Le vent hurle avec une violence inouïe, chaque rafale nous secoue sans relâche, tentant de nous projeter contre l'éolienne en flammes. L'hélicoptère semble à la merci des éléments, tanguant sous les assauts du vent qui s'engouffre avec une fureur déchaînée. La tempête s'intensifie, le ciel est d'un noir déchiré par des éclairs qui illuminent sporadiquement la scène, projetant des ombres mouvantes et menaçantes sur l'éolienne. La pluie, quant à elle, s'abat avec une telle force qu'elle semble vouloir nous submerger, chaque goutte frappant la carlingue de l'hélicoptère comme une multitude de petites aiguilles glacées. Je m'efforce de rester concentré, chacun de mes mouvements devenant plus calculé, plus précis, malgré la fureur de la tempête qui rugit autour de moi. Les rafales de vent cherchent à me déstabiliser, et la chaleur étouffante des flammes à proximité me rappelle à chaque instant la gravité de la situation. Le rugissement du feu et les hurlements du vent se mêlent en une cacophonie assourdissante, et chaque seconde semble s'étirer indéfiniment. Mes doigts glissent sur le métal froid du câble, cherchant désespérément à le libérer, jusqu'à ce que finalement, dans un claquement sec, le crochet se détache. Ce son, bien que discret au milieu du chaos, résonne en moi comme un coup de tonnerre. Je me tourne brièvement vers Clyde, nos regards se croisent, et dans ses yeux, je lis le même soulagement qui m'envahit. Il hoche légèrement la tête, une lueur d'espoir renaissant dans ce paysage infernal. Les bourrasques continuent de fouetter l'hélicoptère, le balayant de côté en côté, et je dois lutter contre le vent qui tente de me faire perdre l'équilibre alors que je grimpe à la corde pour revenir dans la cabine. Chaque mouvement est un effort épuisant, chaque centimètre gagné est une victoire contre les éléments.

Au sol, je peux à peine distinguer les silhouettes de Bonnie et Cassia qui suivent chaque mouvement avec une attention nerveuse. La pluie s'abat sur elles aussi, les trempant jusqu'aux os, mais elles ne bougent pas, les yeux fixés sur l'hélicoptère. « Il l'a fait… Regarde, il l'a fait ! » s'exclame Bonnie, sa voix tremblante d'émotion, son regard fixé sur l'hélicoptère qui commence à se stabiliser alors que le câble est enfin libéré. Je m'agrippe fermement à la paroi de l'hélicoptère, puis, dans un effort épuisant, je me hisse à l'intérieur. Mon souffle est court, ma poitrine se soulève rapidement sous l'effet de l'adrénaline, mais je refuse de céder à la fatigue. Nous n'avons pas encore fini. Je jette un coup d'œil à Clyde, qui, les mains crispées sur les commandes, affiche un sourire discret, plein de fierté mêlée de soulagement. L'hélicoptère tangue légèrement sous l'effet des bourrasques, mais il parvient à le stabiliser malgré les éléments déchaînés. Le vent continue de fouetter la carlingue, la pluie s'abat comme des milliers d'aiguilles contre les vitres, brouillant notre visibilité. Les éclairs zèbrent le ciel, illuminant la scène d'une lueur éphémère, et le tonnerre gronde en écho, ajoutant à l'intensité dramatique de la situation. Mais une lueur de détermination brûle en moi. Nous sommes encore en vie. Nous avons réussi la première étape, et avec un peu de chance et beaucoup de prudence, nous pouvons tous nous en sortir. Je me redresse, reprenant mon souffle, et échange un regard avec Clyde. Dans ce bref moment de calme relatif, une compréhension silencieuse passe entre nous. Nous avons une chance de nous en sortir, de retourner vers celles qui nous attendent, anxieuses, les yeux rivés sur le ciel sombre, priant pour notre retour. Le temps est contre nous, mais tant que nous restons concentrés, tant que nous n'abandonnons pas, cette chance, aussi infime soit-elle, reste entre nos mains. En bas, je sais que Cassia et Bonnie sont suspendues à chaque instant, leurs cœurs battant en même temps que les pales de l'hélicoptère.
Une fois remonté à bord de l’hélicoptère, nous prenons un instant pour nous recentrer avant de repartir. Le vent souffle toujours aussi violemment, et la pluie tambourine sur la carlingue avec une insistance qui me met constamment sur le qui-vive. Clyde manie les commandes avec précision, mais je vois la tension dans ses mâchoires serrées. Nous devons encore affronter cette tempête pour rentrer au hangar, et le chemin du retour ne sera pas sans difficulté. L’hélicoptère tangue sous les rafales, la visibilité est presque nulle avec les trombes d’eau qui se déversent sur nous, mais Clyde maintient le cap. Je l'assiste, mes yeux fixés sur les instruments, mon esprit concentré sur chaque manœuvre. Chaque mouvement des commandes est un effort, chaque stabilisation est une victoire. La trajectoire n’est pas parfaite, mais l’essentiel est que nous progressions. Nous sommes sur le chemin du retour, et c’est tout ce qui compte.

Après ce qui me semble une éternité, le hangar apparaît enfin à travers la pluie battante, se découpant dans la grisaille comme une promesse de sécurité. Le soulagement commence à poindre, mais la prudence reste de mise. L'atterrissage est délicat, mais Clyde gère la situation avec son calme habituel. Les pales ralentissent leur rotation tandis que nous touchons enfin le sol, le cœur battant encore à un rythme effréné après ce vol chaotique. Dès que nous sortons de l’hélicoptère, Bonnie se précipite vers Parker et Clyde, les larmes aux yeux, son soulagement évident. Elle les serre dans ses bras, les embrasse, ses mains tremblant d’émotion après l’angoisse de cette journée. Pendant ce temps, immédiatement Cassia dans mes bras, sentant la chaleur de son corps contre le mien, malgré l’humidité qui nous colle à la peau. Le soulagement de l'avoir près de moi, saine et sauve, m'envahit d'un coup. Nos regards se croisent, et je vois dans ses yeux toute l'inquiétude qu'elle a refoulée, toute l'intensité du moment. Sans un mot, je la serre plus fort, comme pour m'assurer que tout est bien réel. « Tu vas tomber malade... » lui murmurai-je doucement, mes lèvres effleurant les siennes, avant de l’embrasser tendrement. Un baiser empli de soulagement, de tendresse, et d’amour. « Je t’ai promis que je reviendrai, » soufflai-je à son oreille, la serrant contre moi pour la réchauffer. Je l’entraîne vers l’abri du hangar, la pluie continuant de marteler le sol derrière nous

Là dehors, près de Bonnie je me sentais complètement inutile. Je ne pouvais que constater que là haut, Milo, Clyde et Parker étaient en difficulté. J’avais peur bien évidemment et je ne pouvais pas le cacher. Après de longue minutes d’attente, nous apercevons Milo revenir dans habitacle de l’appareil  l’hélicoptère se décaler légèrement de l’éolienne encore en feu. « Il l'a fait… Regarde, il l'a fait ! » La voix de Bonnie est bien audible et pourtant j’ai du mal à réaliser. Puis je sens le soulagement m’envahir. « Oui, il l’a fait. Ils vont revenir. Tous revenir... » dis-je avec une voix tremblante. Je peux même sentir quelques larmes glisser le long de mes joues. Des larmes de soulagement.

Petit à petit nous voyons l’hélicoptère revenir au sol. Le temps lui ne semblait pas se calmer, mais peu importe. Le plus important était que tout le monde soit de retour. Une fois l’appareil éteint, Bonnie se précipite vers Clyde et Parker. Je m’approche et trouve très rapidement ma place dans les bras de Milo. Ce dernier fait une remarque sur le fait que j’allais tomber malade. Sans doute parce que j’étais trempé. Je ne réponds pas, trouvant cela secondaire. Nos lèvres s’effleurent pour échanger un tendre baiser. Milo ajoute qu’il m’avait promis qu’il reviendrait. « Et tu es revenu. » dis-je d’une voix encore tremblante. Nous commençons alors à marcher pour se mettre à l’abri du hangar. Une fois en dessous de ce dernier, je sors la montre de Milo de ma poche et viens la lui remettre au poignet « Elle est beaucoup mieux là, à sa place. » dis-je en plongeant mon regard dans celui de Milo. Je soupire légèrement, malgré moi. J’avais encore un peu de mal à réaliser ce qui s’était passé « J’ai eu une de ses peurs... » avouai-je alors dans un léger murmure. Puis Bonnie, Clyde et Parker arrivent près de nous « Milo, je ne te remercierai jamais assez d’être venu… Vraiment, merci infiniment. » dit Bonnie alors la voix pleine d’émotions et encore un peu sous le choc.

Sous le hangar, à l'abri de la tempête, le bruit assourdissant de la pluie s'écrasant sur le toit de tôle nous enveloppe, créant une bulle de répit au milieu du chaos. L'air est encore lourd de tension, et mes muscles endoloris se relâchent doucement après l'effort intense. Je regarde Cassia qui, les cheveux encore dégoulinants de pluie, sort quelque chose de sa poche. Elle s'approche de moi, ses mouvements lents, presque solennels. Puis, avec une infinie douceur, elle me prend le poignet et, dans un geste simple mais chargé de sens, m'attache de nouveau ma montre. Celle que je n'avais même pas remarqué avoir perdue dans l'agitation de la tempête. Le métal froid contre ma peau est comme un rappel tangible de la réalité, de notre sécurité retrouvée. Cassia sourit, ses yeux pleins de tendresse et de soulagement. « Elle est beaucoup mieux là, à sa place, » dit-elle en ajustant le bracelet autour de mon poignet, comme si remettre cette montre en place symbolisait bien plus qu'un simple accessoire retrouvé. Je l'observe longuement, touché par l'attention, par cette façon qu'elle a toujours de savoir ce qui est important, ce qui compte vraiment. Mes doigts glissent délicatement sur son visage, mon pouce caressant sa joue, savourant la douceur de sa peau sous la mienne. Ce contact me ramène à l'essentiel, à cet amour qui me lie à elle et qui me pousse à avancer. « Et moi, je suis beaucoup mieux ici… à ma place, » ajoutai-je doucement en pointant du bout du doigt son cœur, la fixant intensément, comme pour graver cet instant dans ma mémoire. Sans attendre, je me penche pour l'embrasser, un baiser à la fois doux et intense, mêlé de gratitude et de réconfort. Ses lèvres contre les miennes, c'est comme si tout ce que nous venions de traverser n'était plus qu'un souvenir lointain, un obstacle que nous avions surmonté ensemble.Lorsque Cassia m'avoue avoir eu peur pendant tout ce temps, je ne peux m'empêcher de la serrer fermement contre mon torse, sentant sa fragilité sous mes bras, mais aussi toute sa force qui m'a permis de tenir bon. Mon étreinte est protectrice, presque possessive, comme si je voulais la rassurer de tout ce qu'elle a ressenti, comme si je voulais éloigner toutes les ombres qui avaient plané sur elle durant ces dernières heures. « C'est fini… Je suis là, » murmurai-je à son oreille, mes bras se resserrant autour de son corps frêle sous la pluie qui continue de tomber, comme un écho de la tempête qui nous avait submergés. Puis, avec un sourire taquin qui réapparaît doucement sur mes lèvres, j'ajoutai « Et puis… Désolé de te l'apprendre, mais tu vas devoir me supporter un peu plus longtemps ! » essayant de détendre l'atmosphère, de faire disparaître la tension qui persiste dans l'air après cette tempête.

À ce moment-là, Bonnie, Clyde et Parker s'approchent de nous, leurs visages marqués par l'épuisement mais aussi par le soulagement. Bonnie, encore sous le choc mais visiblement soulagée, me regarde avec des yeux pleins de reconnaissance. « Milo, je ne te remercierai jamais assez d'être venu… Vraiment, merci infiniment, » dit-elle, sa voix empreinte d'émotion, son corps encore légèrement tremblant après l'angoisse vécue. Ses mots sont sincères, et je peux voir à quel point elle a eu peur, à quel point chaque seconde a été une épreuve pour elle. Je hoche la tête, essayant de minimiser la situation, de ne pas en rajouter à l'intensité du moment. « Le plus important, c'est que nous soyons tous sains et saufs… Mais certainement avec un bon rhume ! » dis-je en plaisantant, tentant une nouvelle fois de détendre l'atmosphère avec une touche d'humour. Bonnie esquisse un sourire, et je sais que, même si ce n'est qu'un bref moment de légèreté, c'est précieux après ce que nous venons de vivre.

Après avoir échangé quelques mots, nous nous séparons et Cassia et moi rejoignons enfin la voiture. La pluie continue de tomber, formant des rivières sur le sol, mais à cet instant, je ne pense qu'à une chose : mettre Cassia à l'abri, la voir au chaud et au sec. Une fois arrivés à la voiture, je m'empresse de sortir la petite pochette de secours que je garde toujours dans le véhicule. « Ah là voilà! J’ai retrouvé Cassynette, » dis-je en souriant, utilisant le surnom que je lui donne parfois, tout en lui tendant une serviette pour qu'elle puisse se sécher. Ses cheveux trempés collent à son visage, et je ne peux m'empêcher de la trouver incroyablement belle, même dans cet état, surtout dans cet état. Elle est forte, elle est courageuse, et rien ne semble pouvoir la briser. Je lui donne aussi un tee-shirt et un pantalon sec que je garde dans la voiture, prévoyant que nous pourrions avoir besoin de vêtements de rechange. « Tiens, enfile ceci avant d'attraper froid, » dis-je doucement en activant vivement le chauffage de la voiture pour que la chaleur se répande rapidement et qu'elle puisse se réchauffer. Pour ma part, je retire mon tee-shirt trempé et me tourne vers Cassia avec un air faussement innocent. « Tu vas réussir à ne pas me sauter dessus, si je roule torse nu ? » plaisantai-je, un sourire malicieux sur les lèvres, espérant alléger encore un peu l'atmosphère.

A présent tout le monde étaient bel et bien là, au sol. C’était un incroyable soulagement, pour tout le monde. Je sentais encore mon myocarde battre anormalement vite, ayant du mal à réaliser ce qui venait de se passer. Mais tout est bien qui finissait bien. Milo plaisante même un peu en soulignant le fait que j’allais le devoir le supporter un peu plus longtemps. Malgré l’angoisse encore présente je ne peux m’empêcher de sourire.

Après avoir échangé un peu avec Bonnie, Clyde et Parker nous rentrons dans la voiture. La pluie continue toujours de tomber. Dans la voiture, Milo sort une serviette et me la tend « Merci beaucoup. » dis-je en attrapant le tissu afin de me sécher brièvement le visage ainsi que les cheveux. Milo me donne également un t-shirt et un pantalon sec. Le fait de se changer faisait du bien, je sentais déjà mon corps se réchauffer petit à petit. Milo lui retire son t-shirt et se contente du chauffage de la voiture. Sa question me fait sourire de bon cœur. « Je vais essayer. Mais je ne peux rien te promettre... » dis-je en lui lançant un regard malicieux et complice à la fois.

Milo démarre la voiture et prends le chemin pour retourner au chalet. Une fois arrivés, nous descendons de la voiture. Nous prenons avec nous nos affaires. Une fois à l’intérieur nous expliquons brièvement un peu plus en détail la raison de notre départ de tout à l’heure. Ma mère et Will semble surpris mais rassurés que tout le mon aille bien. Nous montons ensuite à l’étage pour prendre une douche et nous changer. Nous prenons possession de la salle de bain chacun notre tour. Sous l’eau chaude, je sens mon corps se détendre et se réchauffer petit à petit. J’enfile ensuite une tenue confortable pour le reste de la soirée avant de rejoindre Milo. Nous passons ensuit à table. Ma mère avait préparé un délicieux rôti accompagné de légumes frais. Le moment est calme est conviviale. Puis, comme la veille nous prenons place au salon avec une tasse de café ou de té accompagné de quelques douceurs. Lorsqu’il commence à se faire tard, nous décidons d’aller nous coucher. Tout le monde se salue chaleureusement pour se souhaiter une bonne nuit. Puis, discrètement, je vois ma mère donner un léger coup de coude à Will. Ce dernier regarde ma mère et comprend rapidement ce qu’elle souhaite. « H’m… Je me disais que vous n’étiez pas obligé de faire chambre à part finalement. » Surprise, mon regard se pose sur Will. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Will semble tout de même un peu gêné « J’ai peut être été un peu trop vieux jeu hier... » Ma mère qui était à ses côté ajoute « Non ce n’est pas peu être chéri, tu as été trop vieux jeu. » dit-elle en souriant mais avec une once de fierté en voyant Will changer d’avis. « Oui bon bref… Faites comme vous voulez. » dit-il en nous regardant avec Milo. « Merci Will. » dis-je sincèrement « Bonne nuit. » dis-je à l’attention de ma mère et de Will avant de monter avec Milo pour rejoindre la chambre.

Après nous être séchés rapidement, je démarre la voiture, enclenchant le chauffage pour que Cassia n'attrape pas froid. La chaleur se répand doucement dans l’habitacle, créant une atmosphère agréable après le froid et la pluie que nous venions de braver. Le trajet se déroule dans un silence apaisant, les paysages défilant dans la pénombre, le ronronnement du moteur se mêlant à nos respirations tranquilles. À chaque virage, la pluie tambourine sur le toit de la voiture, un rappel constant de l’aventure que nous venions de vivre. Une fois arrivés au chalet, nous descendons de la voiture, prenant avec nous nos affaires. La fraîcheur de la soirée nous pousse à nous hâter jusqu’à l’entrée, nos pas résonnant sur le gravier humide. Une fois à l’intérieur, l’air chaud et familier de la maison nous enveloppe, et nous expliquons rapidement à Elisabeth et Will les raisons de notre départ précipité un peu plus tôt. Leurs visages se teintent de surprise en entendant notre récit, les sourcils froncés de Will traduisant une certaine inquiétude, tandis qu’Elisabeth garde une main posée sur sa poitrine, visiblement soulagée de savoir que tout le monde va bien. « Eh bien, quelle aventure… » murmure Elisabeth, un brin inquiète mais soulagée, tandis que Will, les bras croisés, hoche la tête, visiblement impressionné. « Heureusement que tout s’est bien terminé, » ajoute-t-il d'une voix grave, ses traits se détendant peu à peu. Leurs regards bienveillants nous suivent alors que nous montons à l’étage, fatigués mais heureux d'être rentrés sains et saufs.

Arrivés à l'étage, nous décidons de nous rafraîchir après cette longue journée. Chacun notre tour, nous prenons possession de la salle de bain, l'eau chaude offrant un répit bienvenu après les péripéties de la journée. Lorsque c’est mon tour, l’eau chaude qui coule sur ma peau agit comme un baume, chaque goutte semblant chasser un peu plus la tension accumulée. Je ferme les yeux, laissant la vapeur m’envelopper, me permettant de relâcher enfin cette pression qui pesait sur mes épaules. C’est comme si chaque goutte d’eau lavait non seulement la fatigue physique, mais aussi les émotions tumultueuses de ces dernières heures. Après la douche, je m'habille d'une tenue confortable mais présentable, prêt pour une soirée tranquille. Les vêtements doux contre ma peau me rappellent que nous sommes enfin à l’abri, en sécurité. Je descends ensuite pour rejoindre Cassia et tout le monde pour le dîner. Elisabeth a préparé un délicieux rôti accompagné de légumes frais, et l’odeur qui emplit la pièce est réconfortante, un parfum de maison et de chaleur familiale. La table est joliment dressée, avec de belles assiettes et une nappe colorée qui ajoute une touche festive. Le repas se déroule dans une ambiance conviviale, les conversations sont légères, entrecoupées de rires sincères, et je sens la tension des derniers événements s’évanouir doucement, remplacée par une chaleur réconfortante. Will raconte une anecdote de son travail, et Elisabeth le taquine sur sa tendance à exagérer les détails. Cassia et moi échangeons des regards amusés, nos pieds se frôlant sous la table, comme pour maintenir ce lien secret entre nous au milieu de cette atmosphère familiale. La lumière chaude de la salle à manger se reflète dans les verres, créant des jeux de reflets qui dansent sur la nappe, et je me surprends à apprécier pleinement ce moment simple mais précieux.

Une fois le repas terminé, comme la veille, nous prenons place au salon avec une tasse de thé ou de café et quelques douceurs. La chaleur de la cheminée, le crépitement du bois qui brûle, et le calme ambiant créent une atmosphère propice à la détente. Cassia est blottie contre moi, sa tête reposant sur mon épaule, et je sens son souffle régulier contre mon cou. Les conversations se font plus rares, chacun savourant la quiétude de l’instant. Le silence n’est interrompu que par le crépitement des flammes et le tintement occasionnel des tasses que l'on repose sur la table basse. Lorsque l’heure avance, nous décidons de monter nous coucher. Tout le monde se salue chaleureusement pour se souhaiter une bonne nuit. Elisabeth enlace Cassia un peu plus longtemps que d’habitude, comme pour s’assurer une dernière fois que tout va bien. Alors que nous nous apprêtons à monter à l’étage, je remarque un geste subtil d’Elisabeth. Elle donne un léger coup de coude à Will, qui semble pris au dépourvu. Il tourne la tête vers elle, et elle lui lance un regard insistant, accompagné d’un sourire encourageant. Visiblement, il comprend ce qu’elle souhaite. « H’m… Je me disais que vous n’étiez pas obligés de faire chambre à part, finalement. J’ai peut-être été un peu trop vieux jeu hier… » commence Will, l’air légèrement embarrassé, ses joues prenant une teinte légèrement rosée. Elisabeth, sans se retenir, ajoute « Non, ce n’est pas ‘peut-être’, chéri. Tu as été trop vieux jeu. » Elle sourit doucement, un éclat taquin dans le regard, tandis que Will acquiesce à contrecœur, levant les yeux au ciel avant de murmurer « Oui bon bref… faites comme vous voulez. » Il nous jette un regard, un mélange de résignation et d’acceptation, et je sens un poids s'envoler. Je croise le regard de Cassia, et elle me sourit, amusée par la situation.

Nous montons à l’étage, mais au lieu de la suivre immédiatement dans la chambre, je me dirige vers la pièce où j’avais dormi la veille. Cependant, avant de la quitter des yeux, je m’approche discrètement d’elle, me penchant pour lui chuchoter à l’oreille « Je te rejoins dans dix minutes. » Mon ton est volontairement sulfureux, accompagné d’un regard taquin qui ne manque pas de faire sourire Cassia.

Alors que la soirée touchait à sa fin et que nous nous apprêtions à aller nous coucher, Will prend la parole pour nous donner sa bénédiction afin de dormir dans la même chambre. Je souris, touchée et amusée en même temps. Je sais que cela lui coûtait un peu de changer d’avis. Mais il l’avait fait. Sans doute était-ce due à la discussion que j’avais eu avec lui. Et je ne doutais pas que ma mère lui avait parlé aussi. Mon regard se pose ensuite vers Milo et je lui adresse un léger sourire. Nous montons alors à l’étage. Mais alors que je me dirige vers ma chambre, Milo lui se dirige vers la pièce où il avait passé la nuit de la veille et où je l’avais rejoint. Mon regard se fait interrogateur. Il avait pourtant entendu Will aussi bien que moi. Le jeune homme s’approche de moi et se penche pour venir me murmurer à l’oreille qu’il me rejoindrait dans dix minutes. Son ton est sulfureux, intriguant. « D’accord. A tout de suite alors... » dis-je un sourire intrigué et amusé sur le visage.

J’entre dans ma chambre puis je referme la porte derrière moi. Je profite de ce petit moment pour enfiler une tenue pour la nuit à venir, une nuisette. Une fois à l’aise et prête pour la nuit je viens m’installer dans le lit. Milo n’était pas encore là. Je prends mon téléphone pour regarder les dernières nouvelles et constate avec désarroi que j’avais reçu un message d’Andrew. Ce dernier souhaitait avoir des nouvelles. Encore. Je décide d’ignorer le message. Quand allait-il comprendre ? Je finis par poser le téléphone, inutile de repenser à lui. J’avais tout simplement hâte que Milo arrive et de voir pour quelle raison il était si mystérieux tout à l’heure.

Profitant de ces dix minutes de répit, je me concentre sur chaque détail, m’imprégnant de l’anticipation qui grandit à chaque seconde. Je prends le temps de me préparer lentement, ajustant soigneusement ma tenue, mon reflet dans le miroir montrant un homme prêt à faire de ce moment une parenthèse unique. L’eau fraîche que je me passe sur le visage m'éveille, le contact glacé dissipant toute trace de fatigue et me rappelant que rien ne compte plus que ce qui va se passer. Cassia, elle, attend dans cette pièce, et je veux être à la hauteur, prêt à lui offrir un moment parfait, un moment où le reste du monde s'efface. Un sourire se dessine sur mes lèvres, né de l’excitation douce qui grandit en moi, une promesse silencieuse de ce que je m'apprête à vivre avec elle.

Une fois prêt, je quitte ma chambre, le cœur battant un peu plus vite. Chaque pas est mesuré, calculé, tandis que je m'avance vers sa porte. Mes mouvements sont silencieux, comme si je voulais préserver le mystère et l'intimité du moment. Je pose ma main sur la poignée, la tourne avec précaution, et ouvre lentement la porte, veillant à ne faire aucun bruit qui pourrait perturber l’atmosphère de quiétude qui règne dans la pièce. La lumière tamisée éclaire doucement la chambre, créant des jeux d'ombre sur les murs, et je l'aperçois, étendue dans le lit, ses cheveux éparpillés en une cascade indisciplinée qui contraste parfaitement avec le calme de la pièce. Ses yeux, pleins de tendresse, se posent sur moi avec une chaleur qui me touche à chaque fois. Elle est là, belle, sereine, et je ressens cette vague d'émotion qui m'envahit, un mélange de désir et d’affection profonde, un sentiment de gratitude pour ce moment que nous allons partager. Je m'approche doucement, chacun de mes pas précis, mes yeux rivés sur elle, comme si je voulais savourer chaque instant avant de l’atteindre, graver chaque détail de cette vision dans ma mémoire. Je m’incline légèrement et dépose un premier baiser sur ses lèvres, doux et éphémère, un contact léger qui me laisse entrevoir tout le potentiel de ce moment. Nos baisers se prolongent, se succèdent, et je laisse mes lèvres dériver vers son cou, y déposant des baisers délicats, effleurant sa peau avec une tendresse mesurée. Chaque baiser semble créer une nouvelle tension entre nous, un désir partagé qui ne cesse de grandir, qui semble se propager dans chaque fibre de mon être. Son souffle devient plus rapide, plus saccadé, et cela m’encourage à poursuivre. Je ressens sa réaction à mes gestes, et cela me remplit d'une certaine fierté, une satisfaction de savoir que je suis à l'origine de cette émotion qui l'envahit. Ma main glisse le long de sa cuisse, un geste lent, presque nonchalant, mais empli d’intentions que je ne cherche pas à cacher. Je sens sa peau frissonner sous mes doigts, une réaction qui ne m’échappe pas, et cela fait naître un sourire satisfait sur mes lèvres. Je la regarde à nouveau, ses paupières mi-closes, ses lèvres légèrement entrouvertes, trahissant l'envie réciproque qui circule entre nous. Chaque mouvement, chaque geste devient une forme de communication silencieuse, où tout est dit sans qu'un mot ne soit prononcé, une danse délicate entre le désir et l’attente.

Je m’incline à nouveau pour capturer ses lèvres dans un baiser plus intense, nos respirations se mêlant, nos gestes devenant plus pressants, plus impatients. La tension est palpable, presque insoutenable, et je sais que l’un comme l’autre, nous pourrions nous laisser totalement emporter, que rien ne pourrait nous arrêter maintenant. Mais alors, avec un éclat de malice dans les yeux, je décide de jouer un peu, de prolonger cette attente délicieuse qui, je le sais, ne fera que rendre le moment plus intense, plus savoureux. Je feins la fatigue, m’étirant exagérément dans un soupir dramatique, comme si je venais de terminer une longue journée exténuante. « Ouf, je suis vraiment épuisé… » dis-je d’un ton faussement innocent, avant de me laisser retomber doucement sur le lit, à côté d’elle, prenant une posture décontractée, comme si je m’apprêtais à m'endormir. Je laisse mon bras retomber négligemment, mes yeux à demi-clos, feignant une indifférence totale à la situation. Je tourne la tête vers elle, un sourire espiègle étirant mes lèvres, curieux de voir sa réaction face à mon petit jeu. Mon regard trahit cependant cette flamme qui ne demande qu’à brûler à nouveau, cette envie de la retrouver pleinement, mais aussi le plaisir que je prends à jouer avec elle, à la taquiner, à prolonger ce moment où l'attente devient presque un jeu de pouvoir entre nous.

Là, dans cet chambre l’envie et le désir avait pris rapidement le dessus. Milo avait feinté une grande fatigue mais je n’étais pas rentrée dans son petit jeu. Bien au contraire, j’avais pris les devants. Sur lui, je me laissais emporter doucement mais sûrement par mes envie, mon désir pour Milo. Et au bout de quelques minutes, nos deux corps finirent par ne faire plus qu’un. Comme toujours, nous nous laissons complètement aller, nous abandonnant l’un à l’autre tout naturellement. Dans l’action, bien que vigilante à ne pas faire trop de bruits, nous faisons tomber par terre la petite lampe de chevet, puis quelques minutes plus tard c’est le réveil qui était à côté de cette dernière qui tombe à son tour.

La cadence accélérant, j’ai du mal à dissimuler mes gémissements mais je m’efforce de le faire au mieux. Puis, rapidement je suis submerger par un plaisir intense. Je reste blottie contre Milo, mon souffle rapide se calmant petit à petit. Ce moment passé ensemble avait été comme toujours incroyable. « Je suis fou de toi… » Les paroles de Milo me font sourire de bon cœur. « H’m… j’aime entendre ce genre de paroles... » dis-je avant de venir lui voler un baiser. Nos corps s’entremêlent, nos lèvres se cherchent encore.

Allongés sur le lit, blottie contre Milo je profite pleinement de ce moment de tendresse et de sérénité. Nos respirations sont lentes, nos paupières commencent à être lourdes. Doucement je ramasse la lampe de chevet ainsi que le réveil, je place la couette sur nos deux corps avant de revenir dans les bras de Milo. J’éteins la lumière « Bonne nuit. » dis-je d’une douce voix en déposer un dernier baiser sur ses lèvres.

Nos corps s'entrelacent, nos lèvres se trouvent encore, réitérant cette proximité presque magnétique qui refuse toute séparation. Allongés sur le lit, Cassia blottie contre moi, nous savourons chaque nuance de ce moment empreint de tendresse et de sérénité. Nos respirations, calmes et synchronisées, nous enveloppent d'une harmonie tranquille, tandis que la fatigue s'insinue doucement en nous. Je ressens son souffle chaud sur ma peau, la douceur de l'instant m'incitant à fermer les yeux, savourant l'éphémère de chaque seconde. Les battements de son cœur résonnent contre ma poitrine, formant un rythme apaisant, m'enveloppant dans une sensation de sécurité partagée. L'obscurité de la chambre crée une bulle suspendue hors du temps, où la seule réalité est la chaleur rassurante de nos corps entrelacés. Lentement, je la vois se redresser, ajustant le désordre laissé par notre élan de la veille. Elle ramasse la lampe de chevet tombée ainsi que le réveil, les replaçant avec soin sur la table. Ses mouvements sont mesurés, presque gracieux, et je ne peux m'empêcher de l'observer, admirant l'élégance de chacun de ses gestes. Avec un sourire tendre, elle tire la couette sur nos deux corps, créant un cocon de chaleur et de sécurité avant de se blottir de nouveau contre moi. Ses bras s'enroulent autour de ma taille et je la serre un peu plus fort, souhaitant prolonger cet instant de fusion intime. Je passe mes doigts dans ses cheveux, les repoussant doucement de son visage, alors qu'elle ferme les yeux, se laissant aller à mes caresses. Elle tend la main vers la lampe et l'éteint, avant de murmurer un « Bonne nuit » empreint de douceur, scellé par un dernier baiser délicat, comme une promesse silencieuse. Je souris dans l'obscurité, et peu à peu, nous nous abandonnons au sommeil, bercés par la tranquillité de notre amour.

Le lendemain matin, je suis le premier à m'éveiller. La lumière du matin pénètre doucement à travers les rideaux, dessinant des motifs sur la peau de Cassia, des jeux d'ombres et de lumières qui captivent mon regard. Je la contemple, fasciné par la sérénité de son visage endormi, chaque détail se révélant comme une évidence indéniable. Ses cils se posent délicatement sur ses joues, et ses lèvres, légèrement entrouvertes, laissent entrevoir un sourire apaisé, vestige de la nuit passée. Je me penche avec précaution, déposant un baiser tendre sur son front, sentant sa peau se réchauffer sous mes lèvres. Lentement, elle s'éveille, ses yeux papillonnent avant qu'un sourire se dessine sur ses lèvres en me voyant. Son regard ensommeillé m’enveloppe de tendresse, et mon cœur se serre à la vue d’une telle douceur. Nous échangeons un baiser rapide, puis, à mesure que nos mains se trouvent et que nos corps se pressent l’un contre l’autre, le désir reprend rapidement ses droits. Nos gestes deviennent impatients, nos respirations s’accélèrent, et une fois de plus, le réveil et la lampe de chevet chutent au sol, oubliés dans la passion ardente qui nous anime. La tête de lit heurte de nouveau le mur, accompagnant le rythme de nos mouvements effrénés, tandis que nos râles emplissent l’air, mon murmure répétant son nom encore et encore. Les draps s’emmêlent autour de nous, mais rien ne peut troubler cette relation, chaque sensation ne fait que renforcer notre lien, chaque instant nous rapproche davantage.

Après cet intense moment partagé, nous nous dirigeons vers la salle de bain, encore essoufflés. Sous la douche, l'eau chaude coule sur nos corps, et une fois de plus, le désir se ravive. Nos mains s’explorent encore, glissant sur chaque courbe, chaque repli, et je sens le désir de Cassia croître à mesure que mes gestes se font plus précis. L’eau qui glisse sur sa peau accentue la sensualité de chaque mouvement, chaque caresse, et j’aime la voir mordre sa lèvre, ses yeux mi-clos se perdant dans l'intensité du moment. Lui offrir du plaisir est devenu une part essentielle de moi, j'aime la voir vaciller au bord du précipice, ses soupirs se mêlant au bruit de l'eau qui cascade autour de nous. Ses mains se crispent sur mes épaules, ses ongles s'enfoncent dans ma peau, et je ressens son plaisir comme s'il était mien, une vague nous submergeant tous les deux. Nous nous abandonnons une nouvelle fois l'un à l'autre, nos corps unis dans la vapeur, chaque instant intensifié par la chaleur et la passion qui ne cesse jamais de nous animer. Le temps semble se dilater, chaque seconde sous la douche se prolonge, chaque frisson devient une éternité partagée.

Une fois habillés, nous descendons pour prendre le petit-déjeuner. Elisabeth est déjà là, nous accueille avec un sourire chaleureux, et rapidement, Will nous rejoint. Son regard se pose sur nous, une lueur amusée brillait dans ses yeux, et je devine déjà la remarque qu'il s'apprête à faire « Vous avez eu du mal à dormir, vous aussi ? » demande-t-il sans réellement se douter de ce qui s’est passé hier soir, ou presque ? « Je me demande si le chat des voisins n'est pas resté coincé quelque part pour faire un tel raffut hier soir. » demande-t-il, avec un sourire en coin, son ton laissant entendre qu’il a entendu le bruit de la veille. Mes joues prennent une teinte légèrement rosée, mais je souris, échangeant un regard complice avec Cassia. Nous nous asseyons à table, et discrètement, je prends la main de Cassia sous la table, la serrant doucement, savourant cet instant, même sous le regard taquin de Will. La chaleur de sa main dans la mienne est un rappel constant de notre relation profonde, et je lui caresse doucement le pouce, un geste simple, mais empli de tendresse. Elisabeth intervient alors, un sourire rassurant aux lèvres « Oh, je l'ai vu ce matin, le chat des voisins. Il était tranquillement en train de se prélasser au soleil, comme si de rien n'était, » dit-elle avec une voix douce et assurée. Elle prend une pause, laissant ses mots s'imprégner, et ajoute « Il s'étirait même paresseusement sur le muret, comme s'il n'avait jamais été dérangé. » Elle nous jette un regard complice, ses yeux pétillant de malice, et poursuit « Il n'avait certainement pas l'air d'un chat qui aurait été perturbé par quoi que ce soit cette nuit. » Sa remarque, pleine de bienveillance, dissipe l'embarras avec une élégance naturelle, et un léger rire s'échappe de ses lèvres, relâchant la tension autour de la table. Elle se tourne alors vers Will, posant une main légère sur son épaule « Peut-être que notre cher Will a simplement été un peu trop à l'écoute des bruits nocturnes, n'est-ce pas ? » Sa voix est taquine, mais bienveillante, et l'atmosphère devient rapidement plus légère. Will lève les yeux au ciel, un sourire amusé se dessinant sur son visage. « Peut-être bien, » dit-il en haussant les épaules, son ton montrant qu'il accepte la taquinerie avec humour. Elisabeth rit doucement, et cette fois, son rire est rejoint par les nôtres. Elle continue, en s'adressant à Cassia et moi « Vous savez, les murs sont parfois si fins que le moindre bruit peut sembler beaucoup plus fort qu'il ne l'est vraiment. » Elle cligne des yeux vers nous, un clin d'œil qui nous est destiné, et je sens une vague de gratitude m'envahir.

La nuit se passe merveilleusement bien. Le réveil est doux mais devient rapidement très intense. Encore une fois, nous nous laissons aller à notre désir mutuel. Nous décidons ensuite de prendre une douche avant de descendre pour prendre le petit déjeuner. Mais sous l’eau chaude, nos corps ne semblent plus vouloir nous obéir et nous nous abandonnons l’un  à l’autre avec passion et envie. Une fois douchés et habillés nous descendons au rez-de-chaussé pour rejoindre ma mère et Will. Après avoir échangés des bonjours chaleureux nous prenons place à table. Will commence alors a évoqué une nuit bruyante, puis le chat des voisins. Mon regard se pose alors sur Milo, nous échangeons un regard complice. C’est ensuite au tour de ma mère de commenter. Je ne peux m’empêcher de sourire. Malgré une petite gêne, je trouve finalement la situation assez amusante. Mais pour éviter toute gêne supplémentaire, je décide de changer de sujet et le petit déjeuner se déroule ensuite très bien. Plus tard dans la journée, nous allons tous faire une bonne ballade en suivant un sentier non loin du chalet. C’était agréable de marcher malgré la fraîcheur. Et puis ce genre de moment simple, je les avais toujours adoré. Une fois rentré, nous préparons le déjeuner tous ensemble avant de passer à table.

La fin de journée approchait. Il était temps pour nous de partir. Le week-end était déjà terminé. C’était passé très vite. Milo avait rangé nos affaires dans la voiture, nous étions sur le perron pour les au revoirs. « Nous avons été vraiment ravis de vous avoir pour le week-end. Il faudrait faire cela plus souvent. » dit ma mère chaleureusement. « Oui, avec plaisir. Merci à vous pour tout, c’était vraiment très reposant comme moment. » Nous nous saluons chaleureusement une dernière fois. « Envoie nous un message quand vous serez bien arrivés. » dit Will en me prenant dans ses « Oui, je le ferai. » Puis, nous montons dans la voiture. Et Milo démarre le véhicule.

Sur le trajet, tout est calme. Je repense au week-end que nous avions passés. « Merci d’avoir accepté de passer ce week-end au chalet. J’espère que le comportement de Will ne t’a pas empêcher de profiter malgré tout... » Puis j’ajoute « J’ai tout de même l’impression qu’il faisait des efforts depuis que j’ai été lui parler... » dis-je sincèrement. C’était donc de bonne augure pour la suite.

L'après-midi touche à sa fin, et après un déjeuner convivial que nous préparons tous ensemble, il est temps pour nous de partir. Le week-end file à toute vitesse, comme c’est souvent le cas lorsque l'on se sent bien entouré, chaque moment semble glisser entre nos doigts comme du sable fin. Une douce fatigue s'installe, celle qui suit ces instants simples mais précieux, emplis de rires et de partage. Ce genre de balade en pleine nature, à respirer l’air frais, à discuter de tout et de rien en suivant un sentier bordé d’arbres aux couleurs d'automne, m'apporte toujours un sentiment de sérénité. Malgré la fraîcheur qui pique nos joues, il est agréable de marcher, de sentir le vent s'engouffrer dans nos vêtements, et de partager ces moments authentiques, loin du tumulte du quotidien. C’est comme si la nature avait le pouvoir de nous reconnecter à l'essentiel, nous ramenant à ce qui compte vraiment : l’amour, la famille, et la simplicité d'être ensemble. De retour au chalet, nous prenons un dernier café, une sorte de rituel pour prolonger encore un peu ces instants de complicité. Les tasses encore chaudes dans nos mains, nous échangeons des regards complices et des sourires tendres, comme pour graver dans nos mémoires les souvenirs de ce week-end. Puis, je m’occupe de ranger nos affaires dans la voiture. Sur le perron, Cassia se tient déjà aux côtés de sa mère, prête pour les au revoir. Elisabeth s'approche de nous, un sourire chaleureux sur le visage, et une lueur d'émotion dans les yeux. « Nous sommes vraiment ravis de vous avoir eu pour le week-end. Il faudrait faire cela plus souvent, » dit-elle, et je peux sentir à quel point elle est sincère, comme si notre présence avait apporté une chaleur particulière à leur maison. Will, un peu plus réservé mais tout aussi sincère, acquiesce avant d’ajouter « Envoyez-nous un message quand vous serez bien arrivés. » Sa voix trahit une certaine inquiétude paternelle, celle qui veille toujours au bien-être de Cassia. Nous échangeons des sourires avec eux avant de monter dans la voiture, nos mains naturellement entrelacées. Après un dernier signe de la main, je démarre le moteur et nous prenons la route, laissant derrière nous le chalet qui semble déjà se fondre dans les couleurs du crépuscule.

Le trajet est paisible, les paysages défilent tranquillement sous un ciel teinté de rose par les derniers rayons du soleil. Les arbres, les collines, tout semble baigner dans une douce lumière, et le silence qui règne dans la voiture est confortable. Un silence de fin de week-end, où chacun laisse ses pensées vagabonder un peu, où les mots ne sont pas nécessaires pour ressentir la présence de l’autre. Les moments de silence sont emplis d'une sérénité apaisante, comme si nous pouvions communiquer sans avoir besoin de parler, seulement avec la douceur de nos gestes ou la chaleur de nos sourires. Cassia finit par rompre ce calme, sa voix douce résonnant dans l’habitacle, me ramenant à l’instant présent. « Merci d’avoir accepté de passer ce week-end au chalet. J’espère que le comportement de Will ne t’a pas empêché de profiter malgré tout... » Je sens une légère hésitation dans sa voix, comme si elle craignait que l’attitude de son beau-père ait pu ternir ces précieux moments. Je la regarde brièvement, un sourire apaisant sur le visage, et glisse ma main dans la sienne, entrelaçant nos doigts. Je porte ses doigts à mes lèvres pour y déposer un doux baiser. « Ne t’inquiète pas… Rien ni personne ne pourra m’empêcher de profiter du temps que nous passons ensemble, » dis-je, sincère, avant de continuer sur un ton plus léger, en essayant de la rassurer complètement. « Je te remercie de lui avoir parlé. Mais tu remarqueras que j’ai été très calme ! Je dois être malade… » Puis je poursuis sur le même ton en grognant légèrement « Je te rappelle d’ailleurs que je n’ai pas eu mon quota de baisers ! » Après un instant, je me rappelle quelque chose et j’ajoute « Au fait… Anna m’a envoyé un message, elle n’arrivait pas à te joindre. Elle demande si tu es toujours partante pour votre petite soirée entre filles avec quelques collègues. » Je jette un bref coup d'œil vers Cassia, l'observant attentivement avant de continuer, « Je viendrai te chercher si tu veux boire et profiter de la fête, tu peux ! »

Avant qu'elle ne puisse répondre, je fronce les sourcils en ralentissant brusquement. Devant nous, un sanglier, accompagné de ses marcassins, traverse calmement la route. Le grand animal mène la marche avec une assurance tranquille, et je freine, m'arrêtant complètement, le cœur battant un peu plus fort à cette apparition soudaine. Le sanglier nous regarde un instant, comme pour s’assurer que nous n’étions pas une menace, puis il disparaît dans les fourrés, suivi de près par ses petits. Nous restons silencieux quelques secondes, comme si nous partagions une bulle de calme après cette rencontre inattendue. Le temps semble se suspendre, et je ressens quelque chose de presque magique à cet instant : la fragilité de la vie, la beauté sauvage de la nature, et ce lien silencieux entre nous deux. Je reprends finalement la route, jetant un regard amusé vers Cassia. « Heureusement que je n’allais pas trop vite, sinon on aurait eu des invités surprise pour le dîner, » dis-je en riant.

Nous rions doucement, et le trajet continue, l’ambiance redevenant sereine, empreinte de cette complicité qui nous lie si profondément. Les paysages continuent de défiler autour de nous, mais je n’y prête plus attention. Ce qui compte, c’est cet instant, ce sentiment de bien-être qui émane de Cassia, son sourire, sa main dans la mienne. Ce week-end est plein d'émotions, mais chaque épreuve, chaque moment de doute ne fait que renforcer ce que je ressens pour elle. Le crépuscule s'installe progressivement, la lumière faiblit, et les premières étoiles commencent à apparaître timidement dans le ciel. J'allume les phares, illuminant la route sinueuse devant nous, et la douceur de la nuit nous enveloppe peu à peu.

Sur le trajet du retour, je tente de rassurer Milo, vis à vis de Will. J’espérais que le jeune homme ait passé un bon week-end quand même. Je souris lorsque Milo souligne le fait qu’il était resté très calme « Oui, c’est vrai. Et je t’en remercie... » L’atmosphère est détendue. Milo m’annonce que Anna lui avait envoyé un message car elle n’arrivait pas à me joindre. « Oh, je ne devais pas avoir assez de réseau au chalet... » dis-je en attrapant mon téléphone. La jeune femme attendait ma réponse pour une soirée que nous avions prévu prochainement. Milo propose de venir me chercher afin que je puisse pleinement profiter. Soudainement, Milo freine. Et devant nous, passe un sanglier avec ses marcassins. Le commentaire de Milo me fait sourire. « Oui, heureusement... » dis-je avant que le jeune homme ne redémarre la voiture. Deux bonnes heures plus tard nous rentrons à l’appartement. Nous défaisons notre petit sac de voyage et profitons pleinement de la soirée en tête à tête.

Trois jours plus tard.
Minuit. Les rires et les discussions allaient bon train dans le bar où nous étions entre amies. Il commençait à se faire tard. Et certaines d’entre nous commençaient à partir. Je n’allais sans doute pas tarder à appeler Milo. Ce dernier avait souhaité venir me chercher afin que je puisse profiter pleinement de la soirée. Je décide de prendre un dernier verre avec Anna avant d’envoyer un message à Milo lui disant qu’il pourrait bientôt se mettre en route. Une fois les dernières consommations payées, nous nous dirigeons sur le parking. Je tenais le bras d’Anna pour marcher correctement « Toi, tu as trop bu... » dit-elle amusée. « Non, j’ai pas bu tant que ça... » dis-je en ne me souvenant plus réellement ce que j’avais consommé. Anna rit de bon cœur « Mais oui, si tu le dis... » Une fois dehors, l’air frais nous fait du bien. Sarah, une amie à nous était sur le point de partir. Nous échangeons quelques dernières embrassades « Hey Sarah... » dit alors une voix d’homme. « Ça fait longtemps. Comment vas tu ? » Sarah semble surprise « Salut Cooper. Ça va je te remercie. Mais là j’allais rentrer tu vois. » dit Sarah en désignant ses clés de voiture. « Reste encore un peu. Et si on buvait un verre ? Comme au bon vieux temps... » Sarah semble s’agacer « Non. Et n’insiste pas s’il te plaît. » Le dénommé Cooper attrape sa main « Allez, juste un verre. » Je soupire d’agacement. « Tu n’as pas entendu ? Elle t’a dit non... » Ce genre de comportement m’exaspérait et avec mon taux d’alcool j’avais peu de filtres. « Et tu es qui toi ? Pour qui tu te prends ? » me dit-il d’un ton menaçant. « Je suis son amie. Et j’essaie de t’aider à comprendre qu’elle t’a dit non... » dis-je en lui faisant face. « Cassy, doucement... » me dit Anna. « Non, je ne me calmerait pas. J’en ai franchement plus qu’assez des hommes qui se croient supérieur à la gente féminine et qui tente de nous intimider à chaque fois ! » Je me retourne alors vers Cooper et défait Sarah de son emprise « Maintenant, au revoir. » dis-je d’un ton ferme.

Trois jours après avoir achevé les travaux chez Léa, nous trinquons tous les deux autour d'une bière, savourant ce moment de détente bien mérité. Assis à sa table de salon fraîchement rénové, je ne peux m'empêcher de sourire en me remémorant les souvenirs que Léa et moi partageons. Les travaux ont pris du temps, entre les petites réparations imprévues et les heures passées à perfectionner chaque détail, mais je suis vraiment content que tout soit terminé. La satisfaction se lit sur le visage de Léa, et je ressens une certaine fierté à l'idée d'avoir pu l'aider à concrétiser ce projet qui lui tenait tant à cœur. « J’ai hâte d’organiser ma crémaillère, tu sais. Cela sera l’occasion de fêter tout ça comme il se doit, » me dit-elle avec enthousiasme, son verre de bière à la main, les yeux pétillants d'excitation. Je hoche la tête en riant doucement. « Une bonne soirée en perspective ! Je viendrai avec plaisir. »  Léa sourit, et nous continuons à discuter, revenant sur les moments marquants de ces derniers jours de travaux. Nous échangeons des anecdotes, comme celle de la peinture renversée qui nous avait obligés à refaire toute une partie du mur, ou celle de l'étagère qui avait refusé de rester droite malgré tous nos efforts. Après avoir terminé nos bières, je la salue chaleureusement, heureux de cette journée productive. Je rentre chez nous en pensant que Cassia est sortie pour sa soirée avec Anna. Une fois arrivé, je décide de prendre une douche rapide pour me détendre, laissant l'eau chaude apaiser mes muscles fatigués. Après la douche, je m'installe dans le salon, déterminé à me plonger dans quelques recherches sur internet. Le temps file sans que je ne m’en rende compte, chaque page que je parcours me rapprochant un peu plus de mon objectif. Je passe d'une page à l'autre, concentré sur ce que je cherche, tant et si bien que je ne prends même pas le temps de dîner. L'excitation de la surprise que je prépare pour Cassia me tient éveillé, et je veux que chaque détail soit parfait. Les idées se bousculent dans ma tête, et plus je cherche, plus je me rends compte à quel point je veux que cette surprise soit unique. Je veux qu'elle soit à la hauteur de tout ce qu'elle représente pour moi.

Peu avant minuit, mon téléphone vibre sur la table. Un message de Cassia. Sans hésiter, j’arrête mes recherches, effaçant rapidement mon historique pour qu’elle ne découvre rien de ce que je prépare. Je me lève, me change en vitesse, et me mets en chemin pour la rejoindre. En arrivant sur le parking du bar où elle m’attend, je ne peux m’empêcher de me demander comment s’est déroulée sa soirée. Est-ce qu'elle a passé un bon moment avec Anna et les autres ? Est-ce qu'elle a pu se détendre et profiter sans trop penser à son travail ? Je sors de la voiture, et quelle n’est pas ma surprise de voir Cassia en compagnie de Sarah. Cette même Sarah qui, quelques mois plus tôt, avait décidé de tester ma fidélité à la demande d’Anna. Une situation plutôt délicate que j’avais réussi à esquiver à l’époque. Je me tiens encore trop loin pour entendre ce qu’elles disent, mais je vois Cassia discuter avec un homme que je ne reconnais pas. Il semble insistant, se penchant légèrement vers elle, et Cassia, avec cette expression de détermination qui lui est propre, reste ferme. Elle parle fermement au type, ses gestes indiquant clairement qu'elle veut mettre fin à cette conversation. « Maintenant, au revoir, » conclut-elle, son ton tranchant, ne laissant aucune place à la négociation. Je vois Sarah, un peu en retrait, qui semble mal à l’aise, tandis que Cassia dégage son bras de l'emprise du jeune homme avec une assurance implacable. La scène est presque irréelle, mais elle montre à quel point Cassia sait se défendre et défendre ceux qui l'entourent. Je fronce les sourcils en m’approchant d’elles, mi-interrogatif, mi-amusé par la scène. Après tout, on ne sait jamais ce qui peut se passer dans ce genre de situations, mais Cassia semble avoir tout sous contrôle. Je lance, sur le ton de la plaisanterie « Ouh, j’en connais une qui ne va pas rentrer seule soir ? » J’ignore encore qui je vise avec cette remarque, mais une chose est sûre, Cassia ne m'a jamais donné de raison de m'inquiéter. Le jeune homme s’approche alors de moi, un sourire vaguement insolent aux lèvres. Il me tend la main et, par réflexe, je la lui serre, curieux de savoir qui il est et ce qu'il veut. « Cooper, et toi ? » demande-t-il avec un aplomb qui me surprend. Mon regard se durcit légèrement tandis que je lui réponds calmement, mais avec une légère pointe de provocation « Je suis le mari de Cassia. » Ce petit mensonge me surprend presque moi-même. Non, nous ne sommes pas mariés, pas encore du moins. Mais en cet instant, cela me paraît être une réponse appropriée. Cooper semble légèrement décontenancé, son sourire s'efface ce une fraction de seconde, mais il reprend vite contenance. « Ah, je vois, » dit-il, l’air toujours aussi détendu. « Et un verre avec moi, cela te dit ? » ajoute-t-il en souriant. « Sarah a refusé, alors peut-être que toi, tu seras moins difficile ? » Je jette un regard rapide à Cassia, amusé par la situation. Ce type ne comprend visiblement pas à quel point il est en décalage, mais je décide de jouer le jeu un moment. « Merci, mais je pense que je vais passer mon tour, » répondis-je en secouant la tête, tout en posant une main protectrice sur l'épaule de Cassia.

L’alcool devait sans doute me faire dire tout haut ce que je pensais tout bas. Mais en voyant Cooper insister ainsi auprès de Sarah j’avais la désagréable impression de voir Andrew. Et cela m’exaspérait au plus haut point. Puis soudainement, la voix de Milo se fait entendre. Cooper se présente au pilote de ligne. De quoi m’agacer encore plus, il faisait comme si de rien n’était, comme si il n’avait importuner personne. Il propose même un verre à Milo. Je lève les yeux au ciel. Anna me lance un regard qui en dit long. Je ne dis donc rien. Cooper comprends qu’il doit à présent s’en aller. Il nous adresse un léger signe de tête avant de partir de son côté. « Arg ! Qu’est-ce que je peux détester ce genre d’homme… Arrogant, Obstiné, macho... » Anna rit amusée « Ça va aller Cassy… Il est parti maintenant. » Anna se tourne vers Milo « Je pense que tu devrais la ramener et la mettre au lit. Elle a un peu trop bu... » Je me retourne vers mon amie « Hé, je t’ai entendu... » dis-je d’un air faussement vexé. « Je sais. » dit-elle en venant déposer un baiser sur ma joue « Bonne nuit. Rentrez bien. » nous dit elle avant de partir avec Sarah vers sa voiture.

Une fois seuls, je me retourne vers Milo, « Alors, mon cher mari, tu vas me ramener et me mettre au lit ? » dis-je pour le taquiner un peu. Amusée, je monte sur le petit muret à côté de nous surplombant un peu Milo. « H’m… pour quelqu’un qui n’ai pas adepte du concept de mariage, je trouve que tu me désigne beaucoup comme étant ta femme. » Mon regard est malicieux. Mes lèvres viennent se déposer furtivement sur les siennes « Par chance, j’adore cela... » dis-je en riant de bon avant de sauter doucement dans ses bras.

Je garde un œil attentif sur le jeune homme, Cooper, tout en écoutant distraitement les échanges entre Cassia et Anna. Cooper finit par s’éloigner, sans insister davantage, son attitude arrogant soudainement tempérée par la présence protectrice que j’affiche. Je le regarde partir jusqu’à ce qu’il soit hors de vue, puis je peux enfin me concentrer pleinement sur ce que disent les filles. Cassia, visiblement agacée, commence à râler, son visage rougissant légèrement sous l’effet de l’alcool et de l'irritation, et je ne peux m'empêcher de sourire en la voyant dans cet état. Elle est adorable lorsqu'elle s'énerve, son air déterminé trahissant une fragilité qui me touche. « Arg ! Qu’est-ce que je peux détester ce genre d’homme… Arrogant, obstiné, macho… » Elle secoue la tête, ses cheveux dansant autour de son visage, son expression oscillant entre la frustration sincère et un charme presque enfantin. Anna, de son côté, rit doucement, visiblement amusée par la scène. « Ça va aller, Cassy… Il est parti maintenant, » dit-elle, sa voix douce venant apaiser la tension palpable. Anna se tourne ensuite vers moi, les yeux mi-clos de fatigue mais toujours aussi rieurs, et lance « Je pense que tu devrais la ramener et la mettre au lit. Elle a un peu trop bu… » Elle accompagne sa remarque d'un clin d'œil complice. À ces mots, Cassia se retourne brusquement vers elle, une moue faussement vexée sur le visage, ses sourcils froncés d'une manière qui ne parvient pas à cacher son amusement. « Hé, je t'ai entendue… » réplique-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine, essayant de paraître contrariée. Mais Anna la devance, déposant un baiser affectueux sur sa joue avant d'ajouter « Je sais » Puis, elle nous salue tous les deux avec un sourire chaleureux « Bonne nuit. Rentrez bien. » Elle part ensuite, accompagnée de Sarah, en direction de leur voiture, nous laissant seul à seul.

Cassia me regarde alors avec ses grands yeux espiègles, l'alcool rendant son regard encore plus brillant et joueur. « Alors, mon cher mari, tu vas me ramener et me mettre au lit ? » lance-t-elle, taquine, son sourire illuminant son visage. Je m’y attendais, bien sûr. Elle a entendu ce petit mensonge que j'ai lâché à Cooper plus tôt, et elle semble décidée à me taquiner à ce sujet. Ses lèvres s’étirent en un sourire joueur alors qu'elle grimpe sur le petit muret à côté de nous, se hissant légèrement au-dessus de moi, un équilibre précaire qui accentue sa spontanéité. Elle me surplombe d'une façon théâtrale, ses bras écartés comme si elle allait prononcer une grande déclaration. « H'm… pour quelqu'un qui n'est pas adepte du concept de mariage, je trouve que tu me désignes beaucoup comme étant ta femme, » ajoute-t-elle, le ton taquin, ses yeux plissés d’amusement. Avant que je ne puisse répondre, elle se penche et ses lèvres effleurent les miennes, un baiser doux et rapide, aussi furtif qu'une brise de printemps. Ses yeux brillent d'une malice irrésistible quand elle ajoute en riant « Par chance, j'adore cela… » Puis, sans prévenir, elle se laisse tomber dans mes bras, ses bras autour de mon cou, un élan spontanné qui me fait sourire. Je la réceptionne sans hésitation, légèrement étonné par sa légèreté. Elle a définitivement un peu trop bu ce soir, mais sa spontaneïté, sa façon de rire et de se laisser aller sont irrésistibles. Je réponds à son baiser, un baiser plus long, plus tendre, puis je lui murmure avec un sourire malicieux « Mais vous êtes ma femme, Madame Davis ! L'auriez-vous déjà oublié ? » Je me penche pour l'embrasser de nouveau, plongeant dans ce regard qui m'hypnotise toujours autant, perdant toute notion du temps.

Lorsque nos lèvres se séparent, Cassia rit encore, son visage éclairé par un sourire enfantin, et elle se blottit contre moi, son front posé contre le mien. Je continue avec un sourire en coin, la voix taquine « Heureusement que je suis arrivé, sinon tu aurais achevé ce pauvre Cooper ! » Je jette un coup d'œil vers la fenêtre du bar où il se trouve encore, sa silhouette visible derrière la vitre, figée dans une attitude qui traduit une incompréhension totale. Je désigne sa silhouette d'un geste nonchalant. « Il ne t'a pas touchée ? Importunée ? » demandai-je, mon ton devenant plus sérieux, la légèreté du moment soudain tempérée par un besoin de m'assurer qu'elle va bien. Mes doigts glissent sur sa joue, caressant doucement sa peau douce et chaude. « Jamais je n'accepterai que quelqu'un te touche sans ton consentement… » dis-je, une étincelle de sérieux dans le regard, ma voix basse, teintée d'une promesse. Puis, voyant le sourire tendre revenir sur son visage, je reprends d'un ton plus léger « Tu sais que tu es vraiment craquante lorsque tu es pompette ! » lui confiai-je à voix basse en retirant ma veste pour la déposer sur ses épaules. Puis je prends son sac à main et le pose sur mon épaule. 

Nous étions à présent seuls sur le parking. Heureuse de la soirée que j’avais passé avec les filles et heureuse de revoir Milo, je commence à taquiner un peu le jeune homme. Le fait qu’il se soit présenté comme mon mari ne m’avait évidemment pas échappé. Je me laisse alors tomber dans ses bras avant d’échanger un baiser plus long cette fois-ci. Milo rétorque que j’étais sa femme, et me demande si je l’avais déjà oublié. « H’m… étrange je n’ai le souvenir ni de la demande, ni de la bague, ni d’une belle cérémonie… Un jour comme celui là on s’en rappelle toute sa vie je pense. » dis-je pour continuer à le taquiner un peu. « Mais tu peux continuer à m’appeler madame Davis. J’ai toujours trouvé que ça sonnait merveilleusement bien... » dis-je un large sourire aux lèvres.

Milo souligne le fait qu’il était arrivé à temps sinon j’aurais achevé Cooper. Je fais une petite moue en repensant à lui et à son arrogance. Milo s’assure ensuite que ce dernier ne m’avait pas touché ou importunée. « Non, rien de tout ça. » dis-je le plus sincèrement du monde. Son inquiétude me touchait beaucoup, comme à chaque fois. Puis le pilote de ligne ajoute que j’étais très craquante lorsque j’étais pompette. Il retire alors sa veste et la dépose sur mes épaules avant de prendre mon sac à main « Et toi tu es vraiment craquant lorsque tu t’inquiètes ainsi pour moi. » dis-je avant de venir l’embrasser à nouveau. « On rentre ? » dis-je en sautillant légèrement jusqu’à la voiture avant de rentrer dedans. Je m'installe confortablement sur le siège passager, profitant du confort et de la chaleur qu'offrait le véhicule. « C'était vraiment une chouette soirée. Ca fait du bien de sortir et de se changer un peu les idées. On a même réussi à ne pas parler du travail...» dis-je un léger sourire aux lèvres. « Et toi, tu as passé une bonne soirée ? » demandai-je curieuse de savoir ce qu'il avait pu faire pour s'occuper.

La remarque de Cassia résonne encore dans l’air, et je sens mon cœur faire un léger bond. « H’m… étrange, je n’ai le souvenir ni de la demande, ni de la bague, ni d’une belle cérémonie… Un jour comme celui-là, on s’en rappelle toute sa vie, je pense, » dit-elle d’une voix guillerette, avec cette malice qui la caractérise si bien. Je tente de garder mon calme, feignant de ne pas avoir saisi l’ampleur de ses mots, mais à l’intérieur, je grave chaque détail de sa phrase dans un coin de ma mémoire : une demande, une bague, une cérémonie mémorable. Elle a des attentes, et même si je ne suis pas encore prêt à franchir ce cap, je sais qu’un jour, cela pourrait devenir une réalité. Je la regarde discrètement du coin de l’œil alors qu’elle ajoute d’un ton plus léger, comme pour détendre l’atmosphère « Mais tu peux continuer à m’appeler Madame Davis. J’ai toujours trouvé que ça sonnait merveilleusement bien… » Son sourire me fait fondre, et je ne peux m’empêcher de répondre en souriant à mon tour, l’amusement perçant dans ma voix. « Bien, Madame Davis ! » Elle rit doucement, et son rire est comme une mélodie familière qui réchauffe l’instant. « Et toi, tu es vraiment craquant lorsque tu t’inquiètes ainsi pour moi, » ajoute-t-elle, ses yeux pétillants de cette lueur taquine que je connais par cœur.

Nous nous dirigeons vers la voiture, main dans la main, l’air frais de la nuit nous enveloppant doucement. Chaque pas que nous faisons ensemble, dans cette nuit paisible, semble accentuer ce lien si particulier qui nous unit. La route est déserte, les étoiles scintillent au-dessus de nos têtes, et je ressens une vague de bonheur m'envahir, comme si ce moment en lui-même suffisait à combler tout le reste. Une fois installés à l’intérieur de l’habitacle, je n’hésite pas une seconde avant d’activer le chauffage et les sièges chauffants, conscient du fait que Cassia est une vraie frileuse. J’ai tout prévu pour elle, car je connais ses petites habitudes, et j’aime la voir sourire lorsqu’elle réalise que je pense toujours à son confort. Je me penche sur la banquette arrière et attrape une couverture que j’ai soigneusement déposée là pour elle, en prévision du trajet retour. Sans un mot, je la pose sur ses genoux, et je vois la gratitude dans son regard, cette lueur douce qui me fait sentir que je fais les choses bien « C’était vraiment une chouette soirée. Ça fait du bien de sortir et de se changer un peu les idées. On a même réussi à ne pas parler du travail… » dit-elle, et je sens une vraie légèreté dans sa voix. C’est comme si elle laissait derrière elle le poids de nos responsabilités, ne gardant que ce moment de liberté partagé. Je souris, content de la voir aussi détendue après la soirée mouvementée avec Cooper. « Je suis heureux pour toi. Tu devrais organiser des petites soirées de ce style plus souvent ! » lui proposai-je avec sincérité. Je sais combien elle apprécie ces moments où elle peut lâcher prise, se sentir libre d’être elle-même. « Si tu veux, la prochaine fois, invite-les chez nous ! » ajoutai-je, laissant entrevoir la porte ouverte à d’autres moments de convivialité, car je sais que ses amis sont importants pour elle, tout comme elle l’est pour moi. Je démarre doucement le moteur, la voiture glissant sur l’asphalte avec douceur, mais sa voix s’élève soudainement, brisant le silence chaleureux de la voiture. « Et toi, tu as passé une bonne soirée ? » me demande-t-elle, et je sens son regard se poser sur moi avec une curiosité mêlée de cette pointe d’appréhension qu’elle ressent toujours lorsqu’il est question de Léa. Je prends une grande inspiration, refusant de lui cacher quoi que ce soit. « J’ai aidé Léa à terminer ses travaux. Elle va organiser une crémaillère ! » admis-je avec un sourire, espérant dissiper toute tension. Puis, avant qu’elle n’ait le temps de s’attarder sur ce sujet, je change subtilement de registre pour ne pas alimenter ses doutes. « Et puis… J’ai fait quelques petites recherches sur internet, mais je ne t’en dirai pas plus, c’est une surprise ! » dis-je, mon ton devenant conspirateur, tentant d’attiser sa curiosité sans en dévoiler trop. « Tu sais… L’une des premières fois que je t’ai vue pompette, c’était lors de cette soirée étudiante… Tu sais, celle où tu m’as sauté dessus et embrassé ! » Je me tourne vers elle, capturant son regard, et sans attendre sa réaction, je me penche pour l’embrasser tendrement, mes lèvres se posant doucement sur les siennes, comme une promesse. « Et ce qui n’était pas pour me déplaire ! » ajoutai-je avec un sourire malicieux.

Une fois dans la voiture, je mets en avant le fait d’avoir passé une bonne soirée avec les filles. Et même là dans cette voiture, je ne pouvais que constater être choyée par Milo qui avait même pris le soin d’emmener avec lui une couverture. Milo semble ravi que j’ai passé une bonne soirée et propose même que la prochaine fois j’organise cette soirée chez nous. « H’m… Oui pourquoi pas, ce serait chouette aussi. » dis-je un sourire aux lèvres. Et tout naturellement je demande à Milo si lui aussi avait passé une bonne soire, un peu curieuse de savoir comment il s’était occupé. Le jeune homme m’annonce qu’il avait aidé Léa à terminer ses travaux. Encore ? Décidément. Il m’annonce que la jeune femme allait organiser une crémaillère. « Décidément, j’ai l’impression qu’elle a vraiment du mal à se passer de toi. » Mais bon j’étais bien trop pompette pour en dire davantage. Milo m’annonce avoir fait quelques petites recherches sur internet mais il ne m’en dira pas plus. « Profite, je suis trop pompette pour te poser tous un tas de questions ce soir. Mais demain est un autre jour... » dis-je amusée en sous entendant que je gardais dans un coin de ma tête cette surprise à venir.

Milo évoque alors l’un des premières fois où il m’avait vu trop boire. C’était cette fameuse soirée où je lui avais sauté dessus pour l’embrasser. Nous échangeons un tendre baiser avant que Milo avoue que ce n’était pas pour lui déplaire. Je souris, amusée et touchée par sa révélation. « Ah oui ? Pourtant tu n’avais pas dit grand-chose ce soir là... » Je souris, me blottissant davantage sous la couverture, profitant de la douce chaleur qu’elle me procurait. Au bout de quelques minutes nous arrivons sur le parking de l’appartement. Je descends de la voiture prenant la couverture avec moi et marchant aux côté de Milo pour rejoindre notre chez nous.

Je remarque immédiatement la réaction de Cassia lorsque j’évoque le nom de Léa. Un léger froncement de sourcils, presque imperceptible, mais je la connais trop bien pour ne pas le voir. Un sourire en coin se dessine sur mon visage, et je décide de la taquiner, sentant que l’occasion est trop belle pour la laisser filer. « Il n’y a pas qu’elle qui ne peut pas se passer de moi ! » dis-je, ma voix pleine de malice alors que je la regarde de manière explicite, laissant entendre que Cassia aussi aurait du mal à se passer de moi. Lorsque Cassia m’annonce avec une fausse nonchalance qu’elle ne m’harcèlera pas de questions pour découvrir la surprise que je lui prépare, je ne peux m’empêcher de sourire. C’est tout elle, ce mélange de curiosité et de retenue, une manière subtile de me faire comprendre qu’elle est impatiente mais qu’elle me laisse le temps de dévoiler les choses à mon rythme. Je me penche vers elle et lui vole un baiser rapide, un geste qui semble clore définitivement le sujet pour le moment. « On verra combien de temps tu tiendras sans me poser de questions, » dis-je, taquin, avant de me reconcentrer sur la route. La conversation dérive, et je repense à cette fameuse soirée étudiante, celle où tout a commencé. Cassia évoque ce moment, et je sens une vague de nostalgie m’envahir. « Ce n’est pas parce que je n’ai rien dit que je n’en pensais pas moins, » dis-je avec un sourire malicieux. « Si je me souviens bien, j’ai beaucoup apprécié ce baiser… même si tes lèvres avaient un peu trop le goût de la bière ! » J’adore ces moments, ces souvenirs qui remontent et nous ramènent à cette époque insouciante où tout semblait possible, où nous étions encore dans cette phase d’incertitude et d’attraction mutuelle.

Après quelques minutes, nous arrivons enfin sur le parking de notre appartement. Je gare la voiture et coupe le moteur, le silence s’installant doucement dans l’habitacle, seulement brisé par le bruit étouffé de la circulation lointaine. Je descends de la voiture et fais le tour pour ouvrir la portière à Cassia, comme j’aime le faire. Elle sort, tenant toujours la couverture serrée contre elle, et je ne peux m’empêcher de sourire en la voyant. Cette simple couverture a pris une place particulière dans notre soirée, et je suis content d’avoir pensé à la prendre. Elle m’adresse un regard complice, comme si elle lisait dans mes pensées, et je me dis que, vraiment, ce sont ces petits gestes qui rendent nos moments ensemble uniques. « T’as vu, j’ai bien fait de prévoir cette couverture, » lui dis-je avec une pointe de fierté dans la voix. Nous nous dirigeons vers la porte de l’immeuble, et je sens une douce chaleur m’envahir malgré la fraîcheur de la nuit. Nous franchissons la porte de notre appartement, l’air légèrement frais de l’extérieur laissant place à la chaleur réconfortante de notre foyer. Une fois à l’intérieur, je laisse la porte se refermer doucement derrière nous, coupant le bruit distant de la rue. L’atmosphère est calme, familière, et je sens immédiatement la détente s’installer en moi, comme si rentrer ici après cette soirée marquait la fin d’une longue journée. Je glisse doucement ma main dans celle de Cassia, entrelaçant nos doigts comme pour prolonger ce contact chaleureux, puis je la guide jusqu’à l’entrée où je pose son sac à main sur la petite table près de la porte. J’effleure ses épaules, glissant mes doigts sur le col de sa veste avant de la lui retirer avec soin. Le tissu glisse sur ses bras, et je la regarde un instant, admirant la manière dont elle se laisse aller à cette attention, les yeux légèrement mi-clos, comme épuisée par la soirée mais heureuse d’être enfin chez nous.

Je raccroche sa veste sur le porte-manteau, puis me penche vers elle, mes lèvres frôlant son front en un baiser léger, comme une promesse silencieuse de douceur. « File te préparer pour te mettre au lit, » lui dis-je d’une voix tendre, mon ton légèrement amusé pour lui montrer que je prends les choses en main. « Je vais te préparer un bon thé chaud et, en prime, si tu es sage, tu auras le droit de dormir contre moi. » Un sourire espiègle se dessine sur mes lèvres, et je vois la lueur dans ses yeux briller à l’idée de ce moment de réconfort à venir. Dès qu’elle disparaît dans le couloir, je me dirige vers la cuisine pour préparer son thé, cherchant à lui offrir un moment de douceur après cette soirée agitée. Je choisis sa tisane préférée, celle à la camomille et à la menthe, celle qui l’aide à se détendre et à trouver le sommeil, et je mets de l’eau à chauffer. La bouilloire vrombit doucement sur le comptoir, remplissant la pièce de son murmure apaisant. Pendant ce temps, je sors une tasse en céramique que Cassia aime particulièrement, celle avec le motif floral délicat qu’elle a choisie un jour d’été lors d’un marché local. Je prends le temps de bien faire les choses, veillant à ce que chaque geste soit empreint de soin et d’attention, car je veux qu’elle se sente aimée, choyée. Lorsque l’eau est prête, je verse le liquide fumant sur le sachet de tisane, laissant les arômes apaisants envahir l’air autour de moi. Une douce vapeur s’élève, emportant avec elle une promesse de chaleur et de réconfort. Je pose la tasse sur une petite assiette et me dirige vers la chambre où je la retrouve, assise sur le bord du lit, ses cheveux dénoués retombant en une cascade autour de son visage. Je pose la tasse sur sa table de chevet, puis m’agenouille légèrement devant elle pour la regarder dans les yeux. « Et voici ! Maintenant, c’est l’heure d’aller te détendre complètement. » Je souris et tends la main pour lui caresser doucement la joue, sentant sous mes doigts la chaleur de sa peau qui contraste avec le froid de la nuit que nous venons de quitter.

Dans la voiture l’atmosphère est détendue. Je ressens tout de même une légère once d’agacement lorsque Milo m’avoue avoir passé une partie de la soirée avec Léa pour l’aider à terminer ses travaux. Je souligne seulement que la jeune femme avait du mal à se passer de Milo. Ce dernier rétorque qu’il n’y avait pas qu’elle. Je décide de ne pas mal prendre sa remarque « Oui mais moi c’est normal, je suis ta femme. » dis-je en riant de bon cœur. Finalement l’alcool servait à dédramatiser un peu. Puis dans un élan de nostalgie, Milo évoque cette fameuse soirée étudiante où je l’avais embrassé. Il m’avoue que ce n’est pas parce qu’il n’avait rien dit qu’il n’en pensait pas moins. Il ajoute avoir même apprécié ce baiser malgré le goût de la bière. Je souris amusée ét touchée par ce souvenir.

Nous arrivons ensuite sur le parking, où nous descendons rapidement de la voiture. Milo semble fier d’avoir pensé à la couverture. « C’est vrai. Tu penses à tout, un vrai gentleman. » dis-je fière et chanceuse. Une fois à l’intérieur de l’appartement, le jeune homme m’aide à retirer ma veste puis il m’incite à aller me changer pour la nuit pendant qu’il me préparait une tasse de thé. Je souris, « H’m… Qu’est-ce que je disais… Un vrai gentleman... » dis-je en prenant le chemin de la chambre tout en lui lançant un clin d’œil. Je vais à la salle de bain pour me rafraîchir un peu et enfiler une tenue pour la nuit avant de prendre place sur le lit. Milo arrive et pose la tasse sur la table de chevet. « Merci beaucoup. » Je souris sous le doux contact de sa main sur ma joue, j’embrasse délicatement cette dernière avant d’inviter le jeune homme à prendre place à mes côtés.

Le baiser que Cassia dépose au creux de ma main est d’une tendresse infinie, et je sens une chaleur douce se propager à travers moi. Je lui souris, mes doigts serrant légèrement les siens en réponse, avant de m’éclipser un instant. Je file rapidement chercher un rouleau d’essuie tout et une petite bassine, au cas où la soirée arrosée déciderait de jouer des tours à son estomac. Une précaution qui me semble nécessaire. « Juste au cas où, » lui dis-je en souriant doucement, mes gestes empreints d’une attention sincère. Sans plus attendre, je retire mes vêtements, ne gardant que mon boxer, puis je me glisse doucement sous la couette à ses côtés. L’air frais de la chambre contraste avec la chaleur de nos corps, et je la sens se détendre à mes côtés alors que je m’allonge près d’elle. Ma main se pose délicatement sur son épaule dénudée, et je me laisse aller à tracer de petits cercles invisibles sur sa peau, des caresses légères, comme pour la rassurer et prolonger ce moment de sérénité. Sa peau est douce sous mes doigts, et je me perds un instant dans ce geste simple, ce contact qui apaise mes pensées agitées. Je me penche ensuite pour déposer un baiser léger sur son épaule, savourant la sensation de sa peau tiède contre mes lèvres. Le moment est parfait, un instant de paix qui n’appartient qu’à nous, mais je sais que je dois lui dire ce qui me préoccupe, ce que j’ai vu plus tôt. Alors, doucement, je brise le silence « J’ai aperçu Andrew près de l’hôpital tout à l’heure, lorsque je suis venu te chercher. On aurait dit qu’il cherchait quelque chose… ou plutôt quelqu’un. » Mes mots tombent comme un léger murmure dans la pénombre de la chambre, mais je sais qu’ils portent un poids que je ne peux ignorer. « Tu me promets de faire attention à toi ? » lui demandai-je doucement, la voix emplie de sollicitude. Je veux qu’elle sache que je m’inquiète pour elle, que je serai toujours là pour la protéger, même si le simple fait de mentionner Andrew ranime des souvenirs que nous préférerions oublier. Mes yeux cherchent les siens, cherchant cette promesse silencieuse qu’elle saura me donner, cette confiance qui nous lie au-delà des mots.

Je sens la chaleur de son corps contre le mien, ses doigts entrelacés avec les miens, et dans cette intimité nocturne, je ne peux m’empêcher de laisser échapper un sourire. Un sourire malicieux, amusé par une idée qui me trotte dans la tête depuis un moment. Cassia est blottie contre moi, sa respiration calme et régulière, et je me penche légèrement pour murmurer, ma voix à peine audible, presque conspiratrice « Tu sais… j’ai lu un article l’autre jour. » Elle tourne légèrement la tête vers moi, intriguée, son regard brillant dans la pénombre de la chambre. Je sens son attention se fixer sur moi, et je continue, amusé de son intérêt « Ça vantait les mérites de dormir nu avec son partenaire. » Je fais semblant de prendre un ton sérieux, comme si je citais un extrait d’une étude médicale « Oui… Il paraît que ça renforce la complicité, ça améliore le sommeil, et ça favorise une meilleure santé générale. » Je hausse un sourcil, feignant une gravité exagérée, tandis que mes doigts glissent doucement le long de son bras, caressant sa peau avec lenteur. « En plus, ça libère de l’ocytocine, l’hormone du bonheur. Il semblerait que ce soit excellent pour le moral… et pour le couple. »

Alors que je sirotais ma tasse de thé, Milo s’éclipse un court moment avant de revenir avec une bassine et de l’essuie tout. Juste au cas où. Un large sourire se dessine sur mon visage. Et je lui murmure un « merci » du bout des lèvres. Le jeune homme s’installe alors dans le lit et je viens me blottir contre lui, profitant de ce moment de calme.

Milo finit par briser ce silence en m’avouant qu’il avait aperçu Andrew près de l’hôpital tout à l’heure quand il était venu me chercher. Étrangement, je sens une once d’inquiétude m’envahir. Etait-ce simplement un hasard ? Ou alors me cherchait-il moi ? Suite à ces messages que j'avais ignoré. Milo me demande de lui promettre de faire attention à moi. « Oui bien sûr. Mais ce n’était peut-être qu’une simple coïncidence… » dis-je simplement. Mais je crois que dans le fond j’essayais aussi de me convaincre. Après tout il n’y avait qu’un hôpital en ville. Puis la conversation, l’atmosphère redevient plus légère. Milo évoque un article qu’il avait lu l’autre jour. Je l’écoute attentivement et ris légèrement. « Ah oui ? Intéressant... » Je souris de plus belle et retire ma nuisette d’un geste fluide « Si c’est bon pour la santé, on ne va pas se priver... » dis-je en riant légèrement tout en me blottissant davantage contre lui.

Petit à petit je finis par rejoindre les bras de Morphée. Mais quelques heures plus tard, une douleur vive à la tête me réveille. Une douleur désagréable. Je tente de me rendormir mais rien à faire. Je me lève alors doucement pour aller prendre un verre d’eau à la cuisine. Mais subitement je sens une nausée arriver. Je me précipite, non sans vaciller à plusieurs reprises, jusqu’au toilette. Je commençais à regretter d’avoir abusé de l’alcool hier soir. Je me redresse non sans difficulté et me dirige à la salle de bain afin de me rafraichir un peu. J'ai la tête qui tournait et cette douleur à la tête était bien présente. Je prends appui difficilement sur le meuble de salle de bain et me rince le visage espérant que cela me fasse du bien. Mais cela n'est que de très courte durée.

L'annonce de la présence d'Andrew à l'hôpital me laisse dubitatif, cette simple coïncidence étant trop précise pour que je puisse l'accepter d'un simple haussement d'épaules. J'essaie de ne rien montrer, d'enfouir mes doutes et mes soupçons, mais ils restent là, suspendus dans mon esprit comme une ombre qui refuse de s'évanouir. Cassia me dit qu’il s’agit simplement d’une simple coïncidence, rien de plus. Ses mots se veulent apaisants, mais je n'arrive pas à ignorer cette crainte qui me serre l'estomac. Et pourtant, alors que je me laisse envahir par ce doute. Je la regarde, perplexe, alors qu'elle retire sa nuisette avec une détermination qui m'étonne. Elle se glisse sous les draps avec moi, sans un mot, cherchant la chaleur de mon corps. Elle se blottit tout contre moi, sa tête se nichant au creux de mon épaule, et je ressens cette confiance absolue qu'elle me témoigne. Mon bras passe naturellement autour de sa taille, et je la serre doucement contre moi, sentant son souffle régulier contre ma peau.

Mais après quelques heures de sommeil profond, quelque chose me tire de ce rêve paisible. Je ne sais pas exactement ce qui m'a éveillé - un bruit discret, un mouvement imperceptible - mais une sensation de vide me traverse soudain. Je tâtonne à côté de moi, cherchant la chaleur familière de Cassia, mais tout ce que je trouve, c'est le vide froid des draps. Mon cœur rate un battement, et une légère panique s'installe en moi. J'allume la lampe de chevet, plissant les yeux face à la lumière soudaine qui déchire l'obscurité. Sans attendre, je me lève, enfilant à la hâte mon t-shirt, et je me dirige vers le couloir. La lumière sous la porte de la salle de bain m'indique où elle se trouve. Mon esprit se précipite vers mille hypothèses. Est-elle malade ? Quelque chose la tracasse-t-elle ? Je frappe doucement à la porte avant de l'ouvrir. Cassia est là, appuyée contre le meuble de la salle de bain, son visage partiellement éclairé par la lumière crue du plafonnier. Ses traits sont fatigués, son regard pensif. « Tout va bien ? Que se passe-t-il ? » demandai-je en la fixant avec une inquiétude sincère. Je m'approche doucement d'elle, même si l'angoisse me tiraille. Mon instinct est de la protéger, de l'aider, de la réconforter. Je pose une main douce sur son épaule, cherchant à comprendre sans brusquer.