Notre complicité demeure unique et si précieuse à mes yeux. La manière dont nous nous répondons mutuellement trahir toute l’intensité et la profondeur de notre relation. « Oh, mais je peux aisément me blesser, Mademoiselle l'infirmière, » lui confiai-je sur un ton faussement inquiet, tout en lui tendant mes lèvres dans une moue exagérée. J'attends sa réaction, appréciant notre petit jeu de complicité. « Je crois que j'ai une crampe ici, » dis-je en pointant mon index vers ma bouche, prenant un air faussement souffrant. « Une horrible crampe... Je ne vais plus pouvoir vous embrasser de la soirée... Je crois que j'ai besoin d'un bisou magique ! » Ma voix se teinte d'un désespoir feint, mais mes yeux pétillent d'une lueur espiègle, trahissant mon amusement.

La réflexion de Cassia quant au fait qu’elle possédait déjà plusieurs maillots de bain me fait sourire. Je m’amuse alors à jouer les outrés, exagérant chaque mot et chaque geste. « Comment ?! Moi ? Trouver une excuse pour te regarder te changer et t’admirer ?! Roooh ! C’est bien mal me connaître ! Je suis un ange voyons. Et je serai très sage, » répondis-je en continuant mon petit numéro de personne faussement outrée par ses propos. Ma main continue d’aller et venir sur sa cuisse, un geste tendre et rassurant. D’un air innocent, je regarde Cassia avant de me reprendre avec une expression malicieuse. « J’ai hâte d’être dimanche soir si tu savais… » lui confiai-je, mes pensées dérivant vers les moments de complicité à venir, bien que je me rappelle qu’elle devait sans doute toujours être dans sa mauvaise période du mois.

Puis je démarre la voiture en direction du centre commercial, le ronronnement du moteur mêlé à la douce conversation que nous entretenons. Les rues défilent sous nos yeux alors que nous discutons de tout et de rien, nos voix se mêlant harmonieusement dans l'habitacle. En arrivant au centre commercial, je cherche une place de parking et, une fois trouvée, je coupe le moteur. Je jette un coup d’œil à Cassia, un sourire aux lèvres, puis sors de la voiture. En la rejoignant de son côté, j’ai le réflexe de glisser ma main dans la sienne, un geste instinctif de tendresse et de protection. Mais au dernier moment, je me reprends. Nous sommes dans un lieu public, et je ne peux prendre le risque de la mettre en danger. Une pointe de regret me traverse, mais je sais que c'est la meilleure décision pour elle. « Prête pour un peu de shopping ? » lui demandai-je avec un sourire en coin, essayant de garder la légèreté de notre échange. Nous commençons à marcher côte à côte, nos épaules se frôlant parfois. Le centre commercial est toujours animé, rempli de familles, de couples et d'amis profitant de leur journée. L'effervescence ambiante crée une atmosphère vivante et joyeuse. Nous parcourons les allées, nous arrêtant devant les vitrines colorées des magasins.

A peine retrouvés, nous commencions déjà à plaisanter. Milo évoque alors une crampe imaginaire au niveau de sa bouche. Et bien évidemment cette petite plaisanterie se termine par un échange de baiser tendre et passionné. Milo me suggère alors une petite séance shopping, je décide de le taquiner un peu en lui disant qu’il s’agissait là d’une excuse pour pouvoir m’observer me changer. « H’m… un ange ? Oui oui, bien évidemment... » dis-je amusée par sa réponse. La main de Milo toujours délicatement posée sur ma cuisse, le jeune homme m’avoue sa hâte d’être à dimanche soir. Mes lèvres viennent doucement embrasser les siennes « Moi aussi... » lui confiai-je dans un léger murmure.

Milo finit par démarrer la voiture et prend la route du centre commercial. Une fois arrivés, il gare la voiture et coupe le moteur. Nous descendons alors tous les deux du véhicules pour venir se placer côte à côte. Milo vient glisser sa main dans la mienne. Un geste que j’apprécie bien évidemment, j’entrelace alors immédiatement me doigts aux siens. Mais soudainement, Milo retire sa main. Je suis surprise mais je comprends. Cela m’avait déjà étonnée qu’il me prenne la main alors que nous étions dans un lieu public. Il avait sans nul doute oublier. Ce soudain changement d’attitude me blesse quelque peu mais je ne montre rien. Le jeune homme me demande si je suis prête pour un peu de shopping. « Oui, prête. » dis-je en lui adressant un léger sourire. Nous commençons alors à flâner dans les rues, observant les différentes vitrines. Le centre ville était assez animé, il y avait déjà pas mal de monde. Sans surprise en cette fin de journée. Bien souvent, tout le monde attendait que sa journée de travail soit terminée pour s’octroyer ce genre de petit moment en famille ou en solitaire. Nous commençons alors à faire quelques boutiques. Puis dans l’une d’entre elles, j’aperçois un modèle de maillot de bain qui attire mon attention. Une maillot de bain deux pièce, d’une couleur bleu nuit avec quelques légers motifs dorés. La forme du maillot me plaisait beaucoup tous comme les couleurs. « Que penses-tu de celui là ? Je le trouve vraiment  magnifique... » dis-je en montrant la pièce de tissu au jeune homme, intéressée et curieuse de connaitre son avis.

Je contemple Cassia tandis qu'elle cherche avec enthousiasme un nouveau maillot de bain, admirant la grâce de ses mouvements alors qu'elle se faufile entre les portants chargés de vêtements aux mille couleurs. Son visage radieux et son énergie pétillante contrastent violemment avec l'ambiance morose qui règne à l'entrée du magasin. En effet, mon regard se porte sur un groupe d'hommes affalés sans grâce sur les marches, visiblement traînés ici par leurs compagnes respectives pour une séance de shopping qu'ils n'ont clairement pas choisi. Leurs expressions renfrognées et leur posture avachie trahissent un profond ennui, une lassitude extrême face à cette activité qu'ils perçoivent comme une corvée insupportable. Plongés dans leurs téléphone portables, ils tentent désespérément d'échapper à la réalité de ces interminables minutes, de ces heures perdues à attendre que leurs moitiés aient enfin terminé leurs achats. Leurs doigts pianotent frénétiquement sur les écrans, leurs yeux rivés sur ces petites fenêtres numériques, seules échappatoires à l'ennui abyssal qui les étreint. Certains, n'y tenant plus, se mettent à râler haut et fort, leurs voix irritées résonnant dans l'espace confiné du magasin. « Mais qu'est-ce qu'elle fout, ça fait des heures qu'on est là ! », s'exclame l'un d'eux, son ton hargneux trahissant une frustration à peine contenue. « J'en ai marre, on se casse bientôt ? », renchérit un autre, la mâchoire serrée et le regard noir. Leur mécontentement est palpable, leur agacement presque agressif. On devine aisément qu'ils sont à deux doigts d'exploser, de laisser libre cours à cette colère sourde qui gronde en eux, fruit d'une incompréhension totale face aux plaisirs « futiles » de ces femmes qu'ils accompagnent à contrecœur.

Je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de tristesse face à ce contraste saisissant, face à cette incapacité de ces hommes à partager, ou même à comprendre, le bonheur simple de leurs compagnes. Leur vision étriquée et égocentrique de la vie les prive de ces petits instants de grâce, de ces bulles de légèreté qui font tout le sel de l'existence. Mais alors que mon cœur se serre face à ce constat amer, le sourire lumineux de Cassia vient soudain illuminer mes pensées. Sa capacité à s'émerveiller des choses simples, à trouver de la joie dans chaque instant, est comme un baume apaisant sur mon âme. Décidant de laisser ces hommes bougons à leur aigreur stérile, je m'avance vers ma douce, bien décidé à partager son enthousiasme, à m'imprégner de cette joie de vivre contagieuse qui la caractérise. Et tant pis pour ceux qui sont incapables de comprendre, de s'ouvrir à ces petits bonheurs du quotidien. Leur perte est immense, leur aveuglement presque tragique. Soudain la voix claire de Cassia m’interpelle, brisant le fil de mes pensées. « Que penses-tu de celui là ? Je le trouve vraiment  magnifique... » Je me tourne vers elle et la vois tenir un maillot de bain deux pièces bleu nuit avec des motifs dorés. Je m’approche d’elle, détaillant rapidement le maillot de bain, non sans un large sourire qui trahit toutes mes pensées. « Il est magnifique, » dis-je en souriant. « J’adore le bleu nuit avec les motifs dorés, il te donnera un air très élégant. » C’est cruel… Presque insupportable d’être si prêt d’elle sans pouvoir l’embrasser ou lui prendre la main. Pourtant j’essaye de réfréner toute envie. « Tu devrais l’essayer. » lui proposai-je en frôlant sa main de la mienne.

Nous nous dirigeons vers les cabines d’essayage, et je lui trouve une place dans la file d’attente. Pendant qu’elle attend, je reste près d’elle, ne la quittant pas des yeux. « Je crois que tu vas avoir, malheureusement, une recrudescence de femmes malheureuses… » dis-je en pointant du regard les hommes toujours affalés sur les marches. « Si c’est pour agir ainsi je ne vois pas du tout l’intérêt de venir… » soupirai-je en repensant brièvement à Amy et son horrible mari.

Après avoir regardé de nombreuses vitrines, nous étions finalement entré dans une boutique. J’avais aperçu pas mal de modèle de maillots de bain qui étaient susceptibles de me plaire. Une fois dans la boutique je flâne alors dans les différents rayons. Puis soudainement, une pièce attire mon attention. La couleur déjà, un bleu nuit magnifique. Et le contraste avec les motifs dorés sublimait vraiment le tissu. Immédiatement, je demande l’avis de Milo. Le jeune homme semble le trouver à son goût également. Tout comme moi, il aimait beaucoup la couleur ainsi que les motifs. Milo me suggère d’essayer le maillot de bain. « C’est parti pour un petit essayage alors. » dis-je en prenant soin de prendre une taille qui me conviendrait. Nous nous dirigeons ensuite vers les cabines d’essayages. Il y avait un peu de monde alors nous trouvons une place dans la file d’attente. Puis Milo vient me dire, en toute discrétion, que j’allais malheureusement avoir une recrudescence de femmes malheureuses. Intriguées, je suis son regard qui désignait des hommes apparemment pas très ravis d’être ici. Milo ne comprenait pas trop le comportement de cette gente masculine. « Effectivement, il y a peu d’intérêt à rester... » Souhaitaient-il malgré tout faire un effort qui finalement leur coûtait trop ? Ou bien alors ne voulaient-il pas laisser leur femme seule ? Par jalousie peut-être ? Ce genre de comportement me rappelait amèrement celui d’Andrew.

Au bout de quelques minutes, je peux enfin prendre possession d’une cabine d’essayage. Je rentre alors et essaie sans tarder le maillot de bain. Une fois enfilé, je me regarde dans me miroir, satisfaite du tissu. J’ouvre alors délicatement la porte, restant en retrait malgré tout dans la cabine. Il n’était pas question de faire un défilé au milieu de tout le monde. « Alors, qu’en penses-tu ? » demandai-je à Milo. Je me doutais déjà un peu de sa réponse, mais je ne pouvais pas m’empêcher de lui demander et de vouloir écouter son avis de vive voix.

Je patiente devant la cabine d'essayage, le cœur battant d'anticipation. Autour de moi, l'ambiance du magasin est animée, remplie du brouhaha des conversations et du froissement des tissus. Mais pour moi, tout se concentre autour de ce moment, de cet espace restreint où Cassia s'apprête à me dévoiler quelque chose de nouveau, quelque chose qui, j'en suis sûr, va me couper le souffle. Les secondes s’écoulent avec une lenteur presque insoutenable, chaque instant semblant s'étirer à l'infini. Je sens mon pouls s'accélérer, mon corps tout entier vibrer d'une impatience à peine contenue. Enfin, après ce qui me semble être une éternité, la porte de la cabine s'entrouvre légèrement, laissant filtrer un mince rayon de lumière. Cassia reste en retrait, comme hésitante à se dévoiler entièrement. Je peux sentir sa nervosité, cette vulnérabilité touchante qui la rend encore plus désirable à mes yeux. Ses yeux cherchent les miens, quêtant silencieusement mon approbation, mon réconfort. « Alors, qu'en penses-tu ? » demande-t-elle d'une voix douce, presque un murmure. Son ton, si fragile et si sincère, fait naître en moi une vague de tendresse indescriptible. Sans attendre une seconde de plus, je jette un regard furtif autour de moi, m'assurant que personne ne nous observe. Puis, un sourire malicieux étirant mes lèvres, je m'approche d'un pas décidé et me glisse discrètement dans la cabine, refermant la porte derrière moi.

L'espace est exigu, intime, comme une bulle hors du temps et du monde. L'air semble soudain chargé d'électricité, de cette tension délicieuse qui précède toujours nos moments de complicité. Je m'avance vers Cassia, mes yeux dévorant chaque détail de sa silhouette, chaque courbe sublimée par le maillot de bain. « Laisse-moi t’admirer de plus près, » murmurai-je d'une voix rendue rauque par le désir, mon souffle caressant la peau délicate de son cou. Mes mains, comme animées d'une volonté propre, se posent délicatement sur ses hanches, savourant la douceur de sa peau sous le tissu soyeux. Je la tire vers moi avec une lenteur délibérée, comme pour graver chaque seconde de cet instant dans ma mémoire. Le maillot de bain, d'un bleu nuit profond, est rehaussé de motifs dorés qui scintillent sous la lumière tamisée de la cabine. Le contraste est saisissant, presque irréel, comme si Cassia avait été parée des étoiles les plus brillantes du firmament. Elle est resplendissante, une véritable déesse descendue sur Terre pour me subjuguer de sa beauté. « Tu es absolument magnifique, » chuchotai-je, mes lèvres à quelques centimètres des siennes, mon cœur battant à tout rompre dans ma poitrine. Et c'est vrai, chaque mot, chaque syllabe. Elle est magnifique, dans ce maillot qui épouse à la perfection les courbes de son corps, mais plus encore dans sa façon d'être, dans cette douceur, cette grâce innée qui émane de chacun de ses gestes.

Je ne peux résister à l'envie de l'embrasser. Nos lèvres se rencontrent dans un baiser tendre et passionné, un moment volé au milieu du chaos du centre commercial. Je sens ses mains se poser sur mes épaules, nous rapprochant encore davantage. « Tu sais, » soufflai-je contre ses lèvres, « Tu es la plus belle personne que j’ai vue de toute la journée. » Puis je prends un instant pour admirer encore une fois le maillot de bain. « Sérieusement, il te va à merveille. Tu devrais vraiment le prendre. » Je l'embrasse une dernière fois, plus doucement cette fois-ci, savourant chaque seconde de ce moment intime. « Allez, je sors pour que tu puisses te rhabiller, sinon… » dis-je en relâchant mon étreinte à contrecœur. Mon index commence à parcourir dangereusement son décolleté, traçant des cercles légers sur sa peau douce. « …Sinon je crois que nous n’allons pas pouvoir attendre dimanche soir ! » lui soufflai-je suavement, ma voix remplie de désir. Mon index continue de descendre lentement, effleurant la ligne de son décolleté, ajoutant une touche de provocation à mes paroles. Je recule légèrement, un sourire malicieux sur les lèvres. « Ne me tente pas, Cassia, » dis-je en me redressant, mes doigts glissant une dernière fois sur sa peau avant de la libérer complètement.

Après avoir passé quelques minutes dans la file d’attente, j’étais enfin rentrée dans une cabine d’essayage. Une fois dedans, je pris le temps de regarder le maillot de bain de plus près. Il me plaisait vraiment. Un véritable coup de cœur vestimentaire. Je ne tarde donc pas à l’essayer afin de m’assure que le vêtement m’allait bien. Une fois fait, je voulu tout naturellement montré le maillot de bain porté à Milo. J’ouvris alors doucement la porte de la cabine et demandai sans attendre l’avis du jeune homme. Un avis qui comptait beaucoup pour moi. Milo s’avance alors vers moi, son regard détaillant chaque parcelle de mon corps et du maillot de bain que je portais. Le jeune homme émet alors rapidement son opinion. Il me trouve magnifique. Un large sourire se dessine alors sur mon visage. Ravie que la maillot de bain plaise à Milo et qu’il me trouve belle dedans. C’était important pour moi, vraiment. Nos lèvres se trouvent pour échanger un tendre baiser, mes mains quant à elles viennent se poser délicatement sur les larges épaules du pilote de ligne. Ce dernier vient m’avouer dans un murmure que j’étais la plus belle personne qu’il avait vu de toute la journée.  Ses paroles me touchent beaucoup. Milo revient rapidement sur le maillot de bain et me conseille vivement de le prendre. « C’est décidé, je prends celui là alors. » Il me plaisait beaucoup, tout comme à Milo. Je n’avais donc aucune raison de ne pas le prendre. Nous échangeons un autre baiser avant que Milo ne décide de sortir pour que je puisse me rhabiller. Sa remarque qui suit me fait rire de bon cœur alors que l’index de Milo contenu à descendre le long de mon décolleté. « J’ai comme l’impression que ça va être long, très long... » Ce n’était pas qu’une impression d’ailleurs. Milo finit par reculer légèrement, mon regard ne quitte pas le sien. Le jeune homme me demande de ne pas le tenter. Je souris amusée, « Moi ? Mais c’est toi qui te tente tout seul... » dis-je amusée avec une pointe de taquinerie.

Je le laisse sortir et je referme la porte pour me changer rapidement. Deux minutes plus tard, j’ouvre à nouveau la porte, tenant le maillot de bain dans les mains afin de l’acheter. Nous faisons une dernière fois le tour de la boutique avant de passer à la caisse et de sortir du magasin. Nous continuons de flâner un peu en ville avant de nous diriger vers le restaurant dans lequel Milo avait réservé une table pour nous deux.

Je réussis tant bien que mal à quitter la cabine d’essayage, non sans un dernier baiser volé à Cassia. À contrecœur, je relâche mon étreinte et lui laisse l’espace nécessaire pour se rhabiller. « Moi me tenter ? Dis celle qui va être splendide au bord de la piscine et ne pas cesser de me tenter… » répondis-je en lui volant un dernier baiser. Elle rit doucement, ses yeux brillants de complicité. Je sors de la cabine, refermant doucement la porte derrière moi. J’attends patiemment à l’extérieur, mes pensées encore embrouillées par l’intensité de notre échange. Quelques minutes plus tard, Cassia sort, vêtue de ses vêtements habituels mais avec un sourire radieux sur le visage. Nous nous dirigeons tout naturellement vers la caisse, notre complicité visible dans chaque geste, chaque regard. Arrivés au comptoir, je sors ma carte bancaire avec une fierté non dissimulée, heureux de pouvoir offrir à ma douce ce maillot qui sublime si parfaitement ses courbes. Le sourire aux lèvres, je tends la carte à la vendeuse, savourant par avance la surprise et la joie de Cassia. Je me penche vers Cassia, mes lèvres effleurant son oreille. « C’est moi qui régale, » murmurai-je doucement. « Et c’est aussi moi qui vais en profiter. » Je glisse ma carte dans le terminal de paiement, mon regard ne quittant pas le sien. Une fois le paiement effectué, je prends le sac contenant le maillot de bain et nous nous dirigeons vers la sortie du magasin, main dans la main.

Nous continuons de flâner un peu en ville, profitant de l’atmosphère agréable de la fin d’après-midi. Les rues sont animées, les boutiques débordent de vie, et nous nous promenons main dans la main, savourant chaque instant ensemble. Nous nous arrêtons de temps en temps devant les vitrines, échangeant des sourires et des commentaires sur les articles exposés. Le soleil commence à descendre doucement vers l’horizon, teintant le ciel de nuances orangées. Je regarde Cassia, son visage illuminé par la lumière douce du crépuscule, et je ne peux m’empêcher de sentir un élan de gratitude pour ces moments partagés.» On a encore un peu de temps avant le dîner, » lui proposai-je « Que dirais-tu de faire un petit tour dans le parc ? » Nous nous dirigeons vers le parc voisin, où les arbres majestueux et les allées ombragées offrent un cadre paisible. Les oiseaux chantent doucement et une légère brise fait frémir les feuilles. Nous marchons tranquillement, appréciant la quiétude du moment, partageant le récit de notre journée. Après une promenade apaisante, je jette un coup d’œil à ma montre. « Il est presque l’heure, » dis-je avec un sourire. « J’ai réservé une table dans un restaurant pas très loin d’ici. » Cassia me regarde, ses yeux pétillant de curiosité et de joie. Nous quittons le parc main dans la main, nos pas nous menant vers le restaurant où j’ai pris soin de réserver une table pour nous deux. En arrivant, nous sommes accueillis chaleureusement par le maître d’hôtel qui nous conduit à notre table, située dans un coin intime du restaurant. L’ambiance est cosy, avec des lumières tamisées et une musique douce en fond sonore. Je tire délicatement la chaise de Cassia avant de m’asseoir en face d’elle. « J’espère que tu aimeras cet endroit, » dis-je en lui souriant. « J’ai pensé que ce serait parfait pour nous. »

Une fois rhabillée, nous faisons un dernier tour de la boutique avant de passer à la caisse. Au moment de payer, Milo sort sa carte bancaire. Je tente de contester mais à quoi bon. « C’est moi qui régale. Et c’est aussi moi qui vais en profiter. » Comment résister à de telles paroles ? « Merci beaucoup... » dis-je d’une voix pleine de reconnaissance. Nous quittons alors la boutique pour continuer notre balade en centre ville. Puis Milo propose d’aller faire un tour au parc « Oui, bonne idée. » Une ballade dans un lieu arboré serait très appréciable. Le cadre là-bas y est toujours très paisible, et c’était toujours un réel plaisir d’entendre les petits oiseaux chanter. Nous profitons de ce moment de calme en tête à tête. Après une journée chargée, cela faisait beaucoup de bien. Au bout d’un moment, Milo m’annonce qu’il était presque l’heure, qu’il avait réservé une table dans un restaurant pas très loin d’ici. « Génial, je te suis alors... » dis-je curieuse de savoir où Milo avait réservé. Il ne m’avait encore rien dit, ce serait donc une surprise.

Nous quittons donc le parc, mes pas suivent ceux de Milo qui lui connaît la direction à prendre.Une fois arrivés, nous sommes tout de suite accueillis par le maître d’hôtel qui nous conduit sans attendre à notre table. Une table située dans un coin assez en retrait. Cela donnait une atmosphère très intimiste, accentuée par les lumières tamisées et la douce musique que l’on pouvait entendre en fond sonore. Tel un parfait gentleman, Milo tire ma chaise pour que je prenne place dessus. Mon regard en dit long. Mon sourire aussi. « Ça a l’air très bien. J’aime beaucoup la décoration et l’atmosphère chaleureuse. » Milo m’annonce qu’il avait pensé que ce serait parfait pour nous. Un peu intriguée je lui demande alors « Parfait pour nous ? Et pour quelles raisons ? » Ma main vient attraper la sienne « Tu sais, tant que je suis avec toi… c’est parfait. » dis-je le plus sincèrement du monde.

Lorsque la main de Cassia se saisit de la mienne, un geste doux et réconfortant, je ressens immédiatement une chaleur envahir mon cœur. Instinctivement, je jette un regard circulaire autour de nous pour m'assurer que personne ne nous observe de trop près. L'intimité de ce moment est précieuse, et je veux le préserver. « Parfait pour… » Constatant que nous sommes relativement à l'abri des regards indiscrets, je me penche vers elle, mes lèvres trouvant rapidement les siennes pour un baiser volé, rapide mais plein de tendresse. « …Ceci » Nos lèvres se touchent brièvement, mais l'échange est intense, empli de toute la profondeur de nos sentiments.

Assis, confortablement installés à notre table, profitant de l'ambiance chaleureuse et intime du restaurant, le serveur s'approche de nous avec un sourire avenant avant de nous tendre nos cartes respectives. Discret et professionnel le serveur s'éclipse en silence, nous laissant à notre bulle de complicité et de romance. Nos regards se perdent l'un dans l'autre, nos âmes se parlent sans que nous ayons besoin de prononcer le moindre mot.  Ma main demeure toujours tendrement enlacée à celle de Cassia, nos doigts entrelacés dans un geste naturel et réconfortant. « Ce soir, tu es mon invitée, » confiai-je tout bas, ma voix vibrant de tendresse et de sincérité. « Et si tu oses râler… Tu devras attendre une semaine supplémentaire pour me retirer ma chemise ! » lui dis-je d’un ton légèrement provocateur alors que je plissais les yeux d’un air taquin.

Pendant nous parcourons le menu pour choisir nos plats, un couple s'installe à la table d'à côté. L'homme, bourru et visiblement peu avenant, commence à parler d'une manière assez grossière.« Hé, avance ta chaise, j'ai pas assez de place, » dit-il en s'adressant à Cassia, sa voix rauque et impolie brisant l'ambiance paisible du restaurant. Instinctivement, je me lève, la colère montant en moi. « Excusez-moi, mais vous pourriez baisser d’un ton et vous excuser auprès de ma femme, » dis-je fermement, mon regard fixe et sans équivoque. L'homme lève les yeux vers moi, visiblement surpris par ma réaction. Il fronce les sourcils, ses traits se durcissant davantage. « Quoi ? T’as un problème, toi ? » grogne-t-il. Je ne me laisse pas intimider. « Oui, j’ai un problème avec les gens qui manquent de respect. » rétorquai-je, mon ton calme mais inflexible. Sa femme, visiblement plus que gênée par l’attitude de son époux, devient rouge et essaie de se faire toute petite, regardant autour d'elle avec un air de détresse. Elle murmure quelque chose, mais il l'interrompt brusquement. « Et toi, ferme-la ! T’es là comme une plante verte, tu fais honte ! » hurle-t-il, sa voix devenant encore plus agressive. Je sens la tension monter et je me penche légèrement vers lui, essayant de maintenir un ton civilisé malgré la situation. « Monsieur, ce n’est pas une manière de parler à qui que ce soit, encore moins à votre épouse. Si vous ne pouvez pas être respectueux, je vous suggère de quitter ce restaurant. » D'autres clients commencent à jeter des regards inquiets vers notre table, et un serveur s'approche prudemment, prêt à intervenir si nécessaire. L'homme se lève brusquement, sa chaise raclant bruyamment le sol. « Pour qui tu te prends, toi ? » crache-t-il, son visage se tordant de colère. Je reste calme, mais déterminé. « Pour quelqu'un qui ne supporte pas les comportements grossiers et irrespectueux. » Sa femme essaie de tirer doucement sur sa manche, implorant presque silencieusement qu'il se calme. « S’il te plaît, arrête, » murmure-t-elle, ses yeux suppliants. Soudain, il fait un geste brusque en direction de sa femme, un mouvement si rapide et agressif que cela attire immédiatement mon attention. Instinctivement, elle lève les bras comme pour se protéger d'un potentiel coup, son visage se figeant dans une expression de terreur.

Une fois installés à table, Je questionne Milo quant au fait que ce lieu soit parfait pour nous. Le jeune homme me répond de la plus douce des manières sur ma question en venant m’embrasser. Un court baiser mais intense. Le serveur vient ensuite, en toute discrétion nous donner les cartes pour que nous puissions les consulter. Nos mains sont toujours enlacées et alors que je m’apprête à consulter la carte, Milo m’annonce que ce soir j’étais son invitée. Cette annonce ne m’étonnait absolument pas de lui mais je ne pouvais malgré tout ressentir une petite gêne surtout qu’il avait déjà payé le maillot de bain tout à l’heure. Mais Milo me connaissait bien, il ajoute que si j’osais râler je devrais attendre une semaine supplémentaire pour lui retirer sa chemise. Je ris de bon cœur « Ça c’est du chantage… c’est pas très joli... » dis-je amusée malgré tout.

Alors que nos regards sont plongés dans la carte, la voix rauque et impolie d’un homme nous interrompt. Mon regard se tourne alors vers l’individu en question. Milo réagit immédiatement. L’homme en question ne semble pas commode du tout et un échange glacial commence entre lui et Milo. Un serveur intervient rapidement pour calmer la situation. Mais rien ne semblait y faire. Cet homme avait tout du grossier personnage et je ne préférais pas m’attarder sur la manière dont il parlait à sa femme. D’ailleurs cette dernière tente d’intervenir elle aussi en lui demandant d’arrêter. L’homme fait soudain un geste brusque envers sa femme, cette dernière à le réflexe son bras comme pour se protéger d’un coup éventuel. Coup qu’elle avait sans doute l’habitude de recevoir. « Hé ! Arrêtez ça. » dis-je d’une voix ferme et glacial dans sa direction. L’homme se tourne alors vers moi « Quoi ? Un problème ? » me demande t-il d’un ton menaçant. Je n’ai pas le temps de répondre, le serveur intervient « Monsieur, je vais vous demander de quitter les lieux s’il vous plaît. Sinon je serais contraint d’appeler les forces de l’ordre. Notre établissement ne peut tolérer un tel comportement. » Le serveur, avec une carrure assez imposante et l’aide d’un de ses collèges oblige l’homme à rebrousser chemin et à prendre la direction de la sortie. Sa femme qui reste en retrait semble dépassé par la situation. Je n’étais pas dupe, j’avais bien conscience de sa situation. Alors sans réfléchir je fouille dans mon sac et en sort une petite carte de visite, avec le nom du pôle, l’adresse et les numéro de téléphone nécessaire pour joindre quelqu’un. Je profite que son mari ait le dos tourné pour lui glisser quelques mots en lui donnant la carte. Puis je reviens m’asseoir à table. Mon regard se pose alors sur Milo. Un regard qui en disait long. Parfois nous n’avions pas besoin de mots pour nous comprendre. Et à ce moment très précis, nous étions sans doute satisfaits tous les deux que cet homme grossier soit parti. Mais soucieux pour sa femme.

Je regarde avec attention le serveur intervenir, sa voix calme mais empreinte d'une autorité ferme coupant court aux protestations véhémentes de l'homme. Son ton posé contraste avec l'agressivité grandissante du mari, qui semble peu enclin à écouter raison. Pendant que le mari a le dos tourné, focalisé sur son altercation avec le personnel du restaurant, mon attention se porte discrètement sur Cassia. Avec une subtilité qui témoigne de son expérience dans ce genre de situations, elle tend une carte à la jeune femme, échangeant rapidement quelques mots avec elle, sa voix à peine audible par-dessus le brouhaha ambiant. Je ne peux saisir les paroles exactes prononcées, mais le langage corporel de Cassia traduit un mélange de compassion, d'inquiétude et d'encouragement. La femme, visiblement émue par ce geste inattendu de soutien et de solidarité, accepte la carte avec une hésitation palpable, ses doigts tremblants légèrement lorsqu'elle s'en saisit. Elle jette un coup d'œil nerveux vers son mari, craignant manifestement qu'il ne remarque cet échange furtif.

Le gérant et le serveur, faisant preuve d'un professionnalisme remarquable, escortent le couple hors du restaurant d'un pas décidé, leurs voix fermes mais dépourvues d'agressivité. Peu à peu, le calme revient dans la salle, les conversations reprenant leur cours normal, comme si cet incident n'était qu'une parenthèse vite refermée. Nous nous asseyons de nouveau à notre table, essayant de retrouver notre sérénité quelque peu ébranlée par cette scène pénible dont nous avons été témoins. Je regarde Cassia, cherchant son regard, et lorsque ses yeux se posent sur moi, j'y lis une intensité silencieuse qui me transperce. A travers son regard, je discerne un mélange complexe d'émotions - tristesse, colère, détermination, mais aussi une pointe d'espoir. C'est un regard qui en dit long, un regard qui exprime à la fois la lassitude face à ces situations trop souvent vécues, et la volonté farouche de continuer à agir, à tendre la main vers celles qui en ont besoin. Parfois, entre nous, les mots sont superflus. Notre complicité est telle que nous n'avons pas besoin de verbaliser ce que nous ressentons pour nous comprendre. Et à ce moment très précis, dans le silence complice qui nous unit, je sais que nous partageons les mêmes sentiments. Nous sommes sans doute satisfaits tous les deux que cet homme grossier et agressif ait été prié de quitter les lieux, mettant ainsi fin à une situation qui devenait de plus en plus pesante. Mais par-delà ce soulagement, nous sommes aussi profondément soucieux pour sa femme, cette jeune femme au regard éteint et au maintien craintif, qui semble porter le poids écrasant d'une souffrance indicible.

Nos pensées sont interrompues par le retour du serveur, qui apporte une carafe d’eau avec un professionnalisme sans faille. Il s'excuse encore pour l'incident, son ton poli et sincère traduisant un réel souci du bien-être des clients. « Je suis désolé pour ce qui vient de se passer, » dit-il avec une courtoisie qui force le respect. « J'espère que vous pourrez malgré tout passer une bonne soirée dans notre établissement. » Je lui adresse un sourire rassurant, conscient des efforts déployés par le personnel pour gérer au mieux une situation délicate. « Merci. Vous avez parfaitement géré cet incident. Votre réactivité et votre professionnalisme sont appréciables. » Il hoche la tête, visiblement touché par ce compliment, avant de repartir d'un pas pressé mais sans précipitation, nous laissant enfin seuls avec notre repas qui refroidit doucement sur la table.

Dans un geste empreint de tendresse, je prends la main de Cassia dans la mienne, savourant le contact rassurant de sa peau chaude et douce contre ma paume. « Tu as bien fait de lui donner cette carte, » dis-je dans un murmure, mes yeux plongés dans les siens. « C'était courageux et bienveillant de ta part. J'espère de tout mon cœur qu'elle trouvera la force et le courage de s'en servir, de saisir cette main tendue pour s'extirper de l'enfer qu'elle semble vivre au quotidien. » Les mots se dissolvent dans le silence, mais nos regards restent rivés l'un à l'autre.

Une fois notre commande passée, je me perds dans mes pensées, cherchant les mots justes pour aborder le sujet délicat qui me préoccupe. Comment vais-je bien pouvoir demander une telle chose à Cassia ? Je sais que c'est un sujet sensible, et je ne veux surtout pas qu'elle se méprenne sur mes intentions. L'espace de quelques minutes, mon regard se fait fuyant, évitant de croiser le sien. Je joue nerveusement avec ma serviette, la pliant et la dépliant machinalement, tandis que je rassemble mon courage. Finalement, je prends une profonde inspiration et me lance, choisissant mes mots avec précaution. « Cassia, j'ai quelque chose à te demander, et j'espère que tu ne le prendras pas mal... » Je commence, ma voix trahissant une certaine appréhension. Elle me regarde, intriguée, attendant la suite. « Voilà, je me disais... Maintenant que tu travailles dans le pôle de l'hôpital qui gère les femmes victimes de violence conjugale, tu vas peut-être être amenée à côtoyer des... des maris violents. » Je marque une pause, guettant sa réaction. Son visage s'assombrit légèrement, mais elle reste silencieuse, m'encourageant à poursuivre d'un petit signe de tête. « Je sais que tu es forte et débrouillarde, mais je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour ta sécurité. Alors je me demandais si... si tu ne voudrais pas reprendre tes cours de self-défense ? » Les mots se bousculent sur mes lèvres, comme pressés d'être libérés. « Je ne dis pas ça parce que je doute de tes capacités, loin de là, » je m'empresse d'ajouter, ne voulant pas qu'elle se méprenne sur mes motivations. « C'est juste que... La simple idée qu'il puisse t'arriver quelque chose... » Ma voix se brise légèrement sur ces derniers mots, trahissant l'émotion qui m'étreint.

Le calme étant revenu, nous reprenons tranquillement place à notre table. Le serveur revient vers nous et s’excuse pour ce qui venait de se passer. Milo échange quelques mots sympathiques avec lui et le remercie pour son professionnalisme. Le serveur nous laisse alors seuls et Milo vient prendre tendrement ma main sans la sienne t me dit que j’avais bien fait de lui donner la carte. Je lui adresse un léger sourire « Je ne pouvais pas ne pas le faire... » Milo ajoute qu’il avait trouvé cela courageux et bien veillant de ma part et qu’il espérait que cette femme trouvera la force et le courage de contacter le pôle « Je l’espère de tout cœur aussi... » Mais je savais bien qu’en général le premier pas était très compliqué à faire.

Puis Milo m’annonce avoir quelque chose à me demander. Je suis intriguée quand le jeune homme ajoute qu’il espérait que je ne le prenne pas mal. « Je t’écoute... » dis-je pour l’inviter à continuer. Milo évoque alors le pôle de l’hôpital et que j’étais amenée à côtoyer des maris violents. Je suis un peu perplexe mais je le laisse continuer. Milo pèse ses mots, je le sens aisément. Il souligne le fait que j’étais forte et débrouillarde mais que malgré cela il ne peut s’empêcher de s’inquiéter. Milo me demande alors que je ne voudrais pas reprendre des cours de self-défense. Je suis surprise par sa demande mais pas vexée, en aucun cas. « Je sais que tu ne veux pas me vexé, ni que tu doutes de moi... » dis-je pour le rassurer. Je ne prenais absolument pas mal ses paroles, sa demande. Ma main se resserre doucement sur la sienne « Milo, ton inquiétude me touche mais s’il te plaît ne t’en fais pas pour moi... » J’ajoute alors « Pour les cours de self-défense, pourquoi pas. Je veux bien essayer d’une retourner une fois dans la semaine afin d’entretenir un peu mes acquis... » dis-je alors simplement. Dans le fond cela ne me dérangerait pas plus que cela. Il fallait simplement trouver le temps. Je me penche alors légèrement pour lui voler un doux baiser. Puis un court instant plus tard, Le serveur arrive avec nos plats que nous ne tardons pas à commencer à déguster.

Lorsque Cassia réagit positivement à ma demande, sa main resserrant doucement la mienne et son regard se plongeant dans le mien avec une douceur apaisante, je m'efforce de lui rendre son sourire, de la rassurer à mon tour. « Milo, ton inquiétude me touche mais s’il te plaît ne t’en fais pas pour moi. » dit-elle, ses paroles se voulant réconfortantes. Mais au fond de moi, cette réponse ne m’inquiète pas. Ne pas m'inquiéter ? Comment veut-elle que je ne m'inquiète pas ? Mon esprit est assailli par des images terrifiantes de Cassia au contact de conjoints violents, des hommes imprévisibles capables de perdre patience en un instant, de laisser éclater leur colère et leur brutalité. L'idée qu'elle puisse être en danger, à la merci de ces individus, me glace le sang, faisant naître en moi une angoisse viscérale que je peine à contenir. Elle ne semble pas saisir l'ampleur de mon anxiété, la profondeur de mes craintes pour sa sécurité. Peut-être essaie-t-elle de me protéger, de ne pas m'alarmer davantage. Ou peut-être sous-estime-t-elle les risques, forte de sa détermination et de son courage. Pourtant, lorsqu'elle accepte de retourner une fois par semaine à ses cours de self-défense afin d'entretenir ses acquis, je ressens un léger soulagement. C'est mieux que rien, me dis-je à moi-même, même si cela ne suffit pas à apaiser totalement mes inquiétudes. Je hoche la tête, m'efforçant de lui montrer que j'apprécie son effort, son compromis, tout en masquant la part de moi qui reste profondément préoccupée, rongée par l'appréhension.

Quand elle se penche vers moi pour me voler un doux baiser, ses lèvres effleurant les miennes avec une tendresse infinie, je sens mon cœur s'emballer, partagé entre la chaleur de son amour et le froid de mes peurs. Je m'oblige à lui rendre son sourire, à faire comme si ce geste suffisait à chasser mes tourments, alors qu'au fond de moi, le doute persiste, insidieux. L'arrivée du serveur avec nos plats vient interrompre notre échange, me donnant l'occasion de me recomposer un visage plus serein. Je prends une profonde inspiration, rassemblant toute ma volonté pour dissimuler le tumulte qui m'habite, pour revêtir le masque de la tranquillité. Je remercie le serveur d'un hochement de tête, m'accrochant à ce semblant de normalité tandis qu'il dépose devant nous des assiettes élégamment garnies. « Bon appétit, » dis-je à Cassia, m'efforçant d'insuffler à ma voix une légèreté que je suis loin de ressentir, comme un acteur jouant un rôle, celui de l'amant insouciant et confiant. Elle me sourit en retour, ses yeux exprimant une gratitude silencieuse, une reconnaissance pour mes efforts.

Nous entamons notre repas, et je me concentre sur chaque bouchée, chaque saveur, tentant de m'ancrer dans l'instant présent, de ne pas laisser mon esprit dériver vers ces scénarios angoissants qui me hantent. Mais c'est un combat perdu d'avance. Inlassablement, mes pensées reviennent à l'idée de Cassia en danger, de cette menace invisible qui plane sur elle, sur nous. Chaque geste, chaque parole devient un effort conscient pour maintenir l'illusion, pour ne rien laisser paraître de mon trouble intérieur. Je commente les plats, complimente la cuisine, partage des anecdotes légères, tout pour alléger l'atmosphère, pour préserver cette bulle de normalité que je m'efforce de créer. Mais à chaque regard échangé, à chaque sourire complice, je vois en elle cette force tranquille, cette détermination inébranlable qui m'a toujours fasciné, attiré irrésistiblement. Et paradoxalement, c'est cette même force qui nourrit mes peurs les plus profondes. Car je sais qu'elle n'hésitera pas à se mettre en danger pour aider, pour protéger ces femmes vulnérables. C'est cette générosité, ce dévouement qui la rend si spéciale à mes yeux, si précieuse. Mais c'est aussi ce qui fait d'elle une cible potentielle. Alors je continue à jouer mon rôle, à faire bonne figure, à savourer ces instants de complicité avec elle, tout en sachant que la peur, tapie au fond de moi, ne me quittera jamais vraiment.

La demande de Milo ne me surprenait pas vraiment, tout comme son inquiétude. Malgré tout je tente de le rassurer. Et pour ce qui est de sa demande, j’accepte de reprendre les cours de self-défense. Je pense que je pouvais me libérer une fois dans la semaine pour y retourner et ainsi renforcer mes acquis. Étrangement, j’ai l’impression que ma réponse ne satisfait pas entièrement le jeune homme. Pourtant je n’avais pas été contre son idée, bien au contraire. Je n’ai malheureusement pas le temps d’essayer d’en savoir davantage car le serveur arrive et toujours avec un grand professionnalisante nous dépose nos plats respectifs devant nous. « Bon appétit à toi aussi » dis-je en retour à l’égard de mon adonis. Nous commençons alors à déguster nos plats. Partageant des conversations légères, certains plus amusantes que d’autres. Le repas se déroule merveilleusement bien, et cette petite parenthèse en tête à tête est vraiment très appréciable.

Une fois le dîner terminé, nous prenons le chemin du retour. D’abord en effectuant une petite balade à pied afin de retrouver la voiture de Milo garée un peu plus loin. Je profite de ce moment de quiétude pour le remercier pour cette fin de journée et ce dîner absolument divin. Une fois dans la voiture, Milo met en marche le véhicule. Le trajet s’effectue dans un léger silence. Je ne peux m’empêcher d’observer Milo et de me demander si ce silence est dû à une certaine fatigue ou alors si il est dû à une contrariété. Je décide de ne rien dire pour le moment. En rentrant à l’appartement, nous nous affairons à préparer deux tasses de thé pour terminer cette soirée. C’était une petit rituel, une habitude que nous avions toujours eu. Milo est toujours assez silencieuse. Je décide de m’approcher de lui. Ma main attrape la sienne, « Milo... » Mon regard se pose sur le sien « Dis moi ce qui te contrarie, ce qui te préoccupe… Et ne me dis pas qu’il n’y a rien. Je te connais... » dis-je un léger sourire aux lèvres afin de l’inciter à me parler, à se livrer.

Une fois le dîner passé, nous décidons de nous promener un peu. La soirée est douce, l'air frais, et nous marchons près l’un de l’autre sans pour autant que nos mains se glissent l’une contre l’autre, appréciant la tranquillité de l'instant. Les lumières des réverbères dessinent des ombres longues sur le trottoir, et le murmure lointain de la ville crée une ambiance apaisante. Pourtant, malgré la beauté de ce moment, mon esprit reste en proie à l'inquiétude pour Cassia. Nous finissons par retourner à la voiture, et je prends le volant. La route défile sous nos yeux, et je conduis en silence, mon regard fixé sur la route mais mon esprit ailleurs. Je fais de mon mieux pour cacher mon agitation, mais je sais que Cassia peut sentir mon trouble. Les mots échangés plus tôt au dîner résonnent encore en moi, et je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour elle. Une fois arrivés à son appartement, nous montons en silence. Cassia se dirige vers la cuisine pour préparer deux tasses de thé, tandis que je m'assieds sur le canapé, le regard perdu dans le vide. Je soupire, toujours inquiet et pas totalement satisfait de sa réponse de tout à l'heure. Elle revient avec les tasses de thé, les posant doucement sur la table basse. Doucement sa main se glisse dans la mienne. « Milo… » commence-t-elle, sa voix douce et inquiète. « Dis moi ce qui te contrarie, ce qui te préoccupe… Et ne me dis pas qu’il n’y a rien. Je te connais... » Je tourne mon regard vers elle, ses yeux pleins de tendresse et d'inquiétude me fixant avec insistance. Je prends une profonde inspiration, sachant que je ne peux plus cacher la moindre de mes pensées.

« Je ne peux décidément rien te cacher… » soufflai-je en m'approchant d'elle, ma voix à peine plus audible qu'un murmure. L'extrémité de mon index parcourt doucement la courbe de son visage, traçant avec délicatesse les contours de sa joue. « Si je te dis qu'il n'y a rien, tu ne vas pas me croire, n'est-ce pas ? » Une question purement rhétorique, dont je connais déjà la réponse. Car Cassia a ce don unique de lire en moi comme dans un livre ouvert, de percevoir les tourments qui agitent mon âme, même lorsque je m'efforce de les dissimuler derrière un masque de sérénité. Je prends une profonde inspiration, rassemblant mon courage pour mettre des mots sur cette angoisse sourde qui me ronge depuis notre conversation au restaurant. « Je suis inquiet pour toi… » avouai-je enfin, ma voix se brisant sur ces mots si difficiles à prononcer. « J'ai peur pour toi… » Mon regard se voile, assailli par des images terrifiantes de Cassia blessée, meurtrie par la violence aveugle de l'un de ces hommes qu'elle tente désespérément d'aider. Pire encore… Le souvenir d’Andrew… Cassia à l’hôpital…. « J'ai peur qu'un jour l'un de ces imbéciles lève la main sur toi car il n'acceptera pas l'une de tes décisions, » poursuis-je, les poings serrés, la mâchoire crispée par une rage impuissante. « Je n'ai pas envie de te retrouver un soir avec un hématome au visage… » Ces mots, à peine chuchotés, sont comme une supplique, un cri du cœur déchirant qui traduit toute l'ampleur de ma peur, de mon désespoir à l'idée de la perdre. Incapable de soutenir son regard, je détourne les yeux, fixant un point invisible sur le mur, comme si je pouvais y trouver la force de maîtriser les émotions qui me menace.

Nous venions de rentrer à l’appartement. Je m’étais lancée dans la préparation de deux bonne tasse de thé pour terminer cette soirée en toute quiétude. Mais je n’étais pas dupe, depuis tout à l’heure je me rendais bien compte que quelque chose tracassait Milo. Tout en versant l’eau chaude, j’observe Milo assis sur le canapé, le regard dans le vide. Je viens alors le rejoindre. Posant dans un premier temps les deux tasses de thé puis je viens prendre place près de lui, ma main attrapant délicatement la sienne. Je ne peux m’empêcher de lui avouer mon constat. Et je lui demande de me dire ce qu’il avait sur le cœur. J’anticipe une éventuelle réponse de sa part, un réponse non recevable. Il n’y avait pas rien, c’était impossible. Je le connaissais trop bien. Milo constate qu’il ne pouvait rien me cacher.  « Si je te dis qu'il n'y a rien, tu ne vas pas me croire, n'est-ce pas ? » Une question sans nul doute rhétorique de sa part. « En effet... » Mon regard ne quitte pas le sien. Finalement après une profonde inspiration, Milo m’avoue être inquiet pour moi, avoir peur pour moi. Je ne qui qu’à demi surprise au vue de la conversation que nous avons eu tout à l’heure. Le jeune homme m’en dit davantage, m’avouant qu’il avait peur qu’un jour que l’un des maris violents lève la main sur moi, peur que je revienne un soir avec une hématome au visage. « Milo... » soufflai-je dans un léger murmure. Je me rapproche davantage de lui. Une de mes mains vient délicatement passer dans son dos puis remonte jusqu’à sa nuque. Mon visage vient se nicher au creux de son cou. « Je comprends tes inquiétudes. Mais tu sais, je ne risque rien. Nous n’accueillons que les femmes victimes de violence. Et l’accès au pôle est surveillé, pour des questions de sécurité vis à vis de ces femmes. » Je tente de rassurer au mieux Milo mais j’avais comme l’impression que ça n’allait pas être chose aisée. « Est-ce qu’il y a quelque chose que je peux faire pour te rassurer davantage ? Mis à part reprendre les cours de self défense... » Autant que nous en parlions à cœur ouvert afin d'essayer de trouver des solutions.

L'attitude de Cassia à mon égard me touche profondément, sa douceur et sa compréhension agissant comme un baume apaisant sur mon cœur inquiet. Je souris faiblement, reconnaissant pour sa compassion et sa présence rassurante, et la laisse m'envelopper de ses bras, m'attirant contre elle dans une étreinte réconfortante. Sa chaleur m’enveloppe, telle une couverture protectrice, et je réponds à son étreinte avec une intensité désespérée, comme si ce simple contact pouvait chasser toutes mes peurs, tous mes doutes. Je m'accroche à elle, enfonçant mon visage dans le creux de son cou, respirant son parfum familier qui m'apaise et me bouleverse à la fois. Le visage de Cassia se blottit contre mon cou, épousant parfaitement les contours de ce dernier. Ses mains caressent doucement mon dos puis ma nuque. Ce geste, empreint d'une tendresse infinie, m'arrache un frisson, faisant naître en moi une vague d'émotions contradictoires. « Je comprends tes inquiétudes, » murmure-t-elle contre mon épaule, son souffle chaud chatouillant ma nuque. « Mais tu sais, je ne risque rien. Nous n'accueillons que les femmes victimes de violence. Et l'accès au pôle est surveillé, pour des questions de sécurité vis-à-vis de ces femmes. » Ses paroles, bien que douces et rassurantes, ne parviennent pas à apaiser totalement mes craintes. Je sais qu'elle essaie de me réconforter, de me convaincre que tout ira bien, mais une partie de moi ne peut s'empêcher de penser au pire, d'imaginer les scénarios les plus sombres. Je m'écarte légèrement, juste assez pour plonger mon regard dans le sien, mes yeux reflétant toute l'angoisse qui me ronge. « Je sais, » soufflai-je, ma voix à peine plus audible qu'un murmure. « Mais même avec toutes ces précautions, il y a toujours un risque. Ces hommes... Ils sont imprévisibles, capables du pire. Et s'ils décidaient de s'en prendre à toi, de te faire du mal pour se venger ? » Ma voix se brise sur ces derniers mots, les images terrifiantes de Cassia blessée, meurtrie, assaillant mon esprit avec une violence inouïe. Je ferme les yeux, tentant de chasser ces visions cauchemardesques, mais elles semblent gravées au fer rouge dans ma mémoire, me hantant sans répit.

Le poids de l'inquiétude pèse lourdement sur mes épaules, tel un fardeau invisible mais omniprésent. Je sens le regard de Cassia se poser sur moi, intense et pénétrant, comme si elle cherchait à sonder les tréfonds de mon âme. Je sais qu'elle devine mes peurs vis-à-vis de cette nouvelle situation, qu'elle perçoit l'angoisse qui me ronge, telle une ombre menaçante. Lorsqu'elle me demande d'une voix calme et posée « Est-ce qu'il y a quelque chose que je peux faire pour te rassurer davantage ? Mis à part reprendre les cours de self-défense... », je sens mon cœur se serrer, ma gorge se nouer sous le poids de l'émotion. Je hoche la tête, incapable de parler, ma voix étranglée par un mélange d'angoisse et de fierté. Je suis fier de voir Cassia si déterminée, si courageuse face aux défis qui l'attendent. Mais cette fierté est teintée d'une peur viscérale, d'une inquiétude dévorante qui me consume de l'intérieur. J'essaie de rassembler mes pensées, de trouver les mots pour exprimer ce qui me hante, mais les paroles semblent se dérober, se perdre dans le tumulte de mes émotions. Je prends une profonde inspiration, tentant de maîtriser le tremblement de mes mains, de calmer les battements affolés de mon cœur. « Je... Je ne sais pas, » finis-je par murmurer, ma voix à peine audible, comme si chaque mot était une épreuve, un défi insurmontable. « J'ai peur pour toi, Cassia. Peur qu'il t'arrive quelque chose, que tu te retrouves dans une situation dangereuse, sans que je puisse te protéger. »

Dans un dernier soupir, je finis par rompre notre étreinte, mes bras retombant lentement le long de mon corps, comme si chaque mouvement était un déchirement, une épreuve insurmontable. Je m'écarte doucement de Cassia, imposant une distance physique entre nous. Je lui adresse un sourire tremblant, puis mes mains se posent sur ses épaules, une dernière caresse, un dernier geste de réconfort avant de m'éloigner. Dans un geste lent et délibéré, je saisis le bas de mon polo, le laissant glisser par-dessus ma tête avec une infinie douceur. Le tissu glisse sur ma peau, dévoilant mon torse nu, exposant mon corps à la fraîcheur de l'air ambiant. Je sens le regard de Cassia sur moi, intense et brûlant, comme une caresse fantôme qui embrase chaque parcelle de mon être. Je plie soigneusement le vêtement, le déposant sur le dossier d'une chaise proche, comme si ce simple geste pouvait m'aider à reprendre le contrôle de mes émotions, à apaiser le tumulte qui fait rage en moi. Je prends une profonde inspiration, rassemblant mon courage pour prononcer les mots qui me brûlent les lèvres. « Je vais prendre une douche. »

Je n’étais pas dupe, je voyais bien que quelque chose préoccupait Milo. J’incite alors le jeune homme à me parler. Je l’écoute donc attentivement. Je comprenais ses inquiétudes et je tente du mieux que je peux de le rassurer en évoquant le fait que tout le monde ne pouvait pas avoir accès au pôle comme il le souhaitait, qu’il y avait également une sécurité mis en place. Milo me dit savoir tout cela, mais que même avec ces précautions il y avait toujours un risque. Il souligne le fait que ces hommes violents pouvaient être imprévisibles, capables du pire. Milo avait clairement peur qu’il s’en prenne à moi, qu’il me fasse du mal pour se venger. « Milo... » Une de mes mains vient se poser délicatement sur l’une de ses jours, mon pouce caresse tendrement sa peau « S’il te plaît, ne pense pas à cela… Je t’assure que je ferai attention à moi. Je ne prendrai aucun risque... » Prête à tout pour rassurer Milo, je lui demande si il y avait quelque chose que je pouvais faire pour le rassurer davantage, mis à part reprendre les cours de self-défense. Le jeune homme me répond qu’il ne savait pas. Je comprends petit à petit que rien ne pourra vraiment rassurer Milo. Et cela se confirme quand Milo me confie avoir peur pour moi, peur qu’il m’arrive quelque chose, peut que je me retrouve dans une situation dangereuse sans qu’il puisse me protéger. Je n’ai le temps de répondre quoi que ce soir, le pilote de ligne soupire à nouveau et rompt notre étreinte. Après un fébrile sourire et un dernier geste tendre, Milo s’éloigne légèrement. Il saisis alors le bas de son polo et le retire doucement. Mon regard ne le quitte pas des yeux, je l’observe alors plier soigneusement le vêtement et le déposer sur le dossier d’une chaise. Milo m’annonce alors aller prendre une douche. « D’accord... » dis-je un peu perplexe et perdue. Avait-il besoin d’être un peu seul ? Peut-être. Habituellement, il décidait de sortir en ville pour prendre l’air afin de réfléchir seul.

Une fois Milo à la salle de bain, je débarrasse la petite table basse. Je décide ensuite d’attendre le jeune homme dans la chambre après m’être mise à l’aise en enfilant une tenue pour la nuit. Feuilletant un livre, je m’arrête lorsqu’un moment plus tard Milo arrive dans la chambre. Je me redresse, lui adressant un léger sourire « Est-ce que ça va mieux ? » demandai-je peu sûre de moi, craignant sans nul doute sa réponse. « Tu sais, à chaque fois que tu pars pour un long courrier je m'inquiète beaucoup pour toi... Je sais ce que tu peux ressentir. Mais j'essaie de positiver pour éviter de me faire un sang d'encre à chaque départ...  » J'espérais que cet aveu réussisse à soulager Milo. Je m'approche alors de lui, au bord du lit, sur les genoux je me place face à lui, mes bras s'enroulant autour de son cou « Je n'aime pas te savoir si inquiet...  » avouai-je le plus sincèrement du monde. J'étais prête à tout pour le rassurer.

L'eau froide ruisselle le long de mon corps, chaque goutte glacée semblant s'insinuer dans ma peau, pénétrant jusqu'à mes os. Je frissonne, mes muscles se contractant sous l'assaut impitoyable de cette cascade gelée. En dépit de la morsure du froid, malgré la chair de poule qui hérisse ma peau, je reste immobile, laissant l'eau couler sur moi, espérant qu'elle emportera avec elle mes craintes, mes angoisses. Toutefois c'est un espoir vain. Les pensées tourmentées qui m'assaillent ne se laissent pas si facilement chasser, s'accrochant à mon esprit telles des sangsues avides, se nourrissant de mes peurs les plus profondes. Elles tournent en boucle dans ma tête, un ballet incessant et obsédant, me rappelant sans cesse les dangers qui guettent Cassia, les risques qu'elle encourt chaque jour dans son combat pour aider ces femmes brisées. La sensation glaciale de l'eau me réveille, me ramenant au présent avec une brusquerie presque douloureuse. Je cligne des yeux, chassant les gouttelettes qui perlent à mes cils, m'efforçant de me concentrer sur l'instant présent, sur la réalité tangible qui m'entoure. Mais malgré mes efforts, mes inquiétudes ne s'effacent pas totalement, tapies dans l'ombre de mon esprit, prêtes à resurgir à la moindre occasion. Avec un soupir las, je coupe l'eau, le silence soudain presque assourdissant après le rugissement de la douche. Je reste un moment immobile, les yeux fermés, essayant de rassembler mes forces, de trouver le courage d'affronter le monde extérieur. Puis, dans un geste lent et délibéré, je m'enroule dans une serviette, le tissu rêche contre ma peau encore humide.

D'un pas lourd, je quitte la salle de bain, retournant auprès de Cassia. Elle est là, allongée sur le lit, plongée dans son livre du moment. Cette simple vision suffit à m'arracher un sourire, la douceur de l'instant chassant brièvement mes angoisses. Je reste un moment sur le seuil, savourant cette image de paix et de sérénité, gravant chaque détail dans ma mémoire. Comme si elle avait senti ma présence, Cassia lève les yeux de son livre, son regard se posant sur moi avec une tendresse infinie. Lentement, avec une délicatesse presque révérencieuse, elle referme l'ouvrage, ses doigts glissant avec soin sur la couverture. Puis, avec une grâce naturelle qui me coupe le souffle, elle se redresse, s'approchant du pied du lit avant de s'agenouiller devant moi. Ses petites mains, douces et chaudes, viennent étreindre ma nuque, m'attirant vers elle avec une tendresse infinie. Instinctivement, mes mains trouvent leur place sur sa taille, mes doigts épousant la courbe de ses hanches comme s'ils avaient été façonnés pour cela. Je sens la chaleur de son corps contre le mien, une présence rassurante et apaisante, un phare dans la tempête de mes émotions.

Cassia lève les yeux vers moi, son regard empreint d'une inquiétude sincère et d'une douceur infinie. « Est-ce que ça va mieux ? » demande-t-elle, sa voix à peine plus qu'un murmure, comme si elle craignait de briser la quiétude de l'instant. Pour toute réponse, je lui adresse un sourire, essayant de rassurer ses craintes, de chasser l'ombre qui voile ses prunelles. Avec une tendresse infinie, je replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille, mes doigts s'attardant sur sa peau soyeuse, savourant ce contact intime et précieux. Puis, du bout du doigt, je redessine la courbe délicate de son menton, m'émerveillant de la douceur de sa peau, de la perfection de ses traits. Je me perds un instant dans la contemplation de son visage.  « Pourquoi t'inquiètes-tu ? » dis-je enfin, m'efforçant d'adopter un ton léger, presque taquin. « Je suis simplement à dix mille mètres d'altitude dans un tube en acier avec deux réacteurs. Je ne comprends absolument pas pourquoi tu t'inquiètes. » Je laisse échapper un petit rire, espérant alléger l'atmosphère, dissiper les tensions qui planent entre nous. Puis, mû par une impulsion soudaine, je me penche vers elle, capturant ses lèvres en un baiser tendre et passionné. Je savoure la douceur de sa bouche contre la mienne, le goût sucré de ses lèvres, la chaleur de son souffle qui se mêle au mien. « Cela fait longtemps que tu ne me l'avais pas dit… Je pensais que tu ne t’inquiétais plus… » soufflai-je alors que nous nous séparons, nos fronts se touchant, nos respirations se synchronisant en un ballet intime et harmonieux. Cassia lève les yeux vers moi, son regard empreint de curiosité et de tendresse, une question muette au fond de ses prunelles. Je prends une profonde inspiration, rassemblant mon courage pour les mots qui vont suivre. « Je vais te faire une promesse, » dis-je doucement, chaque syllabe lourde de sens, de sincérité. « Et toi… en retour, tu vas me promettre la même chose. » Ses petits yeux curieux me dévisagent, cherchant à sonder mon âme, à comprendre mes intentions. « Je te promets de toujours rentrer, » murmurai-je, ma voix vibrant d'émotion, de détermination. « En un seul morceau et vivant de préférence. » Un sourire tremblant étire mes lèvres, une tentative maladroite pour alléger le poids de mes paroles, pour dissimuler la peur qui me noue les entrailles à l'idée de la perdre, de la voir souffrir par ma faute.

L’un contre l’autre, un sourire malicieux étire mes lèvres alors qu'une idée soudaine germe dans mon esprit. Je plonge mon regard dans celui de Cassia, une lueur espiègle dansant au fond de mes prunelles. « J'ai une autre proposition à te soumettre, » dis-je, ma voix teintée d'une excitation à peine contenue. « Un petit jeu pour nous mettre dans l'ambiance de notre week-end entre amis. »Cassia hausse un sourcil intrigué, sa curiosité piquée par mes paroles énigmatiques. Elle m'observe en silence, attendant que je développe ma pensée, un sourire amusé flottant sur ses lèvres. « Voilà ce que je te propose, » reprends-je, savourant le suspense que je crée. « Tu prépares ma valise pour le week-end, et moi, je prépare la tienne. Comme ça, on aura la surprise de découvrir ce que l'autre a choisi pour nous. »

Milo venait tout juste de revenir dans la chambre. Je pose alors mon livre et m’approche du bord du lit, à genoux, je viens enlacer délicatement le jeune homme tout en lui demandant si il allait mieux. La réponse de Milo est silencieuse, un simple sourire. Puis je me laisse alors à un petit aveu concernant l’inquiétude que je pouvais avoir lorsqu’il partait, surtout lorsqu’il s’agissait de long courrier. Milo me demande alors pourquoi je m’inquiétais, il plaisante un peu souhaitant sans nul doute alléger un peu l’atmosphère. Malgré tout, je ne peux m’empêcher de sourire à sa remarque. Milo vient alors capturer mes lèvres et nous échangeons un baiser tendre et passionné. Le pilote de ligne souligne le fait que cela faisait longtemps que je ne lui avais pas fait part de mon inquiétude. Il pensais donc, naturellement, que je ne m’inquiétais plus. « Je m’inquiète toujours pour toi... » Il est vrai que j’avais cessé de faire part de mes craintes à voix hautes, ne voulant pas passer pour une rabat-joie. Je ne voulais pas non plus que Milo se sente mal de me savoir inquiète pour lui. Il avait déjà tant à penser lorsqu’il était au travail. Je ne voulais pas lui rajouter des soucis supplémentaires. Milo décide de me faire une promesse, celle de toujours rentrer en un seul morceau et vivant de préférence. Encore une fois, il s’agissait d’une tentative d’alléger l’atmosphère. En retour je devais lui promettre la même chose. « Je te le promets aussi. Tout comme je te promets de toujours faire très attention à moi. » ajoutai-je pour tenter de le rassurer au mieux.

Puis Milo m’annonce avoir une autre proposition  me soumettre. Il s’agissait d’un petit jeu pour nous mettre dans l’ambiance pour notre week-end entre amis. Je hausse un sourcil, intriguée. Mon regard ne quitte pas Milo, j’attends qu’il m’en dise davantage. Milo propose alors que je prépare sa valise pour le week-end et que lui prépare la mienne. Je ris légèrement face à sa proposition. « Quelle bonne idée ! » dis-je un large sourire aux lèvres « J’adore ton idée et j’ai hâte de préparer ta valise. » dis-je avant de lui voler un baiser. Je me recule légèrement venant prendre place dans le lit « Et si on se couchait maintenant ? » demandai-je un léger sourire aux lèvres l’invitant à venir prendre place à côté de moi.

Malgré les ombres de l'inquiétude qui s'insinuent lentement en moi, la présence de Cassia apaise mes craintes les plus profondes. Son regard, empli de tendresse et de compréhension, se pose sur moi comme une caresse apaisante, tandis que ses paroles, douces et réconfortantes, enveloppent mon cœur d'une chaleur bienfaisante. Je sais que mes peurs ne s'évanouiront pas en un instant, qu'elles continueront de rôder dans les recoins sombres de mon esprit. Mais en cet instant, face à Cassia, elles perdent de leur emprise, fondant lentement sous la force tranquille de sa présence, de son amour inconditionnel.

Lorsqu'elle m'invite à la rejoindre dans le lit, son regard brillant d'une lueur espiègle et invitante, je sens mon cœur s'emballer, mes craintes s'estomper pour laisser place à un désir brûlant, irrépressible. Un sourire joueur étire mes lèvres alors que je m'avance vers elle à quatre pattes, mes mouvements lents et félins, emplis d'une grâce prédatrice. Je remonte le lit avec une lenteur délibérée, savourant chaque instant de cette approche sensuelle, de cette tension délicieuse qui s'installe entre nous. Mes yeux ne quittent pas les siens, se noient dans ces océans de tendresse et de désir, ces miroirs de l'âme où je vois se refléter tout l'amour qu'elle me porte. Arrivé à sa hauteur, je la surplombe, mon corps couvrant le sien sans pour autant l'écraser, l'enveloppant d'une chaleur protectrice. Nos regards s'entremêlent, se fondent l'un dans l'autre. « Quel dommage que nous ne soyons pas dimanche soir… Sinon… » murmurai-je contre sa peau, ma voix rauque de désir, lourde de promesses inachevées. Mon souffle chaud caresse son cou, la faisant frissonner délicieusement sous moi. Je remonte lentement vers son visage, le revers de mon pouce effleurant sa joue en une caresse tendre et révérencieuse, comme si je touchais la plus précieuse des soies.

Avec un soupir de contentement, je m'allonge à ses côtés. Je me redresse légèrement sur un coude, ma tête reposant dans ma main, mon regard se perdant dans la contemplation de son visage. Mon autre main, comme mue par une volonté propre, trace des arabesques délicates le long de ses traits, dessinant le contour de ses lèvres, la courbe de sa mâchoire. « Comment fais-tu pour… » commençai-je, ma voix tremblant légèrement sous le poids de l'émotion qui m'étreint. Je m'interromps, cherchant les mots justes pour exprimer ce que je ressens, ce tourbillon de sentiments qui fait battre mon cœur à un rythme effréné. « … Pour me rendre aussi amoureux de toi ? » soufflai-je enfin, mes lèvres étreignant les siennes en un baiser d'une douceur infinie, d'une passion dévorante. Lorsque nous nous séparons enfin, à bout de souffle, mon regard ne la quitte pas. Ses yeux brillent d'une tendresse sans bornes, d'un amour si pur, si inconditionnel que j'en ai le vertige « Je suis fou de toi, » murmurai-je contre ses lèvres, mon souffle se mêlant au sien dans un ballet intime et sensuel. « Je ne veux aucune autre femme dans ma vie que toi. » Puis la nuit fini par s’écouler paisiblement, nos corps entrelacés sous les couvertures, réchauffés par la présence rassurante de l’autre. Les murmures de la ville s'estompent, remplacés par le silence doux et apaisant de notre chambre. Je me laisse emporter par le sommeil, bercé par la respiration régulière de Cassia et la chaleur de notre étreinte.

Le lendemain matin, le doux carillon du réveil perce le silence, annonçant le début d’une nouvelle journée. Je grogne légèrement, encore à moitié endormi, la mélodie du réveil me tirant à contrecœur de mes rêves. À côté de moi, je sens Cassia commencer à s’éveiller, ses mouvements délicats et mesurés. Elle quitte doucement le lit, se dégageant de notre étreinte pour se lever. J’ouvre un œil, encore embué de sommeil, et tend une main vers elle, mes doigts effleurant sa peau. Avant qu’elle ne puisse s’éloigner davantage, je l’emprisonne doucement dans mes bras, l’attirant de nouveau contre moi. « Reste encore un peu… S’il te plaît » lui soufflai-je, ma voix rauque et ensommeillée.

La fin de soirée étant bien entamée, je viens finalement m’installer dans le lit incitant Milo à faire la même chose. Ce dernier vient me rejoindre doucement, d’une démarche féline venant me surplomber dans une douceur infinie. Le pilote de ligne réitère sa déception quant au fait que nous ne soyons pas encore dimanche soir. « Quel dommage en effet... » dis-je dans un léger souffle. Puis, Milo vient s’allonger à mes côtés, je me tourne légèrement pour pouvoir plonger mon regard dans le sien. Je suis touchée par les paroles de Milo qui suivent. L’entendre dire qu’il était amoureux de moi me mettait du baume au cœur. Sa question rhétorique me fait doucement sourire « Je ne sais pas… je dois être naturellement douée... » dis-je pour plaisanter un peu mais tout en étant très émue par ses paroles. Les lèvres de Milo viennent alors capturer les miennes dans une douceur infinie. Le jeune homme ajoute qu’il était fou de moi et qu’il ne voulait aucune autre femme dans sa vie que moi. Heureuse et soulagée d’entendre ces paroles, je viens nicher mon visage au creux de son cou tout en venant me blottir davantage contre lui. « Et moi, je ne veux que toi dans ma vie... » Milo était essentiel à ma vie, il l’avait toujours été et il le sera toujours. Et doucement mais sûrement, nous rejoignons tous les deux les bras de Morphée.

Le lendemain matin, c’est la sonnerie de mon réveil qui me tire des mes songes. Immédiatement je me saisis de l’appareil pour le stopper. Je quitte doucement le lit mais je suis retenu par Milo. Le jeune homme m’attire dans ses bras et me demande de rester encore un peu. Je souris, et viens me blottir à nouveau contre lui. Je déposer quelques baisers le longs de sa mâchoire puis sur ses lèvres « H’m… je resterais bien avec toi au lit mais si je tarde trop je vais finir par être en retard... » dis-je dans un léger murmure, presque contrariée de ne pas pouvoir rester avec lui. Nous profitons encore un peu de cette douce étreinte avant que je ne sois vraiment obligée de me lever. « A ce soir. » dis-je en venant déposer un tendre baiser sur ses lèvres. Je quitte ensuite la chambre doucement pour aller me préparer pour une nouvelle journée.

Le regard encore embrumé par le sommeil, je sens les lèvres de Cassia se poser le long de ma mâchoire puis sur mes lèvres. Je grogne de frustration lorsqu’elle m’annonce qu’elle aimerait rester plus longtemps mais ne peut malheureusement pas s’attarder. Après un dernier baiser, Cassia finit par se lever, me lançant un dernier regard tendre avant de se diriger vers la salle de bain. Je l’observe s’éloigner, chaque mouvement empreint de grâce et de douceur. Une fois la porte de la salle de bain refermée, je m’étire longuement, savourant encore quelques instants la chaleur du lit. Cependant, l’envie de prendre soin d’elle me pousse rapidement à me lever à mon tour. Je me dirige vers la cuisine, décidé à lui préparer un déjeuner pour midi et un petit-déjeuner qui sauront lui apporter toute l’énergie nécessaire pour affronter sa journée.

Je commence par fouiller dans le réfrigérateur et les placards, rassemblant les ingrédients nécessaires. Je choisis de lui préparer une salade fraîche et colorée, avec des légumes croquants, du quinoa, et des morceaux de poulet grillé. J’ajoute quelques noix pour le croquant et des morceaux de fromage pour la gourmandise. Je prépare également une petite vinaigrette maison, mélangeant de l’huile d’olive, du vinaigre balsamique, une pointe de miel et de la moutarde, que je verse dans un petit contenant hermétique. Pendant que les ingrédients se mélangent harmonieusement, je mets à chauffer de l'eau pour son thé préféré. Je sors du pain complet et le toaste légèrement, puis je tartine quelques tranches d’avocat et ajoute un œuf poché. Je complète son petit-déjeuner avec des fruits frais coupés en morceaux, des fraises, des myrtilles et une banane. Une fois le déjeuner et le petit-déjeuner prêts, je les dispose soigneusement sur la table de la cuisine. Je jette un coup d'œil à l’horloge, m’assurant que j’ai encore un peu de temps avant qu’elle ne sorte de la salle de bain.

À peine ai-je terminé de tout disposer que j’entends la porte de la salle de bain s’ouvrir. Cassia apparaît, ses cheveux encore légèrement humides et un sourire radieux sur le visage. Je la détaille rapidement et m’approche d’elle pour l’embrasser. « Je vais t’accompagner et ce soir je viens te chercher avant que nous partions en week-end ? » lui proposai-je non sans un petit sourire espiègle. « Sauf si tu préfères rester avec Erin toute la soirée ? C’est une femme exceptionnelle ! Je comprends qu’elle réussisse à me faire de l’ombre ! » ajoutai-je faussement en posant ma main sur son ventre. « Comment vas-tu ? Est-ce que tu as besoin de Cassynette ? » lui demandai-je soucieux de sa santé et de son bien-être en cette période délicate.

J’avais eu du mal à quitter le lit, et surtout les bras de Milo. Malheureusement j’avais du partir pour éviter d’arriver en retard au travail. Je me dirige alors dans un premier temps à la salle de bain pour rendre une douche et me préparer. Je ne m’attarde pas trop longtemps non plus, toujours au risque de me mettre en retard. Puis quand je sors de la salle de bain, je sens immédiatement de délicieuses odeurs provenant de la cuisine. Je rejoins Milo à la cuisine. Ce dernier m’avait préparé un délicieux petit déjeuner ainsi qu’un repas pour ce midi. Le jeune homme s’approche de moi et me voler un baiser avant de m’annoncer qu’il allait m’accompagner et que ce soir il viendrait me chercher avant de partir pour le week-end. Milo décide de me taquiner un peu avec Erin « Très amusant… » Bien évidemment que je ne voulais pas rester toute la soirée avec Erin, mais cela, Milo le savait déjà. Le jeune homme vient poser sa main sur mon ventre et me demande comment je vais et si j’avais besoin de Cassynette. « Ça va bien. Je n’ai pas de douleurs ce matin, je pense pouvoir me passer d’elle pour aujourd’hui. » Je n’étais presque plus indisposée, les désagréments liés à cette mauvaise période étaient donc moindres. « Merci pour tout ça, c’est adorable... » dis-je en désignant le petit déjeuner ainsi que le repas que je pourrais déguster pour midi. Nous nous installons donc à table pour prendre le petit déjeuner ensemble, avant de quitter l’appartement pour que Milo puisse me déposer au travail.

La journée était passé bien vite. Toujours rythmée par l’accueil de femme dans le besoin et de démarches administratives pour les femmes déjà présentes. J’étais également venu en renfort dans le service dans lequel je travaillais initialement. Il y avait en ce moment un manque cruel de personnel je n’avais donc pas hésité à venir soutenir mes collègues. Le bon côté des choses c’est que j’avais pu passer un peu de temps avec Anna. Depuis l’ouverture du pôle nous ne nous étions pas beaucoup vu. Et lorsque l’heure de partir était arrivée, c’est avec hâte que je récupérai mes affaires afin de rejoindre le parking où Milo devait déjà m’attendre. Je repère sa voiture rapidement et me dirige donc vers elle. Une fois dans le véhicule, je dépose un tendre baiser sur ses lèvres. « Enfin en week-end... » dis-je soulagée malgré tout de lever un peu le pied pendant quelques jours. « Tu as passé une bonne journée ? » demandai-je curieuse de savoir. Milo se met alors en route pour l’appartement « J’ai hâte de préparer ta valise... » dis-je amusée et enthousiaste à cette idée.

Nous nous installons à table pour prendre le petit déjeuner ensemble, savourant ce moment de calme et de complicité avant que la journée ne commence réellement. Les rayons du soleil du matin filtrent à travers les rideaux, créant une ambiance douce et apaisante. Nous échangeons des sourires et des regards tendres, profitant de chaque instant partagé. Après avoir terminé notre repas, nous nous préparons à quitter l’appartement. Je prends ses affaires et l’accompagne jusqu’à la voiture. Le trajet jusqu’à l’hôpital est ponctué de discussions légères et de rires, la présence de Cassia à mes côtés rendant chaque moment plus agréable. Arrivés à destination, nous échangeons un dernier baiser dans l’habitacle de la voiture. « Passe une bonne journée, » lui dis-je, mes lèvres effleurant les siennes une dernière fois. « À ce soir… Et fais bien attention à toi surtout ! » Je la regarde s’éloigner, puis démarre la voiture en direction du centre-ville. J’ai quelques affaires à acheter pour le week-end. Je flâne dans les magasins, prenant mon temps pour choisir ce dont nous aurons besoin. Un livre pour Cassia, quelques gourmandises pour nos soirées, et des petites attentions pour rendre notre séjour encore plus spécial malgré la distance que je nous impose.

De retour à l’appartement, je me mets immédiatement au travail. Je range et nettoie chaque pièce, m’assurant que tout soit impeccable pour notre retour. Je profite aussi de l’occasion pour régler quelques dossiers administratifs qui traînaient. Une fois tout terminé, je me sens satisfait du travail accompli. En fin de journée, alors que je m’apprête à aller chercher Cassia, je tombe nez à nez avec ma mère sur le trottoir. Elle me sourit, un sourire doux et complice. Nous échangeons quelques mots, des banalités du quotidien, mais son regard en dit long. Je n’ai toujours pas annoncé officiellement que nous nous sommes remis ensemble, mais je peux bien deviner dans ses yeux qu’elle le sait déjà. Les mères possèdent ce sixième sens infaillible. « Prends soin de toi mon chéri, » dit-elle en me tapotant doucement l’épaule. « Et de Cassia aussi. » Je hoche la tête, reconnaissant pour son soutien implicite. « Merci, Maman. À bientôt. » Je file ensuite en direction de l’hôpital, impatient de retrouver Cassia. J’attends à l’intérieur de l’habitacle, observant les va-et-vient des employés et des patients. Lorsque je la vois enfin arriver, mon cœur s’illumine. Elle s’assoit dans la voiture, et instinctivement, nos lèvres se retrouvent, scellant notre journée de travail par un baiser tendre et réconfortant. « Tu as passé une bonne journée ? » me demande-t-elle pendant que je démarre la voiture et prenant la route du retour. Je lui raconte brièvement ma journée, les achats en ville, le rangement de l’appartement, et ma rencontre avec ma mère. « Elle a deviné, tu sais, » dis-je en riant légèrement. « Je pense qu’elle sait que nous sommes de nouveau ensemble. » Je souris, heureux de partager ce moment avec elle. « Maintenant, il ne nous reste plus qu’à préparer nos valises pour le week-end. Je suis aussi impatient que toi de partir. » Sur la route, ma main trouve naturellement la sienne alors que je l’écoute m’évoquer sa journée.

En commençant la valise de Cassia, je suis plongé dans une réflexion intense sur le choix des vêtements. La tâche est plus complexe que je ne l’avais imaginé. Je veux m’assurer qu’elle ait tout ce dont elle pourrait avoir besoin pour notre week-end, tout en choisissant des tenues qui lui plaisent et qui lui vont à ravir. Je me tiens devant son placard, l’ouvrant avec une certaine appréhension. Les rangées de vêtements bien ordonnés m’accueillent, et je prends une profonde inspiration avant de me lancer. « D’accord, Milo, tu peux le faire, » me murmurai-je à moi-même pour m’encourager. Je commence par sélectionner quelques tenues décontractées pour la journée. Un jean confortable et un pull doux, parfaits pour une balade ou une journée de détente. Je choisis également un pantalon léger et quelques tee-shirts, au cas où le temps se réchaufferait. Mon regard tombe sur une jolie robe d’été, légère et aérienne. Ensuite, je me dirige vers les sous-vêtements et les pyjamas. Puisque nous ne dormirons pas ensemble… Je m’empare quelques ensembles qu’elle porte régulièrement, me souvenant de ses préférences pour le confort et la douceur des tissus. Pour les nuits, je choisis un pyjama en coton, agréable à porter et parfaitement adapté à la saison. Je retourne au placard, cette fois-ci pour sélectionner des chaussures. Une paire de baskets confortables pour les promenades, des sandales élégantes pour les soirées, et des ballerines légères pour les moments de détente. Je les place soigneusement dans la valise, m’assurant de ne pas les abîmer. Je réfléchis ensuite aux accessoires : une écharpe légère, parfaite pour les soirées fraîches, sans oublier ses lunettes de soleil. Je m’arrête un instant, me demandant si j’oublie quelque chose d’essentiel. Ma main passe sur les cintres, hésitant entre plusieurs options. Alors que je me tiens devant la valise à moitié remplie, je réalise que j’ai couvert la plupart des bases, mais je suis toujours incertain de quelques choix. Devrais-je ajouter une veste plus chaude ? Peut-être un autre pull ? Je me gratte la tête, pensif.

Finalement, je me dirige vers la salle de bain pour rassembler ses affaires de toilette. Arrivé devant son armoire à maquillage, je me gratte encore la tête, un peu perdu. Les étagères sont remplies de produits divers, des crèmes, des lotions, des mascaras, et autres articles dont je ne connais pas tous les usages. Je prends un moment pour essayer de déchiffrer ce qui lui serait vraiment utile, mais je réalise rapidement que je suis hors de ma profondeur. Ne voulant pas risquer de laisser quelque chose d’important derrière, je me résigne à demander de l’aide. « Cassia ? » l’appelai-je, espérant ne pas interrompre ses préparatifs. « J’ai besoin de ton expertise ici. » Elle apparaît à l’entrée de la salle de bain, un sourire amusé sur les lèvres. Je lui montre son armoire à maquillage d’un geste de la main. « Je suis un peu perdu. Peux-tu me dire ce dont tu as vraiment besoin ? Je ne veux rien oublier d’important. »