste entre l'atmosphère chargée de l'intérieur et la tranquillité de l'extérieur est immédiat, presque palpable. La porte s'ouvre sur une nuit étoilée, l'air frais enveloppant nos visages d'une caresse bienvenue. Nous avançons quelques pas sur le perron, suffisamment éloignés de l'agitation pour que le silence de la nuit nous enveloppe dans sa sérénité. Là, sous le ciel nocturne, l'intimité de notre échange retrouve son espace, sa raison d'être. Cassia, à mes côtés, semble peu à peu laisser derrière elle le poids de l'énervement, ses épaules s'abaissant doucement sous l'effet apaisant de l'air frais. « Ça va mieux ? » je lui demande doucement, ma voix basse se mêlant aux murmures de la nuit. Mon regard cherche le sien, espérant y lire un signe de détente, une trace de l'apaisement que cet instant est censé lui apporter. Le champagne, abandonné à l'intérieur, semble n'avoir jamais existé, notre présence ici et maintenant étant tout ce qui compte.

La fraîcheur de la nuit enveloppe le monde d'une étoffe veloutée, un contraste bienvenu après la chaleur des lumières et de l'effervescence intérieure. Le ciel, dégagé et majestueux, s'étend au-dessus de nous dans un vaste océan d'encre parsemé d'étoiles scintillantes. Chaque constellation raconte une histoire ancienne, témoignant de l'immensité et de la beauté mystérieuse de l'univers. L'air frais caresse la peau avec une délicatesse presque tangible, rappelant à chaque respiration la vivacité de l'instant présent. Le silence de la nuit, ponctué par le lointain murmure de la ville et le chant sporadique des créatures nocturnes, offre un contraste apaisant avec le tumulte de la soirée. C'est comme si le monde extérieur avait ralenti son rythme, invitant à un moment de réflexion et de calme introspection. Les odeurs de la nuit se mêlent en un bouquet subtil, où la fraîcheur de l'herbe humide se combine avec le parfum doux des fleurs nocturnes. Cassia tourne vers moi un visage éclairé par la douce lumière de la lune, et je peux voir dans ses yeux la tempête se calmer, remplacée par une mer plus tranquille. Nous partageons un sourire, un accord silencieux sur la beauté de ce moment de répit, un havre dans le tourbillon de la soirée.

Je venais d’entrer dans une longue tirade à l’égard de Lou pour lui prouver que je connaissais Milo beaucoup mieux qu’elle. Je n’avais aucun doute à ce sujet mais toutefois j’étais malgré tout surprise de me rendre compte que Lou aussi, de son côté, connaissait beaucoup de choses sur Milo. Des éléments assez personnels. Trop sans doute pour une simple conquête éphémère. Finalement, Lou prend congé. Milo souligne un certaine énervement émanant de moi. Mon regard se pose sur lui. Un air désolé peut sans doute se lire sur mon visage. Loin de moi l’idée de paraître désagréable mais sans vouloir me donner une excuse, Lou avait eu le don inné de m’agacer au plus haut point. « Non… Enfin si un peu. Excuse-moi ce n’est pas voulu... » dis-je en m’embrouillant moi même avec mes mots. Milo profite de la proximité d’un serveur pour attraper délicatement un petit four pour venir me le proposer. Ce geste, bien que simple et en apparence anodin me fait sourire. J’attrape le petit met délicatement avant de croquer dedans. Milo me propose de sortir un petit instant afin de pouvoir discuter. J’hésite un instant mais sans doute était-ce une bonne idée. J’acquiesce alors à sa proposition. Et sans perdre une seconde nous nous frayons un chemin jusqu’à la porte de sortie.  

Nous nous retrouvons sur le perron. Le contraste entre l’effervescence présente à l’intérieure de l’hôtel privé et le calme de l’extérieur est brutal. Mais apaisant. « Oui, beaucoup mieux. ». Ma main vient trouver la sienne. Le silence est maître mais il est bénéfique. Nous profitons de cet instant de tranquillité tout comme de la beauté du paysage que nous offrait cette nuit douce et clémente. Mon visage vient trouver refuse contre l’épaule de Milo. « Lou, ce n’est pas une conquête éphémère comme une autre, n’est-ce pas ? » demandai-je finalement au jeune pilote de ligne. Le fait qu’elle connaisse aussi bien Milo m’avait clairement fait comprendre qu’entre eux il y avait eu quelque chose de particulier. « Hey ! Les amoureux vous venez ? Le grand chef va commencer son discours ! » La voix de Clyde à quelques mètres de nous se fait entendre. Nos visages se tournent alors vers lui. Mon regard se pose sur Milo, et d’un léger signe de tête je lui fais comprendre que nous pouvions rentrer. La discussion avec Lou ne devait pas nous gâcher la soirée.

Dans la fraîcheur bienvenue de la nuit, nous profitons d'un moment de quiétude loin de l'agitation de la soirée. L'air extérieur, parfumé par le doux mélange de la nature nocturne et de la brise légère, nous enveloppe dans une bulle de sérénité. Nous partageons des confidences, des sourires, des regards qui disent plus que les mots ne pourraient exprimer, appréciant pleinement cet interlude dans le jardin éclairé par des lumières tamisées et le scintillement des étoiles au-dessus de nous. Le visage de Cassia trouve refuge contre mon épaule. J’embrasse son front en écoutant sa question, plus que justifiée par les circonstances : « Lou, ce n’est pas une conquête éphémère comme une autre, n’est-ce pas ? » J’ai conscience que tôt ou tard cette question deviendrait un sujet de discussion, mais c’est trop tôt. Je ne suis pas encore prêt à lui révéler la cruelle vérité qui nous lie.

Notre tranquillité est soudainement interrompue par l'apparition de Clyde, qui s'approche avec son énergie habituelle, mais porteur d'un message qui rappelle les obligations de la soirée. « Hey ! Les amoureux ! » lance-t-il avec un sourire qui trahit une légère hâte. « Le grand chef va commencer son discours ! » Sa présence, plutôt que de déranger, vient comme un rappel doux de la réalité de l'événement qui nous a rassemblés. Clyde, conscient de l'importance de ce que nous partageons, ne cherche pas à nous presser mais à s'assurer que nous ne manquions pas les moments clés de la soirée. « Le grand manitou a préparé quelque chose de spécial pour l'anniversaire de la compagnie. Vous ne voudriez pas manquer ça, n'est-ce pas ? » ajoute-t-il, son ton encourageant invitant plus qu'il n'ordonne.

Nous acquiesçons, reconnaissants envers Clyde pour ce rappel opportun. « Merci, Clyde. On arrive ! » je réponds, en exprimant notre gratitude pour l'interruption qui, en fin de compte, se révèle être un geste d'amitié. Cassia offre un sourire à Clyde, sa façon à elle de montrer son appréciation pour son attention. Alors que Clyde retourne à la fête, nous échangeons un regard complice, sachant qu'il est temps de réintégrer la célébration. Main dans la main, nous nous dirigeons vers l'intérieur, prêts à écouter le discours du PDG, à célébrer l'anniversaire de la compagnie, mais au dernier moment ma main retient celle de Cassia. « Tu te souviens de ce que je t’ai dit tout à l’heure ? Mon cœur t’appartient… » lui rappelais-je en embrassant le dos de sa main avant de pénétrer de nouveau dans l’hôtel particulier.

Un silence attentif s'installe peu à peu parmi les convives, captivés par la figure du PDG qui s'avance vers l'estrade. Son allure confiante et son regard bienveillant parcourent l'assemblée, rassemblant chacun sous l'égide d'une attention partagée. Tous nos regards se détournent dans sa direction alors que le mien ne quitte pas Cassia. Clyde, non loin de là, arbore un sourire en coin, anticipant les mots à venir. « Mes chers collègues, amis, et membres de notre grande famille aéronautique, » commence le PDG, sa voix emplie d'une chaleur authentique qui semble embrasser chaque personne présente. « Ce soir, alors que nous célébrons un autre anniversaire de notre compagnie, je tiens à exprimer ma plus profonde gratitude à chacun d'entre vous. » Il marque une pause, laissant ses paroles s'immerger dans le cœur de son auditoire, avant de poursuivre : « Grâce à votre dévouement, votre passion et votre excellence professionnelle, nous avons surmonté des défis, atteint de nouveaux sommets et continuons à repousser les limites de ce qui est possible dans le domaine aéronautique. » Un murmure d'approbation s'élève de la foule, un écho des sentiments partagés par tous. « Chaque départ, chaque vol, chaque atterrissage en toute sécurité... sont le résultat de votre travail acharné et de votre engagement. Vous n'êtes pas seulement des employés ; vous êtes les piliers sur lesquels repose notre succès. » Le PDG laisse son regard balayer l'assemblée, s'attardant un instant sur des visages familiers, soulignant l'importance de chaque individu dans le vaste écosystème de la compagnie. « Ensemble, nous avons construit une entreprise dont nous pouvons être fiers, une entreprise qui place la sécurité, l'innovation et l'excellence au cœur de tout ce qu'elle entreprend. » Il conclut son discours sur une note d'espoir et de vision partagée pour l'avenir : « Alors que nous regardons vers l'avenir, je suis convaincu que, main dans la main, nous continuerons à écrire les prochains chapitres de notre histoire. Une histoire faite de succès, d'innovations et de contributions significatives au monde de l'aviation. Merci à vous tous pour tout ce que vous faites. »

Un tonnerre d'applaudissements éclate, remplissant la salle d'une énergie renouvelée, reflétant la fierté collective ressentie par tous. Clyde, son sourire toujours présent, semble savourer la reconnaissance bien méritée, un sentiment d'appartenance et de réussite commune nous enveloppant tous dans une vague d'optimisme pour l'avenir.

Alors que les derniers échos des applaudissements pour le discours du PDG s'estompent lentement, laissant place à une ambiance chaleureuse et conviviale, je me fais attraper par Alex qui m’interpelle. Clyde, quant à lui, s'approche de Cassia avec un sourire amical et une démarche décontractée. Il y a dans son regard une lueur de compréhension et une pointe de malice, caractéristiques de son personnage toujours prêt à apaiser les tensions ou à partager un moment de complicité. « Cassia, » commence-t-il, sa voix empreinte d'une sincérité désarmante. « Je sais que les soirées comme celle-ci peuvent être un peu intimidantes, surtout avec tout le monde qui se demande qui est la nouvelle étoile à côté de Milo. » Sa manière de dire cela, légère et rassurante, vise à briser la glace, à instaurer un climat de confiance entre eux.

Il se penche légèrement vers elle, comme pour partager un secret, son expression se faisant plus sérieuse, mais toujours bienveillante. « Je veux juste que tu saches que Milo, malgré tout ce que tu as pu entendre ce soir, est quelqu'un de bien. Plus que ça, en fait. » Clyde marque une pause, cherchant les mots justes pour transmettre son message sans paraître trop intrusif. « Ce que je veux dire, c’est que je le connais depuis des années. J'ai vu passer beaucoup de personnes dans sa vie, mais je n'ai jamais vu Milo aussi investi, aussi épanoui qu'avec toi. » Son sourire se fait plus doux, encourageant, tandis qu'il observe Cassia pour s'assurer que ses mots portent. « Il parle de toi tout le temps, tu sais ? Et toujours avec tellement... d'admiration, de respect. C’est assez pour comprendre l’importance que tu as pour lui. » Clyde se redresse, son regard balayant la salle avant de revenir sur Cassia. « Alors, ne doute pas des sentiments de Milo pour toi. Ce qu’il ressent est réel, et c’est profond. Même s’il ne l’exprime pas comme tu le souhaites… »

Avec un clin d'œil complice et un dernier sourire encourageant, Clyde s'éloigne, laissant Cassia digérer ses paroles. Alors qu’il s'apprêtait à s'éloigner, il marque une hésitation, comme s'il portait encore en lui une révélation importante. Se retournant vers Cassia avec une expression soudainement plus grave, il semble peser ses mots avant de parler. « Cassia, il y a quelque chose que je pense que tu devrais savoir, à propos de Lou, » commence-t-il, baissant légèrement la voix pour que leur conversation reste confidentielle. Son ton sérieux capte immédiatement l'attention de Cassia, signalant l'importance de ce qu'il s'apprête à partager. « Lou... elle a eu, disons, une relation particulière avec Milo dans le passé. Rien de très sérieux, mais suffisamment pour qu’elle pense avoir une sorte de… droit de regard sur ses choix, » explique-t-il avec un mélange de réticence et de franchise. « Ce soir, elle s'amuse à te tester, à te pousser dans tes retranchements, pas forcément par méchanceté, mais parce qu'elle est... Lou. » Clyde jette un regard discret vers Lou, comme pour illustrer son propos, avant de revenir à Cassia. « Je ne dis pas ça pour que tu te méfies d'elle ou que tu lui en veuilles. C’est juste que... Milo a changé depuis qu'il est avec toi. Il est plus centré, plus heureux. Et certains d'entre nous, ceux qui le connaissent vraiment, le voient. » Il offre un sourire rassurant à Cassia, comme pour alléger la portée de ses révélations. « Ne prends pas trop à cœur ce que Lou peut dire ou faire. Elle cherche juste à comprendre ce changement chez Milo, à sa manière. Et, peut-être, à se prouver à elle-même qu'elle a encore de l'importance pour lui. » Clyde place une main amicale sur l'épaule de Cassia, en signe de soutien. « Ce qui compte, c'est que vous vous aimez. »

Clyde, après avoir partagé les nuances de la relation passée entre Lou et moi-même, semble percevoir l'ombre d'une question dans le regard de Cassia. Il comprend que, malgré ses explications, le cœur de l'histoire reste enveloppé d'un mystère qui ne peut être pleinement élucidé que par moi-même. Il se penche légèrement vers Cassia, adoptant un ton empreint de compréhension et de sincérité. « Écoute, Cassia, je sais que ce que je viens de te dire peut soulever plus de questions que de réponses. » Clyde marque une pause, son regard se faisant plus intense, comme pour souligner l'importance de ses prochains mots. « Milo t'expliquera tout en temps et en heure, j'en suis certain. Il n'y a personne de mieux placé que lui pour te parler de son passé avec Lou. » Il se redresse, offrant un sourire rassurant à Cassia. « Milo est quelqu'un de profondément honnête et loyal. Si quelque chose doit être dit, il te le dira, à sa manière et au moment opportun. Et crois-moi, il tient à toi plus que tout. Confidence, pour confidence, il a refusé d’être muté loin de toi… Mais chut, ne lui dis pas ce que je t’ai dit, il me jettera d’un avion sans parachute ! » Clyde laisse ces mots imprégner l'atmosphère, espérant transmettre non seulement son assurance quant à ma capacité à gérer cette situation délicate. « Laisse-lui le temps, et tu verras. Milo n'est pas du genre à laisser les non-dits s'immiscer entre lui et les personnes qui comptent pour lui. Surtout pas avec toi. » Puis il rajoute d’un ton plus léger « Et d'ici là, profite de la soirée, ok ? Ne laisse pas les ombres du passé gâcher le présent. » avant de rejoindre sa femme.

Enfin libéré de l'emprise de la conversation avec Alex, je ressens un soulagement palpable. Sa présence, bien que généralement appréciée pour sa convivialité et son esprit ouvert, m'avait retenu plus longtemps que je ne l'aurais souhaité, surtout compte tenu de la situation en cours avec Cassia. Un simple sourire courtois échangé avec Alex sert de conclusion à notre échange, une marque de respect mutuel entre collègues qui partagent plus qu'un lieu de travail, mais une passion commune pour l'aviation. Puis je me détourne, j’aperçois Clyde quitte Cassia, je traverse l'espace qui me sépare d’elle, mon regard empli d'une curiosité mêlée d'inquiétude. La soirée, riche en interactions sociales et en révélations inattendues, m'a rendu particulièrement attentif à son bien-être. « Tout va bien ? Je me tiens là, devant Cassia, ouvert et attentif, prêt à accueillir ses mots avec toute l'attention et l'empathie dont je suis capable.

Là, dehors, sous ce ciel magnifiquement étoilé je sentais l’énervement provoqué par Lou quitter peu à peu mon corps, mon être tout entier. La présence de Milo y était pour beaucoup également. Le pilote de ligne avait toujours eu ce don innée de m’apaiser naturellement. Toutefois, j’ose me lancer dans une interrogation toute particulière car celle-ci concernait Lou. Encore elle. Sa manière d’agir envers Milo et sa connaissance intime de ce dernier me faisait clairement penser que leur relation n’avait pas été si éphémère que cela. A défaut, il y avait eu vraiment quelque chose de particulier entre eux. Ma voix n’était pas colérique, loin de là. Elle était douce, je souhaitais simplement savoir. Rien de plus. La voix de Clyde nous interrompt. Apparemment le responsable de la compagnie aérienne ouvrait la soirée officiellement avec un discours. Pour moi, il n’était pas concevable que Milo loupe cette allocution. Alors d’un léger signe de tête je l’incite à entrer à nouveau dans la salle de réception. Main dans la main, nous nous dirigeons vers la grande porte d’entrée, puis avant de pénétrer dans la salle Milo marque un léger arrêt souhaitant me rappeler que son cœur m’appartenait. « Il m’appartient... » dis-je pour réaffirmer ses mots, accompagné d’un léger sourire qui s’intensifie lorsque les lèvres de Milo viennent déposer un doux baiser sur le dos de ma main.

La salle est à présent plongée dans un quasi silence, laissant ainsi le PDG de la compagnie monter sur la grande estrade et commencer son allocution. Les paroles de ce dernier étaient remplis de gratitudes, de fierté et de promesse pour l’avenir. Le discours fut bref mais très saisissant même touchant. Mon regard scrutait les alentours, chaque homme portant  l’uniforme de la compagnie semblaient d’autant plus fier après ce discours élogieux à leur égard. Le moment était assez émouvant. Et lorsque le PDG termina son discours, un tonnerre d’applaudissement éclata. Bien évidemment, mes mains applaudissaient  les mots prononcés mais aussi inconsciemment le dévouement sans faille de tous les pilotes de ligne présents ici, y compris celui de Milo.

A peine le discours terminé, les convives se mettent à se mouvoir assez rapidement et à reprendre leur discussion interrompue quelques minutes auparavant. Milo se fait interpeller par le même collègue que tout à l’heure. Je le laisse donc vaquer à leur discussion.Un sourire se dessine sur mon visage en apercevant Clyde venir vers moi. « Clyde... » Ce dernier tente de me rassurer sur l’effervescence de la soirée et sur la potentielle intimidation que cela peut provoquer. « C’est vrai. Mais ça me fait très plaisir d’être ici avec lui. Je sais que cette soirée est importante pour lui, pour vous tous... ». Clyde semble vouloir être bienveillant avec moi. Il vient ensuite essayer de me rassurer sur Milo et ses sentiments à mon égard. Je trouvais cela très prévenant de la part de Clyde. « C’est très gentil à toi de me dire tout cela. Vraiment... » je lui adresse un léger sourire sincère pour accompagner mes remerciements. Ses paroles me touchaient profondément. « Malgré ce que je peux entendre ici et là, je ne doute pas de lui. Je sais que ses sentiments sont sincères et même si parfois les mots manquent, il a de très belles manières de me prouver qu’il tient à moi. » Ses regards, ses baisers, les petites attentions qu’il avait régulièrement envers moi. Tout cela remplaçait les mots et c’était suffisant. Alors que Clyde semblait avoir terminé il se retourne une seconde fois vers moi. Pour me parler de Lou cette fois-ci. Toujours aussi sereinement et avec beaucoup de bienveillance il essaie de m’expliquer un peu la façon de fonctionner de la jeune hôtesse de l’air. Les paroles de Clyde me conforte dans l’idée que j’avais, concernant une relation particulière entre eux. Clyde revient donc en me rassurant sur le fait que Milo finira tôt ou tard à m’expliquer ce qu’il en est. Un léger rire émane de ma bouche quand Clyde me demande de ne pas avouer à Milo que ce dernier m’avait confié que Milo avait refusé d’être muté pour moi. « Je sais. Il parlera quand il se sentira prêt... ». J’étais vraiment surprise de toute cette bienveillance venant de Clyde, je le savais sympathique mais d’avoir pu parler un peu plus longuement m’avait clairement montré une autre facette de lui. Clyde me suggère de profiter de la soirée. « Oui d’accord, je vais profiter ne t’en fais pas. » Mais avant que le jeune homme ne reparte rejoindre sa femme ou une quelconque autre personne je l’interpelle à mon tour « Attends, Clyde... » Le pilote de ligne se retourne « Merci infiniment pour tout ce que tu viens de me dire. Ça me touche beaucoup. Et je voudrais que tu saches aussi que ça me rassure de savoir Milo à tes côtés, je sais qu’il peut compter sur toi et que tu es d’un soutien sans faille pour lui. » Ma voix se fait ensuite plus basse pour éviter que l’on soit entendus « Et je dois également te remercier pour l’avoir empêché d’aller beaucoup plus loin avec Andrew... » Ce dernier me gratifie d’un large sourire suivit d’un clin d’œil complice avant de repartir auprès de sa femme.

Milo réapparaît à mes côté s’empressant de me demander si tout allait bien. « Oui ça va. » dis-je en lui adressant un sourire radieux. Une de mes mains trouve naturellement la sienne alors que mes lèvres viennent déposer un tendre baiser sur ses lèvres « Tout va très bien même... » ajoutai-je heureuse, émue, et fière d’être là avec lui. Je lui vole un second baiser « Je discutais simplement un peu avec Clyde... Et toi ? Est-ce que la soirée se déroule comme tu le souhaites ? » demandai-je curieuse d'avoir son ressenti.

Cassia porte cette robe avec une prestance naturelle, la complétant par des accessoires choisis avec goût, comme un collier massif en or, qui met en valeur son cou et ajoute une touche d'opulence. Sa coiffure est un équilibre parfait entre structure et fluidité, soulignant les traits fins de son visage, tandis que son maquillage rehausse sa beauté sans effort, laissant transparaître son assurance. Je me mords la lèvre inférieure en l’observant silencieusement. Je ne désire qu’elle. Je ne veux être qu’avec elle. Les baisers que nous nous échangeons se teinte d’une promesse silencieuse alors que je baisse la tête. « Hmm… Elle se déroule presque parfaitement… » lui répondais-je faussement timide en activant de nouveau l’objet du délit, mais cette fois de manière plus prononcée. Au même moment un serveur nous tend une nouvelle coupe de champagne, nous nous en emparons alors que mes yeux ne quittent pas les siens. Je me rapproche d’elle, assez près pour que personne d’autre ne puissent nous entendre. « J’ai très envie de toi… » lui murmurais-je en lui tendant la main. « Mais… Pas tout de suite… Je ne t’ai pas assez torturé à mon goût. »

Même si nous sommes présents pour une raison officielle, je demeure bien plus intéressé et attentif à un moment plus intime. Le regard de Cassia se perd contre le mien. J’apprécie, dans un sourire silencieux, les spasmes qui se saisissent de son corps. Le bout de mon index se joue de son épaule dénudée. « Je crois que tu fais des envieuses ce soir… Lundi, j’imagine déjà les conversations de mes collègues féminines… » Ma voix se perd contre son oreille. Si nous étions seuls, je serais déjà en train de m’éprendre d’elle. Mais pour l’instant je me dois de rester sage, bien sage même. Ou presque… Si bien que j’intensifie davantage les sensations de l’objet du délit.

La soirée se pare d'un nouveau moment magique alors que je me tourne vers Cassia, un sourire anticipateur illuminant mon visage. « J’ai un petit cadeau pour toi… » Les mots s'échappent avec une douceur teintée d'excitation, révélant une surprise que j'ai soigneusement préparée pour elle. Avec un geste délicat, je plonge ma main dans la poche intérieure de ma veste pour en extraire une enveloppe élégamment cachée. La sensation du papier entre mes doigts, la conscience du contenu qu'elle renferme, ajoute à l'instant une dimension presque cérémonielle. Je la lui tends, son prénom délicatement calligraphié sur l'enveloppe captant la lumière de la salle.

L'anticipation dans ses yeux, le léger tremblement de ses mains alors qu'elle reçoit l'enveloppe, tout cela ajoute à l'atmosphère chargée d'une attente joyeuse. « Que contient-elle ? » pourrait-elle se demander. L'intérieur de l'enveloppe abrite un geste, un témoignage de mes sentiments et de mon désir de lui offrir le monde : un abonnement illimité pour voyager à bord de ma compagnie, à un prix symbolique, véritablement réduit.

L'idée des nombreuses boîtes de chocolat que j'ai offertes à l'une des assistantes de direction pour préparer ce cadeau spécial pour Cassia me traverse l'esprit, suscitant en moi un sourire amusé. Ce petit stratagème, bien que coûteux en termes de cacao et de sucre, ne représente qu'une goutte d'eau dans l'océan de mes intentions pour elle. L'effort paraît dérisoire comparé à la lumière qui illumine ses yeux à l'ouverture de l'enveloppe, une récompense inestimable pour chaque once d'effort dépensée. En me remémorant le moment où j'ai négocié ce privilège, je me souviens avec une pointe d'humour des allers-retours dans les bureaux administratifs, des discussions semi-sérieuses avec les assistantes, le tout enveloppé dans une ambiance de conspiration amicale. « Pour Cassia », ai-je répété comme un mantra. Mais, au fond, aucun sacrifice ne me semble trop grand lorsqu'il s'agit de lui offrir un présent qui symbolise non seulement la liberté de découvrir le monde, mais aussi ma dévotion inconditionnelle. Ces petites boîtes de chocolat, métaphores sucrées de ma persévérance, ne sont qu'une infime partie de ce que je suis prêt à faire pour Cassia, pour voir ce mélange de surprise et de bonheur dans son regard. Rien n'est trop beau, ni trop compliqué, ni trop extravagant quand il s'agit de célébrer et de chérir sa présence dans ma vie.

La conversation avec Clyde, ou plutôt devrai-je dire les confessions échangées avec Clyde furent très fructueuses et riches en émotion. Le ressenti de Clyde qui, côtoyait énormément Milo à travers leur travail était très important à mes yeux. Et il ne faisait que conforter ce que je pensais quant aux sentiments de Milo. Malgré ce que je pouvais entendre ici et là, j’avais à présent l’intime conviction que le passé appartenait au passé. Et que mon histoire avec Milo elle, appartenait bel et bien au présent et au futur. J’avais également profité de cet échange avec Clyde pour le remercier d’être toujours là pour Milo. Dans le fond cela me rassurait de savoir que Milo pouvait compter sur un collègue mais aussi un ami de confiance en toute circonstance.

Milo avait apparemment terminé sa discussion avec son collègue. Je le rassure en lui assurant que tout allait bien. Lui retournant alors la question. Profitant aussi de l’occasion, pour le questionner sur la soirée. Le pilote de ligne semblait plutôt satisfait. Puis je sens soudainement l’objet en moi vibrer de manière plus intensive. Je retiens difficilement un léger gémissement, me mordant la lèvre délicatement. J’adresse un bref sourire au serveur avant de m’emparer d’une coupe de champagne. Milo quant à lui vient me murmurer à l’oreille ô combien il avait envie de moi. Ce qu’il ajoute ensuite me fait sourire « Tu sais un jour, je trouverais le moyen de me venger et de te torturer à mon tour.. » dis-je avec un voix amusée et plein de défi. Alors que Milo évoque une potentielle jalousie de la part de ses collègues féminines je peine à rester concentrée sur ses paroles quand je sens les vibrations s’intensifier davantage. Je ferme un court instant les yeux, comme si cela pouvait m’aider à me contrôler davantage. Je lance ensuite un regard tantôt amusé tantôt réprobateur à Milo. Ce dernier vient ensuite m’annoncer qu’il avait un présent pour moi. Mon regard se pose sur lui, intriguée. Milo sort alors une enveloppe de sa veste. Il me tend le morceau de papier sur lequel mon nom était calligraphié. Intriguée, je prends délicatement l’enveloppe entre mes doigts. Doucement, je viens alors ouvrir l’enveloppe afin de découvrir ce qu’elle contenait. A ce moment précis tout un tas d’interrogations traversaient mon esprit. Un papier, un document. Un abonnement illimité pour voyager à bord de la compagnie aérienne pour laquelle il travaille. Le prix étant presque dérisoire. Mon regard quitte le contenu de l’enveloppe pour se poser sur Milo. Mes yeux trahissaient déjà sans doute mes émotions. « Milo… » Je peinais même à trouver les mots. « C’est un cadeau magnifique... » dis-je finalement avec un regard pétillant de bonheur. « Tu n’aurais pas dû… Je ne sais pas comment te remercier... » dis-je presque gênée par ce geste magnifique de sa part. Je me doutais que tout ceci avait dû avoir un coût. Je me voyais déjà embarquer le week-end prochain pour venir le retrouver à New-York. Mes lèvres viennent alors trouver les siennes pour un baiser tendre et passionnée « Merci… merci infiniment » soufflai-je alors au creux de son oreille.

Comme il est délicieux d’apercevoir la femme que l’on aime murmurer se plaisir sans pouvoir le laisser imploser. Un sourire de satisfaction gagne mes lèvres alors que je les plonge dans une nouvelle coupe de champagne. Je porte à mes lèvres une coupe de champagne fraîchement servie, savourant la fraîcheur pétillante du liquide doré. Chaque bulle qui éclate est comme un écho de mon propre état d'esprit : léger, effervescent, et plein d'anticipation pour tout ce que la soirée a encore à offrir. Le goût riche et complexe du champagne se mêle à l'atmosphère électrique de la fête, amplifiant le sentiment de célébration qui nous entoure. « Ah oui ? Je demande à voir cela Mademoiselle Henderson… Sachez que moi aussi je peux m’amuser à vous torturez… » lui répondais-je en intensifiant au maximum l’objet du délit. Alors que la soirée se déploie autour de nous, un ballet de lumières et de sons, je ne peux m'empêcher de remarquer une certaine distance dans l'attitude de Cassia, une distraction inhabituelle qui l'entraîne loin de l'ici et maintenant. Sa présence à mes côtés est aussi réconfortante que mystérieuse ce soir, enveloppée dans une aura de pensées lointaines. Avec une pointe de curiosité teintée d’une fausse inquiétude, je m'approche d'elle, capturant son regard errant. « Que se passe-t-il, Mademoiselle Henderson ? Vous semblez bien… distraite ce soir. » Ma question, formulée avec une fausse légèreté, cherche à percer le voile de ses préoccupations, à l'inviter à partager ce qui trouble sa sérénité habituelle. Nos lèvres se retrouvent, lui permettant ainsi de lâcher un gémissement de plaisir contre mes lèvres.

La réaction de Cassia face à l'abonnement d'un an illimité pour voyager à bord de ma compagnie aérienne à un prix réduit est un spectacle qui réchauffe mon cœur. Ses yeux s'illuminent d'une lueur de surprise mêlée d'excitation, ses lèvres esquissent un sourire ému qui ne manque pas de capturer toute mon attention. C'est comme si, dans cet instant précis, je pouvais voir s'ouvrir devant elle un monde de possibilités, chaque destination une promesse d'aventure et de découverte. Pour Cassia, ce geste est perçu comme un cadeau grandiose, une preuve tangible de l'affection et de l'estime que je lui porte. Mais pour moi, offrir ce privilège, cette opportunité de s'envoler vers n'importe quel horizon, me semble être l'expression la plus naturelle de mon désir de la voir heureuse et épanouie. C'est un moyen de lui donner les clés du monde, de lui dire que, où qu'elle choisisse d'aller, mon cœur l'accompagnera. Ce contraste entre la grandeur du geste à ses yeux et sa simplicité aux miens souligne la profondeur de nos sentiments. Pour moi, aucune mesure n'est trop grande quand il s'agit de son bonheur. La voir ainsi émue, prête à embrasser les possibilités offertes par ce cadeau, me confirme que la valeur réelle de ce présent n'est pas dans l'abonnement en lui-même, mais dans ce qu'il représente : liberté, aventure, et l'assurance inébranlable de mon soutien dans sa quête personnelle d'expériences et de souvenirs. La gratitude qu'elle exprime, dans un souffle, dans un regard, transcende les mots. Le bonheur que je ressens en voyant sa réaction est un rappel puissant de l'importance de ces gestes d'amour, ces petites attentions qui, ensemble, tissent la toile de notre relation.

« Tu ne sais pas comment me remercier ? Vraiment ? » ma question se teinte d’ironie alors que je me rapproche d’elle. Ma voix diminue de plusieurs octaves, intensifiant cette confession « Tu n’as vraiment aucune idée ? » Puis je m’écarte très naturellement en la regardant fermer les yeux sous les spasmes de son corps. « Je vais devoir faire grève dans ce cas Mademoiselle Henderson… Combien de temps pensez-vous pouvoir tenir ? » Mes lèvres capturent de nouveau les siennes avant que je n’ajoute « Grève de baisers et de caresses également… »

La discussion que j’avais eu avec Clyde m’avait certes beaucoup questionné mais m’avait aussi rassurer, conforter concernant les sentiments de Milo. Alors que le pilote de ligne était revenu à mes côtés, je n’avais qu’une seule envie : lui sauter dessus et lui prouver lui dire ô combien je tenais à lui,  ô combien je l’aimais. Toutefois, vu les circonstances et le lieu où nous nous trouvions il était sans nul doute plus sage de se contenir. Je m’étais, pour le moment, contenter, de douces paroles et de tendres baisers. Milo quant à lui, se donnait un malin plaisir à intensifier la cadence de l'objet du délit de la soirée. Si jusqu'à maintenant je réussissais assez bien à prendre sur moi, c'était à présent plus compliqué. Et cela, Milo l'avait bien évidemment remarqué. Je tentais vainement de penser à autre chose, mais le plaisir que je ressentais embrouillait sans retenue mon esprit. Milo feinte l'innocence en me demandant ce qu'il se passait tout en soulignant le fait que je paraissais bien distraite. Nos lèvres se scellent alors en un tendre baiser, un léger gémissement réussit tout de même un s'échapper de mes lèvres. Mon visage près du sien, « C'est vous qui me perturbez quelque peu monsieur Davis ... » soufflais je légèrement. Ma réponse était brève mais explicite. Je préférais me concentrée sur autre chose pour ne pas perdre le contrôle.

Le présent que venait de m'offrir Milo était incroyablement beau et rempli de douces et futures aventures. Je me voyais déjà lui rendre visite à New-York, comme je me voyais déjà m'octroyer de futurs séjours à travers le pays où même en Europe. Grâce à cet abonnement Milo m'offrait tant de possibilité mais surtout il m'offrait la possibilité de voyager. Il savait que j'appréciais cela. Toutefois, le coût du transport était bien souvent un frein aux envies. Son cadeau me touchait profondément et je pensais même à trouver les mots pour le remercier correctement. Je ne savais même pas comment le remercier correctement. Un large sourire se dessine sur mon visage quand Milo reprend mes mots me demandant ensuite si je n’avais pas une petite idée de comment le remercier. Nos visages sont proches, mon regard plonge dans le sien rempli de malice et d’amusement « Si, j’en ai bien une mais je ne suis pas certaine que le lieu soit très approprié... » dis-je simplement, sachant que Milo savait parfaitement à quoi je faisais allusion. « Plus sérieusement Milo, merci infiniment. Vraiment... » dis-je profondément touchée par son geste.

Je sens mon corps se contracter légèrement. Je bois une gorgée de champagne pour tenter d’oublier la douce torture que m’infligeait Milo. C’est difficile. Quand ce dernier évoque l’idée de faire grève, je souris amusée « La question serait plutôt combien de temps toi tu penses tenir... » dis-je pour le taquiner un peu. « H’m… tu ne tiendrais pas plus longtemps que moi... » dis-je sur le ton d’un petit défi avant que nos lèvres ne viennent s’embrasser à nouveau. Ma main libre agrippe doucement la veste de Milo sous l’effet d’un énième spasme. Le baiser terminé, mes yeux se posent sur les siens. Un regard empreint de complicité, un regard amoureux.

Dans la douce lumière tamisée de la soirée, je la regarde plus que je ne la vois, Cassia, rayonnante, enveloppée dans une robe qui semble avoir été tissée à partir des rêves les plus doux et des désirs les plus ardents. La manière dont le tissu caresse chaque courbe de son corps, soulignant la perfection de sa silhouette, rend mon cœur fou, accélérant chaque battement comme si une mélodie sauvage y était jouée. Elle est là, devant moi, capturant chaque rayon de lumière, chaque regard, mais surtout, elle captive mon âme entière. La robe dessine chaque forme avec une précision exquise, une promesse de beauté pure qui ne demande qu'à être admirée, vénérée. Et tandis qu'elle se déplace avec une grâce qui lui est propre, chaque mouvement est un poème, chaque geste une strophe qui s'ajoute à son élégance. L'imaginer, dans l'intimité d'un moment volé au temps, se défaire lentement de cette parure, révélant peu à peu la peau douce qui se cache en dessous, devient une pensée obsédante. L'idée de glisser mes doigts le long des fermetures invisibles, d'assister au dévoilement progressif de son être, dans un acte à la fois tendre et chargé de désir, m'envahit.  Je me perds dans cette vision, où chaque pièce de tissu qui tombe au sol est un murmure de plus dans notre histoire, un secret partagé entre elle et moi. Imaginer la douceur de sa peau sous mes doigts, la chaleur de son corps se rapprochant du mien, c'est envisager un paradis terrestre où chaque caresse est une découverte, chaque baiser une révélation. Mais au-delà du désir, au-delà de l'attirance physique, c’est l’amour que je ressens pour elle, qui rend ces moments imaginés d'autant plus précieux. Cassia, dans toute sa splendeur, avec ou sans sa robe, reste l'étoile qui guide mon âme, le rêve éveillé auquel je souhaite sans cesse retourner.

Lorsque sa main s'agrippe aux revers de ma veste, je lis dans ses yeux et devine toute l'intensité du désir qu'elle ressent en cet instant. Ses doigts serrés sur le tissu, comme pour me rapprocher encore plus, parlent une langue que seuls nos cœurs comprennent. Je suis joueur, c'est dans ma nature. Peut-être même un peu trop par moments. Mais dans le tourbillon de cette intimité je ne peux me retenir de jouer avec son plaisir. Par moment je régule le niveau d'intensité afin de la laisser reprendre ses esprits, par moment je l'augmente. Cette alternance de sensation...la rend encore plus désirable qu'elle ne l'est.  Cassia, qui avec un simple geste, avec un regard, est capable de renverser l'ordre de mes priorités, de réaligner mon univers autour d'elle. Elle passera toujours en premier, avant mon plaisir, avant mes désirs, avant tout ce qui pourrait se dresser entre nous. C'est une réalité aussi immuable que le cours des étoiles dans le ciel nocturne.  « Quelque chose ne va pas, Mademoiselle Henderson ? » Je répète ma question, la fixant d'un regard si intense qu'elle ne peut qu'y lire le désir ardent qui me consume. À cet instant, il n'y a qu'une seule chose qui hante mon esprit : l'envie de nous retrouver seuls, loin de tous regards, de toutes contraintes. Je rêve de laisser mes lèvres explorer chaque parcelle de son être, de ressentir chaque battement de son cœur contre le mien, de m'imprégner de son essence jusqu'à ce que la distinction entre elle et moi commence à s'estomper.

« Moi ? Je vous perturbe ? » Je laisse échapper un sourire, le plus angélique possible, jouant innocemment avec les mots comme j'aime le faire. « Je ne comprends absolument pas pourquoi. Il est vrai que je provoque parfois cet effet sur la gente féminine ! » répondis-je, une lueur espiègle dans le regard. Ses lèvres trouvent les miennes dans un baiser qui semble apaiser le tumulte de nos âmes, un instant de calme dans la tempête de nos vies. « J’adore te voir ainsi… C’est très excitant ! » lui soufflais-je tout bas, une promesse flottante entre nous, mon souffle chaud frôlant son oreille. Je veux qu’elle sente combien elle m’atteint, comment elle se distingue des autres, malgré mon passé de séducteur. « Je crois que nous devrions nous amuser à pimenter certaines de nos soirées plus souvent… » L'idée même d'explorer de nouvelles facettes de notre relation, de briser la routine avec Cassia, me remplit d'une excitation anticipée.

Je suis heureux, vraiment. Voir l'étincelle dans ses yeux, le sourire qui illumine son visage à la vue de ce cadeau, aussi « modeste » soit-il, me remplit d'une joie indescriptible. Rien n'est trop beau, rien n'est trop grand pour elle. Elle mérite tout le bonheur du monde, et si je peux y contribuer, même de la plus petite des manières, alors j'ai réussi. « Et quelle sera ta première destination ? Le septième ciel ? » je lance, un sourire malicieux se dessinant sur mes lèvres. Ma question, teintée d'une arrière-pensée espiègle, flotte dans l'air, une invitation à l'aventure, à l'exploration de sommets inconnus. « Je connais le pilote de ligne idéal pour cette destination... Mais je me demande s'il serait à votre goût Mademoiselle Henderson. » Mon ton se fait taquin, jouant sur le double sens de mes mots. Derrière la légèreté de ma plaisanterie, il y a une offre sincère, un désir profond de l'emmener loin de tout, de la soustraire au poids du quotidien, ne serait-ce que pour un instant. « Tu n'imagines pas à quel point je suis heureux avec toi, Cassia... Tu me combles en tout point. » Lorsque je prononce ces mots, je mets un poids particulier sur le « en tout point », marquant chaque syllabe avec une intention claire. Je cherche à effacer le moindre doute, la moindre ombre qui pourrait avoir voilé son regard ce matin, suite aux mots empoisonnés d'Erin.

D'un geste qui se veut involontaire, mais qui est en réalité décidé et réfléchi, je laisse tomber ma serviette en papier. Alors que je m'abaisse pour la récupérer, je saisis l'occasion, aussi fugace qu'elle soit, pour effleurer du bout des doigts le galbe nu de sa jambe. C'est un contact léger, presque aérien, mais chargé d'un désir contenu. En me redressant, je capte son regard, cherchant à y lire l'impact de mon geste audacieux. « La question serait plutôt… Combien de temps tiendrons-nous ? Tu es aussi insatiable que moi… » je lui demande à mon tour, ma voix teintée d'une provocation douce. L'espace entre nous semble vibrer d'une tension palpable, d'un désir inavoué. La contrainte de ne pas pouvoir s'embrasser, de ne pas se toucher, s'apparente à un véritable supplice, une épreuve de résistance contre nos propres instincts. « J'ai très envie de vous... » Le murmure s'échappe de mes lèvres, un aveu chargé d'une promesse, un souffle qui se veut aussi doux que les caresses que je souhaite lui offrir. Chaque mot est pesé, destiné à la faire frissonner, à éveiller en elle une réponse à l'appel silencieux de nos corps. « Mais je suis aussi très joueur ce soir... Et si je me refusais à vous, Mademoiselle Henderson ? » La question, teintée de provocation, flotte entre nous, un défi lancé avec un sourire en coin. C'est une proposition malicieusement malhonnête, une invitation à un jeu de séduction où chaque refus, chaque retrait n'est qu'une étape de plus vers une inévitable capitulation, un crescendo de désir et de tension.

La douce torture que me procurait Milo à distance était parfois bien difficile à contrôler. Comme à cet instant. Alors que nous étions entrain d’échanger un baiser, mes doigts agrippent dans un geste incontrôlé la veste de son uniforme. Nos regards se croisent, nous parlons sans même prononcer un mot. Milo continue son petit jeu en me demandant si quelque chose n’allait pas. Je lui lance un regard réprobateur. « Non, tout va bien. Très bien même... » dis-je en soufflant légèrement pour garder mon self-control. Milo joue l’homme étonné quand je lui avoue qu’il me perturbe. Le pilote de ligne m’avoue apprécier me voir ainsi. « Je n’en doute pas... » Je me doutais bien que de son côté la scène était des plus plaisantes. Lorsque Milo propose de pimenter un peu plus souvent nos soirée je réponds par l’affirmatif d’un simple sourire.

Ravie, très heureuse même du cadeau, de cette liberté, que venait de m’offrir Milo, je range soigneusement l’enveloppe dans ma pochette qui me servait de sac à main pour la soirée. Le jeune homme me demande quelle sera ma première destination. Il joue sur les mots, cela me fait sourire de bon cœur. « C’est une proposition alléchante… Je suis certaine que ce pilote sera idéal pour cette destination... » dis-je en rentrant dans son petit jeu. « Plus sérieusement, je pense très prochainement me rendre à New-York pour commencer... » dis-je sans que mon regard ne quitte le sien. C’était une opportunité à ne pas manquer mais aussi la possibilité d’éviter à Milo ces longs et fatigants trajets qu’il faisait toutes les semaines. Ce que rajoute Milo me touche, me rassure davantage « Je suis très heureuse avec toi aussi tu sais. Je crois que je n’ai jamais été aussi heureuse même... » avouai-je le plus sincèrement du monde.

Bien que sérieux, Milo laisse tomber sa serviette à terre mais rapidement je comprends que cela n’était qu’un subterfuge pour venir caresser mes jambes du bout des doigts. Je frissonne légèrement face à cette caresse inattendue. Mon regard se pose à nouveau dans le sien. Nous étions en plein réflexion sur combien de temps nous pourrions tenir sans se sauter dessus et sur qui de nous deux était le plus insatiable. « Peut-être... » dis-je en laissant la réponse en suspens quant au fait que j’étais aussi insatiable que lui. Milo vient doucement me murmurer qu’il avait envie de moi. C’était une confession flatteuse, et puis depuis tout à l’heure Milo s’amusait à me torturer charnellement alors bien évidemment que moi aussi j’avais une folle envie de lui. « H’m… je crois bien que c’est réciproque. Malheureusement il va falloir encore attendre un peu. » dis-je un léger sourire aux lèvres. Puis le pilote de ligne, décidément très joueur ce soir, suggère de se refuser à moi ce soir. Mon regard capte immédiatement le sien. Mon pouce et mon index vienne doucement encadrer son menton rapprochant ainsi son visage du mien « Ce n’est pas une proposition envisageable monsieur Davis. Pas après ce que vous me faites subir depuis tout à l’heure... » dis-je tantôt amusée mais aussi très sérieuse. Je viens alors déposer mes lèvres sur les siennes pour l’embrasser tout en lui mordillant légèrement la lèvre inférieure pour lui faire comprendre ô combien je le dédisait et qu’il n’était pas question que je sois frustrée après tant d’émoustillement. Nous sommes ensuite interrompue par une annonce qui nous invite à rejoindre la table à laquelle chacun était attendu pour commencer le diner.

Ce petit jeu de séduction qui s’installe si naturellement entre nous est un aspect de notre relation qui m’a toujours captivé et charmé. Bien que mon cœur lui appartienne déjà totalement, Cassia parvient à me séduire davantage à chaque jour qui passe. Que ce soit à travers ses paroles empreintes d'esprit, ses gestes délicats ou simplement par la façon dont son regard se pose sur moi, elle éveille en moi un désir renouvelé et profond. « New-York ? Et pourquoi donc ? Y a-t-il quelque chose, ou quelqu’un de spécial que vous souhaitez visiter, Mademoiselle Henderson ? » je demande, insufflant à ma voix une curiosité teintée de malice. « Je vous aurais bien proposé de vous accompagner mais… » Là, ma voix s’affaiblit, laissant la place à une pause dramatique, tandis que mon esprit s'amuse à prolonger le jeu. « J’ai bien peur d’être déjà occupé, voyez-vous… Je compte passer beaucoup de temps avec ma femme. » Un sourire espiègle ourle mes lèvres, alors que je conclue sur un ton de confidence, « Mais chut… C’est un secret entre vous et moi ! » Je lui adresse un clin d’œil complice alors qu’une nouvelle révélation s’élève dans cet hôtel particulier.

« Tu es ma raison de vivre, Cassia » lui confessai-je, les yeux plongés dans les siens. Mes doigts trouvent les siens, les entrelaçant avec une douceur délibérée, comme pour souligner chaque mot prononcé. Dans un geste tendre, presque instinctif, le revers de mon pouce effleure son annulaire gauche, une surface lisse, encore vierge de tout symbole officiel d'engagement. Pour le moment. Ce simple contact, dénué de paroles mais lourd de promesses, évoque un futur possible, un horizon partagé que je me mets à imaginer avec une clarté étonnante. C'est un geste qui évoque tant de possibilités, d'un engagement que je rêve de formaliser, un jour, quand le moment sera parfait pour nous deux. Je la regarde, cherchant à lire dans ses yeux une réponse, un écho à la proposition silencieuse que mon geste implique. L'espace d'un battement de cœur, tout notre futur semble suspendu à ce contact, à cette conversation silencieuse entre nos âmes, où chaque geste, chaque regard est chargé d'une infinité de significations.

Sans surprise, Cassia réfute mes propos avec une détermination qui m'émeut. Pour elle, l'idée de ne pas succomber à la passion qui nous lie ce soir-là semble inconcevable. Sa main se lève, son index et son pouce saisissant délicatement mon menton, accentuant la fossette qui s'y dessine, un geste à la fois tendre et audacieux. Nos lèvres se frôlent dans une promesse non dite, un avant-goût du feu qui couve entre nous. Cassia, avec cette audace qui lui est propre, se plaît à me mordre doucement la lèvre inférieure, un geste taquin qui fait monter en moi une vague de désir irrépressible. Je reste là, immobile, captivé par l'intensité de son regard, par cette lueur de désir qui y brille, si claire et si puissante. Il n'y a plus rien autour, juste nous, dans ce moment suspendu où le temps semble se plier à notre volonté. Je suis amoureux. Ces mots résonnent en moi avec une force nouvelle, une évidence qui dépasse toutes les autres. Cassia, avec son audace, sa tendresse, son intelligence et sa passion, est l'incarnation de tout ce que j'ai toujours désiré, tout ce que j'ai toujours cherché. Son geste, simple mais incroyablement intime et excitant.

À mesure que les lumières de l'hôtel particulier prennent une teinte plus douce et intimiste, l'ambiance se transforme, enveloppant la soirée d'un voile de mystère et de promesse. Clyde, toujours le bon camarade, me donne une tape amicale dans le dos et esquisse un signe de tête, nous invitant, Cassia et moi, à prendre place autour de la table ronde. Dans un geste qui se veut protecteur autant que galant, je m'empresse de tirer la chaise pour Cassia, assurant son confort avant de penser au mien. Une fois que nous sommes tous installés, la chaleur enveloppante de la pièce commence à se faire sentir. Comme Clyde, je décide de retirer ma veste, un geste simple qui souligne le degré de détente et de familiarité qui caractérise cette soirée. Prenant soin de m'asseoir aux côtés de Cassia, sur son côté gauche, je veille à ce que nos mouvements soient complémentaires, et non pas entravés par notre proximité. Cette petite danse des positions, dictée par le fait qu'elle soit droitière et moi gaucher, est une preuve de plus de la manière dont nous nous adaptons l'un à l'autre, trouvant toujours le moyen de coexister harmonieusement malgré nos différences. Nos regards se croisent, porteurs d'une multitude de non-dits, de remerciements muets pour ces petites attentions qui tissent le quotidien de notre relation. Dans mes yeux, il n'y a que Cassia. Elle est le centre de mon univers, la seule présence qui capte toute mon attention. Les autres convives, l'opulence de l'hôtel particulier, tout s'efface devant l'éclat de son être.

Je ne cache pas à Milo que ma première destination sera sans nul doute New-York, et ce dès le week-end prochain. Milo feinte toujours l’innocence et me question quant à cette destination choisie « Il y a en effet une personne à qui je tiens beaucoup là-bas... Une personne essentielle à ma vie. » dis-je d’une voix douce et sincère. Milo continue son petit jeu m’avouant qu’il ne pouvais pas m’accompagner car déjà occupé à passer du temps avec sa femme. Mon sourire s’élargit sur mon visage « Oh… promis je garderai le secret... » dis-je en lui adressant un léger clin d’œil complice à mon tour.

Nos regards se noient littéralement l’un dans l’autre. Nos doigts à présent entrelacés ne se quittent désormais plus. Le pouce de Milo vient tendrement caresser mon annulaire gauche. Ce geste à priori anodin ne l’est pas. Cet annulaire gauche, contrairement au droit est vierge de tout bijoux, de tout symbole d’un engagement officiel. Mon regard dans le sien, une lueur de malice et de bonheur traversent mes yeux. Le léger sourire présent sur mes lèvres ne me quitte désormais plus. « Tu es ma raison de vivre, Cassia. » Ces mots me bouleversent, mon myocarde bat soudainement plus fort, plus vite. Il ne bat plus que pour Milo. Mon regard s’émerveille, il s’émeut clairement face aux paroles de Milo. « Si tu savais comme je... » Je t’aime. Non. Ce n’était pas le moment, ni le lieu. « Comme je tiens à toi, je ne peux imaginer mon quotidien sans toi... » avouai-je en continuant ma phrase en étant le plus naturelle possible, en espérant m’être bien rattrapé.

Tous les convives venaient d’être invités à rejoindre leur table respective pour commencer le dîner. Toujours au bras de Milo, je suis donc le jeune homme jusqu’à la table à laquelle nous étions attendus. Chaque table était merveilleusement et parfaitement bien dressées. Milo, en parfait gentleman tira la chaise sur laquelle je devais prendre place. Je le remercie d’un sourire avant de m’asseoir. Milo prend place à ma gauche. Clyde et sa femme était déjà installés. Une compagnie agréable pour le repas. En revanche, mon sourire s’estompe un peu en voyant Lou arriver à notre table. Toute souriante, elle s’installe en face de moi. Alors que son regard se pose sur Milo, je viens poser délicatement une main sur l’épaule du jeune homme afin de l’interpeller en silence. Son visage en face du miens je viens l’embrasser tendrement. Une fois le baiser terminé, je lance un léger regard en direction de Lou, en espérant qu’elle ait bien compris mon message subtil.

Je demeure suspendu à ses lèvres, chaque mot de Cassia résonnant en moi avec une intensité particulière. Sa phrase semble trébucher, hésiter, lorsqu'elle me confie, les yeux plongés dans les miens, qu'elle n'imagine pas son quotidien sans ma présence. Ce simple aveu, chargé d'émotions et de non-dits, fait naître sur mon visage un sourire amusé, un mélange de bonheur et d'anticipation pour ce qu'elle pourrait ajouter. Mais la suite se perd dans un silence chargé, laissant flotter entre nous un sentiment d'inachevé. Sans rompre ce silence, je la suis du regard, capturant chaque nuance de son expression, chaque hésitation dans son mouvement. Nous nous installons, le rituel de la soirée se déployant autour de nous dans une danse familière. Tel un gentleman de temps anciens, je lui tire sa chaise, un geste simple mais chargé de significations, de respect, et de tendresse

Mon regard balaye la table sur laquelle nous sommes installés. Au cœur de cet hôtel particulier, réservé spécialement pour célébrer l'anniversaire de sa compagnie aérienne, la table ronde où nous sommes installés se dresse comme le symbole d'un luxe discret mais indéniable. Baignée dans la lumière douce et dorée émanant des lustres délicatement ouvragés, la table brille d'un éclat subtil, reflétant le faste de l'établissement. La nappe en lin blanc, d'une qualité exceptionnelle, tombe en cascades fluides jusqu'au sol, son tissu lisse orné de motifs brodés qui captent la lumière. Au centre, un arrangement floral spectaculaire s'élève, composé de fleurs exotiques et de verdure luxuriante, émettant un parfum délicat qui se mêle à l'air chargé d'anticipation. La vaisselle, choisie pour son élégance simple et son raffinement, arbore des motifs délicats et des bordures dorées. Chaque assiette, chaque verre et chaque couvert sont disposés avec une précision d'orfèvre, promettant une expérience culinaire inoubliable. Les verres en cristal, taillés avec une finesse remarquable, scintillent sous la lumière, prêts à accueillir les vins et champagnes sélectionnés pour l'occasion. L'éclairage, habilement orchestré pour créer une ambiance à la fois intime et accueillante, met en valeur les visages des convives, leur offrant un éclat presque magique. L'atmosphère est celle d'un monde à part, où le temps semble suspendu, où chaque rire et chaque conversation sont des notes ajoutées à la symphonie de la soirée.

Je sens la main de Cassia se poser sur mon épaule, douce mais ferme, un geste simple qui capte immédiatement toute mon attention. Instinctivement, je me tourne vers elle, mu par un désir profond de veiller sur elle, de m'assurer que son bien-être est complet. C'est un réflexe, presque protecteur, qui me lie à elle, un fil invisible tissé de soin et d'attention mutuelle. À peine ai-je pivoté que ses lèvres trouvent les miennes, dans un baiser doux et enveloppant, un échange tendre qui semble suspendre le temps.  Je ne peux m'empêcher de répondre à son baiser, mes lèvres se mouvant contre les siennes avec une harmonie parfaite, un accord qui se joue instinctivement entre nous. Si nous étions seuls, emporté par l'intensité de ce moment, j'aurais sans doute déjà renversé la table, dans un élan de passion brûlante, désireux de me rapprocher encore plus d'elle, de réduire en cendres les distances et les conventions. Cette pensée, bien qu'impétueuse, révèle l'ampleur du feu qui nous unit, une flamme qui brûle avec force, même dans le cadre contrôlé et public de cet hôtel particulier. Mais ici, entourés de convives et dans l'éclat d'une célébration, ce baiser volé devient un trésor, une évasion secrète de désir contenu.

Dans l'éclat tamisé de l'hôtel particulier, le moment est suspendu entre Lou et moi, un voile de non-dits flottant dans l'air. Sa main dans la mienne est une ancre dans le tumulte des émotions qui m'assaillent. Je me tourne vers elle, prêt à laisser les mots qui me brûlent les lèvres enfin s'envoler. « Tu es… » Je commence, mais les mots sont à peine formés qu'un collègue, porté par une vague de camaraderie un peu trop zélée, nous interrompt brutalement. « Bon alors, Milo ! » Sa voix claque comme un coup de fouet, capturant l'attention de tous. « Alex m'a dit que tu étais venu accompagné. Je voulais le voir de mes propres yeux, je n'en croyais pas un mot ! » Son annonce, loin de toute discrétion, fait de notre table le centre de toutes les attentions, nos collègues plongés dans un silence presque religieux nous dévisageant avec curiosité. « Bon… J'ai comme l'impression que je vais en entendre parler pendant des mois… » je murmure, plus pour moi-même que pour quiconque, sous le poids des regards et des attentes pesant sur mes épaules. Puis, dans un élan spontané, je me lève et saisis une petite cuillère, la faisant résonner contre mon verre. Le tintement cristallin attire l'attention de tous, annonçant un moment de révélation. « Comme Alex a certainement pu vous le dire, » mon regard balayant l'assemblée avant de se fixer sur Alex, « Pour la première fois depuis que je travaille à vos côtés, je ne suis pas venu seul. Désolé, Mesdames, mais ce soir, je suis accompagné de ma femme, Cassia. » Les mots, empreints d'une fierté tranquille, érigent une barrière invisible nous protégeant des curiosités environnantes. « J'espère avoir répondu à toutes vos questions. Je vous souhaite à tous un bon appétit et une excellente soirée ! » Ai-je, par ces mots, officiellement confirmé notre relation ? Absolument. En reprenant ma place, je perçois les tensions s'évaporer, remplacées par un murmure d'approbation et de félicitations dispersées à travers la salle.

A présent installés autour de la table ronde parfaitement dressée et prête à accueillir le dîner qui serait servi ce soir, j’ai malgré tout une légère déception en voyant Lou s’installer à cette même table. L’ignorance était sans doute de mise, et puis les paroles de Clyde me revenaient en tête. Je ne devais pas rentrer dans le jeu malsain de l’hôtesse de l’air. Toutefois, je décide de lui faire passer un message silencieux en venant offrir un tendre baiser à Milo alors que son regard ne quittait pas le pilote de ligne. Le principal intéressé semble apprécié mon baiser, malheureusement nous sommes interrompu par un collègue de Milo. Ce dit collègue semblait surpris que Milo ne soit pas venu seul à cette soirée. Il m’adresse alors un regard et me salue, à mon tour donc, j’en fais de même. Je m’attendais à ce que Milo réponde simplement que oui il était en effet venu accompagné. Mais contre toute attente, le pilote de ligne se lève de sa chaise et attrape une petite cuillère qu’il fait résonner sur son verre en main. Bien évidemment l’effet est immédiat, l’attention est porté sur lui dans la seconde. Milo décide donc d’annoncer officiellement qu’il n’était en effet pas venu seul mais accompagné de sa femme. Mon regard balaye rapidement l’ensemble de la salle, certes un peu gênée je ne pouvais pas le nier. J’adresse quelques sourires à certains convives dont mon regard croisait le leur. Bien que légèrement intimidé je ressentais malgré tout une grande fierté à être à ses côtés ce soir, et cette appellation une fois encore me plaisait beaucoup. Milo finit par souhaiter un bon appétit et une bonne soirée à tous, clôturant ainsi sa petite annonce inattendue. Mon regard croise alors celui de Clyde qui m’adresse un clin d’œil complice. Les discussions reprennent leur cours. Je me penche délicatement vers Milo « Au moins, le message est passé auprès de tous.. Et de toutes... Mon cher mari...» dis-je légèrement amusée mais aussi et surtout touchée par l'initiative et les paroles de Milo.

Rapidement, les serveurs arrivent à l’unisson pour servir le plus vite possible les assiettes contenant l’entrée. L’orchestre commence alors à jouer de manière assez discrète pour ne pas déranger les conversations qui animaient les différentes tablées. Alors que nous étions en pleine dégustation et que tout le monde à table était occupé soit à manger soit à discuter avec son ou sa voisine de table, je m’adresse à Milo « Est-ce que tout à l’heure tu ferais l’honneur d’accorder une danse à ta femme ? Ou devrais-je plutôt dire à ton amour ? » dis-je en parlant de moi bien évidemment, réutilisant le surnom affectueux qu’avec utilisé Milo tout à l’heure à mon égard.

L'instant semble suspendu, une bulle hors du temps où ma propre réaction à l'interpellation de tout à l'heure me paraît aussi naturelle qu'inattendue. Chaque seconde qui s'écoule apporte son lot de réalisation, une prise de conscience aiguë de ce qui vient de se passer. Moi-même, je suis surpris par l'ampleur de mon geste, par cette assurance soudaine qui m'a poussé à déclarer ouvertement mon engagement envers Cassia devant tous nos collègues et amis. La nécessité d'un verre d'eau fraîche se fait sentir, une tentative de calmer l'émoi qui m'agite. Ai-je vraiment, sans préméditation, officialisé ma relation avec Cassia aux yeux de tous ? La question tournoie dans mon esprit, à peine formée qu'elle est déjà interrompue par la voix de Cassia. Ses propos attire mon attention, me ramène au présent, me rappelle pourquoi cette impulsivité s'est manifestée avec une telle force. L’atmosphère demeure chargée d'une énergie presque palpable, témoignant des émotions et des questions qui s'entrechoquent dans nos esprits. Sa voix, quand elle m'interpelle, agit comme un ancrage, me tirant hors de la tempête intérieure qui me ravage depuis ma déclaration impromptue. « Oui… semble-t-il… », ma réponse s'échappe, presque involontaire, alors que je réalise l'ampleur de ce que j'ai fait. Mes yeux s'écarquillent, non seulement à cause de la surprise de mon propre acte, mais aussi en réponse à la manière dont Cassia vient de m'appeler, une nouveauté dans son ton qui ajoute une couche supplémentaire d'intensité à cet instant déjà chargé. Trop d'émotions m'envahissent, une cascade de pensées et de questions qui se bousculent sans que je puisse les ordonner. La situation est surréelle, comme si nos vies avaient soudainement bifurqué sur un chemin que ni elle ni moi n'avions anticipé.

Alors que je cherche ses mains, cette connexion physique qui, je l'espère, pourra apaiser le tourbillon d'émotions qui m'entoure, je me trouve soudain engagé dans une promesse dont la portée semble dépasser mes intentions initiales. « Cassia, je... » Les mots s'effilochent, se perdent dans l'air chargé entre nous, alors que je tente de naviguer dans le tumulte de mes pensées et sentiments. Lorsqu'elle parle de danser, sa voix s'infiltre dans ma confusion, claire et forte, une bouée dans l'océan de mes doutes. « Une danse à ma femme… à mon amour… » Ses mots résonnent en moi, une écho à mes propres pensées, à ce désir profond de l'unir à moi devant le monde entier. Et pourtant, alors que je répète ses mots presque sans y penser, une crainte s'immisce en moi – ai-je mal interprété son invitation ? « Oui…oui…mon amour. » Les mots s’éclipsent d'entre mes lèvres, presque mécaniquement, un assentiment à ce que j'espère être une simple danse, et non une précipitation vers une étape pour laquelle je ne suis pas tout à fait prêt. La possibilité d'une demande en mariage me traverse l'esprit, semant une brève panique. Pourtant, en la regardant, toute crainte semble s'évaporer. Je suis véritablement perturbé, projeté hors du temps, naviguant dans un espace où seuls nos cœurs semblent battre en synchronie.

L'atmosphère entre nous est encore saturée de l'échange récent, chaque pensée et chaque émotion flottant dans l'air comme des particules lumineuses invisibles, lorsqu'un changement discret mais notable se produit dans l'ambiance du restaurant. Les serveurs, dans une harmonie élégante et discrète, se faufilent entre les tables avec une grâce professionnelle, apportant avec eux les promesses d'un repas mémorable. Notre conversation, encore suspendue dans le non-dit et l'émotion brute, se met en pause tandis que notre attention se détourne momentanément vers eux.

Avec une synchronisation presque parfaite, les assiettes sont déposées devant nous, révélant les entrées que nous avions presque oubliées dans le tourbillon de notre dialogue. Face à moi, une assiette artistiquement dressée présente un saumon gravlax d'une couleur orangée vibrante, sa surface luisant sous l'éclairage tamisé du restaurant. À côté, une crème d'aneth citronée, sa teinte pâle contrastant joliment avec le saumon, promet une fraîcheur qui s'accorde parfaitement avec le fumet délicat du poisson. Le parfum subtil qui s'élève de l'assiette invite à une pause, à un moment de répit dans notre conversation chargée. Je regarde Cassia, captant sa réaction au visuel et à l'arôme invitants de nos plats. Un sourire se forme sur ses lèvres, une appréciation silencieuse qui semble alléger l'atmosphère. « Ça a l'air incroyable, n'est-ce pas ? » lui demandai-je, une tentative de briser la glace, de revenir à un moment de normalité après l'intensité de nos échanges précédents. Les premières bouchées sont une révélation, le mélange parfait de textures et de saveurs. Le saumon, avec sa douceur presque sucrée, complémenté par la piquante fraîcheur de la crème d'aneth citronée, crée une harmonie en bouche, une métaphore délicieuse de l'équilibre que nous cherchons à atteindre dans notre relation.

Clyde, avec son sens de l'humour infaillible et son œil pour les moments chargés d'émotion, ne manque pas de saisir cette occasion pour me taquiner. « Alors il est pour quand le mariage ? » Sa remarque sur le mariage me prend par surprise, provoquant une réaction immédiate, un mélange de gêne et d'amusement.
« Arrête... A la fin de la soirée, je vais finir à Las Vegas, dans une chapelle avec un sosie d'Elvis Presley ! » Ma réplique, bien que teintée d'exagération, traduit la tornade d'émotions qui m'habite : une combinaison d'excitation, de nervosité et d'une pointe de peur à l'idée de sauter dans l'inconnu. Le moment est allégé lorsque l'un des serveurs s'approche de notre table avec une bouteille de vin blanc, un choix parfait pour accompagner notre repas à base de poisson. Je prends l'initiative de servir nos verres, un geste qui me permet de retrouver une contenance, de jouer le rôle de l'hôte attentionné, tout en repoussant, même brièvement, les pensées vertigineuses sur l'avenir.

Mon attention revient rapidement sur Cassia, le point d'ancrage dans la tempête de cette soirée. « J'ai très envie d'être au dessert ! » La proximité de notre intimité, renforcée par le contact discret mais chargé de ma main sur sa jambe, ravive en moi cette assurance, cette facette séductrice de Milo qui m'a longtemps défini. C'est là, dans cet échange de confidences et de caresses furtives, que je retrouve ma véritable essence, le frisson de l'instant partagé avec Cassia, où tout semble possible.

Après sa déclaration certes inattendue mais touchante de notre engagement l’un envers l’autre, Milo semble lui même surpris. Il est évident que tout ce ci n’était en rien prémédité, le jeune pilote de ligne devait sans doute en avoir eu un peu assez que nombreux de ses collègue vienne le tanner sur le fait qu’il était venu accompagné ce soir et non seul, comme d’habitude. La déclaration faite, la soirée reprend son cours. Le message était apparemment passé et nombreux de ses collègues et amis semblaient heureux pour Milo.  Et Alors que la mélodie de l’orchestre se fait doucement entendre en arrière plan, une idée me vient en tête. Danser. Bien évidemment par tout de suite alors que nous sommes en plein dégustation du premier plat qui vient de nous être servis, mais plus tard dans la soirée. Je demande donc à Milo si il me ferait l’honneur de m’accorder une danse un peu plus tard. Sur un ton un peu espiègle j’avais fait exprès de réutiliser les deux termes avec lesquels il m’avait désigné au cours de la soirée : sa femme et son amour. Toutefois, ce dernier semble quelque peu ailleurs. Regrettait-il ses paroles ? Ou alors peut-être que je n’aurais pas dû venir le taquiner en reprenant les mots affectueux qu’il m’avait donné un peu plus tôt. Cela faisait sans doute beaucoup pour Milo. Nos mains entrelacées, nos regards ne se quittent plus, une conversation silencieuse dont nous seuls avions le secret. Mon regard tente par tous les moyens de savoir sir Milo va bien. Ma main se resserre légèrement comme pour rassurer le jeune homme de tout malaise, de tout malentendu.

Notre échange silencieux est interrompu lorsque les serveurs vienne poser avec une dextérité et une rapidité incroyable les assiettes contenant le premier met de la soirée. Une assiette magnifiquement dressée, un plat raffiné : un saumon gravlax accompagné de sa crème d’aneth citronnée. Tout le monde a l’air d’apprécier le visuel. Le goût devait sans doute être attendu aussi. Un sourire aux lèvres je réponds à Milo « Oui, ça a l’air vraiment délicieux... » Et ça l’était. Les convives présents autour de la table complimentait déjà le plat d’exception qui venait d’être servi. Tout était fin, les saveurs étaient équilibrés à la perfection. Clyde, soudainement, pose une question taquine sur le mariage. Milo semble quelque peu gênée mais ne perd pas pied, il répond sur le ton de la plaisanterie. Le voir à nouveau sourire me rassure sur son bien être actuel. Et quand je le vois prendre l’initiative de servir le vin à notre table, je suis d’autant plus rassurée. Milo assis à mes cotés, pose sa main délicatement sur ma jambe. Sa remarque quant au fait de voir être au dessert me fait sourire. « J’ai comme l’impression que tu manques un peu de patience ce soir... » dis-je pour le taquiner alors que le plus discrètement du monde ma main vient se poser sur la sienne afin de faire remonter cette dernière le long de ma cuisse, passant sous le tissu de la robe qui était fendu sur toute la longueur de la robe au niveau des jambes.

La soirée s'étire, enveloppée dans la douceur de l'instant, et peu à peu, je me laisse aller à la détente, une tranquillité gagnée de haute lutte contre les remous de mes émotions. La présence de Cassia à mes côtés joue un rôle central dans ce processus, apportant un calme réconfortant qui semble apaiser les eaux agitées de mon esprit. Le son de sa voix, quand elle m'appelle ainsi, résonne en moi comme une mélodie douce et familière. Alors que nous nous délectons de notre entrée, le saumon gravlax se fondant sur nos langues avec sa promesse de fraîcheur et de délicatesse, ma main cherche et trouve plusieurs fois la sienne sous la table. Je me surprends à presque oublier la présence des autres autour de nous, absorbé par l'intensité de ce que je ressens pour Cassia.

Lou, bien que témoin de ces échanges intimes, garde une attitude détachée, marquée par des sourires et une amusement léger. Nos regards se croisent à l'occasion, échangeant une compréhension muette qui témoigne d'une maturité et d'un respect pour la situation. Il y a une reconnaissance tacite que, malgré le passé, le présent n’appartient qu’à Cassia et moi-même. Cependant, dès que mon attention croise à nouveau celle de Cassia, le reste du monde s'efface. Il y a quelque chose dans son regard, une lumière qui semble guider mon chemin. Dans ces moments, je ne suis plus Milo le séducteur, ni même Milo le pilote, confronté aux turbulences du ciel. Je suis simplement Milo, son Milo.

La remarque de Cassia, teintée d'un doux reproche sur ma prétendue impatience, suscite en moi un amusement chaleureux. Sa perception n'est pas erronée; l'anticipation du dessert, de ce moment plus sucré, plus intime que j'envisage avec elle, fait effectivement battre mon cœur un peu plus fort. Sa suggestion, qu'elle doute de ma capacité à attendre, est un jeu auquel je me prête volontiers.

«Je peux être très patient... Et vous qu’en est-il, Mademoiselle Henderson ? » Ma question, teintée d'une curiosité amusée, est un renvoi de balle dans notre échange flirtant. Sa réponse, toutefois, n'est pas verbale. Sa main remonte le long de ma main, puis le long de sa jambe fuselée, un geste audacieux qui frôle l'interdit. Sous les plis de sa robe, elle guide ma main discrètement, un secret partagé au milieu de l'agitation du restaurant. Tout en faisant mine de rien pour ceux qui nous entourent, je suis pleinement conscient de la tension électrique qui nous lie, un courant invisible mais palpable. Ce jeu de séduction, sous le regard inattentif des autres convives, ajoute une couche d'excitation à notre soirée déjà chargée d'émotions. La complicité dans son regard, l'invitation tacite à explorer les limites de notre audace en public, me rappelle pourquoi ces moments avec Cassia sont si précieux. Ce soir, chaque geste, chaque regard partagé ajoute un fil supplémentaire au tissu de notre relation, complexe et riche. Et tandis que nous jouons ce jeu, flirtant avec les limites de ce qui est convenable en public, ce dessert anticipé n'est qu'une métaphore de notre désir de partager des moments encore plus intimes, de savourer la douceur de l'intimité que seule la fin de la soirée pourra nous offrir.

Cassia, par son audace et sa volonté de flirter avec les limites, confirme son désir de jouer, de s'aventurer sur ce terrain délicat et excitant. Je reconnais et j'embrasse pleinement ce défi. Sa confiance et sa volonté de s'engager dans ce jeu m'assurent que je suis l'homme pour elle, dans tous les aspects de cette phrase. « Je t'ai promis que tu ne le regretteras pas... et je tiens toujours parole... » Ces mots, murmures à peine audibles au milieu du brouhaha environnant, se teinte d’une promesse de plaisir. Lorsque je lui ai assuré que je ne franchirais pas ses limites concernant notre jeu et l'utilisation de l'objet du délit, il s’agissait d’une promesse de respect, de consentement et de confiance.

Scène intime:

Bien que l’idée de pimenter la soirée était venue de Milo, je ne peux pas nier que je m’étais prise au jeu. Si bien, que là à table, alors qu’il évoquait son envie de passer au dessert je décidais de jouer un peu avec lui à mon tour. Le taquinant déjà dans un premier quant au fat qu’il n’était pas très patient. « Moi ? Mais je suis la patience incarnée... » dis-je d’un air faussement sûr de moi. Ma main  était venu se poser sur la sienne afin de faire remonter cette dernière le long de ma cuisse, passant sous le tissu de la robe qui était fendu sur toute la longueur de la robe au niveau des jambes. Bien évidemment, Milo accepte bien volontiers ce petit jeu mis en place. Le pilote de ligne me rappelle alors sa promesse de tout à l’heure et cela me fait doucement sourire. Pour le moment il est certain que je ne regrettais rien. La main de Milo caressait doucement ma jambe dénudée. Cette dernière remonte doucement mais sûrement. Nos regards se croisent. Mon regard trahit amplement le désir que j’éprouve pour lui à ce moment là. Soudainement je sens le rythme de l’objet de ma torture s’intensifier. Je prends sur moi, difficilement. Le bout des doigts de Milo effleurant doucement ma lingerie n’arrangeait rien. Il ne me ménageait clairement pas. La voix de la femme de Clyde me sort de mes pensées. Je me tourne alors vers elle lui offrant un doux sourire « Oui c’est exact. C’est en effet un métier assez épuisant, surtout avec le rythme des horaires mais c’est aussi très passionnant et gratifiant. Et toi, je crois avoir entendu que tu étais architecte d’intérieur? Ça doit être fascinant... » Je tente tant bien que mal de tenir la conversation « Oui c’est bien cela. Et oui ça l’est, j’ai la chance d’adorer mon métier, c’est très épanouissant. » Soudainement je sens les doigts de Milo commencer à m’infliger une douce torture. Surprise, je pense dans un premier temps qu’il allait vite s’arrêter mais il n’en était rien. Si bien que le plaisir que je ressens se fait de plus en plus fort, je suis prise d’un léger spasme. Par réflexe je croise légèrement les jambes mais mon mouvement n’est pas très contrôlé ? Et mon genou cogne légèrement sous la table « Aie... » La femme de Clyde se retourne vers moi « Est-ce que tout va bien ? » je lui adresse un léger sourire « Oui oui, ce n’est rien. » dis-je en portant mon verre de vin à mes lèvres. Je sens alors l’intensité de l’objet du délit augmenter à nouveau. Je commençais à sentir que j’avais plus en plus de mal à tenir en place. Fort heureusement, l’entrée terminée, les serveurs se mettent à débarrasser, et certains convives en profitent alors pour se lever, aller discuter à nouveau, certains sortent pour prendre un peu l’air. « Excusez-moi » dis-je le plus naturellement possible. Je me lève alors et prends la direction de la sortie afin de prendre un peu l’air mais surtout de me retrouver un peu seule pour éviter tout débordement.