Le soleil commence déjà à décliner, teintant le ciel d'une lumière douce et dorée, lorsque nous prenons position de chaque côté du filet. Le terrain de tennis, niché au cœur du parc de la ville, baigne dans une lumière chaude, presque mélancolique, accentuée par les ombres allongées des arbres environnants. Je resserre la prise sur ma raquette, mes yeux fixés sur Jay, qui se tient prêt, de l'autre côté du court. Le match démarre comme une simple partie amicale, mais très vite, la compétitivité prend le dessus. Chaque échange de balles devient plus intense, les coups s'accélèrent, chacun de nous cherchant à prendre l'avantage sur l'autre.
Jay sert le premier, un service puissant qui fend l'air avant de rebondir juste à la limite de la ligne de service. Je plonge vers l'avant, renvoyant la balle d'un revers fort qui le prend par surprise. Il parvient toutefois à répondre avec un coup droit angulé, me forçant à courir vers le côté du court. Mes pieds grattent le sol en terre battue, soulevant de petits nuages de poussière à chaque mouvement rapide. Nous échangeons des balles avec une précision chirurgicale, chacun tentant de trouver une faille dans la défense de l'autre. Le point culmine avec une volée tendue que j'exécute près du filet, coupant l'air et la trajectoire de la balle avec une finesse déterminée. Jay étire son corps dans un effort désespéré pour atteindre la balle, mais elle ricoche hors de portée, marquant le point en ma faveur.
Nous reprenons notre souffle entre les points, échangeant des regards qui mêlent respect et défi. La compétition est amicale, mais l'intensité nous pousse à nous dépasser, à puiser dans nos réserves d'énergie et de concentration. À mesure que le match avance, nos échanges deviennent plus stratégiques. J'utilise des slices pour briser le rythme, tandis que Jay opte pour des balles hautes, cherchant à me faire sortir de ma zone de confort. La partie se transforme en un véritable jeu d'échecs, où chaque coup est réfléchi, chaque mouvement calculé pour gagner un avantage, même minime. Je sens l'adrénaline pulser dans mes veines tandis que j'échange un dernier coup droit puissant avec Jay. Le son de la balle qui claque contre la raquette résonne presque aussi fort que le battement de mon cœur. Je jette un œil au ciel où le crépuscule commence à peindre des teintes orangées. Je ne peux m'empêcher de penser que chaque minute qui passe me rapproche inexorablement de ce vol pour Londres. Dix ans aux commandes, et pourtant, je me prépare à peaufiner mes compétences, à pousser encore plus loin les limites de ma maîtrise du ciel.
Le match se conclut sur un dernier échange éreintant, où une série de coups rapides et précis de part et d'autre du filet démontre notre volonté de ne pas céder. Avec un dernier coup droit placé profondément dans le coin du court, je clôture le jeu. Nous avançons l'un vers l'autre, échangeant une poignée de main ferme et des sourires fatigués, la satisfaction d'un match bien joué illuminant nos visages. Alors que nous récupérons nos affaires et quittons le terrain, le crépuscule enveloppe désormais le parc, laissant derrière nous le souvenir d'un duel acharné, un moment de pur défi physique et mental, partagé entre amis. « Bon match, Milo ! » lance Jay, en récupérant sa serviette. Je lui adresse un sourire sincère, un peu distrait. « On recommence, dès mon retour ! » je réponds, tout en ramassant mes affaires. Nous quittons les courts de tennis, nos pas résonnant sur le bitume encore chaud de cette journée printanière.
En route vers l'hôpital, la voiture de Jay est emplie de conversations banales sur nos conjointes respectives et des anecdotes du travail, mais mon esprit est ailleurs. Je pense à Cassia. À la manière dont ses yeux cherchent souvent les miens pour y trouver un réconfort ou une étincelle de joie. Je me demande comment elle va gérer mon absence, même si je sais qu'elle est forte, plus forte qu'elle ne le croit parfois. Le moteur de la voiture de Jay ronronne doucement alors que nous nous garons dans le parking de l'hôpital, déjà plongé dans l'ombre croissante du crépuscule. Nous descendons, l'air frais du soir contrastant agréablement avec la chaleur résiduelle de notre match de tennis. Adossés à la voiture, nous attendons Cassia et Anna. « Tu t’es entraîné entre deux vols ? Ou alors tu as mangé du lion pour être autant en forme ? » demande Jay en riant légèrement. « Tu deviens redoutable avec cette nouvelle raquette. » Je souris, essuyant une goutte de sueur qui s'échappe encore de mon front. « Je dois rester au top, même hors du cockpit. Et toi, toujours aussi coriace à battre. » Nous partageons un moment de silence confortable, observant les portes automatiques de l'entrée principale de l'hôpital. Des infirmières et des médecins passent, finissant leurs gardes ou commençant de longues nuits. « Elles doivent avoir eu une journée chargée » soufflais-je en pensant à Cassia et à l'énergie qu'elle déploie chaque jour ici. Jay hoche la tête. « Anna m'a dit qu'ils ont eu plusieurs urgences aujourd'hui. Cassia a dû être sur le pont tout autant. »
À peine ai-je achevé ma phrase que les portes s'ouvrent à nouveau, attirant nos regards sur les deux silhouettes familières qui émergent. Cassia, ses cheveux détachés, et Anna, le visage fatigué mais illuminé d'un sourire dès qu'elle aperçoit Jay. « Ah enfin, ce n’est pas trop tôt ! Nous ne vous attendions plus ! On commençait à envisager à boire une bière en vous attendant ! » s'exclame Jay d'un ton jovial en s'approchant d'Anna, les bras grands ouverts. Anna se jette dans son étreinte chaleureuse, et il la soulève légèrement de terre, des rires fusent entre eux deux. Un tableau plein de vie et d'insouciance qui me rappelle combien j'apprécie ces moments de décompression après des journées bien remplies. « Je parie que vous n’avez fait que jouer, au lieu de venir nous prêter main forte ! Il y en a qui sont chanceux, n'est-ce pas Cassia ? Pendant que nous trimons, ils s'amusent à courir après une balle ! Ah les hommes ! Que deviendrions-nous sans eux ? » lance Anna d'un ton à mi-chemin entre la provocation et l'amusement, ponctuant sa remarque d'un léger coup de coude complice en direction de Cassia. « Un peu de compétition ne fait jamais de mal », répliquais-je, échangeant un sourire complice avec Jay. « Parle pour toi, champion ! » rétorque-t-il avec un regard de défi malicieux. « Bon, nous allons y aller sinon ils vont retourner sur le court de tennis et nous ne pourrons pas les récupérer avant que l’un des deux ne perde ! » lance Anna dans un éclat de rire avant de nous saluer et de monter dans la voiture de Jay.
Ils s'éloignent, tout à leur complicité, puis mon attention se reporte sur Cassia. La fatigue se lit sur ses traits. « Tu as l'air exténué, tout va bien ? » demandais-je avec inquiétude, en m'approchant d'elle. « Je te laisse le choix, on rentre et je ne suis rien qu'à toi jusqu'à mon départ. Ou bien je t'invite au restaurant et je ne suis rien qu'à toi jusqu'à mon départ », lui proposais-je d'une voix douce, passant tendrement un bras autour de sa taille. « J'ai oublié de préciser que je suis d'une humeur massacrante lorsque je n'ai pas mon quota de baisers... Et là, il ne semble pas atteint, Mademoiselle Henderson ! » affirmais-je avec un sourire mutin, resserrant mon étreinte autour d'elle. Du coin de l'œil, j'aperçois Erin qui nous observe de loin, le regard empli d'une jalousie à peine dissimulée. « Je crois que tu fais des jalouses... Quel est donc ton secret ? », soufflais-je à l'oreille de Cassia en désignant Erin d'un simple regard entendu. « Vous m’avez manqué, Mademoiselle Henderson... » murmurais-je avec une étincelle espiègle dans les yeux, profitant pleinement de ces précieux instants à ses côtés.
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Cassia Henderson
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Quatorze heures. Dans une salle d’examen, j’attendais patiemment qu’Anna vienne me rejoindre. Je lui avais demandé de venir me rejoindre ici, rapidement entre deux soins, car j’avais un service à lui demander. Je devais faire une prise de sang, j’avais essayé de me la faire moi même mais je n’avais pas réussis à me concentrer correctement pour que ce soit une réussite. La porte de la petite salle s’ouvre, Anna est là. « Je suis là... Alors, pourquoi tant de mystères ? » me questionne ma collègue et amie. « Il faudrait que je fasse une prise de sang sauf que… je n’ai pas réussie à la faire seule. Tu peux t’en occuper s’il te plait? » Bien évidemment, Anne est surprise par ma demande « Oui bien sûr… mais pourquoi cette prise de sang ? Est-ce que tout va bien ? » me questionne t-elle tout en prenant le matériel dont elle allait avoir besoin. « Oui, oui... » dis-je simplement en fuyant des explications mais aussi son regard. Je m’installe alors sur la table, remontant la manche de mon t-shirt et laisse faire Anna en qui j’avais une confiance aveugle. Une fois la prise de sang faite, elle place le tube dans un sachet afin qu’on puisse le déposer un laboratoire. « Et qu’est-ce qui est recherché exactement dans cette prise de sang ? Cassia, tu sais que tu peux tous me dire... » dit-elle curieuse mais aussi soucieuse. Mon regard se pose sur Anna, j’hésite mais finalement je décide d’être honnête avec elle « Je… je veux vérifier mon taux d’HCG... » sa réaction ne se fait pas attendre « Quoi !? Tu es enceinte ? » me demande Anna plus que surprise. « Chut… Si tu pouvais être plus discrète...Et non, enfin je n’en sais rien… J’ai du retard, d’où cette prise de sang... » Anna semble surprise par cette annonce « Un retard important ? Et je croyais que tu m’avais dit que vous vous protégiez toujours... » Elle était aussi perplexe que moi « Presque huit jours. Et ça n'arrive jamais... Et oui on le fait mais s’est arrivé qu’il y ait un incident, une fois ou deux... » avouai-je alors à la jeune femme. Je me redresse pour me lever et prends alors le contenu dans lequel se trouvait le tube de sang « Merci beaucoup Anna et… si tu pouvais garder cela pour toi... » Je ne doutais pas d’Anna mais je préférais lui dire de vive voix de ne rien dire à personne quand même. « Bien sûr, tu me connais... » Et sur ces mots, je descends rapidement au laboratoire afin d’y déposer des échantillons à analyser dont le mien. L’analyse d’une prise de sang était rapide, je devrais avoir les résultats ce soir.
C’est au commencement du crépuscule qu’Anna et moi passions les portes automatiques du hall d’entrée de l’hôpital pour nous rendre sur le parking ou Jay et Milo était censé venir nous rejoindre. J’étais ravie d’avoir terminé cette longue journée de travail mais tellement angoissée à l’idée de voir Milo partir à Londres pour deux semaines dans moins de vingt quatre heures. Tout comme j’étais angoissée par l’attendre des résultats de la prise de sang. Ce retard m’inquiétait beaucoup. Je tentais de me conforter toute seule en me disant que bien qu’il y ait eu quelques incidents la probabilité pour que je sois tombée enceinte soit très faible. Et d’un autre côté, j’étais réglé comme du papier à musique. Un retard comme celui-ci cela faisait des années et des années que je n’en avais pas eu. Cela m’avait travaillé toute la semaine, j’en avais même perdu le sommeil la nuit dernière. Nous nous dirigeons donc vers Jay et Milo. Anna se jette dans les bras de Jay et rit aux éclats. Je viens de mon côté venir embrasser Milo tendrement. Une discussion légère et amicale s’installe alors entre nous quatre. Anna me parle, sa voix est enjouée mais je devais bien avouer que je n’avais pas tout écouté, perdue un peu dans mes pensées. Je m’attarde alors sur ses derniers mots ou plutôt sa dernière question « H’m… on se le demande... » dis-je pour plaisanter un peu quant à ce que nous deviendrons sans les hommes, ou plutôt sans nos hommes. Je salue chaleureusement Anna et Jay avant qu’ils ne montent tous les deux dans la voiture pour rentrer.
A présent seuls avec Milo, je n’avais qu’une hâte : rentrer. La jeune homme constate ma fatigue et me demande si tout va bien « Oui oui ça va. » dis-je en lui adressant un léger sourire rassurant. Puis Milo vient me proposer alors deux programmes pour la soirée tout en venant passer un bras autour de ma taille « Si cela ne te dérange pas, je préférerai que l’on rentre. J’ai surtout envie d’une douche bien chaude et d’avoir un peu de calme et de tranquillité, et de profiter des derniers instants avant ton départ... » Tout cela était bien évidemment vrai, en plus de ces éléments s’ajoutait le fait que je n’avais pas spécialement faim et que j’attendais un appel téléphonique pour avoir les résultats de ma prise de sang. Milo se met ensuite à plaisanter un peu en évoquant son quota de baisers qui n’était pas atteint. Je souris et je laisse resserrer son étreinte sur moi « Vous êtes bien exigeant monsieur Davis... » dis-je pour plaisanter un peu avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres. Puis Milo me fait subtilement remarqué que Erin nous observe. « Je n’ai pas de secret, c’est toi l’objet de sa convoitise... ». Je préfère détourner le regard et ne pas m’occuper d’elle, j’avais déjà assez de choses en tête. « Tu m’as manqué aussi... ». Je dépose un furtif baiser sur ses lèvres avant de prendre le chemin de ma voiture. Nous montons rapidement dans l’habitacle du véhicule afin de rentrer à l’appartement. « Et toi, ta journée ? Ta partie de tennis avec Jay s’est bien passée ? » demandai-je pour faire un peu la conversation.
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La fatigue de la longue journée se lit aisément sur les traits tirés de Cassia. Son regard semble perdu dans des pensées lointaines. Je ne suis pas surpris qu'elle préfère rentrer plutôt que de sortir au restaurant. Après des heures bien remplies, tout ce dont elle a besoin est une douche brûlante pour se délasser et un moment de quiétude en ma compagnie. Ses lèvres se posent sur les miennes dans un baiser tendre, comme pour répondre à ma taquinerie sur mon manque de quota de baisers dans la journée. Un sourire mutin naît sur mon visage à ce contact délicieusement familier. Je suis heureux de retrouver Cassia avant mon prochain départ pour Londres. La distance imposée par nos vies respectives nous est certes familière, mais elle n'en reste pas moins difficile à gérer. Une pointe de nostalgie et de tristesse m'étreint à la perspective de cette nouvelle séparation. Sa réplique au sujet d'Erin et de son regard jaloux me fait sourire avec une nuance d'amusement. « C'est toi qu'elle convoite. Tu as réussi là où elle a échoué. Elle donnerait n'importe quoi pour être à ta place... » déclarais-je dans un murmure complice avant que nous ne montions dans sa voiture.
Cassia reste silencieuse un moment, la lueur malicieuse dans ses yeux pétillants trahissant les rouages actifs de ses pensées suite à ma remarque précédente. Cependant, elle choisit de rompre ce silence en pivotant légèrement vers moi, sa curiosité piquée par un autre sujet. « Ta partie de tennis avec Jay s’est bien passée ? » me demande-t-elle avec un sourire en coin. Je ris légèrement en me remémorant la scène sur le court. « Oh, tu sais, Anna risque de ne pas être très heureuse ces prochains jours... J'ai vraiment fait courir Jay dans tous les sens. À un moment, il m’a même confié, essoufflé, qu’il serait sûrement trop fatigué pour satisfaire ses soirées romantiques ! » répondis-je, tout en gardant mes yeux sur la route. Heureusement, les rues de Fall River sont presque désertes à cette heure, ce qui rend ma conduite plus relaxante. Je tourne la tête vers Cassia, une lueur d'inquiétude dans mon regard. « Et toi ? Comment tu te sens ? Tu m’as l’air vraiment épuisé... » lui demandais-je, glissant ma main dans la sienne pour y chercher un peu de chaleur. Ses mains sont fraîches, un contraste agréable avec la tiédeur du soir. Au prochain feu rouge, je profite de l’opportunité pour lui lancer un regard empreint de curiosité et de tendresse. Le feu passe au vert, mais je m'attarde encore un instant « Tu sais, ce soir, j’ai comme l’impression que ce n’est pas seulement Anna qui va manquer de câlins... » dis-je, un sourire taquin étirant mes lèvres.
Le trajet retour se déroule dans un calme presque pesant, une quiétude inhabituelle qui semble suspendre le temps autour de nous. Peut-être est-ce l'effet annonciateur de mon imminent départ pour Londres. Même si ce n’est que pour quelques semaines, l'absence s’annonce longue et sûrement pénible. Habituellement, malgré nos emplois du temps surchargés, nous réussissons à nous retrouver chaque week-end. Mais cette fois, les prochaines semaines s'annoncent particulièrement compliquées. Une fois arrivés à son appartement, la porte à peine refermée, je me déchausse avec un soupir qui semble porter le poids de la journée. Je sens la sueur qui colle désagréablement à mon tee-shirt, témoignage des heures écoulées dans une activité frénétique. Cependant, je sais que Cassia a encore plus besoin de se relaxer que moi, mon propre inconfort peut attendre. Avec un geste de tête vers la salle de bain, je lui propose, « Je te laisse l’honneur de la douche en premier ! » tout en retirant mon tee-shirt humide. « Ce soir, je m’occupe de tout. Tu n’as qu’à te détendre et te reposer. » Je m’efforce de mettre dans ma voix toute la tendresse et le soin que je ressens pour elle, voulant la rassurer et lui montrer mon soutien avant de partir. Je ne serai pas là pour les trois prochaines semaines, une pensée qui m'alourdit le cœur. Je veux m’assurer qu'elle se sente choyée et sereine avant mon départ. « Tu as bien mérité un peu de tranquillité, après ces derniers jours », je poursuis, en ramassant les vêtements éparpillés et en préparant le dîner, tout en laissant Cassia profiter d'un moment de solitude réparatrice sous l'eau chaude de la douche. C’est une petite façon pour moi de prolonger ma présence, même en mon absence.
Tandis que je m'affaire en cuisine, préparant un dîner léger et sans prétention pour ménager l'état de fatigue de Cassia, mon téléphone émet plusieurs alertes consécutives. Il s'agit de e-mails de ma compagnie aérienne, me mettant au courant du programme chargé des prochaines semaines. Je parcours rapidement les messages, un soupir profond s'échappant de mes lèvres. L'ampleur du décalage horaire entre nos destinations va compliquer sérieusement nos possibilités de communication. Le poids de cette réalité m'accable ; je n'ai vraiment pas le cœur à partager cette nouvelle avec Cassia ce soir. Mais alors que je balaye ces pensées moroses, un autre e-mail attire mon attention, aggravant encore ma frustration. Il semble qu'il y ait une pénurie de chambres dans l'hôtel prévu pour notre séjour. La note indique que certains d'entre nous devront partager leur chambre. Cette perspective me fait râler de mécontentement. Je déteste l'idée d'être forcé de cohabiter avec un collègue; cela perturbe mon besoin d'espace personnel après de longues journées. Je marmonne dans ma barbe en coupant des légumes, « J’espère vraiment ne pas devoir partager ma chambre avec Lou... » Lou a la réputation d'être particulièrement désordonnée et bruyante, sans compter les récents événements, ce qui serait un véritable cauchemar pour moi. J'espère de tout cœur éviter cette situation. Tout en réfléchissant à ces complications logistiques, je m'efforce de garder un front serein pour ne pas inquiéter Cassia avec mes propres soucis. Après tout, ce soir est censé être un moment de détente pour elle, pas une soirée emplie de stress et d'anxiété.
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Voyant que Erin nous observait au loin, je décide de ne pas trop nous attarder sur le parking mais plutôt de prendre le chemin de l’appartement rapidement. Tout naturellement, Milo se met au volant et ce n’est sans doute pas plus mal vu mon état de fatigue et d’inquiétude. Un léger silence s’installe, un silence que je décide de briser en demandant à Milo s’il avait passé une bonne journée et un bon moment avec Jay lors de leur partie de tennis. Son petit récit me fait malgré tout sourire. Apparemment tous les deux s’étaient bien amusé et Milo n’avait pas ménagé Jay. « Oh, pauvre Anna… Je l’imagine déjà ronchonner lundi... » dis-je pour tenter de plaisanter un peu à mon tour vis à vis de la potentielle frustration qu’elle subira ce week-end. Mon regard reste vaguement égaré sur la route qui se trouvait devant moi. Milo me demande à nouveau comment je me sentais, précisant que j’avais vraiment l’air épuisée. « Je t’ai dis que ça allait… Ne t’inquiète pas. » Sa main vient trouver la mienne, ce doux contact me fait frissonner de bien être, pour autant il n’apaise pas mes angoisses. « Ai-je vraiment une si mauvaise mine que cela… ? » demandai-je dans une question rhétorique afin de plaisanter un peu. Vaine tentative à mon avis. Puis lorsque Milo reprend la parole pour me faire remarquer sur ce soir ce n’est pas seulement Anna qui allait manquer de câlin, mon regard se pose furtivement sur lui. Que répondre ? J’hésite, je suis perplexe. La fatigue ne fait qu’accentuer mon hésitation et je me perds dans mes songes. Alors pour toute réponse je lui adresse simplement un léger sourire en espérant que cela le rassure, le conforte.
Dès que nous passons le pas de la porte, je me délaisse de mes chaussures, de ma veste et de mon sac à main. J’attrape rapidement mon téléphone portable afin de réactualiser mes mails pour vérifier si je n’avais pas reçu les résultats de la prise de sang. J’aurais déjà dû les recevoir normalement. Milo m’annonce vouloir me laisser prendre la douche en premier. Il retire son t-shirt, avant de m’indiquer que ce soir il s’occupait de tout afin que je puisse me détendre et me reposer. Me détendre ? Alors que j’étais peut-être enceinte et que je n’avais aucune idée de comment le lui dire ? Alors que Milo partait pour Londres dans moins de quarante huit heures ? Impossible. « Merci beaucoup... » dis-je en lui adressant un vague sourire « Je fais vite, comme ça tu pourras y aller à ton tour... » Il devait aussi en rêver de cette douche après cette partie endiablée de tennis avec Jay. Je ne m’attarde pas plus longtemps, je vais chercher une tenue décontractée pour le reste de la soirée avant de filer à la salle de bain et de me glisser sous la douche. Bien que l’eau chaude me faisait beaucoup de bien je ne pouvais m’empêcher de penser aux résultats de ma prise de sang. La maternité ne m’avait jamais fait peur mais là rien n’était prévu, et entre Milo et moi c’était encore tout récent. Nous n’avions toujours pas défini notre relation d’ailleurs. Alors avoir un enfant maintenant, c’était clairement prématuré. Une fois sortis de la douche je me sèche rapidement avant de m’habiller. Je profite encore d’être seule pour vérifier mes mails avec rigueur, même dans les courriers indésirables, sait-on jamais. Mais aucun mail du laboratoire. Je râle un peu avant de sortir de la salle de bain. Je pose mon téléphone sur la table du salon et retrouve Milo dans le coin cuisine. « Je peux prendre la suite si tu veux pendant que tu vas prendre ta douche... » dis-je en me postant à côté de lui, attrapant un couteau afin de continuer la découpe des quelques légumes préalablement épluchés.
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Les questions de Cassia sur son apparence me surprennent presque. « Est-ce que j'ai vraiment une si mauvaise mine ? » me demande-t-elle avec une pointe d'inquiétude dans la voix. À vrai dire, elle semble ne pas s'être vue dans un miroir depuis un certain temps. Il est évident qu'elle est fatiguée, ses yeux cernés et son teint pâle témoignent d'un épuisement profond, peut-être même d'une préoccupation qui va au-delà de la simple fatigue physique. J'espère sincèrement qu'une bonne nuit de sommeil pourra lui redonner des couleurs ; néanmoins, je choisis de ne pas commenter davantage sur son état actuel. Après tout, je ne veux pas risquer de la blesser si elle traverse une période particulièrement sensible.
Pendant que Cassia se réfugie dans la salle de bain pour une douche revigorante, je prends les rênes dans la cuisine. Ma propre semaine a été éreintante, mais je puise dans mes dernières réserves d'énergie pour elle. La voir ainsi, si manifestement accablée, me renforce dans ma décision de m'occuper de tout ce soir. Ce serait inhumain de lui demander la moindre tâche dans son état. Lorsqu'elle rejoint enfin la cuisine, fraîchement douchée mais encore fragile, elle prend un couteau pour aider. Son geste me fait lancer en plaisantant, un peu pour détendre l'atmosphère : « Euh… Si tu veux me tuer, il y a des manières plus discrètes. Tu pourrais aussi juste me dire que tu veux tout arrêter, ça serait moins radical que de me découper en petits morceaux. » Je lui adresse un sourire taquin, soulagé de la voir s'attaquer aux légumes plutôt qu'à autre chose. « Laisse ça, je m'occupe de tout. Allonge-toi un peu, repose-toi. Je prendrai ma douche plus tard, une fois que tout sera sur le feu. » Je m'approche doucement pour lui retirer le couteau des mains, insistant pour qu'elle se prenne un moment de repos. Mon ton est ferme mais empreint de douceur, cherchant à la rassurer sur le fait que ce soir, elle n'a besoin de s'occuper de rien. Je veux que Cassia se sente choyée et protégée, surtout à la veille de mon départ prolongé.
Après avoir soigneusement mis le dîner à cuire, j'inspecte la cuisine pour m'assurer que tout est en ordre et que rien ne débordera pendant mon absence. Les arômes des légumes et des herbes fraîchement cuisinés commencent à emplir l'air, créant une atmosphère accueillante et chaleureuse. Satisfait que tout est sous contrôle, je décide qu'il est temps pour moi de prendre une douche rapide. Je me dirige vers la salle de bain, fatigué mais content d'avoir pu prendre soin de Cassia comme elle le mérite. L'eau chaude de la douche est une bénédiction, me lavant non seulement de la sueur et de la fatigue de la journée mais aussi apaisant mes muscles tendus. Je laisse l'eau couler un peu plus longtemps que prévu, profitant de ce moment de solitude pour réfléchir aux semaines à venir, loin de Cassia. Une fois rafraîchi et revigoré, j'enfile une tenue confortable et retourne à la cuisine. Juste à temps, le minuteur sonne pour annoncer que le dîner est prêt. Je vérifie rapidement les plats : le poulet est doré à la perfection et les légumes sont tendres mais croquants, exactement comme nous les aimons. « Cassia, tout est prêt ! » j'appelle, en espérant que l'odeur alléchante ait atteint ses narines et l'invite à nous rejoindre à table. Je dresse rapidement les assiettes, mettant en valeur la nourriture colorée et appétissante. En disposant les couverts et les verres, je jette un dernier coup d'œil à la disposition, satisfait de mon effort pour rendre ce dernier dîner ensemble spécial. Je prends une profonde inspiration, espérant que la soirée se déroulera aussi paisiblement que prévu, un beau moment de calme avant la tempête de mon départ.
Le silence qui enveloppe l'appartement est presque palpable alors que je termine de mettre le dîner en place. Étrangement, aucun bruit ne provient des autres pièces, ce qui est inhabituel, surtout avec Cassia généralement si présente. Une pensée me traverse l'esprit : et si elle s'était endormie ? Après tout, elle était extrêmement fatiguée ce soir, et il ne serait pas surprenant qu'elle ait succombé au sommeil, épuisée par les émotions et les activités de la journée. Poussé par cette possibilité, je décide de vérifier par moi-même. Si Cassia s’est vraiment laissée emporter par le sommeil, je ne voudrais pas la réveiller brusquement. Avec des pas légers et mesurés, je me dirige vers la chambre, attentif à ne faire aucun bruit qui pourrait perturber sa tranquillité. Je pousse doucement la porte, laissant le faible éclairage du couloir se frayer un chemin dans l'obscurité de la chambre.
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Dernière édition par Milo Davis le Dim 14 Avr 2024 - 17:23, édité 1 fois
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Après avoir vérifié l’ensemble de ma boite mail à la recherche désespéré d’un mail du laboratoire me transmettant les résultats de ma prise de sang et après avoir vérifié que la sonnerie de mon appareil téléphonique était bien activée, je décide de sortir de la salle de bain. Je rejoins Milo qui était en train de préparer le dîner. Je viens me poster à ses côté lui proposant de prendre la suite pour qu’il puisse prendre une douche bien méritée à son tour. Je sors un couteau afin de l’aider à découper les légumes qu’il avait déjà épluché. Milo plaisante alors sur le fait de me voir sortir un couteau. Mon regard se pose sur lui puis sur le couteau. Un léger sourire se dessine malgré tout sur mes lèvres. Mais dans le fond ce qu’il venait de me dire m’interrogea sur la suite des élèvements. Et si l’analyse de sang s’avérait être positive ? Que se passerait-il ensuite ? Est-ce que Milo accepterait la situation ou est-ce qu’il préférerait tout arrêter ? Rien qu’à cette idée je sens une immense vague d’angoisse s’emparer de moi. Alors quand Milo suggère que j’aille me reposer un peu et qu’il voulait continuer à s’occuper du dîner je n’ai pas la force de protester « D’accord... » dis-je simplement alors que Milo me retire doucement le couteau des mains, gestes qui scelle ses paroles. Je le laisse donc terminer de préparer le dîner. Je prends mon téléphone avec moi et décide d’aller m’allonger un peu dans la chambre, réactualisant toujours et encore mon application d’e-mails.
Sans m’en rendre compte, allongée sur le lit, mes yeux s’étaient petit à petit fermés tout seuls me faisant ainsi rejoindre beaucoup plus tôt que prévu les bras de Morphée. C’est la sonnerie de mon téléphone portable qui me sort de mon sommeil. Surprise je me relève brusquement à la recherche de l’appareil. Dans un mouvement sans nul doute un peu trop brutal, je fais tomber mon livre de chevet ainsi que la petite lampe qui se trouvait juste à côté en voulant attraper mon téléphone. Rien de grave, aucune casse. Je saisis alors l’appareil et reconnaît le numéro je décroche sans plus attendre « Allo !? » C’était une collègue qui travaillait au laboratoire de l’hôpital. Elle commence par s’excuser de me déranger en soirée avant de m’annoncer qu’il faudrait recommencer la prise de sang « Quoi !? Et pour quoi exactement ? » demandai-je surprise, mais aussi énervée. Je m’attendais à ce qu’on m’annonce les résultats pas à ce qu’on m’annonce de devoir tout recommencer. Ma collègue m’informe qu’il y avait eu un incident et que le tube qui contenait mon sang était tombé à terre. « Super… Et si demain... » J’allais proposer de revenir demain à la première heure mais ma collègue m’annonce que cela ne sera pas possible « Seulement lundi matin ? » Ma collègue s’excuse à nouveau avant de raccrocher. Je laisse alors un long soupire de désarroi s'échapper de ma bouche.
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Je jette un coup d'œil dans la chambre peu éclairée, mes yeux s'habituent progressivement et la vue qui m'accueille emplit mon cœur d'une chaleur tendre. Cassia dort effectivement, sa poitrine se soulève et s'abaisse dans le rythme paisible d'un sommeil profond. Elle a l'air sereine, une expression douce lissant les plis habituels d'inquiétude de son front. Il est clair qu'elle avait désespérément besoin de ce repos. Je me déplace silencieusement à travers la chambre, tire doucement la couette sur elle et éteins sa lampe de chevet. C'est une couverture légère et confortable que nous utilisons souvent lors des nuits plus fraîches, et je la borde autour d'elle pour la protéger du froid de la soirée. En me penchant, je dépose un baiser doux sur son front, un message silencieux d'amour et de protection. Je reste un moment, l'observant, ressentant un mélange d'émotions qui tourbillonnent en moi — affection, inquiétude et une touche poignante de tristesse sachant que je serai bientôt loin. Résolu à ne pas perturber son sommeil paisible, je décide de quitter la chambre aussi silencieusement que j'y suis entré. Le dîner peut attendre un peu plus longtemps ; en ce moment, le repos de Cassia est plus important. Je me fais une note mentale de mettre de côté un peu de nourriture pour elle au cas où elle aurait faim plus tard, et avec un dernier regard sur son visage paisible, je ferme doucement la porte, enveloppé par le son doux de sa respiration régulière et la nuit tranquille qui nous entoure.
Alors que Cassia repose paisiblement, je me retrouve seul dans la cuisine, errant d'un coin à l'autre sans réel appétit. Toutefois, un vague grignotage m'occupe : je picore deux ou trois petites choses ici et là, rien qui ne soit vraiment nourrissant. Mais en ouvrant le réfrigérateur, je tombe nez à nez avec un alléchant morceau de fromage. En me remémorant la partie de tennis épuisante avec Jay plus tôt dans la journée, je réalise que celle-ci a coupé mon appétit de manière significative. Cependant, presque sans y penser, je me retrouve à finir la bûche de chèvre, m'adonnant à ce plaisir simple avec une sorte de distraction mélancolique. Après ce petit assaut sur le fromage, j'ouvre de nouveau le réfrigérateur, cette fois avec une pensée pragmatique : il faut absolument que je fasse les courses avant mon départ. Cassia, vue son épuisement aujourd'hui, n'aura probablement ni le temps ni l'envie de s'en charger. L'idée de la laisser sans provisions me pèse. Je me dis que remplir le réfrigérateur et même préparer quelques plats à congeler pour elle pourrait grandement lui faciliter la vie pendant mon absence. Ce serait une petite façon de continuer à prendre soin d'elle, même à des milliers de kilomètres de distance. Le sentiment que mon voyage à Londres semble interminable m'envahit soudain. Bien sûr, en termes réels, ce ne sont que quelques semaines, mais pour nous qui sommes habitués à partager notre quotidien, chaque jour sans l'autre peut sembler une éternité. Je souris à cette pensée, me disant que même le Maître du Temps trouverait notre perception exagérée, mais pour Cassia et moi, ces moments passés ensemble sont notre véritable mesure du temps. Avec ces réflexions en tête, je décide de mettre en place un plan concret : demain, je me lèverai tôt pour aller au marché. Je choisirai des ingrédients frais pour concocter quelques-uns de ses plats préférés que je laisserai au congélateur, bien étiquetés. Ce sera ma façon de lui dire que je pense à elle, et peut-être, à ma manière, de ralentir un peu les aiguilles de cette horloge qui nous sépare trop souvent.
Assis à la table de la cuisine, je me retrouve distraitement à feuilleter un prospectus publicitaire. Les pages regorgent de couleurs vives et d’offres alléchantes, mais c’est un questionnaire inattendu sur l'une des pages qui attire mon attention. « Voulez-vous des enfants ? » lit-on en gros caractères. Pour passer le temps, je décide de jouer le jeu, cochant les réponses à demi-amusé, à demi-curieux de ce que le résultat pourrait révéler sur moi. Sans grande surprise, le verdict tombe : « non ». Je n'ai jamais eu un désir ardent de paternité, et il semble que ce sentiment ne changera pas de sitôt, du moins je l'espère. Alors que je m'apprête à tourner la page, la voix de Cassia s'élève depuis la chambre, tranchant le silence de l'appartement et me ramenant brusquement à la réalité. Son ton semble teinté d'une urgence voilée, un frisson traverse mon échine. Laisser de côté le prospectus, je me précipite vers sa chambre, le cœur battant d'inquiétude.
En entrant, je la trouve à demi-assise dans son lit, les couvertures en désordre autour d'elle, son expression égarée difficile à déchiffrer. La lueur de la lampe de chevet à même le sol jette des ombres inquiétantes sur son visage, accentuant son air perturbé. Il semble qu'elle ait été prise au piège d'un cauchemar. Avec prudence, je m'approche et m'assois au pied du lit, mes yeux scrutant les siens pour y déceler un signe quelconque de ce qui pourrait l'avoir tant bouleversée. Je glisse mes bras autour d'elle dans un geste de réconfort, attirant doucement sa tête contre mon torse. « C’est fini, Cassia. Ce n’est qu’un cauchemar, juste un mauvais rêve… » je murmure, essayant de la rassurer, ma voix basse et calme. Je dépose un baiser sur son front, espérant que le contact de mes lèvres puisse l'apaiser et éloigner les vestiges de son angoisse nocturne.
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Ma collègue venait de raccrocher, je pose le téléphone portable. Par réflexe je regarde l’heure. Je m’étais assoupie presque quarante-cinq minutes. L’envie de courir mettre mes chaussures et d’enfiler ma veste afin de trouver une pharmacie pour acheter un test de grossesse me vient tout de suite à l’esprit. Malheureusement vue l’heure tardive, ces commerces n’étaient plus ouverts. J’allais donc devoir attendre, encore. A moitié assise dans le lit, les couvertures autour complètement débordées par mon réveil brutal, je laisse échapper un long soupire alors que l’une de mes mains passe dans mes cheveux. La porte de la chambre s’ouvre et Milo apparaît. Le jeune homme s’assoit au bord du lit, son regard se pose sur le mien mais il m’est très difficile de ne pas détourner le regard. Les bras de Milo viennent s’enrouler autour de moi dans un geste qui se veut réconfortant et qui m’incite à venir poser mon visage contre son torse. Et alors que je m’attendais à ce que Milo me demande ce qui se passait, pensant qu’il m’avait entendu parler au téléphone je me rends compte qu’il n’en n’est absolument rien. Le jeune homme pensait que je venais de faire un cauchemar. Impossible de savoir si dans le fond j’étais soulagée ou non de se fourvoiement. Le contact de ses lèvres sur mon front est doux, léger. Je ferme les yeux un court instant « Un cauchemar oui... » répétai-je dans un léger murmure. Sauf que nous ne pensions pas du tout à la même chose. Milo pensait que j’avais simplement eu un réveil brutal à cause d’un mauvais rêve alors que moi je faisais explicitement référence à la situation dans laquelle je me trouvais en ce moment même. Je rouvre les yeux rapidement et me redresse « Je… je suis désolée je ne pensais pas que j’allais m’endormir. Je m’étais simplement allongée et… je n’ai rien vu venir... » Je passe furtivement mes mains sur mon visage. Le réveil avait été assez abrupt, pas très agréable donc. Mon regard se pose sur Milo. L’envie de tout lui raconter me brûlait les lèvres mais je craignais clairement sa réaction face à la situation. C’est pour cela que j’avais voulu faire une prise de sang avant de lui dire quoi que ce soit. Mais ce soir, malgré tous mes efforts, j’étais comme prise au piège. « Tu veux peut-être qu’on aille dîner, après tout on a dit qu’on voulait profiter de chaque instant ce week-end... » proposai-je finalement au lieu de lui parler de ce qui me pesait tant sur le cœur.
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Je me sens étrangement soulagé en comprenant qu'il ne s'agissait que d'un cauchemar, mais je reste conscient de l'effet perturbateur qu'il a eu sur Cassia. Tandis que nous restons blottis l'un contre l'autre, je la laisse doucement reprendre ses esprits, en écoutant son souffle se stabiliser. De temps en temps, je caresse doucement son dos dans un geste apaisant, mais je remarque qu'elle se redresse un peu, comme si elle tentait de s'échapper de l'emprise de son rêve troublant. J'aimerais pouvoir lire dans ses pensées, décrypter ce qui la tourmente tant, mais le mystère de son cauchemar reste entier. Elle semble vraiment secouée, et je m'efforce de la calmer en la serrant dans mes bras, déposant de tendres baisers sur son front. À l'intérieur, une question me taraude : comment va-t-elle gérer mon absence prochaine ? Soudain, elle murmure une excuse pour s'être endormie, sa voix brisée par la fatigue. Comment pourrais-je lui en vouloir après une telle nuit ? « Comme tu veux… Si tu as faim, je peux tout réchauffer, ou sinon je te prépare autre chose ? » je propose, ma voix empreinte de douceur. Instinctivement, ma main se pose sur son front, vérifiant qu'elle n'ait pas de fièvre – un geste de soin que j'ai appris à intégrer dans ces moments de vulnérabilité. « Je vais te préparer une bonne tasse de thé chaude. Et nous verrons ensuite pour le repas si tu as faim, d'accord ? Ce qui compte à mes yeux, c'est de pouvoir passer du temps ensemble, juste tous les deux, » je continue, mettant l'accent sur « tous les deux ». C'est notre soirée, sans interruptions comme celles de Lou qui a l'habitude de débarquer à l'improviste sous un quelconque prétexte. Ou pire encore… Elle pourrait être perturbée par les cris d’un bébé. « Tu me rejoins dans quelques minutes ? Repose-toi encore un peu… Je te sens vraiment exténuée, » je murmure, en déposant un baiser tendre sur ses lèvres. En me dirigeant vers la cuisine pour préparer le thé, je réfléchis à la manière dont je peux rendre cette soirée la plus douce et réconfortante possible pour elle, pour nous deux. La douceur du thé, l'arôme enveloppant et apaisant, semble être le remède parfait pour commencer.
Tandis que je prépare méticuleusement une tasse de thé chaud pour Cassia, mon esprit s'égare, assailli par une multitude de questions. L'une des plus pressantes concerne ma prochaine absence – une préoccupation récurrente étant donné ma carrière de pilote sur des vols long-courriers. J'apprécie ces voyages car ils me permettent non seulement de satisfaire ma soif d'aventure en explorant divers pays, mais aussi parce qu'ils sont financièrement plus avantageux que les courts-courriers. Pendant que l'eau frémit, je reprends la lecture du prospectus publicitaire posé sur le comptoir, mes yeux glissant de nouveau sur le questionnaire qui m'avait amusé plus tôt. « Voulez-vous des enfants ? » La question résonne étrangement dans le calme de la cuisine, m'incitant à réfléchir sur ce que l'avenir nous réserve, à Cassia et à moi. Juste au moment où le thé est prêt, j’aperçois la silhouette de Cassia qui s’approche doucement de la cuisine. Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je place sa tasse sur la table. « C’est brûlant, » je la préviens avec douceur, avant de me glisser derrière elle et d'enrouler mes bras autour de sa taille. « Promis, cette nuit, tu pourras t'endormir dans mes bras, » je murmure près de son oreille, espérant apaiser d'avance les ombres de son cauchemar précédent. Pour alléger l'atmosphère et peut-être la faire sourire, je lance sur un ton léger : « Si tu veux me parler de ce cauchemar, je suis là. Tu as rêvé de Lou ou d’Erin ? » Mon rire est discret, tentant d’ajouter une note d'humour dans la conversation pour la détendre. Je dépose un baiser affectueux dans le creux de son cou, signe de ma présence rassurante. Je reste là un moment, la tenant contre moi, profitant de ce simple contact pour lui transmettre tout le soutien et l'amour que je ressens.
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Sur le moment, tellement déçue et angoissée par l’appel de ma collègue qui travaillait au laboratoire de l’hôpital, j’ai bien faillit tout dire à Milo. Je savais que de lui parler me ferait le plus grand bien, que cela m’apaiserait. Mais j’avais pleinement conscience que le mettre dans la confidence l’inquiéterait à son tour. D’autant plus que ce soir, nous n’avions à présent aucun moyen d’être fixé sur cette potentielle grossesse. Décidé à changer de sujet et surtout à chasser cette angoisse, je propose à Milo que l’on aille dîner. Après tout il avait pris le temps de cuisiner, comme souvent ces derniers temps. Et puis nous nous étions mis d’accord pour profiter au maximum de ce week-end avant son départ pour Londres. Milo ne semble pas pressé de dîner. Il me propose même avant de manger quoi que ce soit de me préparer une tasse de thé, et de voir ensuite pour dîner. J'acquiesce d'un léger signe de tête tandis que Milo me conseille de me reposer encore quelques minutes avant de venir le rejoindre. Son baiser sur mes lèvres est une douceur face à la tempête intérieure qui fait rage au fond de moi. « D'accord... » dis-je simplement en le laissant se lever du lit pour quitter la chambre. J'essaie rapidement de mettre un peu d'ordre dans mon esprit. Je devais accepter le fait que je n'aurais pas de réponse ce soir quant à ce retard qui me tourmentait depuis des jours. La seule solution serait de filer demain matin à la première heure dans une pharmacie pour acheter un test de grossesse. Ces derniers sont en général très fiables, malgré tout j'avais préféré opter pour la prise de sang qui elle était fiable à cent pour cent. Finalement, au bout de quelques minutes je finis par me lever du lit pour me diriger vers la cuisine. Milo était en pleine préparation d'une tasse de thé, je m’assois donc sur une chaise tout en l'observant silencieusement. Il était si attentionné, si prévenant. Je sens soudainement à présent une immense mélancolie m'envahir en m'imaginant d'ores et déjà partir pour Londres.
Je sors de mes pensées lointaines quand Milo pose la tasse de thé sur la table en me prévenant que cette dernière était brûlante. « Merci beaucoup. » Ses bras passent autour de ma taille. Ce geste tendre habituellement apaisant est étrangement crispant ce soir. J'ai l'impression de trahir Milo en lui cachant la raison de mon état. Malgré tout je prends sur moi et lorsque la jeune homme me promets que cette nuit je pourrais l'endormir dans ses bras, un léger sourire apparaît malgré tout sur mon visage « Je l'espère bien... » Milo me propose ensuite, sans nul doute pour me soulager, de lui parler du mauvais rêve que j'avais fait. Il me demande même si l'objet de ce cauchemar avait été Lou ou Erin. « Non... Ni l'une, ni l'autre... » Mon regard se pose furtivement sur lui avant de se reposer sur ma tasse de thé « Ce n'était pas vraiment un cauchemar... Mon téléphone a sonné et... » Et quoi ? Comment lui expliquer ce qu'on m'avait dit au téléphone alors que je ne lui avais encore rien dit ? Impossible. « C'était juste un mauvais réveil... » Et sur ses mots je me lève de la chaise pour aller prendre une bouteille d'eau afin de refroidir légèrement le thé pour en boire quelques gorgées plus rapidement. Mon regard est immédiatement attiré par une sorte de prospectus avec un questionnaire dessus. Un questionnaire rempli. Pas par moi. « Tu aimes faire ce genre de questionnaire toi ? » dis-je un peu amusée. Je n'imaginais pas Milo adepte de ce genre de lecture, je l'imaginais encore moins croire ce que ce genre d'article pouvais prétendre. Puis mon regard se pose sur le titre du questionnaire. Et soudainement mon sourire s'efface. Mon teint blêmit sans doute. Quelle coïncidence. Ou savait-il quelque chose ? Non c'était impossible. « Voulez vous des enfants...? » Lisais-je à vous haute. Mon regard se pose sur les réponses et le résultats « Non ? » Sans m’en rendre compte j’avais lu à voix haute. Mon regard se pose alors sur Milo « Tu… tu ne veux pas d’enfants ? Je ne savais pas... » Cette révélation tombait plus que mal. Et outre cela, je suis étonnée de cette réponse. Il est vrai que plus jeune nous avions déjà longuement parlé de ce que nous voulions plus tard, enfin surtout moi. Milo, lui était toujours resté assez vague sur ce sujet. Je tentais de rester neutre dans le son de ma voix, mais tout au fond de moi je sentais l'émotion commencé à me submerger petit à petit.
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Le cauchemar qu'a subi Cassia semble avoir été particulièrement intense pour la laisser dans un état aussi perturbé. Assis à la table de la cuisine, je l'écoute attentivement alors qu'elle me révèle que son téléphone a soudainement sonné, la tirant brusquement de son sommeil. Instantanément, je fais le lien avec l'origine possible de son malaise. « Je vois… Cela m'arrive aussi lorsque j’ai mal réglé le volume de mon téléphone, » je réponds en essayant de minimiser l'incident, mes mains appuyées nonchalamment sur le dossier de la chaise pour projeter une certaine décontraction. « Heureusement qu'il ne s'agit que d’un mauvais rêve… » je répète, esquissant un sourire rassurant pour essayer de la calmer davantage. Je l’observe un moment, notant la manière dont elle se ressaisit peu à peu, reprenant une contenance normale. Elle se lève ensuite pour aller chercher une bouteille d'eau dans le réfrigérateur. C'est alors qu'elle tombe sur le prospectus publicitaire ouvert sur la table, où mes réponses au questionnaire sur la parentalité sont encore visibles, encerclées au stylo. À première vue, Cassia semble trouver cela amusant, un sourire se formant sur ses lèvres alors qu’elle lit mes choix. Cependant, son amusement s'atténue rapidement, remplacé par une curiosité teintée d'interrogations lorsqu'elle atteint la conclusion que j'avais cochée : un net « non » à la question de désirer des enfants. « Oh… Ce n’est rien, je l’ai rempli juste comme ça en grignotant tout à l’heure, il doit y avoir quelques traces de fromage dessus ! » je lance d'un ton léger et détaché, tentant de dédramatiser la situation. Je me tourne vers elle, essayant de lire ses expressions pour gager de ses réactions. J'espère que mon commentaire désinvolte suffira à alléger l'atmosphère, à transformer une possible source de tension en un moment de légèreté partagée.
Je regarde Cassia, qui parcourt attentivement le questionnaire. Sa voix se brise légèrement lorsqu'elle lit à voix haute, et une ombre de surprise passe sur son visage lorsqu'elle s'arrête sur mes réponses. « Tu... tu ne veux pas d'enfants ? Je ne savais pas... » Sa remarque pince mon cœur un instant. Il est vrai que, par le passé, lorsque nous étions plus jeunes, nous avions souvent discuté de nos aspirations futures - enfin, surtout Cassia. À cette époque, je me contentais de réponses évasives, évitant de m'engager ou de révéler trop clairement mes sentiments sur le sujet.
Mais aujourd'hui, notre relation a évolué ; elle s'est transformée en quelque chose de moins défini mais de profondément confortable. Depuis ce changement, nous n'avons jamais vraiment revisité la question des enfants. D'une certaine manière, pourquoi le ferions-nous ? La configuration actuelle de notre relation me convient parfaitement : libre pendant la semaine, retrouvailles le week-end. Cette semi-liberté me suffit. « Tu sais… La paternité, ce n’est pas vraiment pour moi, » je commence, tentant de maintenir un ton détaché, comme si cette affirmation était une simple constatation sans importance. « Je ne me vois pas devenir père, ni aujourd’hui, ni demain... Et puis, avec mon mode de vie, c’est simplement incompatible. Je suis tout le temps en déplacement. Une vie de famille, calme et posée, un chien, une maison, et des enfants…Ce n’est pas pour moi… » J'essaie de justifier mes sentiments avec logique, espérant que mon explication semblera raisonnable, voire inévitable. Pour illustrer davantage mon point de vue et peut-être détendre un peu l'atmosphère, je me lance dans une anecdote. « Cela me rappelle cette fille que je fréquentais... je ne me souviens plus de son prénom, mais je l'ai rencontrée en boîte de nuit. Tu te rappelles, tu étais même venu me chercher ce soir-là. » Je marque une pause, un sourire ironique flottant sur mes lèvres alors que je me remémore l'événement. « Un jour, elle m’a vraiment fait peur. Elle a eu du retard et... J'ai dû attendre pour savoir si elle était enceinte ou non. Heureusement, elle ne l'était pas… Après cet épisode, j'ai courageusement pris mes jambes à mon cou. » Ma voix est légère, presque badine, comme si cette histoire n'était qu'une parmi d'autres anecdotes amusantes que nous partageons parfois. En racontant cela, je tente de montrer à Cassia que mes réticences ne sont pas nouvelles ni spécifiques à notre relation, mais font partie intégrante de qui je suis.
Je me perds un instant dans mes souvenirs, rappelant nos conversations de jeunesse, où Cassia partageait ses rêves d'avenir avec enthousiasme. Elle parlait souvent de son désir d'avoir des enfants, de construire une famille. Cette évocation brusque me confronte douloureusement à la réalité de nos différences. Jusqu'à présent, je n'avais jamais vraiment mesuré à quel point nos visions de la vie pouvaient être divergentes. Cette prise de conscience me trouble profondément: pourrait-elle être la source d'une future séparation entre nous ? La pensée que nous pourrions nous éloigner l'un de l'autre parce que nous ne partageons pas les mêmes aspirations me serre le cœur. Je serais incontestablement attristé par une telle issue, mais je sais au fond de moi que je serais prêt à accepter n'importe quel sacrifice pour son bonheur. Cassia mérite tout ce qu'elle souhaite : une maison pleine de vie, un compagnon fidèle, des enfants joyeux...
Avec une pointe d'humour pour alléger l'atmosphère, je pose ma main sur son ventre et plaisante, « Tu as quelque chose à me dire à ce propos ? » Puis, je poursuis sur le même ton léger, « Hmm… Demain je vais te préparer une bonne salade ! » faisant allusion à une prétendue prise de poids qui n'existe pas. Mais rapidement, le sérieux reprend le dessus et je la fixe intensément, cherchant dans ses yeux une trace de ses pensées les plus profondes. « C’est une manière de me dire que tu souhaites que nous nous séparions ? Je sais que tu as toujours rêvé d’une vie que je ne pourrai jamais t’offrir… » Mon cœur bat un peu plus fort en prononçant ces mots, car je réalise que cette conversation pourrait marquer un tournant définitif dans notre relation. « Si tu préfères tout arrêter maintenant, avant que cela ne devienne trop douloureux pour l'un comme pour l'autre… » je lui propose, la voix empreinte de sérieux et de tristesse anticipée. Je suis pleinement conscient que sa réponse pourrait changer à jamais le cours de notre histoire commune. Je me tiens là, devant elle, vulnérable, attendant avec une anxiété palpable qu'elle partage ses sentiments, espérant encore qu'une solution puisse émerger de ce dialogue, une solution où nous pourrions peut-être, malgré tout, trouver un chemin à parcourir ensemble.
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Alors que je l'étais levée pour prendre une bouteille d'eau fraîche, mon regard s'était posé sur un questionnaire que Milo s'était apparemment amusé à remplir. Je souligne d'abord mon étonnement, à moitié amusée. Puis mon sourire disparaît soudainement en voyant le sujet du questionnaire ainsi que la réponse. Milo me répond d'un ton léger aïe ce n'était rien, qu'il l'avait rempli juste comme cela tout à l'heure en grignotant un peu. Mais pour moi, dans la situation actuelle, ce n'était pas rien. Alors je décide très explicitement de demander à Milo son avis sur les enfants. C'était le moment ou jamais et puis au vue de mon angoisse omniprésente les mots étaient sortis avec une aisance presque déconcertante. Le jeune homme est, comme toujours, très honnête avec moi, est m'avoue que la paternité ce n'était pas pour lui. Il ajoute en somme, qu'il ne se voyait pas vivre la petite vie familiale idéale. Je tombais un peu des nus, je devais bien l’avouer. Et Milo ne s’arrête pas en si bon chemin, il évoque une anecdote qui datait à présent de plusieurs années « Oui je m’en souviens... » dis-je d’une voix presque fébrile. Milo ne s’arrête donc pas en si bon chemin et me rappel cette petite frayeur qu’il avait eu quand la demoiselle dont il était question avait eu du retard. Cela n’avait été qu’une fausse alerte, mais suite à cette histoire Milo avait pris ses jambes à son cou. Et si il faisait pareil avec moi ? Rien que d’y penser je sens l’angoisse prendre le dessus, une vague de chaleur me submerge, mes jambes semblent devenir coton. Et comme si cela ne suffisait pas, Milo vient poser sa main sur mon ventre en me demandant si je n’avais pas quelque chose à lui dire à ce propos. Mon regard, stupéfait, se pose sur lui. L’instant d’une demi seconde j’imagine qu’il était au courant de tout. Mais il n’en était rien, il plaisantait. Une plaisanterie mal venue mais cela il n’en savait rien. Le jeune homme continue à plaisanter en m’annonçant que pour demain il me préparera une bonne salade. Sans attendre, je retire sa main de mon ventre « Arrête Milo, ce n’est pas amusant... » je m’écarte légèrement de lui et pose la bouteille d’eau sur la table. J’ouvre cette dernière puis la penche légèrement pour verser un peu d’eau dans le contenu de ma tasse mais mon geste est fébrile, ma main tremble. Je repose rapidement la bouteille pour éviter de renverser. Puis Milo semble retrouver son sérieux, mais cela n’arrange rien à l’angoisse, à l’inquiétude que j’éprouvais à cet instant. Il me questionne sur mon désir de continuer avec lui s toutefois il n’était pas en mesure de m’offrir la vie dont j’avais toujours rêvé. Mon regard, surpris et attristé, se ose sur lui « Tu … tu es en train de parler sérieusement là… ? » demandai-je perplexe. C’est maintenant que j’avais l’impression de faire un mauvais rêve.
Puis soudainement, mes jambes jusqu’à la fébriles peinent à me porter. J’ai chaud, mes jambes tremblent, j’ai la nausée. Je m’assois alors rapidement sur la chaise pour éviter une quelconque chute. L’épuisement mêlée à ce stress intense me faisait clairement perdre le contrôle, et mon corps réagissait. Je tente de reprendre mes esprits, mais je sens la nausée de plus en plus présente. Alors dans un élan, je me lève pour me diriger aux toilettes . Les crampes abdominales sans nul doute provoqué par cette angoisse intense me provoquaient alors une nausée incontrôlable. Une fois calmée, je sors rapidement des toilettes pour me diriger à la salle de bain, prenant le soin de fermer la porte à clé derrière moi. Je me dirige vers le lavabo afin de me rincer la bouche dans un premier temps puis de me brosser les dents. Je passe un peu d’eau fraîche sur mon visage pour essayer de me revigorer un peu, même si je sais pertinemment que cela n’arrangera en rien la situation.
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L'attitude de Cassia ce soir est déconcertante et ne ressemble en rien à celle que je connais. Il est rare de la voir aussi perturbée, si éloignée de son habituelle assurance. Lorsqu'elle retire délicatement mais fermement ma main de son ventre, je ne peux cacher ma surprise. Mes yeux trahissent mon étonnement alors que je la regarde verser lentement de l'eau dans sa tasse de thé, visiblement pour en accélérer le refroidissement. Sa voix, lorsqu'elle s'adresse à moi, est empreinte d'une gravité qui me fait frémir d'inquiétude. « Tu … tu es en train de parler sérieusement là… ? » Sa question me prend de court, chargée d'une intensité qui semble puiser dans des profondeurs d'émotion que je n'avais pas anticipées. Avant même que j'aie la chance de formuler une réponse, ou même de rassembler mes pensées suffisamment pour offrir une réplique cohérente, elle se lève brusquement.
Je la suis du regard alors qu'elle traverse rapidement la pièce en direction des toilettes. Il y a quelque chose dans son pas, un certain empressement qui ajoute à mon trouble. Elle disparaît derrière la porte de la salle de bain, et le son du verrou qui se ferme résonne lourdement dans la cuisine silencieuse. Cet acte délibéré de séparation, le choix de mettre une barrière physique entre nous, me laisse désorienté et profondément seul. Je me retrouve au milieu de la cuisine, je me demande anxieusement ce que j'ai pu dire ou faire pour provoquer une telle réaction. Les questions tournent en boucle dans mon esprit, chaque hypothèse plus troublante que la précédente. Ai-je été trop direct ? Peut-être que je n’aurais pas dû lui faire part de min désir de paternité ? Ma proposition de séparation était-elle trop cruelle ou prématurée ? L'incertitude me ronge, tandis que j'écoute les faibles bruits venant de la salle de bain, espérant un indice, un signe qui pourrait m'aider à comprendre. Le silence de l’appartement semble se densifier autour de moi, chaque tic-tac de l'horloge murale résonnant comme un rappel de la tension qui nous sépare désormais. Je reste là, figé, tâchant de démêler mes pensées et de préparer mes mots pour quand elle décidera de revenir, prêt à aborder ce qui nous attend, quel que soit le chemin que cela pourrait signifier pour notre avenir commun.
L'hésitation me ronge alors que je me tiens immobile devant la porte de la salle de bain fermée. Cassia s'est volontairement isolée, un signe clair qu'elle pourrait avoir besoin de solitude. Mais la laisser seule dans un moment comme celui-ci me semble contre-intuitif ; l'inquiétude pèse lourdement sur mes épaules. Que dois-je faire ? Partir prendre l'air me traverse l'esprit comme une échappatoire possible, une manière de dissiper le nuage de tension qui s'est accumulé entre nous. Pourquoi pas, après tout ? Cela pourrait me permettre de réfléchir plus clairement, de respirer un peu. Cependant, après de longues minutes de réflexion intense, le besoin de m'assurer qu'elle va bien l'emporte. Je m'approche de la porte et frappe doucement. « Cassia ? » Ma voix trahit mon inquiétude. Je sais qu'il est inutile de demander si tout va bien ; la situation parle d'elle-même, et je doute qu'elle veuille partager quoi que ce soit pour l'instant. Le silence qui suit est pesant, me laissant en suspens, les pensées tourbillonnantes. Quelle est la meilleure manière de procéder ? Dois-je enfoncer la porte ? Utiliser un tournevis pour tourner le verrou depuis l'extérieur ? Mais encore, est-ce que Cassia apprécierait mon intrusion ? Peut-être préfère-t-elle être seule. Incapable de me décider à partir et trop soucieux pour simplement ignorer son état, je tente à nouveau, un peu plus fort cette fois. « Cassia ? » j'appelle, ma main posée sur la porte, prêt à intervenir si nécessaire. Cette fois, ma voix est plus ferme, trahissant mon anxiété croissante, mais aussi mon désir de soutien, de lui montrer que je suis là, peu importe ce dont elle a besoin.
Aucune réponse ne vient briser le silence oppressant qui règne au-delà de la porte de la salle de bain. Je laisse échapper un long soupir de frustration et de résignation. Très bien, je me résous à l'idée de la laisser seule, même si mon instinct me crie de faire le contraire. Que puis-je vraiment faire de plus ? Je reste un moment immobile, fixant la porte comme si elle allait s'ouvrir d'elle-même, avant de me décider à agir. Je me dirige vers l'une de ses armoires, fouillant avec l'espoir de trouver un tournevis qui pourrait m'aider à déverrouiller la porte de l'extérieur. Mais après quelques minutes de recherche frénétique, je ne trouve que des tournevis cruciformes – aucun tournevis plat à l'horizon. Trois options se dessinent alors dans mon esprit : enfoncer la porte, la dégonder, ou simplement partir. Partir ? Impossible. Je me suis promis, et je lui ai promis, de ne jamais l'abandonner, surtout pas dans un moment de détresse comme celui-ci. Enfoncer la porte pourrait être rapide, mais c'est aussi la solution la plus brutale et celle qui causerait le plus de dommages. Non, je ne peux pas me résoudre à cela. Je décide donc de dégonder la porte. Cela me semble être le compromis parfait : cela ne causera pas de dommages irréparables et cela évitera d'attirer l'attention des voisins.
Je continue de fouiller dans l'armoire, cette fois à la recherche d'un levier quelconque. Un tournevis devrait suffire pour faire levier sur les charnières. Finalement, je trouve un tournevis assez robuste pour l'emploi envisagé. Avec l'outil en main, je retourne résolument vers la salle de bain. Je m'attelle à la tâche avec une détermination grave. Positionnant le tournevis au niveau de la première charnière, je commence à faire levier avec précaution. Après quelques instants tendus, la charnière cède avec un petit grincement de métal. Encouragé, je répète l'opération avec la seconde charnière. Enfin, la porte se libère de ses ancrages. Avec autant de précaution que possible, je soulève la porte et la dépose doucement sur le côté, m'assurant de ne rien endommager d'autre dans le processus. Puis, le cœur battant, je pénètre dans la salle de bain, prêt à affronter ce que je pourrais découvrir. Mon seul espoir est de pouvoir aider Cassia, de lui montrer qu'elle n'est pas seule, quelles que soient les épreuves qu'elle traverse.
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L’angoisse de la situation et de la discussion que nous venions d’entamer avec Milo avait eu raison de moi. Malgré tous mes efforts, mon corps réagissait à sa manière face à cette situation plus que délicate. Après être sortie des toilettes, j’avais trouvé refuge à la salle de bain. Rapidement, j’entends Milo frapper à la porte et prononcer mon nom. Mais aucun son ne semble vouloir sortir de ma bouche. Je n’arrivais plus à remettre de l’ordre dans mes idées, je n’arrivais plus à garder le contrôle de cette anxiété que je gardais pour moi depuis plusieurs jours. Le pire, c’est qu’il y a encore quelques minutes je pensais que tout dire à Milo serait sans doute la meilleure des solutions, qu’il comprendrait, me réconforterait. Mais avec les dernières paroles que nous venions d’échanger un doute immense s’était immiscé en moi. A nouveau, Milo frappe à la porte de la salle de bain, cette fois-ci un peu plus fermement que la première moi. Il prononce mon nom, à nouveau aussi. Mais rien. Je suis là, appuyée contre le rebord du meuble, mon visage regardant vaguement la porte close. Mais aucun son ne souhaite sortir de ma bouche. A vrai dire, en ce moment même je crois bien que je voudrais être partout sauf ici dans cette salle de bain. Je regrette de ne pas avoir parlé à Milo plus tôt, je regrette d’avoir voulu absolument faire une prise de sang et de ne pas avoir acheté un test de grossesse directement. A vrai dire, je regrettais tous mes agissements des derniers jours. Je suis interrompue dans mes pensées en entendant à nouveau du bruit derrière la porte. Mais il était différent de ceux de tout à l’heure. Le bruit se fait de plus en plus imposant, mais que faisait Milo derrière cette porte ? Je ne tarde pas à le savoir en entendant et en voyant la porte se soulever et se décaler avec une légèreté déconcertante. « Mais qu’est-ce que tu fais... ? » demandai-je plus que surprise et perplexe. J’observe alors l’encadrement de la porte et constate ce que je pensais, il avait bel et bien dégondé la porte. « Milo… Tu n’avais pas besoin de faire ça… » dis-je d’un ton assez las. Je passe une main nerveuse dans mes cheveux tout en détournant le regard. « Surtout si c’est pour parler de séparation... » ajoutai-je dans un souffle alors qur toute l’émotion se fait ressentir dans ma voix presque cassée. Voir Milo dans dans la même pièce que moi signifiait que nous allions reprendre cette discussion. Et cela signifiait donc potentiellement nous rendre compte que nous n’étions pas sur la même longueur d’onde sur l’avenir. Tout comme cela signifiait que sa réaction serait négative face à l’annonce que j’allais bientôt lui faire. Rien que d’y penser, je sens à nouveau mes jambes faiblir et mon rythme cardiaque s’accélérer.
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Mon acte impétueux de dégonder la porte semble avoir secoué Cassia plus que je ne l'aurais imaginé. La porte, une fois déposée délicatement sur le côté, laisse place à une expression de stupeur sur son visage. « Mais qu’est-ce que tu fais... ? » Sa question, teintée d'incrédulité, me surprend presque autant qu'elle. N'a-t-elle jamais vu quelqu'un prendre une mesure aussi drastique pour entrer dans une pièce ? Un peu amusé mais aussi sarcastique, je rétorque sans pouvoir m'empêcher de jouer avec les mots : « Qu’est-ce que je fais ? Des crêpes… » Ma réponse flotte entre humour et sarcasme, un moyen de détendre l'atmosphère tout en marquant mon point. « Je viens te voir… Qu’est-ce que tu crois ? Que j’allais partir ? M’endormir comme si de rien n’était ? Si c’est ce que tu crois, c’est que tu me connais bien mal, Cassia… » Je reste là, un peu en retrait. Je n’ose pas m'approcher davantage, conscient que l'action de dégonder la porte a peut-être déjà été trop intrusive.
Cassia, toujours debout face au miroir de la salle de bain, me regarde avec une complexité d'émotions dans les yeux. « Milo… Tu n’avais pas besoin de faire ça… » dit-elle doucement, peut-être un peu déçue par mon geste radical. En réponse, je joue encore avec l'ironie, une manière de masquer mon embarras face à sa réaction. « Ah, tu préfères que je la remette comme elle était ? » je lance en m’appuyant nonchalamment contre l'encadrement de la porte dégondée. Je l’observe attentivement, notant les signes de fatigue et de contrariété qui marquent son visage. L’inquiétude me serre le cœur, mais ce qu’elle murmure ensuite arrête tous mes raisonnements en cours. « Surtout si c’est pour parler de séparation... » Sa voix est si basse que j'ai presque du mal à saisir ses mots, mais une fois fait, ils me glacent le sang. Cette simple phrase fait chuter mes bras le long de mon corps, l'impact de ses mots me paralysant sur place.
L’atmosphère dans la salle de bain se charge d'un poids émotionnel intense. Je réalise à quel point mes actions peuvent avoir semblé brutales, peut-être même désespérées. Il est clair que Cassia interprète ce geste comme un signe de crise, peut-être même de fin imminente, et cela me force à réévaluer ma manière d’aborder la situation. « Je... Je suis désolé si j'ai été trop loin » je commence, ma voix basse et sincère, cherchant à apaiser les tensions. « Je ne voulais pas te faire peur ou te mettre mal à l'aise. Je voulais juste m'assurer que tu étais bien, que tu ne souffrais pas en silence. » Je fais un petit pas en avant, espérant que mon approche physique ne soit pas vue comme une autre invasion mais plutôt comme une tentative de réconfort dans un moment où elle semble avoir tant besoin de soutien. La confusion règne en moi alors que je tente de décrypter les actions et les paroles de Cassia ce soir. Rien ne semble cohérent. « Mais qu’est-ce que tu racontes ? Je n’ai pas envie de t’abandonner… » Je me mords la langue pour ne pas ajouter une remarque sur son père, sachant à quel point ce sujet est douloureux pour elle. Mon intention n'est pas de rouvrir de vieilles blessures. « Mais si c’est ce que tu veux… » je murmure finalement, la résignation teintant ma voix alors que mes épaules s'affaissent légèrement.
Après un moment de réflexion, je décide de braver les conséquences potentielles et de m'approcher d'elle. Qu'est-ce que je risque au pire ? Une réaction de défense, peut-être une gifle ? Cependant, le désir de la réconforter, de percer ce mystère, de comprendre ce qui trouble tant son esprit ce soir pèse plus lourd que mes appréhensions. Doucement, je glisse mes bras autour d’elle, l’étreignant avec toute la tendresse dont je suis capable. « Qu’est-ce qui se passe, Cassia ? » je demande d'une voix douce, presque un murmure. Pour tenter de détendre un peu l'atmosphère, je laisse échapper une plaisanterie, « Tu sais que tu peux tout me dire… Je t’aiderai même à cacher un corps sous une nuit de pleine lune ! » J'espère voir un sourire se dessiner sur ses lèvres, un signe que ma tentative d'humour a au moins un peu dissipé la tension. « Je ne te reconnais pas depuis tout à l’heure… Parle-moi… S’il te plaît. » Mes mots sont sincères, pleins d'une inquiétude qui me pèse. Je veux qu'elle s'ouvre, qu'elle partage ce qui la tourmente tant.
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Surprise de voir la porte se retirer, avec douceur malgré tout, je ne peux m'empêcher de demander à Milo ce qu'il faisait. Certes, ma question était sans doute sans intérêt, j'aurais plutôt dû demander à Milo pourquoi un tel geste. Ce dernier réponse d'ailleurs avec sarcasme qu'il faisait des crêpes avant d'ajouter qu'il venait me voir car c'était bien mal le connaître si je pensais qu'il allait sortir faire un tour ou aller se coucher comme si de rien n'était. D’un ton las, je précise qu’il n’avait pas besoin de faire une telle chose. Après tout j’étais là, à la salle de bain. En soit, rien de très grave. Milo, toujours d’un ton ironique, me demande si je souhaitais qu’il remette la porte comme elle était. Je pose alors furtivement mon regard sur lui tout en haussant légèrement les épaules « Tôt ou tard il le faudra bien, sinon le propriétaire ne va pas apprécier... » dis-je d’un ton détaché pour tenter vainement de plaisanter. Puis l’angoisse et la déception reprenne le dessus et ce que j’ajoute ne semble visiblement pas plaire au jeune homme, tout du moins cela le surprend. Milo s’excuse, si toutefois, il avait été trop loin. Il ajoute qu’il n’avait pas souhaité me faire peur ou me mettre mal à l’aise, seulement s’assurer que je ne souffrais pas en silence. L’incompréhension entre nous semblait être la plus totale. A un tel point que, Milo m’assure qu’il n’avait pas envie de m’abandonner sauf si c’est ce que je voulais. Instantanément, mon regard se durcit légèrement « Mais oui bien sûr, j’ai toujours adoré cette douce et agréable sensation d’abandon… Tu le sais bien...» Mon ton était bien évidemment ironique.
Finalement, Milo s’approche de moi. Doucement, il glisse ses bras autour de moi pour m’offrir une douce étreinte. Sa voix douce me questionne. Pour autant je reste complètement crispée. Milo voulant sans nul doute m’inciter à parler se permet une légère plaisanterie. Sur le moment, cette dernière me fait sourire, mais très rapidement cet éclat de rire se transforme en sanglot incontrôlé. Quand le jeune homme m’avoue qu’il ne me reconnaissait pas depuis tout à l’heure, je ressens immédiatement un léger pincement au cœur. Mon but n’était absolument pas de le contrarier, mais au contraire de le protéger. « Je sais bien que je peux toute te dire... » commençais-je alors en tentant de prendre sur moi. Par réflexe je me dégage de son étreinte pour reculer de quelques pas « Mais je sais aussi que tu ne vas pas apprécier ce que je vais t’annoncer… Je sais aussi que tu vas sans doute avoir peur et que peut-être tôt ou tard tu vas vouloir prendre la fuite comme avec Jenny... Et tu sais pourquoi ? Parce que j’ai du retard Milo...» dis-je en faisant référence à la même anecdote qu’il m’avait énonce tout à l’heure. Ma voix est fébrile, mes yeux humides. Je soupire longuement, mon cœur se serre comme dans un étau, c’est insupportable « J’ai du retard et… j’ai tout fait pour avoir une réponse le plus rapidement possible mais que tout semble aller contre ma volonté aujourd’hui. Et j’ai essayé à plusieurs reprises de t’en parler sauf que … sauf que je ne voulais pas t’inquiéter pour rien mais c’est visiblement raté ! » dis-je alors que les larmes se fraient un chemin sur mes joues. Je n’osais même plus regarder Milo en face. Alors je tourne les talons et je vais trouver refuge sur le lit, dans la chambre à coucher.
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Depuis que Cassia s'est enfermée dans la salle de bain, il y a quelque chose de différent chez elle, quelque chose que je ne parviens pas à comprendre totalement. Habituellement ouverte et communicative, elle s'est muée en une version d'elle-même que je reconnais à peine, marquée par une anxiété palpable et un désir de fuir qui ne lui ressemble pas, surtout dans notre relation où la franchise a toujours été de mise. Ses commentaires sur ma décision de dégonder la porte, bien qu'ils soient teintés de sarcasme, commencent sérieusement à m'agacer. Je sens la frustration monter, mais je fais de mon mieux pour rester calme et ne pas laisser cette tension dégénérer en une dispute. Ce n'est pas ce dont nous avons besoin en ce moment. Plus troublant encore est le ton las avec lequel elle s'adresse à moi – il me donne l'impression que nous avons perdu l’essence même de ce qui forme notre nous, que nous sommes devenus deux étrangers l'un pour l'autre. Le sarcasme avec lequel elle a mentionné l'abandon n'a fait qu'alimenter mon irritation. Ce n'est pas tant le contenu de ses mots qui me blesse, mais plutôt l'idée qu'elle puisse penser que je la délaisserais aussi facilement. Toutefois, je continue de me contenir, me rappelant que si Cassia agit de la sorte, c'est probablement parce qu'elle est confrontée à un problème sérieux. Un problème assez grave pour qu'elle se replie ainsi, se barricadant derrière une façade d'indifférence et de sarcasme. Je me force à considérer cette situation avec empathie plutôt qu'avec frustration. Il m’est essentiel de rester patient et de penser à elle en priorité. Je tente de me rappeler que son comportement n'est pas une attaque personnelle, mais plutôt un signal qu'elle pourrait avoir besoin d'aide, d'une écoute attentive ou simplement de sentir qu'elle n'est pas seule face à ses démons intérieurs.
L'étreinte que j'espérais réconfortante ne fait qu'accentuer l'angoisse de Cassia. Alors que nos corps se séparent, la distance entre nous semble s'élargir bien plus que les quelques pas qu'elle recule. Ses yeux, emplis d'une peur que je n'avais pas anticipée, me fixent tandis qu'elle commence à s'expliquer avec une voix tremblante. Elle me confie craindre que je réagisse comme je l'avais fait avec Jenny, une histoire que j'avais partagée plus tôt dans une tentative maladroite de détendre l'atmosphère. Cassia révèle ensuite la source de son inquiétude : elle a du retard. Ces mots pèsent lourd dans l'air chargé entre nous, et bien qu'un tourbillon de pensées et de scénarios possibles se bouscule dans mon esprit, je choisis de rester silencieux, de l'écouter. Je ne me sens pas prêt à devenir père, mais la pensée de l'abandonner est encore plus insupportable. Contrairement à son père, je refuse de l’abandonner, de rouvrir ces plaies béantes.
Tandis qu'elle continue de parler, sa voix se brise et elle éclate en sanglots. Les larmes coulent librement sur ses joues, et je me sens totalement impuissant face à cette avalanche émotionnelle. Elle pleure avec une telle intensité que je reste figé, incapable de trouver les mots ou les gestes qui pourraient l'apaiser. Avant même que je puisse réagir, elle tourne les talons et s'éloigne rapidement. Je reste immobile, seul avec mes pensées qui se bousculent chaotiquement. Après quelques instants qui me semblent une éternité, je commence lentement à me reprendre, essayant de mettre de l'ordre dans mes idées. Je sais que je dois la suivre, la rassurer, lui montrer qu'elle n'est pas seule et que, contrairement à ce qu'elle craint, je suis là pour elle, quelles que soient les circonstances.
Avec une résolution nouvelle, je quitte la pièce, déterminé à trouver Cassia, à affronter avec elle ce moment difficile. Je reste immobile pour un instant, debout dans l'encadrement de la porte, témoin d'une scène qui ébranle profondément mes émotions. La tentation de fuir, de claquer la porte derrière moi est forte — une réaction instinctive à la peur et à l'inconnu. Mais je sais que je ne peux pas agir ainsi ; Cassia signifie bien trop pour moi pour que je l'abandonne dans un moment aussi critique.
Dans le passé, face à des situations similaires avec des relations moins sérieuses, ma réaction aurait été radicalement différente, peut-être même désinvolte. J'aurais pu suggérer une solution rapide, sans égard pour les sentiments de l'autre. Mais avec Cassia, c’est différent, cela a toujours été différent. Nous ne savons même pas si elle est réellement enceinte, et sa peur, son appréhension, me frappent de plein fouet. Je me rappelle combien j'ai pu être égoïste avec Jenny, comment j'avais choisi la facilité. Mais je ne peux, je ne veux pas être cet homme avec Cassia. Finalement, je me décide à agir. Je traverse la chambre et m'assois doucement au bord du lit où elle est assise, submergée par ses émotions. Ma main trouve la sienne, cherchant à offrir un contact, une assurance, tandis que mon autre main caresse doucement sa joue humide de larmes. « Je suis là… » je murmure tout bas, mes yeux plongés dans les siens, « Peu importe le résultat de ton test… On l'a fait à deux, on l'élèvera à deux… » À l'intérieur, mon cœur est en conflit. La vérité est que je n'ai absolument pas envie de devenir père. L'idée de m'encombrer d'un bébé me terrifie encore plus. Mais plus terrifiant encore serait de voir Cassia affronter cela seule, de la voir souffrir ou se sentir abandonnée. Je ne suis pas son père. Je ne commettrai pas les mêmes erreurs.
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Dernière édition par Milo Davis le Lun 15 Avr 2024 - 19:29, édité 1 fois
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Je m’en voulais de réagir ainsi, bien que je ne contrôlais plus vraiment mes réactions qu’elles soient émotionnelles ou même physiques. Bien que j’avais une irrésistible envie de me blottir dans les bras de Milo, je craignais tellement sa réaction vis à vis de ce que je m’apprêtais à lui annoncer que mon corps tout entier semblait faire un blocage. Et alors que Milo tente une petite plaisanterie, sans nul doute pour alléger l’atmosphère assez tendue je passe du rire aux larmes en moins d’une seconde. Et je finis par tout lui dire. Lui dire que j’avais confiance en lui, que je savais que je pouvais me confier à lui tout comme je savais qu’il n’allait pas apprécier le fait de savoir que j’avais du retard. Du retard. Cela peut paraître pour le moment anodin, mais cela pouvait tout aussi bien indiquer un énorme changement pour nos vies. Nous en étions tous les deux conscients. Je commence alors à craquer, lui avouant que malgré tous mes efforts rien ne s’était passé comme prévu que ce soit pour avoir les résultats définitif de cet énorme doute qui me rongeait depuis des jours ou sur la manière de lui annoncer les faits. J’avais peur, peur que ce potentiel évènement inattendu précipite les choses entre nous, peur que cela conduise à notre perte aussi. Milo ne souhaitait pas devenir père, et moi, malgré cet envie, je ne souhaitais pas que cela arrive maintenant, pas de cette manière.
Ne pouvant faire davantage face à Milo, j’avais trouvé refuge dans la chambre. Quelques minutes passent, et je finis par entendre les pas de Milo se diriger vers moi. Le pilote de ligne prend place à mes côtés sur le bord du lit. Une de ses mains trouve la mienne tandis que l’autre caresse doucement ma joue essuyant par la même occasion les quelques larmes qui y sont présentes. Milo, d’une voix calme et douce m’assure être là. Il souligne le fait que, peu importe le résultat, nous avions fait cet enfant à deux et que donc nous l’élèverons à deux. Les paroles de Milo me rassurent bien évidemment mais dans le fond je ne suis pas pleinement rassurée car je sais ce qu’il souhaitait et surtout ce qu’il ne souhaitait pas. « Milo, tu l’as dit toi même tu ne veux pas être père... » Ce que je souhaitais encore moins c’est qu’il se sente obligé de tout accepter contre sa volonté, simplement pour ne pas me blesser, pour ne pas m’abandonner. « Je n’ai pas fait de teste de grossesse. J’ai fait une prise de sang aujourd’hui, sachant que le résultat serait fiable à cent pour cent. Je devais avoir les résultats en fin de journée mais… il y a eu un incident au laboratoire. On m’a appelé tout à l’heure pour me dire qu’il fallait recommencer la prise de sang lundi matin… Et, maintenant il est trop tard pour aller acheter un test en pharmacie... » dis-je d’un ton las. Ma main toujours dans la sienne, je pose mon regard sur le jeune homme « Je suis désolée, je ne voulais pas t'inquiéter, je voulais avoir le résultat avant de t'en parler... » C'était complètement raté pour le coup. A croire que tout s'était ligué contre moi.
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Ma main reste posée sur sa joue humide, un geste de réconfort dans le silence lourd de notre chambre. Voir Cassia en larmes est quelque chose que je supporte difficilement, surtout quand je suis la cause de sa douleur. Ses larmes, chaudes et incessantes, tracent leur chemin sur son visage avant de se perdre dans le tissu de son oreiller. Je suis là, assis à ses côtés au bord du lit, immobile et silencieux, mais résolument présent. Je n'ai aucune intention de m'éloigner — ma place est ici, auprès d'elle, et nulle part ailleurs. « Bien sûr que je ne suis pas prêt… Je ne le serais peut-être jamais. Mais ce qui est certain, c'est que je refuse de t'abandonner, Cassia. Je refuse de t'abandonner toi et notre potentiel enfant… » Les mots sortent avec un peu de difficulté, marqués par une sincérité brute. Je me mords la lèvre, retenant des paroles plus dures sur son père. Je sais que ce n'est pas le moment de remuer de vieux souvenirs douloureux ou de faire des comparaisons qui pourraient raviver sa souffrance. Je sens que chaque mot que je prononce est pesé, non seulement par moi mais aussi par elle, analysé pour des assurances qu'elle désespère de trouver. Dans ses yeux, je vois une lueur de gratitude mélangée à l'inquiétude — reconnaissante pour ma présence, mais toujours effrayée par l'avenir incertain.
L'air autour de nous semble chargé de non-dits, chaque respiration est un rappel de la fragilité de notre situation. Malgré la peur qui tente de s'insinuer dans mon esprit, je me concentre sur le moment présent, sur le besoin de Cassia de se sentir soutenue et aimée. « Je suis là, avec toi. Peu importe les épreuves, nous les affronterons ensemble » je continue, ma voix se voulant rassurante malgré le tremblement perceptible. Ma main glisse de sa joue à ses mains, les prenant entre les miennes. « Merci de m’en avoir parlé… Je me doute que ces derniers jours n’ont pas dû être simple à vivre… » je murmure, espérant apaiser un peu de l'orage qui semble faire rage en elle.
Au fur et à mesure que Cassia parle, une réalisation s'impose lentement à moi. Le son que j'avais attribué à un réveil strident était en réalité un appel téléphonique – un appel qui avait manifestement secoué Cassia au plus profond d'elle-même. Ce n'était pas simplement un mauvais rêve qui l'avait tirée de son sommeil, mais plutôt une réalité brutale, une confrontation directe avec ses peurs les plus intimes. « Demain matin, j’irai acheter un test de grossesse, en attendant une nouvelle prise de sang. » Sa voix ne porte aucune trace de question, mais une résolution ferme, une acceptation de ce que les prochaines heures pourraient révéler. « Je suis là… Tu es là… C’est tout ce qui compte, d’accord ? Le reste on s’en accommodera… Comme toujours, non ? » Ces mots, je les prononce avec toute la conviction et le soutien que je peux rassembler, en espérant apaiser une partie de l'anxiété qui l'accable. Mes bras l'enlacent plus fort, une promesse non dite de présence et de soutien. Délicatement, je m’allonge à côté d’elle sur le lit, conscient de chaque petit mouvement. Mes doigts caressent sa joue, écartent une mèche de cheveux humide de ses larmes, et doucement, je guide son visage vers le mien. Nos lèvres se rencontrent dans un baiser qui transcende nos précédentes étreintes. Il y a une douceur mélancolique dans ce contact, les traces salées de ses larmes se mêlant à la tendresse de l'instant. « Je suis là, Cassia… Tu n’as pas à t’excuser… Je serai toujours là… » Ces mots s’échappent de mes lèvres dans un murmure réconfortant.
La possibilité de partir, de prendre la fuite comme une ombre dans la nuit, ne trouve aucune prise dans mon esprit. La comparaison avec son père, cet homme qui a laissé une cicatrice indélébile sur le cœur de Cassia, me hante. Je refuse catégoriquement d'emprunter ce chemin, de devenir une figure de trahison et de douleur dans sa vie. Je ne peux me résoudre à être l'architecte de son malheur, à sculpter des souvenirs de larmes et de déception dans son existence. Je comprends, peut-être mieux que quiconque, les profondes blessures laissées par l'abandon paternel que Cassia a subi. Ces blessures ont façonné une partie de la femme qu'elle est aujourd’hui ; elles vibrent dans chaque moment de doute, dans chaque crainte irrépressible qui surgit dans ses yeux lorsqu'elle envisage le futur. Les réminiscences de cet abandon influencent encore ses rêves, teintant parfois de noir des nuits qui devraient être paisibles.
Sachant tout ce qu'elle a enduré, tout ce qu'elle endure encore du fait de ce vide laissé par son père, comment pourrais-je moi-même choisir de marcher sur ses traces ? Ce serait trahir non seulement Cassia mais également tout ce que nous avons construit ensemble. Nos promesses, nos rires, nos moments de complicité, nos plans pour un avenir commun, tout serait réduit à néant par un acte de lâcheté. Alors, je reste. Fermement, inébranlablement à ses côtés. Même dans les moments de tumulte émotionnel, même quand la peur de l'inconnu mord mes propres entrailles, je choisis de rester. Pour elle, et pour nous. Je choisis d'être le soutien sur lequel elle peut toujours compter, la constance dans un monde qui peut souvent sembler incertain. Je suis là pour sécher les larmes, pour combattre les ombres du passé avec la lumière de notre présent et de notre futur. Je m'engage à construire, jour après jour, un refuge d'amour et de sécurité pour Cassia, un lieu où les fantômes de l'abandon ne peuvent plus la terroriser. Car au fond de moi, je sais que renoncer à Cassia serait renoncer à une partie essentielle de moi-même, celle qui a appris à aimer véritablement et sans condition.
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Malgré l’angoisse toujours présente je me sentais tout de même un peu soulagée d’avoir tout dit à Milo. Ce n’est absolument pas comme cela que j’avais imaginé le lui annoncer mais je pense que je devais me faire à l’idée que aujourd’hui rien ne voulait se passer comme je le souhaitais. Milo m’affirme qu’il sera là, peu importe le résultat du test. Toutefois je ne peux m’empêcher de lui rappeler ses propre paroles concernant sa paternité. Ce à quoi le jeune homme répond qu’il n’est en effet pas prêt mais qu’il refusait malgré tout de m’abandonner, de nous abandonner. Milo semble déterminé à rester à mes côtés peu importe l’avenir incertain. Cela me réconforte énormément, mes mains à présent dans les siennes resserrent légèrement leur étreinte. Ce contact j’en avais grandement besoin, il me faisait même un bien fou. Je continue mon petit récit concernant ma volonté de faire une prise de sang pour confirmer ou non une grossesse potentielle, je lui relate également le coup de téléphone que j’avais reçu tout à l’heure. En somme, je lui révèle tout. Chose que j’aurais sans nul doute dû faire depuis plusieurs jours déjà. Milo m’annonce vouloir aller acheter un test de grossesse demain matin en attendant que le résultat quel qu’il soit, soit confirmé par une nouvelle prise de sang. « Je suis là… Tu es là… C’est tout ce qui compte, d’accord ? Le reste on s’en accommodera… Comme toujours, non ? » Ses mors fermes, doux et sincères à la fois sont le reflets de notre relation. Ensemble, quoi qu’il arrive, peu importe les circonstances. J’acquiesce alors en silence, sachant pertinemment que Milo n’accepterait pas un refus ou une contradiction de ma part « D’accord... » Ses bras m’enlacent alors un peu plus fermement mais cette fois-ci je ne repousse aucunement ce contact, bien au contraire je viens me blottir contre lui. « Merci beaucoup... » soufflai je dans un léger souffle.
Milo vient ensuite délicatement s’allonger à côté de moi sur le lit. Nos lèvres se rencontrent pour échanger un doux baiser. Le jeune homme réitère sa volonté d’être là avec moi, et qu’il le sera toujours. J’essuie les dernières larmes présentes sur ma joue avant de poser mon regard sur Milo « Je le sais. Tout comme je sais que j’ai une chance incroyable de t’avoir dans ma vie... » avouai-je le plus sincèrement du monde. Peu importe les moments, peu importes les épreuves, nous avions toujours été présents l'un pour l'autre et cela continuait bien évidemment aujourd'hui.
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Enlacés l’un contre l’autre, je sens Cassia peu à peu se détendre au creux de mes bras. Tandis qu'elle se confie et déverse le poids de ses inquiétudes, un sentiment de culpabilité m'envahit. Comment ai-je pu être si aveugle ? J'aurais dû détecter les signes de son mal-être bien plus tôt. Il était évident, maintenant que je regarde en arrière, que quelque chose la tourmentait profondément. J'aurais dû être plus attentif, plus présent. Pendant que Cassia essuie ses larmes, j'utilise le revers de mon pouce pour doucement caresser sa joue, tentant d'éponger chaque trace de tristesse de son visage. Chaque geste est un mot silencieux, une promesse de mieux faire à l'avenir.
Dans un murmure rempli d'émotion, je lui confie, « C’est moi qui suis chanceux de t’avoir dans ma vie… » Ces mots, simples mais sincères, s'échappent de mes lèvres alors que je dépose un baiser doux sur son front. C'est un aveu de ma gratitude profonde pour sa présence, pour tout ce qu'elle apporte dans mon univers, malgré les épreuves que nous traversons. Je réalise à quel point elle est essentielle pour moi, combien sa force, sa vulnérabilité, son courage et sa compassion enrichissent chaque aspect de mon existence. Je continue de la tenir contre moi, nos respirations synchronisées dans le calme retrouvé. Il n'y a nulle part ailleurs où je préférerais être ; aucun doute, aucun regret.
L'idée de devenir père dans de telles circonstances m'effraie véritablement. Ce n'est pas tant la paternité en elle-même qui me terrifie, mais plutôt l'ampleur des responsabilités qui s'y rattachent et l'imprévu total de cette situation. Toutefois, il y a une peur qui surpasse celle-ci – celle d'abandonner Cassia. Il est impensable pour moi de la laisser seule, surtout maintenant, face à des angoisses qui méritent d'être partagées et allégées à deux. Nous restons ainsi blottis l'un contre l'autre, enfoncés dans le canapé, enveloppés dans un silence réconfortant. Je sens son souffle se régulariser et son corps se détendre graduellement contre le mien. Pendant ce temps, une appréhension concernant mon départ prochain commence à germer en moi. Comment pourrais-je m'éloigner alors qu'elle a tant besoin de soutien, surtout avec la perspective d'une nouvelle vie peut-être en chemin ? Voulant briser le silence et alléger l'atmosphère, je glisse doucement, « Je vais te préparer une bonne tasse de thé, et ensuite une petite séance de lecture, d'accord ? » C'est une tentative de ramener un semblant de normalité, de routine douillette qui, je l'espère, pourra la rassurer un peu. Je dépose un dernier baiser sur son front avant de me lever et de me diriger vers la cuisine.
Arrivé à la cuisine, je remarque que le thé précédemment préparé est désormais froid, abandonné dans le tumulte de nos émotions. Je vide la tasse dans l'évier, la rince soigneusement, puis prépare un nouveau thé. Je choisis avec soin son infusion préférée, espérant que le parfum familier pourra lui apporter un peu de confort. Je mets l'eau à chauffer, mes pensées vagabondant à nouveau vers les défis qui nous attendent. Il y a tant de choses à préparer, à discuter, à décider ensemble. Je sais que je dois être là, plus présent que jamais, pour Cassia et pour l'enfant potentiel qu’elle porte. La bouilloire siffle, ramenant mon attention au moment présent. Je prépare la tasse avec soin, veillant à ce que tout soit parfait pour elle.
Je retourne dans la chambre avec une tasse de thé chaud, que je pose délicatement sur la table de chevet, près de Cassia. Le calme semble revenu, et la douceur du thé semble envelopper la pièce d'une atmosphère rassurante. Je m'installe confortablement à côté d'elle sur le lit, prêt à débuter notre session de lecture, une routine qui nous aide souvent à nous détendre et à nous reconnecter. Nous ouvrons le livre au hasard et commençons à lire à voix haute. Ironiquement, le personnage principal de notre histoire est une femme enceinte, confrontée à la peur de la réaction de son mari qui ne souhaite pas d'enfant. À mesure que l'histoire se déroule, elle se complique : le mari de la protagoniste lui demande d'avorter avant de la quitter. Les parallèles avec notre situation sont frappants et inattendus ; je sens une tension palpable monter entre nous. Conscient de la sensibilité du sujet, je m’arrête de lire quelques pages plus tard. Le silence s'étire un instant avant que je ne me penche pour embrasser doucement Cassia. « Même si je ne suis pas prêt... Je suis là et demain matin je serais encore là, » je murmure contre sa joue, renouvelant ma promesse de soutien et de présence. Je la regarde tendrement et continue, « La prochaine fois… Parle-moi… Ne garde pas tout ce poids sur tes épaules. Je sais que tu es une femme forte, mais laisse-moi t’aider… » Je veux qu'elle sache qu'elle n'a pas besoin de porter ses fardeaux seule, que je suis là, prêt à partager chaque moment de joie comme de peine.
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Bien que soulagée d’avoir enfin parlé à Milo, je sentais que cette once d’angoisse était toujours présente au fond de moi. Le simple fait d’être dans l’inconnue était une véritable torture. Et puis je ne cessais de me poser tout un tas de questions sur cet avenir potentiellement incertain. Tout comme je ne pouvais m’empêcher de me demander comment cet incident, si incident il y avait vraiment eu, avait pu arriver. Nous nous étions toujours protéger, il était arrivé une ou deux fois que la protection utilisée n’ait pas été si robuste que nous l’aurions souhaité mais j’avais malgré tout de mon côté une contraception. Je sors de mes pensées lorsque Milo propose de me préparer une tasse de thé suivie d’une séance lecture. « Oui d’accord. C’est une bonne idée... » dis-je enfin d’une voix moins fébrile. Du thé, un bon roman. C’était l’un de nos petits rituels du soir. Et je savais pertinemment que la proposition de Milo était voué à nous faire reprendre le cours d’une soirée ordinaire. Pour penser, le temps d’un instant à autre chose.
Un instant plus tard, Milo revient dans la chambre. Il dépose la tasse de thé sur la table de chevet qui se trouve près de moi. Nous nous installons côté à côte, et le moment est venue de se plonger dans une lecture nocturne. Nous commençons la lecture, mais l’ironie du sort veut que le personnage principal de la fiction littéraire soit enceinte et que son mari souhaite que cette dernière avorte avant de tout bonnement la quitter. La détente souhaité n’était pas vraiment au rendez-vous avec de telles péripéties. Milo devait d’ailleurs le ressentir puisqu’il vient doucement m’embrasser avant de me dire que même qu’il ne se sentait pas prêt il était là et il le serait encore demain matin. « Je le sais... » dis-je en venant me blottir davantage contre lui. Milo me suggère ensuite de lui parler directement la prochaine fois que quelque chose n’allait pas. Mon visage se relève légèrement vers le sien « C’est promis... » dis-je avant de venir nicher mon visage au creux de son cou. Finalement, nous laissons la lecture de côté et commençons un peu à discuter alors que je savourais mon thé du soir. Puis, l’épuisement avais pris le dessus et je m’étais endormie contre Milo sans m’en rendre compte.
Mes yeux s’ouvrent doucement et je constate très rapidement que Milo n’est plus dans le lit. Mon réflexe est de regardé l’heure qu’affiche le réveil sur la table de chevet. Sept heure trente. Je me lève et quitte la chambre pour me diriger au salon. Milo était là, déjà debout et habillé. Je m’approche doucement de lui « Hey… toi aussi tu es déjà réveillé... » dis-je en constatant qu’il était même déjà apprêté pour la journée. J’espérais malgré tout que le jeune homme ai pu dormir correctement cette nuit. Je dépose un doux baiser sur ses lèvres. « Tu sais, je peux m’habiller rapidement et aller à la pharmacie si tu préfères... » Je savais que Milo, la veille, avait émit la volonté de le faire. Mais je ne voulais pas qu’il se sente obligé ou pire mal à l’aise une fois là-bas.
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La soirée s’étire doucement, enveloppée dans le silence et la douce lumière de la lampe de chevet. Nous demeurons blottis l'un contre l'autre sous les draps, un livre ouvert reposant sur mes genoux. Sa respiration devient de plus en plus régulière et profonde, tandis que je continue de lire à voix basse, perdant parfois mon attention entre les mots et le sentiment de sa présence paisible à mes côtés. Finalement, je baisse les yeux et la trouve endormie, la tête posée contre mon épaule, les traits détendus dans le sommeil. Un sourire tendre se dessine sur mes lèvres alors que je marque la page du livre et le pose sur la table de nuit. Délicatement, je glisse ma main sous ses épaules et ajuste les draps pour la couvrir complètement. Je veux qu'elle reste au chaud, qu'elle se sente en sécurité même dans le monde onirique où elle s'est réfugiée.
Une fois certain que Cassia est bien installée sous les draps, confortable et paisible, je me glisse à ses côtés sur le lit. Mon corps est épuisé par les émotions et les tensions de la journée, mais mon esprit, lui, refuse obstinément de se reposer. Allongé sur le dos, je fixe le plafond d'un regard distrait, la pénombre de la chambre étant doucement éclairée par la lueur argentée de la lune qui se fraye un chemin à travers les rideaux entrouverts. Le silence de la nuit est un terrain fertile pour mes pensées qui s'embrouillent, s'entremêlent et tournent en boucle sans fin. Les événements récents – la peur palpable de Cassia, sa révélation, nos conversations chargées d'émotion et les décisions pressantes qui nous attendent – défilent dans mon esprit comme un film dont je ne peux arrêter la projection. Chaque scène réveille en moi une mixture complexe d’émotions ; de la compassion, de l'inquiétude, mais aussi une détermination renouvelée. Je repense à la façon dont Cassia a retiré ma main de son ventre, à la terreur cachée derrière ses yeux quand elle a évoqué la possibilité d'une grossesse. L'image de son visage, si vulnérable, si plein de crainte, me serre le cœur. Je me rappelle ses sanglots, la manière dont elle s'est blottie contre moi, cherchant du réconfort. Ces moments de fragilité partagée ont renforcé mon engagement à ne pas la laisser affronter ses peurs seule, à être le soutien dont elle a désespérément besoin.
Mais ce ne sont pas seulement les besoins immédiats de Cassia qui occupent mes pensées. Les défis à venir – comment gérer ma prochaine absence, comment soutenir Cassia si les nouvelles confirmées viennent bouleverser encore plus notre quotidien, et comment équilibrer mes propres sentiments sur la paternité – tous se bousculent dans mon esprit. Malgré ma fatigue, le sommeil continue de me fuir. Je somnole par moments, mais jamais assez longtemps pour trouver un véritable repos. Mes pensées sont trop lourdes, trop chargées pour permettre à mon esprit de se détendre complètement. Je suis coincé dans cet état intermédiaire où je suis conscient de chaque bruit, chaque mouvement, hyper-attentif à la présence de Cassia à mes côtés. Dans l'attente anxieuse de l'aube, je reste vigilant, mon esprit tourné vers l'avenir, tentant de trouver des solutions, de préparer des plans pour tous les scénarios possibles. C'est une nuit longue et réfléchie, pleine de contemplation et de préoccupation, mais aussi de décisions silencieuses prises dans l'ombre de la lune.
Les premières lueurs de l’aube commencent à éclairer la chambre quand je me réveille doucement. Très attentif à ne pas réveiller Cassia, je me lève sans faire de bruit et me dirige vers la salle de bain pour me préparer. Après une douche rapide et un moment passé à me regarder dans le miroir, essayant de reconnaître l'homme que je suis devenu, je retourne dans la chambre. À mon retour, Cassia est réveillée. Elle est assise dans le lit, les draps tirés autour d'elle, ses yeux encore empreints de la douce torpeur du réveil. Elle me regarde avec un mélange de surprise et de soulagement, comme si elle ne s'attendait pas à me voir si tôt, ou peut-être était-elle simplement soulagée de ne pas se réveiller seule. « Bonjour, » dis-je doucement, un sourire timide se formant sur mes lèvres. « J'espère que tu as bien dormi. »
Cassia se lève doucement, ses mouvements hésitants trahissant la fatigue et le stress accumulés ces derniers jours. Elle semble prête à prendre les choses en main et à se rendre elle-même à la pharmacie. Cependant, je ne peux me résoudre à la laisser faire cela seule ; elle a déjà porté trop de poids sur ses épaules, et je sens qu'il est de mon devoir d'alléger son fardeau autant que possible. « Repose-toi… Tu as vécu assez de moments difficiles ces derniers jours. Je n'en ai pas pour longtemps. Je reviens très vite, » je lui dis doucement, espérant la convaincre de rester et de prendre un moment pour elle. En prononçant ces mots, je m'approche et dépose un baiser sur son front, une caresse tendre sur sa joue pour accentuer ma promesse de revenir rapidement.
Pour alléger l'atmosphère, un peu de légèreté dans ma voix, je plaisante : « Promis, je ne vais pas m’enfuir… Tu ne m’as pas encore assez martyrisé ! » Un sourire en coin accompagne mes mots, cherchant à susciter un petit rire ou au moins un sourire de sa part, quelque chose pour adoucir la gravité de notre situation. Je tiens son regard un moment, voulant qu'elle voie dans mes yeux non seulement ma détermination à être là pour elle mais aussi mon besoin de la protéger, de prendre soin d'elle dans ces moments où tout semble incertain. C'est avec une sensation de responsabilité lourde mais nécessaire que je me dirige vers la porte, la clé de l’appartement dans une main, la détermination de revenir le plus vite possible ancrée dans mon esprit.
Alors que je traverse le seuil, je me retourne pour lui lancer un dernier regard rassurant, m'assurant qu'elle comprenne bien que ce petit voyage est pour nous deux, pour notre avenir, quelle qu'en soit l'issue. Avec un dernier sourire encourageant, je ferme doucement la porte derrière moi, prêt à affronter le monde extérieur pour nous deux, pour assurer un peu de tranquillité et de sécurité à la femme qui occupe toutes mes pensées.
La matinée est fraîche et claire, une de ces matinées où le monde semble retenir son souffle, attendant la suite des événements. Je ferme la porte derrière moi avec douceur et me dirige vers la pharmacie la plus proche. La tâche à accomplir est simple mais chargée d'une gravité que je sens peser sur mes épaules à chaque pas. Dans la première pharmacie, je parcours rapidement les rayons pour localiser les tests de grossesse. Mon cœur bat un peu plus fort alors que je saisis plusieurs boîtes de différentes marques. Une voix intérieure me murmure que c'est peut-être excessif, mais je chasse cette pensée. Je veux être sûr, avoir des options, pouvoir donner à Cassia le choix le plus vaste possible pour qu'elle se sente à l'aise avec cet outil qui pourrait changer nos vies. Je répète l'opération dans deux autres pharmacies, glissant discrètement les boîtes dans mon panier, sentant les regards curieux des autres clients et du personnel. À chaque achat, une part de moi veut expliquer, veut dire à ces inconnus que c'est pour l'amour, pour le soutien, pour ne pas laisser la femme que j'aime affronter seule une réalité aussi bouleversante. Mais je reste silencieux, payant et sortant rapidement pour retrouver l'air libre, chargé de mes achats.
Après avoir visité les pharmacies nécessaires, je décide de faire un dernier arrêt avant de rentrer : la boulangerie du quartier. L'odeur du pain frais et des pâtisseries me frappe dès que j'entre, un rappel agréable des choses simples et douces de la vie. Je choisis quelques viennoiseries, pensant à Cassia et à combien un petit déjeuner doux pourrait lui faire du bien. Et puis, je vois les tartelettes aux fraises, son dessert préféré. Un sourire se dessine sur mes lèvres malgré la situation pesante. Je prends une tartelette, ajoutant une touche de légèreté et d'humour à notre matinée chargée : un clin d'œil à nos circonstances, un petit rappel que la vie continue et qu'elle peut toujours être douce, malgré tout. C’est notre manière à nous de garder un peu de légèreté dans le tourbillon émotionnel que nous vivons.
Avec mon sac un peu plus lourd, chargé de tests de grossesse et de douceurs pour le petit déjeuner, je reprends le chemin de l’appartement. Chaque pas me rapproche de Cassia, de cette conversation qui nous attend, de ces moments où nous devrons prendre ensemble des décisions qui pourraient définir notre avenir.
Le trajet de retour vers l'appartement se fait sous un ciel qui commence doucement à se voiler, adoucissant les contours lumineux de la matinée avec une promesse de tranquillité. Mes pas sont rythmés par les pensées qui tournent dans ma tête, chaque boîte de test de grossesse dans mon sac pesant symboliquement bien plus lourd que leur poids physique. Les viennoiseries et la tartelette aux fraises ajoutent une note sucrée à ce mélange de sentiments, rappelant qu'au-delà de l'incertitude, il y a encore de la douceur dans notre vie. Je monte les marches de son immeuble, je glisse la clé dans la serrure, ouvrant doucement la porte pour éviter tout bruit qui pourrait trahir une précipitation ou une anxiété mal placée.
L'appartement est baigné dans une lumière tamisée, les rayons du soleil filtrant à travers les rideaux créent des motifs de lumière et d'ombre sur le sol. Le silence est presque tangible, comme si l'appartement retenait son souffle, en attente de ce qui est à venir. « Cassia, je suis de retour, » annoncais-je doucement en posant les sacs sur la table de la cuisine. J'organise les viennoiseries sur une assiette et place la tartelette aux fraises à côté, une image presque pittoresque qui contraste avec la tension que je sens encore palpable dans l'air. « J’ai pris différents tests... pour que tu puisses choisir celui qui te semble le plus rassurant, » dis-je en sortant les nombreuses boîtes de mon sac et les alignant sur la table de la cuisine.
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La nuit ne fut pas très longue. D’ailleurs, réveillée de bonne heure je constate rapidement que Milo n’était déjà plus dans le lit. Toutefois, nous ne tardons pas à être à nouveau réunis. Nous échangeons quelques brefs mots. Milo me dit espérer que j’aie bien dormi. Je ne réponds pas avec des mots, simplement avec un regard qui en dit long. La nuit a malgré tout été assez peu réparatrice car remplie d’inquiétudes. Je remarque rapidement que Milo est déjà habillé. Ses paroles de la veille me reviennent alors en tête. Toutefois, je propose quand même au jeune homme de me rendre moi même à la pharmacie. Mais Milo insiste pour s’y rendre lui même tout en me disant qu’il allait revenir rapidement. Il dépose un baiser sur mon front et s’octroie même une plaisanterie. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres « Tu m’en vois rassurée... » dis-je pour tenter de suivre son exemple. J’accompagne alors Milo jusqu’à la porte et le laisser partir après lui avoir adressé un léger sourire.
Une fois seule, je me dirige à la salle de bain pour prendre une douche rapide et m’habiller. Suite à cela, je me dirige dans la chambre pour y refaire le lit et faire un peu de rangement. Le temps semble passer à une vitesse anormalement lente. Pourtant, j’entends enfin la voix de Milo m’annonçant qu’il est rentré. Je le rejoins sans attendre dans la cuisine. Un sourire attendri s’affiche sur mon visage en constatant que Milo avait pris le soin d’acheter des viennoiseries ainsi qu’une tartelette aux fraises. Mais rapidement le jeune homme m’annonce avoir pris différents tests de grossesse en les déposant sur la table. Mon regard se pose alors sur les différentes boites. « Oui, je vois ça...Ça m’a l’air d’être bien… Merci. » dis-je en prenant l’une des boites en main. Je n’y connaissais pas grand-chose, le choix allait sans doute être difficile. Et la vingtaine de boites de test de grossesse n’allait pas m’aider à fait un choix. Je scrute rapidement les différentes boites. Certains tests promettaient une réponse en deux minutes maximum, d’autres une efficacité après seulement trois jours de retards. Un peu perdue, je m’efforce d’en sélectionner deux qui me semble les plus appropriés. « Je suis loin d’être parfaitement informée dans ce domaine… Je pense que ces deux là feront l’affaire... » dis-je en gardant les deux boites en main. « Je… je vais les faire tout de suite. Je pense qu’on a assez attendu tous les deux... » dis-je en lui adressant un faible sourire avant de me diriger aux toilettes. Je prends le temps de lire attentivement les deux notices pour éviter la moindre erreur. Puis une fois les deux tests effectuer, je replace les capuchons à leur place. Je quitte les toilettes et me dirige à la salle de bain où j’y dépose les deux tests sur le rebord du lavabo. Je me lave les mains sans quitter les tests du regard alors que je savais pertinemment qu’il fallait attendre trois minutes. Je jette un œil à ma montre puis je me place dans l’encadrement de la porte, un regard en direction de Milo « Il faut attendre trois minutes... » lui annonçai-je tout simplement pour le tenir au courant.
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L'atmosphère dans l'appartement est épaisse, chargée d'une tension palpable alors que j'attends, presque en retenant mon souffle, les résultats des tests de grossesse que Cassia vient de faire. Pour tenter de me distraire, je me mets à ranger un peu, essayant de ne pas fixer constamment les toilettes où Cassia s'est enfermée pour attendre les quelques minutes interminables que prendront les tests. Mon regard tombe sur le prospectus publicitaire sur la table du salon – celui contenant le questionnaire « Voulez-vous des enfants ? » auquel j'avais répondu nonchalamment la veille. Le voir maintenant me remplit d'un sentiment de malaise, rappelant trop crûment mes sentiments réels sur la paternité. Avec une décision presque réflexive, je saisis le papier et le jette dans la poubelle. Les questions semblent se moquer de moi, chaque case cochée résonnant comme un écho de mes propres doutes et peurs. Je me sens angoissé, presque nauséeux à l'idée de devenir père. Je ne veux absolument pas d'enfant, pas maintenant, sans doute jamais. C'est une vérité que j'ai du mal à confronter, surtout maintenant que la réalité pourrait se manifester de la manière la plus concrète qui soit.
Alors que je me perds dans mes pensées, tentant de calmer le tumulte intérieur, je vois du coin de l'œil Cassia qui apparaît dans l'encadrement de la porte. Immédiatement, mon cœur se met à battre plus fort, l'angoisse montant d'un cran. Je reste où je suis, à une bonne distance d'elle, instinctivement me préparant à contenir ma réaction, quelle que soit la nouvelle qu'elle s'apprête à annoncer. L’expression de son visage semble son expression indéchiffrable. Je peux sentir la tension entre nous, comme une corde tendue prête à rompre à la moindre secousse. Elle prend une profonde inspiration, ses yeux cherchant les miens, cherchant peut-être du courage ou de l'assurance dans mon regard. « Il faut attendre trois minutes… » dit-elle enfin, sa voix tremblante trahissant son propre nervosisme.
La tension est palpable dans l'air alors que je me tiens là, à quelques pas de distance de Cassia, chaque seconde semblant s'étirer en une éternité. Mon cœur bat à tout rompre, résonnant dans mes oreilles comme le tambour d'une marche funèbre. L'angoisse monte crescendo à mesure que l'attente se prolonge, chaque tic-tac de l'horloge murale martelant un rappel de l'imminence du résultat. Je lance des regards furtifs à Cassia. Mon estomac est noué, une boule d'angoisse qui ne cesse de grossir, rendant ma respiration courte et hachée. Les mains tremblantes, je me force à rester immobile, à ne pas faire les cent pas qui pourraient trahir mon état de nervosité extrême. Je repense aux moments précédant ce jour, à toutes les fois où j'ai envisagé l'avenir, jamais je n'avais imaginé une telle situation. L'idée de devenir père me terrifie, non pas à cause de l'enfant en soi, mais à cause de ce que cela implique de changements irréversibles dans ma vie, dans notre vie. La responsabilité, l'engagement, la peur de ne pas être à la hauteur.
Le silence est lourd, seulement interrompu par le bruit sporadique des voitures à l'extérieur et le murmure du vent contre les fenêtres. À chaque bruit, je sursaute légèrement, mon corps tendu comme un arc prêt à être libéré. Je me sens pris au piège dans cette attente, chaque minute ajoutant un poids supplémentaire sur mes épaules déjà accablées. Les scénarios défilent dans ma tête, chacun plus angoissant que le dernier. Que se passera-t-il si le test est positif ? Comment allons-nous gérer cette nouvelle réalité ? Suis-je vraiment prêt à abandonner la vie que je connais pour quelque chose d'aussi monumental ? Et si je ne suis pas à la hauteur ? Les questions se bousculent, sans réponse, augmentant mon anxiété.
Je regarde Cassia, cherchant dans ses yeux un indice, quelque chose qui pourrait me donner une prévision de ce qui s'apprête à être révélé. Mais elle est tout aussi anxieuse, tout aussi perdue dans ses pensées que moi. Finalement, je ne tiens plus, je dois briser le silence, le suspense insoutenable. « Cassia… » ma voix est rauque, tremblante, « …tout va bien se passer, quoi qu'il arrive. » Même si je tente de la rassurer, ces mots sont autant pour elle que pour moi, une tentative désespérée de calmer la tempête qui fait rage en moi. L'attente continue, interminable, chaque seconde me rapprochant du moment où notre vie pourrait changer pour toujours. La tension est à son comble, l'angoisse presque palpable dans l'air entre nous. Nous sommes tous deux suspendus dans ce moment, attendant un futur incertain.
SHE IS MY WORLD
Et au premier battement de ses paupières, je l'ai reconnue. C'était bien elle, l'inattendue et l'attendue
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Dernière édition par Milo Davis le Lun 15 Avr 2024 - 19:23, édité 1 fois