Dix-huit heures.
J’étais dans ma voiture, écoutant un peu de musique sur la route pour retrouver mon appartement. Après un service de plus de douze heures, je rêvais de prendre une bonne douche. En arrivant sur le parking du petit immeuble, je suis surprise de constater qu’un camion de pompier était présent ainsi qu’une autre camionnette. Nombreux de mes voisins étaient aussi présents sur le parking. Je compris immédiatement que je ne pourrais pas rentrer chez moi tranquillement comme je l’avais imaginé. Je gare alors la voiture à ma place habituelle et descend du véhicule. Je m’approche alors des voisins présents lorsqu’un pompier m’interpelle « Bonjour madame, vous vivez ici ? » Je me retourne alors vers lui « Oui, je vis au premier étage. Que se passe-t-il ? » demandai-je alors soucieuse de savoir. « Il y a une fuite de gaz. C’est un locataire qui a donné l’alerte. Une équipe spécialisée est déjà sur place, mais ça risque de prendre un peu de temps. Nous avons du évacuer l’immeuble pour ne prendre aucun risque. » Pas de chance. « Et combien de temps ça va durer vous pensez ? » demandai-je alors afin d’en savoir plus. « Une bonne partie de la soirée, voir même de la nuit je pense. Nous demandons à tous les habitants de l’immeuble de trouver une solution pour la nuit et de revenir seulement demain matin. » Je laisse échapper un léger soupire avant de remercier le pompier qui avait pris le temps de m’expliquer la situation. Je prends mon téléphone et décide d’appeler Milo. Pas de réponse. Il devait être occupé, ou peut-être se reposait-il. Je décide d’attendre un peu, discutant alors avec les voisins de cette situation inédite. Le temps passe et je n’ai toujours pas de nouvelles de Milo. Je décide alors de me rendre chez lui.

Arrivée devant l’immeuble, je monte jusqu’à la porte de son appartement et appuie sur la sonnette. Quelques secondes plus tard, Milo ouvre la porte. Je suis quelque peu surpris de la tenue qu’il porte. Une serviette enroulée autour de la taille. « Hey... » dis-je un léger sourire aux lèvres. Je dépose un furtif baiser sur ses lèvres, restant toujours devant la porte. Apparemment je n’arrivais pas au bon moment. « Je … Enfin, mon immeuble a été évacué à cause d’une fuite de gaz. Personne n’est autorisé à y retourner jusqu’à demain. Je ne voulais pas venir à l’improviste, j’ai essayé de t’appeler mais tu n’as pas répondu... » di-je simplement en donnant de brèves explications. « Je te dérange peut-être ? Tu étais occupé ? » demandai-je curieuse de savoir pourquoi il était dans cette tenue, sans doute venait-il de prendre une douche.

Alors que je suis allongé sur mon lit, perdu dans un moment de plaisir solitaire, la tension monte en moi, chaque sensation s'intensifiant à mesure que je m'approche du point culminant. Mon corps se tend, mes pensées se brouillent, et je suis sur le point de céder à l'extase lorsque, soudainement, la sonnerie de la porte retentit. Le son m'arrache brutalement à ma bulle, me ramenant à la réalité avec une violence inattendue. Le cœur battant à tout rompre, je me redresse précipitamment. La frustration et l'embarras se mêlent à l'excitation non dissipée. Sans perdre une seconde, je saisis une serviette posée à proximité et l'enroule maladroitement autour de ma taille. Mon esprit est encore embrumé par le plaisir inachevé, mais je me dirige tout de même vers la porte d'entrée, chaque pas accompagné d'une pointe d'appréhension.

Lorsque j'ouvre la porte, c'est Cassia qui se tient là, souriante et visiblement heureuse de me voir. Son visage s'illumine et, avant que je ne puisse dire un mot, elle se penche pour déposer un baiser rapide sur mes lèvres. Je suis partagé entre la surprise de la voir là et l'embarras de la situation. Mon visage s'empourpre, et je tente de cacher mon trouble derrière un sourire maladroit. « Hey, » commence-t-elle d'une voix douce, ses yeux se posant brièvement sur mon apparence négligée. « Je … Enfin, mon immeuble a été évacué à cause d’une fuite de gaz. Personne n’est autorisé à y retourner jusqu’à demain. Je ne voulais pas venir à l’improviste, j’ai essayé de t’appeler mais tu n’as pas répondu... » Je cligne des yeux, tentant de digérer ses paroles tout en cherchant désespérément une explication. Mon esprit tourne à toute vitesse, mais aucune excuse valable ne me vient à l'esprit. J’essaye de gagner du temps, faisant mine de ne pas avoir vu ses appels. « Oh… euh… désolé, je ne savais pas… J’étais peut-être occupé à… » balbutiai-je, mon esprit encore embrouillé. Je me dirige maladroitement vers la table où repose mon téléphone, espérant que vérifier les appels manqués pourrait dissiper le malaise. Mais à peine ai-je déverrouillé l’écran que je me fige, horrifié, en entendant un long gémissement féminin résonner dans la pièce. Le son résonne comme une cloche d’embarras dans mon esprit, mes joues s’empourprent d’un rouge vif. Dans une panique frénétique, je tente de fermer l'onglet compromettant, mes doigts tremblant sur l'écran, mais le mal est déjà fait. Avant que je ne puisse réagir, une publicité intrusive surgit, et la voix suave d'une cam girl envahit l'air, disant d'une voix pleine de sous-entendus. « Tu es là, mon mignon ? Je t'attends. » Le temps semble se suspendre, chaque seconde s'étirant dans une éternité d'embarras. Mon visage est en feu, et je peux à peine soutenir le regard de Cassia. Je balbutie des mots incohérents, essayant désespérément de minimiser la situation. « Je… euh… Je devais… prendre ma douche, tu sais, pour… » Je m'arrête, me rendant compte que je m'enfonce de plus en plus dans le malaise. « Pour faire redescendre la pression, » terminai-je, ma voix s'éteignant dans un murmure.

Je m'empresse de refermer l'onglet, verrouillant mon téléphone avec précipitation avant de le poser sur la table, comme si cela pouvait effacer ce qui venait de se passer. Je tente de retrouver un semblant de dignité, mais je suis terriblement conscient de la gêne qui transpire de chaque pore de ma peau.  « Fais comme chez toi, je vais… je vais me rafraîchir un peu, » dis-je finalement, me tournant rapidement vers le couloir pour m’éclipser. Mon cœur bat à tout rompre, non seulement à cause de l’excitation incomplète, mais aussi du malaise écrasant qui me pèse sur les épaules. Je file vers la salle de bain, espérant que l'eau fraîche pourra effacer non seulement la tension accumulée, mais aussi le souvenir brûlant de cet instant de gêne. Mais alors que je ferme la porte derrière moi, l'image de Cassia, souriante et amusée, me hante. Comment vais-je pouvoir lui expliquer tout cela une fois que je serai sorti de cette douche ?

En apprenant que je ne pouvais pas rentrer chez moi tout de suite, ni y passer la nuit, mon premier réflexe fut d’appeler Milo. Mais ce dernier n’avait pas répondu à mon appel téléphonique. J’avais attendu un peu mais voyant que je n’avais pas de nouvelles j’avais décide de me rendre directement chez lui. Je fus très surprise de le voir ouvrir la porte, ne portant que sur lui une serviette autour de la taille. J’explique alors brièvement la situation. Mais je sens une gêne omniprésente et palpable. Milo s’excuse, apparemment il n’avait pas vu mon appel. Il peine même à terminer sa phrase et à me donner une explication. Milo se dirige alors vers la table où est son téléphone. J’entre alors avant de refermer la porte d’entrée derrière moi. « Ce n’est pas grave. Est-ce que ça va ? Tu as l’air un peu… ailleurs. Je t’ai réveillé ? » demandai-je alors soucieuse. Puis alors que Milo s’empare de son téléphone, un long gémissement féminin se fait entendre dans la pièce. Puis c’est une voix féminine, très suggestive, qui se fait entendre. Je commence alors à comprendre. Milo ne dormait pas, absolument pas. Milo tente alors une explication. Il me dit qu’il devait prendre sa douche, pour faire redescendre la pression. La pression je crois qu’il avait trouvé un autre moyen de la faire descendre et sans moi. « Milo... » Mais je n’ai pas le temps d’ajouter quoi que ce soit que le jeune homme me demande de faire comme chez moi pendant qu’il allait se rafraîchir un peu. Il était déjà en train de rejoindre la salle de bain. « D’accord... » dis-je un peu perplexe, avec malgré tout un léger sourire aux lèvres.

Rapidement, je commence à entendre l’eau couler à la salle de bain. Je dépose alors mon sac et ma veste à l’entrée avant de retirer mes chaussures. Je me dirige ensuite vers le coin cuisine pour prendre un verre d’eau et m’asseoir un peu après cette longue journée. Quelques minutes plus tard, Milo sort de la salle de bain, vêtu cette fois-ci. « Est-ce que ça va mieux ? La pression est-elle redescendue...?» dis-je un léger sourire aux lèvres. « On dirait que je suis vraiment arriver au mauvais moment... » Malgré tout, je ne pouvais m’empêcher de ressentir une pointe d’incompréhension. Et si Milo n’était pas pleinement satisfait avec moi ?

Sous la douche, l'eau froide continue de ruisseler le long de ma peau, apaisant le tourbillon d'émotions qui m'avait submergé quelques instants plus tôt. Chaque goutte semble emporter avec elle un peu de cette tension accumulée, laissant place à un calme progressif. La fraîcheur mordante de l’eau me réveille, m’ancre dans l’instant présent, me permettant de me recentrer sur l’essentiel. Je ferme les yeux, laissant l'eau effacer non seulement les traces physiques de la chaleur, mais aussi celles de l'embarras qui m’a envahi à la vue de Cassia, me surprenant à un moment pour le moins... délicat. Le son apaisant de l'eau frappant le carrelage de la douche est comme une mélodie rassurante, une sorte de berceuse aquatique qui m'aide à retrouver mon équilibre intérieur. Je prends une grande inspiration, remplissant mes poumons d'air frais avant de l'expirer lentement, relâchant ainsi les dernières bribes de tension. C'est comme si chaque goutte d'eau, en glissant le long de mes muscles tendus, emportait avec elle les traces de mon agitation. Peu à peu, mes épaules se détendent, ma respiration se fait plus régulière, et la situation gênante de tout à l'heure commence à s’éloigner. Mon esprit se recentre, mon cœur retrouve un rythme apaisé, et je me prépare à retrouver Cassia avec l’attitude détendue et assurée qui, je l'espère, dissipera complètement ce moment d’embarras. Je finis par couper l'eau, la sensation de fraîcheur sur ma peau maintenant agréable, presque revigorante. Je prends une serviette et me sèche rapidement, appréciant le contraste entre la chaleur de la serviette et le froid résiduel de l'eau. Une fois vêtu d'une tenue décontractée, je m’arrête un instant devant le miroir. Mon reflet me rend une image familière, mais aussi un peu différente. Peut-être est-ce l’embarras persistant qui joue dans mon regard, ou peut-être est-ce simplement une prise de conscience accrue de la situation. Quoi qu’il en soit, je prends un instant pour m'assurer que je suis bien redevenu moi-même, prêt à affronter les taquineries inévitables de Cassia.

Quand je rejoins le salon, je retrouve Cassia assise, un verre d’eau à la main. Lorsqu’elle lève les yeux vers moi, son regard me dit tout ce que j’ai besoin de savoir. Ce sourire, ce regard, c’est sa façon à elle de me dire qu’elle n’a rien manqué de la situation. Elle me taquine, c’est inévitable. « Est-ce que ça va mieux ? La pression est-elle redescendue…? » me demande-t-elle, avec cette douceur qui n’appartient qu’à elle, mêlée à une pointe de malice. Je lui souris en retour, hochant la tête avec un soupçon d’embarras qui persiste encore. « Oui, beaucoup mieux, merci, » dis-je en m’approchant d’elle, conscient qu’elle ne compte pas me laisser échapper si facilement à cette conversation. Et elle a bien raison. Nous avons toujours partagé ce genre de moments avec légèreté et humour, et je ne compte pas déroger à la règle maintenant. « On dirait que je suis vraiment arrivée au mauvais moment... » continue-t-elle, son sourire s’élargissant encore, et je ne peux m’empêcher de rire doucement. Tentant de dissiper ce qui reste de gêne, je joue la carte de l’humour. « Eh bien, tu sais, ce n’est jamais vraiment un mauvais moment pour te voir, » rétorquai-je, essayant de transformer cette situation en quelque chose de léger et de plaisant. Un clin d'œil complice accompagne mes paroles, et je m’avance un peu plus, glissant mes bras autour de sa taille avec cette familiarité tendre qui a toujours caractérisé notre relation. Ses bras viennent naturellement se poser sur mon torse, et le contact de ses mains contre moi m’apaise encore davantage.

Je décide de m’amuser un peu plus pour tourner la page sur cet incident. « Mais sérieusement, » poursuivis-je, la taquinerie revenant dans ma voix, « Si tu avais besoin d’une excuse pour emménager plus tôt avec moi, une fuite de gaz, c’est un peu extrême, non ? » Je ris doucement, la serrant un peu plus contre moi. « Tu sais que tu peux venir sans raison, n’importe quand. Je ne vais pas te refuser l’accès, surtout pas pour ça. » Elle me regarde avec ces yeux que je connais si bien, et je dépose un baiser léger sur son front, sentant la chaleur de sa peau contre mes lèvres. « Tu es la bienvenue ici, à n’importe quel moment, pour n’importe quelle raison… ou même sans raison, » murmurai-je doucement, voulant qu’elle sache qu’elle a sa place ici, avec moi, à tout instant.

En venant chez Milo à l’improviste, je ne m’attendais absolument pas à le déranger en pleine séance de plaisir solitaire. J’étais surprise, je ne pouvais pas le nier. Et je ne pouvais pas m’empêcher de me demander si le jeune homme était pleinement satisfait avec moi. Sinon, pourquoi s’adonner à ce genre de plaisir seul, avec une camgirl.  Lorsque Milo revient je ne peux m’empêcher de le taquiner un peu. Il ajoute, sans doute pour me rassurer, que ce n’est jamais vraiment un mauvais moment pour me voir. Mais malgré tout, je me sens presque un peu gêné d’être arrivé à ce moment là. Milo passe ses mains autour de ma taille, je profite tout de même de cette douce étreinte. Puis Milo plaisante un peu quant à ma venue ici, il insinue que la fuite de gaz est une excuse pour emménager plus tôt avec lui. Je souris, amusée par sa remarque. « H’m… Sans doute oui... » Puis je reprends mon sérieux « Plus sérieusement, je m’en serais bien passé quand même ... Mais bon, il est vrai que ça à quand même un bon côté puisque je suis là... » Il valait mieux de focaliser sur les avantages. Bien que j’avais prévu de commencer quelques cartons ce soir pour avancer un peu dans l’organisation du déménagement. Ce ne sera donc pas pour ce soir. Milo ajoute que je pouvais venir ici, sans raison et n’importe quand. Ses paroles me touchent. « N’importe quand ? H’m… Je crois que j’attendrais que tu me répondes la prochaine fois avant d’arriver à l’improviste… » dis-je en faisant référence au petit moment de gêne de tout à l’heure et au fait que je l’avais dérangé en pleine séance de plaisir solitaire. Je termine alors de boire mon verre d’eau. « Et sinon, comment s’est passé ta journée ? » Nous n’avions pas vraiment échangé aujourd’hui, je n’avais pas eu une minute à moi. Et puis une fois enfin sortie du travail, il y avait eu cette histoire de fuite de gaz dans l’immeuble. Une journée bien mouvementée en somme.

Je prends doucement les mains de Cassia dans les miennes, nos doigts s'entrelacent naturellement, créant un lien chaleureux et réconfortant entre nous. Ses yeux brillent d'une lueur douce, mais je peux y déceler une pointe d'inquiétude concernant son déménagement imminent. Je veux apaiser ses craintes, lui montrer que je suis là pour elle, prêt à l'accompagner dans chaque étape de cette transition importante. « Ne t’inquiète pas pour ton déménagement, » dis-je avec une voix calme et rassurante, mon regard plongé dans le sien. « Je serai là pour t’aider à chaque instant. Je pensais même profiter de tes heures de travail pour commencer à faire quelques cartons de ton côté. Comme ça, quand tu rentreras, tout sera déjà bien avancé, et tu auras plus de temps pour te reposer ou simplement profiter de nous. » Elle laisse échapper un petit rire cristallin avant de répliquer avec malice. « N’importe quand ? H’m… Je crois que j’attendrais que tu me répondes la prochaine fois avant d’arriver à l’improviste… » Je ris doucement à mon tour, amusé par sa taquinerie. Un éclat joueur danse dans mes yeux tandis que je m'approche un peu plus d'elle, réduisant la distance entre nos corps. « Tu sais très bien que tu n'as pas besoin de permission pour venir ici, » murmurai-je avant de pencher la tête et de déposer un baiser léger et doux sur ses lèvres.

Cassia rougit légèrement, un sourire tendre toujours accroché à ses lèvres. Elle relâche une de mes mains pour finir de boire son verre d’eau, son regard pétillant fixant le mien. « Et sinon, comment s’est passé ta journée ? » demande-t-elle d'une voix douce, véritablement curieuse et attentive. Je prends un instant pour faire mine de réfléchir, adoptant une expression angélique tout en soutenant son regard. « Eh bien, ma journée s'est plutôt bien passée, » commencé-je d'un ton innocent, laissant planer un léger suspense. Puis, une lueur malicieuse traverse mes yeux alors que j'ajoute, en rapprochant lentement mon visage du sien, « Mais ce que je sais surtout, c'est comment elle va se terminer. » Au même moment, l'extrémité de mon index vient effleurer délicatement la peau douce de son décolleté, traçant une ligne subtile et presque imperceptible. Mon geste est à la fois tendre et légèrement provocateur, teinté d'une innocence feinte qui ne trompe personne. Je laisse mon doigt remonter délicatement jusqu'à son menton, que je soulève doucement pour plonger mon regard dans le sien. « Disons que j'ai quelques idées en tête, » soufflai-je, mon souffle effleurant ses lèvres. « Mais je suis ouvert aux suggestions si tu as d'autres plans en tête. »

Puis je me penche doucement vers elle, mes lèvres effleurant délicatement sa nuque, déposant une série de baisers légers qui se prolongent le long de sa peau douce. Je sens un léger frisson parcourir son corps en réponse à mes attentions, comme une onde de plaisir subtile. Chaque baiser est une caresse, un murmure sans mots, et je prends plaisir à sentir sa respiration s’accélérer sous mon souffle. Je reste tout contre elle, la proximité de nos corps créant une chaleur intime qui rend ce moment encore plus précieux. Puis, dans un murmure presque imperceptible, je laisse mes lèvres glisser jusqu’à son oreille, ma voix se faisant douce, curieuse, emplie d’une sincère préoccupation « Alors, comment s'est passée ta journée ? » Je marque une courte pause, laissant mes lèvres se poser à nouveau sur sa peau, comme pour accentuer l’intimité de cette question. Je sais à quel point son travail compte pour elle, et à quel point il peut être éprouvant. Mon intérêt pour ses journées ne se limite pas à une simple formalité, je veux savoir, je veux comprendre ce qu’elle traverse, ce qu’elle ressent, ce qui occupe son esprit lorsqu’elle est loin de moi. Ma main glisse doucement le long de son bras, cherchant à capter toute son attention, à l’encourager à se confier. « Il n'y a pas eu trop de femmes battues qui sont venues te voir à l'hôpital, j'espère ? » Mon ton est empreint de tendresse et d’inquiétude, conscient du fardeau émotionnel que ce genre de cas peut avoir sur elle. Je sais combien cela la touche, combien elle s’investit pour essayer de soulager ces âmes meurtries. Je me demande parfois comment elle parvient à supporter tout cela, à porter sur ses épaules le poids des douleurs des autres. Je veux qu’elle sache que je suis là pour elle, que je m’intéresse vraiment à ce qu’elle vit, que son travail n’est pas qu’une simple routine à mes yeux. Je veux être cet espace où elle peut tout déposer, où elle peut se décharger de tout ce qui pèse sur son cœur. Alors, je l’écoute, non seulement avec mes oreilles, mais avec chaque fibre de mon être, prêt à écouter tout ce qu’elle voudra partager avec moi.

Milo avait du ressentir une légère angoisse quant au fait que le fait de ne pouvoir accéder à mon appartement ce soir m’empêchait de commencer quelques cartons. Le jeune homme tente alors de me réconforter au mieux me disant de ne pas m’inquiéter et en réaffirmant le fait qu’il serait là pour m’aider. Il souhaitait même commencer quelques cartons lorsque j’étais au travail afin de m’aider au mieux. « C’est gentil de te proposer. Mais, de ton coté tu dois te reposer aussi… » Il n’était pas question que je laisse Milo gérer la plupart des cartons. Nous le ferons ensemble.

Voulant changer de sujet, j’avais demandé à Milo comment c’était passé sa journée. J’étais soucieuse et curieuse de savoir ce qu’il avait pu faire et si il avait pu aussi se reposer. Nous n’avions pas beaucoup échangé dans la journée, faute de temps, alors je trouvais cela normal de m’intéresser à lui et à ce qu’il avait fait. Milo ne donne pas vraiment de détail, il m’indique simplement que la journée s’est bien passée. C’était déjà un bon point. Tout en venant effleurer délicatement mon décolleté, il indique malgré tout qu’il savait comment la journée allait se terminer. Je comprends immédiatement ses sous-entendus. Je lui adresse un léger sourire. « Je suis certaines que tes idées sont extraordinaires mais… ce sera sans moi, malheureusement ... » dis-je d’un air presque désolé, lui faisant ainsi comprendre que ce n’était pas la bonne période pour moi.

Milo me demande alors comment c’était passé ma journée. Évoquant alors la pôle dédié aux femmes victimes de violence. « Elle s’est bien passée. » Milo me demande ensuite si il n’y avait pas eu trop de femmes violentées qui étaient venue à l’hôpital. « Il y en a toujours trop malheureusement…Mais certaines d’entre elles vont déjà mieux, bientôt prête à reprendre une vie normale...  » Heureusement que certaines d’entre elles arrivaient à aller de l’avant et à s’en sortir.

Je l'observe, un sourire tendre sur les lèvres, savourant la chaleur de sa présence. Ses paroles, bien que pleines d'excuses, ne parviennent pas à masquer l'affection qu'elle éprouve pour moi. « C’est gentil de te proposer. Mais, de ton coté tu dois te reposer aussi… » dit-elle avec une petite moue, ses yeux s'excusant presque d'eux-mêmes.  Bien que la déception se glisse furtivement en moi, je l'accueille avec une compréhension résignée. Ce n'est qu'une parenthèse, une pause dans notre complicité physique, et je sais que ces moments de proximité reviendront bientôt. Sans un mot, je me penche vers elle, laissant mes lèvres effleurer les siennes avec une tendresse infinie. Ce baiser, doux et rassurant, est ma manière de lui dire que je suis là pour elle, peu importe les circonstances. Alors qu'elle commence à me raconter sa journée, je me perds dans le son de sa voix, absorbé par la manière dont elle évoque ces femmes qui, malgré les épreuves, retrouvent une forme de normalité. Son travail est lourd de responsabilités, et je sais combien ces petites victoires comptent pour elle. Chaque femme qu'elle aide est une preuve de sa force et de son dévouement, et l'entendre parler de ces moments me remplit d'admiration. Puis je saisi délicatement la main de Cassia, et l'attire doucement vers la salle de bain, un sourire léger sur les lèvres. « Viens, j'ai quelque chose à te montrer, » lui dis-je, mon ton rempli de cette petite fierté que l’on ressent quand on a pris le soin de penser à chaque détail pour quelqu'un que l’on aime.

Nous pénétrons dans la salle de bain, et je me dirige immédiatement vers l'armoire que j'ai soigneusement préparée pour elle. Je me tourne vers Cassia, dont le regard est déjà empli de curiosité. J'ouvre lentement l'armoire, révélant une véritable panoplie de produits soigneusement sélectionnés pour rendre sa période d’indisposition aussi confortable que possible. Tout est là : des serviettes hygiéniques aux tampons en passant par des bouillottes aux motifs apaisants, des tisanes calmantes, des baumes à base de plantes pour apaiser les douleurs, et même ses bonbons préférés, qui, je le sais, lui apporteront un peu de réconfort pendant ces moments parfois difficiles. « J'ai pensé que tu pourrais avoir besoin de tout ça, » dis-je doucement, un sourire de tendresse sur les lèvres. « Je veux que tu te sentes aussi bien que possible, même durant ces jours un peu plus compliqués. » Je m’approche encore plus près d’elle, sentant la chaleur de son corps contre le mien. « Et si tu as besoin de quoi que ce soit d’autre, tu me le dis, d’accord ? Je suis là pour toi. » Je ne me contente pas de l’aimer dans les moments où tout va bien ; je veux être présent à ses côtés même quand les choses sont moins faciles, lui offrir ce sentiment de sécurité et de confort dont elle a besoin.

Sans hésiter, je la soulève doucement à ma hauteur, mes bras l’enveloppant avec une tendresse infinie. Je la tiens contre moi, ressentant le poids léger de son corps et la chaleur réconfortante de sa présence. Je l’embrasse tendrement, mes lèvres se posant sur les siennes avec douceur. « Ce soir, tu te reposes, » lui murmurai-je, ma voix se faisant presque caressante. « Je m’occupe de tout, d’accord ? Tu n’as à te soucier de rien. »  Je la repose délicatement sur le sol, mes mains glissant lentement le long de ses bras avant de la libérer. Je veux qu’elle sache qu’elle peut compter sur moi, que je suis là pour elle, peu importe la situation. Son bien-être est ma priorité, et je suis prêt à tout pour m’assurer qu’elle se sente aimée et soutenue, même dans les plus petites choses. Puis, comme pour lui changer les idées et peut-être alléger un peu l’atmosphère, je lui parle de l’aéroport, espérant éveiller sa curiosité. « Demain, je dois me rendre à l'aéroport, » lui dis-je, mon ton se faisant légèrement plus intrigué. « Apparemment, quelque chose se trame là-bas, et je pense que ça pourrait être intéressant. » Je lui souris, espérant qu’elle se sente assez bien pour m’accompagner. « Tu veux venir avec moi ? » lui demandai-je avec douceur, sachant que sa présence rendrait cette journée bien plus agréable. Mais avant tout, je veux qu’elle sache que, peu importe sa réponse, je suis là pour elle, prêt à m’adapter à ses besoins et à ses envies.

L’ouverture du pôle pour les femmes victimes de violence était vraiment une très bonne chose. Et j’étais fière de diriger ce service. Il est vrai que ce n’était pas simple tous les jours. Mais un des plus grand bonheur était de voir certaines de ces femmes aller mieux et aller de l’avant, prête à continuer une vie meilleure. Tout en discutant, je remarque que Milo semblait d’humeur très taquine. Malheureusement, bien que j’étais certaine que ses idées me plairaient, il ne pourrait y avoir d’intimité entre nous ce soir. Je sais qu’il est très compréhensif. D’ailleurs, il me demande de le suivre car il avait quelque chose à me montrer. Je m’exécute alors et le suis jusqu’à la salle de bain. Milo ouvre alors une armoire où se trouvait tout un tas de produit d’hygiène féminine. Je remarque qu’il y avait même mes bonbons préférés. « Merci infiniment Milo. C’est vraiment adorable de ta part... » dis-je touchée par le fait qu’il ait pensé à ce genre de détails pour moi. « Finalement, c’est comme si j’étais déjà un peu ici... » dis-je avec un air amusé.

Milo me soulève légèrement et nous échangeons un tendre baiser. Le jeune homme affirme que ce soir j’allais me reposer et qu’il s’occuperait de tout. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Si habituellement, j’aurais sans doute protester, la fatigue et les douleurs ressenties me font abdiquer bien vite. « D’accord… Merci. » dis-je avant de lui voler un baiser. Puis Milo m’annonce que demain il devait se rendre à l’aéroport. Je suis surprise. Pour quelle raison devait-il s’y rendre exactement ? « Ah oui ? Et tu n’en sais pas plus ? » demandai-je alors curieuse, presque inquiète. Je craignais qu’on lui demande de reprendre le travail. Mais je me rassure presque aussitôt en repensant aux paroles de Milo. Il n’était pas prêt. Le jeune homme me propose alors de l’accompagner. « Oui, je t’accompagnerai. » Si Milo m'avait posé la question c'est sans nul doute que dans le fond il souhaitait que je vienne. Et cela ne me dérangeait absolument pas.

La complicité qui nous lie est indéniable, une force tranquille qui s’est construite au fil des années, résistant à chaque tempête que la vie a bien voulue nous envoyer. Chaque sourire, chaque regard partagé semble renforcer ce lien invisible mais puissant entre nous. Ce soir encore, alors que nous nous tenons là, face à face dans l’intimité de notre chez-nous, cette complicité se fait sentir plus que jamais. Cassia, avec sa douceur habituelle, me confie que toutes les petites attentions que j’ai pour elle la font déjà se sentir chez elle. Ses mots, simples mais chargés de signification, réchauffent mon cœur. Je ne peux m’empêcher de sourire en l’écoutant. Je la regarde, ce regard qui en dit long sur ce que je ressens pour elle, un mélange de tendresse, d’amour, et de cette complicité qui nous unit. « Tu es ici, » dis-je doucement, ma voix pleine d’affection. En disant cela, je désigne ma tête du bout des doigts, pour lui montrer que chaque pensée, chaque décision que je prends, elle y est toujours présente. Elle occupe chaque recoin de mon esprit, chaque plan que je fais, chaque rêve que je construis. Elle est là, constamment, même dans les moments où elle n’est pas physiquement à mes côtés. Mais ce n’est pas tout. Mon sourire s’élargit légèrement, et avec la même douceur, je descends ma main de ma tête à mon cœur, en pointant du doigt. « Et ici, » ajoutai-je, ma voix se faisant encore plus douce. Mon index posé sur ma poitrine, juste au niveau du cœur. Je ne peux m’empêcher de m'approcher un peu plus, de rapprocher nos visages, nos corps. Mon front se pose doucement contre le sien, et je sens la chaleur réconfortante de sa peau contre la mienne. « Je suis heureux que tu te sentes déjà chez toi, » lui murmurai-je, mes lèvres effleurant les siennes. « Parce que pour moi, tu es déjà ici, avec moi, dans chaque moment, chaque pensée, chaque battement de cœur. »

Cassia accepte de m'accompagner demain, et une vague de bonheur me submerge à cette idée. Bien que j’aurais respecté sa décision si elle avait préféré ne pas venir, la savoir à mes côtés pour cette journée particulière me rassure, me réconforte. « Aucune idée de ce qui se trame exactement ! » dis-je en haussant légèrement les épaules, un sourire amusé aux lèvres. « Clyde et Bonnie seront présents, c’est tout ce que je sais pour le moment. Clyde a été convoqué, tout comme moi, alors on verra bien de quoi il retourne ! » Mon ton est léger, mais je sens tout de même une pointe de curiosité et d’anticipation quant à ce qui pourrait se passer demain. Je prends un instant pour l’observer, son visage éclairé d’une douce lumière, ses yeux brillants d'une fatigue qu'elle essaie de cacher. Elle a besoin de se détendre, de se reposer, et je suis bien décidé à m’assurer qu’elle le fasse. « Allez… » dis-je en lui adressant un sourire tendre, « Je te laisse te décontracter un peu dans la salle de bain. Je vais préparer le dîner pour ce soir. » Mon ton est à la fois encourageant et affectueux. Je sais qu'elle apprécie ces moments où elle peut simplement se détendre, sans avoir à s'occuper de quoi que ce soit. Et ce soir, je veux m'assurer qu'elle puisse le faire sans la moindre inquiétude. Je prends un ton plus sérieux, posant mes mains sur ses épaules avec une douceur intentionnelle. « Et je vous rappelle, Mademoiselle Henderson, que vous avez une interdiction formelle de vous fatiguer ce soir. » Mes yeux rencontrent les siens, un sourire complice étirant mes lèvres. « Demain je t'accompagnerai et viendrai te chercher au travail. »  Mon visage prend alors une expression faussement solennelle, mes sourcils se fronçant dans une imitation exagérée de gravité. « Il faut bien que je revoie ma chère et tendre Erin, après tout ! J’ai dû terriblement lui manquer ! » dis-je en plaisantant, mon ton se faisant volontairement dramatique. Avant qu’elle n’ait le temps de répondre, je me penche vers elle et étreint ses lèvres dans un baiser doux, mais chargé d’une affection sincère. Nos lèvres se trouvent avec une facilité déconcertante, comme si elles avaient été faites pour s’unir ainsi, encore et encore. Je prolonge ce moment juste assez longtemps pour qu’elle sente tout l’amour que je lui porte, puis je me recule légèrement, relâchant son visage avec une douceur infinie.  « Maintenant, file te détendre, » murmurai-je en lui caressant la joue d’un geste tendre, « Je m’occupe du reste. » Il n’y a rien de plus apaisant pour moi que de savoir qu’elle prend soin d’elle, surtout après tout ce qu’elle fait pour les autres. En la laissant se détendre, je me dirige vers la cuisine, bien décidé à préparer un repas qui, je l'espère, sera à la hauteur de cette soirée tranquille que je veux lui offrir.

Milo avait toujours été très attentionné envers moi, et pourtant il ne cessait de me surprendre. Il avait pensé à tout pour moi et plus particulièrement quand je traversais cette mauvaise période du mois. Pour lui ce n’était peut-être pas grand-chose mais pour moi ça l’était. Et j’étais presque soulagée de constater que j’avais tout ce dont j’avais besoin là dans ce placard, ici. Et que je n’aurais donc pas à aller acheter tout le nécessaire en toute urgence. Le jeune homme me fait comprendre que j’étais toujours dans son esprit et dans son cœur. Cette confidence me touche énormément.

Je suis surprise d’apprendre que Milo devait se rendre à l’aéroport demain. Je me demandais bien pour quelle raison on demandait à ce qu’il soit présent. Peu importe la réponse, Milo m’avait demandé si je souhaitais venir avec lui et j’avais accepté. Milo m’annonce que Bonnie et Clyde seront présents également, c’est la seule information qu’il avait pour le moment. « D’accord. Quoi qu’il en soit, je viendrai avec toi. » dis-je tout simplement, réaffirmant ainsi ma volonté de l’accompagner. Puis Milo annonce qu’il me laissait prendre du temps pour moi à la salle de bain et qu’il allait préparer le dîner en attendant. Le jeune homme souhaitait prendre soin de moi et cela me touchait beaucoup. « Oui, une bonne douche me fera le plus grand bien... » Il m’annonce même qu’il m’accompagnerai au travail demain et viendrait me chercher. Il évoque alors Erin, plaisantant un peu sur le fait que Milo avait dû lui manquer. « Très amusant… Je te rappelle juste que mes hormones font les montagnes russes en ce moment, fais attention à ce que tu dis… Je suis à fleur de peau... » dis-je pour plaisanter un peu bien qu’il y avait malgré tout du vrai dans ce que je venais de dire. Milo me laisse alors seule à la salle de bain et je m’octroie un moment de détente sous la douche. La soirée se passe paisiblement. Nous dînons en tête à tête avant de nous installer devant un film, non sans quelques un de mes bonbons préférés à grignoter. Un peu de réconfort pour cette période difficile. D’ailleurs, j’avais beaucoup apprécié avoir à porté de main une bouillotte pour mon ventre qui me faisait particulièrement souffrir ce soir. Et que dire des courbatures et des maux de dos ? J’avais été me couchée en ayant l’impression d’avoir couru deux marathons dans la même journée. La nuit fut reposante bien que je m’étais réveillée plusieurs fois. Fort heureusement, dès le matin Milo avait été d’un grand réconfort.

Après être venu me chercher au travail, nous étions rentrés chez Milo. J’avais pris le temps de prendre une douche et de me changer avant que l’on reprenne la route, direction l’aéroport. A plus les minutes passaient à plus je me posais de questions sur cette convocation. Mais je préférais ne rien dire. De toute manière, nous serions bientôt fixés.

La soirée se déroule dans une ambiance douce et réconfortante. Nous sommes installés sur le canapé, nos corps pressés l’un contre l’autre. La lumière tamisée de la pièce et la lueur de l’écran de télévision créent une atmosphère apaisante, parfaite pour se détendre après une journée bien remplie. Le film que nous avons choisi est léger, divertissant, et chaque moment de complicité nous rapproche encore plus.  À côté de nous, une boîte de bonbons est posée sur la table basse. Ce sont les préférés de Cassia, et je ne peux m’empêcher de piocher dedans de temps en temps, en les lui tendant avec un sourire malicieux. Elle les accepte avec un petit rire, et je sens à quel point ces instants simples et partagés sont précieux pour nous deux. Tout en grignotant, je m’assure que la bouillotte contre son ventre reste bien en place, la maintenant délicatement pour atténuer au mieux l’inconfort qu’elle ressent en ce moment. Je veux qu’elle se sente bien, qu’elle puisse se détendre pleinement, et cette petite attention semble l’apaiser. Par moments, je sens sa tête se poser contre mon épaule, sa respiration se calmer alors qu’elle se laisse envelopper par la chaleur et le réconfort de notre proximité.

La nuit passe tranquillement, le film se termine, et nous nous installons dans notre lit, nos corps s’enroulant l’un autour de l’autre. Je veille à ce qu’elle soit confortablement installée, sa bouillotte toujours à portée de main, avant que nous ne nous endormions, épuisés mais heureux de ce moment partagé. Le lendemain matin, je me réveille avant Cassia, déterminé à lui offrir un début de journée aussi agréable que possible. Silencieusement, je me glisse hors du lit, prenant soin de ne pas la réveiller. Dans la cuisine, je prépare son petit-déjeuner préféré, le tout agrémenté d’un jus de fruits frais. Pendant que le café coule lentement dans la cafetière, je file dans la salle de bain pour allumer le porte-serviettes, afin que les serviettes soient bien chaudes pour elle. Je prépare aussi une nouvelle bouillotte, prête à être utilisée dès qu’elle en aura besoin. Quand tout est prêt, je retourne dans la chambre avec le petit-déjeuner sur un plateau. Cassia est encore endormie, son visage détendu. Je m’assieds doucement sur le bord du lit et caresse tendrement ses cheveux. « Bonjour, » murmurai-je, déposant un léger baiser sur son front. Elle ouvre les yeux, un sourire se dessinant lentement sur ses lèvres en voyant le plateau que je lui tends. Après ce moment de tendresse matinale, nous nous préparons pour la journée. Comme promis, je l’accompagne à son travail, m’assurant qu’elle ne manque de rien avant de la laisser partir. « Passe une bonne journée, » lui dis-je en l’embrassant doucement. « Je viendrai te chercher ce soir. »

La journée passe rapidement. Après avoir terminé quelques tâches ici et là, je retrouve Jay pour un match de tennis. Pratique du sport me fait du bien, m’aide à me vider l’esprit, mais je ne peux m’empêcher de penser à Cassia et à notre soirée à venir.  En fin de journée, je retourne à l’hôpital pour la récupérer. Elle a l’air un peu fatiguée, mais heureuse de me voir. Nous rentrons chez nous, partageons une douche bien méritée, puis nous nous préparons pour notre soirée spéciale à l’aéroport. « Prête ? » lui demandai-je, une fois que nous sommes tous les deux habillés et prêts à partir. Elle acquiesce, et nous quittons l’appartement, main dans la main.

Lorsque nous arrivons à l'aéroport, l'atmosphère est à la fois familière et intrigante. Les lumières vives des panneaux d'affichage illuminent le hall principal, et une légère brise fraîche traverse l'entrée, nous rappelant l'effervescence des lieux. Alors que nous avançons main dans la main, je remarque Bonnie et Clyde à quelques mètres de nous. Ils viennent tout juste d'arriver, leur démarche trahissant une légère nervosité que je partage également. « Eh bien, quelle coïncidence ! » s'exclame Clyde en nous voyant, un sourire naissant sur ses lèvres. Bonnie, à ses côtés, nous adresse un regard complice avant de venir nous saluer.  « Vous aussi, on vous a demandé de venir ? » demande-t-elle, sa voix teintée d'une légère curiosité. « Oui, » répondis-je en souriant, tout en jetant un coup d’œil autour de nous, cherchant des indices sur la raison de cette convocation. « J’ai été prévenu hier matin seulement ! » Clyde hoche la tête, visiblement tout aussi perplexe que nous. « Pareil pour nous. Aucune idée de ce qu’ils veulent, mais ça a l’air sérieux. » Nous échangeons tous un regard, essayant de deviner ce qui pourrait bien se tramer. « Peut-être un nouveau protocole de sécurité ? » propose Bonnie, un brin de scepticisme dans la voix. « Ou alors, une cérémonie imprévue ? » suggérai-je, tout en pensant à voix haute. Mais l’incertitude persiste, et chacun d’entre nous semble avoir plus de questions que de réponses. Nous continuons à discuter de manière informelle en montant les escaliers qui mènent au bureau où nous devons nous rendre. La tension est légère, mais palpable. Nous passons en revue toutes les hypothèses possibles, mais rien ne semble vraiment coller. « Quoi qu’il en soit, » dis-je en jetant un regard à Cassia, « J’espère que ce n’est pas une mauvaise nouvelle. » avant que Bonnie ajoute « Croisons les doigts, » en serrant le bras de son époux. Nous atteignons finalement le palier et nous arrêtons devant une porte vitrée où l’on nous a demandé de nous rendre. Nous échangeons un dernier regard interrogateur, puis, prenant une profonde inspiration, je pousse la porte. Quoi que cette convocation cache, nous allons le découvrir ensemble.

Le trajet jusqu’à l’aéroport se passa tranquillement. J’étais tout de même très pensive, me demandant bien la ou les raisons pour lesquelles Milo, ainsi que Clyde avait été convoqué. J’espérais simplement que cela soit pour des raisons réjouissantes, et non le contraire. Alors que nous venions d’arriver, nous croisons Bonnie et Clyde. Nous nous saluons alors tous chaleureusement et nous échangeons alors quelques banalités quant à notre venue ici. Apparemment Bonnie et Clyde n’en savait pas plus que nous. C’était tout de même très intriguant. Bonnie fait une hypothèse quant à un nouveau protocole de sécurité. Milo lui évoque une cérémonie imprévue. Tout est possible. « Peu importe la raison, c’est tout de même étrange qu’on ne vous en ait pas dit davantage... » Alors que l’on continue de discuter, je ne peux m’empêcher de repenser aux dernières fois où j’avais traversé ce hall immense. Avec Lou devant moi qui était venue me chercher au travail pour m’annoncer que quelque chose était arrivée. Je me revois traversant cet endroit à la hâte avec une boule au ventre. Je me revois aussi revenir avec les parents de Milo cette fois-ci. Je m’efforce de cesser de repenser à tout cela et me concentre à nouveau sur la discussion en cours. Nous finissons par monter les escaliers qui menaient au bureau où l’on devait se rendre. Parmi nous, personne ne savait pourquoi nous étions là, mais nous espérions tous que cela soit pour une bonne nouvelle. « Oui, croisons les doigts... » dis-je à mon tour, peinant à cacher ma perplexité face à la situation.

À peine avons-nous franchi la porte que Kate, une collègue, nous interpelle, son visage empreint d'une légère inquiétude. Elle s'approche de nous, ses yeux scrutant nos visages avec une intensité qui me laisse perplexe. « Ah, vous voilà enfin ! » dit-elle d'une voix un peu pressée. « Peter vous attend dans une autre salle, suivez-moi, il n’a pas l’air commode en ce moment je vous préviens ! » dit-elle en nous prévenant. Un échange de regards se fait entre Cassia, Bonnie, Clyde, et moi. L’inquiétude grandit, nos esprits s’agitent. Pourquoi ce changement soudain ? Les scénarios se bousculent dans ma tête, chacun plus alarmant que l’autre. Sans poser plus de questions, nous emboîtons le pas à Kate, son allure rapide ne laissant pas de place à la discussion. Les couloirs défilent, l’air semble se charger d’une tension palpable. Chaque pas résonne, le silence de notre petit groupe alourdi par une angoisse non formulée. Le long trajet vers cette mystérieuse salle nous laisse le temps d'imaginer mille et une raisons pour cette convocation inhabituelle. Le visage fermé de Kate ne fait qu'accentuer notre malaise.

Nous arrivons enfin devant une porte. Kate s'arrête, pose une main ferme sur la poignée, et se tourne vers nous, ses yeux empreints d’une expression difficile à déchiffrer. Un sourire énigmatique se dessine sur ses lèvres. « Vous êtes prêts ? » demande-t-elle, un éclat dans le regard que je ne parviens pas à cerner. Le silence règne un instant, puis, prenant une grande inspiration, je pousse la porte, me préparant à découvrir ce qui nous attend. La pièce est plongée dans une obscurité relative. L'air est chargé d'une expectative presque palpable. Et puis, soudainement… « Surprise !! » Les lumières s’allument et une explosion de voix joyeuses retentit. Je reste figé, l'instant s'étire comme au ralenti. Devant nous, une foule de visages familiers éclate de rire, applaudissant, criant de joie.  Je tourne lentement la tête, cherchant à comprendre, croisant le regard tout aussi déconcerté de Cassia. Bonnie et Clyde semblent tout aussi stupéfaits que nous. Ce n’est pas du tout ce à quoi nous nous attendions. Une banderole colorée pend au-dessus de nos têtes, des décorations festives égayent la pièce, et une table est débordante de douceurs, le tout baigné dans une lumière chaleureuse. Peter, un sourire malicieux accroché aux lèvres, s’avance vers nous à grands pas. « On vous a bien eus, pas vrai ? » dit-il en riant, visiblement très satisfait de l’effet produit. Je laisse échapper un souffle que je n'avais pas réalisé retenir. Un sourire, d'abord timide, puis franc, s’étire sur mon visage. « Vous nous avez vraiment fait marcher ! » lui répondis-je en le saluant, encore sous le choc de cette soudaine explosion de bonne humeur. Peter rit, son regard brillant de malice. « On voulait marquer le coup. Vous méritez bien une petite fête, après tout ce que vous avez traversé. Et puis ce n’est pas tous les jours que l’on peut décrocher des portraits du mur ! »

À peine ai-je terminé de saluer Peter que je sens une présence familière se précipiter vers moi. Lou, les yeux brillants d'émotion, se jette dans mes bras avec une force inattendue. L'étreinte est intense, presque désespérée, comme si elle avait retenu son souffle pendant des jours pour ce moment précis. « Milo… » Sa voix est tremblante, et je sens ses épaules se secouer légèrement contre moi. Je l’étreins en retour, sentant son corps frêle se fondre dans le mien. C’est comme si elle puisait une force dans notre étreinte, une force qu’elle avait peut-être crue perdue. Elle s’écarte légèrement, juste assez pour pouvoir plonger son regard dans le mien. Ses yeux sont embués de larmes, et je vois des émotions complexes danser dans ses prunelles : du soulagement, de la tristesse, mais surtout une immense gratitude. « Je suis tellement heureuse de te retrouver, » dit-elle, sa voix brisée par l’émotion. Je lui souris doucement, rassurant, tout en essuyant une larme qui roule le long de sa joue. « Moi aussi, Lou… Moi aussi. » Ses doigts tremblants viennent effleurer ma joue, un geste tendre et nostalgique, comme si elle se laissait transporter dans le passé. Je me rappelle ce qu'elle m’avait raconté un jour, à propos de Tom, de la manière dont elle caressait sa joue avant de le quitter le matin, avant de lui dire au revoir pour la journée. Un frisson me parcourt l’échine à cette pensée. Je comprends alors que ce geste, aussi simple soit-il, est rempli de tout l’amour qu’elle portait à Tom, et peut-être aussi de tout ce qu’elle n’a jamais pu lui dire. « Tu m’as tellement manqué, » souffle-t-elle avant de me lâcher doucement. Sa main se retire avec une infinie délicatesse, comme si elle devait rompre un lien sacré. Elle me sourit faiblement, ses larmes toujours présentes, mais ses yeux plus calmes, plus sereins. « Vraiment. » Je lui souris en retour, incapable de dire quoi que ce soit. Lou hoche légèrement la tête, une décision silencieuse de se retirer maintenant, de nous laisser. Mais avant de partir, elle me jette un dernier regard, comme pour s’assurer que je vais bien, que tout cela est bien réel. « Prends soin de toi, Milo. On se voit tout à l’heure ! » souffle-t-elle enfin, ses paroles remplies de toute la tendresse qu’elle aurait voulu exprimer à Tom. Puis elle tourne les talons, nous laissant seuls, un mélange d’émotions confuses flottant encore dans l’air. Je la regarde s’éloigner, sentant le poids de son passé, de son chagrin, mais aussi la force avec laquelle elle continue d’avancer. Sa douleur, si palpable, me rappelle à quel point il est important de chérir ceux que l’on aime, tant qu’il en est encore temps.

Après avoir monté les escaliers qui menait au bureau où l’on devait se rendre, la tension était quelque peu palpable. Nous étions tous dans inconnu. Chacun avec des hypothèses mais aucun de nous n’avait la réponse. Après avoir échangé un dernier regard, Milo se lance et pousse la porte afin d’entrer dans la pièce. Puis une collègue à eux nous demande la suivre en évoquant Peter et sa mauvaise humeur du moment. Très étrange, vraiment. Nous la suivons jusqu’à une porte puis lorsque cette dernière s’ouvre les lumières s’allument et un groupe de collègue apparaît. Surprise. Pour une surprise s’en était une, en effet. Cette convocation n’était donc qu’un prétexte pour faire une surprise à Milo et à Clyde. Je sens une once de soulagement s’emparer de moi. L’attention était vraiment très belle, très touchante.

Tout le monde vient saluer chaleureusement les deux pilotes de ligne. Puis Lou se précipite sur Milo. Je prends sur moi. La jeune femme avait été très gentille avec moi quand je pensais avoir perdu Milo à tout jamais. Malgré tout, je ne pouvais m’empêcher de la trouver toujours trop familière avec lui. Elle lui caresse tendrement la joue et Milo quant à lui vient sécher ses larmes. « Cassia. Je suis content de vous voir. Qui plus est, dans de meilleures circonstances... » Peter m’interrompt dans mon observation. Je me tourne alors vers lui et ce dernier me tend une coupe de champagne. « Bonsoir Peter. Contente de vous revoir aussi... » dis-je en attrapant la coupe de champagne tout en le remerciant. Nous échangeons alors quelques banalités. Puis Peter s’en va saluer Clyde non loin de moi. Je fais alors quelques pas pour retrouver Milo, observant Lou s’éloigner. « Je vois qu’il y en a une qui est toujours aussi ravie de te revoir... » dis-je d’un air innocent, sans pour autant dire du mal. C’était simplement un constat. Je savais que Lou tenait beaucoup à Milo. Puis ne préférant pas m’attarder sur le sujet Lou, je change de sujet rapidement « C’est une belle surprise pour toi et Clyde. C’est très attentionné de la part de vos collègues de vous avoir organisé cette soirée. » Et puis cela ferait sans doute du bien à Milo et à Clyde de revoir tout le monde, lors d'un moment convivial et festif.

Tout en écoutant Cassia, mon regard se perd un instant, suivant Lou qui s’éloigne, la tête légèrement baissée, ses épaules voûtées sous le poids de souvenirs encore trop présents. Une vague de nostalgie m’envahit, mêlée d’un sentiment d’impuissance face à ce qu’elle a traversé. C’est étrange de penser que, malgré tout ce que nous avons vécu, certaines blessures demeurent plus profondes, plus ancrées que d’autres. Je me tourne alors vers Cassia, un léger sourire aux lèvres, et lui vole un baiser furtif, une manière de la rassurer, de lui dire silencieusement que je vais bien, que nous allons bien. Elle me sourit en retour, ses yeux pétillant d’une douce complicité. « C’est une belle surprise pour toi et Clyde. C’est très attentionné de la part de vos collègues de vous avoir organisé cette soirée. » me confie-t-elle, un mélange d’excitation et de reconnaissance dans la voix. Je n’ai pas le temps de répondre que Tim s’approche de nous, un sourire large et chaleureux sur le visage. Il embrasse Cassia avec une affection qui témoigne de leur amitié, puis se tourne vers moi, son expression malicieuse. D’un coup de coude léger, il m’interpelle. « Alors, Milo, tu es prêt pour la suite ? Les bonnes vieilles habitudes ont la vie dure, tu sais. » Je ris doucement, amusé par son enthousiasme. Je glisse ma main dans celle de Cassia, serrant doucement ses doigts entre les miens, avant de répondre. « Toujours prêt, Tim. On va vous rejoindre dans une minute. » Tim hoche la tête, visiblement satisfait de ma réponse, et s’éloigne en nous laissant seuls quelques instants. Je me tourne vers Cassia, un sourire espiègle sur le visage. « Dis-moi, est-ce que tu es douée au lancer de fléchettes ? » lui demandai-je, mon ton taquin révélant mes intentions de la taquiner un peu.

Puis nous rejoignions mes collègues, une ambiance de camaraderie et de rires nous enveloppe immédiatement. Au centre de la pièce, une grande carte du monde est affichée sur un tableau en liège, ses contours familiers mais désormais synonyme d'aventure. L’attention est vite attirée par Tim, qui se tient près de la carte, un sourire malicieux aux lèvres. « Bon… Un petit peu de calme mes amis, » commence-t-il, sa voix s’élevant au-dessus des éclats de rire et des discussions animées. « Je sais que nous sommes tous heureux d’avoir retrouvé notre copilote préféré et notre éternel séducteur ! » Un éclat de rire collectif accueille cette remarque, et je ne peux m’empêcher de sourire, légèrement gêné mais touché par l’attention. Tim poursuit, son regard pétillant d’une lueur de malice. « Vous connaissez notre jeu favori ? Nous allons demander à nos conjoints respectifs de lancer une fléchette sur la carte, et cela sera nos prochaines destinations de vacances ! » L’enthousiasme gagne rapidement l’assemblée, chacun échangeant des regards complices avec son partenaire. Mais Tim n’en a pas fini. « Mais… Cette année, nous avons ajouté une petite nouveauté ! » annonce-t-il en montrant un bandeau noir qu’il tient dans sa main. « Nous allons leur bander les yeux ! » Un murmure d’excitation parcourt la salle. Cassia, à mes côtés, me regarde, ses yeux brillant de curiosité et de défi. Je la sens prête à relever ce nouveau challenge, et son sourire en dit long sur son envie de jouer le jeu à fond. « Alors, qui veut commencer ? » demande Tim, en regardant l’assistance avec un sourire espiègle.

Tim, avec son sourire malicieux habituel, se tourne vers Bonnie. « Alors, Bonnie, prête à nous montrer tes talents de tireuse ? » lui demande-t-il en agitant le bandeau noir dans sa main. Bonnie, bien que légèrement nerveuse, hoche la tête avec détermination. Tim s'approche d'elle et lui bande les yeux, prenant soin de s'assurer qu'elle ne puisse rien voir. Puis, il lui tend une fléchette, l'accompagnant jusqu'à la carte du monde qui trône au centre de la salle. « Allez, montre-nous où Clyde et toi allez passer vos prochaines vacances ! » l'encourage Tim en reculant pour lui laisser l'espace nécessaire. Le silence s’installe alors que Bonnie prend une grande inspiration avant de lancer la fléchette. Tous les regards suivent son vol, et un moment plus tard, elle se plante... en plein milieu de l'océan Indien. Un éclat de rire collectif traverse la salle, et Tim se précipite pour voir l'emplacement exact. « Eh bien, j'espère que tu aimes l'eau, Bonnie ! » plaisante-t-il en annonçant la première destination. Mais Bonnie ne se démonte pas, elle est bien décidée à réessayer. « Bon, allons-y pour un deuxième essai, » dit-il avec un sourire déterminé. Tim lui tend une autre fléchette. Cette fois, la pièce est encore plus silencieuse, chacun retenant son souffle. Bonnie prend une nouvelle inspiration et lance la fléchette avec plus de concentration. Elle vole à travers la pièce et se plante avec un petit bruit sec... en plein cœur de l'Amazonie. Un sifflement admiratif s'échappe de la foule, suivi de quelques applaudissements. « Impressionnant ! » s'exclame Tim en regardant la carte. « Prépare-toi pour une aventure Bonnie ! » Bonnie sourit, visiblement contente du résultat, même si elle ne découvrira sa destination que le jour J. Elle retire le bandeau et jette un regard complice à Clyde, qui lui adresse un clin d'œil. « Bien, bien, » continue Tim en se tournant vers les autres participants. « À qui le tour, maintenant ? Qui ose défier la chance ? » Tous les regards se tournent vers moi, et je sens une légère montée d'adrénaline. Je me tourne vers Cassia, un sourire aux lèvres. « Êtes-vous prête à décider de notre prochaine destination, Mademoiselle Henderson ? » lui demandai-je avec un clin d'œil.

Après avoir échangé quelques mots avec Peter, j’avais rejoint Milo qui lui venait tout juste de laisser Lou. La jeune femme n’avait pu contenir son émotion en retrouvant Milo. Je savais qu’elle tenait beaucoup à lui. Et même si mon ressenti à son égard avait changé, je ne pouvais m’empêcher de la trouver un peu trop proche, trop intime de Milo. Peut-être était-ce aussi les hormones et la fatigue qui me jouaient de mauvais tour depuis hier. Milo dépose un doux baiser sur mes lèvres. Je sais que par ce baiser il souhaite me rassurer. Puis c’est Tim qui s’approche de nous, le jeune homme me salue chaleureusement avant de demander à Milo si il était prêt pour la suite. Je me demandais bien de quoi il parlait. Tim s’en va rassembler tout le monde alors que Milo me demande si je suis douée au lancer de fléchette. Je fronce les sourcils légèrement intriguée « H’m… Aucune idée. Cela fait une éternité que je n’y ai pas joué... » avouai-je alors quelque peu amusée malgré tout.

Nous rejoignons alors les collègues de Milo et Tim dit quelque mots à l’égard de Milo et de Clyde. « Notre éternel séducteur ». Pourquoi ce surnom ne m’étonnait-il pas ? Tim poursuit alors en expliquant leur petit jeu favori. Chaque conjoint devait lancer une fléchette sur la carte présente sur un tableau en liège. C’est Bonnie qui est désignée pour commencer. La jeune femme s’approche et on lui bande alors les yeux. Le premier lancer amuse tout le monde : en plein milieu de l’océan Indien. La jeune femme recommence alors et cette fois-ci la fléchette atterrit en Amazonie. Le jeune était très amusant il fallait bien l’avouer mais c’était tout de même risqué, il ne valait mieux pas être trop difficile quant à la destination de ses vacances. Tim demande alors qui souhaite jouer à son tour. Nombreux regards se tournent vers Milo. Le jeune homme me demande alors si je suis prête à décider de la destination de nos prochaine vacances. Je lui adresse un léger sourire, affirmant ainsi être prête. « D’accord, je me lance. » dis-je alors en m’approchant de Tim. Ce dernier me place correctement et me bande les yeux. « C’est quand tu veux Cassia. » me dit-il pour me donner le feu vert. Je me concentre quelques secondes et lance alors la fléchette. Apparemment, la destination fait réagir. J’entends quelques « Oh ». J’espère que c’était en bien. Tim me retire alors le bandeau et je me tourne vers Milo « Alors, devrais-je prendre de la crème solaire ou plutôt une veste polaire… ? » demandai-je amusée par ce petit jeu. Mais aussi très curieuse.  

Cassia se place devant la grande carte du monde, son visage reflétant à la fois de l'excitation et une légère nervosité. Tout le monde retient son souffle alors que Tim s’approche avec le bandeau en soie noir. Il lui bande doucement les yeux, prenant soin de ne pas lui tirer les cheveux, puis il la guide avec précaution vers la carte. La pièce est étrangement silencieuse, chacun des collègues, conjoints et amis observant attentivement ce moment. « Prête ? » lui murmure Tim, un sourire amusé sur les lèvres. Cassia hoche la tête avec assurance. Une fléchette est placée dans sa main, et elle prend une grande inspiration. L’anticipation monte dans la salle, un mélange de curiosité et de bonne humeur flottant dans l'air. Avec un mouvement fluide du poignet, elle lance la fléchette qui file dans l'air avant de se planter dans la carte avec un petit bruit sec. Un « Oh » s’échappe de la foule, suivi de quelques murmures amusés. Tim s'approche de la carte, un sourire mystérieux sur le visage, et décroche la fléchette avant de retirer le bandeau de Cassia. Elle cligne des yeux en s’adaptant à la lumière, ses yeux cherchant immédiatement les miens pour lire une quelconque réaction. « Alors, devrais-je prendre de la crème solaire ou plutôt une veste polaire… ? » Je sens mon sourire s'étirer malgré moi, l'envie de tout lui dévoiler se mélangeant à l'amusement de garder encore un peu le suspense. « Hmmm… je dirais que tu devrais peut-être prévoir les deux, » dis-je en me pinçant les lèvres pour réprimer un éclat de rire. « Un maillot de bain pour les journées ensoleillées et une veste polaire pour les soirées fraîches. [/color] » Son regard se fait plus curieux, mais je m’efforce de ne rien laisser transparaître. Elle me fixe intensément, essayant de deviner l’endroit exact où elle a atterri. Je résiste à l’envie de lui en dire plus, jouant le jeu jusqu’au bout. Finalement, pour dissiper toute suspicion et prolonger ce moment de complicité, je m’approche d’elle et dépose un rapide baiser sur ses lèvres, juste assez pour la distraire de ses questions. « En attendant que tu découvres tout ceci, » dis-je en prenant un petit toast sur le plateau, « Pourquoi ne pas commencer par profiter de ce toast ? Après tout, on ne sait pas encore si on aura de quoi se nourrir là où on va ! » dis-je avec un sourire amusé, lui tendant le toast avec une légère révérence.

Après avoir profité de l'effervescence de la soirée, des rires et des discussions animées autour de la fléchette de Cassia, je la prends doucement à part, là où le bruit des conversations se fait plus lointain. Nous nous retrouvons près d'une grande baie vitrée, à l'écart du tumulte, où les lumières de la ville se reflètent doucement sur le verre. Son visage est illuminé par les éclats lointains, et je sens que c'est le moment idéal pour lui faire part de ce que j'ai en tête. Je glisse ma main dans la sienne, attirant doucement son attention. Elle tourne son regard vers moi, ses yeux brillants de curiosité et de cette affection particulière qui me réchauffe toujours le cœur. Je prends une profonde inspiration, mon sourire devenant plus doux, plus sérieux, alors que je lève les yeux vers elle. « Cassia, » dis-je doucement, prenant soin de choisir mes mots avec attention, « j'ai une question importante à te poser. » Mon ton se veut délibérément mystérieux, mais je peux voir dans son regard qu’elle est déjà intriguée. Je serre un peu plus sa main, mon pouce caressant doucement le dos de celle-ci, cherchant à créer cette relation si intime qui nous est propre. « Penses-tu que tu pourrais prendre une petite semaine de congé, disons... très bientôt ? » Je m’arrête un instant, laissant l’idée s’imprégner dans son esprit avant de poursuivre, les mots presque murmurés, « Ou plutôt… accepterais-tu de passer une semaine entière avec moi… à l'autre bout du monde ? Je sais que c’est soudain, et que tu as beaucoup de responsabilités à l'hôpital, mais… » Je fais une pause, mon sourire s’élargissant doucement. « Il y a quelque chose de magique à l’idée de s’évader ensemble, de s'éloigner de tout et de tout le monde. Juste toi et moi, loin de nos vies bien rangées. » Je la regarde intensément, cherchant à capter chacune de ses réactions, chaque nuance de son expression. « Imagine… une plage de sable fin, l’océan à perte de vue, des couchers de soleil à couper le souffle, et rien d'autre à faire que de profiter l'un de l'autre. » Mon ton se fait plus tendre, presque suppliant. « Je veux que tu prennes ce temps pour toi, pour nous. Sans distractions, sans urgences… juste nous, et l’endroit que tu as choisi, même si tu ne le sais pas encore. » Je peux voir ses pensées tourbillonner derrière ses yeux, et je suis suspendu à sa réponse, espérant qu’elle acceptera de tout lâcher pour cette aventure que je lui propose. « Alors tu es prête à vivre une nouvelle aventure avec moi ? Juste une petite semaine… à l’autre bout du monde. » Je termine ma question en me penchant légèrement, pressant mes lèvres contre sa main, un geste à la fois affectueux et désireux de lui montrer à quel point cette idée me tient à cœur. Le monde semble s’être rétréci autour de nous, n’existant plus que pour ce moment précis, ce choix qu’elle s’apprête à faire. Je reste ainsi, les yeux fixés sur elle, attendant sa réponse avec une impatience que je peine à dissimuler.

Je trouvais ce petit jeu qu’ils avaient instauré entre eux assez amusant. Bien que c’était tout de même risqué de faire entièrement confiance au hasard pour choisir la destination de ses vacances. Une fois la fléchette lancée, Tim me retire le bandeau. Je n’ai évidemment aucune idée de l’endroit où la fléchette avait pu atterrir. Et cela m’intriguait, je devais bien l’avouer. J’ai toujours été de nature très curieuse. Je me tourne alors vers Milo et lui demande si je devrais prendre plutôt de la crème solaire ou plutôt une veste polaire pour la destination qui m’était inconnue. C’était un moyen d’assouvir ma curiosité et d’avoir un petit indice. Milo me dit alors de prévoir les deux, un maillot de bain pour les journées et un veste polaire pour les soirées fraîches. Sa réponse ne m’aidait pas vraiment à deviner la destination mais je souris malgré tout, amusée par la situation. Je tente d’en savoir plus, mais rien à faire. Milo dépose un furtif baiser sur mes lèvres et propose de commencer à profiter de ce toast, plaisantant sur la possibilité que là où nus irons nous n’aurions peut-être pas de quoi manger.

Nous profitons de la soirée. La bonne humeur est présente partout. Tout le monde est ravi d’être ici pour retrouver Milo et Clyde. Au bout d’un moment, Milo m’incite à le suivre, un peu à l’écart de la foule. Nous nous retrouvons alors devant une rand braie vitrée qui donnait une magnifique vue. Ma main dans la sienne, le jeune homme m’annonce avoir une question à me demander. « Je t’écoute... » dis-je curieuse de savoir ce qu’il allait me demander. Milo me demande alors si je pensais pouvoir bientôt une semaine de congé. Très bientôt. Il continue en me demandant s j’accepterais de passer une semaine entière avec lui à l’autre bout du monde. Certes, la demande et la décision de partir était soudaine mais apparemment cela tenait à cœur à Milo. Ce dernier me demande alors d’imaginer une plage de sable fin, des couchers de soleil merveilleux et de simplement profiter l’un de l’autre. Prendre du temps pour soi, pour nous. « H’m… C’est vraiment très tentant. » dis-je d’un air rêveur. Milo me demande si j’étais prête à vivre une nouvelle aventure avec lui. Une semaine, à l’autre bout du monde. Mon regard ne quitte pas le sien « Tu sais bien qu’avec toi, je suis prête à vivre toutes les aventures... » dis-je alors un sourire aux lèvres. « Bien sûr que je veux partir avec toi. » Je dépose alors un tendre baiser sur ses lèvres. « Je vais poser une semaine de congé le plus tôt possible, je te le promets. » dis-je le plus sincèrement du monde.

Quand Cassia m'annonce qu'elle pourra prendre quelques jours de congé, je ressens une vague de bonheur m'envahir. Un sourire radieux illumine mon visage, et sans même réfléchir, je lui vole un bref baiser, léger mais plein de promesses. Le contact de ses lèvres contre les miennes, même si fugace, me remplit d'une douce chaleur. « Merci… J’ai hâte de pouvoir être avec toi, loin de tout ! » Je pose ensuite ma main sur son bras, un geste de tendresse qui se veut rassurant. Cependant, je sens une légère tension dans l'air, une pensée qui vient troubler l'instant. Mon regard se fronce légèrement, une lueur d'inquiétude traversant mes yeux. « Excuse-moi une minute, je reviens tout de suite, » soufflai-je, essayant de ne pas troubler l'ambiance, mais sentant malgré tout qu'il est nécessaire que je m'éclipse rapidement. Je quitte la salle avec une certaine hâte, jetant un dernier regard à Cassia, qui me sourit d’un air interrogateur mais confiant. Sans perdre une seconde, je m’éloigne et me dirige vers le couloir où le bruit s’atténue. Mes pensées sont ailleurs, occupées par quelque chose qui m’inquiète légèrement, bien que je ne puisse exactement mettre le doigt dessus. Je ne remarque même pas la silhouette discrète de Lou qui se faufile derrière moi, curieuse ou peut-être simplement inquiète pour moi. Mes pas résonnent dans le couloir désert, mes pensées tourbillonnant, cherchant à comprendre ce sentiment d’urgence qui m’a poussé à m’éclipser ainsi. Le calme relatif du couloir contraste fortement avec l’animation

Pendant que je m'éloigne pour m'occuper de ce qui me préoccupe, Clyde et Tim profitent de l'occasion pour s'approcher de Cassia. Leurs visages rayonnent de joie et de complicité, heureux de la retrouver ainsi que de connaître la nouvelle qui semble les réjouir tout particulièrement. « Alors, Cassia, on a entendu dire que vous allez bientôt vous installer ensemble, toi et Milo, » lance Tim d'un ton enjoué, un sourire malicieux aux lèvres. Il échange un regard complice avec Clyde, qui acquiesce d'un signe de tête, tout aussi ravi. Clyde, toujours prêt à ajouter une touche d'humour, plisse les yeux avec un air faussement inquiet. « Mais dis-moi, tu es sûre que tu pourras le supporter au quotidien ? Parce que franchement, on s'inquiète pour toi ! » dit-il en la chariant gentiment. Tim éclate de rire, ajoutant à la plaisanterie. « C’est vrai, Milo n’est pas facile à vivre ! Entre ses manies de pilote et son côté séducteur invétéré… Tu es sûre de vouloir t’engager là-dedans ? » Tim, lui, ajoute sur un ton plus sincère. « On est vraiment contents pour vous deux. Milo a besoin de quelqu’un comme toi à ses côtés. » Ils continuent de discuter, l'ambiance étant à la fois légère et chaleureuse, alors que je suis toujours de l'autre côté, occupé avec ce qui me préoccupe.

Je reviens finalement, accompagné de Lou. Nous échangeons quelques mots à voix basse avant qu'elle ne s'éloigne pour rejoindre d'autres collègues, un sourire en coin, me laissant revenir auprès de Cassia. Clyde et Tim, voyant que je reviens, nous laissent tranquillement pour continuer à discuter un peu plus loin. Leur départ laisse un espace de calme autour de nous, propice à un moment de tendresse. Je m'approche de Cassia avec un sourire, remarquant qu'elle frissonne légèrement. Sans perdre de temps, je lui tends son gilet que j'avais pris soin de ramener avec moi. « Si jamais tu as froid, » dis-je doucement en lui passant le vêtement. Puis je plonge la main dans ma poche et en sors ses cachets, ceux dont elle a besoin en cette période d'inconfort. « Et voilà pour toi, » murmurai-je en lui tendant les cachets avec un verre d'eau que j'avais ramené également. « Je ne veux pas que tu souffres inutilement. »  Je dépose un rapide baiser sur ses lèvres, un geste furtif mais empli d'affection, comme pour lui dire silencieusement que je suis là pour veiller sur elle, peu importe les circonstances. Puis, je la regarde avec tendresse, m'assurant qu'elle se sent bien, malgré tout. Le moment est doux, rempli d'une attention sincère et d'une complicité silencieuse entre nous.

Peter s'approche de nous, accompagné de Clyde et Tim, l'air un peu plus sérieux que d'habitude. Il se racle la gorge avant de s'adresser à nous, son ton professionnel masquant à peine la sympathie qu'il éprouve pour nous deux. « Messieurs, » commence-t-il, croisant les bras avec un regard franc. « Suite à votre mésaventure, et pour des raisons réglementaires, vous allez devoir repasser certaines qualifications de pilote. » Il marque une pause, laissant ses mots faire leur chemin. Je jette un coup d'œil à Clyde, qui lève les sourcils avant de hocher la tête légèrement, comprenant tout de suite ce que cela implique. Nous savons tous les deux que c'est une formalité, mais néanmoins une étape nécessaire après tout ce que nous avons traversé. Peter continue, le regard sincère. « Ce ne sera qu'une formalité, j'en suis certain. Vous êtes tous les deux d'excellents pilotes, et je n'ai aucun doute que vous passerez ces qualifications sans problème. Mais vous savez comment c'est... Il faut que tout soit en ordre. » Je souris, un peu amusé, tout en sentant l'inévitable se poser sur mes épaules. « Je suppose que cela fait partie du package, » dis-je en plaisantant légèrement, bien que je comprenne l'importance de la procédure. Clyde acquiesce à mes côtés, un léger sourire en coin. « On s'y attendait un peu, » ajoute Clyde en haussant les épaules. « Mais merci de nous en avoir informés, Peter. » Peter nous adresse un regard encourageant. « Je sais que ça peut être un peu frustrant, mais c'est pour le meilleur. Nous devons nous assurer que tout est en ordre pour que vous puissiez reprendre le service en toute tranquillité. » Tim, qui était resté silencieux jusque-là, intervient avec un sourire taquin. « Allez, les gars, ce n'est qu'une formalité. Vous allez nous montrer de quoi vous êtes capables, et vous serez de retour dans les airs en un rien de temps. » Je jette un regard complice à Clyde avant de répondre. « Cela ne nous fait pas peur, Tim. On est prêts. » Peter hoche la tête, satisfait de notre attitude. « Bien, je m'occuperai de tout pour que vous passiez ces qualifications dans les meilleures conditions. » Puis, il ajoute avec un sourire chaleureux, « Et après cela, vous aurez bien mérité de vraies vacances. » Je ris doucement, tout en échangeant un regard avec Cassia qui est restée à mes côtés. « Une chose après l'autre, » dis-je en lui lançant un clin d'œil. Puis, je me tourne de nouveau vers Peter. « Merci, Peter. On s'occupera de tout ceci. » Peter nous adresse un dernier sourire avant de s'éloigner avec Clyde et Tim, nous laissant absorber la nouvelle.

Un peu à l’écart de la foule, Milo évoque alors le projet d’un voyage ensemble, très prochainement. C’était assez soudain mais peu importe. Le fait de partir en tête à tête à l’autre bout du monde et de ne penser qu’à nous le temps d’une semaine était une idée vraiment alléchante. Bien évidemment j’accepte sa proposition. « J’ai hâte aussi... » dis-je d’un ton presque rêveur. Puis soudainement, Milo s’excuse, il s’en va avant de me dire qu’il reviendrait tout de suite. Je le laisse alors partir, l’air interrogateur sur le visage.

Puis, Clyde et Tim s’approche alors de moi. Tim évoque alors mon déménagement chez Milo. « Oui, en effet c’est vrai. Les nouvelles vont vites à ce que je vois... » dis-je amusée. Clyde quant à lui se met alors à plaisanter sur ma capacité à supporter Milo au quotidien, prétextant s’inquiéter pour moi. Je ris de bon cœur. « Je pense que j’y arriverai... » dis-je à mon tour, amusée par la remarque de Clyde. Puis Tim en rajoute un peu, évoquant les manies de pilote de Milo ainsi que son côté séducteur. « Je suis sûre et certaine de vouloir le faire... » dis-je en souriant mais en étant très sincère. Tim finit par me dire que lui et Clyde étaient contents pour nous et que Milo avait besoin de quelqu’un comme moi à ses côtés. « Merci beaucoup, c’est très gentil. » dis-je touchée par les belles paroles de Tim.

Nous continuons alors à discuter. Je vois au loin, Milo revenir accompagné de Lou. Ils échangent quelques mots à voix basse et quelques sourires. Je me demandais bien ce qu’il avait pu se dire. Clyde et Tim s’en vont, me laissant à nouveau seuls avec Mio. Ce dernier me tend alors mon gilet. « Merci. » dis-je alors en l’attrapant. Puis après avoir plongé sa main dans sa poche il sort deux cachets contre la douleur. Je les prend ainsi que le verre d’eau avant de les avaler. « Merci, c’est adorable. Tu penses vraiment à tout... » dis-je consciente de la chance que j’avais. Puis Peter arrive vers nous, avec Clyde et Tim. Il annonce alors que les deux pilotes de lignes allaient devoir, pour des raisons réglementaires, repasser certaines qualifications de pilote. Je les laisse alors échanger. Cela ne semblait pas trop inquiéter Milo, ni Clyde. Puis lorsque Peter nous laisse, je tourne le visage vers Milo « En quoi ça consiste exactement, ces qualifications à repasser ? » J’étais curieuse de savoir et aussi soucieuse de savoir ce que Milo et Clyde allait devoir faire exactement.

Je glisse doucement le revers de ma main sur la joue de Cassia, laissant mes doigts effleurer la douceur de sa peau. La chaleur qui émane d'elle se mélange à la fraîcheur de la soirée, créant un contraste qui accentue la tendresse de ce moment. Mon regard se pose sur elle, plongeant dans ses yeux où je peux lire chaque émotion, chaque pensée qui traverse son esprit. Ses yeux, toujours aussi expressifs, sont un miroir de ses sentiments : une pointe de fatigue, peut-être un peu de douleur, mais aussi cette force tranquille qu’elle dégage toujours, même dans les moments difficiles, « Tu sais, » dis-je doucement, mes doigts continuant de caresser délicatement sa peau, « Ce qui compte le plus pour moi, c'est ton bien-être. » Je laisse mes mots flotter un instant, voulant qu'elle ressente toute la sincérité de ce que je lui dis. « C'est l'une de mes priorités. » Je marque une pause, non pas pour réfléchir à ce que je vais dire, mais pour lui laisser le temps de percevoir l'intensité de mes paroles. Je scrute son visage avec une attention presque méticuleuse, cherchant à déceler la moindre trace de malaise ou d’inconfort. Je connais Cassia, elle a cette manière de minimiser ses douleurs pour ne pas inquiéter ceux qu’elle aime. Mais je refuse de la laisser se cacher derrière cette façade. Je veux m'assurer qu'elle est vraiment bien. « Comment te sens-tu ? » Ma voix est basse, presque un murmure, mais elle est chargée de toute l'inquiétude et l'amour que je ressens pour elle. « Est-ce que tes douleurs sont supportables ? » Je vois son regard se détourner légèrement, alors je me penche un peu plus près, mon front presque contre le sien, insistant doucement. « Si ce n’est pas le cas, on peut rentrer tout de suite. Je ne veux pas que tu te forces à rester ici si tu n'es pas bien. » Je l'observe, chaque détail de son expression imprègne mon esprit. Ses lèvres se pincent légèrement, un signe qu’elle pèse ses mots. Son souffle, un peu plus court que d’habitude, trahit peut-être une fatigue qu’elle ne veut pas admettre. Mais plus que tout, je suis concentré sur ses yeux. Ces yeux qui me disent plus que ses paroles n’oseront jamais exprimer. Ils brillent d'une légère lueur de reconnaissance, et je peux voir qu’elle est touchée par ma sollicitude, même si elle ne veut pas l’admettre.

Il y a ce moment de silence, où rien d'autre n'existe que nous deux, perdus dans cette bulle de complicité et de prévenance. Je veux qu'elle sache qu'elle est ma priorité absolue, que tout le reste peut attendre si elle n’est pas bien. Ses yeux cherchent les miens, et je ressens un flot de tendresse me traverser. Peu importe ce que cette soirée nous réserve, peu importe les autres autour de nous, rien n'est plus important que son bien-être en cet instant. Je continue de caresser doucement sa joue, attendant sa réponse, prêt à agir en fonction de ce qu'elle me dira. Parce que pour moi, il n'y a rien de plus important que de veiller sur elle, de m'assurer qu'elle se sente bien, aimée et protégée. Mon cœur bat avec cette conviction, chaque palpitation me rappelant combien elle compte pour moi, combien je suis prêt à tout pour qu’elle soit heureuse et en paix.

Je demeure près d’elle, ne voulant pas m’éloigner alors que je lui explique. « Eh bien, » commençai-je, cherchant mes mots pour rendre tout cela aussi simple que possible, « C’est une série de tests et d’examens que je dois passer pour m’assurer que je suis toujours apte à voler, après ce qu’on a vécu. C’est assez standard après un incident comme celui-là. » Je poursuis en lui expliquant plus en détail, en prenant soin de ne rien omettre pour qu’elle comprenne bien la situation. « Il y a d’abord des évaluations théoriques. Ils vont me poser des questions sur les procédures, la sécurité, tout ce qui concerne le vol en général. Ensuite, il y a des simulations de vol, où je devrai piloter dans des conditions spécifiques pour démontrer que je peux gérer différentes situations d’urgence. C’est un peu comme repasser son permis de conduire, mais en beaucoup plus strict. » Je fais une pause, caressant doucement ses cheveux, avant de reprendre. « En plus des tests théoriques et des simulations, il y a aussi une série d'épreuves physiques. Ils veulent s'assurer que je suis toujours en forme, que je peux gérer le stress physique aussi bien que mental. Ça va de la course à pied sur plusieurs kilomètres, à des séances de natation pour tester l’endurance, et même du cyclisme pour évaluer ma condition cardiovasculaire. »

Je continue de caresser doucement la joue de Cassia, sentant le poids des mots que je m'apprête à prononcer. Je veux être transparent avec elle, lui montrer que je ne lui cache rien, surtout après tout ce que nous avons traversé. Je prends une profonde inspiration, cherchant les mots justes pour ne pas l'inquiéter davantage. « Il y a autre chose, » murmurai-je doucement, mon regard toujours ancré dans le sien. Je sens sa main se crisper légèrement sur mon bras, signe qu’elle perçoit la gravité de ce que je m'apprête à lui dire. « En plus des qualifications de pilote à repasser, il y a aussi un lourd bilan de santé que je vais devoir effectuer. » Je marque une pause, observant attentivement sa réaction. Ses yeux s'agrandissent légèrement, une lueur d'inquiétude passant dans son regard. Je hâte de la rassurer, mais je sais que je ne peux pas édulcorer la vérité. « Ce sera certainement à l'hôpital, » ajoutai-je, ma voix aussi calme que possible. « C’est une procédure assez lourde après tout ce qui s'est passé. Ils veulent s'assurer que tout va bien, physiquement et mentalement. » Je vois ses lèvres se pincer légèrement, une expression de préoccupation traversant son visage. Je sais qu’elle s’inquiète pour moi, qu’elle imagine déjà le pire, mais je veux qu’elle comprenne que c’est une étape nécessaire, un passage obligé pour nous permettre de tourner la page sur cette mésaventure. « Ce n’est rien d’inquiétant, » continuai-je en pressant doucement sa main dans la mienne pour la rassurer. « Juste une série d’examens pour s’assurer que je suis en pleine forme. » Je lui adresse un sourire qui se veut apaisant, mais je ne peux ignorer le poids de la situation. Je sais que ce bilan de santé ne sera pas une simple formalité. Après tout ce que nous avons vécu, après les longues heures de stress et de tension dans ce cockpit, je sais que mon corps et mon esprit ont été mis à rude épreuve. Et même si je fais de mon mieux pour paraître fort et invincible, je ne peux pas nier que ce bilan est essentiel.

Cassia me regarde, je me penche pour déposer un baiser sur son front, espérant que ce simple geste lui transmettra tout l'amour et la force dont elle a besoin pour traverser cette épreuve à mes côtés. « Je vais bien, » murmurai-je contre sa peau, plus pour la rassurer que pour me convaincre moi-même. « Je te promets que tout ira bien. Ne t’inquiète pas, j’ai toujours été en forme, et j’ai déjà traversé ce genre d’épreuves. Ce sont des formalités, vraiment. Rien que je ne puisse gérer. » ajoutai-je en déposant un rapide baiser sur ses lèvres.

 Milo s’était absenté un court moment. Je ne sais pas exactement où il avait été. Tout ce que je savais c’est qu’il était revenu avec mon gilet et deux cachets pour la douleur. Je sais aussi qu’il était revenu accompagné de Lou. Pour une raison que j’ignorais encore. Je remercie sincèrement Milo d’avoir pensé à moi de cette manière. Il a toujours cette habitude, cette volonté de se soucier de moi. C’est ce qui faisait que je me sentais toujours bien à ses côté et en sécurité. Cela me touchait beaucoup. D’autant plus, que lors de mon ancienne relation avec Andrew, ce dernier ne se préoccupait pas le moins du monde de mon bien être lors de ce genre de moment. Malade ou fatiguée, si il voulait que je l’accompagne à des dîners d’affaires, je devais le faire. Milo me demande comment je vais et si les douleurs étaient supportables. « Ça va... » dis-je simplement sans trop donner de détails, sinon je savais que Milo s’inquiéterait. « Oui, elles sont supportables. Et ça ira encore mieux avec les cachets que je viens de prendre. On peut rester. Je t’assure que ça va. » Je passe une main délicate sur son visage, lui adressant un sourire sincère avant de l’embrasser tendrement.

Peter venait d’informer Milo et Clyde qu’ils devraient repasser certaines qualifications de pilote. Les raisons étaient purement administratives, réglementaires. Je laisse Peter continuer à informer les deux pilotes de lignes, puis quand ce dernier s’en va je questionne alors Milo. J’étais curieuse, peut-être même un peu soucieuse, de savoir en quoi consistait exactement ces qualifications à repasser. Milo m’explique alors en quoi consistait ces examens. Il y aurait des évaluations théoriques, des simulations de vols et des épreuves physiques. Endurance, natation et cyclisme. Je suis impressionnée, peut-être même un peu effrayée par la quantité de tests à venir. « Ça à l’air assez intense... » dis-je un peu perplexe. Puis Milo évoque également un grand bilan de santé. Le jeune homme tente de me rassurer en me disant que ce n’était rien d’inquiétant, juste une série d’examens pour s’assurer qu’il était en pleine forme.  Mon regard doit sans doute traduite mon inquiétude. Milo m’affirme qu’il va bien et que ce n’étaient que des formalités. « Promets-moi de commencer tous ces examens seulement quand tu te sentiras prêts, physiquement et psychologiquement... » Je en voulais pas que Milo se précipite sans être réellement prêt à repasser ces qualifications.

La soirée continue, et j’entame une longue conversation avec Bonnie. Lorsque mon regard croise à nouveau Milo, je le vois en compagnie de Lou. Je n’étais pas vraiment surprise. Ils discutaient, ils riaient. Mais je commence à sentir la colère monter en voyant que la jeune femme se montrait très tactile envers Milo. Je pensais que cela lui était passé. Apparemment pas. Je la vois rire aux éclats devant lui, poser une main sur son bras, puis sur son torse. Mais pourquoi avait-elle si besoin d’être tactile avec lui ? Je ne pouvais m’empêcher de sentir la colère monter, surtout quand je repensais à ce qu’elle avait fait quelques mois plus tôt. En observant la scène j’imagine Lou embrassé Milo chez elle, je me crispe. Si bien que mes doigts serrent un peu fort la flûte de champagne que j’avais en main et le verre se brise alors. « Oh, mince… Est-ce que ça va ? » me demande Bonnie. Je me retourne alors et dépose le verre cassé sur une table près de nous. « Oui, oui… Il devait être ébréché... » dis-je alors en prenant une serviette pour m’essuyer. « Excuse moi. Je reviens... » dis-je alors à Bonnie avant de quitter la pièce pour aller prendre l’air.

Je sens l'inquiétude de Cassia à travers la tension subtile de sa main contre la mienne. Son regard, chargé d'amour et de préoccupation, me transperce. Elle me connaît si bien, bien trop bien pour que je puisse lui cacher ce que je ressens vraiment. Elle sait lire entre les lignes de mes sourires rassurants et de mes paroles apaisantes. Je prends une profonde inspiration, cherchant à formuler une réponse qui la rassurera sans trahir cette part de moi qui lutte intérieurement. « Cassia, je te promets que je ne me précipiterai pas. Je veux faire les choses correctement, pour toi, pour nous. » Je presse doucement sa main, mes yeux plongés dans les siens, espérant qu'elle trouve dans mes mots et mon regard la sincérité qui m'anime. « Je ne vais pas me jeter à corps perdu dans ces examens. Je vais prendre le temps de me préparer, physiquement et psychologiquement. »,Je m'efforce de sourire, mais je sais que quelque chose en moi trahit mon discours. Cassia le voit, je le sens dans la manière dont son regard se durcit légèrement, une ombre de doute passant sur son visage. Elle connaît mes véritables pensées, celles que je n'ose pas formuler à voix haute. « Mais... » dis-je, laissant échapper un léger soupir, « Il y a une chose que je dois te dire, une chose que j'ai du mal à contenir. » Je m'arrête un instant, cherchant les mots justes, ceux qui exprimeront le mieux ce que je ressens sans pour autant amplifier ses craintes. « Voler me manque, Cassia, » avouai-je enfin, ma voix plus douce, presque vulnérable. « C'est une partie de moi, une partie de ma vie depuis tellement longtemps. » Je marque une pause, observant ses yeux briller d'inquiétude. « Chaque fois que je suis cloué au sol, c’est comme si une part de moi-même était absente. Je sais que je dois être prêt, je le sais, mais... l'idée de ne pas pouvoir reprendre les commandes d'un avion me pèse. » Ses yeux cherchent les miens, cherchant à saisir toute l'ampleur de ce que je lui confie. « Je ne veux pas que tu t'inquiètes, » continuai-je en caressant tendrement sa joue, sentant la chaleur de sa peau sous mes doigts. « Je vais tout faire pour être prêt. Et je sais que tu seras là pour m'aider, pour m'assurer que je ne me précipite pas. Mais... » Je prends une profonde inspiration, m'efforçant de formuler ce que je ressens avec clarté. « Ne m'en veux pas si parfois, l'envie de voler est plus forte que la prudence. C'est comme cela que je suis. C'est cette passion, ce besoin de retrouver ce ciel immense, qui m'a toujours poussé à donner le meilleur de moi-même. »

La soirée bat son plein, l’ambiance est détendue, et je peux sentir la chaleur des retrouvailles envahir la pièce. Du coin de l’œil, je remarque Cassia, un sourire aux lèvres, en pleine conversation avec Bonnie. Elles semblent échanger des confidences, probablement sur leur quotidien, ou peut-être même sur leurs propres relations. Je suis heureux de voir Cassia se mêler si naturellement à ce groupe qui a été mon refuge pendant tant d’années. Pendant ce temps, je discute avec mes collègues, ceux avec qui j'ai partagé tant de moments, aussi bien dans les airs que sur la terre ferme. Lou est là, toujours aussi vivante et tactile. Son énergie est contagieuse, mais ce soir, quelque chose semble un peu différent. Je sens ses gestes, ses petites touches furtives qui rappellent un passé commun. Des souvenirs de moments partagés reviennent en mémoire, des souvenirs d'une époque où nous nous fréquentions brièvement. Mais ce soir, ces gestes passent presque inaperçus pour moi, absorbé par la conversation et le plaisir de retrouver tout le monde.

Je suis en pleine discussion avec Tim sur un vol mémorable que nous avons partagé, lorsqu’un geste de Lou attire mon attention. Je sens sa main se poser sur mon bras, puis doucement sur mon torse. C’est un geste familier, presque automatique de sa part, et je continue la conversation sans y prêter trop d’attention. Mais soudain, je sens Lou se glisser dans mon dos. Ses petits bras m’entourent, son étreinte est chaleureuse, presque nostalgique. Elle passe sa tête sur mon épaule, son rire léger résonne à mon oreille, et je sens la douceur de ses lèvres se poser sur ma joue, puis une autre fois. Ces baisers sont innocents, mais ils transportent avec eux un écho du passé. Je reste un instant figé, surpris par ce geste inattendu, mais rapidement, je souris, me rappelant que pour Lou, ces gestes sont plus amicaux qu’autre chose, un mélange de confort et de souvenirs partagés. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de penser à Cassia, de me demander si elle a vu cette scène et ce qu’elle en a pensé. Finalement, je tapote doucement les mains de Lou pour qu’elle se détache de moi, puis je me tourne vers elle, un sourire taquin sur les lèvres. « Eh bien, Lou, tu es d’humeur câline ce soir, » lui dis-je avec une pointe d’humour dans la voix. Elle rit de nouveau, s’éloigne un peu, mais je peux voir dans ses yeux une lueur qui me rappelle les bons moments que nous avons partagés, tout en me confirmant que, pour elle aussi, ces gestes sont plus un souvenir qu’autre chose. Je reprends alors ma conversation avec Tim, tout en gardant Cassia à l’esprit, déterminé à ne laisser aucune ambiguïté s’installer. Après tout, c’est elle que je veux à mes côtés, et je sais que rien ni personne ne changera cela.

 Je ne peux masquer mon inquiétude quant à la quantité et à l'intensité des examens que Milo allait devoir passer. Je voulais surtout que le jeune homme prenne son temps, ou plutôt qu'il prenne du temps pour lui avant de commencer ces examens. Milo m'assure qu'il ne se précipiterait pas. Cela me rassure un peu. Toutefois, Milo se lance dans un aveu. Il m'annonce que voler lui manquait. Je ne suis pas réellement surprise. « Je ne suis pas surprise... » avouai-je alors à Milo. « Je savais que même après ce qui s’est passé, tu ne renoncerais pas à piloter... » Je le savais oui mais cela ne m’empêchais pas de m’inquiéter. « Je ne t’en veux pas. Tu es comme ça, tu l’as toujours été. Et je ne peux pas et je ne veux pas t’empêcher de vivre cette passion... » Je devais l’accepter, tout en sachant que ce sera difficile lorsque Milo reprendra les commandes d’un avion.

Alors que je discutais avec Bonnie, je n’avais pu m’empêcher d’observer Milo et Lou au loin. Cette dernière était bien tactile envers le pilote de ligne trop même. Mais pourquoi faisait-elle donc cela ? La voir ainsi me rappelait alors le jour où Milo m’avait avoué qu’elle l’avait embrassé, tout en sachant que nous étions ensemble. J’avais commencé  éprouvé une certaine sympathie pour elle la dernière fois que nous avions discuté. Mais ce soir, en retrouvant Milo c’est comme si elle retrouvait ses mauvaises habitudes. Puis lorsque la jeune femme vient se glisser dans le dos de Milo, passant ses bras autour de lui, je sens une nouvelle once de colère monter en moi. Cela s’intensifie quand je l’observe poser sa tête sur l’épaule de Milo et que je vois ses lèvres se poser sur sa joue.De loin, tout le monde pourrait croire qu’ils sont bien plus que des collègues. Sans le vouloir, ma main se crispe sur la coupe de champagne et cette dernière se brise. Je m’excuse alors rapidement auprès de Bonnie et quitte la pièce. Je me rend alors aux toilettes pour nettoyer mes mains. Par chance, le verre n’avait provoqué qu’une légère égratignure. J’en profite pour souffler un peu. Je n’avais qu’une envie, partir d’ici là tout de suite. Mais si je n’étais plus là, qui ferait comprendre à Lou qu’elle allait trop loin ? Tout se mélangeait dans mon esprit, et la fatigue et les douleurs n’arrangeaient rien. Je décide alors de me reprendre. Je retourne alors dans la grande salle où les discussions allaient bon train. Lou était toujours aux côté de Milo, ainsi que Tim. J’hésite à me joindre à eux. Puis deux membres de la compagnie passent devant moi et je peux entendre un morceau de leur conversation « Lou et Milo ont l’air très proche ce soir, j’en connais deux qui vont rentrer ensemble... ». Je ressens un immense pincement au cœur et je décide alors de les rejoindre, sans nul doute sous le coup de la colère. La jeune femme était en train de porter un petit toast à la bouche de Milo pour que ce dernier le mange, tout en lui tenant le bras. J’arrive alors face à eux, à côté de Tim. « Oh, Cassia. Tu passes une bonne soirée ? » me demande alors Lou, un grand sourire aux lèvres. « Oui. Mais elle serait encore meilleure si tu décidais d’arrêter de draguer ouvertement Milo. » Mon ton est assez ferme, mais pour essayer de tromper les apparences j'affiche un léger sourire sur mes lèvres. Mais ce sourire ne dupera sans doute personne.