Le vent brûlant du désert soulève des nuages de sable tourbillonnants autour de moi tandis que je me concentre intensément sur les derniers exercices épuisants de cette formation extrême en lutte anti-terroriste. Une épreuve sans répit qui a poussé mes limites physiques et mentales au-delà de ce que je croyais possible. D'ici, surplombant la base d'un regard d'aigle, le complexe d'entraînement s'étire en un vaste terrain de guerre miniature, un dédale complexe de structures et d'obstacles savamment agencé pour recréer les pires scénarios de crise imaginables. Chaque zone, chaque parcelle de ce champ de bataille factice est dédiée à un aspect particulier de la lutte antiterroriste, et chaque exercice constitue une pièce du puzzle mortel que je dois maîtriser. De la même manière que je connais chaque recoin de mon cockpit sur le bout des doigts, ici je dois apprivoiser les moindres recoins de ce théâtre d'opérations grandeur nature. Les simulateurs de vol sont mon domaine de prédilection, mais sur ce terrain, j'apprends à manœuvrer mon propre corps avec la même précision millimétrée et la même vigilance de tous les instants.

Jour après jour, sous une fournaise implacable incendiant le campement de ses rayons ardents, j’enchaîne défis sur défis, transcendant la souffrance physique. Comme on s'accroche fermement aux commandes pour négocier une violente turbulence, je gravis péniblement à la seule force de mes bras et jambes endoloris ces barres d'obstacles vertigineuses se dressant vers le ciel. Je rampe dans la fournaise, sous un réseau de barbelés acérés déchirant ma peau à chaque mouvement, telle une simulation des manœuvres d'urgence que je maîtrise dans les airs. Sur les parcours de simulation urbaine, chaque avancée doit être planifiée dans les moindres détails avec la même minutie qu'un plan de vol. Chaque virage de chaque rue, chaque angle mort peut dissimuler un piège mortel, à l'image des turbulences imprévisibles surgissant de nulle part pour un pilote. J'y affronte dans un combat rapproché d'une brutalité inouïe les assauts de combattants d'élite aguerris. Chaque frappe, chaque esquive, chaque reprise sont des chorégraphies mortelles que je dois perfectionner, comme ces gestes millimétrés qui font la différence entre la vie et la mort dans le cockpit.

Nos instructeurs martèlent de leurs voix tonitruantes un flux ininterrompu d'informations techniques, tactiques, de données ultra-sensibles que je dois ingérer en pleine confusion ambiante. Leurs directives cristallines sont les balises qui nous guident à travers cette tempête d'entraînement, telles les tours de contrôle nous guidant d'une main de maître parmi l'enfer du trafic aérien. Les journées et les nuits se muent en un chaos permanent où l'épuisement devient un compagnon de chaque instant, à l'image des longs vols transcontinentaux pendant lesquels la fatigue insidieuse vous guette. Le moindre relâchement, la plus infime défaillance sont implacablement sanctionnés par des punitions d'une rigueur extrême, de nouveaux défis venant briser les dernières résistances physiques et mentales. Tout comme la moindre erreur à des milliers de mètres d'altitude peut mener à l'inéluctable chute. Sur ce champ de bataille, les blessures sont inévitables : brûlures au soleil de plomb, coupures et écorchures sur les parcours d'obstacles, ecchymoses et membres foulés ou tordus lors des combats rapprochés. Mais ici, pas de place pour la faiblesse. Il faut ravaler la douleur, serrer les dents et poursuivre jusqu'à l'épuisement ultime. Surmener le corps au-delà du seuil, transcender ses propres limites, repousser toujours plus loin les barrières de la résistance physique et mentale. Telle est la seule voie pour survivre à cet entraînement d'une extrême dureté, cette préparation draconienne aux situations de crise les plus extrêmes. Pourtant, dès que ces exercices d'une violence inouïe marquent la moindre accalmie, c'est inexorablement vers Cassia que mes pensées se tournent...

Le hurlement déchirant du vent chargé de particules tranchantes comme des lames fait rage autour de moi, soulevant d'immenses nuages de sable aveuglants. Mais c'est la faible sonnerie de mon téléphone qui capte toute mon attention dans ce tumulte assourdissant. Je m'arrache précipitamment à l'abri précaire de la tente, bataillant contre les rafales brûlantes qui s'insinuent sous mes vêtements déjà trempés de sueur. Enfin, j'atteins un renfoncement rocheux offrant un peu de répit aux assauts du vent hurlant. « Cassia ? » je m'écrie pour couvrir les sifflements de la tempête de sable. Un sourire se dessine presque malgré moi sur mes lèvres gercées, juste en entendant sa voix familière percer à travers les grésillements et crachins parasites. Quelques précieuses syllabes, un baume sur les plaies de cette ambiance hostile de ce campement de fortune raidi par les rigueurs du désert. « Comment vas-tu ? Je suis tellement désolé, les communications sont un véritable enfer ici... » Mais les mots si durement arrachés se perdent soudain dans un long râle de staticité insupportable. L'image de son visage adoré se fige, se brouille, tandis que les sons se muent en un flot de parasites stridentes. « Cassia ? Cassia, tu m'entends ? » Mais c'est peine perdue, la connexion s'est déjà interrompue dans un crépitement sonore. Découragé, le cœur battant à vive allure, je contemple l'écran désormais noir, espérant désespérément un miracle qui ne vient pas. Ces petites tranches de réconfort volées au cœur de l'enfer sont bien trop rares et précieuses pour que je puisse les savourer pleinement. Les jours suivants ne sont qu'une succession éreintante et frustrante de numéros tronqués par les interférences, d'appels manqués avalés par le vide sidéral, de messages vocaux agonisants avant que la ligne ne se brise brutalement dans un gargouillis métallique. L'attente fébrile entre chacune de ces vaines tentatives, l'espoir râpé de capter ne serait-ce qu'un mot ou un son, est une véritable torture psychologique à la limite du supportable.

Puis, une semaine plus tard, aussi soudaine qu'inattendue, la sonnerie tant espérée retentit à nouveau ! Trépidant d'une joie mêlée d'appréhension, je bondis sur le téléphone qui vibre frénétiquement. Cette fois, j'ai à peine le temps de décrocher après les premières tonalités que la voix adorée de Cassia s'élève, chevrotante. Cependant un épais nuage de fumée âcre et opaque jaillit soudain d'un des bâtiments principaux du campement. Des cris de panique, des ordres hurlés d'évacuer la zone en urgence immédiate... « Je suis désolé, vraiment navré...Je dois y aller sur-le-champ ! » je m'écrie précipitamment avant de raccrocher à contrecœur, la mort dans l'âme. Une déflagration d'une rare puissance déchire l'air, me soulevant de terre comme une vulgaire poupée de chiffon. Un chaos de débris enflammés tourbillonne de toutes parts dans une apocalypse de fumées aveuglantes. Tout n'est plus que confusion, dévastation, terreur abjecte... Ce n'est que des heures plus tard, alors que le soleil incendiaire se noie enfin derrière les ruines calcinées, que je réalise qu'une fois encore, l'impitoyable faucheuse qu'est l'imprévu est venue voler ce précieux moment. Cette conversation, ce souffle d'humanité dans les ténèbres, n'aura été qu'une lueur furtive étiolée avant même d'avoir pu se déployer pleinement... La vie en ces lieux arides et tourmentés n'est que chaos permanent, instabilité constante. Et nos échanges, si cruciaux pour tenir le coup, si vitaux pour l'esprit et l'âme, ne peuvent être que des instantanés furtifs, de brefs soupirs de lumière immanquablement happés, engloutis par l'obscurité avant d'avoir pu vraiment renaître...

Quelques jours plus tard, le sol défile à une vitesse vertigineuse sous les ailes de l'avion de chasse. Les buildings miniatures semblent fuir à reculons derrière nous. Déjà, les premiers reliefs montagneux se dressent à l'horizon, marquant l'entrée dans le secteur d'entraînement. « Bien reçu la tour, nous entamons la première séquence d'exercices. » Dans le cockpit exigu, je resserre d'un geste vif la jugulaire de mon masque à oxygène. L'adrénaline afflue dans mes veines tandis que les doigts se crispent sur les commandes de vol. Un dernier souffle profond pour chasser toute hésitation...et nous y voilà. D'un coup de manche brusque, je plonge l'appareil dans un virage d'inclinaison insoutenable pour tout autre pilote. Les forces G me compriment violemment contre le siège, oppressant ma poitrine. Mais après les éprouvantes sessions décompressées, ce n'est qu'une formalité. « Larguons le lest et entamons les figures ! » Deux énormes réservoirs de carburant se détachent dans un panache de vapeur blanche. Instantanément allégé, le chasseur effectue un demi-looping ascendant d'une vivacité à couper le souffle. Les moteurs grondent d'un rugissement bestial à mesure que la poussée grimpe dans les tours. « Loop, boucle renversée, renversement puis changement de cap par vrille ! » J'enchaine les manœuvres acrobatiques de justesse dans un enchevêtrement de virages serrés, subissant des accélérations transcendant largement les limites humaines. Seul un entraînement de pointe permet de tenir le choc sans perdre connaissance.

Entre les déferlantes de G-forces, j'aperçois brièvement les reliefs rocailleux se rapprocher dans la multiprise. L'assaut du canyon débute. Il me faut longer les parois abruptes en une suite de figures ultra-précises pour me frayer un chemin à quelques dizaines de mètres à peine du sol. « Accrochez-vous, les gars...Piqué à très basse altitude ! » Abaissant le pylon d'armement, je plonge en angle droit dans une trajectoire d'extrême précision entre deux barres rocheuses émergeant comme des dagues. Le sol n'est plus qu'un film flou filant sous les ailes à plus de 700 nœuds. La moindre correction de trajectoire pourrait nous faire s'écraser sur ces murailles de pierre.  Je presse frénétiquement la détente du manche, libérant une salve de petites charges pyrotechniques censées tromper les systèmes de défense sol-air ennemis. L'avion est désormais engagé dans le dernier tronçon labyrinthique, une succession de claires insoutenables menées au ras du sol dans un dédale de ravines. À plusieurs reprises, je crois que mes ailes vont se faire arracher par les étroites parois défilant avec une précision d'orfèvre. Le moindre écart, le plus léger défaut dans l'enchaînement mortel de ces acrobaties extrêmes...et c'en serait terminé. Soudain, l'aval du canyon s'ouvre sur une large vallée baignée de soleil. Arquant les ailes aux limites du décrochage, je remonte en chandelle à la verticale, crachant les tuyères pour éviter l'impacts au dernier millième de seconde. « Bien joué les gars ! Reprenons un peu d'altitude et repartons pour un tour ! » Le cœur battant à tout rompre, le corps douloureux mais émerveillé, je jauge d'un œil la réserve de carburant restante. Encore assez pour quelques séquences d'exercices supersoniques et d'entraînement air-air... Car cet enfer n'est que le premier cercle. Il reste encore bien d'autres défis à relever avant la fin de la journée. Mais cessés le plus incroyable.

Ces trois longues semaines d'enfer s’achèvent enfin. Courbaturé, épuisé mais accompli, je fais rapidement ma valise après cette dernière séance d'entraînement d'une intensité à peine croyable. Mon paquetage est vite bouclé, l'esprit déjà tourné vers le retour au pays. Alors que je m'apprête à rejoindre la navette, une voix bourrue mais chaleureuse m'interpelle. « Alors, on se sauve déjà ? Pas trop d'séquelles après cette petite formation ? » Je me retourne pour faire face au colonel Richter, un rictus amusé sur son visage buriné. Puis il pose une main sur mon épaule. « Je dois dire que j'ai rarement vu un pilote civil faire preuve d'autant de cran et de détermination. On en ferait presque un as de l'aéronavale ! » J'éclate de rire, rapidement imité par le vétéran qui me gratifie d'une claque amicale dans le dos. « Franchement gamin, tu ne réfléchirais pas à lâcher ces mouettes d'compagnie pour rejoindre les vraies gens de l'air ? Je suis sûr qu'on pourrait te trouver une jolie place au Weapons School ! » Malgré la plaisanterie, je perçois une once de sérieux dans son regard acier. Le colonel semble réellement envisager de me recruter dans son arme. Un bref moment de flottement passe avant que je ne reprenne contenance. « Ah colonel, votre offre est plus qu'alléchante mais je crains que le trafic aérien international n'ait encore besoin de moi ! Mais qui sait, peut-être après ma retraite ? » Cette fois c'est un éclat de rire tonitruant qui secoue le corps massif de Richter. « Ah ça je n’en doute pas p'tit gars ! Si t'es encore d'attaque à soixante-cinq ans, je démissionne pour t'embaucher comme instructeur ! » Après cette dernière boutade, le colonel me tape une dernière fois sur l'épaule, un peu plus fermement cette fois. « Allez mon grand, réfléchis bien à ma proposition quand même. Le devoir t'attend peut-être ailleurs que sur le siège d’un Airbus ou d’un Boeing ! » Je le salue une dernière fois d'un geste martial avant de le remercier chaleureusement pour cette opportunité hors du commun. Puis je me dirige d'un pas leste vers le rassemblement des autres pilotes stagiaires. J'échange quelques poignées de main viriles et tapes amicales dans le dos avec ces frères d'armes d'un mois. Malgré la fatigue, je ne peux réprimer un large sourire idiot en songeant que je vais enfin pouvoir retrouver les miens. Le retour au bercail se fera peut-être dans un sommeil de plomb, mais qu'importe ! Après cette formation de l'extrême, je suis simplement heureux de rentrer, l'esprit empli de souvenirs brûlants et d'expériences grisantes à partager.

À peine installé dans le fauteuil de l'avion-cargo affrété pour le retour, je dégaine fébrilement mon téléphone. Mes doigts s'activent à toute vitesse sur le petit clavier virtuel afin de converser avec Cassia. « Nous allons bientôt pouvoir rattraper le temps perdu ! » Un large sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je me replonge dans mes souvenirs encore brûlants. Les séances d'entraînement en caisson de décompression simulant les effets d'une perte de pression à haute altitude... Les centrifugeuses déployant des forces de plusieurs G pour préparer le corps... Et bien sûr, les vols d'une rare intensité alternant figures acrobatiques de haute voltige et passages à quelques mètres du sol dans d'étriqués canyons. Je frissonne rien qu'en me remémorant les sensations extrêmes, la poussée vertigineuse des réacteurs dans les montées en chandelle, les à-coups insoutenables dans les inversement de virages... Jamais de ma vie je n'avais connu d'expériences aussi ébouriffantes ! « Tu ne peux pas imaginer à quel point c'était dingue ! » je réponds rapidement à Cassia. « Certains moments, j'ai cru que j'allais perdre connaissance tellement les accélérations étaient violentes. Mais quelle ruée d'adrénaline ! » Après encore quelques échanges ponctués d'émojis complices, je repose finalement le téléphone sur l'accoudoir. Un délicieux frisson me parcourt l'échine tandis que les souvenirs continuent d'affluer. L'épuisement physique et mental demeurait à son paroxysme chaque soir en rejoignant le camp de base. Plusieurs fois, il m'a même semblé que je ne tiendrais pas le rythme ces premières nuits... Mais cette épreuve valait chaque goutte de sueur. Car au moment d'enfourcher ces tout-puissants chasseurs et de décoller sur la rampe, je n'avais plus qu'une seule idée en tête : repousser mes limites toujours plus loin, dépasser mes propres frontières du possible. Un bâillement sonore m'arrache à mes pensées. Le manque de sommeil se fait rudement sentir à présent que l'adrénaline est retombée. Mes paupières se font lourdes, très lourdes... Autant en profiter pour faire un petit somme réparateur. Calant mon siège en position allongée, je ferme les yeux avec la sensation apaisante du devoir accompli. Et surtout...celle d'avoir vécu une aventure d'une intensité rarement égalée, même dans mes rêves les plus fous.

Le vrombissement sourd des réacteurs s'estompe peu à peu, m'arrachant à mes rêveries. L'avion amorce sa descente vers l'aéroport après ce long vol de retour. Bientôt, je foulerai de nouveau le sol de Fall River où m'attend Cassia. Cette seule pensée ravive la brûlure tenace de son manque, qui n'a cessé de me tarauder pendant ces trois interminables semaines. Ces quelques messages échangés sur le vol, bien que réconfortants, n'ont fait qu'attiser davantage mon impatience à la revoir. Durant les premiers jours d'immersion dans l'enfer de l'entraînement, j'étais tellement obnubilé par les défis physiques et mentaux à relever que son absence ne me torturait qu'à de rares instants de répit. Chaque minute était une lutte pour suivre l'intensité démentielle du programme. Mais peu à peu, à mesure que les jours d'épreuve s'égrainaient, son visage radieux s'est mis à hanter mes rares moments de répit. La nuit, son image flottait devant mes paupières lourdes avant que le sommeil ne m'emporte. À l'aube, la première chose que je visualisais en émergeant était son sourire lumineux. Son absence était devenue une douleur lancinante, une brûlure constante au plus profond de mon être. Nos conversations bien trop faibles voire même impossible et constamment interrompues, ne faisaient qu'aviver la flamme du manque.

Durant les vols d'entraînement, au cœur des pires déferlantes de stress et de pression physique, l'image de son doux visage s'imprimait dans mon esprit tel un sursaut d'espoir. C'était elle qui me donnait la force de poursuivre au-delà de l'insoutenable, encore et toujours plus loin. Aux pires instants, quand les ténèbres de l'épuisement menaçaient de m'engloutir, je n'avais qu'à penser à son étreinte apaisante pour puiser l'énergie de continuer à avancer. Je luttais pour elle, pour nous, pour pouvoir enfin la retrouver au terme de ce calvaire. Mais à présent, l'avion se pose sur la piste avec un hurlement de freins. Mon cœur bat à vive allure tandis que je détache fébrilement ma ceinture, fouillant la cabine du regard pour repérer la porte de soute.

Malgré l'obscurité encore totale de cette aube naissante, je roule à vive allure sur les routes désertes. Dans le rétroviseur, les lumières de Fall River s'amenuisent peu à peu. Je ne dispose que de quelques heures pour tout organiser avant de devoir être de retour en ville pour la soirée. Pas question de rater l'anniversaire de Cassia ! Le temps est compté mais tout doit être absolument parfait pour rendre cette journée inoubliable. J'accélère davantage l'allure, pressé d'atteindre le petit endroit isolé dans lequel je compte l’emmener. Après une dernière heure de conduite, j'aperçois enfin ce sanctuaire. Garé sur l'étroite allée de terre, j'inspecte rapidement les lieux à la lueur de ma lampe torche. Le lieu est idéal pour ce que j'ai prévu ! Des décorations, de quoi se sustenter, un cadeau digne de ce nom... Je sors tout le matériel à la hâte et me mets au travail sans tarder.


Le soleil vient à peine de se coucher lorsque je regagne Fall River après ces intenses préparatifs. Pressé d'être enfin auprès de Cassia, je me dépêche de rentrer pour me préparer convenablement. Une demi-heure plus tard, je me gare enfin devant la vieille demeure familiale de sa famille. Mais alors que je m'apprête à en franchir le perron, une autre voiture attire mon attention. Cette berline noire qui me dit quelque chose... Non, c'est une plaisanterie ? Qu'est-ce que la voiture d'Andrew fait garée juste devant chez elle un soir pareil ? Une rage soudaine emplit ma poitrine tandis que je fulmine, serrant les poings à m'en blanchir les jointures. Après m'être donné tant de mal, après avoir tout risqué pour préparer cette journée spéciale, il faut que ce prétentieux vienne tout gâcher ?! J’éprouve soudain une effroyable envie de défoncer le capot de sa voiture à coups de pied. Mais je me reprends de justesse et fais demi-tour avant de commettre l'irréparable. Fou de colère, je regagne ma propre voiture et m'installe au volant d'un geste brusque. J'ai besoin d'évacuer toute cette rancœur avant d'exploser pour de bon. À la hâte, j'envoie un message d'excuse à Cassia, prétextant un contre-temps professionnel avec l'armée, puis je démarre en trombe. Quelques minutes plus tard, c'est devant le domicile de Clyde que je me gare. J'ai grandement besoin d'un défouloir ce soir. Et qui de mieux que mon vieil ami pour m'aider à évacuer toute cette rage ?

Un coup d'épaule ferme sur le battant de la vieille porte d'entrée, et Andrew fait son apparition d'un pas conquérant. Son regard azuré balaye la pièce avec une assurance à peine feinte. Ce soir, il vaincra tous les doutes par la force de sa détermination. Nullement intimidé par les murmures et regards en coin qui l'accueillent, l'homme redresse les épaules et avance à travers le salon d'un pas altier. Son objectif de ce soir ? Retrouver Cassia, la femme qui lui est destinée, et réaffirmer haut et fort ses sentiments devant sa famille ainsi que tous les invités. Il sait qu'elle ne pourra alors que céder à nouveau à son charme. Après quelques instants de recherche, son regard l'accroche enfin près de la cheminée, conversant avec quelques cousins éloignés. Impatient, Andrew se dirige droit sur elle d'un pas conquérant. Sans lui laisser le temps de réagir, Andrew lui prend la main d'un geste galant mais ferme et la tire avec douceur au centre du salon. Tous les regards se tournent vers eux. « Cassia... » lance-t-il d'une voix grave en plantant ses yeux d'un bleu électrique dans les siens. « Je sais que ces derniers temps ont été difficiles pour nous deux. Mais un amour comme le nôtre est trop précieux pour le laisser se briser... » D'un geste lent mais contrôlé, l'homme s'agenouille sur un genou devant elle, sortant un petit écrin de velours de sa poche. « Je t'aime plus que tout au monde. Et c'est pourquoi ce soir, devant tout ce beau monde, je veux te dire que… » Puis il ouvre l'écrin d’une révérence, dévoilant une somptueuse bague sertie d'un diamant étincelant. « Cassia, veux-tu m'épouser et faire de moi l'homme le plus comblé de l'univers ? » Un silence de plomb s'abat sur l'assemblée, tous les regards braqués sur le couple. Au premier rang, Anna observe la scène d'un air médusé, une main devant sa bouche ouverte de stupeur. D'un geste précipité, elle sort son téléphone et t'envoie un message bref mais paniqué « Andrew vient de demander Cassia en mariage chez elle !!! »

Les jours, les semaines passées sans Milo étaient une véritable torture. Son absence me pesait un peu plus chaque jour, me rappelant ainsi la très mauvaise période que nous avions vécu lors de notre rupture. J’avais pleinement conscience que la situation actuelle était bien différente mais malgré tout l’absence de Milo était difficile à accepter. Le manque se faisait cruellement ressentir et l’inquiétude également. Fort heureusement, dès que nous trouvions un petit moment où nous étions libres tous les deux nous nous appelions afin de prendre tout simplement des nouvelles de l’autre et de parler de nos journées respectives. Et à chaque fois que je pouvais entendre la voix de Milo, cela me mettait un véritable baume au cœur. C’est également ce genre de petits moments qui me permettais de supporter un peu plus son absence et qui m’aidait à garder le moral. Toutefois, les communications avec le jeune homme avait souvent le don de m’angoisser davantage en voyant sa mine fatiguée ou alors même quelques égratignures sur son visage. La formation était apparemment d’une grande rudesse et il y avait plus d’exercices réels sur le terrain que je ne le pensais. Pas un seul jour ne passait sans que craigne recevoir un appel qui m’annoncerait que Milo avait été blessé.  Malheureusement, il arrivait parfois nos petites conversations virtuelles étaient interrompus soit par un impératif du côté de Milo et de ses engagements soit par une très mauvaise connexion.

A présent, Milo était sur le chemin du retour. Je ne quittais presque pas mon téléphone portable afin de pouvoir réponse à ses messages aussi vite que possible. J’étais tellement rassurée de le savoir dans l’avion qui le ramènerait à Fall River. Si heureuse de m’imaginer pouvoir enfin le retrouver. Nous profitons de ce moment de quiétude pour échanger longuement par messages. Milo en profite pour me raconter certains évènements avec un peu plus de détails. Parfois, ces derniers ne me rassurent pas du tout. Fort heureusement je me consolais en me disant que le jeune homme serait bientôt ici, avec moi. Et c’est à présent tout ce qui comptait. Parfois les messages se veulent plus joyeux, même plus frivoles. Nous entrons même dans un petit jeu de séduction à distance, n’attendons qu’une chose : se retrouver.

Aujourd’hui était un jour un peu particulier. C’était mon anniversaire. Un an de plus. En soit cela ne me dérangeait pas vraiment, contrairement à certaine connaissance qui, dès qu’elle prenait un ans de plus se mettait dans un état de grande tristesse, de grand désarroi. J’avais prévu pour cette journée un peu particulière d’organiser une petite soirée avec mes amis les plus proches, et bien évidemment Milo. La soirée avait lieu dans la vaste maison de ma mère et de William qui eux étaient partis en voyage pour une dizaine de jours. Ils m’avaient donc naturellement et gentiment proposé de profiter de la maison pour célébrer mon anniversaire. William m’avait même préparé quelques une des ses meilleures bouteilles de vins pour que nous puissions les déguster ce soir. J’avais organisé une soirée en petit comité. Je préférais largement ce genre de fête intimiste qui me permettais de profiter pleinement de chacun des convives qu’une grande soirée où il était tout simplement impossible de voir et de parler à tout le monde. J’avais passé une bonne partie de la journée, avec l’aide d’Anna principalement, à tout mettre en place pour la soirée. Anna avait insisté pour placer un peu de décoration, je lui avais donc laisse carte blanche, nous avions également été cherché ensemble les différents mets que j’avais préalablement commandé chez un traiteur. Une fois dans la maison familiale, nous avions préparé l’immense salon afin d’accueillir les convives ainsi que le jardin auquel nous pourrions profiter avec le temps clément de la soirée. Nous avions également mis en place un petit buffet où chaque convive pourrait venir se servir à sa guise. Une fois tout prêt, nous avions ensuite pris du temps pour nous préparer. Et sur les coups de dix-neuf heures, les premiers invités commencèrent à arriver. Milo n’était pas encore arrivé. Je trouvais cela étrange, alors j’avais jeté un œil sur mon téléphone portable. J’avais justement reçu un message du jeune homme. Milo m’annonçait qu’il ne pourrait finalement pas venir ce soir, il avait un contre temps avec l’armée. Une grande déception s’empara de moi. Je réponds rapidement essayant en savoir un peu plus mais aussi et surtout pour savoir de combien de temps cet imprévu allait retarder nos retrouvailles. « Tout va bien ? » me demande Anna qui avait sans doute vu que quelque chose n’allait pas. « Milo ne pourra pas être présent ce soir… Un contre-temps avec l’armée, encore... » dis-je en ayant du mal à cacher ma peine. « Oh...Je suis désolée Cassia… Tu le reverras bientôt malgré tout... » dit-elle en essayant de me remonter le moral. Je lui adresse un léger sourire avant qu’elle ne m’entraîne au salon pour continuer de profiter de la soirée.

La soirée continuait malgré tout. Et tout se passait relativement très bien. J’étais en pleine discussion lorsque soudainement j’aperçois Andrew. Je suis stupéfaite, sans voix. Que faisait-il ici ?  Comment avait-il su que j’organisais ma soirée d’anniversaire ici ? Tant de questions me traversaient l’esprit. Andrew se poste alors devant moi et m’attrape fermement la main « Mais qu’est-ce que tu fais ici… » Andrew ne répond rien. Il se contente de me tirer vers lui, avec une certaine douceur qui ne lui était pas familière d’ailleurs, vers le centre du salon. Il se lance alors dans un discours que je peinais à comprendre. Et alors là sans que je m’y attende, Andrew vient s’agenouiller devant moi et sort un petit écrin dans lequel se trouvait une bague. Andrew annonce m’aimer et me demande si je voulais l’épouser. Je reste sans voix. J’avais l’impression d’être dans un très mauvais rêve. En fait, j’aurais aimé que ce soit le cas. Je sens une extrême gêne s’emparer de moi. Comment Andrew avait-il osé faire une telle chose ? Je jette un bref coup d’œil en direction des convives. « Veuillez… Veuillez nous excuser. Andrew et moi devons discuter. En privé... » J’attrape alors Andrew par le bras et nous nous dirigeons alors dans la pièce la plus éloigné de l’étage, où se trouvait le bureau. Une fois seuls dans la pièce je me tourne vers lui « Tu m’expliques à quoi tu joues là !? » Andrew semble être toujours aussi serein « Cassia, je te l’ai dit je t’aime et je veux que tu deviennes ma femme... » Je croirais rêver, vraiment. « Mais Andrew tu sais bien que tout est terminé entre nous ! On a mis les choses au clair il y a bien longtemps maintenant et tu n’avais aucun droit de venir ici ce soir. » Mon ton est assez ferme. J’étais à présent en colère contre lui. « Cassia, s’il te plaît... » Je lui coupe la parole « Non Andrew. Je n’ai pas envie de discuter avec toi. Et je te rappelle que notre dernière entrevue m’a conduite tout droit à l’hôpital… Tout est terminé entre nous, tout… Maintenant s’il te plaît, quitte cette maison... » Andrew n’est pas ravi, je le vois dans son regard. Il est blessé, vexé. « Tu finiras bien par changer d’avis... » me dit-il d’un ton qui se veut glacial, presque effrayant. Et sur ses mots il s’approche de moi vient déposer un baiser sur ma joue, je me recule immédiatement de lui. Puis il quitte la pièce. Je le suis, afin d’être certaine de le voir quitter la maison de mes propres yeux.

Une fois assurée que Andrew était parti. Je retrouve le salon. Fort heureusement la plupart des invités avaient repris leur conversation. Je rassure les convives en leur expliquant que cette petite scène était tout simplement un malentendu, que Andrew n’était pas dans son état normal. Et la soirée reprend alors dans une très bonne ambiance. Anna s’approche de moi « Pour une surprise, c’était une surprise… Heureusement que Milo n’était pas là... » Je soupire légèrement « Je ne comprends pas ce qui lui est passé par la tête… Il est... » Anne me coupe et termine ma phrase « Dingue ? Complètement instable ? Je confirme oui... » Je lui lance un regard qui veut en dire long. Anna me prend par l’épaule d’un geste réconfortant « Allez viens, continuons à profiter de cette belle soirée. » me dit-elle en me donnant un autre verre de vin par la même occasion.

La vibration de mon téléphone dans ma poche me sort de ma conversation avec Clyde. Je jette un œil rapide au message d'Anna. Mais à peine ai-je parcouru les premières lignes que la colère m'emplissant à nouveau d'une violente bourrasque. « Mais quel c****** » je rugis soudain en abattant mon poing sur la table, manquant de renverser nos verres. Clyde me lance un regard surpris. « Hé, qu'est-ce qui se passe ? Quelqu'un t'a marché sur les pieds ou quoi ? » Pour toute réponse, je lui brandis l'écran de mon portable d'un geste vif. « Regarde ! Andrew vient de demander Cassia en mariage ! » Mon vieil ami écarquille les yeux de stupeur en lisant le message. « Sérieux ? Mais ce type n'a donc aucune limite ? » Je sens les battements de mon cœur s'accélérer sous l'effet de l'adrénaline montante. « Ce s******* se croit tellement irrésistible ! Comment ose-t-il la redemander en mariage après ce qu'il lui a fait subir ? » Les images de Cassia blessé par les accès de violences d'Andrew me reviennent en mémoire. Non, je refuse qu'elle replonge dans cet enfer ! Au souvenir de ses blessures, ma mâchoire se crispe de rage. D'une voix sourde, je poursuis. « Il joue au prince charmant, mais on sait trop bien tous les deux ce qu’il est réellement ! » Clyde hoche la tête d'un air désolé. « Ouais, ce type est un beau s*******. Une ordure qui ne mérite même pas... » Au même instant une voix tonitruante nous interrompt soudain. « Regardez un peu qui voilà ! Si ce n'est pas le héros du jour en personne ! » Hilare, Tim me soulève de ma chaise dans une étreinte à briser les os. Je tente de protester mais il me relâche enfin au bout d'une longue embrassade chaleureuse. « Bon sang, mon pote ! Le ciel n'est définitivement plus le même sans toi là-haut ! » Malgré ma rogne, les effusions de joie de Tim me déridant un peu. Je finis par lui rendre son accolade avec un petit rire. « Hé, tu me connais, j'ai la peau dure ! Mais c'est vrai que j'ai bien failli y rester plus d'une fois. » Nous partageons un rire complice avant que Clyde ne replonge dans son sérieux. « Tu tombes bien en fait. Milo a besoin d'un avis extérieur sur sa petite... situation personnelle. » Je baisse aussitôt les yeux, réfléchissant à une solution. Après un instant, une lumière s'allume dans mon esprit. D'un geste vif, je rouvre le message d'Anna et lui réponds. « En fin de soirée et conduis la à l’aérodrome, s’il te plaît. » Puis je me tourne vers mes deux amis, le regard empli d’ingéniosité. Ce n’est pas parce que je n’ai pas pu être présent ce soir auprès de Cassia que je compte me laisser abattre.

Une fois la soirée terminée, Anna s'approche de son amie d'un air soucieux. Cassia est assise dans un fauteuil, le regard vide, épuisée par les émotions fortes de la soirée. La demande en mariage surprise d'Andrew, ses belles paroles si douces et pourtant si cruelles après ce qu'il lui a fait subir... Anna pose une main réconfortante sur l'épaule de la jeune femme. « Cassia cette soirée a été un véritable marathon émotionnel pour toi. Tu devrais vraiment rentrer te reposer maintenant. » D'une main douce mais insistante, elle l'aide à se relever et la guide jusqu'à la porte d'entrée. Malgré les faibles protestations de Cassia, encore secouée par les événements, Anna l'enveloppe dans un épais châle en laine pour la protéger de la fraîcheur nocturne. « Allez viens, je vais te ramener chez toi. Tu auras tout le temps de réfléchir à cette soirée de dingue demain ! » Les deux amies quittent alors la demeure familiale et rejoignent la voiture d’Anna garée dehors. Pendant le trajet, Anna fait de son mieux pour distraire Cassia et lui changer les idées. Elle évoque des souvenirs joyeux de leur travail en tant qu'infirmières à l'hôpital. Les premiers jours stressants, leurs premières gardes ensemble, les fous rires partagés dans les vestiaires...  Pourtant, au lieu de prendre la direction de l'appartement de cette dernière, la voiture oblique soudain vers un petit chemin de terre à la sortie de la ville. Avant même que Cassia puisse réagir, Anna s’empresse de lui adresser un clin d'œil malicieux. « J'ai une petite surprise pour toi avant de te ramener. Quelque chose qui va, j'en suis sûre, égayer un peu cette triste fin de journée ! » Quelques minutes plus tard, les deux femmes arrivent sur le petit aérodrome municipal. Anna gare la voiture sur le vaste terre-plein d'atterrissage, descendant d'un pas guilleret.

Une fois la voiture garée, Anna fait signe à Cassia de la suivre sur le tarmac. Au loin, deux silhouettes familières les attendent près d'un petit monomoteur. Tim et Clyde s'avancent à leur rencontre, un large sourire aux lèvres. « Joyeux anniversaire Cassia ! » lance joyeusement Clyde en l'étreignant brièvement. « Oui, joyeux anniversaire ! » renchérit Tim en tapotant son épaule dans une accolade amicale. « On ne pouvait pas louper une occasion pareille ! » Clyde lui tend alors un paquet soigneusement emballé. « Cadeau numéro un : le dernier roman à succès, pour tes soirées entre filles ! » Puis il jette un regard complice à Tim. « Et voici le numéro deux ! » ajoute Tim en déposant une petite boîte dans son autre main. « Un délicieux thé blanc, rapporté directement des meilleures plantations de Chine lors de ma dernière rotation ! » Au fur et à mesure de la conversation les deux compères décident de taquiner Cassia. « D’ailleurs… Nous n’avons pas de passagère au nom de Cassia Henderson. Nous avons… » Clyde, regarde faussement sa fiche avant de reprendre. « Non… Nous avons une Cassia Davis ! » dit-il en regardant Cassia. « Oh… On peut bien faire une exception ? » demande faussement Tim en l’invitant à prendre place dans l’avion.

L'avion prend son envol dans un grondement sourd, s'élevant rapidement dans les airs. Une demi-heure plus tard, l'appareil amorce sa descente vers un second aérodrome, bien plus petit et isolé que le premier. Quand les roues touchent la piste de terre, ils peuvent distinguer une silhouette familière qui les attend non loin. Le moteur s'arrête dans un dernier râle et Clyde ouvre la porte. « Après toi ma chère ! Ton chevalier servant semble t'attendre. » Cassia descend prudemment, suivie de Tim et Clyde. Sans perdre de temps, je m’empresse de l’accueillir en l’embrassant. Un premier baiser après trois longues semaines d’absence. « J'espère que tu me pardonneras ce petit détour ! » lui murmurai-je doucement. Par-dessus son épaule, j’adresse un regard de gratitude à Tim et Clyde qui nous observent en souriant. Après un moment, Clyde se racle la gorge. « Bon, ce n'est pas que je m'ennuie mais Bonnie va finir par m'arracher les oreilles si je ne rentre pas bientôt ! » Tim acquiesce avec un petit rire. « Ouais, Helena non plus n'aura pas la langue dans sa poche si elle apprend qu'on a joué les entremetteurs ! » Nous échangeons une dernière accolade complice avant que les deux hommes ne regagnent leur avion. Quelques minutes plus tard, l'appareil est de nouveau dans les airs,

Malgré l’irruption d’Andrew à ma soirée d’anniversaire ainsi que sa surprenante mais surtout déplacée demande en mariage, la soirée s’était plutôt bien déroulée dans l’ensemble. Tout le monde s’était bien amusée, moi la première bien évidemment. Entre deux morceaux de musiques et quelques pas de danse, nous avions fait quelques jeux. Il y avait eu également le déballage des cadeaux, un moment assez riche en émotions tant mes amis et ma famille m’avait gâtée. Une fois tous les convives partis, il ne restais qu’Anna et moi dans la grande maison. Ma collègue mais surtout amie s’approche de moi, elle me conseille fortement de rentrée après une soirée si riche en émotions. Anna réussi à me convaincre  de me ramener chez moi. Je me laisse alors faire. Il n’était sans doute en effet pas bon de repenser à l’intrusion d’Andrew pour le reste de la soirée. Il valait mieux même tout oublier, c’était plus que préférable. « Oui d’accord, tu as sans doute raison... » dis-je alors en me levant et en suivant Anna.

Après avoir quitté la maison familiale nous nous installons dans la voiture d’Anna. Tout naturellement nous nous mettons  discuter de tout et de rien. Puis soudainement, je me rends compte qu’Anna n’avait pas pris la bonne route pour me ramener chez moi. Je n’eus pas le temps de dire quoi que ce soit que mon amie m’annonce avoir une surprise pour moi avant de me ramener. Un léger sourire s’affiche sur mon visage, curieuse de savoir ce qui m’attendais exactement. « Tu es une vraie cachottière en fait… » dis-je amusée par le fait que la jeune femme ait gardé un secret à mon égard. Quelques minutes plus tard, nous arrivons sur un petit aérodrome. Une fois la voiture stationnée, nous descendons du véhicule  . Je suis donc Anna jusque sur le tarmac. Et là au loin, j’aperçois deux silhouettes. Deux silhouettes familières puisqu’il s’agissait de Tim et Clyde. Les deux hommes me souhaitent chaleureusement un joyeux anniversaires. « Merci beaucoup à tous les deux... » dis-je touchée mais aussi perplexe par leur présence ici. Clyde me tend alors un paquet emballé m’annonçant qu’il s’agissait du cadeau numéro un. Un dernier roman à succès. De la lecture, une valeur sûre pour moi. Tim lui me tend le cadeaux numéro deux, une boite de thé blanc, rapporté lors de sa dernière rotation. « Merci beaucoup, c’est très gentil...Ça me touche, vraiment... » dis-je le plus sincèrement du monde à l’attention des deux hommes. Puis, les deux pilotes de ligne m’annonce qu’il n’ont pas de passagère au nom de Cassia Henderson mais une au nom de Cassia Davis. Un large sourire se dessine sur mon visage « Je vois... » Je comprends alors que Milo est derrière tout ceci. On m’invite alors à prendre place dans le petit avion. Je ne me fais pas prier et monte à bord, impatiente de voir ce que me réserve la suite de la soirée.

L’avions prend alors rapidement son envol. Une petite demi-heure plus tard, l’appareil atterri dans un autre aérodrome. A peine l’avion au sol, je distingue au loin la silhouette de Milo. Mon cœur s’emballe. Je n’ai qu’une hâte me retrouver dans ses bras. Clyde ouvre la porte et m’invite à descendre de l’appareil. Plus rien autour ne compte à présent, mes jambes se dirigent naturellement et avec hâte vers Milo. Je me jette alors dans ses bras et prolonge tendrement son baiser. « Tu es bien évidemment tout pardonné... » dis-je simplement la voix emplie d’émotions. Clyde et Tim prennent congés. « Merci beaucoup vous deux... » les remerciai-je avant qu’ils ne partent définitivement. Une fois seuls, je niche mon visage contre Milo. Je resserre doucement mon étreinte contre. « C’est si bon de te retrouver. Tu m’as tellement manqué... » je relève mon visage. Mes mains viennent délicatement encadrer le visage de Milo, « Comment vas – tu ? Tu as l’air… fatigué... » Je ne pouvais que le constater, impossible de passer outre.

À peine ai-je le temps de la détailler des yeux que Cassia se jette dans mes bras avec une telle ardeur que je manque de vaciller. Ses bras entourent mon cou, ses doigts se mêlant à mes cheveux, et en une fraction de seconde, nos lèvres se retrouvent dans un baiser passionné qui me coupe le souffle. Pendant ces précieuses secondes, l'univers entier semble se dissoudre autour de nous, et j'oublie presque la présence de Tim et Clyde non loin, spectateurs silencieux de notre retrouvaille. Trois semaines. Trois semaines interminables sans pouvoir l'étreindre, sentir la chaleur de son corps contre le mien, ni humer ce parfum enivrant qui émane d'elle et qui a toujours eu le don de me charmer. Trois semaines sans pouvoir lire dans ses yeux cette lueur particulière, celle qui traduit tantôt sa tendresse infinie, tantôt son exaspération amusée lorsque je m'abandonne à mes phrases inachevées. Son regard, qui pétille de malice au réveil, ses traits délicats encore marqués par les traces du sommeil, c'est un spectacle qui m'a tant manqué. Pouvoir l'admirer dès les premières lueurs du jour, m'amuser à la taquiner sur sa force de chaton, cette force qu'elle nie avec une fierté adorable. Tous ces moments simples mais précieux m'ont cruellement fait défaut. A présent tout est de nouveau possible. Je peux savourer la texture de ses lèvres, la douceur de sa peau sous mes doigts, et l'ivresse de son parfum. Je me délecte de sa présence, de cette proximité retrouvée qui balaye d'un coup les semaines d'éloignement et de silence. Lorsque nous nous séparons enfin, à bout de souffle, je plonge mes yeux dans les siens, essayant de comprendre chaque nuance d'émotion qui s'y reflète. Cassia, ma Cassia, est là, dans mes bras, et tout ce qui a pu nous séparer s'efface comme un mauvais rêve. À cet instant précis, plus rien d'autre ne compte que de pouvoir la tenir contre moi, sentir son cœur battre en écho au mien, et savoir que, malgré toutes les épreuves, nous sommes enfin réunis. « Tu m'as tellement manqué aussi… » soufflai-je tout bas en resserrant mon étreinte autour d'elle. Cassia remercie Clyde et Tim qui ne tardent pas à prendre congé. Puis elle s'écarte légèrement et encadre mon visage de ses deux mains, plantant son regard inquiet dans le mien. « Comment vas–tu ? Tu as l’air… fatigué... » dit-elle en m’observant avec insistance. J'essaie de masquer mon trouble derrière un pâle sourire. « Ce n'est rien, juste un peu de décalage horaire après ces longues heures de vol et ces dernières semaines... » Bien sûr, je ne lui mens pas réellement. Mais je préfère taire pour l'instant la demande en mariage d'Andrew et la douleur qu'elle a ravivée en moi. Pas ce soir, pas après les émotions qu'elle vient déjà d'endurer. Je ne veux pas l'inquiéter davantage. Les cicatrices de l'entraînement intensif et des nuits blanches hantées par des souvenirs douloureux sont encore fraîches, mais je m'efforce de les dissimuler. Ce week-end, je veux simplement profiter de chaque moment avec elle, même ceux où nous pourrions potentiellement nous disputer. Chaque instant passé avec Cassia est précieux, et je refuse de laisser les ombres de mon esprit assombrir notre temps ensemble.

Malgré la fatigue et les secousses émotionnelles de cette soirée, notamment la demande en mariage d’Andrew qui résonne encore douloureusement en moi, j'essaie de ne rien laisser paraître. Je dois rester fort, pour elle, pour nous. Ma main trouve naturellement la sienne, nos doigts s'entrelacent comme s'ils avaient été faits pour cela. La chaleur de sa paume contre la mienne me rassure, m'ancre dans le présent. Je prends une profonde inspiration, me concentrant sur ce moment précieux alors que je démarre la voiture. La route est tranquille à cette heure de la nuit, les lumières de l’aérodrome s'estompent doucement à mesure que nous nous éloignons. Assis à mes côtés, elle semble détendue, sa tête reposant légèrement contre la vitre. Je jette de temps en temps un coup d'œil dans sa direction, savourant sa présence, sa sérénité. Je conduis avec précaution, chaque kilomètre nous rapprochant de notre destination secrète, un lieu qui porte en lui tant de souvenirs : le chalet. La route serpente à travers la forêt, les arbres nous entourent, formant un tunnel protecteur. L'air devient plus frais, plus pur, et je sens la tension de la journée commencer à s'évanouir. La fatigue est toujours là, bien sûr, mais elle est plus facile à supporter avec Cassia à mes côtés. Enfin, les lumières du chalet apparaissent au détour du chemin. Je gare la voiture devant l'entrée, coupant le moteur dans un silence apaisant. Cassia se redresse, un sourire doux éclairant son visage lorsqu'elle reconnaît l'endroit. Je sors de la voiture et fais le tour pour lui ouvrir la porte. « Ce week-end, c'est juste toi et moi, » dis-je doucement. Nous nous tenons là, sous le ciel étoilé, savourant ce moment de calme avant de nous diriger à l'intérieur. Je me rapproche davantage d'elle, me glissant dans son dos. Mes bras entourent sa taille tandis que je dépose des baisers légers et sensuels sur son cou. Elle frissonne légèrement, sa peau réagissant à chaque contact de mes lèvres. « J'ai une première petite surprise pour toi, » murmurai-je à son oreille, ma voix douce et rassurante. Je prends sa main et l'entraîne doucement vers la salle de bain. En ouvrant la porte, une douce vapeur s'échappe, révélant un bain chaud prêt à l'accueillir. « Je sais à quel point tu es frileuse… » dis-je avec un sourire complice, « …alors j'ai pris soin de préparer quelque chose de spécial. »

La salle de bain que j'ai préparée pour Cassia s’apparente à un véritable sanctuaire de romance et de détente. En entrant, elle est accueillie par une douce lueur dorée provenant des bougies disposées stratégiquement autour de la pièce. Chaque flamme vacille doucement, projetant des ombres dansantes sur les murs carrelés et créant une atmosphère intime et apaisante. Le bain, rempli d'eau chaude, est parsemé de pétales de rose flottant à la surface, leur parfum délicat se mêlant à celui des huiles essentielles de lavande et de jasmin que j'ai ajoutées pour leur effet relaxant. La vapeur qui s'élève de l'eau emplit la pièce, enveloppant tout d'une chaleur agréable et réconfortante. Sur le bord de la baignoire, quelques sels de bains. Le tout est complété par une serviette chaude posée sur le porte-serviettes, prête à envelopper Cassia de confort dès qu'elle sortira du bain. La robe rouge élégante, suspendue à un cintre, attirera certainement son regard. Son tissu soyeux brille doucement à la lumière des bougies, promettant une sensation de douceur sur la peau. Sur une petite table à côté, un bouquet de fleurs fraîches, composé de lys blancs et de roses rouge, ajoute une note de couleur et de fraîcheur à l'ensemble. Un doux fond sonore de musique classique joue en arrière-plan, ses notes apaisantes se mariant parfaitement avec l'ambiance relaxante de la pièce. Chaque détail a été pensé pour offrir à Cassia un moment de pure relaxation et de romantisme. « Profite de ce moment, détends-toi, et laisse-moi prendre soin de toi. »

A peine arrivée sur ce petit aérodrome, je retrouve Milo. Enfin. Après trois longues semaines qui m’avaient paru être une éternité. Il était enfin là, je pouvais enfin me blottir à nouveau contre lui, sentir son doux parfum, le toucher à nouveau. J’avais du mal à réaliser tant j’avais attendu ce moment avec impatience. Je suis soulagée de le voir sain et sauf, soulagée de le savoir de retour en ville. Soulagée de savoir qu’enfin, nous pourrons reprendre notre histoire. Mes mains viennent doucement encadre son visage. Un visage fatigué. Je peux le voir aisément. Milo tente de me rassurer en me disant que ce n’est rien, juste le décalage horaires après des longues heures de vol et des dernières semaines. Nos mains s’entrelacent, et nous nous dirigeons près de la voiture de Milo. Le pilote de ligne démarre le véhicule. Sur le trajet, je ne peux m’empêcher de jeter de brefs regards à Milo. Comme pour m’assurer qu’il était bel et bien là et surtout qu’il allait bien. J’avais tant de choses à lui raconter concernant le travail ces derniers jours. J’avais aussi envie de lui parler de l’apparition soudaine d’Andrew à ma petite fête, de sa demande en mariage. Mais pas tout de suite. A présent, je ne souhaitais qu’une chose : profiter de nos retrouvailles sans aucune ombre au tableau.

Milo gare la voiture devant l’entrée du chalet. Je comprends bien vite où nous sommes. Et cette perspective me réjouit au plus haut point. Le jeune homme sort de la voiture en premier et vient ouvrir ma portière tel un parfait gentleman. Milo m’annonce que ce week-end c’était juste nous deux. « C’est parfait. Exactement ce dont j’ai besoin. Ce dont nous avons besoin... » Sans attendre nous nous dirigeons à l’intérieur du chalet. Milo se glisse alors derrière moi venant déposer de légers baisers sensuels dans mon cou. Ce simple contact me fait doucement frissonner. Le pilote de ligne annonce avoir une première surprise pour moi. Sa main attrape délicatement la mienne et il m’entraîne doucement vers la salle de bain. En ouvrant la porte, je découvre un bain chaud prêt à m’accueillir. Milo souligne le fait que je sois frileuse et m’annonce avoir pris soin de préparer quelque chose de spécial. Et je comprends vite de quoi il parle. Le bain moussant n’attend que moi, parsemé de pétales de roses et parfumé à la lavande et au jasmin. Milo a pris soin de disposer quelques bougies créant alors une magnifique ambiance romantique. Une serviette chauffée m’attend déjà pour la sortie du bain. Une petite musique en fond sonore adoucit le tout. « Milo… » Je peine à trouver les mots face à tant d’attentions de sa part. « C’est… parfait. Merci beaucoup... » dis-je en venant déposer un tendre baiser sur ses lèvres. En scrutant à nouveau la pièce je remarque une jolie robe rouge suspendue à un cintre. « Je suppose qu’il s’agit de ma tenue pour le reste de la soirée ? » dis-je en venant effleurer délicatement le vêtement du bout des doigts. Milo me suggère alors de profiter de ce moment, de me détendre et de le laisser prendre soin de moi. « C’est adorable, vraiment… » Je me tourne alors vers lui « Tu ne partages pas ce bain avec moi ? » lui demandai-je alors afin d’en savoir un peu plus sur ses intentions.

La réaction de Cassia me rassure immédiatement. Son sourire éclatant et ses yeux brillants de joie me confirment que je ne me suis pas trompé. Elle avance vers la robe rouge, ses doigts effleurant doucement le tissu soyeux. La robe est d'un rouge profond, éclatant, presque envoûtant. Le satin lisse glisse sous ses doigts, et la lumière des bougies accentue les reflets chatoyants du tissu. Le décolleté en cœur souligne délicatement ses courbes, et les fines bretelles ajoutent une touche d'élégance et de sophistication. La robe est cintrée à la taille, mettant en valeur sa silhouette avant de s'évader en une jupe fluide qui caresse ses genoux. Elle se tourne vers moi, une lueur d'interrogation dans le regard.  Cassia touche la dentelle avec une délicatesse qui me fait sourire encore plus.  « Je suppose qu’il s’agit de ma tenue pour le reste de la soirée ? » demande-t-elle, sa voix emplie d'excitation. Je hoche la tête, un sourire complice aux lèvres. « Oui, mais ce n'est pas tout. » Je soulève doucement le cintre pour lui dévoiler un second présent : des sous-vêtements en dentelle noire, délicatement posés en dessous de la robe. La dentelle est fine et exquise, tissée avec des motifs floraux délicats qui laissent deviner la peau en dessous de manière subtile et sensuelle. Le soutien-gorge, avec ses bonnets légèrement rembourrés, est orné de petits nœuds en satin à l'entre-seins et sur les bretelles, ajoutant une touche de féminité et de raffinement. La culotte assortie, avec ses bordures en dentelle délicatement festonnées, complète l'ensemble avec une élégance discrète.

Lorsqu’elle lève alors les yeux vers moi, une étincelle de malice dans son regard. « Tu ne partages pas ce bain avec moi ? » Je sens un frisson d'anticipation parcourir mon corps. Comment pourrais-je lui résister ? « Comment refuser une telle invitation ? » dis-je en souriant. Je m'approche, mes mains entourant son visage avec tendresse. « Ce week-end, tu peux tout me demander, » soufflai-je, mes lèvres frôlant les siennes. « Même de t'épouser. » Nos lèvres se retrouvent dans un baiser profond, empli de passion et de tendresse. Nos vêtements tombent au sol les uns après les autres, abandonnés dans la hâte de retrouver cette intimité qui nous a tant manqué. Je sens la chaleur de son corps contre le mien alors que nous nous glissons dans le bain chaud, l'eau enveloppant nos corps avec une douceur apaisante. Cassia ne tarde pas à me rejoindre. Elle se tourne, son dos s'accolant contre mon torse, trouvant immédiatement sa place contre moi. Mes bras passent par-dessus ses épaules, l'entourant dans une étreinte protectrice. Je dépose un panel de baisers tendres sur son cou, savourant chaque frisson qui parcourt sa peau en réponse. L'eau chaude, la lumière douce des bougies, et le parfum des pétales de rose créent une atmosphère magique, un cocon de bien-être où le monde extérieur semble s'effacer.

L'eau chaude nous enveloppe. La lumière des bougies danse sur les murs de la salle de bain, ajoutant une touche de magie à ce moment intime. « Tu m'as tellement manqué » lui avouai-je doucement au creux de son oreille, mes lèvres effleurant délicatement sa peau. « Chaque jour loin de toi était une épreuve aussi éprouvante que celle que je vivais là-bas. » Je respire profondément, savourant ce moment de retrouvailles. « Les semaines au Moyen-Orient ont été intenses. L'entraînement était épuisant, mais aussi incroyablement formateur. Nous avons appris à gérer des situations de crise, à réagir rapidement sous la pression. Les instructeurs étaient impitoyables, mais je sais que tout ce que j'ai appris me servira tôt ou tard. Mais ce qui me motivait le plus, c'était de savoir que je te retrouverai ! » Je prends une profonde inspiration, puis continue. « Nous avons eu des simulations de situations extrêmes, des exercices de survie en plein désert. Il y avait des moments où j'étais tellement épuisé que je ne savais pas si je pouvais continuer. Mais chaque fois, je pensais à toi, et cela me donnait l'énergie de persévérer. » Je dépose un baiser sur sa tempe, savourant la chaleur de son corps à travers l'eau. « Et toi, comment se passe le travail ? J'espère qu'Erin ne t'embêtes plus.... Et ton projet pour venir en aide aux femmes battues, où en est-il ? Dis moi tout... Je veux tout savoir ! » demandai-je d’un ton curieux et sincère, changeant légèrement de sujet pour entendre parler de sa vie pendant mon absence.

Mes mains glissent doucement de ses épaules à sa nuque, où je commence un massage lent et attentif. Mes pouces appliquent une pression douce mais ferme, travaillant les tensions accumulées. Je laisse mes lèvres parcourir son cou, déposant des baisers légers et sensuels, tandis que mes mains descendent lentement vers ses épaules. Je prends mon temps, savourant chaque seconde, chaque réaction de son corps sous mes doigts. Mes mains glissent ensuite le long de son dos, massant chaque muscle, chaque courbe, avec une attention particulière. Je continue à déposer des baisers le long de son épaule, puis sur la ligne de sa clavicule. Puis elles atteignent la chute de ses reins, où je sens sa peau frémir sous mon toucher. Je masse cette zone sensible avec une douceur infinie, appréciant la chaleur de son corps contre le mien. Mes lèvres suivent le chemin de mes mains, parsemant sa peau de baisers tendres et passionnés. Je prends une profonde inspiration, savourant ce moment de retrouvailles. « Je ne te quitterai plus jamais… Je te le promets… » chuchotai-je contre sa peau. Je continue à explorer son dos, mes mains glissant sur ses hanches, massant doucement chaque muscle tendu. Mes baisers descendent le long de sa colonne vertébrale, chaque contact éveillant une réponse de son corps. Je prends le temps de m'attarder à chaque endroit, savourant la sensation de sa peau sous mes lèvres. « Je ne veux plus jamais être loin de toi aussi longtemps. » Je laisse mes mains remonter lentement, massant à nouveau ses épaules avant de revenir à sa nuque. Mes baisers remontent le long de son dos, s'arrêtant de temps en temps pour savourer la douceur de sa peau.

A peine étions nous arrivés au chalet, que Milo m’invite à le suivre jusqu’à la salle de bain. Une salle de bain transformé en havre de paix le temps de la soirée. Le pilote de ligne avait méticuleusement préparé un bain chaud et moussant parfumé d’huiles essentielles relaxante, préparé une serviette chaude et parsemé l’eau du bain de délicates pétales de roses. Milo avait même préparé une magnifique robe d’un rouge intense, là sur un cintre, prête à être portée. Une tenue de soirée. Ma tenue de soirée. Milo me fait remarquer qu’il n’y avait pas que la robe qui serait à porter. Sur ses mots, le jeune homme soulève le cintre dévoilant ainsi un magnifique ensemble en dentelle. « Tu as très bon goût... » dis-je en observant de plus près la lingerie. Milo me suggère ensuite de profiter de ce bain, de me détendre. Une question me vint alors à l’esprit. Ne comptait il pas se joindre à moi pour partager ce moment de détente ? La réponse de Milo me fait doucement sourire, d’autant plus lorsqu’il ajoute que ce week-end je pouvais tout lui demander, même de m’épouser. Un léger rire cristallin émane alors de ma bouche. Ô que c’était bon de rire à nouveau avec l’homme qu’on aime.

Nous commençons alors à nous dévêtir avant de rentrer dans l’eau. Mon dos blottit contre le torse de Milo, je me délecte de cette douceur, de cette chaleur et de la présence du jeune homme. « Tu m’as énormément manqué aussi... » avouai-je à mon tour. Milo commence alors à me relater ses semaines passés au Moyen-Orient. Je ne pouvais qu’imaginer ce qu’il avait pu vivre là-bas. « Pas un seul jour n’est passé sans que je pense à toi... » Je laisse échapper un léger soupire comme si cela m’aidait à évacuer toute cette angoisse accumulée. « Et pas un seul jour n’est passé sans que je ne m’inquiète pour toi. J’avais toujours cette crainte qu’il t’arrive quelque chose là-bas... » avouai-je alors sincèrement au jeune homme. Combien de fois avais-je attendu ses appels qui malheureusement n’étais pas arrivés  cause d’un contre temps ? Combien de fois j’avais angoissé lorsqu’un de nos appels avait du s’écourter de manière très brutale ? J’avais arrêté de compter il y a un bon moment. Milo me demande alors de nouvelles du travail. « Erin est toujours égale à elle même tu sais. On ne peut pas la changer... » Nos échanges restaient courtois mais on sentait toujours une forte tension entre nous. « Le pôle pour les femmes victimes de violence va ouvrir. C’est officiel. Il ouvrira prochainement. Et j’ai accepté le poste... » J’étais ravie de pouvoir partager cette nouvelle avec Milo.

Les mains de Milo glissent lentement et ces dernières entament un massage des plus agréables. Je me délecte de cette douce sensation et mon corps frissonne sous chacun de ses baisers. Après une profonde inspiration Milo m’annonce qu’il ne me quittera plus jamais, c’était une promesse même. « Si tu savais comme je suis heureuse de t’entendre dire cela… Et moi non plus, je ne veux plus jamais être loin de toi si longtemps… C’est bien trop difficile... » Nous savourons encore un petit moment de moment de détente partagé avant de quitter le bain. Je m'enveloppe rapidement dans la serviette préalablement chauffée par Milo avant d'enfiler la lingerie qu'il avait tout spécialement choisie et la magnifique robe rouge.

Enveloppés par la chaleur apaisante de l'eau et l'intimité de ce moment, Cassia se tourne légèrement vers moi, son regard sérieux empreint d'une profonde émotion. La lueur des bougies fait danser des reflets mordorés sur sa peau nacrée. « Pas un seul jour n'est passé sans que je pense à toi... » commence-t-elle d'une voix douce mais rendue légèrement rauque par l'émotion. « Et pas un seul jour n'est passé sans que je ne m'inquiète pour toi. J'avais toujours cette crainte qu'il t'arrive quelque chose là-bas... » Ses mots s’apparente à une lame qui me transperce le cœur. Je réalise soudain l'ampleur du tourment intérieur qu'elle a dû vivre durant ces longues semaines de séparation. Ses nuits ont dû être peuplées d'angoisse et de cauchemars, à imaginer les pires scénarios possibles dans cette zone de conflit. Une boule se forme dans ma gorge à cette pensée. Comment ai-je pu être aussi aveugle et insensible ? L'inquiétude et le regret me submergent d'un coup. Je sens une pointe d'inquiétude dans l'intonation de sa voix et je m'efforce de rester calme, mes mains continuant à caresser doucement son dos et ses épaules avec de lentes caresses apaisantes. Son aveu me frappe en plein cœur et je ressens un profond regret de lui avoir imposé ces tourments intérieurs contre mon gré. Je m’écarte légèrement, je peux mieux la regarder dans les yeux, les miens brillants d'une sincérité et d'une tristesse palpables. Mes mains glissent de part et d'autre de ses épaules dénudées dans une étreinte tendre. « Je suis tellement désolé Cassia... » Ma voix n'est qu'un murmure râpeux, empreint de culpabilité. « Si j'avais eu ne serait-ce qu'un soupçon de ce que tu as dû endurer... Je serais rentré plus tôt ! »

Blottis dans la chaleur apaisante du bain, nous profitons avec délice de ces précieux instants de quiétude après les dernières semaines mouvementées. Lorsque Cassia m’annonce qu’Erin demeure toujours égale à elle-même, je ne peux réprimer un soupir en haussant les sourcils. Décidément elle ne changera jamais. Je tourne la tête vers elle, mes mains caressant distraitement la peau soyeuse de son bras immergé. Un sourire tendre flotte sur mes lèvres tandis que je l’écoute, subjugué comme à chaque fois par sa beauté intérieure et extérieure. « Le pôle pour les femmes victimes de violence va ouvrir. C’est officiel. Il ouvrira prochainement. Et j’ai accepté le poste... » À ces mots, c'est comme si une vague de fierté intense déferlait en moi, envahissant chaque parcelle de mon être. Un large sourire vient éclairer mon visage tandis que mes yeux se mettent à briller d'admiration, de bonheur pour elle. Une bouffée d'amour me submerge à la contempler ainsi, rayonnante, enfin comblée. « C'est fantastique ! Je suis tellement fier de toi ! » m'exclamai-je d'une voix rendue rauque par l'émotion en l'attirant contre moi pour l'embrasser avec fougue. Lorsque nous nous séparons à bout de souffle, je plonge avidement mon regard dans le sien, m'y noyant avec délice. La même lueur de joie que celle qui doit animer le mien y brille de mille feux. « Je n’ai jamais douté de toi » Je poursuis avec ferveur. « Je te soutiendrai dans chacune de tes démarches. Si tu as besoin que je viens secouer quelques maris violents, je suis ton homme ! » soufflai-je en lui volant un doux baiser. Ma main vient caresser tendrement sa joue avec adoration, redessinant les traits fins de son visage.

Après avoir partagé cette merveilleuse nouvelle, nous profitons encore quelques précieuses minutes de la quiétude apaisante du bain moussant. Nos mains s'enlacent tendrement sous l'eau tandis que nos regards se croisent, emplis d'amour et de complicité retrouvée. À regret cependant, il est bientôt temps de sortir et de se préparer pour la soirée. Je me lève le premier et tends aussitôt la main vers Cassia pour l'aider à sortir à son tour. Sans attendre, je l'enveloppe délicatement dans la moelleuse serviette chauffée par le porte-serviette, profitant de ce geste pour caresser du regard la perfection de ses formes. Un sourire mutin aux lèvres, Cassia défait lentement le nœud de la serviette, me lançant un regard de braise chargé de sous-entendus. Je retiens mon souffle tandis qu'elle enfile d'abord la fine lingerie de dentelle d'un geste plein de sensualité. Mes yeux suivent avidement le moindre de ses mouvements, gravant chaque courbe dans ma mémoire. Enfin vient la magnifique robe rouge en soie, moulant sa taille et ses hanches à la perfection. Une vague de désir brûlant m'envahit à sa vue et je me mords la lèvre, conscient qu'il me faudra bien du sang-froid ce soir.

Main dans la main désormais, nous gagnons le chaleureux salon du chalet où un feu crépite déjà dans l'âtre. D'un geste leste, je décapsule une bouteille de champagne et sers deux coupes pleines tandis que Cassia s'installe dans le canapé. Lorsque je me tourne vers elle pour lui tendre son verre, mon cœur rate un battement devant sa beauté renversante. Soudain, une vague d'appréhension me submerge à l'idée des cadeaux qui l'attendent un peu plus loin. Vont-ils lui plaire ? Je redoute chaque anniversaire de commettre un impair... Mais je repousse vite ces pensées négatives, décidé à rester positif. Lui souriant avec amour, je m'installe à ses côtés, posant ma main libre sur sa cuisse nue dans un geste tendre.

Nous trinquons ensemble, nos coupes de champagne s'entrechoquant doucement dans un tintement cristallin. Je regarde Cassia, ses yeux brillants de joie et d'excitation, et je sens mes doutes s'évaporer lentement. Ce soir, c'est sa soirée. Je tiens à ce qu'elle soit parfaite. « À nous ! Et surtout à toi ! » lançai-je, mon regard plongé dans le sien. La lueur chatoyante de ses yeux me donne la confiance dont j'ai besoin. Elle prend une gorgée de champagne, savourant les bulles pétillantes. Je respire profondément, déterminé à faire de cette soirée un moment inoubliable pour elle. Délicatement, je pose ma coupe et me penche pour attraper un premier sac cadeau soigneusement préparé. « J’ai ouïe dire que c’était l’anniversaire d’une charmante petite brune. Elle est infirmière, peut-être la connais-tu ? » demandai-je faussement un sourire se dessinant sur mes lèvres. Je tends le sac à Cassia, mes mains légèrement tremblantes d'excitation. « Chaque cadeau possède une petite étiquette qui lui est propre » expliquai-je doucement. « Essaie de deviner ce qu'il y a à l'intérieur. » Je l’observe s’emparer du sac non sans un fin sourire en pensant au dernier cadeau que je lui réserve. « Ce n'est que le début, Cassia… »

Cadeaux:

Ces retrouvailles avec Milo commençaient merveilleusement bien. Nous étions à présent tous les deux dans ce chalet que affectionnais tant, prêts à partager tout un week-end en tête à tête. Il était aussi très agréable de pouvoir parlé longuement à nouveau. Milo lui me relate des évènements de sa formation intense, et moi je lui parle également de mon travail tout en évoquant les dernières nouveautés. Je ne cache pas l’angoisse et la longue attente ressentie durant ces dernières semaines. Milo s’excuse, il semble soudainement se sentir coupable. « Tu n’as pas à t’excuser. Le plus important, c’est que tu sois là maintenant... » Il valait mieux se focaliser sur les points positifs. Quant à la nouvelle concernant mon travail, Milo ne cache pas sa joie et sa fierté à mon égard « Merci. » dis-je heureuse d’avoir enfin pu partager cette nouvelle avec lui. Nous partageons un tendre baiser, et à bout de souffle, nous sommes contraints de nous séparer. « Oui c’est vraiment un chouette projet, il y a beaucoup de travail, je suis à la fois angoissée et tellement impatiente... » Je souris de bon cœur lorsque Milo me propose ses services pour éventuellement venir secouer quelques maris violents. « J’en prends bonne note... » dis-je amusée tout en me blottissant un peu plus contre lui.

Après avoir partagé un moment de détente et de grande tendresse dans ce bain, nous quittons ce dernier. Je ne tarde pas ensuite à m’apprêter, non sans attiser le regard de Milo, en enfilant la lingerie choisie avec soin par Milo ainsi que la magnifique robe rouge. Une fois apprêtés, nous regagnons le salon du chalet. Assise sur le canapé, le pilote de ligne ne tarde pas à venir vers moi avec deux coupes de champagnes. Je saisis l’une d’entre elle, remerciant Milo d’un sourire sincère. Milo s’installe à côté de moi, sa simple main posée sur ma cuisse m’arrache quelques frissons. Nous trinquons ensemble. « A nous, et à ton retour... » dis-je à mon tour avant de boire une première gorgée de champagne. Milo enchaîne tout de suite en évoquant mon anniversaire, « Il se pourrait bien que je la connaisse oui... » dis-je amusée par son petit jeu. Puis le jeune homme me tend alors un sac m’expliquant que chaque cadeaux possédait une étiquette et que je devais essayer de deviner ce qu’il y avait à l’intérieur. « Chaque cadeau ? Milo… tu as fais des folies… C’est trop. » D’autant plus qu’il me dit alors que ce n’était que le début. J’ouvre alors le sac.  Je lis les différentes étiquettes. Un sourire amusée aux lèvres. « Je pense que la cadeaux numéro deux est un livre. Un soin peut-être pour le cadeau numéro trois ? Des places de concert pour le numéro quatre. Et un bijou pour le numéro cinq. Pour le numéro un, je sèche... » dis-je en posant mon regard amusée sur Milo.

Je regarde Cassia, une sensation d'envie et de désir brûlant en moi alors qu'elle examine attentivement chaque cadeau, essayant de deviner ce qui se cache à l'intérieur. La manière dont elle porte cette robe rouge est à couper le souffle. Le satin épouse parfaitement ses courbes, la jupe fluide caressant gracieusement ses jambes à chaque mouvement. Le décolleté en cœur met en valeur sa poitrine, ajoutant une touche d'élégance et de sensualité. Je ne peux m'empêcher de repenser à la façon si élégante dont elle s'est apprêtée tout à l'heure, lorsqu'elle a enfilé les sous-vêtements en dentelle noire que je lui ai offerts. Chaque geste, chaque mouvement était empreint de grâce et de féminité. La délicatesse avec laquelle elle avait glissé la dentelle sur sa peau, la finesse de ses doigts ajustant les bretelles, tout cela avait éveillé en moi un désir intense et profond. Je bois une gorgée de champagne, savourant la fraîcheur pétillante qui contraste avec la chaleur de mes émotions. Mon regard ne quitte pas Cassia, captivé par chaque expression de son visage, chaque sourire qu'elle affiche en découvrant les indices sur les étiquettes. À chaque instant, je me sens plus proche d'elle, comme si le monde entier s'effaçait pour ne laisser place qu'à notre bulle de bonheur. De temps en temps, je me penche vers elle et dépose un baiser tendre sur son front. « Tu es magnifique, » lui confiai-je à chaque fois, mes lèvres effleurant sa peau avec une douceur infinie.

Elle sourit en réponse, ses yeux brillants de plaisir et de reconnaissance. « Chaque cadeau ? Milo... tu as fait des folies... C’est trop, » dit-elle avec une note de malice dans la voix, ses lèvres s'étirant en un sourire à la fois taquin et touché. Je souris à mon tour, mes yeux ne quittant pas les siens. « Si tu trouves que c'est des folies maintenant, attends de voir les prochains, » soufflai-je avec une pointe de malice, mon cœur battant plus fort à l'idée de la voir découvrir ce que j'ai encore préparé. Cassia est ravissante dans cette robe rouge, et je me rappelle à quel point chaque détail compte pour elle. La façon dont elle a ajusté ses sous-vêtements en dentelle noire plus tôt, avec tant d'élégance et de grâce, me revient en mémoire. Chaque geste qu'elle a fait enfilant la robe était empreint de féminité et de délicatesse, révélant à quel point elle est belle et confiante. Je prends une gorgée de champagne, savourant la sensation pétillante qui contraste avec la chaleur de mon désir pour elle.

Mon regard ne quitte pas Cassia, captivé par chaque mouvement, chaque sourire. Elle est en train d'examiner les paquets avec une curiosité enfantine, et je ressens une vague de bonheur en la voyant si heureuse. Je l’écoute essayer de deviner le cadeau numéro deux, puis le trois, le quatre mais elle semble indécise sur le numéro cinq. Un fin sourire étire la commissure de mes lèvres alors que ma main se pose sur la sienne. « Tu as raison pour le numéro deux » dis-je en pensant au dernier roman à succès de l’un de ses auteurs préféré. « Pour le numéro trois aussi, mais penses-tu réellement qu’il s’agisse uniquement d’un seul soin ? » lui demandai-je faussement d’un air innocent en pensant à l’abonnement d’un an dans son institut de beauté préféré. « Quant au numéro quatre, je te laisse découvrir par toi même ! » glissai-je en pensant aux places de concert pour l’un de ses artistes préférés. « Hmm… Tu es vraiment une détective hors pair Sherlock ! Je te laisse ouvrir également le numéro cinq. » Puis je me décide à lui donner un nouvel indice afin qu’elle puisse découvrir quel ce cadeau numéro un. « Tu n’as vraiment aucune idée pour le premier ? A ton avis que signifie : pour une touche de toi qui reste avec moi partout où je vais ? Qu’est-ce que je peux reste avec moi peu importe le lieu où je me trouve et que tu portes également ? Quelque chose d’intangible mais si puissant à la fois qu’il suffit d’un rien pour que je sois si près de toi, lorsque je suis si loin… »

Installés dans le salon, savourant une délicieuse coupe de champagne, Milo me tend un sac contenant des présents pour mon anniversaire. Je comprends très rapidement que le jeune homme a fait des folies. Et apparemment, selon ses dires, je ne suis pas au bout de mes surprises. Mais avant de déballer ces cadeaux, Milo souhaite apparemment jouer un peu et faire durer le suspens. Il me demande d’essayer de deviner ce que contenait chaque paquet à l’aide d’une petite phrase. J’examine alors les paquets et les quelques mots qui leur sont destinés. Et je me lance finalement. Milo m’annonce que j’ai raison pour le cadeau numéro deux, un livre donc. Et je me réjouissais d’avance de me plonger dans une nouvelle lecture. J’avais apparemment vu juste pour le cadeau numéro trois, sauf que apparemment il ne s’agissait pas uniquement d’un seul soin. Je lance un regard quelque peu réprobateur à Milo, il en avait décidément trop fait. Concernant le cadeau numéro quatre, Milo m’annonce qu’il me laisse découvrir par moi même. Et je pense également avoir vu juste concernant le dernier cadeau au vue de la réponse de Milo. Ayant eu l’approbation du jeune homme pour ouvrir le cadeau numéro quatre et cinq je m’exécute. Je découvre alors des places de concert pour l’un de mes artistes préférés. Un large sourire se dessine alors sur mon visage. « J’ai déjà hâte d’y être ! Merci beaucoup... » Puis je déballe le cadeau numéro deux, un des tous derniers romans d’un de mes auteurs favoris. Mon regard se pose sur Milo, un regard empli de gratitude et de complicité. Il avait toujours su comment me faite plaisir, et ce soir il le montrait à nouveau. Quand au cadeau numéro cinq je déballe ce dernier et découvre une belle boite où se trouvait un magnifique bracelet à l’intérieur. Un sublime bracelet en argent, sobre et élégant. « Il est magnifique Milo... » je prends délicatement le bijou en main pour venir l’accrocher à mon poignet. Ravie d’avoir un autre bijou offert de la part du pilote de ligne.


Cette manière de déballer les présents de Milo me plaisait beaucoup. Toutefois, je séchais complètement pour le premier cadeau. Milo tente de me donner à nouveau des indices. Je réfléchis, cela à même un petit côté frustrant de ne pas trouver. « H’m… je n’en ai aucune idée… Il n’y a vraiment que toi pour aimer autant ce genre de devinette... » dis-je amusée par la situation. Je m’approche alors de lui et vient déposer un tendre baiser sur ses lèvres « Ai-je malgré tout le droit de l’ouvrir… ? » demandai-je alors d’une voix douce et presque enfantine.

Je regarde Cassia ouvrir ses cadeaux les uns après les autres, chaque mouvement empli d'une grâce naturelle qui me captive. Son sourire éclatant et ses yeux brillants de joie illuminent la pièce, et je ressens une immense satisfaction en la voyant si heureuse. Elle devine avec excitation et une pointe de malice les surprises que je lui ai préparées. Lorsqu'il ne lui reste plus qu'un seul paquet, ses lèvres se posent doucement sur les miennes. Je réponds à son baiser, un sourire étirant la commissure de mes lèvres. Elle se recule légèrement, ses yeux pétillant d'impatience et de malice. « Ai-je malgré tout le droit de l’ouvrir… ? » demande-t-elle, une lueur d'excitation dans le regard. J'acquiesce doucement, mon sourire s'élargissant. « Bien sûr, tu sais très bien que je ne peux rien te refuser, surtout pas ce soir ! » Je l'observe alors qu'elle ouvre délicatement le dernier paquet, ses doigts tremblant légèrement d'anticipation. Lorsqu'elle découvre le flacon de son parfum préféré, ses yeux s'illuminent et un sourire radieux éclaire son visage.

Nous continuons de discuter, nos voix se mêlant dans une harmonie parfaite. Chaque mot, chaque rire résonne comme une douce mélodie, créant une symphonie intime qui n'appartient qu'à nous. Je l'écoute parler de ses journées, des petits détails de son quotidien qui prennent une nouvelle dimension dans ce cadre romantique. Ses rêves et ses espoirs se déploient devant moi comme une carte précieuse, chaque ambition et chaque désir révélant un peu plus de sa profondeur et de sa beauté intérieure. Je suis captivé par ses récits, par la passion dans sa voix lorsqu'elle évoque ses projets au travail, ses aspirations personnelles. Elle parle du pôle destiné aux femmes battues qui va finalement se créer à l'hôpital, et je ressens une immense fierté en la voyant si engagée, si déterminée à faire une différence. Ses yeux brillent d'un éclat particulier, une lueur de conviction et de compassion qui m'émeut profondément. Je me perds dans ses yeux, fascinés par la profondeur et la beauté de son regard. Ses pupilles semblent contenir un univers entier, un mélange de douceur, de force et de vulnérabilité qui me touche au plus profond de moi. Chaque fois qu'elle cligne des yeux, c'est comme une promesse silencieuse, une invitation à découvrir encore plus d'elle-même. Il y a un moment où je suis totalement absorbé, oubliant tout le reste. Les bougies autour de nous, le crépitement discret du feu dans la cheminée, même le champagne pétillant dans nos coupes deviennent des détails flous en arrière-plan. Tout ce qui compte, c'est elle. Son visage, son sourire, la chaleur de sa voix et l'éclat de ses yeux. Je suis enchanté par sa présence, comme si le temps s'était arrêté juste pour nous permettre de savourer cet instant de pure bonheur. Ses paroles continuent de me bercer, et je réalise à quel point je suis chanceux de partager ma vie avec elle. Chaque rêve qu'elle exprime, chaque espoir qu'elle partage, je les accueille avec une admiration sans bornes. Je veux être à ses côtés, soutenir chacun de ses projets, célébrer chacune de ses réussites.

Finalement, je sors de mes pensées et me lève doucement. Je reviens près d'elle, me glissant dans son dos, mes mains effleurant doucement ses épaules. Je déplie devant ses yeux l'une de mes cravates, la soie glissant entre mes doigts. « Cassia, » murmurai-je à son oreille, ma voix douce et légèrement provocante, « Es-tu prête pour la suite de la soirée ? Me fais-tu totalement confiance ? » Je marque une pause, conscient que certaines personnes peuvent se montrer réticentes à cette forme d'abandon du contrôle. Délicatement, je fais courir le soyeux tissu le long de son bras nu, la couvrant de douces caresses appuyées. « Mais si tu ne veux pas, je peux comprendre... » ajoutai-je dans un souffle contre la peau velouté de sa gorge. « C'est juste... plus intéressant avec les yeux bandés. » Je me redresse légèrement, plongeant mon regard brûlant dans le sien pour en sonder les profondeurs. Quelle que soit sa décision, je la respecterai, à la condition bien sûr qu'elle s'en tienne aux limites établies d'un commun accord. D'un geste délibérément lascif, je fais lentement courir la soie le long de sa cuisse dénudée, me délectant de la voir frissonner de nouveau sous mes caresses indirectes. Un éclat de défi vient flamboyer au fond de son regard lorsqu'elle comprend mon manège tenté pour la convaincre.

Incitée par Milo je tente de deviner le contenant de chaque paquet. À l'aide de ses indices j'arrive a en trouver une bonne partie. Et à chaque présent déballé, un large sourire s'étend sur mes lèvres un peu plus. Milo avait toujours su comment le faire plaisir. Il avait toujours été très observateur et s'était toujours intéressé à mes goûts. Ce soir il le demi trait avec brio. Un magnifique bracelet, un nouveau roman, des places de concerts, un abonnement d'un an à mon institut de beauté. Et ce n'était pas terminé. Je n'avais pas réussi à deviner le premier cadeau malgré les indices du jeune homme. Je demande alors la permission de l'ouvrir malgré tout. Et la réponse de Milo me fait sourire de bon cœur. Je déballe alors curieuse, ce présent. Mon parfum. Mon regard se pose sur le jeune homme « Merci infiniment pour tous ces présents Milo... Mais c'est beaucoup trop tu sais... » Comme toujours il avait dépensé sans compter. Et comme toujours, tant de présents à mon égard me gênait quelque peu.

Nous continuons alors à discuter en tête à tête tout en continuant à savourer ce délicieux champagne. Nous échangeons quelques anecdotes qui se sont passés durant ces dernières semaines. Ces semaine où nous étions encore séparés. Je lui parle également du travail, je lui en dit un peu plus concernant ce futur pôle qui ouvrira prochainement au sein de l’hôpital. Et je suis ravie de pouvoir partager cela avec Milo car je sais que c’est une cause qui lui tient également à cœur, tout comme moi. Le temps passe, et finalement Milo se lève doucement. Je le suis du regard me demandant bien ce qu’il souhaitait faire et quelle autre surprise il était en train de mettre en œuvre. Le pilote de ligne revient près de moi, se glissant dans mon dos. La sensation de ses mains sur mes épaules me fait doucement frissonner. Mon prénom s’échappe de se lèvres. Il a toute mon attention. Milo me demande alors si j’étais prête pour la suite de la soirée, si je lui faisais totalement confiance. « Tu sais que j’ai entièrement confiance en toi... » dis-je malgré tout intriguée. Encore plus lorsqu’il vient jouer délicatement avec une de ses cravates dont le tissu caresse tendrement mon bras nu. Le jeune homme souhaite me rassurer en me disant qu’il pouvait comprendre si je ne souhaitais pas mais il souligne le fait que c’était plus intéressant les yeux bandés. D’un geste délibéré il fait courir le tissu sur le long de ma cuisse, cela me fait frissonner, je me mordille légèrement la lèvre inférieure, mon regard ne quittant pas celui de Milo. « Je n’ai absolument aucune idée de ce que tu as prévu ni de quoi tu es en train de parler... » Milo et ses mystères. « Mais je suis prête à te suivre... » dis-je le plus sincèrement du monde. Tantôt impatience de voir ce que le reste de la soiré nous réservait, tantôt inquiète par l’inconnu.

« Tu sais que j'ai entièrement confiance en toi... » murmure Cassia d'une voix à la fois douce et assurée, plantant son regard débordant de confiance et de curiosité dans le mien. Ravi de cette révélation et de son consentement tant désiré, je sens mon cœur s'emballer de bonheur dans ma poitrine. Un sourire vient étirer mes lèvres tandis que je me rapproche un peu plus d'elle, nos deux corps se frôlant dans une subtile promesse. Délicatement, je prends la longue cravate de soie dans mes mains, la faisant glisser entre mes doigts comme une caresse indirecte sur sa peau satinée. Puis, avec mille précautions, je commence à lui bander doucement les yeux, un pli soucieux se formant sur mon front tant je mets d'application dans chacun de mes gestes. Mes doigts agiles glissent sur ses tempes, son front lisse, l'arête de son nez avec une infinie délicatesse pour qu'elle soit parfaitement à l'aise. Le souffle de Cassia s'accélère légèrement tandis que je fais passer le soyeux tissu sous sa nuque avant de le nouer sur l'arrière de son crâne d'un nœud complexe mais sûr. Lorsque je me redresse enfin après avoir soigneusement vérifié que le bandeau est bien ajusté sans être trop serré, son univers est désormais plongé dans une obscurité totale, tous ses autres sens semblant soudain plus aiguisés. Je me penche vers elle, je viens cueillir ses lèvres entrouvertes dans un baiser d'abord tendre puis de plus en plus brûlant, nos deux souffles se mêlant dans un rythme haletant d'anticipation. « Est-ce que tout va bien ? » demandai-je finalement d'une voix rauque mais rassurante en rompant l'étreinte à regret, conscient de l'importance de ce consentement éclairé.

Après m'être assuré de son consentement d'un hochement de tête et d'un sourire mutin, je prends délicatement ses mains dans les miennes, les serrant brièvement avant de la guider avec mille précautions dans la pénombre de la chambre. Nos pas résonnent doucement sur le parquet dans un froissement d'étoffes, seul bruit venant rompre le silence presque religieux qui nous entoure. Une atmosphère chargée d'électricité sensuelle et de mystère plane dans l'air immobile. Arrivés à destination, je la laisse debout un instant au milieu de la chambre, devant le lit, plaçant aussitôt mes mains sur ses épaules dénudées dans un geste empli de douceur et de réassurance. Un léger frisson d'anticipation la parcourt lorsque je me penche pour déposer un tendre baiser sur ses lèvres avant de m'absenter brièvement, la laissant seule avec le doux bruissement de sa respiration précipitée. Je reviens rapidement, alors que je glisse discrètement une petite boîte dans la poche de mon pantalon. Je m’approche à nouveau d'elle dans la pénombre, mes lèvres retrouvent les siennes avec une douceur rassurante, nos souffles se mêlant dans un baiser lent et intense. « Je suis là, ne t'inquiète pas... » murmurai-je d'une voix grave contre ses lèvres entrouvertes en caressant tendrement son bras d'une main apaisante. « Fais-moi entièrement confiance. »

D'une main douce mais ferme, je prends ses mains entre les miennes et y dépose délicatement le petit écrin que je viens de sortir de ma poche. Un frisson d'anticipation parcourt son corps alors qu'elle en sent le contour sous ses doigts agiles. « Voici ce qui va se passer... » lui murmurai-je d'une voix basse et sensuelle, mes lèvres effleurant le creux velouté de son oreille dans un souffle brûlant. « Cette boîte contient deux objets. Tu vas devoir deviner ce qu'ils sont. » Je marque une pause, savourant la tension palpable qui émane d'elle à cet instant, son souffle s'accélérant déjà sous l'effet de l'excitation grandissante. « Si tu te trompes, je retirerai un de tes vêtements... » poursuivis-je d'un ton terriblement prometteur avant d'ajouter avec un sourire coquin dans la voix « Si tu réussis en revanche, je me délesterai d'un des miens. » Mes lèvres se posent alors sur les siennes avec une passion dévorante, nos langues venant se caresser avec fougue. Puis, je me glisse dans son dos, mes mains chaudes venant se poser sur ses hanches avec une douce fermeté. « Tu as le droit de me poser toutes les questions que tu veux » lui susurrai-je d'une voix rendue rauque par le désir, mon souffle brûlant venant caresser la peau fine de sa nuque dénudée. « Cela peut être tout et n'importe quoi. Une télécommande, un chiffon, des écouteurs, une boucle d'oreille, un bouchon de liège... » Je me rapproche lentement d'elle, accolant mon torse contre son dos, la chaleur de nos deux corps se confondant dans une étreinte incandescente. Mes dents viennent doucement mordiller le lobe de son oreille tandis que je dépose un dernier baiser ardent sur ses lèvres offertes, la défiant du regard de trouver la solution à cette énigme pleine de promesses. « Es-tu prête ? » soufflai-je avec un sourire coquin contre sa peau brûlante d'impatience.

Nous passons un très agréable moment au salon. Et comme toujours, Milo a fait des folies concernant les cadeaux. Chacun d’entre eux avait été sectionné avec soin et grande attention. Et chacun d’entre eux me touchait énormément. Mais apparemment la soirée n’était pas terminé, Milo avait encore des surprises. D’ailleurs, pour la suite Milo s’était assuré que j’avais pleinement confiance en lui, et pour cause, il devait me bander les yeux pour continuer la suite de la soirée. Je n’avais émis aucune contrainte à cela. Alors doucement, sensuellement, le pilote de ligne m’avait bandé les yeux avec l’une de ses cravates en soie. Le fait de se retrouver dans le noir le plus total et de perdre ses repères étaient assez déstabilisant dans un premier temps, mais avec Milo à mes côtés je savais que je ne craignais rien. Ses lèvres capturent les miennes avant de me demander si tout allait bien. J’acquiesce d’un léger signe de tête. Les mains de Milo attrape alors les miennes et je me laisse doucement guide, sans nul doute vers la chambre. Je reste là, debout un très court instant. Puis je sens à nouveau la présence de Milo et de nouveau ses lèvres sur les miennes. Il me rassure en m’indiquant qu’il était bel et bien là et me demande de lui faire entièrement confiance. « C’est le cas.. » dis-je un léger sourire aux lèvre, prête à entrer dans son petit jeu.

Milo attrape à nouveau mes mains dans les siennes et je sens un objet glisser dans mes mains. Milo commence alors à m’expliquer la suite des évènements. Le jeune homme avait placé deux objets dans la boite que j’avais entre les mains, je devais donc deviner ce qu’il étaient. Le jeune homme continue d’expliquer les règles du jeu. Et un large sourire se dessine sur mon visage. Nous échangeons un furtif baiser « Je me demande bien où est-ce que tu as eu cette idée... » dis-je amusée mais aussi impatiente de jouer. Pour m’aider un peu j’avais le droit de lui poser des questions. Fort heureusement mais comme venait de le souligner Milo, les objets en questions pouvait être tout et n’importe quoi. Les possibilités étaient presque infinies. Bon, au vu de la taille de la boîte, certaines possibilités étaient malgré tout limitées. « Oui, prête... » Je prends le temps de la réflexion pendant quelques secondes, réfléchissant aux questions que je pouvais poser. « H’m… est-ce que l’un de ces objets se mangent ? Ou est-ce que l’un de ces objets est un vêtement ? » Je sens que les propositions allaient être difficiles à trouver tout comme les objets en question.

Je sens son souffle se mélanger au mien, nos lèvres à peine séparées. Chaque contact, chaque frisson partagé nous rapproche un peu plus, créant une bulle d'intimité où rien d'autre n'existe. Mes doigts continuent de parcourir sa peau, tandis que je murmure à son oreille avec un sourire taquin. « Tu sais, si je n'avais pas de pareilles idées, tu t'ennuierais un peu trop à mon goût. » Je sens son rire léger vibrer contre ma poitrine, un son doux et réconfortant qui réchauffe mon cœur. Je continue à déposer des baisers légers sur sa mâchoire et son cou, savourant chaque réaction de son corps sous mes lèvres. « Je vais continuer à te surprendre, » dis-je doucement, mes lèvres effleurant la peau veloutée de sa gorge. Mes mains descendent le long de ses bras, appréciant la douceur de sa peau. « Et je te promets que ce n'est que le début, » ajoutai-je, mon souffle chaud caressant son oreille.

Cassia demeure immobile au beau milieu de la chambre, telle une statue de marbre sculptée dans les plus purs matériaux. Aveuglée par le soyeux bandeau, elle semble affûter chacun de ses autres sens pour en décupler la perception. Une aura de confiance absolue et de sensualité à fleur de peau émane de sa silhouette élancée. Ses longs cheveux de jais caressent la courbe renversante de ses épaules dénudées. Le galbe ferme de sa poitrine se soulève au rythme lent et profond de sa respiration, faisant onduler les pans de soie de sa robe. Ses lèvres rouge grenat sont entrouvertes, comme prêtes à accueillir un baiser fougueux. Ses mains aux doigts fins serrent contre sa paume l'écrin mystérieux, comme une promesse de plaisirs insoupçonnés. Un doux frémissement la parcourt lorsque je me rapproche à nouveau d'elle, mes bras musculeux venant enserrer sa taille avec une douce fermeté. Je devine l'impatience et l'excitation qui doivent teinter ses yeux d'un éclat ardent tandis qu'elle suit mes mouvements uniquement au son, à l'odeur environnante et aux doux effleurements de ma peau contre la sienne. Mes lèvres s'entrouvrent légèrement, mon souffle rapide trahissant son excitation. « Maintenant, ma chère détective, » dis-je en souriant, « Il est temps de me montrer toutes les prouesses de ton esprit logique ! »

Pendant que Cassia réfléchit, j'en profite pour me glisser derrière elle, mes mouvements doux et silencieux. Je m'approche de son oreille, ma voix basse et légèrement provocante. « J'ai omis de te préciser une petite règle, » murmurai-je, mes lèvres frôlant son lobe. « Je vais m'amuser à te déconcentrer. » Je sens son souffle se suspendre un instant, une légère tension parcourant son corps. Mes lèvres commencent à explorer doucement la courbe de son cou, déposant des baisers légers et brûlants. Je descends lentement vers le début de son décolleté, savourant chaque frisson que je provoque. « H’m… est-ce que l’un de ces objets se mangent ? » demande-t-elle, sa voix teintée d'un mélange d'excitation et de curiosité. Je réponds par la négative, mes mains glissant le long de ses bras. « Non, ce n'est pas quelque chose qui se mange, » répondai-je, mes lèvres continuant leur chemin sur sa peau. « Ou est-ce que l’un de ces objets est un vêtement ? » tente-t-elle ensuite. Je secoue doucement la tête, même si elle ne peut pas le voir. « Non plus, » dis-je doucement, mes doigts trouvant la fermeture éclair de sa robe. Je fais glisser la fermeture éclair de sa robe le long de sa colonne vertébrale, révélant la douceur de sa peau au fur et à mesure. Mes lèvres suivent le mouvement, déposant des baisers légers et appuyés sur chaque vertèbre. Cassia frissonne sous mes caresses, son souffle devenant plus rapide et irrégulier.

Alors que la fermeture éclair de sa robe file sous mes doigts agiles, la robe de Cassia s'entrouvre complètement pour dévoiler sa poitrine ferme aux courbes généreuses. Je continue cependant à la descendre avec une délicieuse lenteur le long de ses épaules satinées, mes mains chaudes guidant le délicat tissu pour qu'il ne la frôle que d'un effleurement de soie. Mes lèvres s'attardent dans le creux de sa nuque, déposant une traînée de baisers brûlants sur sa peau frémissante. Je sens les doux tressaillements qui la parcourent à chaque nouvelle caresse, chaque souffle de plus en plus ardent contre son épiderme sensible. Lentement, je me mets à descendre, ma langue venant redessiner la courbe renversante de sa colonne vertébrale avec une sensualité exacerbée. Mes mains repoussent le pan de soie défait jusqu'à la chute de ses reins, dévoilant ses hanches galbées et la naissance de ses fesses rebondies.

Cassia frissonne de plus belle sous cette nouvelle vague de caresses insistantes. Je sens ses muscles se contracter de plaisir alors que mes lèvres viennent se poser avec adoration dans le creux de ses reins, savourant son goût délicat sur mes papilles affolées. Mes baisers se déplacent ensuite plus bas, embrasant ses cuisses fermes alors que mes mains écartent lentement ses jambes dans un geste d'une troublante sensualité. Je me délecte de chacun de ses soupirs rauques lorsque je descends toujours plus bas, effleurant la peau délicate à l'intérieur de ses cuisses d'une douceur presque insoutenable. Je sens sa tension, son excitation monter de seconde en seconde, nos deux souffles de plus en plus erratiques résonnant dans le silence. « Tu devras continuer à deviner malgré mes... distractions » lui confiai-je d'une voix rauque vibrante d'une promesse silencieuse. Je sens Cassia lutter de toutes ses forces pour maintenir sa concentration, mais je m'emploie à la déconcentrer toujours davantage à l'aide de mes lèvres, de mes mains, de tout mon corps contre le sien en un long effleurement indécent.

Parfois je me demandais où Milo arrivait à avoir de telles idées. Mais c’est quelque chose que j’avais toujours adoré chez lui, cette petite fantaisie qui engendrait toujours une certaine originalité. Le réponse de Milo quant à mon commentaire me fait doucement rire. Et dans le fond j’avais hâte de le voir continuer à me surprendre. « Je n’attends que cela... » dis-je dans un aveu murmuré du bout des lèvres.

Là, debout, les yeux bandés dans la chambre, je me concentre sur ce que dit Milo. J’écoute attentivement chacune de ses paroles. Le petit écrin dans les mains, je suis bien évidemment concentrée sur ce qu’il peut bien contenir. Deux objets, selon les dires de Milo. Il était à présent temps de commencer à jouer donc. J’essaie d’avoir une certaine logique afin d’éliminer certaines propositions. Mais avant que je ne propose quoi que ce soit, Milo m’annonce avoir omis une petite règle. Cela ne m’étonnait pas vraiment. Le jeune homme me dit qu’il allait s’amuser à me déconcentrer. « H’m… ce n’est vraiment pas du jeu... » dis-je amusée et volontaire pour jouer malgré tout. Je sens alors les lèvres de Milo déposer des baisers dans mon cou avant de venir déposer d’autres baisers à la naissance de mon décolleté. Les baisers de Milo me procurent de milliers de frissons. Toutefois, je m’efforce de rester concentrée et je commence alors à lui poser une question, puis une seconde. Mes deux questions sont des échecs. Je sens alors les doigts de Milo se poser sur le haut de ma fermeture éclair. Je sens cette dernière descendre doucement le long de mon dos puis les lèvres de Milo se déposer sur chaque parcelle de ma peau. Je frissonne sous ses caresses et mon rythme cardiaque accélère. La robe se desserre alors doucement mais sûrement, je sens à présent l’air légèrement plus frais parcourir certaines parcelles de ma peau. Milo continue son petit jeu des plus sensuels, je laisse même échapper un léger gémissement lorsque je sens sa langue venir titiller ma peau. Les mains de Milo descendent jusqu’à mes cuisses, ses mains écartant légèrement mes jambes. Je n’ai pas le choix, je dois continuer malgré cette douce torture procurée par Milo. Je me mordille légèrement la lèvre inférieure, ma respiration est un peu plus rapide. Je dois réfléchir plus vite avant de perdre totalement pied. « D’accord, d’accord... » Je ne cesse de réfléchir à grande vitesse. « Est-ce que… Est-ce qu’un des objets fait de la musique ? » Je procédais par élimination en essayant d’être le plus précise possible et ne pas perdre trop de temps. « Ou un bijou ? » demandai-je alors également pour essayer d’avoir le plus d’indices possibles. Milo continue sa douce et sensuelle torture, je laissé échapper à nouveau un léger gémissement « Milo s’il te plaît... » je souris amusée mais aussi complètement à sa merci, j’en avais bien conscience. « Ai-je le droit à un petit indice ? » Qui ne tente rien à rien après tout.

Cassia se tient devant moi, sa robe glissant lentement au sol, révélant la délicatesse de ses sous-vêtements en dentelle noire. Elle est magnifique, une vision de grâce et de sensualité. Ses yeux, cachés derrière le bandeau de soie, ajoutent une touche de mystère et d'excitation.  Je m'approche d'elle, mes mains effleurant sa peau nue, savourant la douceur sous mes doigts. «  Tu es si belle, » lui confiai-je d’une voix pleine de tendresse et de désir. Je commence à déposer des baisers légers sur son cou, remontant lentement vers son oreille. Chaque contact, chaque effleurement est destiné à éveiller ses sens, à la rendre plus consciente de chaque sensation. Je m'amuse à alterner entre des baisers doux et des caresses plus appuyées, jouant avec ses réactions. Mes lèvres descendent lentement le long de sa clavicule, traçant un chemin de feu sur sa peau. Je m'arrête un instant, écoutant son souffle s'accélérer, puis continue ma descente, explorant chaque courbe, chaque creux de son corps. Mes mains suivent le mouvement de mes lèvres, ajoutant à l'intensité de chaque baiser. Je m'agenouille devant elle, mes lèvres effleurant doucement son ventre, déposant des baisers légers et appuyés. Je sens ses muscles se contracter sous mes caresses, une réaction instinctive à la douceur de mon toucher. «  Dis-moi ce que tu ressens, » demandai-je contre sa peau, ma voix vibrante d'un désir contenu avant de poursuivre. «  Tu es à moi… Rien qu’à moi… » Je la sens frissonner contre moi, son corps répondant instinctivement à mes mots.

Cassia, dans son anticipation et son excitation, me demande d'une voix tremblante «  Est-ce que… Est-ce qu’un des objets fait de la musique ? » J'esquisse une légère moue, même si elle ne peut pas me voir. Je lui retire temporairement l'écrin de ses mains. «  Voyons voir si tu connais aussi bien mon corps que tu le penses... Es-tu capable de m’ôter ma chemise, même les yeux fermés ? » Un sourire de défi éclaire son visage, et je la regarde faire avec une dextérité qui lui est propre. Ses doigts glissent avec assurance sur les boutons de ma chemise, les défaisant un à un. Elle laisse échapper un léger rire alors qu'elle s'approche de moi, ses mains découvrant ma peau au fur et à mesure. Enfin, elle fait glisser ma chemise de mes épaules, et elle tombe au sol, rejoignant sa robe. «  Bien joué, » dis-je, un sourire dans la voix. Je repose l'écrin dans ses mains et l'embrasse doucement, mes lèvres se pressant contre les siennes dans une tendre étreinte. «  Maintenant, continuons notre jeu. » Je reprends ma douce torture, mes lèvres parcourant son cou, descendant le long de son dos. Je savoure chaque soupir, chaque frisson qui parcourt son corps. J'aime la voir ainsi, à ma merci, les sens en éveil. Elle respire profondément, ses doigts explorant à nouveau l'écrin. «  Ou un bijou ? » demande-t-elle, sa voix emplie de curiosité. Je souris contre sa peau, répondant négativement. «  Non, ce n'est pas un bijou. » Mes mains trouvent l'agrafe de son soutien-gorge, et d'un geste expert, je la détache. Le morceau de dentelle tombe doucement, révélant sa douce poitrine. Mes lèvres se posent délicatement sur sa peau nue, explorant chaque contour, chaque courbe. J'embrasse, je suçote, j'apprécie la douceur de sa poitrine, savourant chaque réaction de son corps. Je prends mon temps, alternant entre des caresses tendres et des baisers plus appuyés, jouant avec ses sensations.

Cassia, les yeux toujours bandés par ma cravate en soie, cherche à deviner l'un des objets dans l'écrin. Son corps réagit à chaque caresse, chaque baiser, mais elle reste concentrée sur notre jeu, déterminée à deviner ce qui se cache dans la boîte. «  Ai-je le droit à un petit indice ? » murmure-t-elle, sa voix douce et teintée d'une pointe de frustration amusée.  Je souris, amusé par sa demande. «  Très bien, un indice supplémentaire, » dis-je doucement, mes lèvres effleurant son oreille. «  On me trouve souvent sur un trousseau, j'ai des dents mais ne mords pas. »

En la regardant ainsi, devant moi, je ressens une vague de plaisir et de satisfaction m'envahir. Cassia, debout, à ma merci, avec ma cravate en soie couvrant ses yeux, est un tableau des plus plaisants et excitants. Sa beauté naturelle, accentuée par l'anticipation et l'abandon, crée une vision enchanteresse qui attise tous mes sens. Je prends un instant pour apprécier pleinement ce moment, chaque détail de son corps m'attirant irrésistiblement. Ses lèvres légèrement entrouvertes, son souffle rapide et irrégulier, la légère tension dans ses muscles qui trahit son excitation... Tout cela forme une symphonie visuelle et émotionnelle qui me captive totalement. Ma cravate, nouée autour de ses yeux, ajoute une touche de mystère et de vulnérabilité qui rend cette scène encore plus envoûtante. Elle est là, les sens exacerbés, chaque caresse, chaque baiser prenant une dimension amplifiée. Je vois ses mains trembler légèrement, cherchant un appui, une ancre dans ce flot de sensations. Je m'approche d'elle, mes mains effleurant doucement sa peau, savourant la douceur sous mes doigts. «  Tu es magnifique, » murmurai-je, ma voix remplie de tendresse et de désir. Je dépose un baiser sur son épaule dénudée, mes lèvres traçant un chemin de feu sur sa peau. Je descends lentement, savourant chaque frisson, chaque soupir qu'elle laisse échapper. Mon cœur bat plus fort en constatant ô combien elle est réceptive à mes attentions, combien elle s'abandonne à moi avec confiance. L'idée qu'elle soit ainsi, aveuglée, me donne un sentiment de contrôle et de responsabilité. Je veux qu'elle ressente chaque instant de cette nuit, chaque caresse, chaque baiser, comme une promesse de plaisir et de bonheur. Mes mains glissent le long de son dos, traçant des cercles apaisants avant de remonter pour défaire délicatement son soutien-gorge.

Le petit jeu instauré par Milo avait commencé. Et en plus de me dévêtir petit à petit, le jeune homme se donnait un malin plaisir à me déconcentrer de la plus douce et la plus sensuelles des manières. D’ailleurs à cette douce torture, mon souffle s’accélère, mes muscles se contractent petit à petit. Il était très difficile de se concentrer et de tenter de trouver quel était les objets présents dans l’écrin que je tenais entre mes mains. Cela l’est d’autant plus quand Milo effleure mon vente avec ses lèvres chaudes et humides. Mes muscles se contractent à chaque baiser de sa part, mon corps frissonner sous les caresses du jeune homme. Milo me demande alors ce que je ressentais, un léger sourire se dessine sur mon visage « Du bonheur... » Oui j’étais si heureuse de retrouver Milo, si heureuse de voir qu’après ces trois longues semaines rien n’avait changé « Du désir... » ajoutai-je alors. Un désir décuplé lorsque Milo vient me dire que je n’étais qu’à lui et rien qu’à lui. « Oui, à toi uniquement... » Et c’est ce que je désirais plus que tout.

Malgré tout, je tente une nouvelle proposition et demande à Milo si l’un des objets faisait de la musique. Je sens l’écrin m’échapper des mains. Milo me demande alors implicitement de lui retirer sa chemise, me demandant si j’en étais capable même les yeux bandés « Bien évidemment... » dis-je prête à relever le défi. Mes mains se posent alors sur son torse, et mes doigts glissent doucement sur les boutons de cette dernière afin de le défaire un par un. Amusée et fière d’avoir trouvé l’un des objets, apparemment un instrument de musique, je continue de retirer la chemise de Milo jusqu’à la lui retirer complètement, non sans laisser mes mains vagabonder quelques secondes sur son torse. Milo finit par reposer à nouveau l’écrin dans mes mains. Le jeune continuais, et ma proposition fut un nouvel échec. Pas de bijou donc. Je sens alors presque instinctivement les mains de Milo se poser sur l’agrafe de mon soutien-gorge, le jeune homme ne perd pas une seconde et dégrafe ce dernier. La lingerie tombe alors délicatement et ma poitrine se retrouve à la merci de Milo qui semble apprécier jouer avec cette dernière. Je frissonne, je soupire de bien être, j’ai du mal à rester concentrée. Si bien que je finis par demandé, la voix presque suppliante Milo un indice pour tenter de trouver quel était le second objet. Milo répond favorablement à ma demande, il m’indique que l’objet en question se trouvait bien souvent sur un trousseau, qu’il avait des dents mais qu’il ne mordait pas. Je souris, Milo avait toujours un don pour les devinettes. Malgré cet indice, j’ai du mal à réfléchir davantage tant les caresses et les baisers de Milo se sont insistants et sensuels. Sans oublier ses compliments à mon égard qui me font eux aussi perdre pied. Je frissonne sous l’effet de ses caresses dans mon dos, mon corps tel un aimant se rapproche davantage du sien. Mes mains glissent le long de son torse. « Une clé !? » L’idée collait parfaitement avec l’indice qu’il avait donné. Mais une clé de quoi exactement ? Je continue alors à réfléchir et je pense faire le lien assez rapidement « D’un logement ? Tu… tu as trouvé un appartement en ville, ça y est ? » demandai-je enjoué à l’idée que cette réponse soit la bonne.