Nous laissons notre regard se perdre sur l'immensité bleutée de l'océan qui s'étire à perte de vue. Cassia tient délicatement entre ses doigts un cornet duveteux de glace stracciatella. De fines coulées chocolatées viennent délicieusement rayer la crème onctueuse, lui conférant une beauté presque picturale. Un sourire jouant sur ses lèvres, elle se tourne vers moi, offrant à mon regard l'image d'une félicité tranquille. « On partage… Je sais que toi aussi tu avais envie d’une glace... » me propose-t-elle d'une voix d'où perce une indéniable note de générosité. Ses prunelles m'invitent avec une douceur emprunte de promesses tentatrices tandis qu'elle me tend le cornet avec une grâce toute naturelle. Un instant, le parfum lacté enivrant vient flatter mes narines, ravivant quelque peu l'appétit encore assoupi après notre copieux dîner. Pourtant, je choisis de me détacher de cette tentation sucrée, préférant de loin la laisser jouir seule de ce petit plaisir gustatif. Dans une comédie bien répétée, je détourne le regard vers l'immanquable spectacle du soleil couchant qui s'offre à nous, secouant légèrement la tête avec un sourire désabusé. « Merci, mais je n'ai vraiment plus faim. Profite-en, c'est tout à toi. » Pour couper court à d'éventuelles protestations, je me penche soudainement vers elle, happant ses lèvres en un baiser aussi léger qu'espiègle. Un effleurement papillonnant qui n'en reste pas moins suave et délicieusement intime. « Là, j'ai goûté le meilleur parfum » murmurai-je ensuite contre sa bouche, un petit rire malicieux venant effleurer ses lèvres humides de ma caresse.

Nos regards se détournent enfin pour se perdre à nouveau dans les flots ondoyants. Les derniers rayons d'une journée magnifique viennent verser leur pluie mordorée sur les vaguelettes se brisant avec nonchalance sur la grève. Un véritable festival de couleurs, mêlant fougueusement le pourpre entêtant au rose le plus tendre, tandis que d'intenses volutes orangées semblent brûler l'horizon de leurs ardentes flammèches. Profitant de ce tableau naturel aux teintes d'une insoutenable beauté, je me glisse lentement dans le dos de Cassia, refermant tendrement le cocon de mes bras autour de sa silhouette. Ma joue vient se blottir contre l'arrondi soyeux de sa nuque, savourant la douce senteur solaire qui flotte sur sa peau hâlée. Mes lèvres glissent le long de sa gorge en une traînée de baisers aussi légers que les frémissements de l'écume sur le sable. Je peux sentir la tiédeur de sa chair sous mes caresses, comme réchauffée par les dernières ardeurs du soleil. Nos respirations se suivent et se mêlent en une berceuse unique, accompagnées du rythme lancinant des vaguelettes venant mourir sur la grève. Le silence est total, seulement perturbé par les murmures chuchotés de la mer à nos oreilles indiscrètes. À l'horizon, les teintes du ciel se ravivant encore une dernière fois, comme pour nous offrir une ultime caresse de coloris avant de céder la place à la nuit grandissante. Mais peu importe les ombres qui ne tarderont plus à nous entourer, seul compte cet instant présent, ce cocon de tendresse qui nous enlace. Ici et maintenant, nous ne formons qu'un avec cette nature agitée d'une langueur apaisante. « Dis moi… Quelle est la chose que tu veux vivre avec moi que nous n’avons pas encore vécu ? » lui demandai-je d’un ton curieux avant de regarder ma montre afin de vérifier que nous n’étions pas encore pour notre petite activité nocturne.

Milo s’était absenté un très court instant. Je le vois revenir avec une glace. Un énième geste d’une grande attention à mon égard, d’autant plus qu’il avait choisi mon parfum préféré de crème glacée : la stracciatella. Je remercie chaleureusement Milo avant de goûter à cette petite douceur. C’est tout naturellement que je propose au jeune homme de partager la glace avec moi. Ce dernier décline mon offre soulignant qu’il n’avait plus faim et que je devais en profiter car la glace était tout à moi. A vrai dire je n’avais plus faim non plus mais c’était difficile de résister à une glace typiquement italienne. J’allais protester et insister mais Milo se penche alors vers moi et m’embrasse tendrement. Sans nul doute pour m’empêcher d’insister. Ce qu’il ajoute après le baiser, sur le fait qu’il venait de goûter le meilleur parfum me fait sourire de bon cœur. « Tu es décidément incorrigible…. » dis-je d’un ton amusée et espiègle à la fois avant de venir lui voler à mon tour un baiser.

Nous restons là sur cette petite corniche, profitant tout simplement de cette vue magnifique et de ce jeu de couleur exceptionnel qu’offrait le coucher du soleil sur la mer. Je me sentais réellement chanceuse de me trouver ici, avec Milo. Là sur cette corniche, avec l’homme que j’aime, cette vue splendide et cette délicieuse glace italienne que je continuais à déguster, je me sentais sans nul doute la plus heureuse des femmes. Milo se glisse lentement et tendrement dans mon dos, plaçant ses bras autour de moi, me faisant sentir alors dans un véritable cocon où rien ne pouvait m’arriver. Les baisers que Milo déposait le long de mon cou me font doucement frissonner mais ils réchauffent aussi et surtout mon cœur, mon âme toute entière. Puis Milo se décide à briser ce doux silence en me demandant quelle était la chose que je voulais vivre avec lui et que nous n’avions pas encore eu l’opportunité de vivre. Je me retourne légèrement pour lui faire face, mes bras venant s’enrouler autour de sa taille. « H’m… c’est difficile de répondre à cette question. Du moins c’est difficile de choisir... » dis-je en souriant légèrement. « Déjà, je dirais, partir en vacances ensemble. De vraies vacances, juste toi et moi ...» A vrai dire il y avait sans doute beaucoup de chose que j’aimerais vivre avec Milo, mais la liste serait sans doute trop longue. Et peut-être que certaines de mes envies pourraient effrayer Milo. Mais sur le moment, poussé par sa demande de sincérité je décide d'en dire davantage « J'aimerais aussi pouvoir vivre avec toi une véritable relation de couple. Que l'on puisse enfin un jour mettre une étiquette sur ce que nous sommes l'un pour l'autre... » Nous en avions déjà parlé, il est vrai que je ne voulais pas brusquer Milo et je ne le souhaitais toujours pas d'ailleurs. Mais oui un jour j'aimerais que l'on puisse s'afficher en tant que couple, de manière officielle. Il y avait bien évidemment d'autre chose que je souhaiterait vivre avec Milo, nous en avions déjà parlé mais je ne voulais pas davantage le brusquer avec des histoires de mariage et de famille. « Et toi alors, Dis moi ce que tu aimerais vivre avec moi... » demandai-je à mon tour curieuse de connaître la réponse de Milo.

Face à la mer, nous profitons de la splendeur du coucher de soleil, les dernières lueurs du jour baignant le ciel dans des teintes vibrantes de rouge et d'orange. À côté de moi, Cassia savoure avec délice son cornet de glace à la straciatella, chaque bouchée semblant lui apporter un petit moment de bonheur pur. Je l'observe en silence, admirant la façon dont les couleurs du crépuscule illuminent son visage, créant un tableau parfait de la tranquillité et de la joie. C'est un moment précieux, d'autant plus doux après les longs mois de séparation qui ont pesé lourd sur nos cœurs. La douceur de sa présence à mes côtés, la chaleur de son sourire lorsque nos regards se croisent, tout cela me remplit d'une profonde gratitude. Malgré la complexité de notre situation, je suis profondément heureux d'être ici avec elle. La proposition d'une relation cachée que je lui ai formulée pèse sur mon esprit, car ce n'est pas idéal, mais c'est la seule solution que je peux lui offrir pour l'instant. Cela me permet de la garder près de moi tout en protégeant ce que nous avons de plus précieux « Cassia… » commençai-je doucement, cherchant ses yeux alors qu'elle lève son regard vers moi, un sourire encore présent sur ses lèvres glacées. « Même si les circonstances ne sont pas parfaites, je suis véritablement heureux de t’avoir retrouvé. Ces derniers mois sans toi, m’ont paru durer une éternité… »

L’un contre l’autre, observant les dernières lueurs du jour disparaître à l'horizon, je partage mes sentiments avec Cassia, espérant une réponse qui reflète la profondeur de nos retrouvailles. Lorsqu'elle prend la parole, sa réponse me surprend initialement. « Partir en vacances ensemble. De vraies vacances, juste toi et moi ... »Sa voix est douce, presque hésitante, comme si elle mesurait chacun de ses mots. Au début, je trouve sa réponse un peu simple, presque maigre par rapport à la complexité de nos vies et à l'intensité de nos retrouvailles. Je hausse légèrement les sourcils, une réaction instinctive à la simplicité de son souhait. J'avais espéré qu'elle exprime un désir de quelque chose de plus profond ou de plus engagé, compte tenu de tout ce que nous avons traversé. Cependant, je me reprends rapidement, réalisant que ce qu'elle désire, c'est une échappatoire à notre réalité souvent trop compliquée. Elle cherche un moment de paix et de normalité, quelque chose qui nous a souvent échappé. Je cache ma déception, ne voulant pas gâcher ce moment ni lui faire sentir que ses besoins sont de quelque manière insuffisants. Je souris, masquant mes sentiments mixtes, et serre doucement sa main. « Des vacances, cela pourrait être merveilleux, Cassia. Nous deux, quelque part loin de tout... C'est une belle idée. » Ma voix est sincère, car malgré ma déception initiale, l'idée de passer un temps sans contraintes avec elle est véritablement séduisante. Je me force à laisser de côté mes attentes pour me concentrer sur ce qu'elle désire, me rappelant que le plus important est de partager des moments qui nous rendent heureux, quelle que soit la forme que cela prend.

Après un moment de silence contemplatif, Cassia se tourne vers moi, une lueur déterminée dans les yeux. « J'aimerais aussi pouvoir vivre avec toi une véritable relation de couple. Que l'on puisse enfin un jour mettre une étiquette sur ce que nous sommes l'un pour l'autre... » Son désir de transparence et de normalité résonne profondément en moi, ravivant les sentiments que j'ai longtemps gardés à distance en raison des complications de notre situation. Son souhait est simple et pur, un appel à une vie moins compliquée où notre amour pourrait s'épanouir librement. Cependant, la réalité de notre situation avec Andrew et le chantage qui pèse sur nous rendent ce souhait irréalisable pour le moment. La menace qu'il représente pour Cassia est trop importante pour l’ignorer. Avec un sourire mélancolique, je cache les tumultes intérieurs que sa demande provoque en moi. « Je suis désolé pour tout ce que je te fais vivre Cassia, vraiment. » répondis-je doucement, ma main trouvant la sienne dans la pénombre. « Rien ne me ferait plus plaisir que de pouvoir t'aimer ouvertement, sans ombres ni secrets. » Mon sourire est tendre mais teinté de tristesse, car je sais que cet idéal est encore hors de portée.

Sous le ciel étoilé, je réfléchis profondément à ses paroles. Sa demande de vivre une relation ouverte et affirmée me touche profondément, et son expression sincère de ce besoin fondamental résonne en moi avec une force inattendue. En la regardant, je perçois non seulement la beauté de son visage baigné de lumière lunaire, mais aussi la vulnérabilité qu'elle cache souvent derrière son sourire. Une réalisation soudaine me frappe : continuer sur la voie d'une relation secrète, sans la clarté et la reconnaissance qu'elle mérite, pourrait inévitablement lui causer de la souffrance. L'idée même de la voir endurer plus de douleur à cause des circonstances que nous imposons à notre relation me devient insupportable. Je refuse catégoriquement de contribuer à son malheur, surtout quand tout ce que je désire, c'est son bonheur. Je prends une profonde inspiration, mes pensées s'organisant autour de cette nouvelle prise de conscience. « Je… » je commence, ma voix basse mais ferme, empreinte de l'urgence de mes sentiments. « Je réalise que continuer comme ça, cachés et sans nous définir clairement, pourrait te faire souffrir. Je ne veux pas ça. Je ne veux pas être la cause de ta peine. » Je la regarde droit dans les yeux, mon regard imprégné de la sincérité de mes mots. « Je veux trouver une solution, une manière pour nous de ne pas avoir à nous cacher ou à vivre dans l'ombre. Je veux que tu sois heureuse, pleinement et ouvertement. » Ma main serre la sienne un peu plus fort, comme pour souligner mon engagement envers elle. « Donne-moi un peu de temps… Pour trouver une solution. Je sais que tu aimerais entendre autre chose de ma part, mais pour le moment c’est tout ce que je peux t’offrir Cassia. »

Sur cette petite corniche nous profitons pleinement de la soirée ainsi que de la vue magnifique qui s’offrait à nous. Milo, apparemment curieux et désireux de savoir ce que je pensais, ce que je souhaitais pour un avenir plus ou moins proche me questionne sur ce que je souhaitais vivre avec lui et que nous n’avions pas encore vécu. Le choix est difficile, à vrai dire il y avait tant de choses qui me venais en tête. J’évoque alors dans un premier temps des vacances loin de tout et de tout le monde mais en tête à tête cette fois-ci. Un séjour entre Milo et moi, juste nous et personne d’autre. J’évoque aussi le souhait de vivre avec lui une véritable relation de couple, sans se cacher, s’afficher aux yeux de tout le monde. Il est vrai que nous en avions déjà discuter et que j’avais clairement dit à Milo que je ne voulais le brusquer en rien. Cette volonté était toujours d’actualité. Toutefois, dans l’avenir j’aimerais un jour mettre une étiquette sur notre relation, sur ce nous qui nous unissait. Milo me répond en me disant que même si les circonstances n’étaient pas parfaites il était véritablement heureux de m’avoir retrouvé tout en ajoutant que ces derniers mois sans moi lui ont paru être une éternité. « Je le sais Milo. Sache que je suis moi aussi vraiment très heureuse de t’avoir retrouvé… Tu ne peux imaginer à quel point... » avouai-je à mon tour. L’idée de partir en vacances semble plaire à Milo. Cela pouvait certes paraître simple et anodin, mais pour moi cela signifiait et importait beaucoup. Après un léger silence, Milo m’avoue pouvoir aussi vivre avec moi une véritable relation de couple. Cet aveu me soulage, me réconforte.  Nous étions sur la même longueur d’ondes. Nous souhaitions la même chose. Puis Milo s’excuse pour tout ce qu’il me faisait vivre ajoutant que rien ne lui ferait plus plaisir que de pouvoir m’aimer ouvertement, sans ombres ni secrets. « Tu n’as pas à t’excuser Milo… Même si je ne sais toujours pas quel est ce mystérieux secret que tu gardes pour toi, j’ai conscience que cela n’est pas ta faute... » dis-je pour rassurer le jeune homme et minimiser la culpabilité qu’il pouvait ressentir. Milo reprend la parole pour me dire qu’il réalisait que continuer notre relation de manière non officielle pourrait me faire souffrir et qu’il ne voulait aucunement cela, ni être la cause de ma peine. Le pilote de ligne affirme sa volonté de vouloir trouver une solution, ainsi nous pourrions être pleinement heureux. « J’ai toute confiance en toi… Et sache que même si nous ne pouvons pas encore vivre notre histoire au grand jour, je suis heureuse de t’avoir retrouvé. C’est sans doute le plus important... » dis-je en relativisant la situation. Milo me demande de lui donner un peu de temps soulignant le fait que je voudrais sans doute entendre autre chose de sa part mais que pour le moment c’est tout ce qu’il pouvait m’offrir. « Et je m’en contenterais Milo… Pour le moment, le plus important c’est que nous soyons à nouveau réunis... » dis-je simplement en venant déposer un doux baiser sur ses lèvres.

La compréhension de Cassia vis à vis de cette situation me touche, même si je ne peux pas m’empêcher de m’en vouloir pour tout ce que je lui fait vivre. « C’est de ma faute… Si je n’étais pas avec toi, tu n’aurais pas eu à souffrir… Durant notre rupture je me suis mis à penser que si je n’étais pas rentré dans ta vie, rien de tout ceci ne serait arrivé… » lui avouai-je avant de déposer un baiser sur son front.

Après avoir savouré ce coucher de soleil d'une sublime intensité, nous quittons à regret la quiétude de notre banc de bois pour regagner la voiture. Mais cette journée pleine de romantisme et de douceur n'est pas encore tout à fait terminée, car je réserve à Cassia une dernière surprise. Le trajet est de courte durée, le temps d'échanger quelques regards complices et taquineries amoureuses. Rapidement, nous atteignons les vastes étendues herbeuses d'un ciné-parc réputé pour son ambiance intimiste. Nombreux sont les véhicules déjà garés, mais c'est justement l'atmosphère singulière d'un tel lieu que je souhaite lui faire découvrir ce soir. L'excitation semble transparaître sur les traits délicats de Cassia tandis que je me mets en quête d'un endroit idéal pour nous garer. Mon objectif est d'allier vue optimale sur le grand écran et discrétion propice aux effusions. Après quelques prudentes manœuvres, je finis par trouver l'emplacement idéal, un peu en retrait des autres automobiles mais bénéficiant d'une perspective imprenable. Coupant le moteur, je me tourne vers Cassia avec un large sourire. « Es-tu prête pour la deuxième partie de notre soirée ? » Sans attendre sa réponse, je bondis hors de la voiture pour lui ouvrir galamment la portière, lui offrant ma main en une invitation à me suivre dans cette nouvelle aventure. Ses doigts glissent contre ma paume avec une confiance absolue, ses prunelles ne trahissant qu'une intense curiosité à l'idée de découvrir ce que je lui réserve. Rapidement mes lèvres ne parviennent pas à lui résister. « Il n’y a qu’avec toi que je suis heureux… » lui avouai-je en lui dérobant un dernier baiser.

Sans perdre une seconde, je m'empresse de tout mettre en œuvre pour transformer l'habitacle de notre véhicule en un nid aussi confortable qu'intime. D'un geste expert, je fais coulisser les sièges avant pour les avancer au maximum, libérant ainsi un vaste espace propice à nos ambitieux préparatifs. De la banquette arrière, j'en retire d'abord les dossiers afin d'obtenir une surface parfaitement plane et offrir davantage d'espace pour nous y étendre convenablement. D'un mouvement ample du bras, je déploie alors deux imposants plaids tout doux. Leurs chatoyantes nuances de rouge profond, ornées de subtiles arabesques dorées, semblent déjà conférer une aura de chaleur à notre cachette. Avec d'infinies précautions, je lisse et ajuste ces précieuses étoffes de manière à créer un épais tapis moelleux. D'un ou deux coups d'oreiller ménageant un creux accueillant, je parfais l'installation de ce lit de fortune mais combien douillet. Un léger parfum de lavande vient déjà embaume l'atmosphère de sa fragrance apaisante. Satisfait de mon ouvrage pour l'heure, je m'attaque à la disposition d'un petit en-cas. J'aligne soigneusement une collection de friandises spécialement sélectionnées pour les goûts raffinés de Cassia. Des paquets de chocolats d'origines diverses voisinent ici avec des barres craquantes aux amandes caramélisées, quand de savoureux bonbons en tout genre viennent apporter leur touche plus funky à cet échantillonnage de douceurs. Pour parfaire le tout, quelques canettes trônent fièrement au milieu de ce déploiement de gourmandises ainsi qu’une bouteille d’eau.

Une fois n'est pas coutume, j'ai décidé que nous n'aurions ce soir rien à envier aux salles de cinéma les plus huppées ! D'une pression aimante sur sa taille, je l'attire dans le creux de mes bras pour déposer un tendre baiser contre son cou délicat. Son parfum vient instantanément flatter mes sens tandis que ses cheveux me caressent le visage. Dans un même mouvement, Cassia se blottit contre mon torse, fermant brièvement les yeux pour mieux ressentir la chaleur de mon étreinte. Par cette simple pression, nos deux corps semblent déjà ne plus faire qu'un. « Connaissant ton amour inconditionnel pour les belles histoires d'amour, j'ai spécialement sélectionné ce film. Une romance italienne, pleine de passion et de émotions, qui j'espère saura toucher ton cœur aussi sûrement que le tiens touche le mien... » soufflai-je d'une voix tendre en me penchant vers elle. « Et le plus beau dans tout cela ? Tu pourras le regarder dans mes bras. » ajoutai-je en resserrant mon étreinte autour de ses épaules, puis je dépose un baiser léger sur son front.

Malgré la situation un peu compliquée, j’essaie de rester compréhensive et je relativise beaucoup. Certes nous ne pouvions pas vivre notre histoire au grand jour et Milo me cachait encore un lourd secret, mais nous étions ensemble. C’était sans nul doute le plus important. Mais Milo semble vouloir garder en tête que c’était de sa faute. Il m’avoue même que pendant notre rupture il lui était arrivé de penser que si il n’était pas entré dans ma vie, rien de tout ceci ne serait arrivé. Je ne peux décidément pas lui laisser penser une telle chose. « Si tu n’étais pas entré dans ma vie, jamais je n’aurais été pleinement heureuse. N’oublie jamais cela... » dis-je le plus sincèrement du monde en plongeant mon regard dans le sien.

Le coucher de soleil terminé, nous quittons les lieux pour une destination qui m’étais encore inconnu. Nous montons dans la voiture de location et Milo démarre le véhicule. Le trajet n’est pas très long. Nous finissons par arriver dans un ciné-parc. Milo se met en quête de la place idéale avant de couper le moteur de la voiture. Le jeune homme me demande si j’étais prête pour la deuxième partie de notre soirée. Sans attendre, Milo sort de la voiture et fait le tour de cette dernière pour venir m’ouvrir galamment la portière. Je sors de la voiture et réponds à sa question  « Oui, plus que prête ! Un cinéma en plein air, c’est une excellente idée… J’adore ! » dis-je enthousiaste à cette idée. Main dans la main, nos regards se croisent. L’aveu de Milo me fait tendrement sourire et je prolonge le baiser avec amour et passion.

Sans attendre, Milo s’affaire à tout préparer. Il met tout en œuvre pour faire de la voiture un véritable cocon douillet pour visionner le film qui n’allait pas tarder à commencer. Je le regarde faire. J’étais impressionné de constater qu’il avait apparemment déjà tout planifier, même des sucreries à déguster devant le film. Une fois terminé, Milo m’attire contre lui. Je me blottie alors tendrement contre son torse, profitant de cette douce proximité. Milo m’annonce alors qu’il avait sélectionné une romance italienne à visionner pour ce soir. « Tu as vraiment tout prévu. Tout est parfait Milo... » dis-je alors le plus sincèrement du monde. J’étais vraiment touchée par ce qu’il avait organisé tout au long de la journée et pour cette soirée. « Tu es parfait... » murmurai-je avant de venir déposer un tendre baiser sur ses lèvres. Sans plus attendre,nous nous installons confortablement. Blottie dans les bras de Milo, je me délecte de ce moment si parfait « Je crois que cette soirée restera à jamais gravée dans ma mémoire... » avouai-je tendrement à Milo.

Les premières lueurs du film viennent caresser l'écran géant, projetant leurs ombres mouvantes sur les silhouettes des véhicules alentours. Autour de nous, quelques rires étouffés et murmures feutrés se mêlent aux notes mélodieuses de la bande originale, créant une atmosphère d'intimité presque feutrée malgré la présence d'autres spectateurs épars. À l'arrière de notre véhicule, nous nous isolons du monde. « Oh mais je suis un homme plein de surprise… Je sais exactement comment la rendre encore plus mémorable. » répondis-je en lui volant un nouveau baiser avant d’ouvrir un paquet de bonbon. Blottie tout contre moi, son corps souple vient naturellement épouser les courbes du mien en une étreinte des plus sensuelles. La tête nichée au creux de mon épaule, je peux sentir le souffle chaud et régulier de sa respiration venir caresser la peau nue de mon cou. Bien que subjuguée par les premières scènes animées qui s'offrent à nous, c'est pourtant bel et bien sa présence qui accapare l'essentiel de mon attention. Mon regard ne peut se détacher du moindre de ses frémissements, scrutant avidement le jeu délicat des ombres sur son visage, la courbe tentatrice de ses lèvres...

Un doux sourire vient fleurir sur mon visage tandis que je me penche pour humer le soyeux parfum de ses cheveux. Un subtil mélange de rose et de musc qui fait instantanément battre mon cœur d'une pulsation fiévreuse. D'un geste possessif, je resserre davantage mon étreinte autour d'elle, comme pour m’assurer qu’elle est présente et non auprès d’un autre homme. Aussi captivant puisse être ce film, il n'est en rien de taille à rivaliser avec le délice de l'avoir, elle, tout contre moi. À cet instant précis, le reste du monde pourrait bien s'écrouler dans les flammes que je n'en aurais que faire, tant que je peux préserver ce cocon de volupté à deux. De temps à autre, je me penche pour déposer un tendre baiser dans le creux de sa nuque, savourant la fièvre naissante que mes lèvres semblent instiller sur sa peau frémissante. Un délicieux frisson d'anticipation me parcourt à chacun de ses soupirs d'aise, comme si nos deux corps ne réclamaient déjà plus qu'à s'étreindre avec davantage d'ardeur. Par moment je pioche allègrement dans le paquet de bonbon, tout en veillant à lui en proposer et lui laisser ses préférés.

Scène intime:

Confortablement installés, nous regardons le film projeté dans cet immense ciné-parc. Blottie contre Milo je me laisse emporter par les scènes qui défilent devant moi sur cet écran géant, tout en picorant de temps en temps quelques sucreries minutieusement sélectionnées par Milo. Parfois je me laissais distraire par mes propres pensées, me disant que de retrouver Milo me faisait un bien fou. Il était essentiel à ma vie, à mon bonheur, et depuis que nous nous étions retrouvés j’avais l’impression de vivre à nouveau.

scène intime:

Là dans cette voiture, Milo semble bien déterminé à me montrer à quel point il était incapable de me résister. Le jeune homme me connaissait par cœur, il avait toujours été attentif à mes désirs et mes envies. Lui seul avait le don de me faire perdre pied si rapidement et si intensément. Malgré cet intense plaisir qu’il me procurait je m’efforçais de garder le contrôle pour n’éveiller aucun soupçons. Il ne fallait pas oublier que nous étions tout de même dans un lieu public. Milo se rapproche davantage de moi, nous échangeons de tendres baisers passionnés puis Milo, dans un léger murmure me fait une demande. Je souris amusée par ce qu’il voulait que je dise, ou plutôt ce qu’il voulait que je répète. « Tu es incroyable... » murmurai-je alors en frôlant ses lèvres avec les miennes « Tu es un amant exceptionnel... » ajoutai-je avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres. « Je t’aime... » ajoutai-je avant de l’embrasser encore. « Et j’ai aussi très envie de toi... » Mon regard se plonge dans le sien. Un regard empli de désir pour Milo.

Il fallut beaucoup de volonté pour ne pas aller plus loin dans ce ciné-parc. La raison avait tout de même pris le dessus. Du moins un court instant. Juste le temps de quitter le parc et de trouver un coin tranquille et désert à l’abri de tout regard afin de nous abandonner complètement l’un à l’autre. L’idée initiale était de rentrer le plus rapidement possible à l’hôtel mais nous n’avions clairement pas pu résister à nos envies, à nos pulsions, à notre désir. C’est donc très tardivement que nous étions rentrés à l’hôtel. Et très très tardivement que nous avions, après une longue douche en tête à tête, rejoins le lit de ma chambre d’hôtel ainsi que les bras de Morphée.

Le lendemain matin, l’ambiance était tout autre. Le séjour ici était malheureusement passé bien trop vite à mon goût. Et le temps de refaire les valises pour le départ avait déjà sonné. Malgré tout, nous avions pleinement profité de la matinée avant de nous rendre ensemble à l’aéroport. Promenade, plage, dernière baignade et dernière dégustation de glace. Une fois arrivés à l’aéroport, nous avions dû nous séparer. Milo et Clyde, qui seraient les pilotes de ce long courrier, devaient se rendre de leur côté pour se préparer et s’installer à bord de l’avion. Quant à moi, je devais aller enregistrer mes bagages et attendre de mon côté, avec tous les autres passagers.

De toutes les femmes que j'ai rencontrées, Cassia se distingue de façon exceptionnelle. Sa présence est comme un aimant pour mon âme ; je me sens irrésistiblement attiré par elle, non seulement par son corps mais aussi par l'intensité de son regard et la profondeur de ses sentiments. Chaque instant passé à ses côtés est un moment où je me sens véritablement vivant. Son aveu d'amour, prononcé avec tant de sincérité, résonne en moi comme une mélodie douce et persistante. C'est un refrain que je souhaite entendre encore et encore. « Moi aussi… » ces mots glissent de mes lèvres presque sans que je m'en rende compte, un écho naturel à ses propres sentiments. Je l'embrasse alors, un baiser chargé de tout l'amour et toute la passion que je ressens pour elle. Puis nous nous forçons, non sans efforts, à focaliser notre attention sur l'écran géant du ciné-parc, essayant tant bien que mal de reprendre le fil du film qui se déroule devant nous. Mais, en réalité, mon esprit vagabonde continuellement, capturé et envoûté par la présence incandescente de Cassia à mes côtés, bien plus tentatrice que n'importe quelle scène projetée. Surtout après le plaisir que je viens de lui prodiguer à même le siège arrière de la voiture, ses soupirs de volupté résonnant encore à mes oreilles. Sa simple proximité suffit à me distraire, chaque mouvement, chaque frôlement quasi involontaire de sa main contre la mienne rallumant les braises ardentes du désir qui couve entre nous. Finalement, le générique de fin vient défiler sur l'écran géant, nous arrachant à notre transe contemplative. C'est presque soulagés que nous reprenons la route vers l'hôtel, l'esprit déjà tourné vers de nouvelles audaces charnelles.

La tension érotique est palpable dès que le moteur vrombit, telle une force électrique qui semble guider le véhicule plus que mes propres mains sur le volant. Notre retour se trouve d'ailleurs rapidement interrompu par un arrêt impromptu dans un coin isolé, où nous ne résistons plus à notre attirance mutuelle devenue incontrôlable. Les vitres de la voiture s'embuent bien vite alors que nos échanges se font plus ardents et insistants. Mains baladeuses, baisers voraces, râles de plaisir... Comblés mais non rassasiés pour autant, nous finissons par regagner tardivement l'hôtel dans un état de délicieuse confusion. Une fois dans l'intimité feutrée de sa chambre, notre passion ne connaît aucun répit. Nous nous précipitons sous la douche chaude où l'eau ruisselante se mêle bien vite à nos caresses, nos baisers, nos soupirs rauques. Nos peaux nues se mouvant en une danse humide et lascive tandis que je la plaque contre le carrelage froid, savourant chaque frisson parcourant son corps soumis à mes assauts buccaux. Fatigués mais enfin repus de volupté, nous finissons par trouver le sommeil, nos anatomies encore humides désormais tendrement enlacées en une étreinte scellant notre nuit de retrouvailles charnelles.

Le lendemain matin, nous prenons le temps de savourer nos derniers instants ensemble sur la plage. Le soleil déjà ardent vient lécher nos peaux nues tandis que nous partageons une dernière baignade, nos deux corps se frôlant et se caressant sous l'eau salée. Nous rions de concert, complices, tout en dégustant une glace à l'ombre d'un arbre, le goût sucré-salé se mélangeant sur nos lèvres voraces en un avant-goût de nos derniers ébats charnels à venir. Ces instants précieux, aussi simples soient-ils, demeurent à jamais empreints d'une douce nostalgie, celle du partage inconditionnel avec l'être désiré. Mais, comme toutes les bonnes choses ont une fin, il nous faut bientôt nous résoudre aux préparatifs du départ. C'est presque à contrecœur que je fais mes valises pendant que Clyde, fidèle ami et comparse, vient frapper à ma porte, lui aussi prévu pour le vol de retour. Avant de quitter ma chambre, je toque à celle de Cassia. Avec un ultime baiser brûlant, je lui promets silencieusement de tout faire pour que cette relation pour l'instant cachée puisse un jour se vivre au grand jour. Puis, je rejoins Clyde dans le hall de l’hôtel afin que nous nous dirigions d'un pas lourd vers notre prochaine responsabilité de pilotes.

Arrivé à l'aéroport, mon regard se met instinctivement à la recherche de Cassia parmi la foule dense de voyageurs. Lorsque je l'aperçois enfin, faisant patiemment la queue, un frisson d'excitation me parcourt. Elle se tient là, absorbée dans ses pensées, probablement fatiguée par le rythme des derniers jours. Discrètement, je m'avance à travers la file d'attente, contournant les autres passagers avec une assurance feinte. Arrivé à sa hauteur, je feins l'indifférence, une pointe de malice dans le regard. « Puis-je voir votre carte d'embarquement, s'il vous plaît ? » lui demandai-je avec un sérieux presque convaincant. Cassia, surprise, me regarde un instant, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres lorsqu'elle comprend la supercherie. Elle me tend sa carte, et je l'examine brièvement avant de la glisser dans ma poche. « Suivez-moi, s'il vous plaît, votre billet vous octroie le droit d'un petit quelque chose. » Sans attendre sa réponse, je prends délicatement sa valise et la guide à travers les méandres de l'aéroport jusqu'au salon VIP, un lieu plus calme et confortable où elle pourra se détendre avant notre vol. Tout en marchant, je m'efforce de maintenir une certaine distance, jouant le rôle du personnel de l'aéroport aidant un passager, même si mes yeux souvent cherchent les siens, révélant mon attachement.

Une fois dans le lounge, je m'assure qu'elle est confortablement installée, lui apportant un rafraîchissement et m'occupede l'enregistrement de sa valise sous mon nom pour lui éviter toute contrainte supplémentaire. Chaque geste est mesuré, chaque parole calculée pour ne pas trahir la profondeur de nos liens devant les autres passagers ou le personnel. Finalement, je lui murmure avec un sourire, « Bon vol Mademoiselle Henderson. A tout à l’heure. » Puis, après un dernier regard empli de tendresse, je me détourne pour rejoindre Clyde et m'occuper des derniers préparatifs du vol. Chaque pas m'éloignant de Cassia est difficile, mais nécessaire. Nous jouons un jeu délicat, un équilibre entre notre amour et la discrétion exigée par les circonstances. Mais même en m'éloignant, je suis rassuré de savoir qu'elle est là, à seulement quelques pas, et bientôt, nous serons ensemble dans le ciel, partageant le même chemin du retour.

Lorsque l'heure d'embarquer les passagers arrive, je me tiens à l'entrée de l'avion, accueillant chaque passager avec un hochement de tête professionnel ou un sourire poli. Mon rôle de pilote inclut parfois ces petites attentions qui assurent une expérience agréable pour nos clients dès leur montée à bord. Alors que la file d'attente diminue, mon attention s'accroît à l'approche de Cassia. Lorsque je la vois enfin s'avancer, un léger battement de cœur me rappelle à quel point ces moments partagés sont précieux, même s'ils sont joués sous le couvert de notre rôle professionnel. Elle s'avance avec son sourire habituel, ignorant la petite surprise que j'ai préparée pour elle. Je tends la main. « Votre carte d'embarquement, s'il vous plaît ? » Alors que Cassia me tend sa carte d'embarquement, je la scanne avec une expression sérieuse, feignant de découvrir une anomalie. Je la regarde fixement, mon visage exprimant une fausse inquiétude. « Il semble qu'il y ait un petit souci avec votre siège, suivez-moi, s'il vous plaît. » Sans attendre sa réponse, je commence à marcher en direction de la première classe, Cassia me suit. En chemin, je maintiens mon rôle, scrutant les informations sur ma tablette comme pour confirmer mes dires. « Ces petites erreurs sont rares mais elles arrivent. Heureusement, nous avons une solution très confortable pour vous. » Arrivés en première classe, je désigne un siège spacieux et luxueusement équipé. « Voici votre nouveau siège. Nous espérons que cette petite mise à niveau compensera pour le désagrément. » Je lui adresse un sourire malicieux, indiquant clairement que le soi-disant problème n'était qu'un prétexte pour lui offrir une expérience plus agréable durant le vol.

Une fois arrivée à l’aéroport, c’est non sans un léger pincement au cœur que je me mêle aux autres passagers pour faire la queue afin d’enregistrer mes bagages. Dans cette attente, je ne peux m’empêcher de repenser à ma dernière matinée passé ici, en compagnie de Milo. Tout comme je ne peux m’empêcher de repenser à ces derniers jours qui malgré tout furent assez riche en émotions. Je suis interrompue dans mes pensées par une voix très familière. Milo. Ce dernier est là, à mes côtés. Je ne l’avais même pas vu arriver. Ce dernier me demande ma carte d’embarquement, faisant comme si nous ne nous connaissions pas. D’abord surprise, je suis ensuite quelque peu amusée par ce petit jeu. « Oui, bien sûr. » Je tend alors ma carte d’embarquement au jeune homme, me demandant bien ce qu’il avait en tête. Milo, toujours avec un professionnalisme presque surjoué, me demande alors de le suivre prétextant que mon billet m’octroyait un petit quelque chose. Je n’ai pas le temps de répondre quo que ce soit, Milo prend délicatement ma valise et me guide alors dans les méandres de l’immense aéroport. Quelques minutes plus tard, nous arrivons dans un salon VIP. Une fois dans le lounge, Milo fait en sorte que je sois confortablement installée avant de me souhaiter un bon vol. « Merci beaucoup, commandant Davis... » dis-je pour le remercier, une voix emplie de complicité et d’émerveillement à la fois.

L’attente jusqu’à l’embarquement est bien évidemment des plus agréables. Et tout cela, grâce à Milo. Quand le moment d’embarquer arrive, je me dirige donc vers la porte d’embarquement. Au loin je peux déjà apercevoir Milo qui, dans son bel uniforme, accueille chaque passager. Quand j’arrive à sa hauteur. Un large sourire se dessine sur mon visage. Sous en faisant semblant d’être de parfaits inconnus il me demande ma carte d’embarquement. « La voici... » dis-je en la lui tendant. Milo m’annonce alors un petit souci avec mon siège et me demande de le suivre. Je m’exécute. Et lorsque nous commençons à prendre le chemin de la première classe je comprends ce que mijotait Milo. Ce dernier m’indique que ce genre d’erreurs étaient rares mais qu’heureusement il y avait une solution pour moi. « Vous m’en voyez ravie... » dis-je un léger sourire aux lèvres. Puis une fois arrivés en première classe, Milo me désigne un siège des plus spacieux en précisant qu’il s’agissait de mon nouveau siège et qu’ils espéraient que cette mise à niveau compensera le désagrément. Mon regard se pose sur lui « Ne vous inquiétez pas, c’est amplement suffisant. Je ne sais comment vous remercier... » dis-je un sourire malicieux aux lèvres. Je dépose mon sac à main et dépose mon petit bagage. Une fois fait, je me tourne vers Milo et profite du fait qu’il y ait encore très peu de passager pour venir lui murmurer quelques mots « Je te trouve toujours aussi séduisant dans ton uniforme... » Je lui lance un léger clin d’œil avec un sourire complice.

Ce petit jeu qui s’est naturellement instauré entre nous m’amuse. « Vous ne savez pas comment me remercier ? Oh mais… Je suis certain que vous avez déjà une idée sur la question Mademoiselle Henderson » lui répondis-je en veillant à ce que Cassia soit bien installée. Tandis que les passagers se pressent en une cohue animée pour embarquer, je profite habilement de cette effervescence ambiante pour assurer une discrétion totale à notre petit échange intime. Mes collègues semblent tous pleinement investis dans leurs tâches respectives de coordination et d'accueil. Ils se concentrent avec une attention de chaque instant sur le flot incessant des voyageurs, leur offrant ainsi une vigilance accrue sur les éventuelles demandes des passagers. Debout, près de Cassia, je garde un œil de lynx sur le mouvement de la foule, utilisant leurs perpétuels allers-et-venus comme un rideau naturel propice à masquer notre petit manège. Je guette patiemment le moment où leur attention se détourne, tous absorbés par le rangement de leurs affaires personnelles ou leur installation dans les sièges. Profitant d'un de ces précieux instants où chacun semble obnubilé par ses préparatifs, je me penche avec une vivacité calculée vers Cassia. Avec une rapidité furtive digne d'un cambrioleur, mes lèvres viennent s'emparer furtivement des siennes en un baiser ardent mais terriblement bref. Rompant le contact avec la même soudaineté que je l'ai initié, je me redresse d'un même mouvement d'une naturelle désinvolture, balayant aussitôt les environs d'un regard circulaire pour m'assurer que notre éclair de passion n'a été observé par personne. Satisfait du parfait respect de notre discrétion, je profite de l’occasion pour lui souffler quelques mots, qu’elle seule peut percevoir. « Si tu continues de me dévorer des yeux, on ne sera jamais en mesure de décoller. » Mon ton se fait soudain plus taquin, une lueur malicieuse brillant au fond de mon regard. Je poursuis, jouant ouvertement avec l'idée de la délicieuse complicité que nous partageons à présent. « Et si tu es bien sage pendant le vol, peut-être que ce soir, j'autoriserais tes mains aventureuses à retirer mon uniforme, qu’en penses-tu ? » Mon sourire s'élargit davantage tandis que je me délecte de l'effet certain que mes paroles suggestives ne peuvent manquer d'avoir sur elle. Cette légèreté de notre jeu érotique mutuel n'a d'égale que l'intense anticipation qui m'étreint déjà à la perspective de la soirée à venir et des voluptés qu'elle nous réserve. « Je reviens te voir durant ma pause » lui dis-je en surveillant de nouveau les alentours avant de lui voler un nouveau baiser. « A tout à l’heure… »

Après avoir échangé un dernier regard chargé d'affection avec Cassia, je me dirige à contrecœur vers le cockpit pour prendre mes fonctions de pilote. En entrant, je trouve Clyde en train de vérifier les derniers paramètres pour le décollage. Son sourire est si large qu'il est impossible à manquer, et il capte immédiatement mon attention. « Qu'est-ce qui te rend si joyeux tout à coup ? » je lui demande, intrigué par son humeur visiblement excellente. Clyde secoue la tête, tentant d'abord de dissimuler la raison de son amusement. « Rien, rien... » dit-il, mais son sourire trahit clairement qu'il cache quelque chose. Peu après, il ne peut retenir un éclat de rire, me faisant soupçonner qu'il a peut-être aperçu mon échange rapide avec Cassia ou simplement qu'il devine le sous-texte de notre dynamique. Ses rires me tirent un sourire malgré moi, et l'atmosphère détendue dans le cockpit aide à apaiser la légère tension de quitter Cassia, même pour quelques heures de vol. Une fois que tout est vérifié et que l'avion est prêt, je me concentre sur les tâches à accomplir. « Allons-y alors, » dis-je en ajustant les commandes et en vérifiant les instruments pour la dernière fois.

Je m'installe confortablement dans le siège du pilote, saisissant le microphone pour énoncer le message d'accueil traditionnel, tout en veillant à injecter une note chaleureuse dans ma voix pour mettre à l'aise nos passagers. « Mesdames et Messieurs, bonjour et bienvenue à bord de notre vol à destination de Fall River. Ici votre commandant de bord, Milo Davis. Nous sommes ravis de vous avoir avec nous aujourd'hui et nous vous remercions de choisir notre compagnie aérienne pour votre voyage. » Je fais une pause, permettant à mes mots de résonner dans la cabine, avant de continuer. « La durée de notre vol sera d'environ huit heures. Nous nous attendons à un vol relativement doux, avec quelques turbulences mineures prévues en milieu de parcours, donc nous vous conseillons de garder votre ceinture attachée lorsque vous êtes assis. » Je jette un coup d'œil à Clyde, qui hoche la tête en signe d'approbation avant de reprendre. « Le service de restauration débutera peu après le décollage. Nous vous proposons une sélection de boissons et de repas que nous espérons vous trouverez à votre goût. N'hésitez pas à faire appel à notre personnel de cabine si vous avez des requêtes particulières ou besoin d'assistance. Pour votre confort et sécurité, veuillez garder les allées dégagées et suivre toutes les instructions de sécurité données par notre équipage. Si vous avez des questions concernant notre vol d'aujourd'hui, n'hésitez pas à demander à l'un de nos membres d'équipage. » Je conclus avec un ton rassurant, souhaitant à tous un agréable voyage. « Nous vous souhaitons un très agréable vol en compagnie des personnes que vous aimez. » terminai-je non sans un petit clin d'œil destiné à Cassia. Puis je replace le microphone, un léger sourire aux lèvres en pensant à Cassia parmi les passagers. Clyde enfile son casque et ajuste ses lunettes de soleil, toujours avec un sourire, et ensemble, nous procédons au décollage. L'avion s'élève doucement dans les airs, laissant derrière nous l'aéroport et emportant avec lui les échos de notre complicité.

À bord de l'avion, alors que les passagers s'installent confortablement pour le long vol, Lou glisse dans l'allée avec son chariot de service. Elle discute à voix basse avec l’une de nos collègues, son ton léger cachant à peine une pointe de malice. « Je suis tellement soulagée que Milo soit enfin libérée de cette maudite Cassia » murmure-t-elle à sa collègue, jetant des coups d'œil discrets autour d'elle pour s'assurer que personne d'indésirable n'écoute. « Je savais que cela n'allait jamais durer entre eux. Elle n’est pas du tout le genre de Milo. Et puis je suis certaine qu’au lit, c’est une véritable étoile de mer ambulante ! En plus elle doit être casse-pied à souhaite. Toujours vouloir de l’attention… Je connais Milo, il n’apprécie pas du tout ce genre de femme. Il aime les femmes de caractère. Les femmes comme moi et non les plantes vertes ! Il l’a mis dans son lit, il a eu ce qu’il voulait et maintenant il est libre comme l’air ! De toute manière… N’importe quel homme se lasserait-d’elle. Elle est inintéressante au possible. » Alors qu'elle avance, poussant son chariot chargé de boissons et de snacks, elle aperçoit soudain Cassia parmi les passagers, confortablement installée en première classe. La surprise se peint sur son visage, ses yeux s'écarquillant brièvement avant qu'elle ne reprenne son masque professionnel. Toutefois, un éclair de contrariété traverse ses traits. Lou reprend son travail, mais alors qu'elle s'approche de Cassia pour lui offrir du thé, un « accident » se produit. Avec un geste qui semble maladroit mais peut-être un peu trop calculé, elle fait basculer légèrement le gobelet. Le thé chaud vacille dangereusement et finit par se renverser, éclaboussant Cassia. « Oh, je suis tellement désolée, Madame ! » s'exclame Lou, sa voix trahissant une fausse consternation. « Je ne sais pas ce qui m'a pris. Laissez-moi vous aider à nettoyer ça. » Elle s'empresse de saisir quelques serviettes en papier, offrant ses excuses tout en essayant de tamponner la tache sur les vêtements de Cassia. Son visage est un masque de professionnalisme, mais ses yeux ne cachent pas tout à fait une lueur de satisfaction coupable pour le désagrément causé.

Alors que l’heure d’embarquer dans l’avion était arrivée, Milo avait prétexté un problème avec ma carte d’embarquement afin de me placer en première classe. Et tout cela, en faisant semblant que nous étions de parfaits inconnus l’un pour l’autre. Lorsque Milo m’indique alors mon nouveau siège, celui que j’allais finalement occupé pendant le vol, je le remercie sincèrement, ajoutant au passage que je ne savais pas comment le remercier. La réponse de Milo me fait légèrement rire. « H’m… oui il se pourrait en effet que j’ai une petite idée... » dis-je d’un air plein de malice. Milo me vole un furtif baiser avant de me dire que si je continuais à le dévorer des yeux, on ne sera jamais en mesure de décoller. « Ça ne serait pas pour me déplaire… » Puis le jeune homme ajoute que si j’étais bien sage pendant le vol, il autoriseraient peut-être, ce soir, mes mains aventureuses à retirer son uniforme « Je pense que j’ai hâte d’être à ce soir... » dis-je d’une légère voix emplie de désir à peine dissimulé. Milo me vole alors un nouveau baiser après m’avoir dit qu’il viendrait me voir tout à l’heure. Mon regard ne le quitte pas. « A tout à l’heure... » dis-je en le laissant finalement partir, tout de même à contre cœur.  

Une fois installée confortablement, je sors un livre de poche de mon sac. Le vol serait long je le savais. J’avais donc prévu de quoi m’occuper.  Avant le décollage, j’entends la voix de Milo annoncer quelques informations générales sur le vol à venir et les services proposés. Un large sourire se dessine sur mon visage à l’entente de sa voix. Je ne pouvais m’empêcher de l’imaginer dans le cockpit avec son uniforme qui lui allait si bien et son professionnalisme à toute épreuve. « Nous vous souhaitons un très agréable vol en compagnie des personnes que vous aimez. » Les derniers mots prononcés par Milo me touchent bien évidemment. Je ne pouvais passer à côté de ce petit clin d’œil bien prononcé. Une fois le décollage effectué, je m’installe confortablement et me plonge dans ma lecture. Mais j’entends une voix familière, celle de Lou. Comme un fait exprès, cette dernière est justement en train de parler de Milo. Et de moi. Je vois rouge en entendant sans le vouloir les paroles désagréables qu’elle a envers moi. Décidément cette femme me déteste. Lou ne devait sans nul doute pas savoir que j’étais présente dans l’avion et à deux mètres à peine d’elle. Lorsqu’elle arrive à ma hauteur, son regard se pose sur moi. La jeune femme est surprise, clairement. Bien que je bouillonne intérieurement, je décide de l’ignorer complètement. Malgré tout, l’hôtesse de l’air s’approche de moi pour me proposer un thé. Thé que je n’avais pas demandé. Le gobelet bascule légèrement et le thé bouillant m’éclabousse. Surprise par cet incident mais surtout pas la chaleur du liquide je me redresse légèrement « Aie ! C’est pas vrai ! » Le thé s’était déversé en partie sur mon bras et mon haut. Lou propose de m’aider à nettoyer et saisit alors quelques serviettes. Je la repousse « Non c’est bon... » dis-je d’un ton glacial. Je lui prend alors les serviettes de la main pour essuyer au mieux mon bras et mon haut à présent un peu mouillé. Je grimace quelque peu, l’extrême chaleur du thé avait marqué un peu ma peau d’une couleur rougeâtre. « Je suis vraiment désolée... » dit-elle en surjouant une comédie. Mon regard se pose sur Lou « Oui bien évidemment. Ne me fais pas croire que tu ne l’as pas fait exprès. D’autant plus que je n’avais rien demandé… » Un léger sourire se dessine sur les lèvres de Lou. « Tu as un sérieux problème... Tu veux te rendre utile ? Reste loin de moi... » dis-je d'un ton glacial en laissant échapper un long soupire.

Peu après l'incident impliquant malencontreusement le renversement d'une tasse de thé, Lou, visiblement encore sous le coup d'une vive contrariété, se précipite d'un pas pressé en direction du cockpit, manifestement dans le but de m’évoquer la situation. Dès qu'elle franchit le seuil, son visage trahit un mélange d'émotions complexes où se mêlent frustration, mécontentement et une once d'exaspération à peine contenue. « Milo, il faut absolument que je te parle de ton amie, Cassia », commence-t-elle d'un ton où perce une certaine urgence teintée d'agacement. « Elle a eu une réaction tellement excessive et outrancière quand je lui ai malencontreusement renversé du thé dessus tout à l'heure ! Je me suis naturellement confondue en excuses mais elle... elle semblait m'accueillir avec un dédain si méprisant, comme si j'avais fait exprès de la viser ! » Lou s'interrompt un bref instant, cherchant visiblement ses mots pour exprimer au mieux son ressenti. « Tu la connais mieux que moi mais un tel manque de respect et de courtoisie est tout simplement inadmissible de sa part ! » Clyde, qui était jusque-là concentré sur la surveillance des instruments de bord, lève alors les yeux au ciel dans un soupir à fendre l'âme avant de me souffler d'un air désabusé. « Le ciel ne sera rien comparé à la tempête que Lou est capable de déchaîner lorsqu'elle est en colère… » J'écoute Lou avec une attention soutenue, sachant pertinemment à quel point la dynamique entre elle et Cassia peut parfois se tendre et virer à l'orageux. Je me contente cependant d'un hochement de tête compréhensif, montrant à Lou que je prends ses griefs au sérieux tout en restant conscient de la complexité des relations interpersonnelles qui peuvent régner à bord. « Je te remercie d'avoir porté cet incident à mon attention, Lou. Je m'assurerai de discuter avec Cassia dès que possible afin de pouvoir comprendre ce qui a bien pu se passer et déclencher une telle réaction de sa part. Ne t'inquiète pas, nous allons tirer les choses au clair et aplanir ce malentendu», lui répondis-je dans un visible effort d'apaisement et de médiation, cherchant à maintenir la sérénité à bord tout en gérant avec tact les potentielles rivalités personnelles qui menacent de perturber la quiétude du vol. Lou semble quelque peu rassérénée par ma réponse posée, bien que son expression demeure légèrement crispée. Elle acquiesce d'un bref signe de tête avant de quitter le cockpit pour retourner vaquer à ses obligations professionnelles, me laissant réfléchir en paix sur la meilleure façon de gérer au mieux ce potentiel début de confrontation entre les deux femmes sans l'envenimer davantage.

Une fois que Lou ait quitté le cockpit, Clyde et moi échangeons un regard lourd de sens, conscients tous deux du potentiel orageux que recèle cette situation. D'un hochement de tête entendu, il me glisse d'un ton où perce une discrète préoccupation. « Tu devrais peut-être aller jeter un œil du côté de Cassia et voir comment elle va après cet incident avec Lou. Mieux vaut désamorcer les choses avant que ça ne dégénère davantage...» Approuvant d'un signe de tête, je me lève pour quitter la quiétude du cockpit et me diriger d'un pas pressé en direction de la cabine première classe où Cassia a pris place. En m'approchant, je remarque aussitôt la large tache sombre qui maculé son haut délicat et l'apparence rougie, presque irritée, de la peau juste en dessous, manifestement fraîchement brûlée par le liquide brûlant. Une vive inquiétude m'étreint à sa vue tandis que je me hâte à ses côtés. « Cassia, comment te sens-tu ? » lui demandai-je d'une voix douce mais emprunte d'une réelle sollicitude en soulevant légèrement le vêtement pour mieux inspecter la zone affectée. Voyant d'un rapide coup d'œil que sa peau commence déjà à rougir sous l'effet de la brûlure, je m'excuse rapidement avant de me précipiter pour aller chercher au plus vite la trousse de premiers secours. Je reviens quelques instants plus tard avec une crème apaisante spécialement conçue pour les brûlures légères. « Je me permets… », lui dis-je d'une voix douce et rassurante tandis que je commence à appliquer délicatement la préparation fraîche sur la zone affectée. Je la sens se détendre légèrement sous l'effet bienfaisant et apaisant de la crème alors que j'en masse de légères touches partout où sa peau a rougi. Profitant de ce moment pour lancer la conversation, je poursuis d'une voix calme et bienveillante, dans un effort pour comprendre ce qui a pu se passer. « Peux-tu m'expliquer ce qui s'est exactement passé avec Lou ? Elle semblait vraiment contrariée quand elle est venue me voir dans le cockpit. J'aimerais comprendre... » Ma voix se veut apaisante, légèrement inquiète mais aussi compréhensive, tandis que je m'emploie à naviguer avec tact dans cette conversation délicate tout en offrant réconfort et soins attentionnés à Cassia.

À l'autre bout de l'avion, Lou discute avec une de ses collègues hôtesses de l'air, tout en jetant des regards occasionnels et agacés dans ma direction. Son expression est un mélange de frustration et de jalousie à peine voilée. « Tu vois ? » dit-elle à sa collègue en inclinant discrètement sa tête vers moi alors que je m'occupe de Cassia. « Il n'y en a vraiment que pour elle, même s'ils ne sont soi-disant plus ensemble. Milo ne peut pas s'empêcher de jouer les chevaliers servants dès qu'il s'agit de Cassia. Cassi par ci et Cassia par là. Il n'a que ce mot là à la bouche ! » Sa collègue acquiesce, observant la scène avec un intérêt mêlé d'inquiétude. « C'est un peu étrange, tu ne trouves pas ? Après tout ce temps, et malgré tout ce qui s'est passé... » Lou soupire, croisant les bras sur sa poitrine. « Oui, et c'est toujours la même chose. Dès qu'il s'agit de Cassia, il oublie tout le reste. Ça me fatigue, tu sais. On dirait qu'il ne voit pas à quel point ça peut être perturbant, pas seulement pour moi. »

J’avais réellement du mal à croire que cet incident avait été involontaire de la part de Lou. Déjà parce que juste avant elle m’avait ouvertement critiqué et que en plus de cela je n’avais absolument pas demandé une quelconque boisson chaude. Alors pourquoi s’être approcher de moi avec un gobelet de thé bouillant ? Et puis je commençais à bien connaître Lou, je l’avais bien cerné. J’étais pleinement consciente de sa jalousie extrême et du fait qu’elle me détestait ouvertement également. J’avais tenté de garder mon calme mais j’avais eu du mal. Je détestais la méchanceté gratuite, et c’est exactement ce que venait de faire la jeune hôtesse de l’air. Quelques minutes plus tard, Milo arrive près de moi et me demande comment je me sens. « Ça va... » dis-je simplement. Je n’étais pas du genre à me plaindre, il y avait bien pire. Et je n’avais pas trop envie de m’éterniser sur cet incident. Le jeune homme soulève légèrement mon haut pour jeter un rapide coup d’œil sur les quelques marques rougeâtres. Sans attendre, le pilote de ligne s’excuse et revient très rapidement avec une tube de crème. Milo prend l’initiative de déposer un peu de crème sur les partie de ma peau légèrement rougies par le thé bouillant de tout à l’heure. « Merci... » dis-je simplement en le laissant faire. Et naturellement, Milo me demande de lui expliquer ce qui s’est exactement passé avec Lou. M’annonçant que cette dernière semblait vraiment être contrariée quand elle était venue le voir dans le cokpit. Milo m’avoue vouloir comprendre. Je fronce légèrement les sourcils. Lou était donc déjà allée se plaindre de moi vers Milo ? Elle ne manquait pas de toupet. « Elle était contrariée !? J’espère que c’est une plaisanterie... » J’avais du mal à le croire là. Pour autant, ma voix reste calme et posée. « Elle est simplement passée à côté de moi. Elle semblait quelque peu surprise… Et puis elle est venue avec un gobelet de thé bouillant et elle l’a renversée sur moi... » dis-je alors le plus simplement du monde. Mon regard se pose alors dans celui du jeune homme « Milo, très honnêtement si il y a une personne qui devrait être contrariée c’est bien moi pour le coup… Surtout après les horreurs qu’elle a dit sur moi à sa collègue… » soufflai-je malgré tout peinée par ce que j’avais entendu tout à l’heure.

Tout en étalant avec une infinie douceur et précaution la crème apaisante sur la peau légèrement rougie de Cassia, je l'écoute avec une attention soutenue relater dans les moindres détails l'incident fâcheux avec Lou. Tandis que ses paroles me renseignent sur les commentaires outranciers et franchement désobligeants que cette dernière se serait manifestement permis à son encontre, je ne peux réprimer un froncement de sourcils agacé, surpris d'une telle conduite de la part de ma collègue. Avec une extrême délicatesse, je fais glisser le bout de mes doigts sur l'épiderme fragilisé de Cassia, veillant à appliquer la préparation avec toute la légèreté requise pour ne pas provoquer de douleur supplémentaire. Je prends le temps de masser lentement mais fermement la zone touchée, assurant une répartition uniforme et une absorption optimale de la crème apaisante sur chaque parcelle affectée. « Peux-tu me rapporter exactement les termes qu'elle a employés envers toi ? » lui demandai-je d'un ton où perce une franche inquiétude tandis que je reste concentré sur la tâche de soin à accomplir. Je poursuis mes gestes avec la plus grande attention, faisant de mon mieux pour être aussi appliqué que rassurant. Ma main se déplace avec une minutieuse précision le long de la zone irritée, traitant chaque centimètre carré atteint avec un soin tout particulier. « Je suis vraiment navré que tu aies dû subir de tels affronts de sa part, surtout dans un contexte professionnel comme celui-ci où elle se doit de faire preuve d'un minimum de retenue. Je vais m'assurer que de tels dérapages ne se reproduiront plus à l'avenir. » Mon ton se veut à la fois ferme et apaisant, à l'écoute de Cassia tout en cherchant à la réconforter, mais aussi résolu à recueillir tous les détails nécessaires afin de pleinement saisir l'ampleur de la situation et prendre les mesures disciplinaires appropriées en temps voulu.

Alors que je termine d'appliquer avec les plus grandes précautions la crème apaisante sur la peau légèrement rougie de Cassia, Lou s'approche d'un pas mesuré, affichant un sourire d'une professionnalité de façade qui peine cependant à masquer une insidieuse pointe de sarcasme au coin des lèvres. Son regard se pose sur Cassia avec une inquiétude de convenance ostensiblement feinte. « Comment vas-tu Cassia ? J'ose espérer que cette petite brûlure ne te fait pas trop souffrir ? » lui demande-t-elle d'une voix ouatée de douceur mielleuse, tout en laissant nonchalamment son regard glisser rapidement dans ma direction, son expression devenue soudain plus neutre me lançant un message des plus clairs. « Milo, une fois que tu auras terminé de perdre, euh de prendre, tant de temps à prendre soin de Cassia, pourrais-tu me voir un bref instant s'il te plaît ? Il y a un petit sujet dont nous devons impérativement discuter tous les deux », ajoute-t-elle, sa voix prenant désormais un ton légèrement plus sérieux où pointe un sous-entendu à peine voilé. Le message est limpide : elle souhaite manifestement aborder avec moi les implications et éventuelles dérives de mon attention si soutenue envers Cassia, peut-être même remettre en cause mon impartialité voire ma professionnalité sur ce vol. Je me contente d'un bref hochement de tête, arborant un sourire poli des plus neutres mais derrière lequel je peine à dissimuler une once d'irritation face à son intrusion et à son ton délibérément chargé de sous-entendus. « Bien entendu Lou. Laisse-moi juste prendre encore quelques minutes pour m'assurer que Cassia est parfaitement confortable et apaisée, et je te rejoins tout à toi dans la foulée. » Lou se contente d'un simple acquiescement avant de me dévisager une dernière fois d'un air entendu, son regard balayant une ultime fois Cassia de la tête aux pieds dans une expression indéchiffrable. Puis elle tourne les talons et s'éloigne d'un pas mesuré, laissant planer dans son sillage une aura de tension à couper au couteau. Dès qu'elle s'est suffisamment éloignée, je me tourne de nouveau vers Cassia, veillant avec une sollicitude toute particulière à son confort et sa tranquillité d'esprit malgré l'interruption dérangeante, me préparant mentalement à affronter la discussion délicate qui m'attend manifestement avec Lou.

Lou était véritablement une femme que j’avais du mal à apprécier. Elle ne m’aimait pas, cela se sentait ouvertement. Et je savais parfaitement qu’elle était capable de tout pour semer la zizanie entre Milo et moi. D’ailleurs, après m’avoir délibérément renversé le gobelet de thé bouillant sur moi elle avait osé dans la foulée aller se plaindre à Milo. La jeune femme ne manquait clairement pas de toupet. Et cela commençait sérieusement à m’agacer. Lou se disait contrariée auprès de Milo alors que c’est moi qui avait entendu et subi d’amers critiques. Milo continue à appliquer avec une grande délicatesse la pommade sur ma peau. Le contact de la crème apaisait les parcelles de mon épiderme quelque peu rougi. Et tout en continuant ce soin, Milo me demande de lui rapporter avec exactitude les termes qu’elle a employé envers moi. Mon regard se pose sur le jeune homme. J’hésite. Je en voulais pas que cela le mette en colère, et dans le fond je craignais qu’une part de ces méchancetés soient vraies. Finalement je décide de ne rien cacher à Milo. « Elle discutait tout à l’heure avec sa collègue, elle n’avait pas vu que j’étais ici… Elle se disait être soulagée que tu sois enfin libéré de moi. » Je continue sur ma lancée prenant le soin de ne pas parler trop fort pour éviter que des oreilles indiscrètes ne nous écoute « Elle disait qu’elle savait que notre relation n’allait pas durer, que je n’étais pas ton genre et… et qu’au lit je… j’étais une véritable étoile de mer… Que je devais être casse pied à souhait, que je voulais toujours trop d’attention, que j’étais inintéressante... » je soupire légèrement avant de terminer « Lou a aussi dit que tu aimais les femmes comme elle, que maintenant que tu m’avais mise dans ton lit tu étais libre et que toute manière n’importe quel homme se lasserait de moi... » Les mots de Lou avaient été particulièrement blessants. Je m’en rendait encore plus compte en relatant ses paroles à Milo.

Le jeune homme se dit être navré que j’ai dû subir de tels affronts de la part de Lou, surtout dans un contexte professionnelle. « Tu n’as pas à l’être, ce n’est pas ta faute... » Milo ajoute qu’il allait s’assurer que de tels dérapages ne se reproduiront plus à l’avenir. « Je te remercie... » soufflai-je alors presque soulagée et heureuse que Milo me prête une oreille attentive. Milo termine d’appliquer la crème apaisante sur ma peau quand Lou arrive vers nous. Elle me demande, avec une fausse inquiétude clairement surjouée, comment j’allais, tout en disant espérer que cette petite brûlure ne me fait pas trop souffrir. « Ça va, merci. » dis-je d’un ton assez fermé mais courtois malgré tout. Une courtoisie que je regrette aussitôt quand Lou demande à parler à Milo tout en faisant un lapsus volontaire quant au fait que Milo perdait son temps à prendre soin de moi. Je lève les yeux au ciel, agacée par cette manière d’agir et de parler. Ne pouvait-elle donc pas me laisser tranquille ? Milo reste poli et courtois envers elle, lui demandant juste quelques minutes pour qu’il s’assure que tout aille bien pour moi. Cette dernière s’en va. « Merci pour la crème. » dis-je avec un ton reconnaissant. « Milo, je t’assure que je n’ai rien inventé… Lou me déteste, tout simplement. La seule chose que je lui ai dite c’est de rester loin de moi. » dis-je avec toute sincérité.

Après avoir appliqué avec soin la crème sur la brûlure de Cassia, elle m'apprend, les yeux emplis d'une tristesse contenue, qu'elle a entendu Lou parler de manière peu flatteuse à propos d'elle à une collègue. Les mots de Lou, pleins de mépris et d'insinuations, résonnent désagréablement dans mon esprit, attisant une colère que je peine à maîtriser. Je regarde autour de nous pour m'assurer de notre intimité avant de voler un baiser rapide à Cassia, cherchant à la rassurer. « J'ai une totale confiance en toi, Cassia, ne l'oublie pas. Je vais régler cette histoire. Je reviens tout de suite, » lui murmure-je, espérant adoucir le poids des mots venimeux de Lou. Animé d'un besoin pressant de régler cette situation, je m'excuse auprès de Cassia et me dirige vers Lou, qui continue de discuter avec sa collègue non loin de là. Je les interromps poliment mais fermement, mon ton trahissant à peine la frustration qui bouillonne en moi. « Lou, un mot en privé, s'il te plaît, » dis-je en la tirant légèrement à l'écart. Une fois seuls, je la confronte directement. « J'ai entendu parler de tes commentaires sur Cassia. Ce genre de comportement n'est pas professionnel, et je ne le tolérerai pas. » Mon ton est calme mais ferme, chaque mot martelé avec précision pour marquer l'importance de mon message. Lou semble momentanément surprise, peut-être par l'intensité de ma réaction. Elle tente de se justifier, mais je la coupe, sachant que nous devons mettre fin à ce genre de tensions pour le bien de tous à bord. « À partir de maintenant, je te demande d'éviter tout contact inutile avec Cassia. Si je constate que cela continue, des mesures plus sévères seront prises. »

Au même moment Alex, un stewart s’approche de nous un plateau à la main. Il le dépose sur le comptoir et nous observe d’un air curieux alors que je l’interpelle. « Alex, pourrais-tu prendre en charge la première classe et la business pour ce vol ? » je lui demande, espérant que son professionnalisme contribuera à maintenir une atmosphère sereine pour tous les passagers. Il acquiesce, comprenant rapidement la situation. « Bien sûr, aucun problème. Tout va bien ? » Il jette un regard inquiet, pressentant la tension sous-jacente. « Oui, merci. Simple réorganisation de dernière minute. » Je le rassure d'un sourire avant de me tourner vers Lou qui continue de soupirer. « Lou, j'aimerais que tu t'occupes exclusivement de la classe économique aujourd'hui, » dis-je d'un ton qui laisse peu de place à la contestation. Lou fronce les sourcils, manifestement mécontente de cette décision. « Pourquoi ? Je fais toujours partie de l'équipe de la première classe. » Sa voix trahit son irritation. « Je sais que tu peux gérer la classe économique efficacement, » je réponds, gardant ma voix neutre mais ferme. Lou, bien qu'insatisfaite, acquiesce finalement, sachant que la discussion est close. Cependant, avant de partir, elle ne peut s'empêcher de revenir à la charge concernant Cassia. « Tu devrais vraiment arrêter d'être ami avec elle. Cela ne fait que causer des problèmes, » insiste-t-elle, le regard défiant. Je soupire intérieurement, exaspéré par l'acharnement. « Lou, mon amitié avec Cassia n'est pas en débat ici. Concentre-toi sur ton travail. C'est tout ce que je demande. Au prochain faux pas, c’est un rapport qui t’attends. » Visiblement contrariée, Lou s'éloigne finalement pour se conformer à ses nouvelles attributions.

Après avoir réorganisé les responsabilités de l'équipage pour assurer une atmosphère détendue et professionnelle à bord, je décide d'accompagner Alex à la rencontre de Cassia pour lui présenter des excuses officielles au nom de la compagnie aérienne. Cassia est assise confortablement, lisant un magazine dans l'espace tranquille de la première classe. « Cassia, je voulais personnellement m'excuser pour l'incident plus tôt et te rassurer que cela ne se reproduira plus, » je commence, mon ton reflétant à la fois le regret et la fermeté. « Pour le reste du vol, c’est Alex ici présent, que tu as déjà pu rencontrer lors de la soirée d’anniversaire de la compagnie, qui prendra soin de toi et de la première classe. » Alex, d'un air professionnel mais amical, hoche la tête et offre un sourire rassurant à Cassia. « Enchanté, Cassia. Je vais m'assurer que tout le reste de ton voyage se passe sans aucun problème. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à me le dire. » Je me tourne brièvement vers Alex, établissant un contact visuel direct pour souligner l'importance de mes prochaines paroles. « Alex, je compte sur toi pour prendre soin de Cassia. Et je suis sérieux, si il y a le moindre problème, ça va chauffer. Je ne suis pas à un rapport prêt pour aujourd’hui ! » dis-je en mêlant humour et sérieux dans ma voix pour faire comprendre que bien que ma demande soit formulée sur un ton léger, mes attentes sont tout sauf un jeu. Alex acquiesce avec compréhension, reconnaissant l'importance de la tâche. « Compris, je te promets qu’elle recevra notre meilleur service. » Rassuré par sa réponse, je laisse Cassia entre les mains capables d'Alex, retournant vers le cockpit pour reprendre le vol, l'esprit un peu plus tranquille, sachant qu'elle est bien prise en charge.

A la demande de Milo, je relate toutes les paroles acerbes que Lou avait eu à mon égard tout à l’heure. Des paroles blessantes et qui, malgré moi, me faisait me remettre en cause. Des paroles qui, étaient tellement blessantes et déplacée qu’elles pouvaient aisément paraître fausses. Et pourtant, ce n’était pas le cas. Je venais d’ailleurs d’en assurer Milo. Après s’être assuré que personne ne nous observait, le jeune homme vient me voler un baiser rapide en m’assurant qu’il avait une totale confiance en moi et que je ne devais pas l’oublier. Les mots de Milo me rassurent. Le pilote de ligne semble déterminé à régler cette histoire. L’envie de lui dire que Lou n’en valait pas la peine était présente. Milo avait déjà bien assez à gérer lors de ce genre de vol long courrier. Mais je connaissais le jeune homme mieux que quiconque, je savais que quoi que je dise il voudrait tout de même parler à Lou. Pour toute réponse je lui adresse un léger sourire, le laissant aller régler cette histoire.

A nouveau seule, je prend en main un magazine pour passer un peu le temps. Un court instant après, Milo revient. Il s’excuse pour l’incident avec Lou et souhaite me rassurer sur le fait que cela ne se reproduire plus. « Milo, tu n’as pas à t’excuser. Tu n’y es pour rien... » Le jeune homme me présente alors Alex, que j’avais en effet déjà vu à la soirée d’anniversaire de la compagnie. J’adresse un sourire au jeune homme « Enchantée également Alex. C’est très gentil, si jamais je n’hésiterai pas... » Milo échange quelques mots avec le stewart, mélangeant sérieux et plaisanterie avant de repartir vers le cockpit. Soulagée de savoir que je n’aurais plus à faire à Lou pour le reste du voyage, je reprends ma lecture sereinement.

Un bon moment plus tard, le personnel de l’avion propose un repas. J’opte alors pour une simple salade. Je n’avais pas très faim, une salade sera donc l’idéal pour un repas léger. Lorsque mon plateau est servi, j’abandonne ma lecture un petit moment pour déguster ma salade composée à base de salade verte, tomates, poulet le tout agrémenté d’une vinaigrette. Après avoir terminé mon repas, je reprends ma lecture. Mais au bout d’un petit moment je ressens quelques légères démangeaisons. Je tente de ne pas trop y prêter attention mais lorsque je remarque quelles petites plaques rougeâtres sur mes bras, je suis un peu perplexe. Je me lève alors pour me diriger aux toilettes . Une fois là-bas, j’examine mes bras et remarque quelques rougeurs au niveau de mon cou également. Je grimace légèrement, me demandant bien ce qui avait pu provoquer cela. Etait-ce la crème apaisante de toute à l’heure qui me provoquerait une allergie ? Étrange. Je soupire légèrement. Je retourne à mon siège, et décide d’enfiler mon gilet afin de cacher cet eczémas soudain. Je tente de reprendre ma lecture, mais à plus le temps passait à plus je sentais que quelque chose n’allait pas. J’avais la désagréable sensation que tous mes muscles étaient contractés, comme si j’avais de la fièvre.  Et j’avais l’impression de ressentir une légère gêne dans la gorge.  J’avais déjà ressenti ces symptômes, il y a très très longtemps, à cause d’une allergie alimentaire aux noix. Mais je n’en avais pas mangé. Alors qu’Alex passe dans l’allée je me permets de l’interpelle « Alex ? » Ce dernier s’arrête alors à ma hauteur « Oui Cassia ? Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? » me demande t-il « Je… je voulais simplement savoir ce qu’il y avait exactement dans la salade qui a été servie tout à l’heure ? » Le jeune homme prend le temps de la réflexion « Salade verte, tomate, poulet, quelques herbes aromatiques. » Bon rien d’anormal et pas de noix surtout. « Il n’y avait pas de noix dedans ? » demandai-je au cas où malgré tout. « La vinaigrette est faite à base d’huile de noix. Mais elle a été changé pour les passagers ne tolérant pas les fruits à coques... » Bon je commençais à comprendre les causes de mon état. « Tout va bien ? » me demande Alex. « Je pense qu’il y a du avoir une erreur dans mon plateau repas. J’ai du avoir la vinaigrette à base d’huile de noix et… et je la tolère très mal... » Alex semble surpris et gêné à la fois. « Oh… Et qu’est-ce que je dois faire ? Tu te sens bien ? » Je réfléchis mais malheureusement il n’y avait pas grand-chose à faire surtout en plein vol.  Je me redresse légèrement du siège « Ça devrait aller, la quantité d’huile devait être minime… Mais est-ce que tu peux m’apporter une bouteille d’eau bien fraîche s’il te plaît ? » Alex acquiesce « Oui oui j’y vais tout de suite. Et je vais voir ce qu’on a dans la trousse de premiers secours pour te soulager... » Sur ses mots, Alex s’en va rapidement.

Après m'être assuré que Cassia était entre de bonnes mains avec Alex, je retourne au cockpit pour reprendre ma place. Clyde, observant mon retour, capte immédiatement mon expression légèrement tendue. « Tout est réglé ? » demande-t-il avec un mélange de curiosité et de préoccupation. Je m'installe à nouveau dans mon siège, ajustant mes commandes avant de lui répondre. « Oui, c'est géré. J'ai confié la première classe à Alex pour le reste du vol. Il s'occupera de Cassia et des autres passagers. » Clyde hoche la tête, son regard fixé sur les instruments devant lui, mais il peut sentir la tension qui ne m'a pas complètement quitté. « Ça va aller, Milo ? Tout ceci te travaille encore ? » Son ton est celui d'un ami autant que celui d'un co-pilote. Je soupire légèrement, reconnaissant sa capacité à lire entre les lignes. « Oui, ça va aller. Juste un peu agacé par toute cette situation avec Lou. Cela n'aurait jamais dû arriver. » Clyde donne un petit rire sec. « Lou a toujours eu un caractère bien trempé. Mais tu as géré ça comme un pro. Focus sur le vol maintenant, on a encore plusieurs heures devant nous. » Je souris, appréciant son soutien. « Exactement, concentrons-nous sur ce qui nous attend. Et merci, Clyde. » Nous reprenons notre routine de vérification pour le vol, l'atmosphère dans le cockpit devenant plus professionnelle mais toujours teintée de cette complicité qui définit notre partenariat. L'incident avec Lou est mis de côté alors que nous nous préparons à assurer la sécurité et le confort de nos passagers jusqu'à l'atterrissage.

Dans le cockpit, l'ambiance se détend alors que je reprends ma place aux commandes aux côtés de Clyde. Le silence confortable entre nous est rompu par quelques échanges techniques, mais je saisis l'opportunité de revenir sur un événement récent qui a renforcé notre lien. « Au fait, Clyde, je ne t'ai pas vraiment eu l'occasion de te remercier comme il se doit pour cette histoire de randonnée avec Cassia, » je commence, tournant la tête vers lui avec un sourire reconnaissant. « Tu n'avais pas à revenir me chercher, mais tu l'as fait. Cela signifie beaucoup pour moi. » Clyde, tout en ajustant une manette, répond avec un haussement d'épaules modeste, typique de son caractère nonchalant. « Eh, c'est ça les amis, non ? On ne laisse pas un homme derrière, surtout pas quand une coulée de boue est en jeu. » Sa réponse est légère, mais le sérieux sous-jacent ne m'échappe pas. « Cela montre à quel point je peux compter sur toi. Pas juste ici, au travail, mais aussi en dehors. Cela compte énormément pour moi, tu sais ? » je continue, la gratitude teintant ma voix d'une chaleur sincère. Clyde me lance un regard complice, un sourire espiègle illuminant son visage. « De rien, Milo. Et qui sait ? Peut-être qu'un jour, je te demanderai de faire de même pour moi. J'espère juste qu'il n'y aura pas de boue impliquée. » Nous rions ensemble, le rire rompant toute tension résiduelle et renforçant la camaraderie qui a toujours été un pilier de notre relation.

Lorsque c'est l'heure de ma pause, Alex se précipite vers moi avec une nouvelle alarmante : Cassia vient de faire une réaction allergique aux noix. Mon cœur rate un battement. « Comment est-ce pu arrivé ? » je demande avec urgence, ma voix trahissant mon inquiétude croissante. Sans attendre sa réponse, je me dirige rapidement vers Cassia. En arrivant, je la trouve enroulée dans un gilet. Je m'approche et soulève doucement le tissu pour inspecter l'état de sa peau, fronçant les sourcils en voyant les premiers signes d'eczéma. Sans perdre une seconde, je me hâte vers le cockpit pour récupérer notre trousse de secours et une pochette rose ornée de licornes, affectueusement surnommée « Cassynette ». Dedans, j'ai tout prévu pour elle : vêtements de rechange, tests de grossesse, protections périodiques, son antihistaminique, et autres nécessités. De retour à ses côtés, je lui tends l'antihistaminique avec une bouteille d'eau fraîche. Je fais ensuite glisser la porte pour nous donner un peu d'intimité. Délicatement, je commence à lui retirer son gilet et son haut pour mieux appliquer de la crème sur les zones affectées par l'eczéma. « Désolé que tout ceci t'arrive, surtout ici. » Ma voix est douce, mes gestes sont ceux d'un homme qui se veut rassurant et protecteur. Je m'assure qu'elle prend bien son médicament, puis je procède à appliquer la crème avec soin, veillant à ne pas aggraver son irritation. Tout en soignant Cassia, je surveille sa réaction au traitement et reste attentif à tout signe d'aggravation de son état. « Comment te sens-tu ? » je lui demande, mon inquiétude palpable dans chaque mot, tout en continuant de prendre soin d'elle avec une tendresse qui va bien au-delà des gestes médicaux.

Après avoir appliqué avec précaution la crème sur les zones rougies et irritées de la peau de Cassia, je m'assois à côté d'elle, tenant la pochette rose qui a désormais une place spéciale dans notre arsenal de voyage. Cassia, malgré l'inconfort évident de l'allergie, parvient à esquisser un sourire timide, reconnaissante pour le soin attentif. C'est le moment idéal pour détendre l'atmosphère un peu chargée par l'incident. « Je ne crois pas t'avoir jamais formellement présenté Cassynette, » dis-je en un ton enjoué, brandissant la pochette rose devant elle. Avec un sourire complice, j'ouvre la pochette pour lui révéler son contenu organisé. « Regarde, elle contient tout ce dont tu pourrais avoir besoin en cas de coup dur... » Je sors les différents objets un à un : des vêtements de rechange pliés avec soin pour garantir confort et propreté en toute situation, des tests de grossesse pour nous préparer à toutes les éventualités, des protections périodiques pour ces jours spécifiques, et bien sûr, des médicaments essentiels, notamment son antihistaminique qui vient de prouver son utilité. Je vérifie discrètement l'heure avant de me tourner vers elle avec un sourire. « C'est l'heure de ma pause, » lui dis-je doucement, attirant son attention. « Et je n'ai qu'une envie : la passer ici, avec toi. » Je m'assois soigneusement à ses côtés, sentant son léger frisson sous mes doigts quand je pose ma main sur son épaule. Avec une tendresse palpable, je dépose un baiser doux sur son front, laissant mes lèvres s'attarder un instant sur sa peau. « J'espère que tu ne te lassera pas trop de ma compagnie, » murmurai-je avec un clin d'œil, cherchant à la détendre davantage et à la rassurer sur son état après l'incident. Je glisse mon bras autour de ses épaules, l'invitant à se blottir contre moi. « On a un petit moment juste pour nous… »