Il y a des paroles qui, même face aux blessures les plus profondes, peuvent amorcer une guérison. Mais au-delà des mots, il existe des personnes capables de faire disparaître, ne serait-ce qu'un instant, toute la douleur, toute la peur, tout ce qui nous entoure. Cassia est une de ces personnes. Lorsque je suis avec elle, le monde autour de moi s’efface, laissant place à une bulle de sérénité où seuls elle et moi comptons. Sa remarque, teintée de tendresse et d'humour, quant à mon apparence parfaite malgré la fatigue et les tourments récents, me fait sourire malgré moi. Un sourire qui, pour la première fois depuis des jours, atteint mes yeux. C’est comme si sa simple présence avait le pouvoir de chasser les ombres qui me hantent, même si ce n’est que pour un court instant. Je me redresse légèrement, retrouvant un peu de cette légèreté que Cassia sait toujours provoquer en moi. Prenant un air faussement supérieur, je passe une main dans mes cheveux, les ébouriffant avec exagération. « Bien évidemment que je suis toujours parfait ! Regarde ! » déclarai-je, tentant de retenir un sourire amusé. Je secoue un peu plus mes cheveux, leur donnant un aspect encore plus désordonné, avant de me tourner vers elle avec une expression faussement sérieuse. « Et là ? » demandai-je en me penchant légèrement vers elle, mes yeux cherchant les siens. « Je te plais toujours ? » Mon ton se fait taquin, mais l’éclat de ses yeux, ce sourire qu’elle ne parvient pas à cacher, réchauffe mon cœur bien plus que je ne l’aurais cru possible après tout ce que nous avons traversé. Je me rapproche encore un peu, laissant mon front reposer contre le sien. « Tu es la seule personne qui puisse supporter tout ceci, tu sais ? » murmurai-je, mon souffle effleurant sa peau. « Et si je peux encore te faire rire, alors je crois que je vais bien. »

Lorsqu'elle me confie avec douceur que je n'ai rien à lui prouver, un sourire vient naturellement illuminer mon visage. Ce simple geste, ce simple mot, semble chasser les dernières ombres de doute qui planaient encore en moi. Cassia a toujours eu ce don, cette capacité à savoir exactement quoi dire pour me réconforter, pour me rappeler que, malgré mes imperfections, je suis suffisant à ses yeux. Et lorsque je plaisante, évoquant une tribu anthropophage pygmée avec une lueur de malice dans les yeux, elle réagit avec ce mélange de surprise et de tolérance amusée que je lui connais bien. C'est ce genre de moment, où même dans les pires situations, nous parvenons à trouver un éclat de rire, qui me rappelle à quel point elle est précieuse pour moi. Mais ses paroles suivantes frappent bien plus fort que je ne l’aurais imaginé. Lorsqu’elle m’avoue que ma disparition s'est apparentée à une partie d'elle qu'on lui arrachait, mon cœur se serre comme sous l'étreinte glacée d'une main invisible. Une douleur sourde monte en moi à l'idée de lui avoir causé autant de souffrance. Je prends une profonde inspiration, tentant de trouver les mots justes pour répondre à une telle confession. « Je te remercie, Cassia… » dis-je, ma voix un peu rauque d’émotion. Je marque une pause, cherchant à alléger un peu l'atmosphère. « Mais tu sais, je n'ai pas envie que cette situation perdure trop longtemps. Et puis… » Ma voix diminue, se faisant presque conspiratrice, alors que je prépare une nouvelle plaisanterie, un sourire en coin. « Il faut que tu saches à présent que cette aventure m’a fait comprendre une chose : j’aime les hommes. Avec Clyde, on s’est rapproché, et puis… » Je laisse ma phrase en suspens, guettant sa réaction, avant d'éclater de rire, incapable de retenir ma propre plaisanterie. Sans lui laisser le temps de répondre, je me penche rapidement pour lui voler un baiser, comme pour m'assurer qu'elle ne m'en voudra pas trop pour cette petite blague. Je me recule ensuite juste assez pour voir la lueur d'amusement dans ses yeux, avant de reprendre, cette fois d'un ton faussement sérieux. « Mais je préfère quand même une charmante petite brune, infirmière, très têtue, qui ne sait pas quand s'arrêter de s'inquiéter pour moi ! Tu la connais peut-être ? » ajoutai-je avec un clin d'œil, la visant elle expressément.

Milo était très affecté par ce qu’il avait vécu lors de l’accident. Et c’était tout à fait normal. C’était d’ailleurs ce que je venais de tenter de lui faire comprendre. Il avait le droit de ne pas aller bien. Et il n’avait donc pas à faire semblant d’aller bien, semblant d’être fort. Cela ne l’aiderait absolument pas à aller mieux. Bien au contraire. Je suis là, près de lui et attentive à ses paroles. Pour la première fois, Milo évoque un peu ce qu’il s’est passé après que le contact ait été définitivement rompu. Avec Clyde, ils avaient donc bien atterri en plein océan, ils avait du nager. Sans doute beaucoup. Et ils avaient ensuite été aidé par des pêcheurs du coin. Je sens de réconforter Milo du mieux que je peux et cela commence déjà par lui faire comprendre que peu importe son état physique, il était toujours parfait à mes yeux. Cela semble l’amuser. Il s’amuse même à désordonner un peu plus ses cheveux et me demande si il me plaisait toujours ainsi. « Bien sûr que oui. » dis-je un sourire aux lèvres. Nous échangeons quelques gestes tendres. Et lorsque Milo me dit qu’il pouvait encore me faire rire, c’est donc qu’il croyait qu’il allait bien cela me fait chaud au cœur. « Il n’y a que toi pour me faire rire ainsi... » Peu importe le moment, peu importe le lieu ou la manière. Milo avait toujours eu ce don.

Je tentais de rassurer au mieux Milo mais ce dernier m’avoue ne pas avoir envie que la situation perdure trop longtemps. Milo continue alors en me disant que cette aventure lui avait fait comprendre qu’il aimait les hommes, qu’il s’était rapproché avec Clyde. Il éclate ensuite de rire. Une chose est certaine il n’avait pas perdu son humour. « Tu es vraiment incorrigible... » dis-je amusée malgré tout. Et cela me faisait du bien de le voir rire. « C’est bon de te voir rire ainsi... » dis-je en passant une main délicate sur son visage. Milo finit par dire qu’il préférait une charmante petite brune. Il décrit alors mon portrait. « Oui je la connais bien. Et d’ailleurs je peux te dire qu’elle a raison de s’inquiéter. Tu n’as pas beaucoup donné de nouvelles ces deux derniers jours et en plus elle a vu que ton réfrigérateur était presque vide… Elle va sans doute aller te chercher à manger pour s’assurer que tu fasses un bon repas... » Je souris tantôt sérieuse tantôt amusée. Je dépose un furtif baiser sur ses lèvres. « Au fait, en parlant de Clyde… Tu as eu des nouvelles ? Comment va t-il ? » demandai-je curieuse de savoir si de son côté ça allait. Je l'avais vu le jour où ils étaient revenus, mais brièvement.

La complicité qui nous lie, cette connexion si unique que nous avons toujours eue, ne semble pas avoir été altérée par les épreuves récentes. Au contraire, elle semble même s'être renforcée. Cassia, avec son sourire espiègle et son regard malicieux, entre pleinement dans mon jeu, prolongeant cette atmosphère légère que nous cherchons à créer ensemble. « Ah bon ? Et pourquoi cette charmante petite brune a-t-elle raison de s’inquiéter ? » lui demandai-je d’un ton faussement sérieux masquant à peine la tendresse qui pointe dans mes yeux. Elle s'approche un peu plus, sa voix douce et réconfortante, comme une mélodie familière, continue. « Tu n’as pas beaucoup donné de nouvelles ces deux derniers jours et en plus elle a vu que ton réfrigérateur était presque vide… Elle va sans doute aller te chercher à manger pour s’assurer que tu fasses un bon repas... » Je ne peux m’empêcher de sourire, amusé par sa prévenance et cette manière qu’elle a de prendre soin de moi, même dans les détails les plus anodins. Sans réfléchir, mes mains glissent autour de sa taille, attirant doucement Cassia vers moi. Elle se laisse faire, se rapprochant jusqu’à ce qu’elle me surplombe légèrement, debout devant moi, tandis que je reste assis sur le canapé, la tête levée pour la regarder. Nos visages sont proches, et je plonge dans ses yeux avec une intensité que je ne peux contenir. « Je n’ai pas très faim… J’ai surtout envie de rester auprès de toi. J’en ai même très envie, » lui glissai-je, mes mots empreints d'une sincérité que je ne cherche même pas à dissimuler. Le monde extérieur n’a plus d’importance, seuls comptent ces instants volés où tout semble redevenir simple et pur.

Cassia, bien sûr, ne se laisse pas facilement distraire, et son expression curieuse se transforme en une question directe. « Au fait, en parlant de Clyde… Tu as eu des nouvelles ? Comment va t-il ? » À cette question, je me lève doucement, rompant le contact physique, mais pas celui de nos regards. « Il se remet de cette aventure petit à petit, » commençai-je à répondre, tentant de rester sérieux malgré le flot de souvenirs qui me revient en mémoire. Puis, avec un sourire en coin, je me permets une plaisanterie, fidèle à mon habitude de cacher les émotions profondes sous une couche d'humour. « D’ailleurs, il a annoncé à Bonnie qu’il allait la quitter pour moi. » Je laisse un court silence, savourant la surprise passagère qui passe sur le visage de Cassia, avant de me reprendre. « Non, plus sérieusement, il m’a parlé de leur bébé… » Mon ton se fait plus grave, plus respectueux, en repensant à la douleur qu’il m’a confiée. « Ils vont passer du temps ensemble, loin de tout, probablement au bord de la mer. Bonnie a besoin de se ressourcer, et Clyde aussi. Je pense qu’il va tout faire pour l’aider à aller mieux, comme elle le fait pour lui. » Un sourire doux apparaît sur mes lèvres à cette pensée. « On se verra sûrement dans quelques semaines, pour aller se boire une bière, comme on le faisait avant. Ça lui fera du bien de se retrouver avec des amis, et moi… j’ai hâte de le retrouver en dehors de tout ce chaos. »

Je me tourne alors vers Cassia, cherchant dans ses yeux une sorte de validation, ou peut-être simplement le réconfort qu’elle sait si bien m’apporter. Je prends doucement sa main dans la mienne, entrelaçant nos doigts comme pour m’assurer qu’elle est bien là, à mes côtés. Ces derniers jours ont été une montagne russe émotionnelle, mais avec elle, les choses semblent plus simples, plus supportables. « Mais pour l’instant, » ajoutai-je en la regardant droit dans les yeux, « Je n’ai besoin de rien d’autre que d’être ici, avec toi. »

Alors que nous demeurons l’un contre l’autre, je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Je jette un coup d’œil à l’écran, et un sourire amusé se dessine sur mes lèvres. « Tu ne devineras jamais ce qui se passe, » dis-je en soupirant légèrement, tout en lui montrant l’écran de mon téléphone. Cassia relève la tête, curieuse, et je continue. « Depuis que je suis rentré, j’ai reçu plusieurs messages de Léa, Erin… et même d’autres anciennes conquêtes. Visiblement, ma disparition a fait le tour assez rapidement. » Je fais défiler quelques-uns des messages sous ses yeux, notant comment certains d’entre eux sont effectivement bien plus amicaux que ce à quoi je m’attendais.  « Je suppose que ce genre de nouvelles se répand vite, surtout quand il s'agit de quelqu'un d'aussi populaire que moi, » dis-je avec un sourire en coin, essayant de garder le ton léger.

Milo n’avait pas perdu son humour, c’était sans nul doute bon signe. Et cela faisait un bien fou de l’entendre rire. Alors que je venais de faire comprendre à Milo que j’allais sans nu doute aller lui chercher à manger afin qu’il fasse un bon repas, ce dernier me répond qu’il n’a pas très faim. Il me dit avoir plutôt envie de rester auprès de moi. « Milo, il faut que tu manges correctement. C’est important. » lui dis-je d’une voix douce en espérant le faire changer d’avis.

Puis en évoquant Clyde, je demande de ses nouvelles. Milo m’annonce alors qu’il se remettait petit à petit. Non sans une plaisanterie en passant. Comme toujours. Puis le jeune homme redevient plus sérieux lorsqu’il dit que Clyde lui a parlé de leur bébé et de leur volonté de passer du temps ensemble loin de tout. « Oui, Bonnie m’a dit aussi pour le bébé… Ça ne doit pas être facile... » dis-je touchée par ce qui était arrivé. Milo me dit qu’avec Clyde ils se verraient sûrement dans quelques semaines pour aller boire une bière ensemble, comme avant. « C’est une bonne idée. Ça vous fera sans doute beaucoup de bien. » dis-je alors d’une douce voix.

Milo ajoute que pour l’instant il n’avait besoin de rien d’autre que d’être ici avec moi. « Cela tombe bien, c’est exactement ce dont j’ai besoin aussi... » dis-je un large sourire aux lèvres. Puis, le téléphone de Milos e met à vibrer, le jeune homme me raconte alors que depuis qu’il était rentré il avait reçu plusieurs messages de Léa, d’Erin et même d’autres anciennes conquêtes. « Je suppose que ce genre de nouvelles se répand vite, surtout quand il s'agit de quelqu'un d'aussi populaire que moi. » La remarque de Milo me fait légèrement rire. « Arrête donc … Tu vas finir par te pavaner comme un paon... » dis-je pour le taquiner ensemble. « Profite en pour faire un message groupé. Tu les remercie de prendre des nouvelles et… Tu en profites pour leur dire que tu n’es plus libre. Que tu n’es qu’à moi et rien qu’à moi... » dis je en passant mes bras autour de son cou avant de venir l’embrasser tendrement.

La remarque de Cassia m'amuse, et je ne peux m'empêcher de répondre par une plaisanterie. « Arrête donc… Tu vas finir par te pavaner comme un paon... » Son ton est léger, mais je devine une petite lueur espiègle dans ses yeux. Instinctivement, je bombe le torse, prenant un air faussement fier. « Moi, me pavaner ? Comme si c’était mon genre ! » Je prends une pose théâtrale, les épaules en arrière et la tête haute, exagérant mon attitude pour la faire rire. Cassia secoue la tête, amusée par mon comportement. « Un message groupé pour les remercier ? Pourquoi pas… » dis-je en réfléchissant à sa proposition avec un air sérieux, comme si j'étais réellement en train de peser le pour et le contre. Mais c'est lorsque Cassia ajoute, « Tu en profites pour leur dire que tu n’es plus libre. Que tu n’es qu’à moi et rien qu’à moi... » que mon sourire s'élargit encore plus. Je n'ai même pas le temps de lui répondre que ses bras glissent autour de mon cou, et elle m'attire vers elle pour m'embrasser. Le baiser est doux, mais empreint d'une possessivité tendre qui me fait sourire contre ses lèvres. Je l'attire un peu plus près, savourant ce moment où tout semble si simple et évident. Ses mots résonnent en moi, réaffirmant ce que je sais déjà : je suis à elle, et rien qu'à elle. Mon cœur se gonfle d'une chaleur réconfortante à cette pensée, et je prolonge le baiser, savourant la douceur de ses lèvres contre les miennes.

Lorsque nos lèvres se séparent enfin, je plonge mon regard dans celui de Cassia, mes yeux pétillant d'une lueur espiègle. Un sourire malicieux étire mes lèvres, comme si je savourais déjà la plaisanterie que je m'apprête à faire. « Eh bien, je suppose que je devrais peut-être écrire ce message groupé alors… » commençai-je, ma voix prenant une intonation faussement sérieuse. « Mais uniquement si tu promets de m'embrasser ainsi chaque fois que je le lis, juste pour me rappeler que je suis entièrement à toi. » Je ponctue cette dernière phrase d'un clin d'œil, mon sourire s'élargissant encore. J'aime cette complicité entre nous, cette capacité à nous taquiner, à rire ensemble même dans les moments les plus simples. Je m'éclaircis la gorge, attirant son attention comme si je m'apprêtais à faire une annonce de la plus haute importance. « Eh bien, commençons par la première… » dis-je en prenant un ton faussement sérieux, comme si je me lançais dans une longue énumération. Je lève un doigt en l'air, marquant une pause dramatique avant de poursuivre. « Alors… Il y a eu Léa, évidemment. Ah, Léa… » Je laisse échapper un soupir rêveur, jetant un coup d'œil en biais vers Cassia pour guetter sa réaction. « Toujours à me rappeler que je devrais me raser de plus près. » Je passe une main sur mon menton, comme si je me remémorais les commentaires de cette prétendue conquête. En réalité, Léa n'est autre que ma cousine, mais j'aime l'idée de laisser planer le doute, de jouer avec les suppositions. « Ensuite… Oh, il y avait Erin. Ah oui, Erin… » Je prends un air nostalgique, comme si je me perdais dans des souvenirs particulièrement agréables. « Elle ne jurait que par mes talents secrets, mais je ne t'en parlerai pas sinon je vais te donner trop de détails ! » Je laisse échapper un petit rire, comme si je me retenais de révéler des anecdotes croustillantes. Puis je poursuis mon énumération, prenant un air de plus en plus pensif, comme si la liste de mes conquêtes était si longue qu'il me fallait un effort de mémoire pour me souvenir de toutes. « Et puis… Ah oui, comment pourrais-je oublier cette serveuse au café du coin ? » Je claque des doigts, comme si ce souvenir me revenait soudain. « Elle m'a toujours donné des portions supplémentaires de sucre. Je suppose que c'était une manière subtile de dire qu'elle avait un faible pour moi… » Je hausse les épaules, prenant un air faussement modeste. Je continue ainsi pendant quelques minutes, prononçant des histoires de plus en plus rocambolesques, mélangeant des anecdotes réelles avec des détails totalement fictifs.

Chaque nouvelle « conquête » est l'occasion pour moi de jeter un regard espiègle vers Cassia, de guetter sa réaction, de chercher à la faire rire. « Mais tu sais, Cassia… » repris-je, ma voix se faisant plus douce, plus sincère. « Aucune de ces histoires n'a d'importance. Parce qu'il n'y a qu'une seule personne qui compte vraiment pour moi, qu'une seule personne à qui je veux penser le matin en me réveillant et le soir en m'endormant. » Je tend la main, caressant doucement sa joue, mon regard ancré dans le sien. « Et cette personne, c'est toi. Ça a toujours été toi. Toutes ces autres filles, ces conquêtes… Ce ne sont que des ombres, des anecdotes sans importance. Toi, tu es mon présent et mon avenir. Tu es celle avec qui je veux construire quelque chose de réel, de durable. » Je me penche vers elle, déposant un baiser tendre sur ses lèvres, scellant cette déclaration. Puis à bout de souffle, notre baiser s’achève. « Alors, est-ce que cette liste te plaît ? Elle n’est pas si longue, non ? » lui demandai-je, mes lèvres s’étirant en un sourire taquin.

 Je suis soulagée d’entendre que Clyde se remet doucement de son côté, avec Bonnie. Le couple avait même décidé de partir en tête à tête loin de tout et de tout le monde. Ils en avaient bien besoin. Tout comme moi Bonnie avait du faire face à la perte de son âme sœur mais en plus de cela, elle avait perdu leur bébé. Je n’osais même pas imaginer la douleur qu’elle avait pu ressentir face à ce drame. Et j’espérais sincèrement qu’elle aille rapidement mieux, aux côtés de Clyde.

Depuis que Milo était de retour, il recevait apparemment un bon nombre de messages d’anciennes conquêtes. Milo semble s’amuser de cela, il savait que ce genre de nouvelle ne m’enchanterait pas vraiment. Alors je décide d’en faire abstraction et de lui dire de répondre à ses femmes en leur disant par la même occasion qu’il n’était plus libre mais bel et bien avec moi. Une petite plaisanterie en somme. Mais le jeune homme semble vouloir prendre cela au sérieux. Du moins avec légèreté malgré tout. Milo se prend alors au jeu du message groupé à condition que je lui promette de l’embrasser ainsi à chaque fois pour que je lui rappelle qu’il était entièrement à moi. « H’m… C’est une promesse que je peux tenir sans aucun problème... » dis-je le regard plein de malice. Milo se met alors à énumérer les prénoms de ses anciennes conquêtes et quelques anecdotes les concernant. Léa, Erin, la serveuse du café du coin. Est-ce que j’étais jalouse ? Sans doute un peu, de savoir que ces femmes ont partagé quelque chose d’intime avec Milo. Mais je me consolais rapidement en me disant qu’à présent tout ceci était terminé. Puis Milo me rappelle qu’aucune de ses histoires n’a d’importance, car il n’y avait que moi qui comptait vraiment. « Toi, tu es mon présent et mon avenir. Tu es celle avec qui je veux construire quelque chose de réel, de durable. ». Les paroles de Milo me touchent profondément. Cela doit se voir d’ailleurs, mon regard doit pétiller de bonheur et mon sourire ne quitte plus mes lèvres. Je prolonge le baiser qu’il m’offre. Puis à bout de souffle, le baiser s’achève et Milo me demande si cette liste me plaît, et si elle n’était pas si longue. J’esquisse un énième sourire. « Elle est bien trop longue pour moi… Mais peu importe. Le passé c’est le passé…Ce qui compte, c’est ce qui se passe maintenant. » dis-je le plus sincèrement du monde. Je dépose un doux baiser sur ses lèvres. « Que souhaites tu faire ce soir ? » demandai-je alors curieuse de savoir ce qu'aimerait faire le jeune homme pour passer une partie de la soirée.

Je remarque un léger froncement de sourcils sur le visage de Cassia, une ombre fugace qui traverse ses traits délicats. C'est un geste à peine perceptible, une réaction qu'elle tente de masquer aussitôt, mais qui n'échappe pas à mon regard attentif. Je connais Cassia par cœur, je sais lire en elle comme dans un livre ouvert. Et ce que je vois à cet instant, c'est une pointe de jalousie, une légère inquiétude qu'elle essaie de dissimuler derrière un sourire. Cette réaction, loin de me contrarier, fait naître un sourire amusé sur mes lèvres. J'aime l'idée que Cassia puisse être un peu possessive, que l'idée même que je puisse avoir un passé sentimental suscite en elle ce petit pincement au cœur. Sans lui laisser le temps de se reprendre, je me penche vers elle, capturant ses lèvres dans un baiser rapide et taquin. C'est un geste spontané, une façon de lui rappeler que, malgré mes plaisanteries, elle est la seule qui compte vraiment pour moi. Mes lèvres effleurent les siennes avec une tendresse infinie, comme une promesse silencieuse. Lorsque je me recule, ma main vient trouver naturellement sa place sur sa joue, mes doigts glissant avec délicatesse sur sa peau douce. « Que souhaites-tu faire ce soir ? » me demande-t-elle soudain, sa voix me tirant de mes pensées. Je peux sentir dans sa question une tentative de changer de sujet, de détourner l'attention de cette petite pointe de jalousie qu'elle a laissé transparaître malgré elle. Je décide de rentrer dans son jeu, prenant un air sérieux, comme si la question méritait une réflexion des plus approfondies. Je fronce les sourcils, tapotant mon menton de mon index, dans une parfaite imitation de l'homme plongé dans une intense réflexion.

Puis, sans prévenir, je passe à l'action. Mes mains trouvent leur place sur sa taille, et en un instant, je la soulève, la portant à ma hauteur. Nos regards se croisent, nos sourires se répondent, et pendant un instant, le monde autour de nous disparaît. Il n'y a plus que nous deux, perdus dans notre bulle de complicité et d'amour. Je savoure cet instant, me délectant de la lueur de joie pure que je vois danser dans ses yeux. « Restaurant ou rester ici, juste tous les deux ? » je lui murmure à l'oreille, mon souffle chaud caressant sa peau. Ma voix est basse, presque rauque, chargée de tous les sous-entendus que cette proposition implique. Sans lui laisser le temps de répondre, j’étreins à nouveau ses lèvres, cette fois dans un baiser plus profond, plus intense. Je la maintiens fermement contre moi, savourant la sensation de son corps pressé contre le mien, de la chaleur de sa peau à travers le tissu de nos vêtements. Lorsque nous nous séparons enfin, à bout de souffle, je garde mon front pressé contre le sien, nos nez se frôlant dans une caresse tendre. « Mais dis-moi, de quoi as-tu envie, toi ? » je poursuis, ma voix empreinte d'une tendre complicité. Puis délicatement, je la repose au sol, laissant mes mains glisser le long de ses hanches dans une caresse subtile, presque innocente. Je fais un pas en arrière, juste assez pour pouvoir observer son visage, guetter sa réaction.

Alors que je suis sur le point de savourer pleinement ce moment avec Cassia, un bruit soudain résonne à travers l'appartement : on toque à la porte. Je fronce les sourcils, agacé par cette interruption. « Ce n’est pas vrai… » murmurai-je en râlant, espérant que l’intrus se découragera. Mais non, la personne insiste et frappe de nouveau. Je soupire profondément, résigné. « Un dernier baiser, » dis-je à Cassia avec un sourire malicieux avant de l’embrasser tendrement. « Je reviens vite. » Je me dirige vers la porte, encore un peu bougon, et l’ouvre d’un geste sec, prêt à expédier l’importun.
Mais à ma grande surprise, je me retrouve face à un démarcheur, vêtu d’un costume un peu trop guindé et arborant un sourire commercial trop éclatant pour être sincère. « Bonsoir Monsieur, » commence-t-il avec un ton mielleux. « Je voulais vous parler de notre nouvelle gamme de produits électroménagers qui pourrait grandement faciliter la vie de votre foyer. » Je lève un sourcil, déjà ennuyé. « Désolé, je ne suis pas intéressé, » répondis-je avec une politesse contenue, espérant clore la conversation rapidement. Mais au lieu de se retirer, le démarcheur persiste, son sourire s’élargissant d’une manière agaçante. Mais au lieu de s'excuser et de passer son chemin, il persiste, continuant de vanter les mérites de ses produits. « Je comprends, monsieur, mais pensez à votre femme. Je suis sûr qu’elle serait ravie d’un nouveau fer à repasser dernier cri. Vous savez, pour entretenir vos vêtements et… » À ces mots, je sens la patience me quitter instantanément. Mon regard se durcit, et je serre la mâchoire pour contenir l’exaspération qui monte en moi. « Vous plaisantez, là ? » répliquai-je, la voix un peu plus sèche. « Vous vous permettez vraiment de supposer que ma femme, si j’en avais une, voudrait un fer à repasser ? Vous pensez sincèrement que c’est ce qu’elle attend avec impatience dans sa journée ? » Le sourire du démarcheur vacille légèrement, mais il tente de rester professionnel, sans comprendre qu'il ne fait qu'empirer les choses. « Oh, mais Monsieur, je voulais simplement dire que… » Je l’interromps avant qu’il puisse continuer, sentant mon agacement atteindre un point de non-retour. « Non, écoutez-moi bien, » dis-je en haussant le ton, ma patience ayant complètement disparu. « Vous débarquez chez moi, sans y être invité, pour me vendre des cochonneries en pensant que la meilleure façon de m’avoir est de supposer que la femme qui partagerait ma vie serait heureuse avec un fer à repasser ? Vous vous rendez compte à quel point c’est insultant et réducteur ? » ajoutai-je en commençant vraiment à perdre patience.

 Plaisanter ainsi à nouveau avec Milo était quelque chose d’encore inespéré il y a quelques jours. Et pourtant. Et cela faisait vraiment un bien fou de l’entendre rire, plaisanter et de le voir sourire. Je trouvais qu’il avait déjà un peu meilleure mine qu’à mon arrivée. Je comptais bien prendre soin de lui ce soir, être là pour lui, comme je lui avais promis. Puis, plus sérieusement j’avais demandé à Milo ce qu’il souhaitait faire ce soir. Peut-être aurait-il envie de regarder un film pour se détendre, ou de lire un peu. Peu importe, je serais là pour l’accompagner de toute manière. Les mains de Milo se posent sur ma taille, il me soulève afin que je sois à sa hauteur. Nos regards se croisent. Nous échangeons un doux sourire. Le jeune homme propose alors soit d’aller au restaurant soir de rester ici juste tous les deux. Son souffle chaud me parvient à l’oreille, et ce contact me fait légèrement frissonner. J’ai l’impression qu’il y a quelque chose dans le regard de Milo ainsi que dans sa voix qu’il n’y avait pas il y a quelques jours. Je n’ai d’ailleurs pas le temps de répondre tout de suite, Milo m’embrasse une nouvelle fois. Un baiser intense. Je le sens maintenir mon corps contre le sien. Mes mains glissent alors le long de ses bras pour venir s’enrouler autour de son cou alors que mon corps lui reste pressé contre le sien. « Si tu préfères être au calme, on peut rester ici. » dis-je alors en plongeant mon regard dans le sien. Milo me demande ensuite de quoi j’avais envie. Un léger sourire s’étire sur mes lèvres mais avant que je n’ai le temps de répondre quoi que ce soit, quelqu’un frappe à la porte. Milo ne semble pas être ravi. Il râle une première fois. Mais on frappe à nouveau à la porte. Milo soupire avant de vouloir une dernier baiser avant d’ouvrir. « Tout ce que tu veux. » dis-je avec un air malicieux sur les lèvres avant que nos lèvres ne se scellent une énième fois.

Milo ouvre alors la porte d’entrée. Je reste sans le salon, et écoute sans trop le vouloir la conversation qui commence. Un commercial. Milo déclara très rapidement ne pas être intéressé mais l’homme en face de lui semble insister. Les arguments du commercial ne plaisent pas du tout à Milo et ce dernier commence à s’énerver. Je suis surprise de le voir perdre son calme si rapidement. Je décide alors d’intervenir. J’arrive à ses côtés, je pose une main délicate sur son bras « Bonsoir. Comme on vient de vous le faire comprendre. Nous ne sommes pas intéressés. Désolé, et bonne continuation. » Je lui adresse un sourire poli avant de refermer la porte. Je me tourne alors vers Milo, caressant tendrement son visage d’une de mes mains. « Ce n’est rien… Calme toi Ce n'est pas la peine de s'énerver pour cela... Même si je suis d'accord sur le fait qu'il n'avait pas à insister et que ces arguments n'étaient pas les meilleurs non plus...   » dis-je d’une voix douce. Je dépose un baiser sur ses lèvres. J'étais surprise de voir que Milo avait perdu son calme si rapidement. Je décide alors d'alléger l'atmosphère. « H’mm… Si tu veux je pense connaître un bon moyen de te détendre un peu... » dis-je d’un air espiègle sur le visage. Je déposer un autre baiser sur ses lèvres avant de venir en déposer dans son cou tandis que mes mains viennent glisser délicatement sous son t-shirt.

Il doit exister un ange gardien des démarcheurs, parce que s'il avait persisté quelques minutes de plus, je l'aurais encastré dans le mur sans l'ombre d'un regret. Le sang battait à mes tempes, chaque muscle de mon corps tendu par l'agacement que ce type avait réussi à provoquer en si peu de temps. Heureusement pour lui, son ange gardien se prénomme Cassia. Elle intervient, sa voix douce mais ferme coupant court à la conversation d'une manière que je n'aurais jamais pu gérer dans cet état. D'une main assurée, elle referme la porte, écartant ainsi l'intrus de notre soirée. Je reste un instant figé, le cœur battant encore trop vite, luttant contre l'élan de colère qui brûle encore en moi. Mon agacement doit se lire sur mon visage, car la main de Cassia, douce et rassurante, vient immédiatement caresser ma joue, apaisant ce feu intérieur. «  Tu as une patience infiniment plus longue que la mienne… » murmurai-je en réponse, une demi-révélation, une demi-plainte. C’est vrai, de nous deux, cela a toujours été elle qui garde son calme, qui trouve le juste milieu là où je ne vois qu’une ligne à ne pas franchir. Je suis celui qui s’emporte, qui réagit trop vite, parfois sans réfléchir. Et elle… elle parvient toujours à me ramener à la raison, peu importe la situation. Je sens ses doigts fins se faufiler sous mon tee-shirt, leur contact chaud et apaisant, alors qu’elle propose une idée pour me détendre. Un sourire se dessine sur mes lèvres, reconnaissant l’invitation implicite, l'intention bienveillante de son geste. Elle sait comment me calmer, comment faire fondre cette tension en moi.

Mais, cette fois, je ressens autre chose. Un poids, un blocage que je ne peux ignorer, même pour elle. Je lui rends son sourire, mais il est empreint de fatigue, d’une tristesse qu’elle ne mérite pas de porter. «  Je suis désolé… » commençai-je, ma voix un peu rauque. «  Je ne peux pas… » Les mots restent coincés un instant dans ma gorge, comme une boule que je ne parviens pas à avaler. Je la vois chercher à comprendre, à percer à jour ce qui se cache derrière ma réticence. Ses yeux, ces yeux que je connais par cœur, me fixent avec cette lueur d’inquiétude et de doute que je déteste voir. Je ne peux pas la laisser penser que c’est à cause d’elle, que quelque chose ne va pas entre nous. «  Je n’en ai pas envie… » ajoutai-je rapidement, avant que le silence ne puisse creuser un fossé entre nous. «  Ce n’est pas contre toi, ce n’est pas toi le problème, c’est moi… » Les mots me semblent insuffisants pour expliquer cette barrière invisible qui s'est érigée en moi, cet épuisement mental qui m’empêche de répondre à son affection comme je le voudrais. Je vois son visage changer, ses traits se détendre légèrement, mais l’ombre du doute reste tapie au fond de ses yeux. Je m’efforce de lui montrer que ce n’est pas un rejet, que ce n’est pas elle qui m’éloigne. Ma main se lève pour caresser tendrement sa joue, dans un geste miroir du sien quelques instants plus tôt. «  S’il te plaît ne culpabilise pas, ne pense pas une seule seconde que je n’ai pas envie de toi ou que je ne ressens plus de désir pour toi » Je ne sais pas comment exprimer ce que je ressens sans l’alarmer, sans la blesser. Je sens que je dois m'expliquer mieux que cela, mais les mots ne viennent pas. Je baisse les yeux un instant, cherchant la force de continuer, de ne pas la laisser dans l’incompréhension. «  Je vais avoir besoin de temps, de temps pour tout remettre en place dans ma tête, pour redevenir celui que tu as connu avant tout cela… »

J’avais toujours été certes, plus patiente que Milo. Mais j’étais malgré tout un peu surprise de le voir perdre son sang froid si rapidement face à ce commercial. Etait-ce à cause du manque de sommeil ? A cause des évènements récents ? Peut-être à cause des deux raisons. Je décide alors d’intervenir et de couper court à la discussion. Puis, je ma rapproche de Milo afin de le calmer un peu. Je tente de lui faire rapidement oublier la venue de ce commercial. Pensant que Milo avait envie d’un peu plus d’intimité, au vue de ses baisers de tout à l’heure, je lui propose alors implicitement un moyen de le détendre. Le jeune homme me souris en retour mais me dit être désolé, m’annonçant qu’il ne pouvait pas. Je suis perplexe, j’avais pourtant eu l’impression qu’il ne serait pas contre il y a encore quelques minutes. « Oh, d’accord… » Très vite, Milo ajoute que ce n’était pas contre moi, que ce n’était pas moi le problème mais lui. Je suis soulagée de ne pas être la source du problème mais je reste tout de même perplexe. Milo me demande alors de ne pas culpabiliser, de ne pas penser qu’il n’avait pas envie de moi, qu’il ne ressentait plus rien pour moi. C’était difficile, mais je prenais sur moi pour ne pas penser à tout ceci. Milo ajoute qu’il allait avoir besoin de temps pour tout remettre en ordre dans sa tête, pour qu’il redevienne comme avant. « Je comprends. Et si tu as besoin de moi, si tu as besoin d’aide… Tu sais que je suis là. » Si ça pouvait l’aider à aller mieux plus rapidement. Milo savait qu’il pouvait compter sur moi. « Viens, je vais nous préparer à dîner. J’ai vu que ton réfrigérateur et tes placards étaient presque vides mais je vais bien trouver de quoi nous préparer un petit quelque chose. » Je prend sa main dans la mienne pour aller dans la cuisine à la recherche de quelques ingrédients pour un dîner improvisé.

Cinq jours plus tard.
Mes yeux s’ouvrent doucement. Je me réveille aux côtés de Milo. J’avais dormi chez lui la veille. Après avoir dîner ensemble, nous nous étions rapidement tous les deux endormis l’un contre l’autre. Ce matin je commençais un peu plus tard que d’habitude, nous prenions donc le temps de rester un peu au lit. On discute, on se taquine, on rit. On s’embrasse. Les baisers se font de plus en plus nombreux, de plus en plus envieux. Je sens même les mains de Milo caresser doucement mes cuisses et mes hanches. Je sais que je ne devais pas trop tarder non plus afin de ne pas être en retard au travail mais l’envie était bien présente et j’avais l’impression que Milo était lui aussi réceptif. Sauf que, je m’étais trompée. Finalement, le pilote de ligne me fit gentiment comprendre qu’il ne pouvait pas encore, trop de choses à penser, trop de désordre dans sa tête. J’étais compréhensive mais j’avais de plus en plus de mal à être rejetée ainsi surtout que Milo ne me parlait pas beaucoup. J’essayais de comprendre ce qui se passait dans sa tête, j’essayais de l’aider mais il n’était pas très bavard. C’était donc compliqué de l’aider à avancer. Faisant toujours preuve de compréhension je lui lance un presque habituel « Ce n’est pas grave. » Je me redresse alors légèrement « Il va falloir que j’y aille de toute manière, sinon je vais être en retard. Je prends juste une douche et je file. » Sans attendre une quelconque réponse je sors du lit et me dirige à la salle de bain. Je prends une douche rapide puis je m’habille. Je sors alors de la salle de bain et commence à rassembler mes affaires pour me préparer à partir.

Cinq jours plus tard, le soleil commence à percer à travers les rideaux de la chambre, baignant la pièce d'une douce lumière matinale. Cassia se réveille à mes côtés, son souffle encore paisible, ses cheveux légèrement en bataille. Je sens sa main se poser sur mon torse, ses caresses devenant doucement plus intimes. Elle se rapproche, cherchant ma proximité, mais malgré son désir évident et la chaleur de son corps contre le mien, une ombre de malaise me traverse. Je voudrais tant répondre à ses caresses, lui offrir le même désir en retour, mais quelque chose en moi reste bloqué. Un nœud persistant qui m'empêche de pleinement m'abandonner à l'instant. Cassia, perceptive comme toujours, remarque mon hésitation. Elle s'arrête, son regard se posant sur le mien, cherchant à comprendre sans juger. Un sourire doux mais compréhensif se dessine sur ses lèvres. Sans un mot de reproche, elle se redresse lentement et quitte le lit, se dirigeant vers la salle de bain pour se préparer.

Je reste allongé un moment, écoutant le bruit de l'eau qui coule, me sentant à la fois soulagé et coupable. J'aurais voulu lui offrir plus, être plus, mais je sais que quelque chose en moi a besoin de temps pour guérir. Finalement, je me lève à mon tour, décidé à faire quelque chose pour elle. Si je ne peux pas être présent de la manière dont elle le souhaite, je peux au moins lui offrir un peu de réconfort. Je me dirige vers la cuisine et commence à préparer son petit déjeuner. Je choisis ses ingrédients préférés, prenant soin de tout disposer avec attention. C’est ma manière de m’excuser, de lui montrer que même si je ne suis pas tout à fait moi-même, je tiens à elle plus que tout. Alors que le café finit de couler, j'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir. Nos regards se croisent lorsqu'elle entre dans la cuisine, les cheveux encore humides de sa douche.  « Je suis désolé, Cassia… » dis-je, ma voix emplie de sincérité alors que je lui tends une tasse de café. Elle s’approche, acceptant la tasse sans un mot, ses yeux posés sur moi, un mélange de douceur et de compréhension dans son regard. « J’ai besoin de temps… mais je te promets que ça ira mieux. » Elle hoche doucement la tête, son sourire rassurant comme toujours, et je me sens un peu plus léger. Alors qu'elle commence à déguster le petit déjeuner que j’ai préparé, je prends une inspiration, prêt à lui parler de mes plans pour la journée. « En fin de journée, j’irai prendre une bière avec Jay, on se retrouve après ? » lui annonçai-je doucement.

À l'hôpital, l'air frais du matin est encore présent dans les couloirs alors que Cassia arrive pour commencer sa journée de travail. Elle franchit les portes automatiques, son sac sur l'épaule, les cheveux encore légèrement humides après sa douche. Alors qu'elle se dirige vers le vestiaire, elle tombe nez à nez avec Anna, son amie et collègue, qui l'accueille avec un large sourire. « Eh bien, mais qui voilà ! » lance Anna d’un ton enjoué en ouvrant les bras pour une accolade chaleureuse. « Mais… dis donc, tu as l'air fatiguée, toi ! » s’exclame-t-elle, un sourire taquin étirant ses lèvres. « Ne me dis pas que c’est à cause de… » Elle laisse sa phrase en suspens, ses sourcils se haussant de manière suggestive.  « Allez, avoue ! Vous avez passé la nuit à… comment dire… à rattraper le temps perdu ? » ajoute-t-elle avec un clin d'œil complice. « Oh, mais ne fais pas l’innocente ! Je te connais, ma chère. » Anna la taquine encore, son sourire malicieux ne quittant pas son visage. « Et puis, c’est bon signe, non ? Ça veut dire que tout va bien de ce côté-là ! »

Milo avait besoin de temps pour se remettre. Et je le comprenais parfaitement et j’étais la première à lui dire de se reposer, à lui dire de prendre soin de lui. Mais quelque chose n’allait pas. Je le savais, je le ressentais. Milo en était aussi conscient, il bloquait sur certaine chose, y compris sur les relations intimes. Il avait beau me dire, me répéter que je n’y étais pour rien je me sentais malgré tout rejeté mais aussi impuissante face à cela. J’aimerais l’aider, mais Milo ne parlait pas beaucoup, il ne se confiait pas beaucoup. C’était donc difficile de l’aider. Malgré moi, je commençais à me poser beaucoup de questions. Est-ce que je faisais mon maximum pour aider Milo ? Que pouvais-je faire d’autre ? Après un autre refus de sa part, je m’étais réfugiée à la salle de bain pour y prendre une douche et me préparer. Une fois fait, je commençais à rassembler mes affaires pour partir travailler. Je rejoins Milo à la cuisine, prête à le saluer et à partir. Mais le jeune homme s’excuse et me tend une tasse de café. Il a préparé un petit déjeuner. Je n’avais pas vraiment le cœur à cela mais je ne me voyais pas non plus partir ainsi alors que Milo avait fait l’effort de préparer tout cela. Je prend la tasse de café en main et m’assois alors à table. Le jeune homme me réaffirme avoir besoin de temps mais me promet que ça ira mieux. En guise de réponse je lui adresse un simple sourire qui se veut rassurant. Puis il m’annonce aller voir Jay en fin de journée pour prendre une bière. « C’est une bonne idée. C’est bien que tu sortes un peu. On peut se retrouver après oui, j’espère ne pas terminer trop tard. » En ce moment je savais rarement à quel heure exacte j’allais terminer. Entre les tâches administratives du pôle pour femmes victimes de violence et le renfort que je donnais dans mon ancien service, les journées étaient longues.

Une fois arrivée à l’hôpital je me dirige vers les vestiaires. Je tombe nez à nez avec Anna. Nous nous saluons chaleureusement. Elle me fait remarquer que j’avais l’air fatiguée. « H’m… c’est une manière subtile de me faire comprendre que j’ai une sale tête ? » demandai-je pour la taquiner un peu. Puis elle me taquine sur le fait d’avoir passer la nuit à rattraper le temps perdu avec Milo. Je lui adresse un vague sourire, un peu mal à l’aise. « Pas vraiment non... Je n’ai simplement pas très bien dormi. » dis-je alors sans trop réfléchir tout en rangeant mes affaires dans mon casier. Anna souligne le fait que c’était bon signe que tout allait bien de ce côté là. Mon regard se pose sur Anna. Puis je détourne le regard. Pas besoin d’en dire davantage, Anna me connaissait bien. « J’aimerais tant que tu es raison. Et j’aimerais tant rattraper le temps perdu... » dis-je simplement. Je n’avais pas besoin d’en dire plus, je savais qu’Anna comprendrait.

Tout en se préparant dans les vestiaires de l'hôpital, la conversation entre Cassia et Anna se poursuit. Elles enfilent leurs uniformes d'infirmières, ajustant les plis de leurs blouses et attachant leurs badges. L'atmosphère est habituellement empreinte de routine, mais ce matin-là, une tension subtile flotte dans l'air.  « J’aimerais tant que tu aies raison. Et j’aimerais tant rattraper le temps perdu... » Les mots de Cassia, murmurés à voix basse, résonnent faiblement dans le vestiaire. Anna, qui est en train de ranger son sac dans le casier, comprend immédiatement de quoi il s'agit. Elle se rapproche de Cassia, qui s'occupe distraitement de ses cheveux, les replaçant sous sa coiffe d’infirmière. Doucement, Anna pose sa main sur le bras de Cassia, un geste de réconfort simple mais chargé de soutien. « Cassia, est-ce que tout va bien ? Tu sais que tu peux m’en parler si jamais quelque chose ne va pas. C’est avec Milo ? Vous vous êtes disputés ? » demande Anna, cherchant à croiser le regard de son amie. Elle sait que quelque chose de plus profond trouble Cassia, et elle veut s'assurer qu'elle ne porte pas ce fardeau seule. « On pourrait faire une petite virée shopping en fin de journée, » propose Anna avec un sourire encourageant. « Ça pourrait te changer les idées, et puis, peut-être qu’on trouvera quelque chose qui puisse te plaire et pas uniquement à toi si tu vois ce que je veux dire ! » dit-elle non sans une allusion.

En fin de journée, alors que le soleil décline doucement à l'horizon, je suis assis en terrasse avec Jay, une bière fraîche à la main. L'air est encore doux, et la terrasse du café est animée par le bourdonnement des conversations et le cliquetis des verres. Après une journée bien remplie, ce moment de détente est plus que bienvenu. Jay, assis en face de moi, raconte une anecdote amusante de son travail, et je ne peux m'empêcher de rire. La complicité entre nous est palpable, et les plaisanteries fusent facilement. Nous profitons de l'instant, appréciant la bière fraîche qui coule doucement, apaisant la chaleur de la journée. Alors que nous continuons à discuter, deux jeunes femmes s'approchent de notre table. Elles sont charmantes, leurs sourires radieux et leurs regards pétillants. Leur démarche est assurée, et il est évident qu'elles ont remarqué notre bonne humeur. Elles se penchent légèrement, engageant la conversation avec une aisance désarmante. « Salut, vous avez l'air de bien vous amuser. On peut se joindre à vous ? » demande l'une d'elles avec un sourire malicieux. Son amie, tout aussi séduisante, nous adresse un regard complice. Jay et moi échangeons un coup d'œil amusé. L'idée nous traverse l'esprit en une fraction de seconde, et sans même avoir besoin d'en discuter, nous savons ce que nous allons faire. Jay se redresse légèrement, posant sa main sur la mienne d'une manière théâtrale. « Eh bien, c’est très gentil à vous, » commence-t-il avec un sourire enjôleur, « Mais je dois vous prévenir, nous sommes déjà... ensemble. » Je joue le jeu immédiatement, serrant doucement la main de Jay en mimant un regard tendre. « Oui, désolé les filles, » ajoutai-je en feignant une petite moue désolée. « Mais on apprécie l’attention. » Les deux jeunes femmes, un peu déconcertées, échangent un regard surpris. L'une d'elles fronce les sourcils, puis laisse échapper un petit rire nerveux. « Oh... d'accord, désolée, on ne voulait pas déranger. Dommage, ce sont toujours les plus beaux qui sont pris ! » dit-elle avec un sourire forcé, visiblement déçue.

Elles s'éloignent en riant légèrement, mais on peut sentir leur déception. Jay et moi les regardons partir, puis éclatons de rire une fois qu'elles sont hors de vue. Nous levons nos verres et trinquons, encore amusés par la situation que nous venons de créer. « On devrait vraiment se lancer dans la comédie, » dis-je en rigolant. « On a été plutôt convaincants, tu ne trouves pas ? » Jay hoche la tête, un sourire large aux lèvres. « Absolument ! » Il prend une gorgée de sa bière, puis ajoute. « Je me demande quand Cassia et Anna vont enfin nous rejoindre. Je suis sûr qu’elles auraient adoré voir ça. » Je ris, imaginant la réaction des filles si elles avaient été là pour assister à notre petite mise en scène.

A peine arrivée dans les vestiaires, Anna me taquine un peu. Sans savoir qu’elle était en train de toucher une corde sensible ces derniers temps. Nous étions vraiment proches avec Anna et nous partagions beaucoup de secrets. Alors quand la jeune femme évoque des moments torrides avec Milo je ne peux pas faire semblant. Mon regard trahit sans nul doute mon incompréhension quant à la situation que je vivais avec Milo. Et sans réellement le vouloir je sous entend à Anna qu’il ne se passait pas grand-chose de ce côté là avec Milo. Alors que j’attache brièvement mes cheveux, Anna pose sa main sur mon bras en guise de réconfort. Elle me demande si tout va bien. « Ça va. Non, on ne s’est pas disputés. C’est juste que… Milo a du mal à être à nouveau comme avant. Je ne sais pas quoi faire pour l’aider. Et il ne me parle pas beaucoup… J’ai l’impression d’être inutile. C’est frustrant... » avouai-je alors. Puis étant lancée dans la confession je continue « Et puis… Depuis qu’il est revenu on n’a pas… On n’a rien fait. Il me dit qu’il n’y arrive pas, qu’il a du mal à remettre les choses au clair dans son esprit, il n’arrive plus à lâcher prise… Il dit que ce n’est pas de ma faute mais je me sens malgré tout responsable. Je ne trouve pas le moyen de l’aider à aller mieux... » Après cet aveu, Anna propose une virée shopping en fin de journée. « Oui, pourquoi pas. C’est une bonne idée. » dis-je un léger sourire aux lèvres.

Après la journée de travail, nous prenons le temps de faire quelques boutiques. Nous sélectionnons les plus belles boutiques de lingeries fines. Et je finis par acheter deux très beaux ensembles, très suggestifs. Anna ne cesse de me rassurer en me disant que Milo ne pouvait que craquer avec ce que j’avais choisis. Puis Anna propose alors de se rendre dans un sex shop. Hésitante au début, je finis par accepter. Le moment passé dans la boutique fut assez amusante avec Anna. Et finalement j’avais acheté quelques accessoires, ayant une idée bien précise en tête.

Alors que nous marchions en direction du bar où nous devions rejoindre Milo et Jay, nous assistons à une drôle de scène. Deux femmes discutaient avec eux. Ils se tiennent la main et les deux femmes retournent à leur table. Avec Anna nous échangeons un regard intrigué. « Je crois avoir une explication quant au fait que Milo ne te touche plus... » dit-elle en éclatant de rire. « Arrête ça… Si tu étais à ma place, tu ne trouverais pas ça amusant... » dis-je amusée malgré tout. Nous continuons alors notre chemin pour le rejoindre. « Salut les garçons. » dit Anna en saluant Milo puis en embrassant Jay. Je salue à mon tour Jay chaleureusement avant de déposer un baiser sur les lèvres de Milo. « Enfin, on pensait que vous ne viendrez pas. » dit Jay pour nous taquiner un peu. « On a fait quelques boutiques avant de venir. Rien de bien intéressant. » dit Anna comme si de rien n’était.

Le soleil commence sa lente descente vers l'horizon, peignant le ciel d'une palette chaude et apaisante. Les teintes d'orange et de rose se mêlent, transformant la voûte céleste en un tableau impressionniste d'une beauté à couper le souffle. Cassia et Anna nous rejoignent enfin sur la terrasse, leurs silhouettes se découpant contre la lumière dorée du crépuscule. Je me lève pour les accueillir, un large sourire illuminant mon visage. La joie sincère de les voir transparaît dans chacun de mes gestes, dans l'éclat de mon regard. Je m'avance vers Anna, les bras ouverts, l'enveloppant dans une accolade chaleureuse et amicale. « Salut, Anna, content de te voir ! » je m'exclame, ma voix vibrant d'une affection sincère. Puis, mon attention se porte sur Cassia, qui s'approche de moi avec ce sourire doux qui fait toujours chavirer mon cœur. Ses yeux pétillent d'une lueur tendre, reflet de l'amour qui nous unit. Je comble la distance entre nous, capturant ses lèvres dans un baiser rapide mais empreint d'une profonde affection. C'est un geste naturel, presque instinctif, une manifestation physique de notre connexion.

Puis, je me tourne vers Cassia, qui s'approche avec son sourire doux. Je réponds rapidement à son baiser, laissant mes lèvres effleurer les siennes dans un geste familier et tendre. « Tu es magnifique, comme toujours, » murmurai-je en l’accueillant à mes côtés. Nous retournons à notre table, où deux verres supplémentaires sont rapidement commandés pour nos chères et tendres. Un cocktail coloré et festif pour Cassia, un verre de vin blanc élégant pour Anna. Lorsque les boissons arrivent, la conversation reprend, fluide et joyeuse. Les rires fusent, les anecdotes s'enchaînent, créant une symphonie de bonheur qui se mêle à la douce mélodie des discussions environnantes. J'écoute avec un intérêt sincère Cassia et Anna nous raconter leur journée harassante. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et bientôt, Anna et Jay décident de prendre congé. Avant de s'éclipser, Anna nous adresse un clin d'œil malicieux, son regard complice se posant tour à tour sur Cassia et moi.  Jay, quant à lui, me gratifie d'un signe de main et d'un sourire entendu.  Une fois seuls à seuls, ma main trouve naturellement la sienne, nos doigts s'entrelacent. Je la regarde avec toute la tendresse du monde, mes yeux se perdant dans les siens. « Comment s'est passée ta journée ? » demandai-je doucement, ma voix à peine plus haute qu'un murmure. Mon pouce caresse le dos de sa main, traçant des arabesques invisibles sur sa peau satinée. « Est-ce que ça va ? » Mais au moment où ces mots franchissent mes lèvres, je sens le poids de ce matin revenir, telle une ombre sur ce tableau idyllique. Ma gorge se serre légèrement, et je prends une inspiration, cherchant le courage d'aborder ce sujet délicat. « Je voulais m'excuser à nouveau pour ce matin. Je sais que j'ai refusé un peu brusquement tes avances... » Je marque une pause, cherchant les mots justes pour exprimer ce que je ressens. Car je sais que mon rejet, bien qu'involontaire, a pu la blesser, la faire douter. Et c'est bien la dernière chose que je souhaite. « Ce n'était pas contre toi Cassia » je poursuis, ma voix se chargeant d'émotion. « C'est juste que... avec tout ce qui s'est passé, j'ai encore du mal à retrouver cette intimité, cette insouciance. » Ma main libre vient caresser sa joue, repoussant avec tendresse une mèche de cheveux derrière son oreille.

Parler avec Anna, me confier à elle m’avait fait du bien. Et je savais que je pouvais avoir une confiance sans faille en elle. Notre petite séance shopping m’avait fait du bien aussi. Anna avait su rebooster ma confiance en moi et nous avions passé un très agréable moment ensemble. Nous venions de rejoindre Milo et Jay à la table à laquelle ils étaient installés. Jay fait remarquer que nous avions un peu tardé à arriver, alors Anna répond que nous avions fait quelques boutiques avant de venir. Nous prenons alors un verre tous ensemble, discutant de nos journées respectives dans la joie et la bonne humeur. Puis, Anna et Jay s’en vont. Nous laissant ainsi seuls, avec Milo. Ce dernier attrape délicatement ma main et me demande comment s’est passé ma journée et si ça allait. « J’ai eu beaucoup de travail mais tout s’est bien passé. » Mon regard se pose alors sur le sien « Oui, ça va. » dis-je brièvement ne voulant pas m’attarder sur quelques détails. Milo s’excuse à nouveau pour avoir refuser mes avances un peu brusquement ce matin. Je lui adresse un fébrile sourire. Milo m’affirme à nouveau que ce n’est pas contre moi mais qu’avec tout ce qui s’était passé il avait encore du mal à retrouver cette intimé, son insouciance. « Je sais... » dis-je simplement. « J’aimerais t’aider davantage… Mais c’est un peu difficile. Tu ne dis pas grand-chose… Promets moi simplement de me parler si tu en ressens le besoin... » Je ne voulais pas que Milo n’ose pas se confier à moi.

Quelques jours plus tard.
Main dans la main, nous entrons dans la salle obscure du cinéma. Nous nous installons dans un coin de la grande salle, presque vide. En ce début de soirée, la séance ne faisait pas salle comble, loin de là. Le film commence et je me laisse prendre dans l’action de ce dernier. Nos mains s’entrelacent, nous échangeons parfois de furtifs baisers. Puis, vient une scène très érotique entre les deux personnages principaux du film. Nous échangeons un regard complice avec Milo. Puis, doucement je positionne sa main sur ma cuisse, faisant remonter cette dernière sur ma peau, en dessous de ma robe. Un geste simple, raisonnable. Puis au bout de quelques minutes, je fais remonter sa main encore un peu plus haut, lui faisant sentir ainsi la dentelle que je portais sous ma robe. Mon regard était toujours rivé sur le grand écran. Ce soir j’avais bien l’intention de faire perdre pied à Milo, de lui faire lâcher prise, de lui faire retrouver son insouciance. Doucement, je fais glisser mon sous-vêtements en dentelle le long de mes jambes, et je viens le glisser dans sa poche. Un sourire au coin des lèvres, je ne dis rien. Pour le moment. Je n'avais qu'une hâte, que la séance soit terminée. Ce qui ne devrait plus tarder.

Cassia semble inquiète. Je fronce les yeux en l’écoutant l’air curieux. « Tu sais, je trouve que tu ne parles pas beaucoup, » commence-t-elle, ses yeux cherchant les miens. Je garde le regard fixé devant moi, écoutant attentivement ce qu'elle a à dire. « J’aimerais t’aider davantage… Mais c’est un peu difficile. Tu ne dis pas grand-chose… » Elle marque une pause, comme pour s'assurer que je l'écoute bien. « Promets-moi simplement de me parler si tu en ressens le besoin. » Je m'arrête un instant, mon regard se perdant dans le lointain. Ses paroles résonnent en moi, me rappelant que depuis mon retour, j'ai gardé pour moi la plupart de mes émotions, mes angoisses, mes peurs. C'est vrai, je ne me confie pas beaucoup. J'ai toujours eu cette tendance à vouloir protéger ceux que j'aime, à porter seul le poids de mes difficultés. Mais en voyant l'inquiétude dans ses yeux, je réalise que mon silence la pèse, qu'il la laisse à l'écart alors qu'elle ne demande qu'à être à mes côtés, à partager mes fardeaux. Je me tourne vers elle, un léger sourire triste aux lèvres. « Je suis désolé, » murmuré-je, sincère. Je sais que mes excuses ne suffisent pas à combler le fossé que mon silence a creusé entre nous, mais c'est un début. Elle me regarde, une lueur de compréhension dans ses yeux, et je sens un poids se lever légèrement de mes épaules.

Nous reprenons notre marche en direction de mon appartement, mais cette fois, le silence est différent. Il est plus léger, moins chargé de non-dits. Alors que nous approchons de mon domicile, je prends doucement sa main dans la mienne, la serrant un peu plus fort. « Je te promets que je te parlerai si j'en ressens le besoin, » lui dis-je enfin, mes mots empreints de sincérité. Je sais que ce ne sera pas facile, que je devrai me forcer à m’ouvrir, à partager ce que je ressens vraiment, mais pour elle, je veux essayer.

Quelques jours plus tard

La journée s’achève et nous décidons de nous rendre au cinéma. Cassia me propose de voir un film d'action avec un fond de romance, un choix qui me semble être un compromis parfait entre nos goûts. La grande salle est presque vide, ce qui ne me surprend pas pour une séance en début de semaine. Nous choisissons un coin à l’écart, où nous pourrons profiter du film sans être dérangés. L'atmosphère est intime, la lumière tamisée nous enveloppe, et bientôt, le film commence. Nos mains s’entrelacent instinctivement, un geste devenu si naturel entre nous. Par moments, je sens Cassia se rapprocher, et nous échangeons de furtifs baisers. Le film capte mon attention, mais je ne peux m’empêcher de sentir la présence rassurante de Cassia à mes côtés. La tension du film monte, et je sens l'intérêt de Cassia fluctuer. Puis, vient cette scène, celle que l’on voit venir dès le début du film. Les deux personnages principaux s’abandonnent à une passion dévorante. L’érotisme de la scène envahit l’écran, et je sens le regard de Cassia se poser sur moi. Nous échangeons un sourire complice, presque amusé.

Soudain, je sens sa main prendre la mienne avec détermination. Elle la guide sous sa robe, la posant doucement sur sa peau nue. Mes doigts remontent lentement le long de sa cuisse, et je fais mine de rien, concentrant mon attention sur l’écran. Mais le rythme cardiaque qui s’accélère ne trompe pas. Cassia est joueuse ce soir, je le sens. Quelques minutes passent, et je sens de nouveau sa main guider la mienne, plus haut cette fois-ci. L’extrémité de mes doigts effleure la dentelle délicate de son sous-vêtement, un frisson de surprise et de plaisir parcourt mon échine. Je continue de faire semblant, les yeux fixés sur l’écran, feignant un intérêt soudain pour l’intrigue. Mais mon esprit est ailleurs, bien plus focalisé sur le jeu de séduction silencieux qui s’installe entre nous. Puis, avec une audace qui me prend de court, je vois Cassia se pencher légèrement. Elle fait glisser son sous-vêtement le long de ses jambes, lentement, avant de le glisser dans la poche de ma veste. Mon cœur rate un battement en comprenant ce qu’elle vient de faire. Je la vois sourire au coin des lèvres, consciente de l’effet qu’elle vient de produire. Je garde mon calme, continuant à faire mine de rien. Pourtant, mon esprit est en ébullition, chaque fibre de mon corps en alerte, conscient du jeu dangereux que nous menons. Cassia garde les yeux fixés sur l’écran, mais je sais que son esprit est bien loin du film. Finalement, je me penche discrètement vers elle, mon souffle effleurant son oreille. « Alors, le film te plaît ? » lui murmurai-je, l’air innocent, comme si de rien n’était.

Alors que la séance était bientôt terminée, j’avais décidé de jouer un peu avec Milo. J’avais beaucoup réfléchi sur ce qu’il m’avait dit et j’étais bien déterminée à l’aider à lâcher prise, à retrouver son insouciance. J’avais prévu une soirée spéciale en rentrant de la séance du cinéma, mais finalement en voyant cette scène érotique sur le grand écran l’envie de commencer un petit jeu ici m’était venue en tête. Doucement, je fis d’abord glisser une des mains de Milo le long de ma cuisse. La faisant remonter de plus en plus haut petit à petit. Puis voulant quelque peut aiguiser son envie, son désir mais aussi le provoquer, j’avais fini par retirer mon sous-vêtements et le lui glisser dans la poche. Milo se penche alors vers moi et me demande, en murmurant, si le film me plaît. Je souris, amusée par la question de Milo. Je tourne alors mon visage vers lui « Beaucoup... » dis-je en plongeant mon regard dans le sien, un sourire espiègle sur les lèvres. « J’espère qu’il te plaît aussi... » dis-je la voix plein de sous-entendu.

Une trentaine de minutes plus tard, le film se termine. Les lumières de la salle se rallument. Quelque peu amusée, je lance un regard qui en dit long à Milo. Puis nous quittons la salle, main dans la main. Une fois dehors, je viens l’embrasser tendrement. « Ce soir, tu n’es rien qu’à moi. Je t’ai préparé une petite soirée spéciale... » dis-je sans en dire davantage. Nous prenons alors le chemin de mon appartement. Une fois devant l’immeuble, nous montons ensemble les quelques marches qui menaient à la porte d’entrée.

J’étais bien décidée à ce que Milo se vide complètement l’esprit. A ce qu’il se laisse complètement aller. Une fois rentrés, je prends délicatement sa main dans la mienne puis je l’emmène avec moi dans la chambre. Là, j’avais déjà positionné une chaise près du lit. Je lui adresse un léger sourire avant de l’inciter à s’asseoir. Puis, je sors de la table de chevet un bandeau en soie. « Fais moi confiance. Je te promets que tu vas adorer... » dis-je en venant alors placer le bandeau sur ses yeux. Une fois fais je dépose mes lèvres sur les siennes. « Je reviens. » Après avoir mis un fond de musique, je m’éclipse alors à la salle de bain pour enfiler une des tenues que j’avais spécialement acheté lors de ma séance shopping avec Anna. Un body en dentelle fine rouge et noir, très échancré ainsi que des bas. Une tenue très suggestive. En revenant dans la chambre, je m’approche de Milo et l’aide à retirer son t-shirt. « Tu ne vas pas en avoir besoin... » dis-je alors en venant lui murmurer à l’oreille. J’attrape ensuite une bougie de massage que j’avais également acheté avec Anna. J’allume cette dernière. « Je te préviens, ça risque d'être très chaud... » dis-je en venant passer une main sur ses épaule. Ma phrase était bien évidemment à double sens, et Milo allait bientôt le comprendre. En fondant, la bougie créait une huile chaude parfumé à la vanille. Une huile dont la chaleur était bien évidemment supportable sur la peau. Je fais alors couler un peu de cette huile les les épaules de Milo et vient masser délicatement ce dernier. Mes mains s’attardent sensuellement sur ses épaules, puis son dos et ensuite son torse.

La réponse de Cassia me satisfait pleinement. « Beaucoup, » murmure-t-elle, un sourire taquin aux lèvres. Son ton est doux, mais je devine l’ironie sous-jacente, la malice dans ses yeux qui ne quittent pas les miens. Pendant tout le reste de la séance, je continue de faire mine de rien, mais il est clair que mon esprit est ailleurs. Ce petit jeu, ce défi silencieux qu’elle a initié, résonne en moi bien plus fort que le film sur l’écran. Chaque mouvement de Cassia, chaque regard qu’elle me lance me rappelle qu’elle ne porte plus qu’un seul sous-vêtement, et cette pensée ne fait qu’amplifier mon excitation. Les minutes s’étirent, chacune un peu plus intense que la précédente, jusqu’à ce que le film se termine enfin. Les lumières de la salle se rallument, nous ramenant à la réalité, mais l’atmosphère entre nous est toujours aussi chargée. Cassia me lance un regard lourd de sous-entendus, un regard qui en dit long sur ses intentions. Pourtant, je continue de faire mine de rien, adoptant une expression innocente, presque détachée. Ce petit jeu me divertit, et je sais qu’elle en est consciente.

Nous nous levons de nos sièges, main dans la main, et quittons la salle. L’air frais de la nuit nous accueille à l’extérieur, un contraste saisissant avec la chaleur qui s’est installée entre nous dans la salle obscure. Cassia se tourne vers moi et m’embrasse tendrement, un baiser qui me laisse un goût de désir sur les lèvres. Ce qu’elle me murmure alors, presque comme une confession, attise encore davantage ma curiosité et mon envie. Ses mots sont un mélange parfait de douceur et de provocation, et je ne peux m’empêcher de sourire, un sourire innocent qui dissimule à peine l’excitation qui monte en moi. Nous prenons le chemin de son appartement, nos mains toujours liées, nos pas synchronisés par une complicité silencieuse. Chaque instant passé à ses côtés est un délice, chaque geste une promesse de ce qui pourrait suivre. L’excitation que je ressens est palpable, mais je me retiens de l’exprimer, préférant laisser le suspense durer un peu plus longtemps. Une fois arrivés devant son immeuble, nous montons ensemble les quelques marches qui mènent à la porte d’entrée. L’air semble encore plus chargé de tension à mesure que nous approchons de son appartement, un mélange d’anticipation et de désir flottant entre nous. Cassia me devance pour ouvrir la porte, et je ne peux m’empêcher de l’observer, admirant la grâce avec laquelle elle se déplace, consciente de l’effet qu’elle a sur moi. La porte s’ouvre finalement, et je sens que ce jeu qui a commencé dans la salle de cinéma n’est pas encore terminé. Au contraire, il ne fait que commencer.

Une fois la porte refermée derrière nous, l'air semble encore plus lourd de promesses non dites. Je retire ma veste d'un geste lent, prenant soin de récupérer discrètement le sous-vêtement de Cassia pour le glisser dans la poche de mon jean. Ce petit geste, bien que subtil, fait monter l'excitation en moi d'un cran supplémentaire. Après avoir retiré mes chaussures, je sens la main douce de Cassia glisser dans la mienne. Sans un mot, elle me guide jusque dans sa chambre, où la lumière tamisée et l'atmosphère intime me mettent immédiatement en alerte. Mon regard est attiré par une chaise qui trône près de son lit. L'objet semble avoir été placé là délibérément, et mon esprit commence déjà à imaginer ce que Cassia pourrait avoir en tête. Intrigué, je m'assois dessus, sans quitter Cassia des yeux. Je la vois se diriger vers sa table de chevet, d’où elle extrait un bandeau en soie. Son regard, empli de malice et de tendresse, me fait sourire intérieurement. Je fais mine de ne rien comprendre, mais mon cœur bat plus fort dans ma poitrine. « Fais moi confiance. Je te promets que tu vas adorer... » murmure-t-elle, sa voix douce et rassurante.  Elle n’a pas besoin de me le demander. Cassia sait que je lui fais entièrement confiance. « Je te fais pleinement confiance Cassia »Alors qu'elle s'approche de moi pour me bander les yeux, je sens ses lèvres se poser sur les miennes, un baiser qui déclenche une vague de chaleur à travers mon corps. Sans la vue pour me guider, tous mes autres sens semblent se réveiller, chaque toucher, chaque son prenant une intensité nouvelle.

Derrière le bandeau, je perçois une douce musique d'ambiance qui commence à jouer, ajoutant une nouvelle couche à cette atmosphère déjà chargée de sensualité. Cassia s’éclipse brièvement, me laissant seul avec mes pensées et cette anticipation brûlante. Quand elle revient, je sens le léger froissement de mes vêtements alors que mon tee-shirt est retiré. Sa voix, un murmure, me prévient avec une pointe de malice. « Je te préviens, ça risque d'être très chaud... » Quelle phrase à double sens. Ses mains se posent délicatement sur mes épaules, la chaleur de son toucher m’envahissant instantanément. Derrière le bandeau, mes sourcils se froncent d'intrigue. Puis, soudain, j'entends le son distinct d’un briquet, suivi de la douce chaleur d’une flamme. L’air se remplit rapidement d’une odeur enivrante de vanille, une fragrance qui me fait immédiatement penser à Cassia. Le bruit de la cire fondant en une huile chaude et parfumée me parvient, et je devine ce qui va suivre. La sensation de cette huile chaude, parfaitement supportable sur ma peau, coule doucement sur mes épaules. Les petites mains expertes de Cassia ne tardent pas à s’attarder sur mes épaules, massant l’huile parfumée dans ma peau avec des gestes lents et sensuels. Chaque mouvement, chaque pression de ses doigts, semble fait pour me détendre tout en attisant mon désir. Ses mains glissent du haut de mes épaules vers mon dos, descendant doucement le long de ma colonne vertébrale avant de remonter pour explorer mon torse. Bien que je fasse encore mine de rien, chaque fibre de mon être est en éveil, et l’excitation monte à chaque instant. La chaleur de l'huile, combinée à la douceur du toucher de Cassia, crée une expérience à la fois apaisante et excitante. Derrière le bandeau, privé de la vue, je suis encore plus conscient de chaque sensation, chaque frôlement de ses doigts contre ma peau, chaque souffle qu'elle laisse échapper. Je suis complètement à sa merci, et je ne voudrais être nulle part ailleurs.

L'excitation monte en moi comme une vague irrésistible, me submergeant complètement. La sensation de l'huile chaude glissant sur ma peau, chauffée par les mains expertes de Cassia, est presque trop intense à supporter. Chaque caresse, chaque mouvement de ses doigts sur mon dos, mes épaules, et mon torse, enflamme mes sens, me laissant dans un état de désir brûlant. Privé de la vue, mes autres sens sont exacerbés. Je ressens chaque détail avec une clarté presque douloureuse. L'odeur enivrante de vanille qui emplit l'air semble se mêler à ma propre respiration, devenue plus lourde, plus profonde. Le bruit subtil de la cire fondante, le frôlement de ses mains contre ma peau nue, tout cela contribue à un crescendo de sensations qui me laisse presque hors d'haleine. Mon cœur bat plus vite, chaque battement résonnant dans ma poitrine comme un tambour. Mes muscles se tendent sous ses doigts, mais c’est une tension agréable, une anticipation qui me maintient au bord du précipice. L’idée que Cassia puisse me voir ainsi, à sa merci, sans défense et entièrement sous son contrôle, amplifie encore mon excitation. Je lutte pour garder le contrôle, pour ne pas céder immédiatement à cette vague de désir qui menace de m'emporter. Mais c'est un combat que je sais déjà perdu. Ses mains glissent doucement, explorant chaque centimètre de ma peau, et je ne peux m'empêcher de frissonner sous son toucher. Chaque mouvement, chaque souffle qu’elle laisse échapper près de mon oreille, est un rappel silencieux de la tension palpable entre nous.

L'excitation est presque insoutenable, chaque instant me rapprochant de cet inévitable point de rupture. Mes pensées deviennent floues, ne laissant place qu'à une seule idée fixe : elle. Cassia. Sa présence, son toucher, son odeur, tout se combine pour me plonger dans un état de désir intense, un feu intérieur que rien ne semble pouvoir éteindre. Je sens la chaleur de l’huile couler lentement le long de ma peau, accompagnée de ses doigts qui tracent des chemins brûlants sur mon corps. L’attente, l’excitation, l’intimité de ce moment me laissent sans voix, entièrement perdu dans ce jeu sensuel où chaque geste, chaque souffle, semble calculé pour me pousser un peu plus loin, un peu plus près de cette frontière où le contrôle n’a plus aucun sens. Et tandis que je me perds dans cette mer de sensations, une pensée claire traverse mon esprit, aussi évidente que le désir qui m’anime : je suis complètement, irrémédiablement sous son charme. Cette situation m’excite au-delà des mots, et je sais que chaque seconde passée ici, sous son toucher, ne fait qu’attiser ce feu déjà brûlant en moi.